Janvier 2015 Par Groupe ECOLO Initiatives

Constats et paradoxes

On produit plus de nourriture qu’il n’en faut pour nourrir la planète pourtant, près de 1 milliard de personnes souffrent de la faim. En Belgique, 230 000 personnes ont recours, chaque jour, à l’aide alimentaire pour s’en sortir au quotidien.

On gaspille chaque année 1/3 de la production alimentaire mondiale, de quoi nourrir plus de la moitié de l’humanité.

La malbouffe côtoie les famines: les multinationales de l’agro-alimentaire ont favorisé l’apparition de maladies liées à des alimentations trop grasses et trop sucrées chez nous mais aussi dans les pays les plus pauvres.

80 % des personnes souffrant de malnutrition sont des paysans et des pêcheurs du Sud.

En Belgique, les agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leur activité. Dans notre pays, 6.000 emplois ont été perdus ces 10 dernières années dans le secteur agricole et le nombre d’exploitations familiales ne cesse de diminuer au profit de l’agro-industrie.

Il ne faut pas baisser les bras pour autant car la bataille contre la famine a déjà porté ses fruits: le nombre de personnes souffrant de la faim a reculé de 100 millions depuis 10 ans (rapport FAO-FIDA et PAM).

S’indigner ne suffit pas, la Belgique peut agir via une stratégie globale et transversale. Ecolo souhaite que le gouvernement se dote d’un plan national pour le droit à l’alimentation et a déposé une proposition de loi dans ce sens.

Si la Belgique a signé différents traités internationaux garantissant le droit à l’alimentation, aucune loi ne garantit une réponse globale et cohérente à ce problème. Pour répondre à cette situation, le groupe Ecolo-Groen a déposé une proposition de loi instaurant l’obligation d’une mise en œuvre effective du droit à l’alimentation par la Belgique.

Pourquoi faire?

  • Soutenir des systèmes alimentaires durables.
  • Préciser les obligations de l’État en matière d’aide alimentaire.
  • Renforcer la qualité nutritionnelle de l’alimentation fournie au consommateur en Belgique.
  • Lutter contre le gaspillage alimentaire.
  • Renforcer le droit à l’information du consommateur sur l’alimentation.

Comment faire?

  • Garantir des revenus supérieurs au seuil de pauvreté.
  • Imposer des contraintes suffisantes aux productions agro-alimentaires pour une alimentation saine et équilibrée.
  • Concrétiser des politiques transversales d’éducation-formation-sensibilisation à une alimentation équilibrée.
  • Soutenir la production locale et sa distribution.
  • Garantir un financement suffisant pour les programmes d’aide alimentaire, adopter des politiques commerciales, internationales et de coopération qui préservent la production alimentaire dans les pays du Sud.

Pour rappel, le droit à l’alimentation est un droit humain fondamental reconnu et consacré dans plusieurs textes internationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Il s’impose comme une obligation contraignante pour les États qui, comme la Belgique, ont signé et ratifié ces textes internationaux.

Pour garantir ce droit, le Rapporteur spécial des Nations-Unies pour le droit à l’alimentation, le Belge Olivier De Schutter, recommande spécifiquement l’adoption de lois-cadre et de stratégies nationales pluriannuelles et multisectorielles, dotées de financements suffisants et impliquant tous les secteurs et ministères concernés.