Février 2015 Par Revue PRESCRIRE Initiatives

À quand un dépistage généralisé ?

Début 2015, le dépistage par frottis du col de l’utérus reste le principal moyen de réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus. La vaccination contre les papillomavirus est un ajout dont l’efficacité sur les cancers est encore inconnue.

Les infections génitales à papillomavirus (HPV) sont fréquentes chez les adultes en période d’activité sexuelle. Certains papillomavirus sont à potentiel cancérogène élevé. Les lésions de haut grade du col de l’utérus (lésions précancéreuses) atteignent un pic de fréquence environ 10 ans après la première infection.

À partir de 2006, des vaccins contre des papillomavirus en cause dans la genèse de certains cancers du col de l’utérus sont arrivés sur le marché. Les autorités sanitaires disposaient de deux options non exclusives : organiser un dépistage du cancer du col avec une efficacité très probable et des effets indésirables acceptables, et vacciner les jeunes filles sans savoir avant plusieurs années si éviter des lésions précancéreuses aboutirait à éviter certains cancers.

Le dépistage organisé par frottis du col semblait l’option la moins coûteuse. La vaccination apparaissait comme un ajout susceptible d’optimiser la stratégie en réduisant le risque chez les femmes participant peu ou pas au dépistage. Les autorités de santé en France ont choisi cette option plus coûteuse (en Belgique aussi…). La vaccination a été financée largement et sans grands efforts pour vérifier son efficacité clinique en situation réelle, ni pour concentrer sa promotion sur des groupes davantage susceptibles d’en bénéficier.

Fin 2014, les données du vaccin chez les jeunes femmes avant leurs premières relations sexuelles sont en faveur d’une efficacité partielle vis-à-vis des lésions liées aux HPV contenus dans le vaccin, sans que l’on dispose de données en termes de cancers du col de l’utérus.

Début 2015, le dépistage du cancer du col de l’utérus n’est toujours pas organisé à l’échelle nationale en France, alors qu’il reste le principal outil de lutte contre les cancers invasifs du col.