Mai 2016 Par CENTRE D'EPIDÉMIOLOGIE PÉRINATALE (CEPIP) Données

Comment se portent les futures mères en Wallonie et en Région bruxelloise?

Le Centre d’Epidémiologie Périnatale vient de publier les rapports des données de naissances de 2014 en Wallonie et en Région bruxelloise: 37,0% des mères en Wallonie et 35,2% en Région bruxelloise sont en surpoids (14,7% de mères obèses en Wallonie et 11,7% en Région bruxelloise). La proportion de mères âgées de 35 ans et plus continue d’augmenter en Région bruxelloise et en Wallonie avec respectivement 26,3% et 16,8%. Quant à la proportion de mères diabétiques, elle atteint 9,3% à Bruxelles et 7,8% en Wallonie.

Quelques constats

Diminution des naissances en Wallonie et stabilisation à Bruxelles. Le nombre de naissances continue à diminuer en Wallonie: 37.280 en 2014. En Région bruxelloise, le nombre de naissances se stabilise depuis 5 ans (24.879 en 2014).De plus en plus de mères âgées. La proportion de mères âgées de 35 ans et plus continue à augmenter à Bruxelles (26,3%) et en Wallonie (16,8%). Le report de l’âge de la grossesse expose les mères à davantage de risques tels que le diabète, l’hypertension et l’accouchement par césarienne.Les mères en surpoids et obèses en augmentation. Les proportions de mères en surpoids et obèses se stabilisent depuis 2012 mais sont élevées avec respectivement 37,0% et 14,7% en Wallonie et 35,2% et 11,7% en Région bruxelloise. Le même phénomène est également observé en Flandre.Proportion élevée de diabète. A Bruxelles comme en Wallonie, la proportion de diabète pendant la grossesse est élevée, atteignant respectivement 9,3% et 7,8% des femmes enceintes en 2014. Si cette augmentation est en partie le résultat d’un changement de définition, elle reflète aussi une augmentation réelle de la prévalence de la maladie que l’on peut rapprocher de l’obésité maternelle et du recul de l’âge de la grossesse.Lutter contre l’obésité et améliorer le dépistage des mères diabétiques permettent de limiter les risques associés (un poids de naissance élevé, un accouchement compliqué ou par césarienne, une hypoglycémie néonatale) et est donc une priorité croissante en santé publique.

Une tendance à l’ ‘obstétrique programmée’?

En Wallonie, la proportion d’inductions montre une légère pente descendante depuis 2009, tout en restant la plus élevée des trois régions du pays (31,8% en 2014) et de l’ensemble des pays européens repris dans le dernier rapport Euro-Peristat.La proportion en Région bruxelloise est stable depuis 2011 (29,3%) tout en restant proche de la situation wallonne.En Wallonie, la proportion de césarienne augmente lentement de 2009 à 2014 (de 20,1% à 22,1%) et concerne principalement les césariennes électives. En Région bruxelloise, la proportion de césariennes se stabilise depuis 2013, atteignant 20,7% en 2014.Ces données suggèrent que la Belgique s’inscrit dans la tendance mondiale actuelle vers une ‘obstétrique programmée’, génératrice d’effets secondaires. Il est bien connu que l’induction du travail et la césarienne ne sont pas sans risque. Les deux pistes principales recommandées pour diminuer la proportion de césariennes sont d’éviter chaque fois que possible la première césarienne et de tenter un accouchement par voie basse après un antécédent de césarienne.Parallèlement à cette tendance vers une ‘obstétrique programmée’, l’analyse des pratiques de l’accouchement montre de grandes disparités entre les maternités.Ces rapports sont basés sur les données officielles de naissance et de décès de la Région bruxelloise et de la Wallonie, dont le traitement est confié au CEpiP par l’Observatoire de la santé et du social de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne et la Direction générale de la Santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tant en ce qui concerne les données médicales que les données administratives.