Février 2001 Par B. JANSSEN Outils

Eh oui, la thématique tabac n’est vraiment pas le sujet de prédilection chez les ados. Il suffit de prononcer le mot «tabac» pour les entendre d’une seule voix s’écrier «encore!».
Or, les éducateurs et enseignants sont de plus en plus préoccupés par le tabagisme grandissant de leurs élèves: «Ne fument-ils que du ‘simple’ tabac ou essaient-ils d’autres produits?», «Faut-il interdire ou autoriser de fumer dans la cour de récré?», «Comment faire part à un jeune de mon inquiétude quant à sa consommation de tabac sans pour autant faire intrusion dans sa vie et dépasser mon rôle d’éducateur?», «Est-ce une question de frime?», «Comment restaurer une estime de soi en péril?», … Tant de questions et de sentiments difficiles à éluder.
Des outils pédagogiques, des animations sur le tabac, il y en a, de bons et de moins bons. Il y en a pour tous les goûts.
Le petit dernier a été créé par la FARES à partir du film «Le pari», réalisé en 1997 par Bernard Campan et Didier Bourdon (deux des Inconnus ) qui sont également les deux principaux acteurs de cette comédie. Car il s’agit bien, avant tout, de nous faire rire en caricaturant à l’extrême les situations insolites dans lesquelles peuvent se retrouver des personnes qui décident d’arrêter de fumer sur un coup de tête, davantage pour défier leur voisin que pour se faire du bien.
Des ados pas concernés? Blasés? Pas si sûr! La plupart des sondages effectués auprès des jeunes fumeurs montrent qu’environ 70% d’entre eux sont désireux d’arrêter de fumer, mais ils ne savent pas vraiment quand ni comment s’y prendre. L’animation construite autour du film « Le pari » permet de susciter une réflexion et d’entamer le dialogue sur l’arrêt du tabac. En effet, elle vise à montrer, de manière agréable, amusante et, surtout, non moralisatrice les problèmes rencontrés par les personnes désireuses d’arrêter de fumer; qu’arrêter de fumer est facile à dire mais nécessite une préparation et une motivation pour y arriver; que des aides existent pour diminuer les symptômes de sevrage; qu’il vaut mieux arrêter le plus tôt possible et même ne jamais commencer.
Pratiquement, l’animation proposée est basée sur neuf extraits du film. Chacun d’eux est visionné puis analysé avec les jeunes qui sont invités à résumer l’essentiel et à exprimer leurs sentiments. Quelques règles de base sont présentées aux élèves afin de faciliter la communication. Des fiches, situées en fin de brochure, aident l’animateur à répondre aux questions des ados et à alimenter les discussions.
L’outil a été testé auprès d’élèves de 11 à 14 ans de l’enseignement général et technique, ainsi qu’auprès de jeunes rhétoriciens à l’occasion d’une journée santé organisée sur le site de l’ULB.
Bien que ces deux groupes soient à un niveau de réflexion différent, cet outil a été un vecteur de communication stimulant. Il a permis aux plus jeunes de s’interroger sur le tabagisme de leurs parents et amis et d’acquérir une vision plus tolérante par rapport à cette habitude, de se rendre compte des mécanismes insidieux de dépendance,…
Les plus âgés ont davantage eu l’opportunité de s’informer sur les aides possibles à l’arrêt (substituts nicotiniques, Centres d’aide aux fumeurs,…), sur les répercussions de l’arrêt sur le moral, le poids, le stress, etc. Bref, les plus jeunes retiennent qu’arrêter de fumer est facile à dire mais pas si facile à faire, et qu’il vaut mieux ne jamais commencer. Les plus âgés comprennent que la dépendance au tabac n’est pas une fatalité et que des aides concrètes peuvent leur être apportées.
Vous êtes professeur, éducateur, animateur ou infirmière, et cet outil vous intéresse. Contactez la FARES afin de vous procurer le fascicule pédagogique, qui coûte 150 F ( 3,72 €), frais d’expédition en sus. La vidéo du film est disponible à la médiathèque sous la référence VPO321.
Notez également que nous organisons, à la demande, des formations « relais » afin de vous familiariser avec la problématique tabac et les outils pédagogiques dont nous disposons.

Bibliothèque Tabac de la FARES, rue de la Concorde, 56, 1050 Bruxelles. Tél.: 02-512 29 36.
Internet: http://www.fares.be