Mai 2015 Par Fondation Contre le Cancer Initiatives

Bancs solaires, machines à cancer

Nouvelle campagne ‘Turbo Cancer 3000’ de la Fondation Contre le Cancer

Beaucoup de personnes ont recours au banc solaire avant l’arrivée du printemps et de l’été. De plus, les Belges sont des champions en matière d’usage des bancs solaires (source: Euromelanoma). Le public sous-estime les risques liés à leur utilisation ou ne les connaît tout simplement pas. Et beaucoup de centres de bronzage s’appuient encore sur des publicités trompeuses et exposent les consommateurs sans méfiance à des comportements à risque.

Le nombre de cancers de la peau poursuit sa spectaculaire augmentation. La Fondation Registre du Cancer le prouve à nouveau au travers des chiffres 2012 qu’elle vient de publierNote bas de page. Ce contexte a motivé la Fondation contre le Cancer à revenir sur cette problématique à la veille des beaux jours.

Les mythes du banc solaire

De nombreux mythes sont liés aux bancs solaires. Le secteur en propage lui-même certains dans ses tentatives de séduire les consommateurs. Les effets cancérigènes de ces appareils sont pourtant incontestables. L’OMS les classe dans la même catégorie que le tabac ou l’amiante, celle des cancérigènes avérés.

Voici trois mythes largement diffusés.

  • La première de ces informations inexactes est qu’un usage ‘modéré’ n’est pas nocif. C’est faux. Aucun seuil de sûreté n’existe quant à l’usage des bancs solaires. Chaque séance augmente le risque de cancer de la peau.
  • Un second mythe assez populaire est que le banc solaire est bon pour la santé, car il permet au corps de produire de la vitamine D. Mais le spectre lumineux des UV émis par les bancs solaires cause des dégâts irréparables à l’ADN. Il est donc impossible de produire de la vitamine D sous une lampe solaire sans que la peau ne subisse de dégâts. Une carence en vitamine D peut de toute manière être compensée par voie orale (alimentation enrichie en vitamine D, compléments alimentaires sur prescription médicale). Le banc solaire n’est donc pas une source appropriée de vitamine D, du moins pour la population générale.
  • Un troisième argument fallacieux est celui du ‘pré-bronzage’: le banc solaire serait une bonne manière de préparer la peau à l’été. Ici aussi, c’est totalement faux. Une peau bronzée ne donne au mieux qu’une protection largement insuffisante.

Les bancs solaires sont des machines à cancer

De grands organismes de santé publique considèrent la nature cancérigène des bancs solaires comme un fait avéré. Ils sont d’accord sur de nombreux points, notamment sur le fait qu’utiliser des bancs solaires avant 35 ans augmente le risque de cancer de la peau de 75%, et que ce risque augmente à chaque usage.

Même si les centres de bronzage suivaient la réglementation belge à la lettre – et c’est loin d’être le cas si l’on en croit le résultat des contrôles effectués par le SPF Économie – cela ne signifierait pas pour autant que les bancs solaires sont sûrs. Il n’existe pas d’usage sans danger.

Dans le cadre de sa politique générale de prévention UV, la Fondation contre le Cancer cherche à sensibiliser les Belges vis-à-vis des effets cancérigènes des bancs solaires. Mais nous voulons aller plus loin, à commencer par un enregistrement obligatoire de chaque banc solaire. C’est une étape intermédiaire avant l’interdiction pure et simple des centres de bronzage, comme c’est le cas en Australie depuis cette année.

Internet : www.fondationcontrelecancer.be – Cancerinfo : 0800 15 801 – Tabacstop : 0800 111 00 – www.tabacstop.be – Facebook : www.facebook.com/fondationcontrelecancer – Twitter: @fcontrelecancer

Le nombre de nouveaux cas de cancer de la peau augmente chaque année de 13% dans notre pays (6,6% pour les mélanomes). En 2012, on a enregistré 2511 nouveaux diagnostics de mélanome malin (la forme la plus agressive de cancer de la peau), et 27 489 non-mélanomes (les plus fréquents et les moins mortels).

Au total, il y a donc eu 30 000 nouveaux cas de cancers de la peau, tous types confondus. Cela a un impact économique important et exerce une pression certaine sur les prestataires de soin, sans parler de la mortalité non négligeable qui s’élève à environ 400 décès par an.