Juin 2015 Par Conseil supérieur de Promotion de la Santé Politiques

Programme quinquennal et politiques de promotion de la santé : évaluation

Les conclusions du bilan du Programme quinquennal 1998-2003, réalisé par les Services communautaires et la Direction générale de la santé, pointaient les difficultés à réaliser une véritable évaluation notamment du fait de l’insuffisance des ressources affectées à cette tâche mais aussi du manque de définition d’objectifs opérationnels dans le programme et de relevé systématique d’indicateurs.

L’évaluation des dispositifs de politique de santé en Communauté française réalisée en 2010-2011 appuyait le manque d’opérationnalisation des politiques de promotion de la santé et l’absence de pilotage de ces politiques; elle soulignait la transversalité de la compétence santé à travailler entre les politiques de la Communauté française (enseignement, enfance, sport, santé, culture) et sur le terrain.

D’une façon générale, l’objet de l’évaluation devrait concerner à la fois :

  • la mise en œuvre du programme quinquennal et des plans communautaires au travers de l’ensemble des politiques des trois entités;
  • leur impact sur le fonctionnement des structures de médecine préventive et de promotion de la santé;
  • leur impact sur la santé de la population des deux régions.

Collecter quelques indicateurs de santé ou de comportements préventifs apparaît insuffisant pour évaluer et tracer des prospectives en promotion de la santé. Seule la mise en place intégrée d’une série d’outils d’évaluation à différentes échelles incluant l’évaluation participative permettra un réel monitoring des politiques de la promotion de la santé. Des enseignements précieux peuvent être recherchés dans l’analyse de faisabilité d’un Système d’Informations Sanitaires réalisées en 2008. Les outils développés dans le cadre de l’évaluation d’impact sur la santé et du programme ‘Health in All Policies’ peuvent aussi servir de support.

La priorité est de prévoir, si possible de manière concertée entre les entités, quelles questions méritent d’être éclairées pour monitorer les politiques de promotion de la santé, de quelles données nous disposons pour répondre à ces questions et quelles modalités concrètes d’évaluation il faut prévoir pour les compléter.

À tout le moins, on pourrait potentialiser l’exploitation des données existantes :

  • utiliser les indicateurs de promotion de la santé définis par le KCE dans son ‘Rapport 2012 sur la performance du système de santé belge’ et utiliser les données présentées dans les tableaux de bord des observatoires régionaux ou provinciaux;
  • mutualiser les informations collectées par les opérateurs sur la mise en œuvre de leurs activités financées et au travers des évaluations qu’ils produisent;
  • prévoir quelques outils de rapportage souples et standardisés de suivi des activités et projets financés en promotion de la santé;
  • analyser ces informations en référence aux objectifs stratégiques, thématiques et populationnels définis dans la présente proposition pour un programme quinquennal.

Enfin, l’évaluation en promotion de la santé ne peut se concevoir en dehors de procédures participatives qui mobilisent l’expérience et l’expertise des bénéficiaires des politiques et des programmes depuis la définition des questions évaluatives jusqu’à l’exploitation des résultats des rapports d’évaluation.

Ces recommandations du Conseil supérieur de promotion de la santé ont été finalisées le 19 septembre 2014.