Janvier 2013 Initiatives

D’après un communiqué de la Mutualité chrétienne

Plus de 500.000 Belges souffrent du diabète et ce chiffre pourrait bien doubler d’ici 20 ans. «Si nous n’adoptons pas, massivement, un mode de vie plus sain, nous risquons d’être confrontés à une épidémie de diabète», souligne Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne (MC).

Entre 2001 et 2011, le nombre de diabétiques est passé de 319.000 à 542.000 en Belgique, soit une augmentation de près de 70 %. Un Belge sur vingt souffre aujourd’hui de cette maladie (1).

Cette hausse est observée dans toutes les catégories d’âge, y compris chez les enfants et les jeunes. Elle atteint même un pic chez les enfants de 7 à 12 ans : le nombre de diabétiques y a doublé en dix ans. Près de 10.000 enfants et jeunes de moins de 25 ans souffrent déjà de la maladie. Le diabète s’observe néanmoins principalement chez les adultes : 91 % des diabétiques ont plus de 45 ans.

Le nombre de patients diabétiques augmente chaque année d’un peu plus de 5 %. Si cette tendance se confirme, plus d’un million de personnes souffriront du diabète en 2030. «Si nous n’adoptons pas massivement un mode de vie plus sain, cette ‘maladie de la prospérité’ pourrait bien prendre des formes de plus en plus épidémiques», indique Jean Hermesse.

Le diabète peut affecter considérablement la qualité de vie après un certain temps. Maladies cardiovasculaires, troubles rénaux, affections oculaires (2) et ulcères aux pieds pouvant entraîner des amputations sont autant de complications possibles à mesure que l’âge avance.

Mieux vaut prévenir que guérir

La science pointe un certain nombre de facteurs de risque comme l’hérédité et l’âge, sur lesquels nous n’avons aucune influence. Mais il en existe d’autres sur lesquels nous pouvons agir, comme par exemple le surpoids, voire l’obésité, ou encore l’accumulation de graisse à la ceinture abdominale et le manque d’activité physique.
Et c’est là que le bât blesse aujourd’hui. Il ressort de la dernière enquête de l’Institut scientifique de santé publique (ISP) que le nombre d’enfants et d’adultes en surpoids ou obèses n’a cessé d’augmenter en Belgique ces dix dernières années. La situation est particulièrement inquiétante à Bruxelles où le nombre d’enfants obèses a quasiment doublé en dix ans.

La MC souscrit pleinement aux objectifs santé des autorités en matière d’alimentation et d’activité physique. «Les autorités pourraient cependant inciter davantage la population à pratiquer une activité physique et à se nourrir de manière équilibrée», poursuit Jean Hermesse. «Chaque euro investi dans la prévention se traduit par une économie ultérieure de deux euros». Une telle politique soulagerait fortement le budget des soins de santé. En effet, un peu plus de 2 milliards d’euros sont actuellement consacrés à la prise en charge du diabète. À politique inchangée, ce montant pourrait doubler d’ici 2030 et représenter près de 10 % du budget total des soins de santé.

La MC constate également que le diabète touche de manière plus importante les personnes en milieu défavorisé. En Wallonie et en Flandre, on compte deux fois plus de diabétiques au sein de cette population. Plus alarmant encore, à Bruxelles, ce pourcentage est trois fois plus important. C’est pourquoi la MC réclame des actions spécifiques en santé publique auprès de cette tranche de la population. Elle participe déjà pour sa part à des actions de promotion de l’activité physique ainsi qu’à une meilleure alimentation dans les écoles.

(1) Ces données se basent sur une extrapolation à l’ensemble du pays de la consommation d’antidiabétiques par les affiliés de la MC, principal organisme assureur belge (environ 43% de parts de marché).
(2) Le diabète est ainsi la première cause de cécité.
(3) Voir par exemple ‘Et toi tu manges quoi?’, C. De Bock, Éducation Santé n° 249, octobre 2009, ou encore, dans ce numéro, ’11 bouge avec la Mutualité chrétienne’, M. Van Audenhaege et C. Feulien.