Dossier

« Adapter les stratégies pour faire face aux inégalités devant la santé » est le premier des principes d’action prioritaires fixés par le programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008, prolongé jusque décembre 2011. La réduction des inégalités devant la santé devient la finalité du plan communautaire opérationnel 2008-2009. En référence au rapport de la Fondation Roi Baudouin publié en 2007, il y est précisé que « les personnes défavorisées (difficultés économiques, psychosociales,…) sont davantage confrontées à la maladie que d’autres. Mis à part quelques très rares exceptions, les gradients sociaux de santé se retrouvent pour chaque problématique de santé, et sont visibles tant en termes de mortalité (dont par exemple l’espérance de vie) que de morbidité (santé physique mais aussi santé mentale et bien-être). » En 1991, le rapport « Dalhgren et Whitehead» permet une première diffusion du concept d’inégalités sociales de santé. En 2008, l’OMS publie le rapport de la Commission des déterminants sociaux de la santé et rappelle que « les inégalités sociales de santé sont le fruit de l’injustice sociale » . La réduction des inégalités sociales de santé devient une priorité politique pour de nombreux pays, les publications et groupes de travail régionaux, nationaux ou internationaux se multiplient. L’Union Européenne développe ses propres groupes de travail (Closing The gap et Consortium Determine) qui tentent de recenser des projets issus de différents pays ou régions et d’en tirer des lignes de force et des recommandations. C’est dans ce contexte que le Conseil supérieur de promotion de la santé a rédigé ce document avec l’appui d’un groupe de travail spécifique, à l’intersection entre promotion de la santé et inégalités sociales de santé. Ce document vise à montrer en quoi la promotion de la santé – et plus spécifiquement le secteur promotion de la santé en Communauté française – peut participer à la réduction des inégalités sociales de santé ou du moins, comment elle peut éviter de les augmenter . En d’autres termes, quelles sont les réponses que la promotion de la santé apporte en vue de réduire les inégalités sociales devant la santé ? Notamment, il s’agit :
-d’identifier et d’expliciter les enjeux sous-jacents à la réduction des inégalités dans les différents contextes d’intervention des acteurs de promotion de la santé en Communauté française (y compris en médecine préventive) ;
-de mettre en évidence la diversité des approches et des méthodes qui tendent à réduire les inégalités (diversité, qualité, caractère innovant,…) ;
-d’identifier les leviers que la promotion de la santé peut mettre en œuvre afin de réduire les inégalités sociales de santé en distinguant et en articulant les divers territoires d’intervention (local, loco-régional, communautaire…). Il paraît également indispensable, en introduction à ce document, de rappeler que la santé exige un certain nombre de conditions et de ressources préalables, l’individu devant pouvoir notamment : se loger, accéder à l’éducation, se nourrir convenablement, disposer d’un certain revenu, bénéficier d’un éco-système stable, compter sur un apport durable de ressources, avoir droit à la justice sociale et à un traitement équitable. Tels sont les préalables indispensables à toute amélioration de la santé, énoncés dans la Charte d’Ottawa.