Description
Matériel
Trousse pĂ©dagogique (PDF) âLa santĂ© dans tous ses Ă©tats : les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©â par Paquette, J. ; Leclerc, B-S., Bourque, S.La liste des outils :
- Questionnaire âTestez vos connaissances sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©â.
- VidĂ©o âLa santĂ© dans tous ses Ă©tats : les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©â (13â).
- ThĂšmes pour l’animation d’une discussion sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©.
- Vignette clinique – Analyse d’une situation sous l’angle des dĂ©terminants sociaux de la santĂ©.
- Questionnaire âLes dĂ©terminants sociaux de la santĂ© dans ma pratiqueâ.
- Plan de développement professionnel pour agir sur les déterminants sociaux de la santé.
Concept
Cette trousse pédagogique comprend de nombreux outils (vidéo, questionnaires, etc.) qui vous aideront à soutenir la réflexion et la discussion chez les intervenants et futurs intervenants quant aux impacts des facteurs sociaux sur les problÚmes de santé.
Objectifs
- Initier les acteurs de la santé et des services sociaux aux impacts que peuvent avoir les facteurs sociaux sur les problÚmes de santé.
- Les sensibiliser Ă l’importance de la prise en compte de ceux-ci dans leurs interventions.
OĂč trouver l’outil?
Chez l’Ă©diteur : Centre de santĂ© et de services sociaux de Bordeaux-Cartierville-Laurent-CAU, MontrĂ©al, Canada, https://www.csssbcstl.qc.ca
Dans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de Verviers, du Brabant wallon, du Hainaut occidental et de Namur, ainsi que chez Cultures & SantĂ© et au centre de ressources documentaires provincial de Namur.
Lâavis de PIPsa (www.pipsa.be)
La Cellule dâexperts de PIPsa a accordĂ© la mention âcoup de cĆurâ Ă cet outil en 2015.
Appréciation globale
Cet excellent document clair et concis permet de toucher le cĆur des difficultĂ©s entre santĂ©, social et soins, tout cela avec des mots simples. Il permet de former des (futurs) professionnels aux impacts des facteurs sociaux sur les problĂšmes de santĂ© en suscitant un travail collectif et communautaire. Il simplifie le concept des dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et permet Ă chacun de mieux percevoir son rĂŽle en relation avec les autres.
Lâoutil permet de rĂ©flĂ©chir Ă une vision politique et citoyenne du social et de la santĂ©, soutenante et trĂšs pertinente par rapport aux besoins actuels.
Les différentes activités, orientées vers la pratique, permettent de se donner un cadre de référence partagé et constituent donc un bel outil de développement professionnel.
Cependant, le document prĂ©suppose la connaissance par le lecteur dâun certain nombre de concepts liĂ©s Ă la santĂ© et ses dĂ©terminants. Les novices sâinitieront via le trĂšs explicite rĂ©fĂ©rentiel âLa santĂ© et ses dĂ©terminants. Mieux comprendre pour mieux agirâ, QuĂ©bec, Gouvernement du QuĂ©bec, 2012.
Objectifs
- Soutenir la rĂ©flexion collective des professionnels de la santĂ© sur lâimportance des facteurs sociaux pour une bonne santĂ©;
- DĂ©montrer lâinfluence de lâorganisation sociĂ©tale sur la santĂ©;
- Illustrer lâimpact des facteurs sociaux sur la santĂ©.
Public cible
Formateurs et acteurs relais des diffĂ©rentes disciplines (professionnels de la santĂ©, du social, de la culture, de lâĂ©ducation permanenteâŠ).
Utilisation conseillée
Outil de réflexion collective, de développement professionnel en équipe.
Outil de formation.
Les activitĂ©s avec les questionnaires doivent ĂȘtre adaptĂ©s en fonction du contexte spĂ©cifique vĂ©cu dans le pays des utilisateurs.
Le 19 mai dernier, la Fédération wallonne de promotion de la santé (FWPS) a vu le jour. Nous avons posé quelques questions à sa présidente et à son vice-président fraßchement élus, Chantal Leva et Yves Gosselain. Par convention, nous indiquons leurs réponses par FWPS.
Ăducation SantĂ©: Pourquoi une fĂ©dĂ©ration et pourquoi en 2016?
FWPS: Effectivement, ce nâest pas la premiĂšre fois que des associations du secteur de la promotion santĂ© se rĂ©unissent et envisagent de crĂ©er quelque chose qui les rassemble dans la durĂ©e. Il nâexistait jusquâĂ prĂ©sent pas de structure dans laquelle ces associations pouvaient se retrouver et agir de concert en faveur de la promotion de la santĂ©.
Le contexte institutionnel et politique rĂ©cent explique certainement pourquoi cette annĂ©e ce projet a enfin pu se concrĂ©tiser sous la forme dâune fĂ©dĂ©ration. La rĂ©ponse Ă cette question demande donc un bref rappel historique!
La CommunautĂ© française adoptait, en 1997, une position novatrice en Europe en mettant en place un cadre lĂ©gal pour dĂ©velopper une politique de promotion de la santĂ©. Depuis lors, les nombreux acteurs de terrain ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă dĂ©velopper des programmes basĂ©s sur les besoins de la population en bĂ©nĂ©ficiant dâune procĂ©dure de financement et dâaccompagnement.
Dans le cadre de la 6e rĂ©forme de lâĂtat, le 19 septembre 2013, les 4 partis francophones ont adoptĂ© un projet commun dâorganisation des nouvelles compĂ©tences en matiĂšre de santĂ©, dâaide aux personnes et dâallocations familiales.
Cet accord dit âde la Sainte Ămilieâ propose un transfert particulier des compĂ©tences âsantĂ©â (promotion de la santĂ© en fait) de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles vers les RĂ©gions.
Ce contexte a conduit Ă un certain nombre de questions et dâincertitudes quant Ă leur avenir pour lâensemble des organismes concernĂ©s par ces financements. En Wallonie, afin de prendre le temps dâĂ©laborer sa nouvelle politique en la matiĂšre, le Ministre a finalement instaurĂ© plusieurs annĂ©es de statu quo qui garantissent une continuitĂ© des financements et donc des programmes en cours.
ES: Et à quel moment les acteurs ont-ils commencé à se rassembler?
FWPS: Plusieurs mois avant les derniĂšres Ă©lections fĂ©dĂ©rales, lâensemble des acteurs se sont constituĂ©s en Plateforme tant du cĂŽtĂ© wallon que du cĂŽtĂ© bruxellois, afin de rassembler leurs efforts et de faire entendre leurs points de vue auprĂšs des âpolitiquesâ.
En dâautres mots, lâidĂ©e Ă©tait de construire ensemble une dynamique de rĂ©flexion pour comprendre les enjeux des politiques futures, sây prĂ©parer le mieux possible et y valoriser la promotion de la santĂ©.
La Plateforme wallonne du secteur de la promotion de la santĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e le 3 fĂ©vrier 2014. Elle regroupait les 57 organismes ayant reçu un subside lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles pour dĂ©velopper des services et des programmes de promotion de la santĂ© sur le territoire wallon.
MĂȘme si cette plateforme a prĂ©figurĂ© lâactuelle fĂ©dĂ©ration, cette institutionnalisation ne figurait pas parmi ses objectifs de dĂ©part qui Ă©taient plus spĂ©cifiquement:
- dâĂ©changer des informations sur le transfert des compĂ©tences santĂ© dans le cadre de la rĂ©gionalisation;
- dâĂȘtre une interface avec lâAdministration wallonne et le monde politique afin de co-construire lâimplantation de la promotion de la santĂ© en RĂ©gion wallonne;
- de faire inscrire la promotion de la santé dans les axes prioritaires des politiques sociales et de santé en Région wallonne;
- de valoriser le travail mené par ces organismes de promotion de la santé auprÚs des décideurs politiques et administratifs;
- de poursuivre une concertation avec la Plateforme bruxelloise de promotion de la santĂ© en vue dâassurer une cohĂ©rence des politiques sociales et de santĂ© au sein des deux entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es.
Dans le mĂȘme temps, une plateforme similaire voyait le jour Ă Bruxelles. Avec dâailleurs une sĂ©rie dâacteurs communs aux deux plateformes: toutes les associations qui travaillent sur lâensemble de la CommunautĂ© française, tant en Wallonie quâĂ Bruxelles. Elles sont plusieurs dizaines.
TrĂšs vite, les deux plateformes ont veillĂ© Ă se concerter, puis Ă unir leurs forces de travail. Ainsi deux groupes de travail communs ont vu rapidement le jour, lâun pour mener un travail auprĂšs des reprĂ©sentants politiques, lâautre pour envisager lâune ou lâautre forme de pĂ©rennisation, Ă moyen termeâŠ
Une des rĂ©ussites de cette pĂ©riode dâexistence de la Plateforme, câest dâavoir pu travailler pendant plus de deux ans, avec des rĂ©unions trĂšs rĂ©guliĂšres et une participation active de nombreux membres. Une autre rĂ©ussite, câest dâĂȘtre parvenu Ă produire des documents Ă la fois forts et porteurs tout en Ă©tant synthĂ©tiques et rĂ©sultant dâun travail collectif exigeant. Une belle gageure pour notre secteur.
Ainsi, les trois principaux documents produits (un mĂ©morandum, des recommandations et une âphotographieâ du secteur) sont le rĂ©sultat dâun consensus de tous ses membres. Câest au dĂ©part dâune dĂ©marche participative et volontaire que ceux-ci ont souhaitĂ© rendre plus lisible leur secteur dans le cadre de la construction de la nouvelle politique de santĂ© en RĂ©gion wallonne.
Ces documents sont le reflet dâune dynamique et dâune rĂ©flexion permanente sur les pratiques. Ils ne prĂ©tendent pas mettre en avant les spĂ©cificitĂ©s de chaque opĂ©rateur au niveau local et/ou rĂ©gional mais ils donnent une vision globale de la promotion de la santĂ©. Ils mettent Ă©galement en lumiĂšre les valeurs fondamentales des Droits de lâhomme dĂ©fendues par les opĂ©rateurs telles que le respect, lâĂ©quitĂ©, la libertĂ© de choix, la lutte contre la discrimination et les inĂ©galitĂ©s socialesâŠ
Ils montrent la transversalitĂ© et la grande diversitĂ© des mĂ©thodes utilisĂ©es, des publics touchĂ©s et des thĂ©matiques abordĂ©es, ainsi que la capacitĂ© des professionnels Ă sâadapter aux besoins quâils ont identifiĂ©s sur le territoire wallon.
On peut imaginer que ces documents pourraient ĂȘtre une premiĂšre pierre pour la construction des prioritĂ©s politiques de promotion de la santĂ© en Wallonie!
Les membres de la Plateforme ont rapidement souhaitĂ© crĂ©er une fĂ©dĂ©ration, notamment pour pouvoir ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s officiellement au sein de lâAViQ (Agence pour une Vie de QualitĂ©), qui venait dâĂȘtre mise en place et dây proposer leur expertise collective.
ES: Quels sont les objectifs de votre association?
FWPS: Elle a pour but de valoriser la promotion de la santé notamment au sein des politiques actuelles et futures.
Nous avons souhaitĂ© que le mĂ©morandum de juin 2014 de notre (ancienne) Plateforme reste un texte fondateur pour la FĂ©dĂ©ration. Câest ainsi que lâobjet social de cette derniĂšre dĂ©coule de ce mĂ©morandum:
- faire connaĂźtre, reconnaĂźtre et dĂ©fendre lâexistence structurelle et financiĂšre des membres dans leurs missions de promotion de la santĂ©;
- assurer la reprĂ©sentation du secteur de la promotion de la santĂ© dans les organes de concertation et de dĂ©cision, qu’ils soient institutionnalisĂ©s ou non;
- soutenir un plaidoyer, câest-Ă -dire partager une vision commune de la promotion de la santĂ© et lui donner de la visibilitĂ©; dĂ©fendre et promouvoir la promotion de la santĂ© auprĂšs des hommes et femmes politiques, des mĂ©dias et d’autres secteurs d’activitĂ©s;
- valoriser les activités des membres en matiÚre de promotion de la santé;
- renforcer les pratiques communes en sâappuyant sur lâexpertise des membres;
- rassembler et fĂ©dĂ©rer les membres, favoriser la cohĂ©rence et la cohĂ©sion tant en interne quâavec des associations similaires aux niveaux rĂ©gional, communautaire, fĂ©dĂ©ral et international.
ES: Qui sont les membres fondateurs de la fédération?
FWPS: Câest une large palette dâassociations du secteur qui ont signĂ© lâacte constitutif. Cela tĂ©moigne dâune belle diversitĂ© et de la volontĂ© de porter collectivement cette nouvelle institution qui nous rassemble. Au total, il y a 45 membres fondateurs:
- PointCulture asbl, «Collection Ăducation pour la santé», reprĂ©sentĂ©e par Depierreux Christel, chargĂ©e de projets;
- l’asbl Centre local de promotion de la santĂ© de Charleroi-Thuin, reprĂ©sentĂ©e par le Docteur Jean-Pierre Rochez, prĂ©sident;
- lâasbl Centre local de promotion de la santĂ© du Luxembourg, reprĂ©sentĂ©e par Lydia PolomĂ©, coordinatrice;
- Service de santĂ© mentale de Verviers – Service de PrĂ©vention A.V.A.T. (Aide VerviĂ©toise aux Alcooliques et Toxicomanes), reprĂ©sentĂ© par Morgane Steffen, psychologue;
- Modus Vivendi asbl, représenté par Cécile Béduwé, coordinatrice;
- l’asbl Espace P…, reprĂ©sentĂ©e par CĂ©cile Cheront, coordinatrice;
- Univers santé Wallonie asbl, représentée par Martin de Duve, directeur;
- Service de santé mentale ALFA, représenté par Catherine Dungelhoeff, directrice administrative, coordinatrice et administratrice;
- lâasbl Centre local de promotion de la santĂ© Huy-Waremme, reprĂ©sentĂ©e par Sabine Dewilde, coordinatrice;
- le Centre liégeois de promotion de la santé asbl, représenté par Chantal Leva, directrice;
- le Centre verviétois de promotion de la santé asbl, représenté par Robert Botterman, président;
- la Plate-Forme Prévention Sida asbl, représentée par Thierry Martin, directeur;
- Question Santé asbl, représentée par Bernadette Taeymans, directrice
- Eurotox asbl, représenté par Lucia Casero, coordinatrice;
- Nadja asbl, représentée par Dominique Humblet, directrice
- la Ligue des Usagers des Services de Santé, LUSS asbl, représentée par Virginie Lambert, chargée de projets;
- Sida Sol asbl, représentée par Joëlle Defourny, directrice;
- la Fédération laïque des centres de planning familial asbl, représentée par Christophe Moeremans, chargé de formation et promotion de la santé;
- lâasbl SantĂ© CommunautĂ© Participation (SACOPAR), reprĂ©sentĂ©e par Jacques Morel, administrateur;
- Ăduca SantĂ© asbl, reprĂ©sentĂ©e par Martine Bantuelle, administratrice dĂ©lĂ©guĂ©e;
- Cultures & Santé asbl, représentée par Denis Mannaerts, directeur;
- Promo Santé et Médecine générale asbl, représentée par Valérie Hubens, coordinatrice;
- Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers asbl (CCR), représenté par Michel Candeur, coordinateur;
- Centre local de promotion de la santé en province de Namur, asbl, représenté par Benoßt Dadoumont;
- Fédération des maisons médicales et collectifs de santé francophones asbl, représentée par Yves Gosselain, responsable de service;
- Prospective Jeunesse asbl, représentée par Julien NÚve, directeur;
- Université de LiÚge, établissement public, représentée par Albert Corhay, recteur;
- Alliance nationale des mutualitĂ©s chrĂ©tiennes – revue Ăducation SantĂ©, MutualitĂ©, reprĂ©sentĂ©e par Christian De Bock, rĂ©dacteur en chef;
- lâasbl Comme chez nous, reprĂ©sentĂ©e par Emmanuel CondĂ©, Responsable du Service de recherche-action en promotion de la santĂ©;
- Centre local de promotion de la santé du Hainaut Occidental asbl, représenté par Jean-Pierre Demoulin, président;
- Fonds des affections respiratoires asbl, représenté par Caroline Rasson, attachée principale au Service prévention tabac;
- Centre local de promotion de la santé des Arrondissements de Mons et de Soignies asbl, représenté par Michel Demarteau, président;
- Centre local de promotion de la santé du Brabant wallon, asbl, représenté par Maryline Nicolet, directrice;
- Union nationale des mutualités socialistes Solidaris, Mutualité, représentée par Jean Pascal Labille, secrétaire général;
- Coordination Ăducation & SantĂ© asbl (Cordes asbl), reprĂ©sentĂ©e par Cristine Deliens, coordinatrice;
- Icar Wallonie asbl, représentée par Luc Schuurwegen, conseiller RH;
- Association de recherche-action en faveur des personnes handicapées ARAPH asbl, représentée par Michel Mercier, président;
- Service universitaire de promotion de la santĂ© de lâUCL/IRSS, universitĂ©, reprĂ©sentĂ© par William d’Hoore, Professeur et directeur du service;
- Infor Drogues asbl, représentée Maud Devroey, directrice;
- Citadelle asbl, représentée par Julie Faucon, chargée de projets;
- Sida IST Charleroi, asbl, représenté par Jean-Claude Legrand, président;
- Ex Aequo asbl, représentée par Arnaud Rusch, délégué à la gestion journaliÚre;
- RepÚres asbl, représentée par Benoit Dadoumont, président;
- Service éducation pour la santé promotion de la santé en milieu carcéral asbl, représenté par MichÚle Quinet Le Docte, présidente;
- De Bouche à Oreille, secteur Li Cramignon, représentée par Christel Haulet, chargée de projets.
Trois organismes, qui nâont pas pu – pour des raisons administratives – ĂȘtre membres fondateurs sont devenus membres effectifs en date du 16 juin :
- lâObservatoire du Sida et des SexualitĂ©s, reprĂ©sentĂ© par Myriam Dieleman;
- SirĂ©as SidâAids Migrants, reprĂ©sentĂ© par Maureen Louhenapessy;
- Service de prévention des assuétudes en milieu scolaire de la Ville de Mons, représenté par Mélody Marriquez.
ES: Si je suis une association active en promotion de la santĂ© sur le territoire wallon et que cet article dâĂducation SantĂ© mâen apprend la crĂ©ation, comment puis-je devenir membre?
FWPS: La FĂ©dĂ©ration est disposĂ©e Ă accueillir de nouveaux membres, câest prĂ©vu dans ses statuts.
Les personnes morales qui souhaitent y adhĂ©rer doivent introduire une demande Ă©crite et motivĂ©e Ă la PrĂ©sidente du Conseil dâadministration, accompagnĂ©e de leur rapport dâactivitĂ© et de leurs statuts.
Deux membres du Conseil dâadministration rencontrent alors le candidat et font rapport Ă la prochaine rĂ©union de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui statuera.
Le candidat membre peut ĂȘtre amenĂ© Ă prĂ©senter sa candidature lors de cette AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
ES: Les statuts de lâassociation insistent Ă plusieurs endroits sur lâimportance dâune concertation avec une future FĂ©dĂ©ration bruxelloise. Pourquoi ne pas avoir plus simplement constituĂ© une seule fĂ©dĂ©ration active sur les deux territoires? AprĂšs tout, un nombre important dâĂ©quipes et projets subventionnĂ©s en promotion de la santĂ© exercent leurs activitĂ©s tant en Wallonie quâĂ BruxellesâŠ
FWPS: Plusieurs scenarii ont Ă©tĂ© envisagĂ©s pour structurer les deux entitĂ©s. Deux organisations sĂ©parĂ©es? Une seule asbl? Deux entitĂ©s distinctes mais reliĂ©es entre elles? Ces questions ont Ă©tĂ© longuement dĂ©battues lors des rĂ©unions des deux plateformes et finalement au sein dâune rĂ©union conjointe. Elles ont rapidement fait lâobjet dâun sondage et des arguments pour chaque scenario ont Ă©tĂ© compilĂ©s. En bout de course un vote a tranchĂ© la question en faveur de deux entitĂ©s distinctes.
Les arguments balançaient dâun cĂŽtĂ© pour renforcer la cohĂ©sion et la force dâaction de tout le secteur sur un territoire (Wallonie + Bruxelles) somme toute assez petit; et dâun autre cĂŽtĂ© des arguments pour faciliter la prise en compte dâenjeux rĂ©gionaux.
Lors de la rĂ©daction des statuts, nous avons essayĂ© de trouver une formule qui Ă©quilibre ce double enjeu âcohĂ©sion â rĂ©alitĂ©s rĂ©gionalesâ dans une structure Ă la fois participative et efficace.
Aujourdâhui la FĂ©dĂ©ration bruxelloise nâexiste pas encore, mais ça ne saurait tarder⊠Et nos statuts prĂ©voient effectivement dĂ©jĂ des liens Ă©troits et de la concertation avec elle.
ES: Une derniĂšre question, quels vont ĂȘtre vos chantiers prioritaires dâici la fin de lâannĂ©e?
FWPS: CrĂ©er cette nouvelle institution avec des processus participatifs a demandĂ© beaucoup de temps et dâĂ©nergie. Maintenant quâelle existe, nous pouvons effectivement mettre notre Ă©lan au service de nos objectifs, qui sont ambitieux. Ă commencer par faire (re)connaĂźtre notre asbl.
Nous souhaitons organiser une journĂ©e d’Ă©tude pour mettre en valeur le secteur de promotion de la santĂ© en Wallonie en saisissant si possible l’opportunitĂ© des 30 ans de la Charte d’Ottawa en dĂ©cembre 2016.
CÎté politique, nous voulons faire connaßtre notre fédération auprÚs de la Commission santé du Parlement wallon. Une délégation de la FWPS a déjà rencontré la Présidente de cette Commission, Madame Joëlle Kapompolé, le 1er juillet 2016.
Nous souhaitons aussi intensifier le travail du groupe âpolitiqueâ: rencontre avec la cheffe de Cabinet du Ministre, Madame Anne Boucquiau le 9 septembre et avec lâAdministratrice gĂ©nĂ©rale de lâAViQ, Madame Alice Baudine prochainement.
Et enfin, nous mettons la derniĂšre main Ă notre rĂšglement dâordre intĂ©rieur: assurer un fonctionnement sain pour garantir un avenir durable.
Fédération wallonne de promotion de la santé, c/o CLPS Namur, Bd Cauchy 16-18 (appt C03 rez), 5000 Namur. Courriel: info.fwps@gmail.com.
En 2011, le Centre bruxellois de promotion de la santĂ© (CBPS), en partenariat avec RepĂšres asbl, se lançait dans une recherche-action sur lâintersectorialitĂ©.
Penser Ă une mĂ©thodologie, travailler avec un comitĂ© dâaccompagnement, approcher des dispositifs intersectoriels, analyser avec eux, puis reformuler, rĂ©diger⊠trois annĂ©es de travail que le CBPS nous propose aujourdâhui sous forme dâune plaquette de 52 pages.
Le sujet nâest pas facile, voire austĂšre, mais grĂące Ă la plume inspirĂ©e de Pascale Anceaux, le lecteur pourra se familiariser avec ce pilier de la promotion de la santĂ©, mĂȘme sâil «nâest pas tombĂ© dans lâintersectorialitĂ© quand (il) Ă©tait petit»!
Que vous soyez travailleurs des secteurs de la promotion de la santĂ©, de lâaction sociale, du logement, de la prĂ©vention, de lâaide Ă la jeunesse, de la petite enfance, de lâenseignement, de la santĂ© mentale⊠les propos recueillis et analysĂ©s par lâauteure feront sans doute Ă©cho Ă vos pratiques professionnelles.
Lâambition de ce document est de vous permettre dâaller Ă la rencontre des rĂ©alitĂ©s des institutions et/ou personnes avec lesquelles vous travaillez et collaborez, en restant attentifs Ă une sĂ©rie dâĂ©lĂ©ments qui participent Ă la fluiditĂ© du processus de travail en intersectorialitĂ©.
Lisez la MAG
Un chapitre de la brochure est consacrĂ© Ă dĂ©finir les contours de lâintersectorialitĂ©, en particulier dans une dynamique de promotion de la santĂ©, grĂące Ă la MAG ou MĂ©thode dâAnalyse en Groupe, un outil dâanalyse des dispositifs complexes dâaction sociale qui trouve tout son intĂ©rĂȘt dans le fait quâil implique directement dans le processus de recherche les acteurs concernĂ©s par la problĂ©matique Ă analyser. On ne saurait ĂȘtre plus âpromo santĂ©â que ça!
La majeure partie de la plaquette est consacrĂ©e Ă âLâintersectorialitĂ© en questionâ, qui dĂ©crit son processus de façon dĂ©taillĂ©e: reprĂ©sentation, identitĂ©, cadre, institution, ambiance.
Les pages consacrĂ©es Ă cette derniĂšre, qui peut favoriser grandement la rĂ©ussite dâun projet, nous ont paru particuliĂšrement bienvenues dans le climat morose que vit notre pays en gĂ©nĂ©ral et notre modeste secteur en particulier, encore rĂ©trĂ©ci fortement par les rĂ©centes Ă©volutions institutionnelles.
IntersectorialtĂ©, Pascale Anceaux, CBPS, rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles. Courriel: info@cbps.be. Internet: www.cbps.be. Document tĂ©lĂ©chargeable Ă lâadresse http://www.cbps.be/pdf/Intersectorialit%C3%A9%20on%20n’est%20pas%20tomb%C3%A9%20dedans.pdf
«La littĂ©ratie est un pont entre la misĂšre et lâespoir» (Kofi Annan)
Les mutualitĂ©s sâintĂ©ressent Ă juste titre depuis quelques annĂ©es au degrĂ© de littĂ©ratie en santĂ© de leurs affiliĂ©s. En effet, on ne peut pas Ă la fois plaider pour la participation active du patient et promouvoir son consentement Ă©clairĂ© tout en ignorant lâimportance primordiale de bonnes compĂ©tences en santĂ© dans le grand public.
Cependant, beaucoup de chemin reste Ă faire: un EuropĂ©en sur deux a un faible niveau dâalphabĂ©tisation en santĂ©, ce qui constitue un obstacle majeur Ă lâĂ©mancipation du âconsommateur de soins de santĂ©â.
Les MutualitĂ©s libres ont organisĂ© le 31 mai dernier Ă Bruxelles une demi-journĂ©e de confĂ©rences et de dĂ©bat sur les enjeux de cette problĂ©matique, qui a rĂ©uni un public venu nombreux malgrĂ© les vicissitudes dâune journĂ©e de grĂšve. Un signe tangible du vif intĂ©rĂȘt suscitĂ© par le sujet du jourâŠ
4 Belges sur 10
En introduction, Xavier Brenez, Directeur gĂ©nĂ©ral des MutualitĂ©s libres nous a prĂ©sentĂ© les principaux rĂ©sultats dâun sondage âDedicatedâ sur la question, rĂ©alisĂ© en avril 2016 auprĂšs de 1033 personnes de plus de 18 ans ayant eu deux consultations en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale au cours des 12 derniers mois.
Ce sondage confirme largement les rĂ©sultats dâĂ©tudes antĂ©rieures: trĂšs grande satisfaction des personnes interrogĂ©es vis-Ă -vis de leur mĂ©decin de famille et bonne littĂ©ratie de 60% dâentre elles. Parmi les problĂšmes rencontrĂ©s par les 40% moins bien outillĂ©s: difficultĂ© Ă comprendre certains mots (17%), Ă choisir un comportement favorable Ă la santĂ© en prĂ©sence de messages mĂ©diatiques parfois contradictoires (42%), Ă lire les notices des mĂ©dicaments (32%, seulement 32% serions-nous tentĂ© dâajouter!), Ă intĂ©grer les avertissements de santĂ© publique (23%).
Définition de la littératie en santé
«La capacitĂ© dâavoir accĂšs Ă de lâinformation, de la comprendre, de lâĂ©valuer et de la communiquer de maniĂšre Ă promouvoir, Ă maintenir et Ă amĂ©liorer sa santĂ© dans divers milieux au cours de la vie»
Association canadienne de santé publique (ACSP), 2014
Pour sa part, Stephan Van den Broucke, professeur en psychologie de la santĂ© publique Ă lâUCL, grand spĂ©cialiste en la matiĂšre, nous rappela que le concept est loin dâĂȘtre aussi neuf que certains le pensent, puisquâil a fait florĂšs depuis longtemps dans le domaine de lâĂ©ducation âpureâ avant de sâĂ©tendre Ă dâautres matiĂšres comme la santĂ© (dĂšs les annĂ©es 70) et la promotion de la santĂ© plus rĂ©cemment.
Il insista aussi Ă juste titre sur le fait que dans ce domaine comme dans tant dâautres, la connaissance est loin de suffire, câest la compĂ©tence acquise par les individus qui prime.
Belgique oblige, Stephan Van den Broucke nous prĂ©cisa Ă©galement que âlâalphabĂ©tisme en santĂ©â est meilleur en Flandre quâen Wallonie et Ă Bruxelles, avant de plaider Ă juste titre pour un renforcement des mĂ©canismes Ă©ducatifs et de la prise en considĂ©ration des besoins dâinformation et dâempowerment des plus faibles de notre sociĂ©tĂ©.
ConcrĂštementâŠ
Lâintervenante suivante, Nathalie Boivin, professeure en science infirmiĂšre Ă lâUniversitĂ© de Moncton (Canada) nous montra avec une belle Ă©loquence un grand nombre dâoutils de promotion de la littĂ©ratie auxquels elle collabore. Dans sa province du Nouveau Brunswick, le dĂ©ficit de littĂ©ratie Ă©tait il nây a pas si longtemps encore plus important que dans dâautres rĂ©gions du pays, atteignant 75% des gens ĂągĂ©s de 16 Ă 65 ans, ce quâelle eut de la peine Ă croire au dĂ©part, pensant ses pratiques plus efficaces que celaâŠ
Définition de la littératie en santé
«La connaissance, la motivation et les compĂ©tences dâune personne pour accĂ©der, Ă lâinformation de santĂ©, la comprendre, lâĂ©valuer et lâappliquer de façon Ă porter des jugements et prendre des dĂ©cisions dans sa vie quotidienne concernant les soins de santĂ©, la prĂ©vention des maladies et la promotion de la santĂ©, pour conserver ou amĂ©liorer sa qualitĂ© de vie tout au long de son existence»
OMS, Health literacy. The solid facts. Health (2016)
Ăcouter les besoins des usagers, faire appel aux âtrucs pour bien vivreâ quâils souhaitent partager, apprendre en famille par le jeu, «miser sur les atouts des gens plutĂŽt que leur taper tout le temps sur la tĂȘte avec des messages nĂ©gatifs», importance de messages universels, exploitation des radios locales mais aussi des technologies dâaujourdâhui, que dâidĂ©es partagĂ©es dans la bonne humeur avec lâauditoireâŠ
Du dĂ©bat proprement dit, nous retiendrons les propos mesurĂ©s et pertinents de Marleen Finoulst, rĂ©dactrice en chef du magazine BodyTalk et aussi cette intervention dâune travailleuse du CPAS de Schaerbeek, qui souligna combien les outils de littĂ©ratie dâune asbl comme Cultures & SantĂ©Â peuvent rendre de services pour rĂ©duire cette fracture culturelle.
MĂȘme si on se rĂ©jouit toujours des bonnes pratiques dâOutre-Atlantique, le rappel que chez nous aussi il y a des ressources de grande qualitĂ© ponctuait joliment cette intĂ©ressante matinĂ©e.
Ressources présentées par Nathalie Boivin: www.alphabetismeensante.ca, www.discutonssante.ca et www.capsulessante.ca
Le 19 mars dernier Ă LiĂšge sâest dĂ©roulĂ©e au Cercle de Wallonie, sous la forme dâun dĂźner de gala rĂ©unissant prĂšs de 300 convives, la soirĂ©e de clĂŽture du festival ImagĂ©santĂ© 2016, placĂ©e sous le parrainage de lâacteur Christophe Lambert.
Le Grand Prix du festival ImagĂ©santĂ© 2016 a Ă©tĂ© attribuĂ© au film belge âLa nef des fousâ de Patrick Lemy et Eric D’Agostino (2015), une oeuvre sensible et attachante mettant en lumiĂšre le parcours, lâimpuissance et le dĂ©sespoir de personnes jugĂ©es irresponsables de leurs actes au moment des faits qui leur sont reprochĂ©s et envoyĂ©es en annexe psychiatrique derriĂšre les barreaux dâune prison, pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e. âLa nef des fousâ nous plonge au cĆur de cellules oĂč lâhumanitĂ© semble avoir Ă©tĂ© oubliĂ©e. En confiance, les dĂ©tenus se rĂ©vĂšlent et livrent leurs espoirs plus ou moins rĂ©alistes dâĂȘtre libĂ©rĂ©s un jourâŠ
Pour le Prix des MutualitĂ©s, câest âIk ben Aliceâ de Sander Burger (2014) qui a Ă©tĂ© primĂ©. Un film Ă©tonnant prĂ©sentant le robot Alice, mis au point pour rĂ©pondre aux demandes futures de soins aux personnes ĂągĂ©es, seules et souffrant de dĂ©mence⊠Un robot peut-il Ă©tablir une vĂ©ritable relation et donc remplacer un ĂȘtre humain? Le rĂ©sultat de lâexpĂ©rience est surprenant.
Le film âQue reste-t-il?â de Felipe Sandoval (2015) a quant Ă lui Ă©tĂ© primĂ© dans la catĂ©gorie Accompagnement de la personne ĂągĂ©e. Il raconte lâhistoire de Tina et Claude, jeune couple heureux dâune maison de retraite. Ils vivent leur amour au grand jour mais ils sont une exception dans un environnement oĂč la solitude des corps et des esprits prĂ©domine. Que reste-t-il donc Ă la fin de nos jours quand on est seul?
Le Prix de la SantĂ© Mentale et de la Province de LiĂšge a Ă©tĂ© remis Ă âUn bateau ivreâ de Kritell Menez (2015), Ćuvre dâune grande sensibilitĂ© sur un sujet tabou : comment libĂ©rer la parole de lâentourage des personnes alcooliques et comment les aiderâŠ
Le Prix de la catĂ©gorie Bien-ĂȘtre a Ă©tĂ© remis au film âLâeffet placeboâ dâEmmanuelle Sapin et Pascal Goblot (2014), qui se proposent de porter, par une enquĂȘte rigoureuse, un nouveau regard sur notre pouvoir dâauto-guĂ©rison, lâeffet placebo Ă©tant de plus en plus souvent considĂ©rĂ© par la science comme une vĂ©ritable option thĂ©rapeutique.
Le Jury Environnement et Alimentation a choisi de rĂ©compenser âDamNationâ de Ben Knight et Travis Rummerl (2014), un documentaire qui, avec ses dĂ©couvertes inattendues, invite Ă parcourir les riviĂšres et les paysages altĂ©rĂ©s par les barrages, tout en montrant la mĂ©tamorphose des valeurs, de la volontĂ© de conquĂȘte de la nature Ă la prise de conscience que lâĂȘtre humain en fait partie intĂ©grante.
Les noms de tous les Prix et Coups de Coeur du festival, ainsi que celui de tous les films en compétition sont publiés sur le site du festival, www.imagesante.be.
ImagéSanté 2016, en bref
- Plus de 100 films en compétition
- 50 opérations chirurgicales filmées en direct
- 10 jurys composĂ©s de spĂ©cialistes internationaux et dâacteurs locaux du monde de la santĂ©
- 130 ateliers ayant réuni 4200 élÚves
- plus de 2500 personnes aux soirées thématiques
- 130 000 connexions dans 60 pays sur la Web TV du salon
- 6 Ă©missions TV
- 1 jogging de 400 participants
- plus de 10 000 participants Ă lâensemble des activitĂ©s au cĆur du Festival aux Amphis de MĂ©decine du CHU, au cinĂ©Â Le SauveniĂšre au coeur de la ville de LiĂšge et sur les divers lieux dĂ©centralisĂ©s du festival.
Tous les indicateurs sont en croissance, témoignant de la vitalité du festival qui au gré de ses éditions, non seulement maintient son cap mais aussi innove et affirme sa notoriété internationale.
Les principaux films primĂ©s sont disponibles sur le site http://www.fr.universcine.be/corner/imagesante ou plus simplement via le site www.imagesante.be, tandis que, comme Ă son habitude, le festival organisera diverses soirĂ©es thĂ©matiques pour prĂ©senter les principales Ćuvres primĂ©es.
ImagĂ©santĂ©, un festival en pleine forme, qui vous donne dâores et dĂ©jĂ rendez-vous pour sa prochaine Ă©dition, avec encore quelques innovations, du 19 au 24 mars 2018.
Description
Matériel
Guide pédagogique, de 59 pages (PDF).
Concept
Pour familiariser les adolescents au thĂšme de la mort et ainsi leur apporter des compĂ©tences qui les aideront Ă faire face aux deuils qu’ils vivront inĂ©vitablement au cours de leur vie, les associations de soins palliatifs ont choisi de donner au monde scolaire la possibilitĂ© d’amorcer avec les adolescents une rĂ©flexion sur ce sujet dĂ©licat.
Fruit dâun travail interdisciplinaire, cet outil donne des repĂšres aux enseignants des Ă©tudiants du troisiĂšme degrĂ© de lâenseignement secondaire pour crĂ©er un temps de rĂ©flexion sur la mort dans un espace commun de rencontres.
Objectifs
- Prendre du recul par rapport Ă ce qui arrive ou peut arriver (en situation de crise ou en dehors).
- Soutenir lâesprit critique afin de mieux se situer dans ses conceptions subjectives et aller Ă la rencontre de celles des autres avec ouverture et respect.
- Stimuler la réflexivité en groupe, pour favoriser le bien vivre ensemble.
Conseils d’utilisation
Les repĂšres sont proposĂ©s en quatre parties et un rĂ©sumĂ© est Ă©pinglĂ© au dĂ©but de chaque chapitre : repĂšres psychologiques, repĂšres culturels, repĂšres lĂ©gislatifs et repĂšres pĂ©dagogiques.Dans les repĂšres pĂ©dagogiques, des fiches dĂ©crivent des activitĂ©s Ă organiser en classe. Vous trouverez d’autres activitĂ©s pĂ©dagogiques sur le site www.soinspalliatifs.be.
Une bibliographie ainsi qu’une liste d’associations et des ressources documentaires sont fournies en fin de dossier.
Bon Ă savoir
Cet outil a été réalisé par la Fédération Wallonne des Soins Palliatifs (FWSP) et la participation des plateformes de son territoire, avec le soutien de la Wallonie et de la Province de LiÚge.
OĂč trouver l’outil
Chez l’Ă©diteur: Plate-forme des Soins Palliatifs en Province de LiĂšge asbl, Bd de l’Ourthe 10-12, 4032 ChĂȘnĂ©e. TĂ©l.:+32 (0)4 342 35 12. Courriel: liege@palliatifs.be. Internet: http://www.soinspalliatifs.be/
Dans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de LiĂšge, Verviers, Huy-Waremme, Mons-Soignies, Namur, du Brabant wallon, du Hainaut occidental, de la province de Luxembourg, ainsi quâĂ Cultures&SantĂ© et au Centre de ressources documentaires provincial de Namur.
Lâavis de PIPSa (www.pipsa.be)
La Cellule dâexperts de PIPSa a accordĂ© la mention âcoup de cĆurâ Ă cet outil en 2015.
Appréciation globale
Ce dossier pédagogique fournit une matiÚre étoffée, diversifiée, pertinente et formatrice pour le lecteur.
Il permet de parler de la mort, Ă partir des reprĂ©sentations de celle-ci, dans une vision naturelle/normale (vieillesse, accident, maladieâŠ) comme faisant partie de la vie. On y trouve beaucoup de prĂ©cautions et de dĂ©licatesse, Ă la fois dans la façon de voir la mort et dans les recommandations pour la mise en place de lâoutil. Ainsi, il Ă©vite prudemment dâengager le dĂ©bat sur lâattractivitĂ© de la mort pour les adolescents et sur leurs prises de risques.
Les pistes pĂ©dagogiques, adaptĂ©es aux rythmes, temps et objectifs scolaires, sont simples Ă mettre en place, variĂ©es, attractives et adaptĂ©es au monde enseignant. Elles sâutiliseront en prĂ©vention, hors situation de crise.
Les supports renseignĂ©s nĂ©cessaires aux diffĂ©rentes activitĂ©s ne sont pas fournis (vidĂ©os, chansons, photo-expressionâŠ), mais sont soit disponibles en tĂ©lĂ©chargement gratuit, soit accessibles via des centres de doc.
Objectifs
- Sâinterroger sur la mort.
- Donner des repÚres aux enseignants pour aborder le thÚme et ouvrir le débat.
Public cible
16-20 ans.
Utilisation conseillée
- Pour les formations des aides-soignantes.
- En tandem avec le relais PSE/PMS.
- Le tableau comparatif des cultures et rites funĂ©raires offre une porte dâaccĂšs originale pour un projet multiculturel.
- En cas dâimpression du dossier pĂ©dagogique, veillez Ă bien calibrer votre imprimante pour obtenir une dimension de page lisible.
Le FARES (Fonds des Affections Respiratoires asbl) est une association sans but lucratif qui se consacre Ă la prĂ©vention du tabagisme, Ă la lutte contre la tuberculose et Ă lâinformation sur dâautres affections respiratoires chroniques. Si elle est prĂ©sente partout en Belgique francophone depuis de nombreuses annĂ©es avec ses UnitĂ©s de secteur pour la tuberculose, le Service PrĂ©vention Tabac quant Ă lui ne disposait que dâune petite Ă©quipe bruxelloise trĂšs active. RĂ©cemment, celle-ci sâest vue renforcĂ©e de deux chargĂ©s de projets engagĂ©s pour mettre sur pied une nouvelle antenne wallonne, situĂ©e Ă Namur. Ăducation SantĂ© a rencontrĂ© CĂ©dric Migard, lâun des deux nouveaux engagĂ©s de lâantenne wallonne, pour en savoir plusâŠ
Ăducation SantĂ© : Vous avez rĂ©cemment Ă©tĂ© engagĂ© pour dĂ©velopper lâantenne wallonne du Service PrĂ©vention Tabac du FARES. Quels sont les enjeux de cette nouvelle implantation ?
CĂ©dric Migard, chargĂ© de projets : Cela fait de nombreuses annĂ©es que le Service PrĂ©vention Tabac du FARES est actif sur le territoire wallon, notamment en tant que coordinateur du Plan wallon sans tabac. Cependant, au vu de la rĂ©cente rĂ©forme institutionnelle et du transfert des compĂ©tences santĂ©, il est apparu important dây renforcer sa prĂ©sence par la mise en place, en juin dernier, dâune nouvelle antenne, situĂ©e Ă Namur, au cĆur de la rĂ©gion. Lâobjectif est bien sĂ»r de renforcer lâancrage du service en Wallonie et, Ă terme, de pouvoir rĂ©pondre plus efficacement aux besoins des acteurs des secteurs de la santĂ©, du social et de lâĂ©ducation Ćuvrant sur ce territoire.
ES : Quels types dâactivitĂ©s lâantenne namuroise dĂ©veloppe-t-elle ?
CM : La prĂ©sence de deux chargĂ©s de projets en RĂ©gion wallonne permet de contribuer au dĂ©veloppement des activitĂ©s du service et Ă la crĂ©ation de nouveaux partenariats locaux. ConcrĂštement, nous rĂ©pondons aux interpellations des acteurs de terrain en matiĂšre dâanimations, dâaccompagnements de projets, de concertation, etc. RĂ©cemment, par exemple, nous avons reçu une demande Ă©manant dâun internat namurois, lequel souhaitait rĂ©aliser un travail de fond sur la problĂ©matique du tabagisme avec les 230 jeunes qui y sĂ©journent. Nous avons imaginĂ© un programme phasĂ© sur six mois et permettant aux jeunes dâĂȘtre eux-mĂȘmes acteurs de la dĂ©marche de prĂ©vention en matiĂšre de tabagisme au travers dâun projet crĂ©atif, ludique et didactique.
Pour ce qui est des dĂ©marches de sensibilisation auprĂšs du grand public, nous avons tenu un stand aux FĂȘtes de Wallonie Ă Namur et au Salon des 1001 familles Ă Marche-en-Famenne ou encore participĂ© Ă un Ă©vĂ©nement Ă Louvain-la-Neuve, en lien avec la santĂ© dentaire, dans le cadre dâune collaboration avec Partenamut et la SociĂ©tĂ© de MĂ©decine Dentaire. Les activitĂ©s et les sollicitations ne manquent pas au sud du pays !
Par ailleurs, nous continuons Ă renforcer notre ancrage au sein des secteurs de la santĂ© mentale et de la psychiatrie. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nous tentons dâatteindre par divers biais les publics fragilisĂ©s, et ce en ayant comme impĂ©ratif la promotion de lâĂ©galitĂ© des chances en matiĂšre de gestion du tabagisme.Nous menons Ă©galement des travaux de recherche, de sensibilisation et dâinformation que nous diffusons sous la forme dâarticles. Nous avons sorti un papier sur la cigarette Ă©lectronique, sujet hautement dâactualitĂ© au regard de la prochaine directive europĂ©enne et du dernier avis du Conseil SupĂ©rieur de la SantĂ©. Câest aussi un sujet polĂ©mique qui se trouve Ă mon sens au centre de vrais enjeux en termes de santĂ© publique. Plus rĂ©cemment, nous avons travaillĂ© Ă lâĂ©criture dâun article dâinformation ayant pour objectif de proposer quelques clefs aux parents et grands-parents qui dĂ©sirent aborder la question du tabagisme avec leurs enfants/petits-enfants.
Il y a aussi de nouvelles perspectives qui voient le jour. Nous sommes en train dâĆuvrer Ă lâĂ©laboration de projets avec des acteurs de la promotion de la santĂ© et du secteur assuĂ©tudes afin de partager nos expĂ©riences et de renforcer les liens et la dynamique partenariale. Nous vous en reparlerons certainement trĂšs bientĂŽtâŠ
Enfin, je dirais que notre présence sur le terrain permet au FARES de participer plus activement aux concertations, réseaux et groupes de travail dans la région, notamment au sein de la Fedito wallonne ou de la Plateforme wallonne de promotion de la santé. Un effort de communication est en tout cas fait en ce sens.
ES : Des collaborations entre lâĂ©quipe de Bruxelles et celle de Namur sont-elles toutefois possibles ?
CM : Oui, il est trĂšs frĂ©quent que nous collaborions, ne fĂ»t-ce que pour la rĂ©flexion de fond sur les projets que nous accompagnons. Ma collĂšgue et moi, nous nous rendons Ă Bruxelles pour Ă©changer avec nos collĂšgues et profiter de leur expĂ©rience. Ensuite, nous rencontrons, parfois sans eux, les structures que nous accompagnons et travaillons Ă faire vivre le projet dans notre rĂ©gion. Nous sommes en contact permanent avec lâĂ©quipe de Bruxelles. En outre, un travail de communication assez consĂ©quent sur les missions et activitĂ©s du service est en cours et, pour ce faire, une vĂ©ritable synergie avec lâĂ©quipe bruxelloise est nĂ©cessaire.
ES : De quel travail de communication sâagit-il ?
CM : Quand nous avons Ă©tĂ© engagĂ©s, nous Ă©prouvions beaucoup de difficultĂ©s Ă cerner les missions du service, tant son champ dâaction est large et variĂ©. Nous ne voyions pas trĂšs bien comment communiquer vers lâextĂ©rieur sur ses actions, sans pouvoir nous-mĂȘmes les dĂ©crire. Nous avons donc dĂ©cidĂ© tous ensemble de rĂ©aliser un support de prĂ©sentation du service qui serait destinĂ© Ă la fois au travail de mise en valeur de la nouvelle antenne et Ă la diffusion dâinformations claires sur nos activitĂ©s lors des Ă©vĂ©nements et actions auxquels nous prenons part.
Ce support reprend lâoffre complĂšte du Service PrĂ©vention Tabac du FARES, ses missions, ses projets et formations, les rĂ©seaux auxquels il est associĂ© et les coordinations quâil assure. Un focus particulier est Ă©galement mis sur les actions de promotion de la santĂ© menĂ©es en son sein. Cet outil a demandĂ© une implication active de lâensemble de lâĂ©quipe wallonne et bruxelloise. En effet, un travail particulier de mise en commun des projets du service et un recentrage sur les missions de base de celui-ci a Ă©tĂ© nĂ©cessaire.
Ce document a Ă©tĂ© diffusĂ© via un mailing au contenu personnalisĂ© adressĂ© aux acteurs institutionnels et relais de lâĂ©ducation, du social et de la santĂ© en Wallonie. Dans la mĂȘme optique, une adaptation de la partie âTabacâ du site internet du FARES a Ă©tĂ© effectuĂ©e, afin de mettre en cohĂ©rence les diffĂ©rents supports de communication. Plus concrĂštement, il sâagit de structurer de maniĂšre similaire le site internet et le dĂ©pliant de prĂ©sentation, dans un souci de transparence et de clartĂ© vis-Ă -vis du public.
Nous espĂ©rons que tout ce travail permettra Ă notre public de mieux cerner la large palette dâactivitĂ©s que nous pouvons proposer.
Les activités du Service Prévention Tabac du FARES
- Lâappui aux professionnels-relais dans les secteurs de lâĂ©ducation, de la santĂ© et du social dans une perspective de promotion de la santĂ©. Le Service PrĂ©vention Tabac propose aux professionnels-relais des modules de formation/sensibilisation ainsi que des animations ou un soutien dans la mise en place de projets relatifs Ă la prĂ©vention du tabagisme auprĂšs des jeunes, des familles, des futurs et jeunes parents, des publics fragilisĂ©s, etc. Il a aussi choisi dâaborder la question du tabagisme et de la gestion du poids en Ă©ditant un journal de bord (Ă©galement disponible en ligne) destinĂ© Ă accompagner dans leur projet dâarrĂȘt les personnes fumeuses soucieuses de leur Ă©quilibre pondĂ©ral et de leur prise de poids. Par ailleurs, une formation est dĂ©diĂ©e aux diĂ©tĂ©ticiens et futurs diĂ©tĂ©ticiens.
- Le dĂ©veloppement de savoirs et compĂ©tences en matiĂšre de gestion du tabagisme par les formations continuĂ©es Ă lâentretien motivationnel et en tabacologie Ă destination des intervenants du secteur de la santĂ©. Le Service PrĂ©vention Tabac propose notamment dâinformer, de sensibiliser et de former les intervenants du secteur psychiatrique et de la santĂ© mentale, y inclus les Ă©quipes 107, par rapport au tabagisme de leurs patients. Ainsi, le service a dĂ©veloppĂ© une plateforme dâe-learning consacrĂ©e Ă la gestion du tabagisme.
- Lâorientation des fumeurs qui le souhaitent vers les structures de prise en charge dont il assure la coordination: Centres dâaide aux Fumeurs et rĂ©seau de tabacologues.
- La gestion du tabagisme/sensibilisation de publics dans divers lieux de vie: depuis plusieurs annĂ©es, le service a dĂ©veloppĂ© une vaste campagne de sensibilisation auprĂšs du grand public visant Ă promouvoir lâinformation relative au remboursement des consultations de tabacologie et aux diffĂ©rentes alternatives dâaccompagnement des fumeurs. Cette campagne se traduit par divers dĂ©pliants, outils et supports promotionnels, par des sĂ©ances de sensibilisation et des groupes de parole. Par ailleurs, des supports et outils ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s afin de sensibiliser spĂ©cifiquement futurs et jeunes parents aux risques du tabagisme passif.
- La coordination de différents réseaux : HÎpitaux sans tabac, Plan wallon sans tabac, etc.
- Lâappui documentaire en tabacologie et prĂ©vention du tabagisme via son centre de documentation, lâĂ©dition de dĂ©pliants dâinformation, de publications, dâarticles spĂ©cialisĂ©s, etc.
«ArrĂȘter de fumer, rĂ©duire sa consommation, câest possible pour tous!». Voir aussi www.aideauxfumeurs.be
«Lo màs importante es vivir» (Federico Garcia Lorca)
FondĂ© sur une revue de la littĂ©rature cet article a pour objectif de souligner le rapport entre lâactivitĂ© physique au sens le plus large comme habitude de vie et la longĂ©vitĂ©. Il existe dans le monde quelques endroits privilĂ©giĂ©s appelĂ©s Blue Zones oĂč les habitudes de vie, dont lâactivitĂ© physique, conduisent Ă produire de robustes centenaires. Dans ces rĂ©gions, lâactivitĂ© modĂ©rĂ©e et parfois plus intense est une pratique rĂ©guliĂšre, gage de bonne santĂ©.
Ces observations sont croisĂ©es avec des Ă©tudes dâintervention ou des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques qui indiquent que lâactivitĂ© physique rĂ©duit lâapparition des maladies chroniques tant physiques que mentales et est un facteur de longĂ©vitĂ©. Une combinaison dâactivitĂ©s physiques, mentales et sociales, si possible Ă lâextĂ©rieur, est Ă encourager pour assurer un vieillissement optimal Ă lâinstar des observations faites auprĂšs des centenaires des Blue Zones.
Introduction
On peut espĂ©rer que lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s au niveau mondial tende Ă amĂ©liorer globalement la santĂ© dans toutes ses composantes et par lĂ la longĂ©vitĂ©. La santĂ© pour tous pour lâan 2000 Ă©tait dâailleurs le mot dâordre de lâOMS il nây a pas si longtemps.
Câest une constante Ă toutes les Ă©poques. Lâhomme a cherchĂ© Ă se libĂ©rer des consĂ©quences inĂ©luctables du vieillissement en essayant de dĂ©couvrir les clĂ©s qui lui permettraient de reculer les frontiĂšres de la sĂ©nescence voire de sâen affranchir.
Sur un vase grec de la pĂ©riode classique un homme fait ses ablutions Ă une fontaine dont lâeau est supposĂ©e le rĂ©gĂ©nĂ©rer ou lâempĂȘcher de vieillir.
Une publicitĂ© rĂ©cente pour une eau minĂ©rale bien connue se sert des mĂȘmes symboles. La consommation de cette eau est censĂ©e faire rajeunir.
La mĂ©decine contemporaine nây Ă©chappe pas et continue Ă cultiver le fantasme de la jeunesse Ă©ternelle ou de lâimmortalitĂ©.
On sait grĂące Ă Lalonde (1974) quâil y a quatre dĂ©terminants principaux Ă la santĂ©: les habitudes de vie (lifestyles), les facteurs dâenvironnement, les facteurs biologiques et le systĂšme de santĂ©. Dever (1975) a calculĂ© un pourcentage pour chacun de ces facteurs : les habitudes de vie interviennent pour 43%, lâenvironnement 19%, les facteurs biologiques 27% et le systĂšme de santĂ© pour un modeste 11%.
La prĂ©vention primaire est donc essentielle et pourtant elle reste un parent pauvre; par exemple en France les dĂ©penses annuelles relatives Ă la prĂ©vention sont estimĂ©es entre 2,3 Ă 6,4 % des dĂ©penses globales (Chambaud, 2008). Or, comme le souligne le gĂ©nĂ©ticien Axel Kahn (2015), «(…) il y a Ă©normĂ©ment dâĂ©lĂ©ments fondamentaux qui font une vie humaine qui ne sont pas inscrits dans nos gĂšnes (…) aujourdâhui, une grande partie des dĂ©terminants dâune maladie, câest le style de vie et les comportements Ă risque».
Câest dans les gĂšnes ?
La prĂ©vention primaire englobe un ensemble dâĂ©lĂ©ments non-mĂ©dicaux, principalement socioĂ©conomiques, culturels, Ă©cologiques, politiques; elle nâest pas Ă©troitement liĂ©e Ă lâindustrie mĂ©dico-pharmaceutique, par consĂ©quent elle ne gĂ©nĂšre pas ou trĂšs peu de business; elle est globale et sa complexitĂ© nâentre pas dans les modĂšles Ă causalitĂ© linĂ©aire classique en vogue dans le modĂšle mĂ©dical traditionnel.
Par ailleurs, les mesures de prévention primaire impliquent trÚs souvent une profonde remise en cause des comportements et des modÚles socio-économiques et culturels dominants.
Lâesprit humain cherche bien souvent Ă rĂ©pondre aux questions qui se posent par un raisonnement oĂč la cause prĂ©cĂšde lâeffet. Ce raisonnement cartĂ©sien est pertinent pour Ă©tablir des relations entre des phĂ©nomĂšnes simples mais se rĂ©vĂšle inadĂ©quat pour comprendre des phĂ©nomĂšnes complexes comme les causes de la longĂ©vitĂ© humaine. Il est tentant de rechercher comme lâon fait les anciens une cause unique Ă lâallongement de la vie Ă travers le mythe de la fontaine de jouvence. Mais la longĂ©vitĂ© humaine rĂ©sulte de facteurs multiples et intriquĂ©s. Le sens commun tend habituellement Ă donner Ă la gĂ©nĂ©tique une part dominante. Pourtant Gierman et al. (2014) ont analysĂ© le sĂ©quençage du gĂ©nome de 17 hypercentenaires et nâont trouvĂ© aucune caractĂ©ristique gĂ©nĂ©tique particuliĂšre dans cet Ă©chantillon qui pourrait expliquer leur longĂ©vitĂ© extrĂȘme alors que cette Ă©tude a dĂ©tectĂ© que deux des sujets, ĂągĂ©s de 110 ans, Ă©taient porteurs dâune mutation pathogĂšne !
Fort heureusement donc, lâĂȘtre humain nâest pas dĂ©terminĂ© essentiellement par ses gĂšnes comme les plus rĂ©cents travaux en Ă©pigĂ©nĂ©tique le montrent. Les habitudes de vie, dont lâactivitĂ©, modulent lâexpression des gĂšnes en activant une enzyme, ce qui allonge les tĂ©lomĂšres qui ont pour fonction de protĂ©ger le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique. Le raccourcissement des tĂ©lomĂšres mĂšne Ă la sĂ©nescence, lâapoptose ou Ă la transformation cellulaire oncogĂ©nique (Ornish, 2008; Cassidy et al.2010, Sun et al., 2012). Shamas (2011) citant dâautres travaux, souligne que les athlĂštes possĂšdent des leucocytes avec un haut de degrĂ© dâactivitĂ© de tĂ©lomĂ©rase et une rĂ©duction rĂ©duite de leurs tĂ©lomĂšres comparĂ©s Ă des sujets non-athlĂštes.
La thĂ©orie Ă©volutionniste du vieillissement corrobore cette maniĂšre dâenvisager le vieillissement. Austad (1993) a Ă©tudiĂ© deux populations dâopossums (Didelphis virginiana) sĂ©parĂ©es depuis quatre mille ans. Les uns vivent sur le continent dans lâĂtat de GĂ©orgie et les autres sur lâĂźle de Sapelo. Lâenvironnement de lâĂźle ne comporte aucun prĂ©dateur Ă lâinverse de lâenvironnement de la terre ferme. Les opossums insulaires ont une longĂ©vitĂ© en moyenne 25% supĂ©rieure; leur longĂ©vitĂ© maximale est augmentĂ©e de 50% avec un vieillissement physiologique moindre et une progĂ©niture moins nombreuse que chez les congĂ©nĂšres continentaux.
Manifestement, un environnement plus favorable influence la longĂ©vitĂ© de ces petits marsupiaux amĂ©ricains. Le mĂȘme constat peut ĂȘtre fait chez les animaux de compagnie qui vivent beaucoup plus longtemps dans un environnement humain protĂ©gĂ© que dans la nature (Swynghedauw, 2009).
Il est rĂ©confortant de savoir que nous pouvons bĂ©nĂ©ficier dâun espace de libertĂ© et dâautonomie en adoptant des comportements favorables Ă la santĂ©. Câest dans ce contexte que se soucier dâĂȘtre actif et le rester est un impĂ©ratif de santĂ© et de longĂ©vitĂ©.
ll nâest pas nĂ©cessairement paradoxal de vouloir isoler un facteur responsable, en partie, de la longĂ©vitĂ©. Câest pour mieux lâidentifier et en connaĂźtre lâimpact sur lâallongement de la vie. Parmi les facteurs comportementaux, lâactivitĂ©, au sens le plus large ne serait-elle pas un facteur crucial au maintien de la santĂ© et de la longĂ©vitĂ© ?
De par le monde, des hommes et surtout des femmes vivent Ă un Ăąge avancĂ© et, pour certains dâentre eux, en assez bonne santĂ©. Les observations faites par les biodĂ©mographes montrent une augmentation significative de personnes centenaires et supercentenaires (plus de 110 ans) dans le monde. Cette augmentation est de 8% par an dans les pays occidentaux alors que la population du monde croĂźt de 1% par an (Ventiler et al. 2012).
LâespĂ©rance de vie nâest pas tout
«LâĂąge de la conquĂȘte de lâĂ©tendue de la vie» (Vaupel, 2001) est apparu entre 1950 et 1960 dans les pays dĂ©veloppĂ©s et se traduit par un nombre toujours plus important de personnes qui atteignent un Ăąge respectable.
Les Français se targuent dâavoir une des plus longue espĂ©rance de vie Ă la naissance au monde. En effet, lâespĂ©rance de vie en France selon INSEE est de 85,5 pour les femmes et de 79,3 pour les hommes mais quelle rĂ©alitĂ© se cache derriĂšre les chiffres ? Comme le fait remarquer RĂ©gis Aubry (2015), Chef du service des soins palliatifs du C.H.U. de Besançon, «plus notre mĂ©decine progresse et nous permet de devenir vieux, plus on fabrique de la dĂ©pendance». LâespĂ©rance de vie en bonne santĂ© ou espĂ©rance de vie sans incapacitĂ© (EVSI) en France en 2012 (INSEE) est de 63,8 pour les femmes et de 62,6 pour les hommes alors quâelle est de 69,2 pour les femmes et de 71,7 pour les hommes en SuĂšde (2010) ce qui place la France en 10e positionâŠ
Ce nâest pas le nombre croissant de personnes ĂągĂ©es qui est remarquable, câest aussi quâune petite partie dâentre elles est capable de vivre trĂšs longtemps en bonne santĂ© et de vaquer Ă ses occupations !
Ce sont ces personnes qui nous intĂ©ressent ici. Les centenaires vivent dans des conditions variĂ©es. On trouve des personnes trĂšs fragiles avec des polypathologies et dâautres sans maladies particuliĂšres ni troubles cognitifs.
Selon lâItalian Multicentric Study on Centenarians (IMUSCE), les centenaires peuvent ĂȘtre classĂ©s en trois groupes selon leur statut psychologique, physiologique et leur autonomie. Dans le groupe A qui comprend 20% des centenaires on rencontre des personnes en bonne santĂ©; le groupe B qui reprĂ©sente 34% dâentre eux ont un statut intermĂ©diaire alors que le groupe C soit 46,6% souffre dâune mauvaise santĂ© (Vacante et al. 2012).
En Ă©tant optimiste on peut dire, Ă partir de ces chiffres, que plus de la moitiĂ© des centenaires dispose dâune relative bonne santĂ©.
DĂ©tenir les clĂ©s pour ralentir les effets dĂ©lĂ©tĂšres du vieillissement reste une prĂ©occupation majeure. Les principales habitudes de vie concernĂ©es sont lâarrĂȘt du tabac, la gestion adĂ©quate du stress, une alimentation de type mĂ©diterranĂ©en de haute valeur biologique mais de basse valeur calorique, bien dormir et pratiquer rĂ©guliĂšrement une activitĂ© physique au sens le plus large sans oublier les activitĂ©s sociales.
Alors que pour Swynghedauw (2009) les seuls traitements validĂ©s pour freiner les effets inĂ©luctables du vieillissement sont lâexercice physique rĂ©gulier et une alimentation lĂ©gĂšre pauvre en lipides saturĂ©s et en sel, il ressort des observations de centenaires et dâhypercentenaires dans plusieurs rĂ©gions du monde – les fameuses Blue Zones – quâun ensemble dâhabitudes de vie assez semblables est propice Ă la santĂ© et Ă la longĂ©vitĂ©.
Ces rĂ©gions ont Ă©tĂ© baptisĂ©es ainsi parce que Michel Poulain, un dĂ©mographe belge, a initialement tracĂ© en bleu sur des cartes les zones oĂč cette population de personnes trĂšs ĂągĂ©es Ă©tait la plus reprĂ©sentĂ©e. On trouve dans ces endroits du monde une concentration inhabituelle de centenaires et au-delĂ et ce qui frappe câest bien sĂ»r leur grand Ăąge mais aussi leurs capacitĂ©s Ă conserver trĂšs longtemps un bon niveau dâindĂ©pendance et dâautonomie (Poulain et al. 2004).
Ces personnes vivent en Sardaigne dans la province de Nuoro, dans lâile dâIkarie en GrĂšce, dans lâarchipel de Ryukyu (Okinawa) au Japon, dans la presquâĂźle de Nicoya au Costa-Rica et dans la ville de Loma-Linda en Californie.LâĂźle grecque dâIkarie a mĂȘme Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par le New York Times en 2012 comme «lâĂźle oĂč les gens oublient de mourir».
Dans ces Blue Zones, ces personnes ĂągĂ©es et trĂšs ĂągĂ©es ont en commun la pratique dâune activitĂ© rĂ©guliĂšre modĂ©rĂ©e Ă intense tout au long de leur vie, un rĂ©gime alimentaire Ă dominante vĂ©gĂ©tale ainsi quâune vie familiale et communautaire riche. Il faut noter que, mis Ă part la ville de Loma-Linda, ces endroits sont trĂšs peu mĂ©dicalisĂ©s et leurs habitants ont pour lâessentiel des habitudes de vie Ă©loignĂ©es du mode de vie occidental habituel. En outre ils bĂ©nĂ©ficient aussi dâ une qualitĂ© dâenvironnement particuliĂšre : climat mĂ©diterranĂ©en ou tropical dans un environnement non polluĂ© (Buettner, 2012).
Activité physique, santé, longévité
Lâexercice physique et lâactivitĂ© physique bien que trĂšs proches ne rĂ©pondent pas aux mĂȘmes dĂ©finitions.
On dĂ©finit lâactivitĂ© physique comme nâimporte quel mouvement physique produit par les muscles squelettiques qui aboutissent Ă des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques. LâactivitĂ© physique concerne les mouvements produits dans le domaine professionnel, les activitĂ©s de loisir, les activitĂ©s instrumentales de la vie quotidienne, les activitĂ©s quotidiennes et les activitĂ©s sexuelles. Quelques rares mouvements sont Ă©galement prĂ©sents au cours des activitĂ©s de repos (sommeil, rĂȘveries, mĂ©ditation, relaxation).
Lâexercice physique est un sous-ensemble de lâactivitĂ© physique. Lâexercice est planifiĂ©, structurĂ©, rĂ©pĂ©tĂ© et a pour objectif lâentretien ou lâamĂ©lioration de la forme physique (Caspersen et al.1985).
LâactivitĂ© physique rĂ©guliĂšre rĂ©duit les risques majeurs de mortalitĂ© : hypertension, dyslipidĂ©mie, diabĂšte de type 2, maladie coronarienne, AVC, cancer dans une proportion de 30 Ă 35 % et aussi pour toutes causes de mortalitĂ© par rapport Ă des individus inactifs (Reimers et al. 2012).Etre actif et le rester tout au long de lâexistence est associĂ© Ă une plus longue espĂ©rance de vie. Ne pas fumer, avoir un poids normal, disposer dâune bonne condition physique, manger sainement, consommer lâalcool avec modĂ©ration procure 14 ans de vie supplĂ©mentaire par rapport Ă des sujets qui ne respectent pas ces habitudes de vie (Khaw et al. 2008).
Dans une Ă©tude de cohorte finlandaise des jumeaux ont Ă©tĂ© suivis et classĂ©s en individus pratiquant peu lâactivitĂ© physique (sĂ©dentaires) et individus physiquement actifs. Les conclusions de cette Ă©tude suggĂšrent que lâactivitĂ© physique est associĂ©e Ă une rĂ©duction de 44% de la mortalitĂ© indĂ©pendamment de facteurs gĂ©nĂ©tiques ou confondants (Kokkinos et al. 2011).
Oâkeefe et al. (2011) Ă©mettent une hypothĂšse intĂ©ressante en partant du constat suivant : 84.000 gĂ©nĂ©rations nous sĂ©parent de lâapparition du genre homo. Les premiers hommes qui Ă©taient des chasseurs-cueilleurs avaient une activitĂ© physique importante rendue nĂ©cessaire pour chasser, pĂȘcher, rechercher de la nourriture, se confronter aux prĂ©dateurs, construire des abris etc. Leur gĂ©nome Ă©tait adaptĂ© Ă lâintensitĂ© de cette activitĂ©.
On considĂšre que lâapparition de lâagriculture apparue il y a seulement 350 gĂ©nĂ©rations a provoquĂ© une modification spectaculaire des comportements moteurs fortement accentuĂ©e par la rĂ©volution industrielle (7 gĂ©nĂ©rations) et lâĂąge numĂ©rique (2 gĂ©nĂ©rations). Ces changements, particuliĂšrement les derniers, ont rĂ©duit lâactivitĂ© physique jusquâĂ lâĂ©liminer presque complĂštement alors que notre gĂ©nome avait mis des dizaines de milliers dâannĂ©es Ă sâadapter.
Le profond Ă©cart entre les exigences du gĂ©nome et lâactivitĂ© physique contemporaine pourrait expliquer lâapparition des maladies chroniques (il en est de mĂȘme par ailleurs de nos comportements alimentaires). Ces mĂȘmes auteurs en concluent quâil serait bon de repenser lâactivitĂ© physique dâaujourdâhui Ă la lumiĂšre de cette hypothĂšse. Ils recommandent une variĂ©tĂ© dâactivitĂ©s physiques lĂ©gĂšres et modĂ©rĂ©es quotidiennes comme la marche (environ 5 km/jour) avec une dĂ©pense Ă©nergĂ©tique de 3.349 Ă 5024 kJ ce qui est environ 5 fois plus que ce quâun sĂ©dentaire contemporain peut dĂ©penser. Ă cela sâajoutent deux fois par semaine des activitĂ©s plus intenses avec port de charges.
LâactivitĂ© physique devrait idĂ©alement ĂȘtre pratiquĂ©e Ă lâextĂ©rieur en petit groupe pour bĂ©nĂ©ficier des Ă©changes humains, de la lumiĂšre naturelle, des effets du soleil sur la peau (production de vitamine D) et si possible de la nature. LâactivitĂ© sexuelle nâest pas oubliĂ©e : une demi-heure dâactivitĂ© sexuelle une ou deux fois par semaine est comparable en dĂ©pense Ă©nergĂ©tique Ă une marche dâenviron 3 km sans compter les rĂ©percussions favorables Ă la fois hormonales (testostĂ©rone et prolactine) et psychologiques !
Ces activitĂ©s sont entrecoupĂ©es de moments de rĂ©jouissances collectives oĂč la danse est prĂ©sente et de pĂ©riodes dâactivitĂ©s de repos (sommeil, relaxation, mĂ©ditation).
Il est frappant de constater que ces recommandations correspondent dâassez prĂšs aux observations des comportements faites auprĂšs des centenaires et des hypercentenaires dans les Blue Zones.
Vive le mouvement
Pour ĂȘtre protectrice lâactivitĂ© physique doit ĂȘtre modĂ©rĂ©e durant 2 heures et demie par semaine et intense durant 1 heure quart par semaine.
Une activité physique est considérée comme modérée si on est capable de parler mais pas de chanter; elle est intense si on peut dire quelques mots sans avoir le souffle coupé.
LâactivitĂ© physique participe au maintien du poids, renforce les os, les muscles, les articulations et le bien-ĂȘtre et agit dans la prĂ©vention de certains cancers (colorectal, sein, endomĂštre, poumons, prostate).
Une activitĂ© physique comme la marche rapide 75 min/semaine offre un gain de 1,8 an dâespĂ©rance de vie aprĂšs 40 ans comparĂ© Ă une absence dâactivitĂ©. Des gains dâespĂ©rance de vie allant jusquâĂ 4,2 ans sont obtenus grĂące Ă des activitĂ©s plus intenses (450 min/semaine de marche rapide) (Moore et al. 2012).
LâĂ©tude dâIkarie a rĂ©vĂ©lĂ© que la population ĂągĂ©e de cette Ăźle oĂč la longĂ©vitĂ© est exceptionnelle montre une prĂ©valence Ă©levĂ©e de facteurs de risques cardiovasculaires mais que lâactivitĂ© quotidienne rĂ©guliĂšre sur cette Ăźle montagneuse protĂšge des maladies cardiovasculaires, de lâobĂ©sitĂ©, de lâhypertension et du diabĂšte de type 2. Elle a des effets bĂ©nĂ©fiques sur lâhypertrophie ventriculaire gauche et un effet protecteur anti-arythmique surtout chez les femmes (Stefanadis, 2011).
Sur cette Ăźle, 9 hommes sur 10 et 7 femmes sur 10 maintiennent quotidiennement un niveau dâactivitĂ© supĂ©rieur Ă celui dâune population comparĂ©e dans lâĂ©tude MEDIS qui a observĂ© 1500 personnes de plus de 65 ans dans 8 Ăźles grecques et Ă Chypre. Sur lâĂźle dâIkarie 6 personnes sur 10 de plus de 90 ans sont encore physiquement actives (Panagiotakos, et al. 2011).
En Sardaigne, Pes et al. (2011) ont Ă©tabli que les bergers qui vivent dans les montagnes et qui, pour certains, deviennent centenaires ont toute leur vie une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre – principalement la marche – mais moindre que celle des fermiers qui vivent dans la plaine de lâĂźle et qui bĂ©nĂ©ficient par ailleurs dâhabitudes de vie Ă peu prĂšs semblables. Une activitĂ© physique frĂ©quente de faible intensitĂ© sans doute couplĂ©e Ă de longs moment de repos comme dans lâactivitĂ© pastorale traditionnelle est garante dâune bonne santĂ© cardiorespiratoire, facteur de longĂ©vitĂ©.
Bonne pour le mental
LâactivitĂ© physique possĂšde aussi des effets positifs pour la santĂ© mentale et la qualitĂ© de la vie. LâactivitĂ© physique rĂ©guliĂšre protĂšge le cerveau au niveau de lâhippocampe, du cortex moteur, du tronc cĂ©rĂ©bral et du cervelet.
Chez lâindividu de plus de 65 ans il sâagit toujours dâactivitĂ©s modĂ©rĂ©es alors que lâactivitĂ© physique intense non seulement augmente le risque de fracture mais aussi de stress oxydatif et est pro-inflammatoire (Dato et al. 2013).
Ă lâinverse, selon lâĂ©tude de Lee et al. (2012), lâinactivitĂ© physique est responsable de 6 Ă 10% des maladies chroniques (diabĂšte de type 2, cancers du sein cancer et colorectal), des maladies cardiovasculaires et de de 9% de la mortalitĂ© prĂ©coce dans le monde.
Les dĂ©mences touchent en France 1,2% de la population totale et ce chiffre pourrait aller jusquâĂ 3% en 2050. Plus prĂ©cisĂ©ment, ces maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives concernent 2,9% des 64-79 ans, 7,1% des 79-84 ans et 21,6 % des plus de 85 ans (Berr, 2010). Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que lâactivitĂ© physique rĂ©duit le dĂ©clin cognitif liĂ© Ă lâĂąge : dans les Ă©tudes dâintervention, lâaugmentation des capacitĂ©s cardiorespiratoires (estimĂ©es en VO2max) est associĂ©e Ă une rĂ©duction de la perte de substances grise et blanche dans le cortex frontal, prĂ©frontal et temporal des sujets ĂągĂ©s Ă©tudiĂ©s. Les amĂ©liorations cognitives sont plus importantes quand lâactivitĂ© physique sollicite lâattention et les fonctions exĂ©cutives mais, simultanĂ©ment, les effets de lâactivitĂ© physique augmentent Ă©galement les cognitions indirectement en amĂ©liorant lâĂ©tat de santĂ© gĂ©nĂ©ral (gestion du stress, sommeil) et en rĂ©duisant lâimpact des maladies cardiovasculaires (Bherer,2013).
Comme lâindique lâĂ©tude de Buchman et al. (2012), un haut niveau dâactivitĂ©s quotidiennes est associĂ© Ă un risque rĂ©duit de maladie dâAlzheimer. Il sâagit dâune association dâactivitĂ©s physiques, cognitives et sociales. Ce constat est indĂ©pendant de lâĂ©tat moteur fonctionnel, du BMI, de symptĂŽmes dĂ©pressifs, de maladies chroniques, des risques vasculaires, etc.
Ă noter que les donnĂ©es de cette Ă©tude auprĂšs de 716 personnes ĂągĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies par actigraphie sur une pĂ©riode de 24h pendant 10 jours puis suivis Ă un intervalle de 3 ans et demi. Le risque de maladie dâAlzheimer Ă©tait plus que doublĂ© chez les personnes qui avaient un faible niveau dâactivitĂ©.
Sur 535 individus ĂągĂ©s de 65 Ă 100 ans (moyenne dâĂąge 75 ans) sur lâĂźle dâIkarie, 472 (88%) montraient des fonctions cognitives normales. Les habitants de cette Ăźle sont trĂšs actifs et lâactivitĂ© physique rĂ©guliĂšre est associĂ©e Ă un risque diminuĂ© de dĂ©mence Ă cause de ses effets protecteurs sur les endothĂ©liums vasculaires (Chrysohoou et al.2012).
Sur les Ăźles Ryukyu (Okinawa) on trouve moitiĂ© moins de dĂ©mence que dans le reste du Japon (Russ et al., 2012); les habitants de cet archipel sont Ă©galement actifs jusquâĂ un Ăąge avancĂ©.
Des bienfaits du jardinage
LâĂ©tude longitudinale de Rizzuto et al. a suivi 1810 personnes ĂągĂ©es de 75 ans et plus pendant 18 ans Ă partir dâoctobre 1987. AprĂšs 75 ans, lâassociation entre activitĂ© physique et survie est confirmĂ©e. Elle reste prĂ©dictive de la survie, mĂȘme aprĂšs 85 ans, indĂ©pendamment du statut de santĂ© (multimorbiditĂ©).
Le jardinage ou les activitĂ©s apparentĂ©es sont trĂšs prĂ©sentes chez les personnes ĂągĂ©es qui vivent dans les Blue Zones et ces activitĂ©s, exercĂ©es Ă lâextĂ©rieur, contribuent Ă maintenir leur forme physique et mentale. Le jardinage comme activitĂ© physique traditionnelle allie lâactivitĂ© physique modĂ©rĂ©e Ă intense Ă la production de lĂ©gumes sains. Cette activitĂ© apporte aussi des effets intĂ©ressants pour la santĂ© mentale, la qualitĂ© de la vie et les Ă©changes humains.
Park et al. (2008) posent la question de savoir si le jardinage peut offrir aux personnes ĂągĂ©es des bĂ©nĂ©fices de santĂ© comme activitĂ© physique selon les recommandations de lâAmerican College of Sports Ă savoir au moins 30 minutes dâactivitĂ©s modĂ©rĂ©es par jour (150 min/semaine) ou 75 minutes dâactivitĂ©s intenses par semaine ou encore une combinaison des deux. Les 14 sujets sains Ă©tudiĂ©s au cours de lâactivitĂ© jardinage Ă©taient ĂągĂ©s de 63 Ă 86 ans. Leur frĂ©quence cardiaque mesurĂ©e par radiotĂ©lĂ©mĂ©trie et la VO2 max en laboratoire sur tapis roulant Ă©tait comparĂ©e Ă la plus haute frĂ©quence cardiaque durant lâactivitĂ©.
Les rĂ©sultats montrent que le jardinage est une activitĂ© physique dâintensitĂ© modĂ©rĂ©e pratiquĂ©e en moyenne durant 60 minutes ce qui rencontre les recommandations prĂ©citĂ©es. Toutefois la saisonnalitĂ© de lâactivitĂ© sous le climat du nord de lâEurope est un facteur limitant comparĂ© au climat plus favorable des Blue Zones.
Et le âtravailâ Ă domicile ?
La plupart des Ă©tudes se focalisent sur lâactivitĂ© physique durant les exercices et les activitĂ©s de loisirs mais peu sur les activitĂ©s domestiques qui sont les activitĂ©s principales des personnes ĂągĂ©es dans une grande partie de la population. Les activitĂ©s domestiques contribuent pour 35,2% des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques totales comparĂ©es aux 5,2% des activitĂ©s physiques des personnes ĂągĂ©es de 65-74 ans aux USA et en Grande-Bretagne.
Elles reprĂ©sentent 4 Ă 11 fois plus de dĂ©penses que les activitĂ©s physiques de loisir. Autrement dit, cela constitue 82% de lâactivitĂ© quotidienne des femmes. La mesure de ces activitĂ©s dans une population de 876 personnes de 1996 Ă 2004 Ă Taiwan peut ĂȘtre un facteur prĂ©dictif de mortalitĂ©. Les personnes qui sây engagent ont un taux de mortalitĂ© rĂ©duit (Lin et al. 2011). La rĂ©duction de mortalitĂ© estimĂ©e par Arrieta & Russell (2008) est de lâordre de 34 Ă 38% pour des personnes ĂągĂ©es de 60 Ă 74 ans.
Rien de tel que la modération
Ă lâimage des individus ĂągĂ©s observĂ©s dans les Blue zones oĂč quasi personne ne pratique ni exercices physiques ni activitĂ©s sportives, en terme dâobjectifs rĂ©alistes de santĂ© publique, il est probablement prĂ©fĂ©rable dâencourager des activitĂ©s physiques non structurĂ©es et simples comme la marche rapide, le vĂ©lo, le jardinage, les activitĂ©s domestiques qui seront perçues comme des activitĂ©s physiques Ă la fois accessibles et modĂ©rĂ©es et, pour certaines, perçues comme plaisantes; elles sâinscrivent facilement dans le contexte de vie des gens surtout pour des personnes sĂ©dentaires, obĂšses ou ĂągĂ©es (Shephard,1997).
Pour conclure, on peut affirmer que lâactivitĂ© physique au sens large est une habitude de vie Ă encourager pour le maintien de la santĂ© globale et, par lĂ , la longĂ©vitĂ© mĂȘme en prĂ©sence de maladies liĂ©es au vieillissement. LâactivitĂ© physique rĂ©guliĂšre est un comportement modifiable, il nâest jamais trop tard pour changer.
Il serait bien entendu rĂ©ducteur de penser que lâactivitĂ© physique peut Ă elle seule expliquer la longĂ©vitĂ©. Les facteurs mis en cause sont nombreux et en interaction. Mais lâactivitĂ© physique, entre autres habitudes de vie, permet de vieillir le mieux possible. Selon le Hale Project, les personnes ĂągĂ©es entre 70 et 90 ans qui adhĂšrent au rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en et Ă des habitudes de vie favorables Ă la santĂ© (dont lâactivitĂ© physique) ont 50% moins de risque de dĂ©cĂ©der pour toutes causes de mortalitĂ© mais aussi plus spĂ©cifiquement se protĂšgent des maladies coronariennes, cardiovasculaires, des cancers (Knoops et al.2004).
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Lâactigraphie fait rĂ©fĂ©rence Ă lâutilisation dâactimĂštres, des ordinateurs semblables Ă des montres, qui permettent de surveiller et dâenregistrer les donnĂ©es relatives Ă lâactivitĂ©. Les actigraphes permettent notamment dâenregistrer lâactivitĂ© durant le sommeil de façon fiable pendant une pĂ©riode prolongĂ©e.
Le 15 mars Ă©tait prĂ©sentĂ© Ă Bruxelles le rapport international de lâenquĂȘte Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) 2014. EffectuĂ©e tous les quatre ans sous lâĂ©gide de lâOrganisation mondiale de la SantĂ©, elle en est Ă sa 7e Ă©dition. Elle a recueilli de nombreuses donnĂ©es auprĂšs de quelque 200.000 participants ĂągĂ©s de 11, 13 et 15 ans dans 40 pays ou rĂ©gions europĂ©ennes (plus le Canada et IsraĂ«l).
Ă lâĂ©chelle internationale
Au rayon des bonnes nouvelles, la proportion des ados de 15 ans qui ont commencĂ© Ă fumer Ă 13 ans est en diminution significative depuis lâenquĂȘte prĂ©cĂ©dente en 2010. Elle est passĂ©e de 24% en 2010 Ă 17% en 2014, Ă©tant plus marquĂ©e chez les filles (de 22 Ă 13%) que chez les garçons (de 26 Ă 22%).
Si 80% des rĂ©pondants sâestiment heureux, des Ă©carts prĂ©occupants apparaissent entre jeunes de genre, dâĂąge et de statut socioĂ©conomique diffĂ©rents. Ainsi, le sentiment de bonheur diminue avec lâĂąge et est moins prĂ©sent chez ceux qui proviennent de familles moins favorisĂ©es.
Ce mĂȘme sentiment de bonheur est rapportĂ© par de plus en plus dâĂ©coliers dans des pays comme la Croatie, lâEstonie, la Lettonie, la Lituanie, la FĂ©dĂ©ration de Russie et lâUkraine, dont le score se rapproche maintenant de celui des pays de lâOuest de lâEurope.
«Les comportements de santĂ© acquis pendant cette pĂ©riode critique dans lâexistence dâun jeune peuvent se prolonger dans sa vie dâadulte. Un bon dĂ©part peut exercer ses effets toute la vie» selon le Dr Zsuzsanna Jakab, Directrice rĂ©gionale de lâOMS pour lâEurope. Elle ajoute : «MalgrĂ© des progrĂšs considĂ©rables notamment en matiĂšre de consommation de tabac, beaucoup dâadolescents sont confrontĂ© Ă dâĂ©normes inĂ©galitĂ©s. Ainsi, les filles issues de familles Ă revenu modeste dĂ©clarent une santĂ© physique et mentale de moins bonne qualitĂ© et tĂ©moignent dâun niveau dâactivitĂ© physique infĂ©rieur aux jeunes de familles plus aisĂ©es. Les rĂ©sultats de lâenquĂȘte pointent la nĂ©cessitĂ© dâinterventions de nature Ă rĂ©duire ce fossĂ©. Nous ne pouvons plus considĂ©rer les jeunes comme un groupe homogĂšne dont les besoins peuvent ĂȘtre rencontrĂ©s par des interventions uniformes. Les adolescents sont aussi divers que les adultes; ils requiĂšrent un ensemble dâinterventions qui reflĂštent leur diversitĂ© et prennent pleinement en considĂ©ration leur Ăąge, genre, environnement social et culturel. Les jeunes nous disent les choses telles quâils les ressentent et ce qui est important pour eux. Nous devons nous montrer dignes de cette confiance.»
Grandir dans lâinĂ©galitĂ© : diffĂ©rences de genre et socioĂ©conomiques en matiĂšre de santĂ© et de bien-ĂȘtre chez les jeunes en Ăąge scolaire
Cet ouvrage en anglais de prĂšs de 300 pages est le plus rĂ©cent d’une sĂ©rie de rapports sur la santĂ© des jeunes Ă©tablis dans le cadre de l’enquĂȘte sur les comportements des enfants d’Ăąge scolaire en matiĂšre de santĂ© (HBSC), une Ă©tude internationale collaborative de l’OMS qui, depuis plus de 30 ans, livre des informations sur la santĂ©, le bien-ĂȘtre, le milieu social et les comportements des filles et garçons de 11, 13 et 15 ans en matiĂšre de santĂ©.
Ce livre prĂ©sente les constatations tirĂ©es de l’enquĂȘte de 2013-2014 concernant les influences dĂ©mographiques et sociales sur la santĂ© de prĂšs de 220.000 jeunes dans 40 pays et rĂ©gions de la RĂ©gion europĂ©enne de l’OMS, du Canada et dâIsraĂ«l.
Ses rĂ©sultats ont Ă©tĂ© analysĂ©s par 340 chercheurs et coordonnĂ©s par lâInternational Coordinating Centre de lâUniversitĂ© de St Andrews (Ăcosse) et le Data Management Centre de lâUniversitĂ© de Bergen (NorvĂšge).
RĂ©agissant dans le cadre de l’enquĂȘte, les jeunes ont dĂ©crit leur contexte social (relations avec leur famille, leurs camarades et l’Ă©cole), leurs rĂ©sultats sanitaires (santĂ© subjective, traumatismes, obĂ©sitĂ© et santĂ© mentale), leur comportement en matiĂšre de santĂ© (habitudes alimentaires, brossage des dents et activitĂ© physique) et leurs comportements Ă risque (tabagisme, consommation d’alcool et de cannabis, comportement sexuel, bagarres et harcĂšlement).
Pour la premiÚre fois, ce rapport englobe des thématiques comme le soutien apporté par la famille et les camarades, les migrations, la cyberintimidation et les traumatismes graves.
Des analyses statistiques ont Ă©tĂ© effectuĂ©es pour dĂ©celer les diffĂ©rences significatives dans la prĂ©valence des indicateurs sanitaires et sociaux selon le sexe, le groupe d’Ăąge et le niveau de richesse de la famille. Les conclusions mettent en lumiĂšre d’importantes inĂ©galitĂ©s en matiĂšre de santĂ© et contribuent Ă une meilleure comprĂ©hension des dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et du bien-ĂȘtre chez les jeunes.
Dans ce rapport international consacrĂ© aux rĂ©sultats de leur derniĂšre Ă©tude, les auteurs de l’enquĂȘte HBSC entendent fournir les informations mises Ă jour dont ont besoin les responsables politiques Ă divers niveaux de pouvoir, les organisations non gouvernementales et les professionnels des secteurs tels que la santĂ©, l’Ă©ducation, les services sociaux, la justice et les loisirs, afin de protĂ©ger et de promouvoir la santĂ© des jeunes.
Fait qui mĂ©rite dâĂȘtre soulignĂ©, les responsables de lâĂ©tude citent des interventions mises en place dans certains pays alertĂ©s par des donnĂ©es prĂ©occupantes rĂ©coltĂ©s lors des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes. Les rĂ©sultats positifs de ces initiatives se reflĂštent dans les chiffres rĂ©cents. Câest le cas, par exemple, de la consommation dâalcopops par les ados allemands. LâĂ©tude HBSC 2003 rĂ©vĂ©la une augmentation trĂšs spectaculaire de cette derniĂšre, les ventes ayant plus que triplĂ© en un an avec un marketing agressif visant les jeunes. Le MinistĂšre fĂ©dĂ©ral de la santĂ© prit lâinitiative dâune forte taxe et dâune information claire quant Ă lâinterdiction de vente aux jeunes. Le produit de la taxe fut utilisĂ© pour mettre en place des programmes de prĂ©vention. En 2006, lâenquĂȘte HBSC objectiva une forte diminution de la consommation, tendance qui sâest maintenue jusquâĂ aujourdâhui.
Les donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans ce rapport peuvent ĂȘtre consultĂ©es (en anglais seulement) sur le portail d’information sanitaire du Bureau rĂ©gional de l’OMS pour l’Europe et via l’application pour tĂ©lĂ©phones mobiles reprenant des statistiques sur la santĂ© dans la RĂ©gion europĂ©enne de l’OMS
Growing up unequal : gender and socioeconomic differences in young peopleâs health and well being, sous la direction de: Jo Inchley, Dorothy Currie, Taryn Young, Oddrun Samdal, TorbjĂžrn Torsheim, Lise Augustson, Frida Mathison, Aixa Aleman-Diaz, Michal Molcho, Martin Weber et Vivian Barnekow, Health Policy for Children and Adolescents n° 7, 2016, xiv + 277 pages. Prix: 60,00 CHF/72,00 USD (pays en dĂ©veloppement: 42,00 CHF/50,40 USD).
En Fédération Wallonie-Bruxelles
Responsable de lâĂ©tude en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles , le SIPES â Ăcole de SantĂ© publique, UniversitĂ© libre de Bruxelles â en a profitĂ© pour publier ses premiers rĂ©sultats. Les chercheurs soulignent une Ă©volution plutĂŽt favorable de certains comportements de santĂ©, mais des inĂ©galitĂ©s sociales importantes sont Ă©galement observĂ©es pour de nombreux indicateurs.
Des points positifsâŠ
Plus des trois-quarts des jeunes de FWB se déclarent «heureux» ou «trÚs heureux». Le tabagisme suit une tendance à la baisse, moins de 10% des adolescents du secondaire fument quotidiennement.
Plus de 9 adolescents sur 10 en secondaire supérieur ont utilisé une protection lors de leur dernier rapport sexuel.
Enfin, plus de la moitié des jeunes consomment des fruits et des légumes chaque jour; ces consommations ont augmenté depuis 2002, et situent les jeunes francophones de Belgique parmi ceux qui en consomment le plus fréquemment au niveau international.
⊠mais avec des marges dâamĂ©lioration importantesâŠ
Les jeunes de la FWB ne sont que 15% Ă pratiquer lâĂ©quivalent dâau moins une heure d’activitĂ© physique au quotidien (recommandation de lâOMS).
Les jours dâĂ©cole, deux tiers des jeunes en secondaire passent au moins 2 heures devant la tĂ©lĂ©vision. Le temps dâutilisation dâinternet a fortement augmentĂ© depuis 2010.
Dans un tout autre domaine, le niveau de connaissance sur les modes de transmission de lâinfection par le VIH est insuffisant.
Le stress induit par le travail scolaire a augmenté, pour toucher en 2014 un quart des enfants de 5e-6e primaire et 40% de ceux du secondaire.
Enfin, 40% des jeunes dĂ©clarent ĂȘtre fatiguĂ©s en se rĂ©veillant au moins quatre jours par semaine.
⊠et de fortes inégalités sociales de santé
De nombreux indicateurs relevĂ©s dans cette enquĂȘte varient selon le niveau dâaisance matĂ©rielle, avec une situation systĂ©matiquement plus dĂ©favorable chez les jeunes vivant dans des familles moins favorisĂ©es.
HBSC en Belgique francophone, premiers résultats 2014
9 fiches sont dâores et dĂ©jĂ disponibles :
- PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de lâenquĂȘte
- Sentiment de bonheur
- Consommation de fruits et légumes
- Activité physique
- Relations sexuelles, contraception, prévention des IST, connaissances sur les modes de transmission du sida
- QualitĂ© perçue des rĂ©sultats scolaires, stress liĂ© Ă lâĂ©cole, camarades
- Sommeil
- Bagarres, provocations
- Alcool et tabac
Fiches disponibles sur www.sipes.ulb.ac.be
Ces inĂ©galitĂ©s sont particuliĂšrement marquĂ©es en ce qui concerne la dĂ©claration de symptĂŽmes somatiques ou psychologiques, le sentiment de bonheur, le temps passĂ© devant la tĂ©lĂ©vision, les connaissances des modes de transmission de lâinfection par le VIH, ou encore les difficultĂ©s dâendormissement, ce qui souligne le besoin dâactions spĂ©cifiques sur ces thĂšmes.
La situation en 2014, les Ă©volutions dans le temps, lâanalyse des indicateurs par niveau scolaire et genre, et la comparaison avec les pays ayant participĂ© Ă lâenquĂȘte HBSC en 2014 sont dĂ©taillĂ©es dans des fiches de synthĂšse disponibles sur le site du service Sipes : www.sipes.ulb.ac.be .
Un journal francophone belge en a fait le titre de la page quâil a consacrĂ©e Ă lâenquĂȘte : «LâĂ©lĂšve francophone belge est le plus violent dâEurope». Il aurait pu citer un rĂ©sultat moins inquiĂ©tant mais cela aurait sans doute Ă©tĂ© moins vendeur⊠Par exemple, seuls les jeunes Canadiens de 11 ans mangent plus de fruits tous les jours que les Belges francophones. Mais qui irait titrer lĂ -dessus dans un quotidien ? Cela dit, il nous faut bien admettre que pour beaucoup de thĂšmes, les rĂ©sultats flamands sont plus favorables que les rĂ©sultats francophones.
Dans notre pays, les nouveau-nĂ©s sont soumis, quelques jours aprĂšs la naissance, au dĂ©pistage systĂ©matique dâune sĂ©rie dâaffections congĂ©nitales rares. Ce sont les CommunautĂ©s qui dĂ©terminent la liste de ces maladies; elle en comporte 13 en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et 11 en CommunautĂ© flamande. Neuf affections sont communes aux deux listes.
Le Centre FĂ©dĂ©ral dâExpertise des Soins de SantĂ© (KCE) a rĂ©alisĂ© une Ă©tude pilote pour Ă©valuer lâutilitĂ© et la faisabilitĂ© dâune mĂ©thode dâanalyse dĂ©cisionnelle multicritĂšre (MCDA) dans cette prise de dĂ©cision.
Dans notre pays, les nouveau-nĂ©s sont systĂ©matiquement soumis, quelques jours aprĂšs la naissance, au dĂ©pistage dâune sĂ©rie de maladies congĂ©nitales dans le cadre du programme de dĂ©pistage nĂ©onatal sanguin organisĂ© par les CommunautĂ©s. Ce dĂ©pistage, Ă©galement connu sous le nom de test de Guthrie ou âtest du buvardâ, se fait par prĂ©lĂšvement, au talon ou Ă la main du bĂ©bĂ©, de quelques gouttes de sang qui sont rĂ©coltĂ©es sur un carton buvard prĂ©-imprimĂ© et envoyĂ©es dans des centres de rĂ©fĂ©rence pour analyse.Les affections recherchĂ©es sont des maladies congĂ©nitales rares, dont les premiers symptĂŽmes ne sont pas dĂ©tectables Ă la naissance, mais qui peuvent donner des sĂ©quelles irrĂ©versibles si une prise en charge adĂ©quate nâest pas mise en route rapidement. Les exemples les mieux connus sont la phĂ©nylcĂ©tonurie et lâhypothyroĂŻdie congĂ©nitale. DĂ©pister ces maladies avant lâapparition des premiers signes cliniques permet dâintervenir Ă temps pour freiner leur dĂ©veloppement et prĂ©venir lâapparition de sĂ©quelles, ou parfois mĂȘme le dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ© de lâenfant.
Il nâexiste pas de consensus international sur les maladies Ă dĂ©pister, ce qui explique la grande variabilitĂ© entre pays (de zĂ©ro Ă plus dâune quarantaine de maladies). En Belgique, la liste des maladies dĂ©pistĂ©es est diffĂ©rente dans le Nord et le Sud du pays : elle en comporte 13 en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et 11 en CommunautĂ© flamande, dont 9 sont communes aux deux listes.
Le choix des maladies qui seront incluses dans les programmes de dĂ©pistage est actuellement basĂ© sur des consensus entre experts. Ce sont des dĂ©cisions complexes qui font intervenir de nombreux critĂšres, notamment lâĂ©quilibre entre les bĂ©nĂ©fices et les risques (liĂ©s principalement au risque de faux nĂ©gatifs et faux positifs), mais aussi lâĂ©pidĂ©miologie, les tests disponibles et les interventions existantes, en ce compris les aspects touchant Ă lâorganisation, Ă lâĂ©conomie de la santĂ© et Ă lâĂ©thique.
Le KCE a rĂ©alisĂ© une Ă©tude pilote pour Ă©valuer lâutilitĂ© et la faisabilitĂ© de lâanalyse dĂ©cisionnelle multicritĂšre (MCDA) dans la prise de dĂ©cision sur les pathologies Ă inclure dans les programmes de dĂ©pistage nĂ©onatal. La mĂ©thode MCDA consiste Ă sĂ©lectionner a priori un certain nombre de critĂšres, auxquels on attribue une pondĂ©ration spĂ©cifique, et Ă attribuer ensuite Ă chaque maladie un score pour chacun de ces critĂšres. On peut alors classer les maladies sur la base du score global ainsi obtenu. Cette Ă©tude sâest inspirĂ©e de lâexemple quĂ©bĂ©cois de lâINESSS (Institut National dâExcellence en SantĂ© et en Services Sociaux).
Avec un groupe de pilotage composĂ© dâexperts et de reprĂ©sentants des CommunautĂ©s française et flamande, les chercheurs du KCE ont testĂ© cette mĂ©thode sur les six maladies qui ne sont actuellement dĂ©pistĂ©es que dans lâune ou lâautre des deux CommunautĂ©s, pour voir si lâoutil MCDA permettait de mieux cerner les critĂšres de dĂ©cision. Ils en concluent que lâoutil MCDA peut aider Ă structurer le processus de dĂ©cision et Ă le rendre plus transparent. Lâapplication systĂ©matique dâune telle mĂ©thode peut aussi, Ă terme, mener Ă une plus grande cohĂ©rence dans la prise de dĂ©cision. Le MCDA ne peut toutefois pas ĂȘtre utilisĂ© comme seul outil de dĂ©cision.
Lors de son universitĂ© dâhiver des 3 et 4 dĂ©cembre derniers Ă Namur, la FĂ©dĂ©ration LaĂŻque des Centres de Planning Familial (FLCPF) nous a proposĂ© de mener une large rĂ©flexion sur les mutations sociĂ©tales et les rĂ©alitĂ©s vĂ©cues sur la toile. Ce nouvel espace de socialisation des jeunes confronte souvent utilisateurs, professionnels et parents Ă de nombreuses difficultĂ©s et questions.
La révolution numérique
«LâĂȘtre humain a inventĂ© lâĂ©criture, puis le livre, pour prendre en relais et amplifier certaines de ses capacitĂ©s mentales et sociales. Mais il a aussi inventĂ© les Ă©crans, et la culture qui leur est liĂ©e, pour prendre en relais et amplifier tout ce que la culture du livre imprimĂ© laissait de cĂŽté», nous explique Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie français renommĂ©. Celui-ci dĂ©crit la culture numĂ©rique comme une quadruple rĂ©volution:
- une rĂ©volution dans la relation aux savoirs: les nouvelles technologies nous font brutalement passer dâune culture du livre, caractĂ©risĂ©e par une conception verticale du savoir, Ă une culture des Ă©crans, plutĂŽt horizontale, qui invite au partage en temps rĂ©el des connaissances;
- une rĂ©volution dans la relation aux apprentissages: le livre, centrĂ© sur la temporalitĂ© et la mĂ©moire, est un support dâapprentissage par cĆur. Il favorise la pensĂ©e linĂ©aire, lĂ oĂč les Ă©crans mobilisent la mĂ©moire de travail par la pensĂ©e en rĂ©seau, fonctionnant davantage par analogies et contigĂŒitĂ©s que par continuitĂ©. Lâorganisation spatiale prime sur lâorganisation temporelle;
- une rĂ©volution dans le fonctionnement psychique: lâidentitĂ© du jeune sur le web est dĂ©finie en rĂ©fĂ©rence Ă lâespace social dans lequel elle se situe. Elle se dĂ©multiplie. Les jeunes les essayent, se mettant en scĂšne, Ă la recherche de leur personnalitĂ©. Les identitĂ©s multiples constituent la nouvelle normalitĂ© dont la plasticitĂ© est la valeur ajoutĂ©e, lâancienne norme (le «moi fort intĂ©gré») Ă©tant disqualifiĂ©e de psychorigiditĂ©. Ensuite, nous explique S. Tisseron, le mĂ©canisme de dĂ©fense privilĂ©giĂ© sur la toile est le clivage entre les diverses parties de la personnalitĂ©, lĂ oĂč, avant le web, celui du refoulement des dĂ©sirs Ă©tait celui qui prĂ©valait. En effet, «sur internet, aucun contenu nâest rĂ©primĂ© et tous sont accessibles instantanĂ©ment par lâouverture dâune âfenĂȘtreâ: câest le systĂšme âWindowsâ. Or cette logique correspond exactement Ă ce qui se passe lorsque, dans le clivage, nous sommes capables de penser Ă une chose, et aussitĂŽt aprĂšs de lâoublier comme si elle nâavait jamais existĂ©. Du coup, les contraires peuvent y coexister sans sâexclure.» Enfin, alors que la culture du livre donne un statut privilĂ©giĂ© aux formes verbales, celle des Ă©crans valorise les formes non-verbales, imagĂ©es et sensorimotrices, de la symbolisation et de la communication;
- une rĂ©volution des liens et de la sociabilitĂ©: avec lâavĂšnement de la culture des Ă©crans, nous passons de liens forts, organisĂ©s par la proximitĂ© physique ou gĂ©nĂ©alogique, Ă des liens Ă©lastiques organisĂ©s par des centres dâintĂ©rĂȘt partagĂ©s. Cela revient Ă dire que les liens que nous entretenons avec les autres peuvent passer de plus Ă moins proches assez facilement. Dans ce nouveau modĂšle, le dĂ©sir dâextimitĂ© (voir plus loin dans cet article) est Ă©largi du cercle proche (familles et amis) Ă la planĂšte entiĂšre; lâautoritĂ© est fondĂ©e sur la reconnaissance par les pairs, la rĂ©gulation reposant sur tous les participants; lâexpression des expĂ©riences intimes renforce lâappartenance de groupe, lĂ oĂč traditionnellement, elle sây opposait.
LâinvitĂ© de marque de ces deux journĂ©es clĂŽture son intervention en invitant les «penseurs catastrophiques» Ă prendre le temps de se familiariser avec ces deux cultures complĂ©mentaires pour apprendre Ă passer de lâune Ă lâautre, pour ce que chacune apporte de meilleur.
Le dĂ©sir dâextimitĂ©, un processus de validation
«Poster des morceaux de soi sur les rĂ©seaux sociaux, est une invitation au dĂ©bat», nous explique Pascal Minotte, psychologue et formateur au Centre wallon de rĂ©fĂ©rence en santĂ© mentale (CRĂ©SaM). Partager des photos de soi, la musique que lâon aime ou afficher son humeur expriment toute la dimension narcissique des rĂ©seaux sociaux. Le jeune plus particuliĂšrement se trouve dans un processus de validation de la part des autres. Cette validation (ou invalidation) par les pairs participe Ă la construction de lâidentitĂ© et de lâestime de soi.Serge Tisseron appelle cela le «dĂ©sir dâextimité», celui de montrer des facettes de soi jusque lĂ gardĂ©es cachĂ©es afin de les faire valider (ou invalider) par autrui et de se les approprier diffĂ©remment, comme quelque chose qui a de la valeur (ou non). Il prĂ©cise que ce dĂ©sir est diffĂ©rent du dĂ©sir exhibitionniste. Celui-ci se traduit par une absence de prise de risque dans ce qui est exposĂ© (lâexhibitionniste ne montre que ce quâil sait ĂȘtre choquant), lĂ oĂč le dĂ©sir dâextimitĂ© des jeunes est une prise de risque puisquâil les expose au retour, potentiellement nĂ©gatif, des autres. Ainsi, lâextimitĂ© est considĂ©rĂ©e comme un processus au service de la crĂ©ation dâune estime de soi plus riche et de liens sociaux plus nombreux et plus diversifiĂ©s.
Un dĂ©sir pas si neufâŠ
64% des jeunes belges ont un profil sur un rĂ©seau social: 25% des 9-10 ans, 49% des 11-12 ans et 83% des 13-14 ans, et ce malgrĂ© le fait que certains rĂ©seaux, comme Facebook, soient interdit aux moins de 13 ans. 41% des jeunes ont entre 100 et 300 amis en ligne⊠Si lâexplosion des rĂ©seaux sociaux peut effrayer Ă©ducateurs, pĂ©dagogues, enseignants et autres professionnels ou adultes en contact avec les jeunes, S. Tisseron nous rassure encore. Ceux-ci doivent lâessentiel de leur succĂšs Ă quatre dĂ©sirs qui ont toujours existĂ©:
- Se raconter pour exister: le jeune construit son sentiment dâexister. Paul Ricoeur, dans les annĂ©es 80 dĂ©jĂ , parlait dâ«identitĂ© narrative». LâidentitĂ© serait fondamentalement liĂ©e au fait de se dire soi-mĂȘme. Il rĂ©pond au besoin de valoriser ses expĂ©riences et de leur donner du sens.
- Se cacher et se montrer Ă volontĂ©: trĂšs tĂŽt, bĂ©bĂ© cherche dĂ©jĂ une rĂ©ponse dâautrui Ă ses sollicitations. Plus tard, vient le besoin dâintimité⊠En effet, si se montrer, câest se raconter, pouvoir se cacher quand on en ressent le besoin est tout aussi important. Lâanonymat que permet internet offre au jeune la possibilitĂ© de disparaĂźtre quand il le souhaite et satisfait ce besoin. Ces deux dĂ©sirs sont complĂ©mentaires. Lâun (se cacher) valorise lâintimitĂ©, et lâautre (se montrer) lâextimitĂ©. DĂ©sirs dâextimitĂ© et dâintimitĂ© participent ainsi ensemble Ă la construction de lâestime de soi.
- Vouloir nâĂȘtre jamais oubliĂ©: avoir beaucoup dâamis sur les rĂ©seaux assure au jeune quâon ne lâoublie pas. Il se sent exister intensĂ©ment parce quâil imagine quâun grand nombre de personnes pensent Ă lui de temps en temps (via ses publications en ligne). La quantitĂ© remplace la qualitĂ©. Mais la dĂ©marche fait aussi place Ă lâaltruisme car le jeune, via ces mĂȘmes mĂ©dias, se rend utile en prodiguant des conseils aux autres (en partageant des recettes de cuisine ou des conseils pour des jeux en ligne par exemple).
- MaĂźtriser la distance Ă lâautre: tout un chacun rencontre la difficultĂ© de trouver la «bonne» distance avec les autres. Quand on sâen trouve trop prĂšs, on angoisse pour sa libertĂ©, on perd son intimitĂ©. A contrario, quand on sâen trouve trop loin, on se sent abandonnĂ©. Lâadolescent rencontre aussi de grandes difficultĂ©s Ă gĂ©rer ce problĂšme qui lâangoisse particuliĂšrement. Les rĂ©seaux sociaux lui permettent de moduler cette distance et de rĂ©soudre le problĂšme: on peut y ĂȘtre proches et sây faire des confidences mais il existe indĂ©niablement une distance physique liĂ©e aux Ă©crans le rendant inatteignable. Lâanonymat y est mĂȘme possible, le protĂ©geant totalement. Les jeux vidĂ©o en ligne sont aussi une parade Ă cette difficultĂ©: il y alterne moments de jeux (cachĂ© derriĂšre son avatar) et moments dâĂ©changes (discussions).
Bref, «rien de bien nouveau sous le soleil»⊠conclut le psychiatre.
Usages sociaux dâinternet: les selfies
Si Serge Tisseron nous rassure sur lâĂ©volution des moeurs, les professionnels que nous sommes cherchent Ă donner un sens Ă ce que font et vivent nos jeunes sur la toile.Yves Collard, animateur et formateur Ă MĂ©dia Animation asbl, nous a proposĂ© un atelier pour dĂ©crypter les selfies, ces autoportraits photographiques partagĂ©s.En 2013, 60 millions de selfies ont Ă©tĂ© postĂ©s sur Instagram. Câest dire lâimportance du phĂ©nomĂšne. Un selfie, câest de la «production de soi». Une rĂ©ponse au besoin dâextimitĂ© Ă©voquĂ© par Serge Tisseron (voir plus haut dans cet article), ce besoin de sâexposer dans toutes les facettes de sa vie, au regard de lâautre. Yves Collard, lui, parle dâune forme de narcissisme social. Le selfie existe depuis longtemps. On fait des selfies «pour soi» ou «pour le monde», sur un sujet donnĂ© ou dans un contexte particulier. Ils rĂ©vĂšlent oĂč lâon est, avec qui et qui on est. Beaucoup de selfies sont utilisĂ©s pour faire passer un message. Les adolescents, par le selfie, veulent exprimer quelque chose de leur identitĂ© et de leur sociabilitĂ©. Se photographier avec ses meilleures amies, dans la mĂȘme pose, montre le sentiment dâappartenance Ă un «groupe de copines». Beaucoup de selfies sont pris dans le miroir, trĂšs souvent dans la salle de bain, pour exposer son intimitĂ© (Ă ne pas confondre avec sa sexualitĂ©!). Car il est Ă©vident que, pour lâadolescent, le corps et ses changements ont une importance primordiale.Les nudies sont des selfies plus ou moins dĂ©shabillĂ©s. Câest malheureusement un sujet encore peu Ă©tudiĂ©. NĂ©anmoins, on peut identifier quelques raisons qui poussent les jeunes Ă les utiliser:
- pour faire carriĂšre: «si je veux chanter/faire du cinĂ©ma, je dois ĂȘtre Ă lâaise avec mon corps»;
- par jeu sexuel: lâadolescent a peur de lâacte sexuel. Le nudie permet de ne pas prendre le risque du contact physique et de «le faire» par Ă©crans interposĂ©s;
- par «amour»: «cap ou pas cap? Prouve-le moi»;
- pour vivre sa sexualitĂ©: le jeune Ă©moustille lâautre, ils en reparlent, sans danger;
- par curiosité (de soi): le jeune photographie des «parties» de lui;
- par bravade: «tu crois que jâai peur?» «moi, le sexe, je connais!»;
- par «publicité»: les photos portent sur les conquĂȘtes (fĂ©minines ou masculines). Lâintention de celui qui prend la photo nâest pas forcĂ©ment mauvaise, le petit ami qui diffuse une photo de sa copine ne veut pas forcĂ©ment la blesser, mais lâexposer comme un trophĂ©e.
Ce type de pratiques est Ă©videmment facilitĂ© par lâappareil photo numĂ©rique avec lequel les jeunes se baladent partout (intĂ©grĂ© au smartphone la plupart du temps). Ils peuvent alors prendre le nombre de photos quâils veulent, oĂč ils veulent, quand ils veulent, sans contrĂŽle extĂ©rieur.Lâanimateur conclut en indiquant que les selfies ou nudies ne doivent pas ĂȘtre inquiĂ©tants en soi, si leur diffusion reste limitĂ©e. Si par contre ils sont largement diffusĂ©s, ce petit jeu peut vite devenir dangereux. Il nous rappelle aussi que le selfie mĂ©rite dâĂȘtre considĂ©rĂ© Ă sa juste valeur et «contribue Ă une construction sociale de lâintimité».Lâutilisation dâinternet Ă la croisĂ©e des droitsJean-Marc Van Gyseghem, directeur du master en droit des Technologies de lâInformation et de la Communication (TIC) Ă lâUniversitĂ© de Namur a dĂ©butĂ© son intervention en qualifiant internet de «cours de rĂ©crĂ©ation de laquelle on a changĂ© les limites». Il nous a entretenus de la libertĂ© dâexpression, favorisĂ©e par lâessor dâinternet, dont les limites sont mal connues des jeunes. De mĂȘme que celle du droit Ă lâimage et du double consentement souvent oubliĂ© mais pourtant nĂ©cessaire en matiĂšre de diffusion et de partage sur la toile de donnĂ©es et photos Ă caractĂšre personnel. «Les nouveaux rĂ©seaux donnent accĂšs Ă lâarriĂšre-boutique» nous explique-t-il et «fragilisent la maĂźtrise quâa lâindividu sur ses informations», nous rappelant que «le droit Ă lâoubli sur internet est un leurre». Un discours rĂ©solument plus pessimiste et alarmiste mais non moins intĂ©ressant.
Des outils pour en parler
Lors de la seconde journĂ©e, les associations dâaide aux jeunes en milieu ouvert (AMO) ArpĂšge et TCC Accueil nous ont respectivement prĂ©sentĂ© les outils Why net? et Faites le mur, destinĂ©s Ă amorcer la rĂ©flexion avec les jeunes sur les usages dâinternet.
Why net?
Why net? est un jeu Ă utiliser en classe ou en groupe (1er degrĂ© du secondaire) pour rĂ©pondre Ă toutes les questions liĂ©es Ă lâusage du Web 2.0, de maniĂšre ludique.Ă lâaide dâun pdf interactif (utilisable hors ligne) et de saynĂštes vidĂ©o humoristiques, des Ă©quipes de jeunes sont invitĂ©es Ă rĂ©pondre aux questions posĂ©es sur des thĂ©matiques aussi diverses que lâidentitĂ© multiple, les jeux en ligne, la recherche dâinformation, les achats sur le net, etc. Il sâagit de rĂ©bus, de mimes, de mises en situation.Lâanimateur dispose de fiches questions/rĂ©ponses pour lâaider Ă mener lâactivitĂ©, modulable selon le temps disponible, le type de public ou les sujets quâil juge opportun dâaborder avec le groupe. ComplĂ©mentairement au jeu, un site internet (www.whynet.be) rĂ©pertorie des outils, trucs et astuces Ă destination des professionnels et des parents.Contact: AMO ArpĂšge: Rue Z. Caron, 39b â 7333 Tertre, 065/75 05 71, amoarpege@hotmail.com.
Faites le mur
Faites le mur est un outil destinĂ© aux jeunes de 10 Ă 13 ans. GrĂące Ă un plateau de jeu et un dĂ©cor (Ă©cole), les jeunes se mettent dans la peau dâĂ©lĂšves dâune Ă©cole fictive, oĂč il est permis dâĂ©crire sur le mur. Ils sont confrontĂ©s, tout au long du parcours, Ă diffĂ©rentes situations et problĂ©matiques et sont invitĂ©s Ă prendre des dĂ©cisions collectives, dont les effets sont visibles directement sur le mur de lâĂ©cole. Lâanimateur a le rĂŽle de mĂ©diateur, il facilite lâexpression et donne corps Ă toute une sĂ©rie de personnages adultes-ressources.LâidĂ©e sous-jacente est la suivante: les jeunes, dans les espaces virtuels, ne se rendent pas forcĂ©ment compte des implications rĂ©elles de ce quâils y font. Par ailleurs, ils ne conçoivent pas que des adultes peuvent les aider en cas de problĂšme ou de question. Câest pourquoi le jeu a pour support une maquette dâĂ©cole, oĂč le «mur» du rĂ©seau social est remplacĂ© par le mur du bĂątiment scolaire, beaucoup plus tangible Ă leurs yeux (de mĂȘme que les consĂ©quences de ce quâils y disent/font). Lâobjectif est de faire prendre conscience aux jeunes, par le biais dâune expĂ©rience concrĂšte, que leurs actes sur la toile ne sont pas sans consĂ©quence tangible. Cela permet Ă lâanimateur dâamener la question des rĂšgles de base dâinternet, sensiblement les mĂȘmes que celles de la vie sociale en rĂ©alitĂ©.Le parallĂšle avec les rĂ©seaux sociaux nâest mis en avant quâĂ la fin du jeu, afin de permettre aux jeunes de prendre conscience des similitudes entre ce qui vient de se jouer et les rĂ©seaux en ligne.Plus dâinfos sur: http://www.pipsa.be/outils/detail-2139613980/faites-le-mur.htmlContact: AMO TCC Accueil: rue St Guidon 19 â 1070 Bruxelles, 02/521 18 30, tccaccueil@hotmail.com.En rĂ©sumĂ©, on peut souligner la pertinence et lâintĂ©rĂȘt de lâorganisation de ces deux journĂ©es de colloque, dans un contexte oĂč les professionnels du secteur de lâEVRAS se posent encore de nombreuses questions et semblent toujours frileux vis-Ă -vis du Grand MĂ©chant Web!Pour plus dâinformations sur le programme des deux journĂ©es: http://www.planningfamilial.net/images/Flyer_web.pdfContact: FLCPF â rue de la Tulipe 34, 1050 Bruxelles â 02/502 82 03 â flcpf@planningfamilial.net.
Extrait du blog de S.Tisseron, âCulture numĂ©rique: une triple rĂ©volution, culturelle, cognitive et psychique, 7 juin 2012.
Pour en savoir plus, lire lâarticle de MĂ©dia Animation, âLâextimitĂ©, sâexposer pour se construire, par Daniel Bonvoisin et Paul de Theux, dĂ©cembre 2012.
Source: ChildFocus.
Paul Ricoeur, «Temps et rĂ©cit», Tomes 1, 2 et 3, Paris, Ăditions du Seuil, 1983, 1984 et 1985.
Instagram (www.instagram.com) est une application et un service de partage de photos et de videÌos, disponible sur les smartphones. Il permet le partage de photos et videÌos (personnelles ou pas), avec un reÌseau dâ«abonneÌs». Pour plus dâinformations sur les nouveaux mĂ©dias et leur utilisation en promotion de la santĂ©, lire «Promotion de la santĂ© et Web 2.0 â RĂ©flexions et bonnes pratiques», un ebook de Question SantĂ© asbl, disponible gratuitement sur http://www.questionsante.org/promotion-sante/internet-promotion-sante.
Pour en savoir plus, lire âSelfies, tous pour moi et moi pour tous, par Yves Collard, MĂ©dia Animation, Juillet 2014.
Description
Matériel
Guide pédagogique téléchargeable (PDF).
Vidéos disponibles en ligne sur YouTube (ou DVD envoyé aux écoles belges).
Concept
Kit pĂ©dagogique composĂ© de vidĂ©os situationnelles et dâun manuel permettant aux enseignants dâorganiser des ateliers interactifs et crĂ©atifs sur la sĂ©curitĂ© en ligne et particuliĂšrement sur la notion de vie privĂ©e.
iRespect propose dix leçons, chacune basée sur une capsule vidéo présentant une situation concrÚte de la vie quotidienne des jeunes et trois (ou quatre) déroulements possibles. Les élÚves sont invités à faire des choix.
Une fiche pĂ©dagogique par vidĂ©o vient illustrer et expliquer une mĂ©thodologie dâanimation. Sujets abordĂ©s (liens vers les vidĂ©os):
1. Mon secret…en ligne ou hors ligne? – Secret et intimitĂ©
(Vie privĂ©e / intimitĂ© – Mon secret… sur internet ou pas?)
2. Choisir un bon mot de passe – ProtĂ©ger ton compte
(SĂ©curiser des comptes et des profils – Un bon mot de passe)
3. RĂ©flĂ©chis avant de cliquer! – Alert sur le net
(FutĂ© sur internet – RĂ©flĂ©chis avant de cliquer)
4. Net sur le net – Internet et respect
(Respect de soi et des autres – Net sur le net)
5. Montre tes talents mais pas n’importe comment – Internet et crĂ©ativitĂ©
(Montrer ses talents et soigner son image en ligne – Sois crĂ©atif avec style!)
6. Cap ou pas cap? – Internet et les dĂ©fis
(ExpĂ©rimenter et mettre au dĂ©fi en ligne – Cap ou pas cap?)
7. Prends soin de ton e-rĂ©putation – e-rĂ©putation
(e-rĂ©putation – Soigne ton e-rĂ©putation)
8. Comment gĂ©rer mes donnĂ©es personnelles sur internet? – Informations personnelles
(Informations personnelles – Comment gĂ©rer ses infos perso)
9. Ne restez pas seuls, il y a de l’aide! – Cyber-harcĂšlement
(Cyber-harcĂšlement – On me harcĂšle sur internet)
10. Faire mes devoirs? Je trouve tout sur internet – Information en ligne
(Recherche d’infos sur internet – Internet = une mine d’or pour les devoirs !)
Objectifs
- Lancer le dĂ©bat Ă l’Ă©cole sur la protection de la vie privĂ©e en ligne avec des Ă©lĂšves ĂągĂ©s de 10 Ă 14 ans;
- Apprendre aux Ă©lĂšves Ă aborder internet de maniĂšre sĂ»re et constructive, permettre aux jeunes de visualiser trĂšs concrĂštement les consĂ©quences des choix quâils posent en ligne;
- Renforcer les compĂ©tences sociales chez lâĂ©lĂšve de maniĂšre crĂ©ative.
Bon Ă savoir
Cet outil a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© grĂące aux subsides de la Commission europĂ©enne, lâIWT (agence flamande pour lâinnovation par la science et la technologie) via le projet EMSOC, B-CCENTRE et ‘Digital Champion’ Saskia Van Uffelen.
Grùce à son approche inclusive et aux études préalables qui ont été effectuées pour le mettre au point, cet outil convient également aux écoles spécialisées de type 1 et 8.
Pour trouver l’outil sur le site de Child Focus, aller Ă âMediacenterâ, public cible âProfessionnelsâ.
OĂč trouver l’outil
Chez l’Ă©diteur: Child Focus, Avenue Houba de Strooper 292, 1020 Bruxelles
+32 (0)2 475 44 11. Internet: http://www.childfocus.be/fr – https://www.facebook.com/ChildFocusBelgium
Lâavis de PIPsa (www.pipsa.be)
Appréciation globale
iRespect (Ă prononcer Ă lâanglaise et pas Ă la française!) propose 10 sĂ©quences pĂ©dagogiques modulables Ă partir de courtes sĂ©quences vidĂ©os (sur YouTube ou sur DVD), mettant en scĂšne des enfants et des jeunes dans leur utilisation dâinternet.
Les situations, proches du vĂ©cu des enfants, facilitent lâimplication du public, malgrĂ© des voix off un peu discordantes. Le choix multiple proposĂ© Ă lâissue de chaque situation permet dâinitier le dĂ©bat sur les consĂ©quences de certaines pratiques mais aussi sur des grands thĂšmes tels que lâamitiĂ©, lâintimitĂ©, la popularitĂ©, les secrets, lâamourâŠ
La dĂ©marche crĂ©ative Ă lâissue de chaque sĂ©quence pĂ©dagogique permet dâintĂ©grer, sur un autre mode, ce qui a Ă©tĂ© appris et compris. La sĂ©quence âfaire ses devoirsâ peut ĂȘtre utilisĂ©e avant 10 ans et pourrait aussi ĂȘtre diffusĂ©e auprĂšs des parents.
Des conseils clairs et nuancĂ©s fournissent une sorte de âcharte du bon usageâ quâon aurait aimĂ© trouver sur une fiche de synthĂšse Ă destination des parents, dâautant plus que, dans les sĂ©quences vidĂ©o, ceux-ci sont positionnĂ©s dans un rĂŽle Ă©ducatif et de soutien et non de contrĂŽle. Ainsi, les capsules pourraient aussi ĂȘtre utilisĂ©es de maniĂšre autonome, en famille, pour favoriser le dialogue sur les pratiques des enfants et des jeunes sur internet.
Les fiches pĂ©dagogiques claires, bien structurĂ©es, directement utilisables, permettent dâentrer trĂšs facilement dans la dĂ©marche proposĂ©e, elles sont une aide prĂ©cieuse pour lâenseignant. La ressource reste difficile Ă trouver sur le site de lâĂ©diteur, utiliser le lien direct!
Objectifs
- Faciliter le bon usage de lâoutil internet
- DĂ©velopper lâesprit critique et les rĂ©flexes de prudence
- Développer les compétences psychosociales (estime de soi, image de soi)
Public cible
Jeunes utilisateurs dâInternet, certaines capsules pour futurs utilisateurs.
Utilisation possible dans lâenseignement spĂ©cialisĂ©.
Utilisation conseillée
Dans un projet dâĂ©cole sur le respect par exemple, ou sur les nouvelles technologies et les mĂ©dias. Les vidĂ©os peuvent soutenir aussi une formation dâĂ©quipe de profs.
Ă recommander aux parents aussi pour quâils entament le dĂ©bat avec leurs enfants.
Ă lire aussi:Â Internet, mes parents, mes profs et moi, Apprendre Ă surfer responsable, Christophe Butstraen, Ăd. De Boeck, Collection âRĂ©ussirâ, 2014, 200 pages, 12,9 euros.
Le site www.mangerbouger.be fait peau neuve et renforce son rĂŽle de plateforme d’informations sur l’alimentation et l’activitĂ© physique pour soutenir les personnes dans leur dĂ©marche ou projet de santĂ©.Dans le but de promouvoir et de protĂ©ger la santĂ©, l’Organisation Mondiale de la SantĂ© formule une sĂ©rie de recommandations qui visent Ă crĂ©er les conditions favorables pour permettre de rĂ©duire la morbiditĂ© et la mortalitĂ© liĂ©es Ă une mauvaise alimentation et Ă la sĂ©dentaritĂ©.www.mangerbouger.be s’inscrit dans cette perspective et constitue, dans la partie francophone du pays, une rĂ©fĂ©rence reconnue. Le site vise Ă rendre accessible Ă tous, des informations scientifiques validĂ©es, doublĂ©es de repĂšres pratiques et d’Ă©changes d’expĂ©riences sur les thĂšmes de lâactivitĂ© physique et de lâalimentation. L’objectif? Contribuer Ă dĂ©velopper plus de pouvoir dâaction, de dĂ©cision et dâinfluence sur son environnement, sur sa vie et sa santĂ©.En effet, aprĂšs 10 ans d’existence, le site www.mangerbouger.be a Ă©tĂ© complĂštement relookĂ© et repensĂ©. Il Ă©largit dĂ©sormais ses questionnements et son public cible afin de proposer des informations adaptĂ©es aux contextes de vie actuels, tout en mettant lâaccent sur les dĂ©terminants de la santĂ©.La plateforme d’informations Manger Bouger s’appuie sur un ComitĂ© d’accompagnement constituĂ© de professionnels, dâacteurs de terrain et d’institutions de premiĂšre et de deuxiĂšme lignes. Cette collaboration permet notamment d’enrichir les contenus du site, en plus dâassurer une visibilitĂ© aux initiatives dĂ©veloppĂ©es par chacun(e).
ConcrĂštement, que propose le site www.mangerbouger.be?
Des articles dâinformation et de rĂ©flexion qui vont de Comment manger sainement avec un petit budget?, Les plats prĂ©parĂ©s sont-ils bons pour la santĂ©?, Faut-il croire tout ce que l’on lit sur les emballages? Quelles sont les alternatives utiles dans une alimentation tenant en compte le dĂ©veloppement durable? en passant par Pourquoi l’Ă©ducation physique est-elle bonne pour la rĂ©ussite scolaire de l’enfant?, Comment mieux bouger Ă tout Ăąge, mĂȘme aprĂšs 50 ans? ou encore Est-il possible d’adopter des pratiques sportives responsables?Un ensemble dâoutils permettant d’approfondir chacun des thĂšmes abordĂ©s. On y trouve des outils pĂ©dagogiques, des brochures, des guides, des idĂ©es dâanimations, des sites, des associations, des Ă©missions radio⊠Par ailleurs, www.mangerbouger.be accorde Ă©galement une place Ă des associations francophones, belges ou Ă©trangĂšres, qui dĂ©veloppent des ressources en lien avec les principaux thĂšmes du site.Afin de favoriser les Ă©changes d’expĂ©riences, la rubrique Projets dâĂ©coles, par exemple, entend valoriser les projets en dĂ©veloppement ou en cours, les idĂ©es mais Ă©galement les questionnements des intervenants du secteur scolaire.Un espace Questions â RĂ©ponses oĂč les internautes pourront poser leurs questions Ă des experts en lien avec l’alimentation et l’activitĂ© physique.
Soutiens ministériels
Pour la Wallonie, le Ministre Maxime PrĂ©vot «se rĂ©jouit et soutient le projet de lâasbl Question SantĂ© qui offre ce support de communication en mettant Ă disposition des outils pratiques Ă utiliser au quotidien pour amĂ©liorer son alimentation (manger) et augmenter son activitĂ© physique (bouger) pour le grand public et les professionnels.Soulignons la complĂ©mentaritĂ© entre les deux actions indispensables pour lutter contre le surpoids et lâobĂ©sitĂ© en Wallonie que ce soit en agissant dans les lieux de vie (Ă lâĂ©cole, au bureau), sur les comportements (face Ă lâoffre, question de poids), par des enjeux sociĂ©taux (vers une sociĂ©tĂ© plus durable) ou sur les caractĂ©ristiques de population (avec un petit budget).»De son cĂŽtĂ©, CĂ©cile Jodogne, Ministre en charge de la politique de la santĂ© Ă la Commission communautaire française Ă Bruxelles: «La promotion des attitudes saines nous concerne toutes et tous. On sait que manger Ă©quilibrĂ© et faire de lâexercice physique sont des bonnes habitudes qui prĂ©viennent les risques de nombreuses maladies. Mais les bĂ©nĂ©fices sont bien plus larges et portent sur le bien-ĂȘtre physique, mental et social. Il est donc important dâencourager chacune et chacun Ă faire les bons choix, sans toutefois donner des leçons ou juger les diffĂ©rents modes de vie.»Le site www.mangerbouger.be est rĂ©alisĂ© avec le soutien de la Wallonie, de la COCOF et de lâONE.
En aidant Ă crĂ©er des conditions favorables Ă lâapplication de mesures durables Ă tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©: individuel, communautaire, national et mondial.
Dans le cadre dâune stratĂ©gie mondiale pour lâalimentation et lâactivitĂ© physique : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/43036/1/9242592226_fre.pdf
Membres du ComitĂ© dâaccompagnement: Commission Promotion de la santĂ© Ă lâĂ©cole, Cultures & SantĂ©, Espace Environnement, FĂ©dĂ©ration des Services Sociaux, Fondation contre le Cancer, MutualitĂ©s chrĂ©tiennes, MutualitĂ©s socialistes, Office de la Naissance et de lâEnfance, Observatoire de la SantĂ© du Hainaut, SociĂ©tĂ© scientifique de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale.
Une recherche-intervention longitudinale pour suivre un projet dâĂ©ducation Ă la consommation au collĂšge
En septembre 2013 a dĂ©butĂ© une recherche-action longitudinale consistant Ă Ă©valuer les bĂ©nĂ©fices dâune Ă©ducation alimentaire des collĂ©giens (de la 5e Ă la 3e) aux âArts de faire culinairesâ Ă lâinterface entre lâĂ©cole, la famille et lâunivers marchand. Celle-ci accompagne un projet pilote Ă©ducatif ambitieux mis en place sur plusieurs annĂ©es dans deux collĂšges de Charente.Lâobjet de cette recherche est dâaccompagner in vivo les changements quâopĂšre lâaction «Initiation aux arts de faire culinaires»: au niveau de lâĂ©quipe Ă©ducative au sens large et au niveau des collĂ©giens et de leur famille (lutte contre le dĂ©crochage scolaire, apprentissages fondamentaux, autonomie, appropriation, transmission, rĂ©flexivitĂ©âŠ).La recherche devra aboutir par la validation scientifique du guide mĂ©thodologique produit par le groupe-projet pour assurer la reproductibilitĂ© de cette initiative dans dâautres collĂšges en France.
Présentation du projet éducatif
Ce projet pilote Ă©ducatif, mis en place dans deux collĂšges Ă AngoulĂȘme, comprend des ateliers complĂ©mentaires sur le thĂšme de lâalimentation: cours de cuisine, modules dâĂ©veil sensoriel issus des classes du goĂ»t et d’Ă©veil Ă la dĂ©gustation, Ă©ducation aux mĂ©dias et au dĂ©veloppement durable, sensibilisation aux arts de la table et au gaspillage alimentaire, dĂ©couverte des mĂ©tiers de bouche, Ă©ducation Ă une alimentation saine, durable et raisonnĂ©e, dĂ©couverte des cultures alimentaires⊠Leur but est de permettre aux adolescents dâacquĂ©rir une plus grande conscience de certains enjeux liĂ©s Ă la consommation alimentaire.Quelques exemples dâactions organisĂ©es en 5e :Visites matinales (7h) de la cuisine de lâĂ©tablissement par demi-classe, pilotĂ©es par le responsable de la production, suivies dâun petit dĂ©jeuner partagĂ© avec lâĂ©quipe de cuisine.
Ateliers de prĂ©paration des entrĂ©es du âsalad-barâ pour lâensemble des internes de lâĂ©tablissement sous la conduite conjointe de lâanimatrice cuisine et de lâĂ©quipe de cuisine dans les locaux de production; Ă©laboration par les collĂ©giens dâun questionnaire dâenquĂȘte pour interroger les internes sur leur ressenti concernant les fabrications rĂ©alisĂ©es par les Ă©lĂšves de 5e.
Participation Ă plusieurs ateliers de cuisine, rĂ©partis sur toute lâannĂ©e, aboutissant Ă la prĂ©paration du buffet destinĂ© aux familles Ă lâoccasion des portes ouvertes.
Ă lâissue de chaque atelier cuisine, caractĂ©risation des dĂ©chets, Ă©valuation du volume de dĂ©chets recyclables, Ă©vacuation des bio-dĂ©chets vers le composteur mis en place dans lâĂ©tablissement; les Ă©lĂšves rapportent les prĂ©parations Ă la maison grĂące Ă une lunchbox accompagnĂ©e dâun carnet de bord, pour dĂ©guster les prĂ©parations en familleâŠFrançoise Cuisinier, lâancienne principale du collĂšge pilote nous explique que «lâĂ©quipe du projet a mis bout Ă bout toutes les initiatives en cours dans lâĂ©tablissement, quâelles Ă©manent des enseignants ou des services, et les a complĂ©tĂ©es par des interventions extĂ©rieures permettant de structurer le programme dâactions. Cette mĂ©thode dâĂ©laboration a permis de prendre en compte les besoins des Ă©lĂšves (bien-ĂȘtre, dĂ©veloppement de lâautonomie, lutte contre le dĂ©crochage scolaire, orientation scolaire) et de leurs familles (participation, confiance)».
Lâorigine du projet
Ă lâorigine du projet, le constat dressĂ© par le Chef dâĂ©tablissement et les personnels du service restauration de la citĂ© scolaire: difficultĂ©s Ă faire Ă©voluer les habitudes alimentaires des collĂ©giens, difficultĂ©s Ă associer les familles au projet dâĂ©tablissement, dĂ©sintĂ©rĂȘt des collĂ©giens pour la restauration scolaire.«En tant que Principale, poursuit Mme Cuisinier, jâavais envie de trouver une façon dâattirer les familles afin quâelles sâimpliquent davantage dans la vie du collĂšge mais aussi de redonner confiance aux Ă©lĂšves en difficultĂ©s scolaires en leur permettant dâĂȘtre Ă lâaise sur cette nouvelle compĂ©tence que nous avions dĂ©cidĂ© de ne pas noter (Ă©valuation par le socle commun des compĂ©tences). Les âArts de faire culinairesâ nous ont paru une belle opportunité».
Les objectifs du projet AFCC
1°) DĂ©velopper lâesprit critique des collĂ©giens quant Ă lâalimentation et la santĂ©;2°) Ăduquer les jeunes Ă mener une vie plus saine/autonome, faire Ă©voluer les pratiques quotidiennes Ă long terme;3°) Lutter contre le dĂ©crochage scolaire par une mise en pratique culinaire;4°) Agir sur le climat et lâambiance scolaire;5°) CrĂ©er un pont actif et durable dâĂ©changes entre familles et collĂšge;6°) FĂ©dĂ©rer lâĂ©quipe Ă©ducative autour dâun projet unique.
Les perspectives Ă long terme
Marie-Line Huc, diĂ©tĂ©ticienne du Club Experts Nutrition et Alimentation (CENA) et membre actif du groupe de pilotage explique que «ce projet, qui bouleverse le fonctionnement de lâĂ©tablissement, souhaite dĂ©montrer son utilitĂ©, pour quâĂ terme, les ateliers dâĂ©ducation Ă la consommation soient dĂ©finitivement intĂ©grĂ©s dans les programmes dâenseignement au collĂšge. LâInspection AcadĂ©mique suit son dĂ©veloppement et encourage son dĂ©ploiement dans dâautres collĂšges du dĂ©partement, Ă titre expĂ©rimental, afin dâen confirmer la pertinence».Ămilie Orliange, responsable de la recherche-intervention et chargĂ©e du projet, ajoute que «la recherche aboutira par la validation scientifique du guide mĂ©thodologique accompagnĂ© d’une mallette pĂ©dagogique produit par le groupe-projet pour assurer la reproductibilitĂ© de cette initiative dans dâautres collĂšges français.»
Un projet français original, fédérateur et reproductible
Ce projet a rĂ©cemment Ă©tĂ© intĂ©grĂ© aux actions du PNA (Programme National pour lâAlimentation) du MinistĂšre de lâAgriculture, de lâAgroalimentaire et de la ForĂȘt: «Je ne suis pas Ă©tonnĂ©e que le projet portĂ© par le CEPE (Centre EuropĂ©en des Produits de lâEnfant) ait Ă©tĂ© retenu par le panel dâexperts rĂ©unis Ă lâĂ©chelon national» explique ValĂ©rie Dutruel, Responsable du PĂŽle Alimentation Ă la DRAAF (Direction rĂ©gionale de lâAlimentation, de lâAgriculture et de la ForĂȘt). «Il rĂ©pondait Ă tous les critĂšres de sĂ©lection. Il est trĂšs original, fĂ©dĂ©rateur et reproductible. Surtout, il sâappuie sur une mĂ©thodologie exemplaire, puisque lâĂ©valuation du projet est rĂ©alisĂ©e par Ămilie Orliange, une doctorante spĂ©cialisĂ©e dans le comportement du consommateur».
Une recherche-action longitudinale
Afin de mesurer lâimpact de ce programme et dâenvisager son dĂ©ploiement de façon pĂ©renne dans dâautres Ă©tablissements, lâaction intĂšgre un accompagnement par une doctorante en Sciences de Gestion spĂ©cialisĂ©e dans lâĂtude du Comportement du Jeune Consommateur, Ămilie Orliange.Cette Ă©tude porte sur le rĂŽle de la mise en pratique des âArts de faire culinaires au collĂšgeâ, comme objet de transmission/appropriation/autonomisation des jeunes apprentis-mangeurs et cuisiniers, ouvrant un espace de libertĂ© au sein de lâinstitution familiale.Cette recherche-intervention longitudinale (3 ans) consiste Ă Ă©tudier de lâintĂ©rieur un dispositif (de captation et dĂ©veloppemental)transversal dâĂ©ducation adressĂ© aux adolescents de la 5° Ă la 3°, intitulĂ©: âArts de faire culinaires au CollĂšgeâ.Ce dispositif pĂ©dagogique innovant revendique une visĂ©e transformative des pratiques et des compĂ©tences du jeune consommateur. Son originalitĂ© consiste Ă relayer au sein de la famille les pratiques culinaires dĂ©couvertes en pratique au collĂšge.ConsidĂ©rant la cuisine non plus seulement comme le passage originel et symbolique entre nature et culture (LĂ©vi-Strauss, 1964), ni comme la rĂ©solution, symbolique Ă©galement du paradoxe de lâHomnivore (Fischler, 2001), mais bien dans ses manifestations les plus concrĂštes, le projet met en exergue le rĂŽle central de la pratique culinaire en tant quâactivitĂ© sociale de consommation au quotidien.Dans ce cadre, les questions de recherche privilĂ©giĂ©es sont notamment:
- Comment favoriser le développement de pratiques appropriées à des individus donnés, dans une société et à un moment donnés?
- Comment dĂ©passer les essais qui ont Ă©tĂ© faits en matiĂšre dâĂ©ducation au goĂ»t ou dâĂ©ducation nutritionnelle qui privilĂ©gient le registre cognitif, pour aborder la question dans une pratique quotidienne dâalimentation?
- Comment transformer un projet pilote en modĂšle dâinnovation organisationnel que dâautres collĂšges puissent mettre en Ćuvre?
Lâobjectif de cette recherche dâinspiration ethnographique et psychosociologique est de suivre et dâanalyser sur trois annĂ©es les effets du projet pilote sur les reprĂ©sentations relatives aux aliments des collĂ©giens et de leur famille ainsi que sur lâĂ©volution de leurs pratiques de consommation dans un univers marchand valorisant notamment des marques de plats cuisinĂ©s ou de produits plaisirâŠPlus concrĂštement, la recherche vise Ă :1) cerner les conditions organisationnelles favorisant une appropriation par dâautres Ă©tablissements scolaires français du projet pilote pour construire un guide mĂ©thodologique heuristique permettant lâadaptation du projet Ă la rĂ©alitĂ© de diffĂ©rents types/contextes de collĂšges;2) valider scientifiquement le guide mĂ©thodologique produit dans le cadre du premier transfert du projet qui a dĂ©butĂ© Ă la rentrĂ©e 2015;3) apporter des connaissances nouvelles afin dâorienter la politique de diffĂ©rents acteurs en matiĂšre dâĂ©ducation alimentaire: lâĂducation Nationale, le MinistĂšre de lâAgriculture et de lâAlimentation, le MinistĂšre de la SantĂ©.La recherche fait ressortir des rĂ©sultats permettant de prĂ©senter plusieurs «trajectoires Ă©volutives de mise en pratique culinaire» passant dâune participation pĂ©riphĂ©rique assistĂ©e pour aller vers une rĂ©elle autonomie dans une pratique culinaire dont les enjeux sont pleinement maĂźtrisĂ©s par lâadolescent.
Ătat des lieux du champ de recherche
Les classes du goût / les restos du goût / les familles du goût
Les conclusions de ces Ă©tudes montrent que lâĂ©ducation sensorielle est efficace pour rĂ©duire la nĂ©ophobie alimentaire et ceci davantage chez les 7 Ă 9 ans. Elle semble dâautant plus efficace que son contexte dâapplication est formel et thĂ©orique: la classe scolaire supĂ©rieure Ă la famille et la famille supĂ©rieure au restaurant scolaire. Cependant, la persistance de cette efficacitĂ© est compromise dans le cadre dâune Ă©ducation ponctuelle et qui nâest pas pratiquĂ©e hors du cadre scolaire. Ainsi, les effets de lâexposition sensorielle par la pratique et les expĂ©riences ont, sans aucun doute, un impact Ă plus long terme que la seule Ă©ducation sensorielle dans un cadre formel tel que le programme scolaire.
Programme National Nutrition Santé 3 (PNNS 3)
Un certain nombre dâactions formelles dâĂ©ducation nutritionnelle mises en place dans le cadre du PNNS nâont pas non plus dâimpacts concrets Ă long terme observables ou mesurables. En particulier, lâĂ©ducation alimentaire passe par une catĂ©gorisation purement cognitive des aliments sous forme de nutriments, connaissances que les jeunes ne peuvent concrĂštement mobiliser dans leur vie quotidienne car elles sont complĂštement dĂ©connectĂ©es de la rĂ©alitĂ© des sociabilitĂ©s enfantines et de la pratique alimentaire de leur famille. LâĂ©ducation nutritionnelle ne suffit pas (tant au niveau cognitif quâau niveau sensoriel) notamment car elle est faite par des enseignants qui nâont pas nĂ©cessairement le temps ni les compĂ©tences spĂ©cifiques dâun nutritionniste pour quâelle soit comprise et assimilĂ©e par les jeunes. Certaines dĂ©rives ont Ă©tĂ© observĂ©es concernant lâĂ©ducation alimentaire, notamment en maternelle et primaire car la notion de diĂšte globale nây est pas abordĂ©e.
Plan National Alimentation (PNA)
Dans le cadre du PNA, ce projet de recherche sâappuie sur des courants de recherche qui expliquent que lâalimentation est avant tout une pratique ordinaire faisant appel Ă des perspectives cognitives, affectives et symboliques absolument indissociables. Nous cherchons Ă placer le collĂ©gien au centre dâun dispositif dâĂ©ducation Ă lâalimentation et de promotion dâun comportement alimentaire raisonnĂ© et Ă©quilibrĂ©.
Originalité de la recherche
La recherche consiste Ă ouvrir une alternative aux approches dâĂ©ducation nutritionnelle ou aux classes du goĂ»t dans le but de susciter et dâaccompagner la participation de lâenfant Ă la prĂ©paration des repas sous la bienveillance dâun adulte (parent, enseignant ou Ă©ducateur) et en autonomie, car si les approches habituelles apportent des connaissances aux enfants, elles restent souvent trĂšs Ă©loignĂ©es des sociabilitĂ©s alimentaires (goĂ»ters, lunchbox, cantine, etc.) que ces derniers pratiquent.Selon nos conclusions, initier le collĂ©gien Ă pratiquer les âArts de faire culinairesâ en lien avec sa vie quotidienne le prĂ©pare Ă mener une vie autonome.
Cadrage théorique
Dans le cadre de ce projet de recherche constructiviste, nous mobiliserons plusieurs cadres thĂ©oriques complĂ©mentaires afin dâavoir un prisme de lecture qui nous semble novateur et enrichissant.En premier lieu, celui Ă©tabli par Michel De Certeau concernant les âArts de faire du quotidienâ, ensuite les cadres conceptuels de Lev Vygotski concernant les usages et les pratiques socialement et historiquement situĂ©es ainsi que les mĂ©thodes de dĂ©veloppement des capacitĂ©s dâagir de lâindividu et pour finir, les apports de Franck Cochoy concernant les dispositifs de captation des publics.Ces cadres thĂ©oriques seront ensuite intĂ©grĂ©s Ă un modĂšle de communication interactionniste et dynamique, typique du contexte dâun projet dâĂ©ducation Ă la consommation des adonaissants (François de Singly). Pour finir, notre fondement Ă©pistĂ©mologique sâinspire de la logique dynamique du contradictoire (une approche par les paradoxes) Ă©mise par StĂ©phane Lupasco.
MĂ©thodologie de lâĂ©valuation
Une doctorante du CEPE/UniversitĂ© de Poitiers a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour concevoir une mĂ©thodologie de suivi et dâĂ©valuation de ce projet afin de le valoriser et de trouver des financements.
Recherche bibliographique
Sociologie de lâalimentation, sociologie de lâenfance/lâadolescence, sociologie de lâĂ©ducation;
Comportement du consommateur, marketing, sciences de gestion.
Ăvaluation des rĂ©sultats
Indicateurs
- LâĂ©ducation Ă la santĂ© par lâalimentation par la pratique des âArts de faire culinaires au collĂšgeâ,
- Le bien-ĂȘtre au collĂšge et dans lâassiette,
- Le lien entre lâĂ©cole et la famille par lâalimentation,
- La lutte contre le dĂ©crochage scolaire (travail sur lâorientation) par une valorisation par la pratique,
- La fĂ©dĂ©ration de lâĂ©quipe enseignante autour dâun projet unique,
- La transfĂ©rabilitĂ© du projet pilote par lâappropriation du guide mĂ©thodologique.
Terrains
COLLEGE 1 |
COLLEGE 2 |
|
Milieu social |
Intermédiaire à populaire, section sportive |
Défavorisé, classé REP+, SEGPA |
Nombre de classes |
15 |
12 |
Nombre moyen dâĂ©lĂšves par classe |
26 |
21 |
Effectif total |
390 |
260 |
Effectif étudié |
290 (90 en cohorte sur 3 ans, de la 5Ăšme Ă la 3Ăšme + 200 en analyse comparative des 3 Ă©ditions du niveau 5Ăšme) |
60 |
Détails de la méthodologie
Diverses techniques, directes et indirectes (entretiens, observations in situ et questionnaires) sont combinĂ©es pour apporter de multiples Ă©clairages sur cet objet complexe qui, longtemps dĂ©considĂ©rĂ© par la sociologie ou le marketing, implique dâapporter des rĂ©ponses Ă la fois Ă des prĂ©occupations sociales contemporaines faisant lâactualitĂ© de ce thĂšme de recherche (et la difficultĂ© de lâaborder), mais aussi devant relever le dĂ©fi de sa dimension transdisciplinaire en tentant dâapporter un double Ă©clairage bio-psycho-sociologique et marketing.Lâanalyse se cristallise davantage Ă un niveau micro-social, se concentrant sur lâindividu et porte sur les processus dĂ©cisionnels et dâactions.Ă partir des donnĂ©es recueillies, la focale porte sur lâanalyse des modes dâappropriation, dâincorporation, dâactualisation et dâautonomisation suite Ă des expĂ©riences de mise en pratique culinaires de lâĂ©cole vers lâinstitution familiale.Combinaison multi-mĂ©thodes (quantitatives et qualitatives):Une analyse quantitative de lâĂ©volution des connaissances, pratiques et habitudes alimentaires des jeunes et des familles: questionnaires/panels (familles et adolescents) systĂ©matiques. Le second collĂšge constituant le groupe tĂ©moin de lâĂ©tude, il permet dâobtenir une base de comparaison des rĂ©sultats obtenus avec le 1er collĂšge.Lâanalyse qualitative comprend:
- des observations participantes pendant les ateliers;
- des entretiens collectifs auprĂšs des enfants lors des ateliers et de focus groupes;
- le recueil de donnĂ©es issues des carnets de bord parents-Ă©lĂšves qui retrace lâapprĂ©ciation familiale des prĂ©parations faites par les jeunes et des bilans Ă©lĂšves recueillis Ă la fin de chaque atelier;
- des entretiens individuels avec le personnel du collĂšge/les principaux;
- une grille dâĂ©valuation de la transfĂ©rabilitĂ© du projet (outil ASTAIRE);
- un questionnaire qualitatif destinĂ© Ă lâĂ©quipe-projet du second collĂšge pour valider la performance du guide mĂ©thodologique;
- des questionnaires qualitatifs destinés aux familles et adolescents;
- la rĂ©daction de portraits dâapprentis-cuisiniers.
Résultats préliminaires
La dĂ©marche dâĂ©valuation du projet fait ressortir des rĂ©sultats probants sur les deux premiĂšres annĂ©es: Ă©volution positive du climat scolaire, effet de synergie autour du projet, augmentation de la frĂ©quentation des familles aux diffĂ©rents Ă©vĂ©nements du collĂšge, constat des premiers bĂ©nĂ©fices sur le comportement alimentaire des jeunes. Câest pourquoi, un second collĂšge nous a sollicitĂ©s dans le but de reproduire le projet Ă la rentrĂ©e 2015.Pour ce qui est des bĂ©nĂ©fices du projet perçus par les collĂ©giens, ils font essentiellement allusion Ă la mise en pratique des âArts de faire culinairesâ lors des ateliers de cuisine, dâĂ©veil sensoriel et dâĂ©ducation aux mĂ©dias Ă©galement reproduite dans le cadre du foyer familial.AprĂšs deux annĂ©es dâexistence, le projet a un impact direct sur les pratiques des jeunes dans le cadre familial. En effet, au 30 juin 2015, 70% des collĂ©giens (270 Ă©lĂšves) dĂ©clarent avoir refait des prĂ©parations Ă la maison suite aux ateliers. Les jeunes trouvent que le projet est concrĂštement bĂ©nĂ©fique pour eux autant dans le cadre familial quâĂ lâĂ©cole car ils expliquent que cela leur permet dâĂȘtre plus autonomes et responsables par rapport Ă des tĂąches alimentaires quotidiennes Ă la maison: «Oui, parce que maintenant mes parents me laissent cuisiner tout seul Ă la maison», «Maintenant on peut faire le beau, faire le fier parce qu’on peut cuisiner Ă la maison», «Je cuisine plus quâavant Ă la maison».Autre rĂ©sultat intĂ©ressant, le projet semble devenir un outil de nĂ©gociation de nouvelles marges dâautonomie dans le cadre familial, Ă la fois du cĂŽtĂ© des jeunes qui souhaitent devenir plus actifs dans le quotidien alimentaire de la maison, mais aussi un outil de nĂ©gociation pour les parents qui souhaitent encourager leurs enfants Ă devenir plus actifs dans les tĂąches quotidiennes: «Malheureusement maintenant mes parents savent que je sais faire la vaisselle», «Ils veulent toujours que je cuisine maintenant, ils me disent: tu sais faire maintenant», «Maintenant, mes parents, ils m’obligent Ă cuisiner».
Des élÚves témoignent
«Jâai apprĂ©ciĂ© cet atelier parce quâon avait lâimpression dâĂȘtre dans une cuisine avec un chef et des cuisiniers Ă cĂŽtĂ© de nous.»«GrĂące Ă âArts de faire culinaireâ, j’ai eu la chance de faire les ateliers cuisine et de faire dĂ©couvrir aux plus petits ‘art toast’ pendant les gastronomades.»«Mon moment prĂ©fĂ©rĂ© c’Ă©tait le design pack lorsque nous avons crĂ©Ă© nos propres emballages. Nous avons imaginĂ© le produit, sa pub, son slogan et nous avons fabriquĂ© l’emballage.»«Le moment le plus fort pour moi pendant ce projet est quand nous sommes partis au CIFOP: on a appris ‘l’art de la table’ et le cĂŽtĂ© design de la table et de sa prĂ©sentation, on a participĂ© Ă l’aide des apprentis de ce lycĂ©e Ă laver les couverts, faire le dressage de la table et Ă la fois remplir un questionnaire pour l’atelier ensuite nous avions dĂ©gustĂ© les plats faits par les apprentis-cuisiniers.»«Jâai dĂ©couvert des aliments que je ne connaissais pas alors que je les utilise au quotidien.»«Jâai dĂ©couvert comment observer, dĂ©couvrir, sentir ou âĂ©couterâ un plat ou un aliment avant de le manger.»«Lâatelier qui mâa le plus intĂ©ressĂ© câest quand on a fait le poisson en papillote car jâai appris une nouvelle façon de faire cuire du poisson.»«Jâaime ce projet, parce que ce sont des ateliers qui peuvent nous servir dans l’avenir.»«Ce projet mâa permis de savoir les bases et de pouvoir me dĂ©brouiller seul quand je cuisine Ă la maison.»
Les financeurs
La recherche est soutenue par le FFAS (Fonds Français pour l’Alimentation et la SantĂ©), le MinistĂšre de l’Agroalimentaire et de l’Agriculture et de la Foret avec la DRAAF Poitou-Charentes et le PNA (Programme National pour l’Alimentation), ainsi que par l’Institut Olga Triballat.Les actions du projet sont financiĂšrement soutenues par le Conseil GĂ©nĂ©ral de la Charente, la rĂ©gion Poitou-Charentes, le Fond EuropĂ©en AgriMer (fruits pour la rĂ©crĂ©) et la Fondation de France. Le projet est inscrit dans les actions innovantes du Rectorat de Poitiers et soutenu par lâĂducation Nationale et le MinistĂšre de l’Agriculture.
Les acteurs du projet
Caroline Bayle, animatrice culinaire et membre de lâANEGJ: crĂ©e, organise, anime chaque atelier cuisine et participe au groupe de pilotage. En charge de la crĂ©ation de la mallette pĂ©dagogique pour le niveau 5e . Courriel: caroline.bayle.16@gmail.com. Site internet: http://www.espritculinaire.fr.Françoise Cuisinier, Principale du CollĂšge Marguerite de Valois (2013-2015): a permis la mise en place opĂ©rationnelle des ateliers du projet en organisant le travail de lâĂ©quipe pĂ©dagogique. Elle participe au groupe de pilotage du transfert. En charge du dossier administratif liĂ© au guide mĂ©thodologique. Courriel: francoise.cuisinier@ac-poitiers.fr.Marie-Line Huc, chef de projets CENA: Coordinatrice et animatrice du groupe de pilotage, apporte son expertise sur les aspects nutritionnels du projet, valide notamment le choix des recettes et des produits des diffĂ©rents ateliers. Courriel: marie-line.huc@nutrition-expert.org.Ămilie Orliange, doctorante de lâUniversitĂ© de Poitiers â comportement du jeune consommateur: en charge du suivi, de l’Ă©valuation, de la valorisation et du transfert du projet AFCC, elle conduit en parallĂšle une recherche-action longitudinale afin d’Ă©valuer les bĂ©nĂ©fices du projet pilote. Son travail permettra la validation scientifique du guide mĂ©thodologique produit pour transfĂ©rer le projet dans d’autres Ă©tablissements. Courriel: emilie.orliange01@univ-poitiers.fr.Florence Raillat-Rouet, professeure des sciences de la vie et de la terre: co-animatrice des diffĂ©rents ateliers, membre du groupe de pilotage, rĂ©fĂ©rente du projet pilote au collĂšge Marguerite de Valois. Courriel: florence.raillat@ac-poitiers.fr.
Pour plus dâinformation sur le projet, rendez-vous sur le site: http://www.projet-alimentation-arts-de-faire-culinaires-au-college.fr/
Principales références bibliographiques de cette recherche
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Cela correspond aux humanités inférieures en Belgique (ndlr).
Une recherche-action est «une recherche ayant un double objectif: transformer la réalité et produire des connaissances concernant ces transformations» (Hugon et Seibel, 1988, p.13).
Une mesure longitudinale se dit dâune mesure rĂ©sultant du suivi dâune population dans le temps en fonction dâun Ă©vĂšnement de dĂ©part: en lâoccurrence, lâintroduction du projet en septembre 2013.
Doctorante en Sciences de Gestion, spĂ©cialitĂ© Ătude du Comportement du Consommateur, Ă lâUniversitĂ© de Poitiers, 3e annĂ©e, Laboratoires CEREGE/MSHS de Poitiers et chargĂ©e du projet AFCC, sous la direction de ValĂ©rie-InĂ©s de La Ville, Professeur des UniversitĂ©s â Directrice Centre EuropĂ©en des Produits de lâEnfant â IAE de Poitiers, Responsable de la thĂ©matique «StratĂ©gies de marchĂ©s et cultures de consommation» du Laboratoire Centre de Recherche en Gestion CEREGE EA 1722 â UniversitĂ© de Poitiers.
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Description
Matériel
- Livret âGuide de l’animateur-triceâ
- Ligne du temps sur les avancées législatives en Belgique
- Fiches et jeux (2 catégories: 6-12 ans et 12 ans et plus): jeux brise-glace, jeux sur le genre, évaluation
Concept
La Mallette Genre propose des outils et des jeux pour aborder avec les enfants et les jeunes les questions de genre, dâĂ©galitĂ© hommes/femmes, lâhomophobie et lâhypersexualisation.Les activitĂ©s proposĂ©es n’apportent pas de rĂ©ponses toutes faites, mais visent Ă susciter la rĂ©flexion sur diffĂ©rentes thĂ©matiques (rĂŽles, littĂ©rature enfantine, publicitĂ©, stĂ©rĂ©otypes, discrimination…) en partant directement du vĂ©cu des enfants et/ou des jeunes.
Objectifs
Outiller les animateurs-trices pour aborder le sujet avec les enfants, les adolescents, les groupes mixtes et non mixtes, les personnes dĂ©ficientes intellectuelles, les adultes.Fournir aux animateur-trices quelques concepts utiles sur la thĂ©matique du genre, les stĂ©rĂ©otypes, la discrimination, comment dĂ©busquer le sexisme, dĂ©velopper l’empowerment, etc.
Conseils d’utilisation
Cette mallette sâadresse Ă toutes les personnes (animateurs-trices, enseignants-es, Ă©ducateurs-trices,âŠ) qui souhaitent travailler avec leur public sur les questions de genre et dâĂ©galitĂ© homme/femme. Les diffĂ©rentes animations de la mallette permettent:
- soit dâouvrir le questionnement et le dĂ©bat,
- soit de travailler plus longuement avec son groupe.
En vue de prĂ©parer l’animation, le livret contient:Une partie thĂ©orique et explicative destinĂ©e aux animateurs-trices comportant:
- une clarification de quelques concepts: genre, stéréotypes/préjugés/discrimination,
- un aperçu du sexisme sur différents supports,
- une explication du processus d’empowerment,
- une ligne du temps des avancĂ©es lĂ©gislatives en termes d’Ă©galitĂ© homme/ femme en Belgique
- quelques données statistiques relatives aux questions de genre.
Une partie technique offrant des trucs, astuces et conseils destinĂ©s Ă l’animateur-trice.
Bon Ă savoir
En 2008, une mallette genre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă lâinitiative de la plateforme AMO (Service dâAide en Milieu Ouvert) bruxelloise, suite Ă un constat de dĂ©labrement des relations entre filles et garçons. En 2012, toutes les mallettes ayant Ă©tĂ© vendues, lâAMO ItinĂ©raires a dĂ©cidĂ© de rĂ©Ă©diter la mallette et dâintroduire une demande de subside au CAAJ2 de Bruxelles afin de la retravailler et de lâamĂ©liorer.Pour ce travail dâactualisation de la mallette, lâAMO ItinĂ©raires sâest associĂ©e avec de nouveaux partenaires: le Monde selon les femmes, le CERE asbl, Tel Quel Jeunes (aujourdâhui Alter Vision).
OĂč trouver l’outil
Chez l’Ă©diteur, au prix de 60 euros + 9 euros pour couvrir les frais de port: ItinĂ©raires AMO, Place Morichar 56, 1060 Bruxelles, Belgique. TĂ©l.: +32 (0)2 538 48 5. Courriel: itinerairesamo@gmail.com. Internet: http://www.itineraires-amo.be.
Lâavis de PIPsa (www.pipsa.be)
La Cellule dâexperts de PIPsa a accordĂ© la mention âcoup de cĆurâ Ă cet outil en 2014.
Appréciation globale
Le genre, en tant que dĂ©terminant de la santĂ©, ne sâaffiche pas souvent dans les outils de promotion de la santĂ©. ThĂšme sensible, car ancrĂ© culturellement, il exige des animateurs expĂ©rimentĂ©s qui savent faire Ă©merger les reprĂ©sentations des jeunes pour les travailler avec eux, hors de tout point de vue militant.Avec un format attractif, la mallette se veut ouverte Ă toutes les tranches dâĂąge, dĂšs 6 ans. Lâorganisation pratique des nombreux supports permet de se repĂ©rer facilement, notamment grĂące aux codes couleur et aux âchemins dâanimationâ proposĂ©s par les concepteurs.RĂ©alisĂ© par des experts du public jeune, associĂ©s Ă des experts de la thĂ©matique, le rĂ©fĂ©rentiel thĂ©orique fournit des contenus synthĂ©tiques, pertinents et accessibles, permettant de parler du genre sans thĂ©oriser. Lâanimateur devra toutefois trouver comment faire le lien avec ce que le groupe exprime lors des activitĂ©s. Celles-ci, simples Ă mettre en Ćuvre, sont pertinentes pour susciter le dĂ©bat. Une Ă©valuation toute simple est prĂ©vue.La difficultĂ© principale de lâoutil rĂ©side dans la maniĂšre de lâanimer avec les jeunes. MĂȘme si lâutilisateur est en accord avec la thĂ©matique, il Ă©vitera de diffuser le point de vue militant sous-jacent de lâoutil, pour laisser les jeunes sâexprimer, sous peine de contre-productivitĂ©. La maniĂšre de dĂ©caler le regard pour Ă©largir leurs reprĂ©sentations nâest pas concrĂ©tisĂ©e dans la mallette. Celle-ci sâadresse donc Ă des animateurs chevronnĂ©s.Lâutilisateur sera renforcĂ© si une rĂ©flexion prĂ©alable en Ă©quipe est organisĂ©e afin de dĂ©finir un positionnement institutionnel: ce que dĂ©fend lâinstitution comme valeurs, ce qui est inacceptable, etc. Par ailleurs, lâoutil ne fait pas de lien avec les prescrits religieux en matiĂšre dâĂ©galitĂ© (ou plutĂŽt dâinĂ©galitĂ©âŠ), alors que les jeunes y sont confrontĂ©s.Lâinvestissement financier est important, toutefois le matĂ©riel et les activitĂ©s proposĂ©es peuvent ĂȘtre exploitĂ©s sur le long terme. De nombreuses rĂ©fĂ©rences sont proposĂ©es pour aller plus loin.
Objectifs
- Ătre sensibilisĂ©(e) au concept de âgenreâ
- Faire évoluer ses représentations en développant un esprit critique
Public cible
6-21 ans, activités plus nombreuses pour les +12.
ActivitĂ©s accessibles aussi aux adultes et, pour certaines dâentre elles, aux personnes dĂ©ficientes intellectuelles.
RĂ©serves
Lâoutil est Ă manipuler avec professionnalisme afin dâĂ©viter le renforcement possible des rĂ©sistances dĂ» au choc des valeurs.
Utilisation conseillée
- Installer un cadre avec les jeunes: rĂšgles de confidentialitĂ©, de sĂ©curitĂ© pour que tous se sentent rassurĂ©s dâexprimer leur parole;
- ExpĂ©rimenter lâoutil prĂ©alablement en Ă©quipe de professionnels pour un positionnement institutionnel sur les questions de discrimination et de genre, afin que ce ne soit pas lâanimateur en tant que personne, qui sâexpose avec ses valeurs.
DâaprĂšs le dossier de presse du 17 dĂ©cembre 2015Ă lâissue dâun travail parlementaire de plus dâun an et de nombreux Ă©changes avec les professionnels de santĂ©, le projet de loi de modernisation du systĂšme de santĂ© français de la Ministre Marisol Touraine a Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ© par lâAssemblĂ©e nationale le 17 dĂ©cembre 2015.Il se dĂ©cline en trois axes fondamentaux: innover pour mieux prĂ©venir, innover pour mieux soigner en proximitĂ©, innover pour renforcer les droits et la sĂ©curitĂ© des patients.
Axe1 – Innover pour mieux prĂ©venir
Le projet de loi fait de la prĂ©vention le coeur du systĂšme: il organise le dĂ©ploiement dâun parcours Ă©ducatif en santĂ© de la maternelle au lycĂ©e, crĂ©e de nouveaux outils pour lutter contre le tabagisme, amĂ©liore lâinformation nutritionnelle, combat lâalcoolisation excessive des jeunes, encourage le dĂ©pistage des infections sexuellement transmissibles et renforce la rĂ©duction des risques, dont les usages de drogues. Les mesures qui nous intĂ©ressent plus particuliĂšrement sont dĂ©taillĂ©es ci-dessous.
Déployer un parcours éducatif en santé, de la maternelle au lycée
Le projet de loi a pour objectif prioritaire de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s de santĂ©. Tous les indicateurs de santĂ© publique dĂ©montrent que nous nâavons pas tous les mĂȘmes chances dâĂȘtre en bonne santĂ©. Certains facteurs, comme notre niveau de revenu, notre degrĂ© dâĂ©ducation et le lieu oĂč nous habitons influent directement sur notre santĂ©.Les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales de santĂ© persistent et sont, pour certains, de plus en plus marquĂ©es. Il faut agir sur les causes de ces inĂ©galitĂ©s, dĂšs leur origine, en donnant Ă chacun, le plus tĂŽt possible, tous les outils pour prendre soin de soi et de sa santĂ©.La garantie dâune bonne santĂ© Ă long terme passe par lâadoption, dĂšs le plus jeune Ăąge, de certains rĂ©flexes essentiels, en matiĂšre dâalimentation, dâhygiĂšne, dâactivitĂ© physique, etc. LâĂ©cole est le lieu idĂ©al pour faire connaĂźtre ces gestes du quotidien et sensibiliser les enfants aux grands enjeux de santĂ©.
DĂ©signer un mĂ©decin traitant pour les enfants (jusquâĂ 16 ans)
Aujourdâhui, le suivi de la santĂ© des enfants repose sur les mĂ©decins de famille et les pĂ©diatres, mais trop dâenfants, souvent dans les milieux les plus modestes, ne bĂ©nĂ©ficient dâaucune coordination de leurs soins. Ainsi les enfants ne sont actuellement pas incitĂ©s Ă ĂȘtre suivis rĂ©guliĂšrement par un mĂ©decin traitant et leur parcours de soins nâest organisĂ© quâautour des examens obligatoires du nourrisson, du calendrier des vaccinations et des examens de mĂ©decine scolaire aux Ăąges clĂ©s. Ce constat explique aussi la difficultĂ© Ă cibler les enfants pour mettre en oeuvre les mesures de prĂ©vention et les prioritĂ©s de santĂ© publique qui peuvent les concerner (prĂ©vention de lâobĂ©sitĂ©, amĂ©lioration du suivi vaccinal, prĂ©vention du tabagisme, lutte contre lâalcool ou la consommation de drogues, etc.) en lâabsence de mĂ©decin dĂ©signĂ© pour coordonner leur parcours de soins.
Renforcer lâinformation nutritionnelle sur les emballages alimentaires
Aujourdâhui, en classe de CM2, les enfants dâouvriers sont dix fois plus victimes dâobĂ©sitĂ© que les enfants de cadres. Câest surtout parmi eux que se recruteront les futures victimes de la âdiabĂ©sitĂ©â, cette Ă©pidĂ©mie silencieuse qui progresse massivement et qui conduit un nombre important de personnes Ă dĂ©velopper un diabĂšte avec des risques graves pour leur santĂ©.Si les causes de lâobĂ©sitĂ© sont multiples, la mauvaise connaissance de la composition des aliments en est une. Câest donc pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales en matiĂšre dâaccĂšs Ă une alimentation Ă©quilibrĂ©e que le Gouvernement a souhaitĂ© agir. Et pour que cette action soit efficace, il est nĂ©cessaire que lâinformation nutritionnelle puisse aider chacun dans ses choix pour sa santĂ© en devenant pour tous un Ă©lĂ©ment du choix alimentaire au mĂȘme titre que le prix, la marque, la prĂ©sentation ou le goĂ»t.Le projet de loi pose le principe dâune information nutritionnelle synthĂ©tique, simple et accessible par tous. La mise en place de cette mesure sera assurĂ©e par les industriels et les distributeurs du secteur agroalimentaire et sur la base du volontariat. Elle contribuera ainsi Ă mieux informer le consommateur. Cet affichage visuel, dont les modalitĂ©s pratiques seront Ă©laborĂ©es par lâAgence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de lâalimentation, de lâenvironnement et du travail (ANSES) permettra une diffĂ©renciation, sur le plan nutritionnel, des produits au sein dâune mĂȘme catĂ©gorie. Une grande concertation associant les industriels du secteur, les associations de consommateurs et les experts scientifiques a Ă©tĂ© lancĂ©e dĂšs le mois de mars 2015.
RĂ©duire les phĂ©nomĂšnes dâalcoolisation massive chez les jeunes
Lâalcoolisation des jeunes est devenue un fait de sociĂ©tĂ©. Le jeudi, le vendredi ou le samedi, selon les habitudes, sont devenus des soirs oĂč lâobjectif de certains jeunes est dâĂȘtre saouls le plus rapidement possible. Ces pratiques dont la dangerositĂ© est incontestĂ©e (risque de comas Ă©thyliques mais Ă©galement de comportements dangereux pour soi ou contre les autres) ont Ă©tĂ© notamment promues par les sĂ©ances de bizutage qui ont progressivement banalisĂ© lâivresse dans certaines grandes Ă©coles ou universitĂ©s.Le projet de loi propose que les sanctions prĂ©vues contre le bizutage soient Ă©tendues Ă toute personne qui incite autrui à «consommer de lâalcool de maniĂšre excessive». Il prĂ©voit Ă©galement de combattre lâimage festive et conviviale de lâivresse diffusĂ©e par de nombreux jeux ou objets qui font la promotion de la consommation excessive dâalcool. ConcrĂštement, la vente ou lâoffre gratuite Ă des mineurs de tout objet (coques de Smartphone, tee-shirts, etc.) vantant lâivresse sera interdite.
Lutter activement contre le tabagisme
Un fumeur sur deux meurt du tabac. Le tabagisme est responsable de la mort de 73.000 personnes chaque annĂ©e en France, soit 200 personnes par jour. La cigarette tue 20 fois plus que les accidents de la route. Face Ă ce constat accablant, et alors que le nombre de fumeurs augmente Ă nouveau, le Gouvernement a dĂ©cidĂ© dâagir en prenant une sĂ©rie de mesures articulĂ©es autour de trois axes au sein du Programme national de rĂ©duction du tabagisme (PNRT), afin de protĂ©ger les jeunes et dâĂ©viter leur entrĂ©e dans le tabagisme (paquets neutres de cigarettes, interdiction de fumer en voiture en prĂ©sence dâenfants, interdiction de fumer dans les espaces publics de jeux et encadrement de la publicitĂ© pour les cigarettes Ă©lectroniques), dâaider les fumeurs Ă arrĂȘter de fumer (campagne dâinformation choc, implication des mĂ©decins traitants et meilleur remboursement du sevrage tabagique) et dâagir sur lâĂ©conomie du tabac (fonds dĂ©diĂ© aux actions de lutte contre le tabagisme, transparence sur les activitĂ©s de lobbying, lutte contre le commerce illicite).
Améliorer le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST)
Engager une vĂ©ritable politique de prĂ©vention, câest aussi agir en faveur de ceux qui sont le plus Ă©loignĂ©s du systĂšme de santĂ©. Le projet de loi se fixe pour objectif de favoriser les stratĂ©gies et les outils innovants afin dâatteindre ces publics, notamment en matiĂšre de dĂ©pistage.Le projet de loi prĂ©voit de dĂ©velopper la pratique des tests rapides dâorientation diagnostique (TROD) et des autotests de dĂ©pistage des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH, notamment en autorisant leur dispensation gratuite par les associations de patients et les structures de prĂ©vention. Il poursuit en outre les actions engagĂ©es auprĂšs des populations les plus exposĂ©es au risque de dĂ©velopper des maladies sexuellement transmissibles.Le traitement prophylactique en prĂ©-exposition du VIH est ainsi rendu disponible aux personnes les plus exposĂ©es dans les nouveaux Centres gratuits dâinformation, de dĂ©pistage et de diagnostic (CegiDD).
Encourager la réduction des risques chez les usagers de drogues
Agir en faveur de ceux qui sont le plus Ă©loignĂ©s du systĂšme de santĂ©, câest aussi poursuivre la politique de rĂ©duction des risques chez les usagers de drogues et orienter ces derniers vers des modes de consommation Ă moindre risque pour sâengager dans un processus de substitution ou de sevrage.Ainsi lâexpĂ©rimentation, pendant 6 ans, dâun nouveau dispositif de rĂ©duction des risques auxquels sâexposent les toxicomanes, les âsalles de consommation Ă moindre risqueâ sera permise. Il sâagit dâespaces supervisĂ©s par des professionnels assurant aux usagers de drogues injectables des conditions dâhygiĂšne (pour Ă©viter les risques infectieux) et leur permettant de recevoir conseils et aides spĂ©cifiques. Les expĂ©riences Ă©trangĂšres ont montrĂ© que ce dispositif permettait de diminuer les comportements Ă risque et les overdoses mortelles.
Autres mesures
Faciliter lâaccĂšs Ă la contraception dâurgence dans les Ă©tablissements scolaires du second degrĂ© auprĂšs des infirmiers des Ă©tablissements scolaires;Permettre aux sages-femmes et aux infirmiers dâeffectuer certaines actions de prĂ©vention et de dĂ©pistage chez les mineurs sans consentement parental afin de lever les freins existants pour certains jeunes et dans certains territoires;Lutter contre la consommation excessive de sucres avec lâinterdiction de la mise Ă disposition, en accĂšs libre dâoffre Ă volontĂ© (gratuite ou pour un prix forfaitaire) de boissons avec ajout de sucres ou dâĂ©dulcorants de synthĂšse (âfontaines Ă sodaâ);Lutter contre la maigreur excessive en rendant obligatoires la mention des retouches sur les photographies de mannequins Ă usage commercial et une Ă©valuation de lâĂ©tat de santĂ© global de la personne, prenant en compte son Indice de Masse Corporelle (IMC), pour exercer la profession de mannequin;Soutenir les services de santĂ© au travail en facilitant la collaboration dâun mĂ©decin non spĂ©cialiste en mĂ©decine du travail auprĂšs dâun service de santĂ© au travail;Mieux prĂ©venir lâimpact sanitaire de la pollution et des dĂ©gradations environnementales en renforçant lâinformation sur la qualitĂ© de lâair et la lutte contre la prĂ©sence de plomb dans les habitations;Renforcer la protection contre lâamiante.
Axe 2 – Innover pour mieux soigner en proximitĂ©
La loi recentre le systĂšme de santĂ© sur les soins de proximitĂ© et engage le «virage ambulatoire» que les professionnels demandent depuis longtemps. Dans cette perspective, il encourage le dĂ©veloppement dâune mĂ©decine de proximitĂ©, facilite lâaccĂšs aux soins avec la gĂ©nĂ©ralisation du tiers payant, amĂ©liore lâinformation des usagers sur lâoffre de soins de proximitĂ©, en particulier sur les plages de garde, donne aux professionnels de santĂ© les outils pour assurer un suivi efficace de leurs patients et renforce le service public hospitalier.
Axe 3 – Innover pour renforcer les droits et la sĂ©curitĂ© des patients
La loi crĂ©e de nouveaux droits concrets pour les patients. Elle instaure un droit Ă lâoubli pour les anciens malades de certaines pathologies lourdes et rend plus effectif lâaccĂšs Ă lâIVG sur lâensemble du territoire.Elle prend des mesures fortes pour faire progresser la dĂ©mocratie sanitaire, comme lâouverture des donnĂ©es de santĂ©, lâassociation des usagers au fonctionnement des agences sanitaires et la transparence sur les liens dâintĂ©rĂȘts entre mĂ©decins et industries de santĂ©.Elle renforce enfin la sĂ©curitĂ© des patients en leur apportant de nouvelles garanties sur lâapprovisionnement et le contrĂŽle des mĂ©dicaments et en leur permettant de se dĂ©fendre collectivement face Ă certains prĂ©judices subis dans le domaine sanitaire (action de groupe).Pour plus dâinformations: www.sante.gouv.fr
Description
Matériel
8 cartes symboliques
61 cartes Ă©motions/sentiments
1 carte ‘Besoin/DĂ©sir’
8 cartes recto/verso d’Ă©clairages thĂ©oriques et des mises en situation
Sujets abordés:
– Les objectifs
– PrĂ©cautions dâusage
– Les Ă©motions
– Les Ă©motions fondamentales
– Ămotions ou sentiments?
– Les Ă©motions ont-elles un sexe?
– Explorer ces Ă©motions
– Les Ă©motions sont-elles universelles?
– La dĂ©couverte de soi et de lâautre au travers des Ă©motions
– La pleine conscience, outil de libertĂ©?
– Se (re)connecter Ă ses sensations
– Pas de mots pour le dire?
– Pour aller plus loin
Concept
Les Ă©motions sont des rĂ©actions intimes de notre personne. Leur reconnaissance et leur expression – dĂšs le plus jeune Ăąge – favorisent une meilleure comprĂ©hension de soi et de lâautre et, Ă plus long terme, un meilleur ancrage dans le monde dans lequel nous vivons.Lâapprentissage du langage Ă©motionnel et lâexpression des sentiments pouvant nĂ©cessiter un petit coup de pouce, ce jeu a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© comme une invitation Ă voyager au travers de ce qui nous anime afin dây dĂ©couvrir le riche panel de nos Ă©motions.L’outil se prĂ©sente sous la forme dâun jeu â pĂ©dagogique et ludique â de 78 cartes. Chaque Ă©motion est prĂ©sentĂ©e au travers dâun personnage rĂ©current, dĂ©libĂ©rĂ©ment asexuĂ©. Tant le corps que le visage sâexpriment: un simple froncement de sourcil, un port de tĂȘte, un mouvement de bras ou de jambes ou encore un dĂ©tail du dĂ©cor permettent d’identifier lâĂ©motion.Chaque carte est imprimĂ©e rectoâverso, un cĂŽtĂ© au fĂ©minin, un cĂŽtĂ© au masculin, pour souligner l’Ă©galitĂ© de genre dans le vĂ©cu des Ă©motions.
Objectifs
- DĂ©couvrir le panel des Ă©motions et sentiments et trouver les mots justes pour les exprimer.
- Favoriser la conscience de soi par la découverte et la compréhension des émotions et sentiments dans toutes leurs nuances.
- Apprendre Ă âse penser en toute honnĂȘtetĂ©â c’estâĂ âdire Ă accepter les Ă©motions sans poser de jugement de valeur.
- DĂ©velopper sa capacitĂ© Ă entendre les Ă©motions et les besoins de lâautre (sans que cela implique nĂ©cessairement de devoir y rĂ©pondre).
- DĂ©couvrir la dimension de genre dans lâexpression des Ă©motions.
- Prendre conscience de l’ancrage culturel dans l’expression et/ou la rĂ©pression de certaines Ă©motions.
Public
Pour petits et grands, garçons et filles, sages et moins sages⊠à explorer individuellement, en couple, en famille, en classe ou en travail dâaccompagnement (formation, coaching, thĂ©rapieâŠ). Ce jeu sâadapte Ă tout type de public: enfants (dĂšs 3 ans), adolescents, adultes, personnes en situation de handicapâŠ
Utilisation
La carte Besoin/DĂ©sir permet d’ouvrir la rĂ©flexion sur les besoins sous-jacents aux Ă©motions (physiologiques, de sĂ©curitĂ©, d’appartenance, d’estime, d’accomplissement, d’autonomie, d’amour, de reconnaissance, de respect…) et de diffĂ©rencier des dĂ©sirs dont la satisfaction procure du plaisir.En fonction de la composition du groupe et/ou de la maturitĂ© des participants, vous choisirez de travailler avec les cartes/Ă©motions qui vous semblent pertinentes. Avec, par exemple, les plus jeunes, les apprenants en âfrançais langue Ă©trangĂšreâ ou Alpha ou encore les personnes en situation de handicap, il est conseillĂ© de commencer avec les Ă©motions qu’ils connaissent et identifient dĂ©jĂ pour Ă©largir, petit Ă petit, le choix.
Bon Ă savoir
Lâoutil a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune nouvelle Ă©dition.Prix (hors frais de port): 10 euros.SpĂ©cial Ă©coles et collectivitĂ©s: possibilitĂ© dâacheter des lots de 5 jeux minimum (sans boĂźte ni mode dâemploi) au prix de 25⏠(5âŹ/piĂšce supplĂ©mentaire) â Commandes uniquement via info@fcppf.beCommandes: envoyer un mail Ă c.info@fcppf.beLe jeu est Ă©galement disponible directement dans plusieurs librairies: voir la liste sur le site de la FCPPF.
OĂč trouver l’outil
Chez l’Ă©diteur: FĂ©dĂ©ration des Centres Pluralistes de Planning Familial, FCPPF, Avenue Ămile de BĂ©co 109, 1050 Bruxelles. TĂ©l.: +32 (0)2 514 61 03. Courriel: info@fcppf.be. Internet: http://www.fcppf.be – https://www.facebook.com/fcppfDans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de Verviers, Huy-Waremme, Luxembourg, Namur et Charleroi-Thuin.
Lâavis de PIPsa (www.pipsa.be)
La Cellule dâexperts de PIPsa a accordĂ© la mention âcoup de cĆurâ Ă cet outil en 2014.
Appréciation globale
Jeu de cartes aux nombreuses potentialitĂ©s, l’outil permet dâamener du lien entre participants, sans distinction d’Ăąge ou de culture; l’accent est mis sur le commun de lâhumain: l’universalitĂ© des Ă©motions et des sentiments. Comme il laisse leur place aux Ă©motions, il facilite la connexion Ă soi-mĂȘme et, ce faisant, permet de nourrir/construire son intelligence Ă©motionnelle.Ce thĂšme actuel est soutenu par des dessins explicites, utilisables pour les enfants, les jeunes et les adultes. L’outil facilite l’identification des Ă©motions/sentiments, mais pas des besoins qui les sous-tendent. Peu de rĂ©fĂ©rences fournies, mais des Ă©lĂ©ments suffisants et opĂ©rationnels pour une premiĂšre approche.Les fiches d’accompagnement proposent des pistes d’utilisation (notamment le trĂšs intĂ©ressant lien corps/Ă©motion) mais lâanimateur peut en crĂ©er d’autres en fonction de ses objectifs. Seul impĂ©ratif: l’utilisateur doit ĂȘtre prĂȘt Ă accueillir toutes les Ă©motions (y compris les siennes) sans âprendre pour luiâ et dĂ©velopper une attitude bienveillante (non dĂ©finie/prĂ©cisĂ©e dans le mode d’emploi).L’animateur installera un espace sĂ©curisĂ© pour lâutilisation de cet outil, avec notamment l’autorisation explicite pour les participants de se situer en retrait.
Objectifs
- DĂ©couvrir lâĂ©ventail des Ă©motions et des sentiments.
- Identifier son Ă©motion et apprendre Ă la nommer.
- Rencontrer lâautre, Ă partir de nos Ă©motions.
- Socialiser lâexpression Ă©motionnelle, sans jugement de valeur, en respectant les autres et leur diffĂ©rence.
Public cible
à partir de 6 ans Avec adultes, jeunes, en intergénérationnel.
RĂ©serves
Sans installation dâun espace sĂ©curisĂ© par lâanimateur pour lâutilisation de cet outil, avec notamment l’autorisation explicite de se situer en retrait, lâanimation pourrait se rĂ©vĂ©ler contre-productive (rĂ©sistances, refus de sâimpliquer, dĂ©bordements Ă©motionnels, boucs-Ă©missaires, etc.).
Utilisation conseillée
- En dĂ©but ou fin dâanimation, en individuel ou collectif.
- En consultation (psy, mĂ©decin, logopĂšdeâŠ), dans l’aide Ă la jeunesse, Ă lâĂ©cole…
- En classe, le laisser âtraĂźnerâ: petits trucs intĂ©ressants pour gĂ©rer les Ă©motions, se relaxer, respirer…
- En famille.
Le 4 dĂ©cembre dernier, le Conseil supĂ©rieur de promotion de la santĂ© a tenu une rĂ©union un peu particuliĂšre puisquâil sâagissait de son ultime sĂ©ance plĂ©niĂšre avant de passer le tĂ©moin aux organes dâavis que la Wallonie et la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale mettront en place courant 2016.
Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées une derniÚre fois au ministÚre de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour entendre cinq acteurs de la promotion de la santé et de la santé publique et échanger avec eux.
En dĂ©marrant la matinĂ©e, le Dr Serge Carabin, Directeur gĂ©nĂ©ral de la SantĂ©, releva le paradoxe que le Conseil achevait sa mission en atteignant ses dix-huit ans, au moment mĂȘme oĂč il arrivait Ă lâĂąge adulte puisquâil dĂ©marra ses travaux en 1997, aprĂšs le vote du dĂ©cret du 14 juillet qui organisait la promotion de la santĂ©.
Chantal Vandoorne, la prĂ©sidente du Conseil, introduisit lâinvitĂ© du jour François Baudier, un grand monsieur de la promotion de la santĂ© en France, en Ă©voquant le souvenir de son premier contact avec lui sous la forme dâune intervention filmĂ©e dâun âhomme en blancâ sur une vidĂ©ocassette dans les annĂ©es 80⊠Que de chemin parcouru depuis les temps bĂ©nis de la charte dâOttawa!
François Baudier, au cours de son parcours professionnel, a eu lâoccasion dâagir sur le terrain, en Franche-ComtĂ©, au plus prĂšs des populations, et a exercĂ© aussi dâimportantes responsabilitĂ©s au niveau national. Il est actuellement prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale dâĂ©ducation pour la santĂ©, qui a son siĂšge auprĂšs de lâInstitut national de prĂ©vention et dâĂ©ducation pour la santĂ© (INPES), Ă Saint-Denis, aux portes de Paris. Le rapprochement avec lâadresse du ministĂšre Ă Molenbeek ne pouvait que sâimposer Ă nousâŠ
Ăducation SantĂ© publiera prochainement une longue interview de François Baudier. Nous y renvoyons nos lecteurs, tout en relevant que son analyse des obstacles au dĂ©ploiement de la promotion de la santĂ© depuis de nombreuses annĂ©es rĂ©sonne fortement en CommunautĂ© française.
Alors que lâenvironnement politique est si diffĂ©rent entre une France toujours trĂšs centralisatrice et une Belgique de plus en plus âcentrifugeâ, les points noirs quâil a mis en Ă©vidence pourraient ĂȘtre citĂ©s chez nous aussi: creusement des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, dĂ©cideurs ne comprenant pas ce quâest la promotion de la santĂ©, budgets faibles et instables, rĂ©seau gĂ©nĂ©raliste fragile, lobbys marchands et autres malveillants⊠Avec des motifs dâespoir aussi, heureusement: qualitĂ© et succĂšs de lâenseignement en santĂ© publique, futur Institut pour la DĂ©mocratie en SantĂ© dont il attend beaucoup, prĂ©occupation assez nouvelle pour les Ă©tudes dâimpact sur la santĂ©, professionnels plus sensibles quâauparavant aux dimensions collectives de la santĂ©.
Une table ronde rĂ©unit ensuite quatre tĂ©moins francophones belges privilĂ©giĂ©s: Christian LĂ©onard (KCE), qui sâexprimant Ă titre personnel plaida vigoureusement pour le âcare informationnelâ, la littĂ©ratie en santĂ© pouvant aider la personne Ă ĂȘtre lucide, digne et responsable, sans tomber dans le piĂšge de la responsabilitĂ© qui permet de sanctionner lâindividu considĂ©rĂ© Ă tort comme âlibre de ses choixâ, ce qui permet au marchĂ© de se dĂ©gager des siennes, de responsabilitĂ©sâŠ
Martine Bantuelle (RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ©, http://www.refips.org/ ) pointa Ă juste titre que lâincomprĂ©hension des dĂ©cideurs cache parfois en rĂ©alitĂ© un refus des valeurs dâĂ©mancipation que vĂ©hicule la promotion de la santĂ©.
Marc Vanmeerbeek, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste en rĂ©gion liĂ©geoise et enseignant Ă lâULg, souligna le fait que la mĂ©dicalisation forte de la prĂ©vention que nous pouvons observer aujourdâhui et que dâaucuns dĂ©plorent est un choix stratĂ©gique souhaitable Ă certaines conditions, surtout si les mĂ©decins sâavĂšrent capables de sortir du modĂšle bio-mĂ©dical. Ceux qui y voient un discret plaidoyer pour le travail des maisons mĂ©dicales nâont sans doute pas tortâŠ
Quant Ă Bernadette Taeymans (Plates-formes wallonne et bruxelloise de promotion de la santĂ©), elle Ă©voqua la formalisation possible et nĂ©cessaire de ces deux espaces de concertation, une question dâopportunitĂ© crĂ©Ă©e par le transfert de compĂ©tences mais aussi, mais surtout, une question de survie pour un secteur modeste devenu par la force des choses encore plus minuscule.
Les mots de la fin revinrent Ă la PrĂ©sidente du Conseil, Chantal Vandoorne, âTisser la promotion de la santĂ© pour lâavenirâ (voir dans ce numĂ©ro) et Ă son Vice-prĂ©sident, Christian De Bock, âAdieu Conseil, on tâaimait bien tu saisâ (Ă dĂ©couvrir sur notre site www.educationsante.be).
Cette matinĂ©e riche en tĂ©moignages de qualitĂ© eut aussi le mĂ©rite de compter parmi les participants des reprĂ©sentants de toutes les entitĂ©s concernĂ©es par le sujet: Wallonie, Cocof mais aussi FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles Ă travers lâEnseignement et lâONE. Une premiĂšre qui annonce espĂ©rons-le une future coopĂ©rationâŠ