Septembre 2001 Par A. MOREAU Initiatives

Un spectacle de clowns qui dédramatise la problématique des poux

Eh oui, ces poux qui nous gratouillent, chatouillent en permanence sont bien difficiles à traiter. Tantôt ils se multiplient à une allure galopante, tantôt ils résistent au traitement draconien qu’on leur inflige, tantôt ils disparaissent momentanément pour réapparaître subrepticement alors qu’on s’en croyait débarrassé définitivement.
Outre les désagréments physiques subis par leurs hôtes, ces parasites alimentent pas mal de conversations houleuses au sein des familles et des écoles. Dans ce champ de bataille de première ligne les équipes de médecine scolaire tentent d’implanter des stratégies efficaces visant à préciser le rôle de chacun dans un combat permanent mené à ces habitants indésirables .
Au-delà de ces interventions formelles, les poux peuvent également susciter des approches ludiques et plaisantes. Dodu et Patagraille ( les clowns de la Compagnie Sapiens) ont élaboré un scénario théâtral pour les petits enfants, qui les branche directement sur la ‘centrale des poux’.
C’est un spectacle qui explique en s’amusant ce qu’est un pou, comment les éviter, comment s’en débarrasser, la peur liée aux poux et la culpabilité vécue par les enfants. Il dure environ quarante cinq minutes. Il fait l’objet d’échanges, d’interpellations auprès des enfants.
D’un point de vue pratique, il ne nécessite pas grand chose: uniquement un local qui peut accueillir une quarantaine d’enfants maximum et qui peut être occulté. Les artistes apportent le matériel qui leur est indispensable. Il est destiné à un public de classes maternelles et de première primaire.
Les objectifs du spectacle peuvent se résumer comme suit:
– par le biais des enfants, augmenter l’information sur les poux;
– dédramatiser la problématique;
– montrer qu’il est possible de la prévenir;
– montrer comment la gérer;
– apporter beaucoup de rires, de sons et de détente auprès des enfants dans une démarche didactique et ludique;
– permettre aux enfants d’entrer dans un processus de représentation qui lève les éventuelles craintes et qui ouvre les portes à un statut d’acteur par rapport aux poux.
Comme le précise le Dr Meersseman , les enfants apprécient qu’on leur parle des poux de manière ludique tout en veillant à leur information, à leur éducation, au développement de la solidarité de groupe. Dodu et Patagraille rappellent que ‘l’horreur, c’est pas les poux, mais la peur des grands portée sur les petits’…
Si vous avez envie de partager un moment de plaisir, d’amusement avec votre groupe d’enfants tout en apprenant, n’hésitez pas à contacter la Cie Sapiens, au 061-26 72 76 (téléphone et fax) pour un spectacle à un prix tout à fait accessible de 6000 F (148,74 €).
Annick Moreau , Service promotion santé de l’IPHS de Namur

(1) Voir l’article « Avis de tempête »,du Dr Meersseman, Education Santé n° 155, janvier 2001, pp.8 à 10.

Le Conseil supérieur de promotion de la santé de la Communauté française a rendu voici quelques mois un avis sur cette question. Le voici résumé dans un communiqué de Question Santé, le Service communautaire chargé de la communication en promotion de la santé:

Oui à la chasse aux poux, mais dans le respect de l’élève

Depuis quelques années, les poux envahissent les cheveux des enfants en âge scolaire. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il semble avoir pris de l’ampleur dans la mesure où il existe désormais toute l’année. Les vacances scolaires n’éliminent plus le problème. Sans doute parce qu’un grand nombre d’enfants continuent à vivre en communauté, à l’occasion de stages par exemple.
On le sait, la contamination est très rapide. Le pou vit dans les cheveux, mais également dans tout ce qui retient la chaleur: col de manteau, écharpe, bonnet,…
Il est particulièrement important d’enrayer sa propagation. Car l’enfant infesté en souffre non seulement sur le plan physique (le grattage entraîne des lésions) mais également sur le plan moral – avoir des poux est encore trop souvent et à tort synonyme d’une mauvaise hygiène.
Le pou ne concerne pas seulement l’enfant infesté. Il intéresse au premier plan tous ceux qu’il est amené à fréquenter. Il convient dès lors de mettre en place une stratégie qui englobe l’ensemble des acteurs concernés: l’enfant, sa famille, son professeur mais également les partenaires «santé» (médecins, pharmaciens, IMS-PMS,…) de la communauté scolaire.
Une des conditions favorables à la collaboration efficace des élèves, des parents, des acteurs et partenaires scolaires consiste en un partage commun d’informations fiables, actualisées, scientifiquement correctes, privilégiant la santé de l’élève et du groupe et dénuées d’intérêt commerciaux.
Le Conseil supérieur de promotion de la santé (CSPS) propose l’élaboration d’un document d’information de type consensuel, accessible, simple et utile, respectant une approche de promotion de la santé. Il donnerait une information complète sur la pédiculose: caractéristiques du pou, cycle de reproduction, dépistage, modalités d’application et de répétition des traitements disponibles, coût, efficacité en veillant à privilégier l’information sur les produits et les appareils recommandés en raison de leur non-toxicité avérée.
Ce même document servirait de base à une large campagne médiatique visant à dédramatiser et à sensibiliser le tout public, les écoles et les éducateurs, eux-mêmes relais d’information auprès des élèves et des parents.
Le CSPS préconise que chaque rentrée scolaire soit l’occasion d’aborder le sujet dans une réunion collective avec les adultes éducateurs, spécialement les parents de 1ère maternelle et de classes d’accueil. Le Centre local de promotion de la santé et le personnel des centres IMS-PMS apporteront leur aide à l’organisation de ces actions à l’attention des parents, de l’équipe éducative et des élèves.
Texte élaboré à partir d’un avis remis par le Conseil supérieur de promotion de la santé à Madame Nicole Maréchal, Ministre de l’Aide à la jeunesse et de la Santé du Gouvernement de la Communauté française.