La santé dans tous ses états

Description

Matériel

Trousse pĂ©dagogique (PDF) ‘La santĂ© dans tous ses Ă©tats : les dĂ©terminants sociaux de la santé’ par Paquette, J. ; Leclerc, B-S., Bourque, S.La liste des outils :

  • Questionnaire ‘Testez vos connaissances sur les dĂ©terminants sociaux de la santé’.
  • VidĂ©o ‘La santĂ© dans tous ses Ă©tats : les dĂ©terminants sociaux de la santé’ (13’).
  • ThĂšmes pour l’animation d’une discussion sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©.
  • Vignette clinique – Analyse d’une situation sous l’angle des dĂ©terminants sociaux de la santĂ©.
  • Questionnaire ‘Les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© dans ma pratique’.
  • Plan de dĂ©veloppement professionnel pour agir sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ©.

Concept

Cette trousse pédagogique comprend de nombreux outils (vidéo, questionnaires, etc.) qui vous aideront à soutenir la réflexion et la discussion chez les intervenants et futurs intervenants quant aux impacts des facteurs sociaux sur les problÚmes de santé.

Objectifs

  • Initier les acteurs de la santĂ© et des services sociaux aux impacts que peuvent avoir les facteurs sociaux sur les problĂšmes de santĂ©.
  • Les sensibiliser Ă  l’importance de la prise en compte de ceux-ci dans leurs interventions.

OĂč trouver l’outil?

Chez l’Ă©diteur : Centre de santĂ© et de services sociaux de Bordeaux-Cartierville-Laurent-CAU, MontrĂ©al, Canada, https://www.csssbcstl.qc.ca

Dans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de Verviers, du Brabant wallon, du Hainaut occidental et de Namur, ainsi que chez Cultures & SantĂ© et au centre de ressources documentaires provincial de Namur.

L’avis de PIPsa (www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPsa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2015.

Appréciation globale

Cet excellent document clair et concis permet de toucher le cƓur des difficultĂ©s entre santĂ©, social et soins, tout cela avec des mots simples. Il permet de former des (futurs) professionnels aux impacts des facteurs sociaux sur les problĂšmes de santĂ© en suscitant un travail collectif et communautaire. Il simplifie le concept des dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et permet Ă  chacun de mieux percevoir son rĂŽle en relation avec les autres.

L’outil permet de rĂ©flĂ©chir Ă  une vision politique et citoyenne du social et de la santĂ©, soutenante et trĂšs pertinente par rapport aux besoins actuels.

Les différentes activités, orientées vers la pratique, permettent de se donner un cadre de référence partagé et constituent donc un bel outil de développement professionnel.

Cependant, le document prĂ©suppose la connaissance par le lecteur d’un certain nombre de concepts liĂ©s Ă  la santĂ© et ses dĂ©terminants. Les novices s’initieront via le trĂšs explicite rĂ©fĂ©rentiel ‘La santĂ© et ses dĂ©terminants. Mieux comprendre pour mieux agir’, QuĂ©bec, Gouvernement du QuĂ©bec, 2012.

Objectifs

  • Soutenir la rĂ©flexion collective des professionnels de la santĂ© sur l’importance des facteurs sociaux pour une bonne santĂ©;
  • DĂ©montrer l’influence de l’organisation sociĂ©tale sur la santĂ©;
  • Illustrer l’impact des facteurs sociaux sur la santĂ©.

Public cible

Formateurs et acteurs relais des diffĂ©rentes disciplines (professionnels de la santĂ©, du social, de la culture, de l’éducation permanente
).

Utilisation conseillée

Outil de réflexion collective, de développement professionnel en équipe.

Outil de formation.

Les activitĂ©s avec les questionnaires doivent ĂȘtre adaptĂ©s en fonction du contexte spĂ©cifique vĂ©cu dans le pays des utilisateurs.

La Fédération wallonne de promotion de la santé, enfin!

Le 19 mai dernier, la Fédération wallonne de promotion de la santé (FWPS) a vu le jour. Nous avons posé quelques questions à sa présidente et à son vice-président fraßchement élus, Chantal Leva et Yves Gosselain. Par convention, nous indiquons leurs réponses par FWPS.

Éducation SantĂ©: Pourquoi une fĂ©dĂ©ration et pourquoi en 2016?

FWPS: Effectivement, ce n’est pas la premiĂšre fois que des associations du secteur de la promotion santĂ© se rĂ©unissent et envisagent de crĂ©er quelque chose qui les rassemble dans la durĂ©e. Il n’existait jusqu’à prĂ©sent pas de structure dans laquelle ces associations pouvaient se retrouver et agir de concert en faveur de la promotion de la santĂ©.

Le contexte institutionnel et politique rĂ©cent explique certainement pourquoi cette annĂ©e ce projet a enfin pu se concrĂ©tiser sous la forme d’une fĂ©dĂ©ration. La rĂ©ponse Ă  cette question demande donc un bref rappel historique!

La CommunautĂ© française adoptait, en 1997, une position novatrice en Europe en mettant en place un cadre lĂ©gal pour dĂ©velopper une politique de promotion de la santĂ©. Depuis lors, les nombreux acteurs de terrain ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  dĂ©velopper des programmes basĂ©s sur les besoins de la population en bĂ©nĂ©ficiant d’une procĂ©dure de financement et d’accompagnement.

Dans le cadre de la 6e rĂ©forme de l’État, le 19 septembre 2013, les 4 partis francophones ont adoptĂ© un projet commun d’organisation des nouvelles compĂ©tences en matiĂšre de santĂ©, d’aide aux personnes et d’allocations familiales.

Cet accord dit ‘de la Sainte Émilie’ propose un transfert particulier des compĂ©tences ‘santé’ (promotion de la santĂ© en fait) de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles vers les RĂ©gions.

Ce contexte a conduit Ă  un certain nombre de questions et d’incertitudes quant Ă  leur avenir pour l’ensemble des organismes concernĂ©s par ces financements. En Wallonie, afin de prendre le temps d’élaborer sa nouvelle politique en la matiĂšre, le Ministre a finalement instaurĂ© plusieurs annĂ©es de statu quo qui garantissent une continuitĂ© des financements et donc des programmes en cours.

ES: Et à quel moment les acteurs ont-ils commencé à se rassembler?

FWPS: Plusieurs mois avant les derniĂšres Ă©lections fĂ©dĂ©rales, l’ensemble des acteurs se sont constituĂ©s en Plateforme tant du cĂŽtĂ© wallon que du cĂŽtĂ© bruxellois, afin de rassembler leurs efforts et de faire entendre leurs points de vue auprĂšs des ‘politiques’.

En d’autres mots, l’idĂ©e Ă©tait de construire ensemble une dynamique de rĂ©flexion pour comprendre les enjeux des politiques futures, s’y prĂ©parer le mieux possible et y valoriser la promotion de la santĂ©.

La Plateforme wallonne du secteur de la promotion de la santĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e le 3 fĂ©vrier 2014. Elle regroupait les 57 organismes ayant reçu un subside l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles pour dĂ©velopper des services et des programmes de promotion de la santĂ© sur le territoire wallon.

MĂȘme si cette plateforme a prĂ©figurĂ© l’actuelle fĂ©dĂ©ration, cette institutionnalisation ne figurait pas parmi ses objectifs de dĂ©part qui Ă©taient plus spĂ©cifiquement:

  • d’échanger des informations sur le transfert des compĂ©tences santĂ© dans le cadre de la rĂ©gionalisation;
  • d’ĂȘtre une interface avec l’Administration wallonne et le monde politique afin de co-construire l’implantation de la promotion de la santĂ© en RĂ©gion wallonne;
  • de faire inscrire la promotion de la santĂ© dans les axes prioritaires des politiques sociales et de santĂ© en RĂ©gion wallonne;
  • de valoriser le travail menĂ© par ces organismes de promotion de la santĂ© auprĂšs des dĂ©cideurs politiques et administratifs;
  • de poursuivre une concertation avec la Plateforme bruxelloise de promotion de la santĂ© en vue d’assurer une cohĂ©rence des politiques sociales et de santĂ© au sein des deux entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es.

Dans le mĂȘme temps, une plateforme similaire voyait le jour Ă  Bruxelles. Avec d’ailleurs une sĂ©rie d’acteurs communs aux deux plateformes: toutes les associations qui travaillent sur l’ensemble de la CommunautĂ© française, tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Elles sont plusieurs dizaines.

TrĂšs vite, les deux plateformes ont veillĂ© Ă  se concerter, puis Ă  unir leurs forces de travail. Ainsi deux groupes de travail communs ont vu rapidement le jour, l’un pour mener un travail auprĂšs des reprĂ©sentants politiques, l’autre pour envisager l’une ou l’autre forme de pĂ©rennisation, Ă  moyen terme


Une des rĂ©ussites de cette pĂ©riode d’existence de la Plateforme, c’est d’avoir pu travailler pendant plus de deux ans, avec des rĂ©unions trĂšs rĂ©guliĂšres et une participation active de nombreux membres. Une autre rĂ©ussite, c’est d’ĂȘtre parvenu Ă  produire des documents Ă  la fois forts et porteurs tout en Ă©tant synthĂ©tiques et rĂ©sultant d’un travail collectif exigeant. Une belle gageure pour notre secteur.

Ainsi, les trois principaux documents produits (un mĂ©morandum, des recommandations et une ‘photographie’ du secteur) sont le rĂ©sultat d’un consensus de tous ses membres. C’est au dĂ©part d’une dĂ©marche participative et volontaire que ceux-ci ont souhaitĂ© rendre plus lisible leur secteur dans le cadre de la construction de la nouvelle politique de santĂ© en RĂ©gion wallonne.

Ces documents sont le reflet d’une dynamique et d’une rĂ©flexion permanente sur les pratiques. Ils ne prĂ©tendent pas mettre en avant les spĂ©cificitĂ©s de chaque opĂ©rateur au niveau local et/ou rĂ©gional mais ils donnent une vision globale de la promotion de la santĂ©. Ils mettent Ă©galement en lumiĂšre les valeurs fondamentales des Droits de l’homme dĂ©fendues par les opĂ©rateurs telles que le respect, l’équitĂ©, la libertĂ© de choix, la lutte contre la discrimination et les inĂ©galitĂ©s sociales


Ils montrent la transversalitĂ© et la grande diversitĂ© des mĂ©thodes utilisĂ©es, des publics touchĂ©s et des thĂ©matiques abordĂ©es, ainsi que la capacitĂ© des professionnels Ă  s’adapter aux besoins qu’ils ont identifiĂ©s sur le territoire wallon.

On peut imaginer que ces documents pourraient ĂȘtre une premiĂšre pierre pour la construction des prioritĂ©s politiques de promotion de la santĂ© en Wallonie!

Les membres de la Plateforme ont rapidement souhaitĂ© crĂ©er une fĂ©dĂ©ration, notamment pour pouvoir ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s officiellement au sein de l’AViQ (Agence pour une Vie de QualitĂ©), qui venait d’ĂȘtre mise en place et d’y proposer leur expertise collective.

ES: Quels sont les objectifs de votre association?

FWPS: Elle a pour but de valoriser la promotion de la santé notamment au sein des politiques actuelles et futures.

Nous avons souhaitĂ© que le mĂ©morandum de juin 2014 de notre (ancienne) Plateforme reste un texte fondateur pour la FĂ©dĂ©ration. C’est ainsi que l’objet social de cette derniĂšre dĂ©coule de ce mĂ©morandum:

  • faire connaĂźtre, reconnaĂźtre et dĂ©fendre l’existence structurelle et financiĂšre des membres dans leurs missions de promotion de la santĂ©;
  • assurer la reprĂ©sentation du secteur de la promotion de la santĂ© dans les organes de concertation et de dĂ©cision, qu’ils soient institutionnalisĂ©s ou non;
  • soutenir un plaidoyer, c’est-Ă -dire partager une vision commune de la promotion de la santĂ© et lui donner de la visibilitĂ©; dĂ©fendre et promouvoir la promotion de la santĂ© auprĂšs des hommes et femmes politiques, des mĂ©dias et d’autres secteurs d’activitĂ©s;
  • valoriser les activitĂ©s des membres en matiĂšre de promotion de la santĂ©;
  • renforcer les pratiques communes en s’appuyant sur l’expertise des membres;
  • rassembler et fĂ©dĂ©rer les membres, favoriser la cohĂ©rence et la cohĂ©sion tant en interne qu’avec des associations similaires aux niveaux rĂ©gional, communautaire, fĂ©dĂ©ral et international.

ES: Qui sont les membres fondateurs de la fédération?

FWPS: C’est une large palette d’associations du secteur qui ont signĂ© l’acte constitutif. Cela tĂ©moigne d’une belle diversitĂ© et de la volontĂ© de porter collectivement cette nouvelle institution qui nous rassemble. Au total, il y a 45 membres fondateurs:

  • PointCulture asbl, «Collection Éducation pour la santé», reprĂ©sentĂ©e par Depierreux Christel, chargĂ©e de projets;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santĂ© de Charleroi-Thuin, reprĂ©sentĂ©e par le Docteur Jean-Pierre Rochez, prĂ©sident;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santĂ© du Luxembourg, reprĂ©sentĂ©e par Lydia PolomĂ©, coordinatrice;
  • Service de santĂ© mentale de Verviers – Service de PrĂ©vention A.V.A.T. (Aide VerviĂ©toise aux Alcooliques et Toxicomanes), reprĂ©sentĂ© par Morgane Steffen, psychologue;
  • Modus Vivendi asbl, reprĂ©sentĂ© par CĂ©cile BĂ©duwĂ©, coordinatrice;
  • l’asbl Espace P…, reprĂ©sentĂ©e par CĂ©cile Cheront, coordinatrice;
  • Univers santĂ© Wallonie asbl, reprĂ©sentĂ©e par Martin de Duve, directeur;
  • Service de santĂ© mentale ALFA, reprĂ©sentĂ© par Catherine Dungelhoeff, directrice administrative, coordinatrice et administratrice;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santĂ© Huy-Waremme, reprĂ©sentĂ©e par Sabine Dewilde, coordinatrice;
  • le Centre liĂ©geois de promotion de la santĂ© asbl, reprĂ©sentĂ© par Chantal Leva, directrice;
  • le Centre verviĂ©tois de promotion de la santĂ© asbl, reprĂ©sentĂ© par Robert Botterman, prĂ©sident;
  • la Plate-Forme PrĂ©vention Sida asbl, reprĂ©sentĂ©e par Thierry Martin, directeur;
  • Question SantĂ© asbl, reprĂ©sentĂ©e par Bernadette Taeymans, directrice
  • Eurotox asbl, reprĂ©sentĂ© par Lucia Casero, coordinatrice;
  • Nadja asbl, reprĂ©sentĂ©e par Dominique Humblet, directrice
  • la Ligue des Usagers des Services de SantĂ©, LUSS asbl, reprĂ©sentĂ©e par Virginie Lambert, chargĂ©e de projets;
  • Sida Sol asbl, reprĂ©sentĂ©e par JoĂ«lle Defourny, directrice;
  • la FĂ©dĂ©ration laĂŻque des centres de planning familial asbl, reprĂ©sentĂ©e par Christophe Moeremans, chargĂ© de formation et promotion de la santĂ©;
  • l’asbl SantĂ© CommunautĂ© Participation (SACOPAR), reprĂ©sentĂ©e par Jacques Morel, administrateur;
  • Éduca SantĂ© asbl, reprĂ©sentĂ©e par Martine Bantuelle, administratrice dĂ©lĂ©guĂ©e;
  • Cultures & SantĂ© asbl, reprĂ©sentĂ©e par Denis Mannaerts, directeur;
  • Promo SantĂ© et MĂ©decine gĂ©nĂ©rale asbl, reprĂ©sentĂ©e par ValĂ©rie Hubens, coordinatrice;
  • Centre Communautaire de RĂ©fĂ©rence pour le dĂ©pistage des cancers asbl (CCR), reprĂ©sentĂ© par Michel Candeur, coordinateur;
  • Centre local de promotion de la santĂ© en province de Namur, asbl, reprĂ©sentĂ© par BenoĂźt Dadoumont;
  • FĂ©dĂ©ration des maisons mĂ©dicales et collectifs de santĂ© francophones asbl, reprĂ©sentĂ©e par Yves Gosselain, responsable de service;
  • Prospective Jeunesse asbl, reprĂ©sentĂ©e par Julien NĂšve, directeur;
  • UniversitĂ© de LiĂšge, Ă©tablissement public, reprĂ©sentĂ©e par Albert Corhay, recteur;
  • Alliance nationale des mutualitĂ©s chrĂ©tiennes – revue Éducation SantĂ©, MutualitĂ©, reprĂ©sentĂ©e par Christian De Bock, rĂ©dacteur en chef;
  • l’asbl Comme chez nous, reprĂ©sentĂ©e par Emmanuel CondĂ©, Responsable du Service de recherche-action en promotion de la santĂ©;
  • Centre local de promotion de la santĂ© du Hainaut Occidental asbl, reprĂ©sentĂ© par Jean-Pierre Demoulin, prĂ©sident;
  • Fonds des affections respiratoires asbl, reprĂ©sentĂ© par Caroline Rasson, attachĂ©e principale au Service prĂ©vention tabac;
  • Centre local de promotion de la santĂ© des Arrondissements de Mons et de Soignies asbl, reprĂ©sentĂ© par Michel Demarteau, prĂ©sident;
  • Centre local de promotion de la santĂ© du Brabant wallon, asbl, reprĂ©sentĂ© par Maryline Nicolet, directrice;
  • Union nationale des mutualitĂ©s socialistes Solidaris, MutualitĂ©, reprĂ©sentĂ©e par Jean Pascal Labille, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral;
  • Coordination Éducation & SantĂ© asbl (Cordes asbl), reprĂ©sentĂ©e par Cristine Deliens, coordinatrice;
  • Icar Wallonie asbl, reprĂ©sentĂ©e par Luc Schuurwegen, conseiller RH;
  • Association de recherche-action en faveur des personnes handicapĂ©es ARAPH asbl, reprĂ©sentĂ©e par Michel Mercier, prĂ©sident;
  • Service universitaire de promotion de la santĂ© de l’UCL/IRSS, universitĂ©, reprĂ©sentĂ© par William d’Hoore, Professeur et directeur du service;
  • Infor Drogues asbl, reprĂ©sentĂ©e Maud Devroey, directrice;
  • Citadelle asbl, reprĂ©sentĂ©e par Julie Faucon, chargĂ©e de projets;
  • Sida IST Charleroi, asbl, reprĂ©sentĂ© par Jean-Claude Legrand, prĂ©sident;
  • Ex Aequo asbl, reprĂ©sentĂ©e par Arnaud Rusch, dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la gestion journaliĂšre;
  • RepĂšres asbl, reprĂ©sentĂ©e par Benoit Dadoumont, prĂ©sident;
  • Service Ă©ducation pour la santĂ© promotion de la santĂ© en milieu carcĂ©ral asbl, reprĂ©sentĂ© par MichĂšle Quinet Le Docte, prĂ©sidente;
  • De Bouche Ă  Oreille, secteur Li Cramignon, reprĂ©sentĂ©e par Christel Haulet, chargĂ©e de projets.

Trois organismes, qui n’ont pas pu – pour des raisons administratives – ĂȘtre membres fondateurs sont devenus membres effectifs en date du 16 juin :

  • l’Observatoire du Sida et des SexualitĂ©s, reprĂ©sentĂ© par Myriam Dieleman;
  • SirĂ©as Sid’Aids Migrants, reprĂ©sentĂ© par Maureen Louhenapessy;
  • Service de prĂ©vention des assuĂ©tudes en milieu scolaire de la Ville de Mons, reprĂ©sentĂ© par MĂ©lody Marriquez.

ES: Si je suis une association active en promotion de la santĂ© sur le territoire wallon et que cet article d’Éducation SantĂ© m’en apprend la crĂ©ation, comment puis-je devenir membre?

FWPS: La FĂ©dĂ©ration est disposĂ©e Ă  accueillir de nouveaux membres, c’est prĂ©vu dans ses statuts.

Les personnes morales qui souhaitent y adhĂ©rer doivent introduire une demande Ă©crite et motivĂ©e Ă  la PrĂ©sidente du Conseil d’administration, accompagnĂ©e de leur rapport d’activitĂ© et de leurs statuts.

Deux membres du Conseil d’administration rencontrent alors le candidat et font rapport Ă  la prochaine rĂ©union de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui statuera.

Le candidat membre peut ĂȘtre amenĂ© Ă  prĂ©senter sa candidature lors de cette AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.

ES: Les statuts de l’association insistent Ă  plusieurs endroits sur l’importance d’une concertation avec une future FĂ©dĂ©ration bruxelloise. Pourquoi ne pas avoir plus simplement constituĂ© une seule fĂ©dĂ©ration active sur les deux territoires? AprĂšs tout, un nombre important d’équipes et projets subventionnĂ©s en promotion de la santĂ© exercent leurs activitĂ©s tant en Wallonie qu’à Bruxelles


FWPS: Plusieurs scenarii ont Ă©tĂ© envisagĂ©s pour structurer les deux entitĂ©s. Deux organisations sĂ©parĂ©es? Une seule asbl? Deux entitĂ©s distinctes mais reliĂ©es entre elles? Ces questions ont Ă©tĂ© longuement dĂ©battues lors des rĂ©unions des deux plateformes et finalement au sein d’une rĂ©union conjointe. Elles ont rapidement fait l’objet d’un sondage et des arguments pour chaque scenario ont Ă©tĂ© compilĂ©s. En bout de course un vote a tranchĂ© la question en faveur de deux entitĂ©s distinctes.

Les arguments balançaient d’un cĂŽtĂ© pour renforcer la cohĂ©sion et la force d’action de tout le secteur sur un territoire (Wallonie + Bruxelles) somme toute assez petit; et d’un autre cĂŽtĂ© des arguments pour faciliter la prise en compte d’enjeux rĂ©gionaux.

Lors de la rĂ©daction des statuts, nous avons essayĂ© de trouver une formule qui Ă©quilibre ce double enjeu ‘cohĂ©sion – rĂ©alitĂ©s rĂ©gionales’ dans une structure Ă  la fois participative et efficace.

Aujourd’hui la FĂ©dĂ©ration bruxelloise n’existe pas encore, mais ça ne saurait tarder
 Et nos statuts prĂ©voient effectivement dĂ©jĂ  des liens Ă©troits et de la concertation avec elle.

ES: Une derniĂšre question, quels vont ĂȘtre vos chantiers prioritaires d’ici la fin de l’annĂ©e?

FWPS: CrĂ©er cette nouvelle institution avec des processus participatifs a demandĂ© beaucoup de temps et d’énergie. Maintenant qu’elle existe, nous pouvons effectivement mettre notre Ă©lan au service de nos objectifs, qui sont ambitieux. À commencer par faire (re)connaĂźtre notre asbl.

Nous souhaitons organiser une journĂ©e d’Ă©tude pour mettre en valeur le secteur de promotion de la santĂ© en Wallonie en saisissant si possible l’opportunitĂ© des 30 ans de la Charte d’Ottawa en dĂ©cembre 2016.

CÎté politique, nous voulons faire connaßtre notre fédération auprÚs de la Commission santé du Parlement wallon. Une délégation de la FWPS a déjà rencontré la Présidente de cette Commission, Madame Joëlle Kapompolé, le 1er juillet 2016.

Nous souhaitons aussi intensifier le travail du groupe ‘politique’: rencontre avec la cheffe de Cabinet du Ministre, Madame Anne Boucquiau le 9 septembre et avec l’Administratrice gĂ©nĂ©rale de l’AViQ, Madame Alice Baudine prochainement.

Et enfin, nous mettons la derniĂšre main Ă  notre rĂšglement d’ordre intĂ©rieur: assurer un fonctionnement sain pour garantir un avenir durable.

Fédération wallonne de promotion de la santé, c/o CLPS Namur, Bd Cauchy 16-18 (appt C03 rez), 5000 Namur. Courriel: info.fwps@gmail.com.

Intersectorialité

En 2011, le Centre bruxellois de promotion de la santĂ© (CBPS), en partenariat avec RepĂšres asbl, se lançait dans une recherche-action sur l’intersectorialitĂ©.

Penser Ă  une mĂ©thodologie, travailler avec un comitĂ© d’accompagnement, approcher des dispositifs intersectoriels, analyser avec eux, puis reformuler, rĂ©diger
 trois annĂ©es de travail que le CBPS nous propose aujourd’hui sous forme d’une plaquette de 52 pages.

Le sujet n’est pas facile, voire austĂšre, mais grĂące Ă  la plume inspirĂ©e de Pascale Anceaux, le lecteur pourra se familiariser avec ce pilier de la promotion de la santĂ©, mĂȘme s’il «n’est pas tombĂ© dans l’intersectorialitĂ© quand (il) Ă©tait petit»!

Que vous soyez travailleurs des secteurs de la promotion de la santĂ©, de l’action sociale, du logement, de la prĂ©vention, de l’aide Ă  la jeunesse, de la petite enfance, de l’enseignement, de la santĂ© mentale
 les propos recueillis et analysĂ©s par l’auteure feront sans doute Ă©cho Ă  vos pratiques professionnelles.

L’ambition de ce document est de vous permettre d’aller Ă  la rencontre des rĂ©alitĂ©s des institutions et/ou personnes avec lesquelles vous travaillez et collaborez, en restant attentifs Ă  une sĂ©rie d’élĂ©ments qui participent Ă  la fluiditĂ© du processus de travail en intersectorialitĂ©.

Lisez la MAG

Un chapitre de la brochure est consacrĂ© Ă  dĂ©finir les contours de l’intersectorialitĂ©, en particulier dans une dynamique de promotion de la santĂ©, grĂące Ă  la MAG ou MĂ©thode d’Analyse en Groupe, un outil d’analyse des dispositifs complexes d’action sociale qui trouve tout son intĂ©rĂȘt dans le fait qu’il implique directement dans le processus de recherche les acteurs concernĂ©s par la problĂ©matique Ă  analyser. On ne saurait ĂȘtre plus ‘promo santé’ que ça!

La majeure partie de la plaquette est consacrĂ©e Ă  ‘L’intersectorialitĂ© en question’, qui dĂ©crit son processus de façon dĂ©taillĂ©e: reprĂ©sentation, identitĂ©, cadre, institution, ambiance.

Les pages consacrĂ©es Ă  cette derniĂšre, qui peut favoriser grandement la rĂ©ussite d’un projet, nous ont paru particuliĂšrement bienvenues dans le climat morose que vit notre pays en gĂ©nĂ©ral et notre modeste secteur en particulier, encore rĂ©trĂ©ci fortement par les rĂ©centes Ă©volutions institutionnelles.

IntersectorialtĂ©, Pascale Anceaux, CBPS, rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles. Courriel: info@cbps.be. Internet: www.cbps.be. Document tĂ©lĂ©chargeable Ă  l’adresse http://www.cbps.be/pdf/Intersectorialit%C3%A9%20on%20n’est%20pas%20tomb%C3%A9%20dedans.pdf

GĂ©rer sa santĂ©: rĂȘve ou rĂ©alitĂ©?

«La littĂ©ratie est un pont entre la misĂšre et l’espoir» (Kofi Annan)

Les mutualitĂ©s s’intĂ©ressent Ă  juste titre depuis quelques annĂ©es au degrĂ© de littĂ©ratie en santĂ© de leurs affiliĂ©s. En effet, on ne peut pas Ă  la fois plaider pour la participation active du patient et promouvoir son consentement Ă©clairĂ© tout en ignorant l’importance primordiale de bonnes compĂ©tences en santĂ© dans le grand public.

Cependant, beaucoup de chemin reste Ă  faire: un EuropĂ©en sur deux a un faible niveau d’alphabĂ©tisation en santĂ©, ce qui constitue un obstacle majeur Ă  l’émancipation du ‘consommateur de soins de santé’.

Les MutualitĂ©s libres ont organisĂ© le 31 mai dernier Ă  Bruxelles une demi-journĂ©e de confĂ©rences et de dĂ©bat sur les enjeux de cette problĂ©matique, qui a rĂ©uni un public venu nombreux malgrĂ© les vicissitudes d’une journĂ©e de grĂšve. Un signe tangible du vif intĂ©rĂȘt suscitĂ© par le sujet du jour


4 Belges sur 10

En introduction, Xavier Brenez, Directeur gĂ©nĂ©ral des MutualitĂ©s libres nous a prĂ©sentĂ© les principaux rĂ©sultats d’un sondage ‘Dedicated’ sur la question, rĂ©alisĂ© en avril 2016 auprĂšs de 1033 personnes de plus de 18 ans ayant eu deux consultations en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale au cours des 12 derniers mois.

Ce sondage confirme largement les rĂ©sultats d’études antĂ©rieures: trĂšs grande satisfaction des personnes interrogĂ©es vis-Ă -vis de leur mĂ©decin de famille et bonne littĂ©ratie de 60% d’entre elles. Parmi les problĂšmes rencontrĂ©s par les 40% moins bien outillĂ©s: difficultĂ© Ă  comprendre certains mots (17%), Ă  choisir un comportement favorable Ă  la santĂ© en prĂ©sence de messages mĂ©diatiques parfois contradictoires (42%), Ă  lire les notices des mĂ©dicaments (32%, seulement 32% serions-nous tentĂ© d’ajouter!), Ă  intĂ©grer les avertissements de santĂ© publique (23%).

Définition de la littératie en santé

«La capacitĂ© d’avoir accĂšs Ă  de l’information, de la comprendre, de l’évaluer et de la communiquer de maniĂšre Ă  promouvoir, Ă  maintenir et Ă  amĂ©liorer sa santĂ© dans divers milieux au cours de la vie»

Association canadienne de santé publique (ACSP), 2014

Pour sa part, Stephan Van den Broucke, professeur en psychologie de la santĂ© publique Ă  l’UCL, grand spĂ©cialiste en la matiĂšre, nous rappela que le concept est loin d’ĂȘtre aussi neuf que certains le pensent, puisqu’il a fait florĂšs depuis longtemps dans le domaine de l’éducation ‘pure’ avant de s’étendre Ă  d’autres matiĂšres comme la santĂ© (dĂšs les annĂ©es 70) et la promotion de la santĂ© plus rĂ©cemment.

Il insista aussi Ă  juste titre sur le fait que dans ce domaine comme dans tant d’autres, la connaissance est loin de suffire, c’est la compĂ©tence acquise par les individus qui prime.

Belgique oblige, Stephan Van den Broucke nous prĂ©cisa Ă©galement que ‘l’alphabĂ©tisme en santé’ est meilleur en Flandre qu’en Wallonie et Ă  Bruxelles, avant de plaider Ă  juste titre pour un renforcement des mĂ©canismes Ă©ducatifs et de la prise en considĂ©ration des besoins d’information et d’empowerment des plus faibles de notre sociĂ©tĂ©.

Concrùtement


L’intervenante suivante, Nathalie Boivin, professeure en science infirmiĂšre Ă  l’UniversitĂ© de Moncton (Canada) nous montra avec une belle Ă©loquence un grand nombre d’outils de promotion de la littĂ©ratie auxquels elle collabore. Dans sa province du Nouveau Brunswick, le dĂ©ficit de littĂ©ratie Ă©tait il n’y a pas si longtemps encore plus important que dans d’autres rĂ©gions du pays, atteignant 75% des gens ĂągĂ©s de 16 Ă  65 ans, ce qu’elle eut de la peine Ă  croire au dĂ©part, pensant ses pratiques plus efficaces que cela


Définition de la littératie en santé

«La connaissance, la motivation et les compĂ©tences d’une personne pour accĂ©der, Ă  l’information de santĂ©, la comprendre, l’évaluer et l’appliquer de façon Ă  porter des jugements et prendre des dĂ©cisions dans sa vie quotidienne concernant les soins de santĂ©, la prĂ©vention des maladies et la promotion de la santĂ©, pour conserver ou amĂ©liorer sa qualitĂ© de vie tout au long de son existence»

OMS, Health literacy. The solid facts. Health (2016)

Écouter les besoins des usagers, faire appel aux ‘trucs pour bien vivre’ qu’ils souhaitent partager, apprendre en famille par le jeu, «miser sur les atouts des gens plutĂŽt que leur taper tout le temps sur la tĂȘte avec des messages nĂ©gatifs», importance de messages universels, exploitation des radios locales mais aussi des technologies d’aujourd’hui, que d’idĂ©es partagĂ©es dans la bonne humeur avec l’auditoire


Du dĂ©bat proprement dit, nous retiendrons les propos mesurĂ©s et pertinents de Marleen Finoulst, rĂ©dactrice en chef du magazine BodyTalk et aussi cette intervention d’une travailleuse du CPAS de Schaerbeek, qui souligna combien les outils de littĂ©ratie d’une asbl comme Cultures & Santé peuvent rendre de services pour rĂ©duire cette fracture culturelle.

MĂȘme si on se rĂ©jouit toujours des bonnes pratiques d’Outre-Atlantique, le rappel que chez nous aussi il y a des ressources de grande qualitĂ© ponctuait joliment cette intĂ©ressante matinĂ©e.

Ressources présentées par Nathalie Boivin: www.alphabetismeensante.ca, www.discutonssante.ca et www.capsulessante.ca

Festival ImagéSanté 2016, le bilan

Le 19 mars dernier Ă  LiĂšge s’est dĂ©roulĂ©e au Cercle de Wallonie, sous la forme d’un dĂźner de gala rĂ©unissant prĂšs de 300 convives, la soirĂ©e de clĂŽture du festival ImagĂ©santĂ© 2016, placĂ©e sous le parrainage de l’acteur Christophe Lambert.

Le Grand Prix du festival ImagĂ©santĂ© 2016 a Ă©tĂ© attribuĂ© au film belge ‘La nef des fous’ de Patrick Lemy et Eric D’Agostino (2015), une oeuvre sensible et attachante mettant en lumiĂšre le parcours, l’impuissance et le dĂ©sespoir de personnes jugĂ©es irresponsables de leurs actes au moment des faits qui leur sont reprochĂ©s et envoyĂ©es en annexe psychiatrique derriĂšre les barreaux d’une prison, pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e. ‘La nef des fous’ nous plonge au cƓur de cellules oĂč l’humanitĂ© semble avoir Ă©tĂ© oubliĂ©e. En confiance, les dĂ©tenus se rĂ©vĂšlent et livrent leurs espoirs plus ou moins rĂ©alistes d’ĂȘtre libĂ©rĂ©s un jour


Pour le Prix des MutualitĂ©s, c’est ‘Ik ben Alice’ de Sander Burger (2014) qui a Ă©tĂ© primĂ©. Un film Ă©tonnant prĂ©sentant le robot Alice, mis au point pour rĂ©pondre aux demandes futures de soins aux personnes ĂągĂ©es, seules et souffrant de dĂ©mence
 Un robot peut-il Ă©tablir une vĂ©ritable relation et donc remplacer un ĂȘtre humain? Le rĂ©sultat de l’expĂ©rience est surprenant.

Le film ‘Que reste-t-il?’ de Felipe Sandoval (2015) a quant Ă  lui Ă©tĂ© primĂ© dans la catĂ©gorie Accompagnement de la personne ĂągĂ©e. Il raconte l’histoire de Tina et Claude, jeune couple heureux d’une maison de retraite. Ils vivent leur amour au grand jour mais ils sont une exception dans un environnement oĂč la solitude des corps et des esprits prĂ©domine. Que reste-t-il donc Ă  la fin de nos jours quand on est seul?

Le Prix de la SantĂ© Mentale et de la Province de LiĂšge a Ă©tĂ© remis Ă  ‘Un bateau ivre’ de Kritell Menez (2015), Ɠuvre d’une grande sensibilitĂ© sur un sujet tabou : comment libĂ©rer la parole de l’entourage des personnes alcooliques et comment les aider


Le Prix de la catĂ©gorie Bien-ĂȘtre a Ă©tĂ© remis au film ‘L’effet placebo’ d’Emmanuelle Sapin et Pascal Goblot (2014), qui se proposent de porter, par une enquĂȘte rigoureuse, un nouveau regard sur notre pouvoir d’auto-guĂ©rison, l’effet placebo Ă©tant de plus en plus souvent considĂ©rĂ© par la science comme une vĂ©ritable option thĂ©rapeutique.

Le Jury Environnement et Alimentation a choisi de rĂ©compenser ‘DamNation’ de Ben Knight et Travis Rummerl (2014), un documentaire qui, avec ses dĂ©couvertes inattendues, invite Ă  parcourir les riviĂšres et les paysages altĂ©rĂ©s par les barrages, tout en montrant la mĂ©tamorphose des valeurs, de la volontĂ© de conquĂȘte de la nature Ă  la prise de conscience que l’ĂȘtre  humain en fait partie intĂ©grante.

Les noms de tous les Prix et Coups de Coeur du festival, ainsi que celui de tous les films en compétition sont publiés sur le site du festival, www.imagesante.be.

ImagéSanté 2016, en bref

  • Plus de 100 films en compĂ©tition
  • 50 opĂ©rations chirurgicales filmĂ©es en direct
  • 10 jurys composĂ©s de spĂ©cialistes internationaux et d’acteurs locaux du monde de la santĂ©
  • 130 ateliers ayant rĂ©uni 4200 Ă©lĂšves
  • plus de 2500 personnes aux soirĂ©es thĂ©matiques
  • 130 000 connexions dans 60 pays sur la Web TV du salon
  • 6 Ă©missions TV
  • 1 jogging de 400 participants
  • plus de 10 000 participants Ă  l’ensemble des activitĂ©s au cƓur du Festival aux Amphis de MĂ©decine du CHU, au ciné Le SauveniĂšre au coeur de la ville de LiĂšge et sur les divers lieux dĂ©centralisĂ©s du festival.

Tous les indicateurs sont en croissance, témoignant de la vitalité du festival qui au gré de ses éditions, non seulement maintient son cap mais aussi innove et affirme sa notoriété internationale.

Les principaux films primĂ©s sont disponibles sur le site http://www.fr.universcine.be/corner/imagesante ou plus simplement via le site www.imagesante.be, tandis que, comme Ă  son habitude, le festival organisera diverses soirĂ©es thĂ©matiques pour prĂ©senter les principales Ɠuvres primĂ©es.

ImagĂ©santĂ©, un festival en pleine forme, qui vous donne d’ores et dĂ©jĂ  rendez-vous pour sa prochaine Ă©dition, avec encore quelques innovations, du 19 au 24 mars 2018.

La vie c’est trop mortel

Description

Matériel

Guide pédagogique, de 59 pages (PDF).

Concept

Pour familiariser les adolescents au thĂšme de la mort et ainsi leur apporter des compĂ©tences qui les aideront Ă  faire face aux deuils qu’ils vivront inĂ©vitablement au cours de leur vie, les associations de soins palliatifs ont choisi de donner au monde scolaire la possibilitĂ© d’amorcer avec les adolescents une rĂ©flexion sur ce sujet dĂ©licat.

Fruit d’un travail interdisciplinaire, cet outil donne des repĂšres aux enseignants des Ă©tudiants du troisiĂšme degrĂ© de l’enseignement secondaire pour crĂ©er un temps de rĂ©flexion sur la mort dans un espace commun de rencontres.

Objectifs

  • Prendre du recul par rapport Ă  ce qui arrive ou peut arriver (en situation de crise ou en dehors).
  • Soutenir l’esprit critique afin de mieux se situer dans ses conceptions subjectives et aller Ă  la rencontre de celles des autres avec ouverture et respect.
  • Stimuler la rĂ©flexivitĂ© en groupe, pour favoriser le bien vivre ensemble.

Conseils d’utilisation

Les repĂšres sont proposĂ©s en quatre parties et un rĂ©sumĂ© est Ă©pinglĂ© au dĂ©but de chaque chapitre : repĂšres psychologiques, repĂšres culturels, repĂšres lĂ©gislatifs et repĂšres pĂ©dagogiques.Dans les repĂšres pĂ©dagogiques, des fiches dĂ©crivent des activitĂ©s Ă  organiser en classe. Vous trouverez d’autres activitĂ©s pĂ©dagogiques sur le site www.soinspalliatifs.be.

Une bibliographie ainsi qu’une liste d’associations et des ressources documentaires sont fournies en fin de dossier.

Bon Ă  savoir

Cet outil a été réalisé par la Fédération Wallonne des Soins Palliatifs (FWSP) et la participation des plateformes de son territoire, avec le soutien de la Wallonie et de la Province de LiÚge.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: Plate-forme des Soins Palliatifs en Province de LiĂšge asbl, Bd de l’Ourthe 10-12, 4032 ChĂȘnĂ©e. TĂ©l.:+32 (0)4 342 35 12. Courriel: liege@palliatifs.be. Internet: http://www.soinspalliatifs.be/

Dans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de LiĂšge, Verviers, Huy-Waremme, Mons-Soignies, Namur, du Brabant wallon, du Hainaut occidental, de la province de Luxembourg, ainsi qu’à Cultures&SantĂ© et au Centre de ressources documentaires provincial de Namur.

L’avis de PIPSa (www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPSa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2015.

Appréciation globale

Ce dossier pédagogique fournit une matiÚre étoffée, diversifiée, pertinente et formatrice pour le lecteur.

Il permet de parler de la mort, Ă  partir des reprĂ©sentations de celle-ci, dans une vision naturelle/normale (vieillesse, accident, maladie
) comme faisant partie de la vie. On y trouve beaucoup de prĂ©cautions et de dĂ©licatesse, Ă  la fois dans la façon de voir la mort et dans les recommandations pour la mise en place de l’outil. Ainsi, il Ă©vite prudemment d’engager le dĂ©bat sur l’attractivitĂ© de la mort pour les adolescents et sur leurs prises de risques.

Les pistes pĂ©dagogiques, adaptĂ©es aux rythmes, temps et objectifs scolaires, sont simples Ă  mettre en place, variĂ©es, attractives et adaptĂ©es au monde enseignant. Elles s’utiliseront en prĂ©vention, hors situation de crise.

Les supports renseignés nécessaires aux différentes activités ne sont pas fournis (vidéos, chansons, photo-expression
), mais sont soit disponibles en téléchargement gratuit, soit accessibles via des centres de doc.

Objectifs

  • S’interroger sur la mort.
  • Donner des repĂšres aux enseignants pour aborder le thĂšme et ouvrir le dĂ©bat.

Public cible

16-20 ans.

Utilisation conseillée

  • Pour les formations des aides-soignantes.
  • En tandem avec le relais PSE/PMS.
  • Le tableau comparatif des cultures et rites funĂ©raires offre une porte d’accĂšs originale pour un projet multiculturel.
  • En cas d’impression du dossier pĂ©dagogique, veillez Ă  bien calibrer votre imprimante pour obtenir une dimension de page lisible.

Le Service Prévention Tabac du FARES renforce sa présence en Wallonie

Le FARES (Fonds des Affections Respiratoires asbl) est une association sans but lucratif qui se consacre Ă  la prĂ©vention du tabagisme, Ă  la lutte contre la tuberculose et Ă  l’information sur d’autres affections respiratoires chroniques. Si elle est prĂ©sente partout en Belgique francophone depuis de nombreuses annĂ©es avec ses UnitĂ©s de secteur pour la tuberculose, le Service PrĂ©vention Tabac quant Ă  lui ne disposait que d’une petite Ă©quipe bruxelloise trĂšs active. RĂ©cemment, celle-ci s’est vue renforcĂ©e de deux chargĂ©s de projets engagĂ©s pour mettre sur pied une nouvelle antenne wallonne, situĂ©e Ă  Namur. Éducation SantĂ© a rencontrĂ© CĂ©dric Migard, l’un des deux nouveaux engagĂ©s de l’antenne wallonne, pour en savoir plus


Éducation SantĂ© : Vous avez rĂ©cemment Ă©tĂ© engagĂ© pour dĂ©velopper l’antenne wallonne du Service PrĂ©vention Tabac du FARES. Quels sont les enjeux de cette nouvelle implantation ?

CĂ©dric Migard, chargĂ© de projets : Cela fait de nombreuses annĂ©es que le Service PrĂ©vention Tabac du FARES est actif sur le territoire wallon, notamment en tant que coordinateur du Plan wallon sans tabac. Cependant, au vu de la rĂ©cente rĂ©forme institutionnelle et du transfert des compĂ©tences santĂ©, il est apparu important d’y renforcer sa prĂ©sence par la mise en place, en juin dernier, d’une nouvelle antenne, situĂ©e Ă  Namur, au cƓur de la rĂ©gion. L’objectif est bien sĂ»r de renforcer l’ancrage du service en Wallonie et, Ă  terme, de pouvoir rĂ©pondre plus efficacement aux besoins des acteurs des secteurs de la santĂ©, du social et de l’éducation Ɠuvrant sur ce territoire.

ES : Quels types d’activitĂ©s l’antenne namuroise dĂ©veloppe-t-elle ?

CM : La prĂ©sence de deux chargĂ©s de projets en RĂ©gion wallonne permet de contribuer au dĂ©veloppement des activitĂ©s du service et Ă  la crĂ©ation de nouveaux partenariats locaux. ConcrĂštement, nous rĂ©pondons aux interpellations des acteurs de terrain en matiĂšre d’animations, d’accompagnements de projets, de concertation, etc. RĂ©cemment, par exemple, nous avons reçu une demande Ă©manant d’un internat namurois, lequel souhaitait rĂ©aliser un travail de fond sur la problĂ©matique du tabagisme avec les 230 jeunes qui y sĂ©journent. Nous avons imaginĂ© un programme phasĂ© sur six mois et permettant aux jeunes d’ĂȘtre eux-mĂȘmes acteurs de la dĂ©marche de prĂ©vention en matiĂšre de tabagisme au travers d’un projet crĂ©atif, ludique et didactique.

Pour ce qui est des dĂ©marches de sensibilisation auprĂšs du grand public, nous avons tenu un stand aux FĂȘtes de Wallonie Ă  Namur et au Salon des 1001 familles Ă  Marche-en-Famenne ou encore participĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement Ă  Louvain-la-Neuve, en lien avec la santĂ© dentaire, dans le cadre d’une collaboration avec Partenamut et la SociĂ©tĂ© de MĂ©decine Dentaire. Les activitĂ©s et les sollicitations ne manquent pas au sud du pays !

Par ailleurs, nous continuons Ă  renforcer notre ancrage au sein des secteurs de la santĂ© mentale et de la psychiatrie. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, nous tentons d’atteindre par divers biais les publics fragilisĂ©s, et ce en ayant comme impĂ©ratif la promotion de l’égalitĂ© des chances en matiĂšre de gestion du tabagisme.Nous menons Ă©galement des travaux de recherche, de sensibilisation et d’information que nous diffusons sous la forme d’articles. Nous avons sorti un papier sur la cigarette Ă©lectronique, sujet hautement d’actualitĂ© au regard de la prochaine directive europĂ©enne et du dernier avis du Conseil SupĂ©rieur de la SantĂ©. C’est aussi un sujet polĂ©mique qui se trouve Ă  mon sens au centre de vrais enjeux en termes de santĂ© publique. Plus rĂ©cemment, nous avons travaillĂ© Ă  l’écriture d’un article d’information ayant pour objectif de proposer quelques clefs aux parents et grands-parents qui dĂ©sirent aborder la question du tabagisme avec leurs enfants/petits-enfants.

Il y a aussi de nouvelles perspectives qui voient le jour. Nous sommes en train d’Ɠuvrer Ă  l’élaboration de projets avec des acteurs de la promotion de la santĂ© et du secteur assuĂ©tudes afin de partager nos expĂ©riences et de renforcer les liens et la dynamique partenariale. Nous vous en reparlerons certainement trĂšs bientĂŽt


Enfin, je dirais que notre présence sur le terrain permet au FARES de participer plus activement aux concertations, réseaux et groupes de travail dans la région, notamment au sein de la Fedito wallonne ou de la Plateforme wallonne de promotion de la santé. Un effort de communication est en tout cas fait en ce sens.

ES : Des collaborations entre l’équipe de Bruxelles et celle de Namur sont-elles toutefois possibles ?

CM : Oui, il est trĂšs frĂ©quent que nous collaborions, ne fĂ»t-ce que pour la rĂ©flexion de fond sur les projets que nous accompagnons. Ma collĂšgue et moi, nous nous rendons Ă  Bruxelles pour Ă©changer avec nos collĂšgues et profiter de leur expĂ©rience. Ensuite, nous rencontrons, parfois sans eux, les structures que nous accompagnons et travaillons Ă  faire vivre le projet dans notre rĂ©gion. Nous sommes en contact permanent avec l’équipe de Bruxelles. En outre, un travail de communication assez consĂ©quent sur les missions et activitĂ©s du service est en cours et, pour ce faire, une vĂ©ritable synergie avec l’équipe bruxelloise est nĂ©cessaire.

ES : De quel travail de communication s’agit-il ?

CM : Quand nous avons Ă©tĂ© engagĂ©s, nous Ă©prouvions beaucoup de difficultĂ©s Ă  cerner les missions du service, tant son champ d’action est large et variĂ©. Nous ne voyions pas trĂšs bien comment communiquer vers l’extĂ©rieur sur ses actions, sans pouvoir nous-mĂȘmes les dĂ©crire. Nous avons donc dĂ©cidĂ© tous ensemble de rĂ©aliser un support de prĂ©sentation du service qui serait destinĂ© Ă  la fois au travail de mise en valeur de la nouvelle antenne et Ă  la diffusion d’informations claires sur nos activitĂ©s lors des Ă©vĂ©nements et actions auxquels nous prenons part.

Ce support reprend l’offre complĂšte du Service PrĂ©vention Tabac du FARES, ses missions, ses projets et formations, les rĂ©seaux auxquels il est associĂ© et les coordinations qu’il assure. Un focus particulier est Ă©galement mis sur les actions de promotion de la santĂ© menĂ©es en son sein. Cet outil a demandĂ© une implication active de l’ensemble de l’équipe wallonne et bruxelloise. En effet, un travail particulier de mise en commun des projets du service et un recentrage sur les missions de base de celui-ci a Ă©tĂ© nĂ©cessaire.

Ce document a Ă©tĂ© diffusĂ© via un mailing au contenu personnalisĂ© adressĂ© aux acteurs institutionnels et relais de l’éducation, du social et de la santĂ© en Wallonie. Dans la mĂȘme optique, une adaptation de la partie ‘Tabac’ du site internet du FARES a Ă©tĂ© effectuĂ©e, afin de mettre en cohĂ©rence les diffĂ©rents supports de communication. Plus concrĂštement, il s’agit de structurer de maniĂšre similaire le site internet et le dĂ©pliant de prĂ©sentation, dans un souci de transparence et de clartĂ© vis-Ă -vis du public.

Nous espĂ©rons que tout ce travail permettra Ă  notre public de mieux cerner la large palette d’activitĂ©s que nous pouvons proposer.

Les activités du Service Prévention Tabac du FARES

  • L’appui aux professionnels-relais dans les secteurs de l’éducation, de la santĂ© et du social dans une perspective de promotion de la santĂ©. Le Service PrĂ©vention Tabac propose aux professionnels-relais des modules de formation/sensibilisation ainsi que des animations ou un soutien dans la mise en place de projets relatifs Ă  la prĂ©vention du tabagisme auprĂšs des jeunes, des familles, des futurs et jeunes parents, des publics fragilisĂ©s, etc. Il a aussi choisi d’aborder la question du tabagisme et de la gestion du poids en Ă©ditant un journal de bord (Ă©galement disponible en ligneNote bas de page) destinĂ© Ă  accompagner dans leur projet d’arrĂȘt les personnes fumeuses soucieuses de leur Ă©quilibre pondĂ©ral et de leur prise de poids. Par ailleurs, une formation est dĂ©diĂ©e aux diĂ©tĂ©ticiens et futurs diĂ©tĂ©ticiens.
  • Le dĂ©veloppement de savoirs et compĂ©tences en matiĂšre de gestion du tabagisme par les formations continuĂ©es Ă  l’entretien motivationnel et en tabacologie Ă  destination des intervenants du secteur de la santĂ©. Le Service PrĂ©vention Tabac propose notamment d’informer, de sensibiliser et de former les intervenants du secteur psychiatrique et de la santĂ© mentale, y inclus les Ă©quipes 107, par rapport au tabagisme de leurs patients. Ainsi, le service a dĂ©veloppĂ© une plateforme d’e-learningNote bas de page consacrĂ©e Ă  la gestion du tabagisme.
  • L’orientation des fumeurs qui le souhaitent vers les structures de prise en charge dont il assure la coordination: Centres d’aide aux Fumeurs et rĂ©seau de tabacologues.
  • La gestion du tabagisme/sensibilisation de publics dans divers lieux de vie: depuis plusieurs annĂ©es, le service a dĂ©veloppĂ© une vaste campagneNote bas de page de sensibilisation auprĂšs du grand public visant Ă  promouvoir l’information relative au remboursement des consultations de tabacologie et aux diffĂ©rentes alternatives d’accompagnement des fumeurs. Cette campagne se traduit par divers dĂ©pliants, outils et supports promotionnels, par des sĂ©ances de sensibilisation et des groupes de parole. Par ailleurs, des supports et outils ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s afin de sensibiliser spĂ©cifiquement futurs et jeunes parents aux risques du tabagisme passif.
  • La coordination de diffĂ©rents rĂ©seaux : HĂŽpitaux sans tabac, Plan wallon sans tabac, etc.
  • L’appui documentaire en tabacologie et prĂ©vention du tabagisme via son centre de documentation, l’édition de dĂ©pliants d’information, de publications, d’articles spĂ©cialisĂ©s, etc.

«ArrĂȘter de fumer, rĂ©duire sa consommation, c’est possible pour tous!». Voir aussi www.aideauxfumeurs.be

Activité physique et longévité

«Lo màs importante es vivir» (Federico Garcia Lorca)

FondĂ© sur une revue de la littĂ©rature cet article a pour objectif de souligner le rapport entre l’activitĂ© physique au sens le plus large comme habitude de vie et la longĂ©vitĂ©. Il existe dans le monde quelques endroits privilĂ©giĂ©s appelĂ©s Blue Zones oĂč les habitudes de vie, dont l’activitĂ© physique, conduisent Ă  produire de robustes centenaires. Dans ces rĂ©gions, l’activitĂ© modĂ©rĂ©e et parfois plus intense est une pratique rĂ©guliĂšre, gage de bonne santĂ©.

Ces observations sont croisĂ©es avec des Ă©tudes d’intervention ou des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques qui indiquent que l’activitĂ© physique rĂ©duit l’apparition des maladies chroniques tant physiques que mentales et est un facteur de longĂ©vitĂ©. Une combinaison d’activitĂ©s physiques, mentales et sociales, si possible Ă  l’extĂ©rieur, est Ă  encourager pour assurer un vieillissement optimal Ă  l’instar des observations faites auprĂšs des centenaires des Blue Zones.

Introduction

On peut espĂ©rer que l’évolution des sociĂ©tĂ©s au niveau mondial tende Ă  amĂ©liorer globalement la santĂ© dans toutes ses composantes et par lĂ  la longĂ©vitĂ©. La santĂ© pour tous pour l’an 2000 Ă©tait d’ailleurs le mot d’ordre de l’OMS il n’y a pas si longtemps.

C’est une constante Ă  toutes les Ă©poques. L’homme a cherchĂ© Ă  se libĂ©rer des consĂ©quences inĂ©luctables du vieillissement en essayant de dĂ©couvrir les clĂ©s qui lui permettraient de reculer les frontiĂšres de la sĂ©nescence voire de s’en affranchir.

Sur un vase grec de la pĂ©riode classique un homme fait ses ablutions Ă  une fontaine dont l’eau est supposĂ©e le rĂ©gĂ©nĂ©rer ou l’empĂȘcher de vieillir.

Une publicitĂ© rĂ©cente pour une eau minĂ©rale bien connue se sert des mĂȘmes symboles. La consommation de cette eau est censĂ©e faire rajeunir.

La mĂ©decine contemporaine n’y Ă©chappe pas et continue Ă  cultiver le fantasme de la jeunesse Ă©ternelle ou de l’immortalitĂ©.

On sait grĂące Ă  Lalonde (1974) qu’il y a quatre dĂ©terminants principaux Ă  la santĂ©: les habitudes de vie (lifestyles), les facteurs d’environnement, les facteurs biologiques et le systĂšme de santĂ©. Dever (1975) a calculĂ© un pourcentage pour chacun de ces facteurs : les habitudes de vie interviennent pour 43%, l’environnement 19%, les facteurs biologiques 27% et le systĂšme de santĂ© pour un modeste 11%.

La prĂ©vention primaire est donc essentielle et pourtant elle reste un parent pauvre; par exemple en France les dĂ©penses annuelles relatives Ă  la prĂ©vention sont estimĂ©es entre 2,3 Ă  6,4 % des dĂ©penses globales (Chambaud, 2008). Or, comme le souligne le gĂ©nĂ©ticien Axel Kahn (2015), «(…) il y a Ă©normĂ©ment d’élĂ©ments fondamentaux qui font une vie humaine qui ne sont pas inscrits dans nos gĂšnes (…) aujourd’hui, une grande partie des dĂ©terminants d’une maladie, c’est le style de vie et les comportements Ă  risque».

C’est dans les gùnes ?

La prĂ©vention primaire englobe un ensemble d’élĂ©ments non-mĂ©dicaux, principalement socioĂ©conomiques, culturels, Ă©cologiques, politiques; elle n’est pas Ă©troitement liĂ©e Ă  l’industrie mĂ©dico-pharmaceutique, par consĂ©quent elle ne gĂ©nĂšre pas ou trĂšs peu de business; elle est globale et sa complexitĂ© n’entre pas dans les modĂšles Ă  causalitĂ© linĂ©aire classique en vogue dans le modĂšle mĂ©dical traditionnel.

Par ailleurs, les mesures de prévention primaire impliquent trÚs souvent une profonde remise en cause des comportements et des modÚles socio-économiques et culturels dominants.

L’esprit humain cherche bien souvent Ă  rĂ©pondre aux questions qui se posent par un raisonnement oĂč la cause prĂ©cĂšde l’effet. Ce raisonnement cartĂ©sien est pertinent pour Ă©tablir des relations entre des phĂ©nomĂšnes simples mais se rĂ©vĂšle inadĂ©quat pour comprendre des phĂ©nomĂšnes complexes comme les causes de la longĂ©vitĂ© humaine. Il est tentant de rechercher comme l’on fait les anciens une cause unique Ă  l’allongement de la vie Ă  travers le mythe de la fontaine de jouvence. Mais la longĂ©vitĂ© humaine rĂ©sulte de facteurs multiples et intriquĂ©s. Le sens commun tend habituellement Ă  donner Ă  la gĂ©nĂ©tique une part dominante. Pourtant Gierman et al. (2014) ont analysĂ© le sĂ©quençage du gĂ©nome de 17 hypercentenaires et n’ont trouvĂ© aucune caractĂ©ristique gĂ©nĂ©tique particuliĂšre dans cet Ă©chantillon qui pourrait expliquer leur longĂ©vitĂ© extrĂȘme alors que cette Ă©tude a dĂ©tectĂ© que deux des sujets, ĂągĂ©s de 110 ans, Ă©taient porteurs d’une mutation pathogĂšne !

Fort heureusement donc, l’ĂȘtre humain n’est pas dĂ©terminĂ© essentiellement par ses gĂšnes comme les plus rĂ©cents travaux en Ă©pigĂ©nĂ©tique le montrent. Les habitudes de vie, dont l’activitĂ©, modulent l’expression des gĂšnes en activant une enzyme, ce qui allonge les tĂ©lomĂšres qui ont pour fonction de protĂ©ger le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique. Le raccourcissement des tĂ©lomĂšres mĂšne Ă  la sĂ©nescence, l’apoptose ou Ă  la transformation cellulaire oncogĂ©nique (Ornish, 2008; Cassidy et al.2010, Sun et al., 2012). Shamas (2011) citant d’autres travaux, souligne que les athlĂštes possĂšdent des leucocytes avec un haut de degrĂ© d’activitĂ© de tĂ©lomĂ©rase et une rĂ©duction rĂ©duite de leurs tĂ©lomĂšres comparĂ©s Ă  des sujets non-athlĂštes.

La thĂ©orie Ă©volutionniste du vieillissement corrobore cette maniĂšre d’envisager le vieillissement. Austad (1993) a Ă©tudiĂ© deux populations d’opossums (Didelphis virginiana) sĂ©parĂ©es depuis quatre mille ans. Les uns vivent sur le continent dans l’État de GĂ©orgie et les autres sur l’üle de Sapelo. L’environnement de l’üle ne comporte aucun prĂ©dateur Ă  l’inverse de l’environnement de la terre ferme. Les opossums insulaires ont une longĂ©vitĂ© en moyenne 25% supĂ©rieure; leur longĂ©vitĂ© maximale est augmentĂ©e de 50% avec un vieillissement physiologique moindre et une progĂ©niture moins nombreuse que chez les congĂ©nĂšres continentaux.

Manifestement, un environnement plus favorable influence la longĂ©vitĂ© de ces petits marsupiaux amĂ©ricains. Le mĂȘme constat peut ĂȘtre fait chez les animaux de compagnie qui vivent beaucoup plus longtemps dans un environnement humain protĂ©gĂ© que dans la nature (Swynghedauw, 2009).

Il est rĂ©confortant de savoir que nous pouvons bĂ©nĂ©ficier d’un espace de libertĂ© et d’autonomie en adoptant des comportements favorables Ă  la santĂ©. C’est dans ce contexte que se soucier d’ĂȘtre actif et le rester est un impĂ©ratif de santĂ© et de longĂ©vitĂ©.

ll n’est pas nĂ©cessairement paradoxal de vouloir isoler un facteur responsable, en partie, de la longĂ©vitĂ©. C’est pour mieux l’identifier et en connaĂźtre l’impact sur l’allongement de la vie. Parmi les facteurs comportementaux, l’activitĂ©, au sens le plus large ne serait-elle pas un facteur crucial au maintien de la santĂ© et de la longĂ©vitĂ© ?

De par le monde, des hommes et surtout des femmes vivent Ă  un Ăąge avancĂ© et, pour certains d’entre eux, en assez bonne santĂ©. Les observations faites par les biodĂ©mographes montrent une augmentation significative de personnes centenaires et supercentenaires (plus de 110 ans) dans le monde. Cette augmentation est de 8% par an dans les pays occidentaux alors que la population du monde croĂźt de 1% par an (Ventiler et al. 2012).

L’espĂ©rance de vie n’est pas tout

«L’ñge de la conquĂȘte de l’étendue de la vie» (Vaupel, 2001) est apparu entre 1950 et 1960 dans les pays dĂ©veloppĂ©s et se traduit par un nombre toujours plus important de personnes qui atteignent un Ăąge respectable.

Les Français se targuent d’avoir une des plus longue espĂ©rance de vie Ă  la naissance au monde. En effet, l’espĂ©rance de vie en France selon INSEE est de 85,5 pour les femmes et de 79,3 pour les hommes mais quelle rĂ©alitĂ© se cache derriĂšre les chiffres ? Comme le fait remarquer RĂ©gis Aubry (2015), Chef du service des soins palliatifs du C.H.U. de Besançon, «plus notre mĂ©decine progresse et nous permet de devenir vieux, plus on fabrique de la dĂ©pendance». L’espĂ©rance de vie en bonne santĂ© ou espĂ©rance de vie sans incapacitĂ© (EVSI) en France en 2012 (INSEE) est de 63,8 pour les femmes et de 62,6 pour les hommes alors qu’elle est de 69,2 pour les femmes et de 71,7 pour les hommes en SuĂšde (2010) ce qui place la France en 10e position


Ce n’est pas le nombre croissant de personnes ĂągĂ©es qui est remarquable, c’est aussi qu’une petite partie d’entre elles est capable de vivre trĂšs longtemps en bonne santĂ© et de vaquer Ă  ses occupations !

Ce sont ces personnes qui nous intĂ©ressent ici. Les centenaires vivent dans des conditions variĂ©es. On trouve des personnes trĂšs fragiles avec des polypathologies et d’autres sans maladies particuliĂšres ni troubles cognitifs.

Selon l’Italian Multicentric Study on Centenarians (IMUSCE), les centenaires peuvent ĂȘtre classĂ©s en trois groupes selon leur statut psychologique, physiologique et leur autonomie. Dans le groupe A qui comprend 20% des centenaires on rencontre des personnes en bonne santĂ©; le groupe B qui reprĂ©sente 34% d’entre eux ont un statut intermĂ©diaire alors que le groupe C soit 46,6% souffre d’une mauvaise santĂ© (Vacante et al. 2012).

En Ă©tant optimiste on peut dire, Ă  partir de ces chiffres, que plus de la moitiĂ© des centenaires dispose d’une relative bonne santĂ©.

DĂ©tenir les clĂ©s pour ralentir les effets dĂ©lĂ©tĂšres du vieillissement reste une prĂ©occupation majeure. Les principales habitudes de vie concernĂ©es sont l’arrĂȘt du tabac, la gestion adĂ©quate du stress, une alimentation de type mĂ©diterranĂ©en de haute valeur biologique mais de basse valeur calorique, bien dormir et pratiquer rĂ©guliĂšrement une activitĂ© physique au sens le plus large sans oublier les activitĂ©s sociales.

Alors que pour Swynghedauw (2009) les seuls traitements validĂ©s pour freiner les effets inĂ©luctables du vieillissement sont l’exercice physique rĂ©gulier et une alimentation lĂ©gĂšre pauvre en lipides saturĂ©s et en sel, il ressort des observations de centenaires et d’hypercentenaires dans plusieurs rĂ©gions du monde – les fameuses Blue Zones – qu’un ensemble d’habitudes de vie assez semblables est propice Ă  la santĂ© et Ă  la longĂ©vitĂ©.

Ces rĂ©gions ont Ă©tĂ© baptisĂ©es ainsi parce que Michel Poulain, un dĂ©mographe belge, a initialement tracĂ© en bleu sur des cartes les zones oĂč cette population de personnes trĂšs ĂągĂ©es Ă©tait la plus reprĂ©sentĂ©e. On trouve dans ces endroits du monde une concentration inhabituelle de centenaires et au-delĂ  et ce qui frappe c’est bien sĂ»r leur grand Ăąge mais aussi leurs capacitĂ©s Ă  conserver trĂšs longtemps un bon niveau d’indĂ©pendance et d’autonomie (Poulain et al. 2004).

Ces personnes vivent en Sardaigne dans la province de Nuoro, dans l’ile d’Ikarie en GrĂšce, dans l’archipel de Ryukyu (Okinawa) au Japon, dans la presqu’üle de Nicoya au Costa-Rica et dans la ville de Loma-Linda en Californie.L’üle grecque d’Ikarie a mĂȘme Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par le New York Times en 2012 comme «l’üle oĂč les gens oublient de mourir».

Dans ces Blue Zones, ces personnes ĂągĂ©es et trĂšs ĂągĂ©es ont en commun la pratique d’une activitĂ© rĂ©guliĂšre modĂ©rĂ©e Ă  intense tout au long de leur vie, un rĂ©gime alimentaire Ă  dominante vĂ©gĂ©tale ainsi qu’une vie familiale et communautaire riche. Il faut noter que, mis Ă  part la ville de Loma-Linda, ces endroits sont trĂšs peu mĂ©dicalisĂ©s et leurs habitants ont pour l’essentiel des habitudes de vie Ă©loignĂ©es du mode de vie occidental habituel. En outre ils bĂ©nĂ©ficient aussi d’ une qualitĂ© d’environnement particuliĂšre : climat mĂ©diterranĂ©en ou tropical dans un environnement non polluĂ© (Buettner, 2012).

Activité physique, santé, longévité

L’exercice physique et l’activitĂ© physique bien que trĂšs proches ne rĂ©pondent pas aux mĂȘmes dĂ©finitions.

On dĂ©finit l’activitĂ© physique comme n’importe quel mouvement physique produit par les muscles squelettiques qui aboutissent Ă  des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques. L’activitĂ© physique concerne les mouvements produits dans le domaine professionnel, les activitĂ©s de loisir, les activitĂ©s instrumentales de la vie quotidienne, les activitĂ©s quotidiennes et les activitĂ©s sexuelles. Quelques rares mouvements sont Ă©galement prĂ©sents au cours des activitĂ©s de repos (sommeil, rĂȘveries, mĂ©ditation, relaxation).

L’exercice physique est un sous-ensemble de l’activitĂ© physique. L’exercice est planifiĂ©, structurĂ©, rĂ©pĂ©tĂ© et a pour objectif l’entretien ou l’amĂ©lioration de la forme physique (Caspersen et al.1985).

L’activitĂ© physique rĂ©guliĂšre rĂ©duit les risques majeurs de mortalitĂ© : hypertension, dyslipidĂ©mie, diabĂšte de type 2, maladie coronarienne, AVC, cancer dans une proportion de 30 Ă  35 % et aussi pour toutes causes de mortalitĂ© par rapport Ă  des individus inactifs (Reimers et al. 2012).Etre actif et le rester tout au long de l’existence est associĂ© Ă  une plus longue espĂ©rance de vie. Ne pas fumer, avoir un poids normal, disposer d’une bonne condition physique, manger sainement, consommer l’alcool avec modĂ©ration procure 14 ans de vie supplĂ©mentaire par rapport Ă  des sujets qui ne respectent pas ces habitudes de vie (Khaw et al. 2008).

Dans une Ă©tude de cohorte finlandaise des jumeaux ont Ă©tĂ© suivis et classĂ©s en individus pratiquant peu l’activitĂ© physique (sĂ©dentaires) et individus physiquement actifs. Les conclusions de cette Ă©tude suggĂšrent que l’activitĂ© physique est associĂ©e Ă  une rĂ©duction de 44% de la mortalitĂ© indĂ©pendamment de facteurs gĂ©nĂ©tiques ou confondants (Kokkinos et al. 2011).

O’keefe et al. (2011) Ă©mettent une hypothĂšse intĂ©ressante en partant du constat suivant : 84.000 gĂ©nĂ©rations nous sĂ©parent de l’apparition du genre homo. Les premiers hommes qui Ă©taient des chasseurs-cueilleurs avaient une activitĂ© physique importante rendue nĂ©cessaire pour chasser, pĂȘcher, rechercher de la nourriture, se confronter aux prĂ©dateurs, construire des abris etc. Leur gĂ©nome Ă©tait adaptĂ© Ă  l’intensitĂ© de cette activitĂ©.

On considĂšre que l’apparition de l’agriculture apparue il y a seulement 350 gĂ©nĂ©rations a provoquĂ© une modification spectaculaire des comportements moteurs fortement accentuĂ©e par la rĂ©volution industrielle (7 gĂ©nĂ©rations) et l’ñge numĂ©rique (2 gĂ©nĂ©rations). Ces changements, particuliĂšrement les derniers, ont rĂ©duit l’activitĂ© physique jusqu’à l’éliminer presque complĂštement alors que notre gĂ©nome avait mis des dizaines de milliers d’annĂ©es Ă  s’adapter.

Le profond Ă©cart entre les exigences du gĂ©nome et l’activitĂ© physique contemporaine pourrait expliquer l’apparition des maladies chroniques (il en est de mĂȘme par ailleurs de nos comportements alimentaires). Ces mĂȘmes auteurs en concluent qu’il serait bon de repenser l’activitĂ© physique d’aujourd’hui Ă  la lumiĂšre de cette hypothĂšse. Ils recommandent une variĂ©tĂ© d’activitĂ©s physiques lĂ©gĂšres et modĂ©rĂ©es quotidiennes comme la marche (environ 5 km/jour) avec une dĂ©pense Ă©nergĂ©tique de 3.349 Ă  5024 kJ ce qui est environ 5 fois plus que ce qu’un sĂ©dentaire contemporain peut dĂ©penser. À cela s’ajoutent deux fois par semaine des activitĂ©s plus intenses avec port de charges.

L’activitĂ© physique devrait idĂ©alement ĂȘtre pratiquĂ©e Ă  l’extĂ©rieur en petit groupe pour bĂ©nĂ©ficier des Ă©changes humains, de la lumiĂšre naturelle, des effets du soleil sur la peau (production de vitamine D) et si possible de la nature. L’activitĂ© sexuelle n’est pas oubliĂ©e : une demi-heure d’activitĂ© sexuelle une ou deux fois par semaine est comparable en dĂ©pense Ă©nergĂ©tique Ă  une marche d’environ 3 km sans compter les rĂ©percussions favorables Ă  la fois hormonales (testostĂ©rone et prolactine) et psychologiques !

Ces activitĂ©s sont entrecoupĂ©es de moments de rĂ©jouissances collectives oĂč la danse est prĂ©sente et de pĂ©riodes d’activitĂ©s de repos (sommeil, relaxation, mĂ©ditation).

Il est frappant de constater que ces recommandations correspondent d’assez prùs aux observations des comportements faites auprùs des centenaires et des hypercentenaires dans les Blue Zones.

Vive le mouvement

Pour ĂȘtre protectrice l’activitĂ© physique doit ĂȘtre modĂ©rĂ©e durant 2 heures et demie par semaine et intense durant 1 heure quart par semaine.

Une activité physique est considérée comme modérée si on est capable de parler mais pas de chanter; elle est intense si on peut dire quelques mots sans avoir le souffle coupé.

L’activitĂ© physique participe au maintien du poids, renforce les os, les muscles, les articulations et le bien-ĂȘtre et agit dans la prĂ©vention de certains cancers (colorectal, sein, endomĂštre, poumons, prostate).

Une activitĂ© physique comme la marche rapide 75 min/semaine offre un gain de 1,8 an d’espĂ©rance de vie aprĂšs 40 ans comparĂ© Ă  une absence d’activitĂ©. Des gains d’espĂ©rance de vie allant jusqu’à 4,2 ans sont obtenus grĂące Ă  des activitĂ©s plus intenses (450 min/semaine de marche rapide) (Moore et al. 2012).

L’étude d’Ikarie a rĂ©vĂ©lĂ© que la population ĂągĂ©e de cette Ăźle oĂč la longĂ©vitĂ© est exceptionnelle montre une prĂ©valence Ă©levĂ©e de facteurs de risques cardiovasculaires mais que l’activitĂ© quotidienne rĂ©guliĂšre sur cette Ăźle montagneuse protĂšge des maladies cardiovasculaires, de l’obĂ©sitĂ©, de l’hypertension et du diabĂšte de type 2. Elle a des effets bĂ©nĂ©fiques sur l’hypertrophie ventriculaire gauche et un effet protecteur anti-arythmique surtout chez les femmes (Stefanadis, 2011).

Sur cette Ăźle, 9 hommes sur 10 et 7 femmes sur 10 maintiennent quotidiennement un niveau d’activitĂ© supĂ©rieur Ă  celui d’une population comparĂ©e dans l’étude MEDIS qui a observĂ© 1500 personnes de plus de 65 ans dans 8 Ăźles grecques et Ă  Chypre. Sur l’üle d’Ikarie 6 personnes sur 10 de plus de 90 ans sont encore physiquement actives (Panagiotakos, et al. 2011).

En Sardaigne, Pes et al. (2011) ont Ă©tabli que les bergers qui vivent dans les montagnes et qui, pour certains, deviennent centenaires ont toute leur vie une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre – principalement la marche – mais moindre que celle des fermiers qui vivent dans la plaine de l’üle et qui bĂ©nĂ©ficient par ailleurs d’habitudes de vie Ă  peu prĂšs semblables. Une activitĂ© physique frĂ©quente de faible intensitĂ© sans doute couplĂ©e Ă  de longs moment de repos comme dans l’activitĂ© pastorale traditionnelle est garante d’une bonne santĂ© cardiorespiratoire, facteur de longĂ©vitĂ©.

Bonne pour le mental

L’activitĂ© physique possĂšde aussi des effets positifs pour la santĂ© mentale et la qualitĂ© de la vie. L’activitĂ© physique rĂ©guliĂšre protĂšge le cerveau au niveau de l’hippocampe, du cortex moteur, du tronc cĂ©rĂ©bral et du cervelet.

Chez l’individu de plus de 65 ans il s’agit toujours d’activitĂ©s modĂ©rĂ©es alors que l’activitĂ© physique intense non seulement augmente le risque de fracture mais aussi de stress oxydatif et est pro-inflammatoire (Dato et al. 2013).

À l’inverse, selon l’étude de Lee et al. (2012), l’inactivitĂ© physique est responsable de 6 Ă  10% des maladies chroniques (diabĂšte de type 2, cancers du sein cancer et colorectal), des maladies cardiovasculaires et de de 9% de la mortalitĂ© prĂ©coce dans le monde.

Les dĂ©mences touchent en France 1,2% de la population totale et ce chiffre pourrait aller jusqu’à 3% en 2050. Plus prĂ©cisĂ©ment, ces maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives concernent 2,9% des 64-79 ans, 7,1% des 79-84 ans et 21,6 % des plus de 85 ans (Berr, 2010). Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que l’activitĂ© physique rĂ©duit le dĂ©clin cognitif liĂ© Ă  l’ñge : dans les Ă©tudes d’intervention, l’augmentation des capacitĂ©s cardiorespiratoires (estimĂ©es en VO2max) est associĂ©e Ă  une rĂ©duction de la perte de substances grise et blanche dans le cortex frontal, prĂ©frontal et temporal des sujets ĂągĂ©s Ă©tudiĂ©s. Les amĂ©liorations cognitives sont plus importantes quand l’activitĂ© physique sollicite l’attention et les fonctions exĂ©cutives mais, simultanĂ©ment, les effets de l’activitĂ© physique augmentent Ă©galement les cognitions indirectement en amĂ©liorant l’état de santĂ© gĂ©nĂ©ral (gestion du stress, sommeil) et en rĂ©duisant l’impact des maladies cardiovasculaires (Bherer,2013).

Comme l’indique l’étude de Buchman et al. (2012), un haut niveau d’activitĂ©s quotidiennes est associĂ© Ă  un risque rĂ©duit de maladie d’Alzheimer. Il s’agit d’une association d’activitĂ©s physiques, cognitives et sociales. Ce constat est indĂ©pendant de l’état moteur fonctionnel, du BMI, de symptĂŽmes dĂ©pressifs, de maladies chroniques, des risques vasculaires, etc.

À noter que les donnĂ©es de cette Ă©tude auprĂšs de 716 personnes ĂągĂ©es ont Ă©tĂ© recueillies par actigraphieNote bas de page sur une pĂ©riode de 24h pendant 10 jours puis suivis Ă  un intervalle de 3 ans et demi. Le risque de maladie d’Alzheimer Ă©tait plus que doublĂ© chez les personnes qui avaient un faible niveau d’activitĂ©.

Sur 535 individus ĂągĂ©s de 65 Ă  100 ans (moyenne d’ñge 75 ans) sur l’üle d’Ikarie, 472 (88%) montraient des fonctions cognitives normales. Les habitants de cette Ăźle sont trĂšs actifs et l’activitĂ© physique rĂ©guliĂšre est associĂ©e Ă  un risque diminuĂ© de dĂ©mence Ă  cause de ses effets protecteurs sur les endothĂ©liums vasculaires (Chrysohoou et al.2012).

Sur les Ăźles Ryukyu (Okinawa) on trouve moitiĂ© moins de dĂ©mence que dans le reste du Japon (Russ et al., 2012); les habitants de cet archipel sont Ă©galement actifs jusqu’à un Ăąge avancĂ©.

Des bienfaits du jardinage

L’étude longitudinale de Rizzuto et al. a suivi 1810 personnes ĂągĂ©es de 75 ans et plus pendant 18 ans Ă  partir d’octobre 1987. AprĂšs 75 ans, l’association entre activitĂ© physique et survie est confirmĂ©e. Elle reste prĂ©dictive de la survie, mĂȘme aprĂšs 85 ans, indĂ©pendamment du statut de santĂ© (multimorbiditĂ©).

Le jardinage ou les activitĂ©s apparentĂ©es sont trĂšs prĂ©sentes chez les personnes ĂągĂ©es qui vivent dans les Blue Zones et ces activitĂ©s, exercĂ©es Ă  l’extĂ©rieur, contribuent Ă  maintenir leur forme physique et mentale. Le jardinage comme activitĂ© physique traditionnelle allie l’activitĂ© physique modĂ©rĂ©e Ă  intense Ă  la production de lĂ©gumes sains. Cette activitĂ© apporte aussi des effets intĂ©ressants pour la santĂ© mentale, la qualitĂ© de la vie et les Ă©changes humains.

Park et al. (2008) posent la question de savoir si le jardinage peut offrir aux personnes ĂągĂ©es des bĂ©nĂ©fices de santĂ© comme activitĂ© physique selon les recommandations de l’American College of Sports Ă  savoir au moins 30 minutes d’activitĂ©s modĂ©rĂ©es par jour (150 min/semaine) ou 75 minutes d’activitĂ©s intenses par semaine ou encore une combinaison des deux. Les 14 sujets sains Ă©tudiĂ©s au cours de l’activitĂ© jardinage Ă©taient ĂągĂ©s de 63 Ă  86 ans. Leur frĂ©quence cardiaque mesurĂ©e par radiotĂ©lĂ©mĂ©trie et la VO2 max en laboratoire sur tapis roulant Ă©tait comparĂ©e Ă  la plus haute frĂ©quence cardiaque durant l’activitĂ©.

Les rĂ©sultats montrent que le jardinage est une activitĂ© physique d’intensitĂ© modĂ©rĂ©e pratiquĂ©e en moyenne durant 60 minutes ce qui rencontre les recommandations prĂ©citĂ©es. Toutefois la saisonnalitĂ© de l’activitĂ© sous le climat du nord de l’Europe est un facteur limitant comparĂ© au climat plus favorable des Blue Zones.

Et le ‘travail’ à domicile ?

La plupart des Ă©tudes se focalisent sur l’activitĂ© physique durant les exercices et les activitĂ©s de loisirs mais peu sur les activitĂ©s domestiques qui sont les activitĂ©s principales des personnes ĂągĂ©es dans une grande partie de la population. Les activitĂ©s domestiques contribuent pour 35,2% des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques totales comparĂ©es aux 5,2% des activitĂ©s physiques des personnes ĂągĂ©es de 65-74 ans aux USA et en Grande-Bretagne.

Elles reprĂ©sentent 4 Ă  11 fois plus de dĂ©penses que les activitĂ©s physiques de loisir. Autrement dit, cela constitue 82% de l’activitĂ© quotidienne des femmes. La mesure de ces activitĂ©s dans une population de 876 personnes de 1996 Ă  2004 Ă  Taiwan peut ĂȘtre un facteur prĂ©dictif de mortalitĂ©. Les personnes qui s’y engagent ont un taux de mortalitĂ© rĂ©duit (Lin et al. 2011). La rĂ©duction de mortalitĂ© estimĂ©e par Arrieta & Russell (2008) est de l’ordre de 34 Ă  38% pour des personnes ĂągĂ©es de 60 Ă  74 ans.

Rien de tel que la modération

À l’image des individus ĂągĂ©s observĂ©s dans les Blue zones oĂč quasi personne ne pratique ni exercices physiques ni activitĂ©s sportives, en terme d’objectifs rĂ©alistes de santĂ© publique, il est probablement prĂ©fĂ©rable d’encourager des activitĂ©s physiques non structurĂ©es et simples comme la marche rapide, le vĂ©lo, le jardinage, les activitĂ©s domestiques qui seront perçues comme des activitĂ©s physiques Ă  la fois accessibles et modĂ©rĂ©es et, pour certaines, perçues comme plaisantes; elles s’inscrivent facilement dans le contexte de vie des gens surtout pour des personnes sĂ©dentaires, obĂšses ou ĂągĂ©es (Shephard,1997).

Pour conclure, on peut affirmer que l’activitĂ© physique au sens large est une habitude de vie Ă  encourager pour le maintien de la santĂ© globale et, par lĂ , la longĂ©vitĂ© mĂȘme en prĂ©sence de maladies liĂ©es au vieillissement. L’activitĂ© physique rĂ©guliĂšre est un comportement modifiable, il n’est jamais trop tard pour changer.

Il serait bien entendu rĂ©ducteur de penser que l’activitĂ© physique peut Ă  elle seule expliquer la longĂ©vitĂ©. Les facteurs mis en cause sont nombreux et en interaction. Mais l’activitĂ© physique, entre autres habitudes de vie, permet de vieillir le mieux possible. Selon le Hale Project, les personnes ĂągĂ©es entre 70 et 90 ans qui adhĂšrent au rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en et Ă  des habitudes de vie favorables Ă  la santĂ© (dont l’activitĂ© physique) ont 50% moins de risque de dĂ©cĂ©der pour toutes causes de mortalitĂ© mais aussi plus spĂ©cifiquement se protĂšgent des maladies coronariennes, cardiovasculaires, des cancers (Knoops et al.2004).

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Webographie

L’actigraphie fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’utilisation d’actimĂštres, des ordinateurs semblables Ă  des montres, qui permettent de surveiller et d’enregistrer les donnĂ©es relatives Ă  l’activitĂ©. Les actigraphes permettent notamment d’enregistrer l’activitĂ© durant le sommeil de façon fiable pendant une pĂ©riode prolongĂ©e.

Le bulletin de santé des jeunes en ùge scolaire

Le 15 mars Ă©tait prĂ©sentĂ© Ă  Bruxelles le rapport international de l’enquĂȘte Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) 2014. EffectuĂ©e tous les quatre ans sous l’égide de l’Organisation mondiale de la SantĂ©, elle en est Ă  sa 7e Ă©dition. Elle a recueilli de nombreuses donnĂ©es auprĂšs de quelque 200.000 participants ĂągĂ©s de 11, 13 et 15 ans dans 40 pays ou rĂ©gions europĂ©ennes (plus le Canada et IsraĂ«l).

À l’échelle internationale

Au rayon des bonnes nouvelles, la proportion des ados de 15 ans qui ont commencĂ© Ă  fumer Ă  13 ans est en diminution significative depuis l’enquĂȘte prĂ©cĂ©dente en 2010. Elle est passĂ©e de 24% en 2010 Ă  17% en 2014, Ă©tant plus marquĂ©e chez les filles (de 22 Ă  13%) que chez les garçons (de 26 Ă  22%).

Si 80% des rĂ©pondants s’estiment heureux, des Ă©carts prĂ©occupants apparaissent entre jeunes de genre, d’ñge et de statut socioĂ©conomique diffĂ©rents. Ainsi, le sentiment de bonheur diminue avec l’ñge et est moins prĂ©sent chez ceux qui proviennent de familles moins favorisĂ©es.

Ce mĂȘme sentiment de bonheur est rapportĂ© par de plus en plus d’écoliers dans des pays comme la Croatie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la FĂ©dĂ©ration de Russie et l’Ukraine, dont le score se rapproche maintenant de celui des pays de l’Ouest de l’Europe.

«Les comportements de santĂ© acquis pendant cette pĂ©riode critique dans l’existence d’un jeune peuvent se prolonger dans sa vie d’adulte. Un bon dĂ©part peut exercer ses effets toute la vie» selon le Dr Zsuzsanna Jakab, Directrice rĂ©gionale de l’OMS pour l’Europe. Elle ajoute : «MalgrĂ© des progrĂšs considĂ©rables notamment en matiĂšre de consommation de tabac, beaucoup d’adolescents sont confrontĂ© Ă  d’énormes inĂ©galitĂ©s. Ainsi, les filles issues de familles Ă  revenu modeste dĂ©clarent une santĂ© physique et mentale de moins bonne qualitĂ© et tĂ©moignent d’un niveau d’activitĂ© physique infĂ©rieur aux jeunes de familles plus aisĂ©es. Les rĂ©sultats de l’enquĂȘte pointent la nĂ©cessitĂ© d’interventions de nature Ă  rĂ©duire ce fossĂ©. Nous ne pouvons plus considĂ©rer les jeunes comme un groupe homogĂšne dont les besoins peuvent ĂȘtre rencontrĂ©s par des interventions uniformes. Les adolescents sont aussi divers que les adultes; ils requiĂšrent un ensemble d’interventions qui reflĂštent leur diversitĂ© et prennent pleinement en considĂ©ration leur Ăąge, genre, environnement social et culturel. Les jeunes nous disent les choses telles qu’ils les ressentent et ce qui est important pour eux. Nous devons nous montrer dignes de cette confiance.»

Grandir dans l’inĂ©galitĂ© : diffĂ©rences de genre et socioĂ©conomiques en matiĂšre de santĂ© et de bien-ĂȘtre chez les jeunes en Ăąge scolaire

Cet ouvrage en anglais de prĂšs de 300 pages est le plus rĂ©cent d’une sĂ©rie de rapports sur la santĂ© des jeunes Ă©tablis dans le cadre de l’enquĂȘte sur les comportements des enfants d’Ăąge scolaire en matiĂšre de santĂ© (HBSC), une Ă©tude internationale collaborative de l’OMS qui, depuis plus de 30 ans, livre des informations sur la santĂ©, le bien-ĂȘtre, le milieu social et les comportements des filles et garçons de 11, 13 et 15 ans en matiĂšre de santĂ©.

Ce livre prĂ©sente les constatations tirĂ©es de l’enquĂȘte de 2013-2014 concernant les influences dĂ©mographiques et sociales sur la santĂ© de prĂšs de 220.000 jeunes dans 40 pays et rĂ©gions de la RĂ©gion europĂ©enne de l’OMS, du Canada et d’IsraĂ«l.

Ses rĂ©sultats ont Ă©tĂ© analysĂ©s par 340 chercheurs et coordonnĂ©s par l’International Coordinating Centre de l’UniversitĂ© de St Andrews (Écosse) et le Data Management Centre de l’UniversitĂ© de Bergen (NorvĂšge).

RĂ©agissant dans le cadre de l’enquĂȘte, les jeunes ont dĂ©crit leur contexte social (relations avec leur famille, leurs camarades et l’Ă©cole), leurs rĂ©sultats sanitaires (santĂ© subjective, traumatismes, obĂ©sitĂ© et santĂ© mentale), leur comportement en matiĂšre de santĂ© (habitudes alimentaires, brossage des dents et activitĂ© physique) et leurs comportements Ă  risque (tabagisme, consommation d’alcool et de cannabis, comportement sexuel, bagarres et harcĂšlement).

Pour la premiÚre fois, ce rapport englobe des thématiques comme le soutien apporté par la famille et les camarades, les migrations, la cyberintimidation et les traumatismes graves.

Des analyses statistiques ont Ă©tĂ© effectuĂ©es pour dĂ©celer les diffĂ©rences significatives dans la prĂ©valence des indicateurs sanitaires et sociaux selon le sexe, le groupe d’Ăąge et le niveau de richesse de la famille. Les conclusions mettent en lumiĂšre d’importantes inĂ©galitĂ©s en matiĂšre de santĂ© et contribuent Ă  une meilleure comprĂ©hension des dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et du bien-ĂȘtre chez les jeunes.

Dans ce rapport international consacrĂ© aux rĂ©sultats de leur derniĂšre Ă©tude, les auteurs de l’enquĂȘte HBSC entendent fournir les informations mises Ă  jour dont ont besoin les responsables politiques Ă  divers niveaux de pouvoir, les organisations non gouvernementales et les professionnels des secteurs tels que la santĂ©, l’Ă©ducation, les services sociaux, la justice et les loisirs, afin de protĂ©ger et de promouvoir la santĂ© des jeunes.

Fait qui mĂ©rite d’ĂȘtre soulignĂ©, les responsables de l’étude citent des interventions mises en place dans certains pays alertĂ©s par des donnĂ©es prĂ©occupantes rĂ©coltĂ©s lors des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes. Les rĂ©sultats positifs de ces initiatives se reflĂštent dans les chiffres rĂ©cents. C’est le cas, par exemple, de la consommation d’alcopops par les ados allemands. L’étude HBSC 2003 rĂ©vĂ©la une augmentation trĂšs spectaculaire de cette derniĂšre, les ventes ayant plus que triplĂ© en un an avec un marketing agressif visant les jeunes. Le MinistĂšre fĂ©dĂ©ral de la santĂ© prit l’initiative d’une forte taxe et d’une information claire quant Ă  l’interdiction de vente aux jeunes. Le produit de la taxe fut utilisĂ© pour mettre en place des programmes de prĂ©vention. En 2006, l’enquĂȘte HBSC objectiva une forte diminution de la consommation, tendance qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui.

Les donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans ce rapport peuvent ĂȘtre consultĂ©es (en anglais seulement) sur le portail d’information sanitaire du Bureau rĂ©gional de l’OMS pour l’Europe et via l’application pour tĂ©lĂ©phones mobiles reprenant des statistiques sur la santĂ© dans la RĂ©gion europĂ©enne de l’OMS

Growing up unequal : gender and socioeconomic differences in young people’s health and well being, sous la direction de: Jo Inchley, Dorothy Currie, Taryn Young, Oddrun Samdal, TorbjĂžrn Torsheim, Lise Augustson, Frida Mathison, Aixa Aleman-Diaz, Michal Molcho, Martin Weber et Vivian Barnekow, Health Policy for Children and Adolescents n° 7, 2016, xiv + 277 pages. Prix: 60,00 CHF/72,00 USD (pays en dĂ©veloppement: 42,00 CHF/50,40 USD).

En Fédération Wallonie-Bruxelles

Responsable de l’étude en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles , le SIPES – École de SantĂ© publique, UniversitĂ© libre de Bruxelles – en a profitĂ© pour publier ses premiers rĂ©sultats. Les chercheurs soulignent une Ă©volution plutĂŽt favorable de certains comportements de santĂ©, mais des inĂ©galitĂ©s sociales importantes sont Ă©galement observĂ©es pour de nombreux indicateurs.

Des points positifs


Plus des trois-quarts des jeunes de FWB se déclarent «heureux» ou «trÚs heureux». Le tabagisme suit une tendance à la baisse, moins de 10% des adolescents du secondaire fument quotidiennement.

Plus de 9 adolescents sur 10 en secondaire supérieur ont utilisé une protection lors de leur dernier rapport sexuel.

Enfin, plus de la moitié des jeunes consomment des fruits et des légumes chaque jour; ces consommations ont augmenté depuis 2002, et situent les jeunes francophones de Belgique parmi ceux qui en consomment le plus fréquemment au niveau international.


 mais avec des marges d’amĂ©lioration importantes


Les jeunes de la FWB ne sont que 15% Ă  pratiquer l’équivalent d’au moins une heure d’activitĂ© physique au quotidien (recommandation de l’OMS).

Les jours d’école, deux tiers des jeunes en secondaire passent au moins 2 heures devant la tĂ©lĂ©vision. Le temps d’utilisation d’internet a fortement augmentĂ© depuis 2010.

Dans un tout autre domaine, le niveau de connaissance sur les modes de transmission de l’infection par le VIH est insuffisant.

Le stress induit par le travail scolaire a augmenté, pour toucher en 2014 un quart des enfants de 5e-6e primaire et 40% de ceux du secondaire.

Enfin, 40% des jeunes dĂ©clarent ĂȘtre fatiguĂ©s en se rĂ©veillant au moins quatre jours par semaine.


 et de fortes inégalités sociales de santé

De nombreux indicateurs relevĂ©s dans cette enquĂȘte varient selon le niveau d’aisance matĂ©rielle, avec une situation systĂ©matiquement plus dĂ©favorable chez les jeunes vivant dans des familles moins favorisĂ©es.

HBSC en Belgique francophone, premiers résultats 2014

9 fiches sont d’ores et dĂ©jĂ  disponibles :

  • PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale de l’enquĂȘte
  • Sentiment de bonheur
  • Consommation de fruits et lĂ©gumes
  • ActivitĂ© physique
  • Relations sexuelles, contraception, prĂ©vention des IST, connaissances sur les modes de transmission du sida
  • QualitĂ© perçue des rĂ©sultats scolaires, stress liĂ© Ă  l’école, camarades
  • Sommeil
  • Bagarres, provocationsNote bas de page
  • Alcool et tabac

Fiches disponibles sur www.sipes.ulb.ac.be

Ces inĂ©galitĂ©s sont particuliĂšrement marquĂ©es en ce qui concerne la dĂ©claration de symptĂŽmes somatiques ou psychologiques, le sentiment de bonheur, le temps passĂ© devant la tĂ©lĂ©vision, les connaissances des modes de transmission de l’infection par le VIH, ou encore les difficultĂ©s d’endormissement, ce qui souligne le besoin d’actions spĂ©cifiques sur ces thĂšmes.

La situation en 2014, les Ă©volutions dans le temps, l’analyse des indicateurs par niveau scolaire et genre, et la comparaison avec les pays ayant participĂ© Ă  l’enquĂȘte HBSC en 2014 sont dĂ©taillĂ©es dans des fiches de synthĂšse disponibles sur le site du service Sipes : www.sipes.ulb.ac.be .

Un journal francophone belge en a fait le titre de la page qu’il a consacrĂ©e Ă  l’enquĂȘte : «L’élĂšve francophone belge est le plus violent d’Europe». Il aurait pu citer un rĂ©sultat moins inquiĂ©tant mais cela aurait sans doute Ă©tĂ© moins vendeur
 Par exemple, seuls les jeunes Canadiens de 11 ans mangent plus de fruits tous les jours que les Belges francophones. Mais qui irait titrer lĂ -dessus dans un quotidien ? Cela dit, il nous faut bien admettre que pour beaucoup de thĂšmes, les rĂ©sultats flamands sont plus favorables que les rĂ©sultats francophones.

Maladies à dépister chez le nouveau-né : comment les sélectionner?

Dans notre pays, les nouveau-nĂ©s sont soumis, quelques jours aprĂšs la naissance, au dĂ©pistage systĂ©matique d’une sĂ©rie d’affections congĂ©nitales rares. Ce sont les CommunautĂ©s qui dĂ©terminent la liste de ces maladies; elle en comporte 13 en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et 11 en CommunautĂ© flamande. Neuf affections sont communes aux deux listes.
Le Centre FĂ©dĂ©ral d’Expertise des Soins de SantĂ© (KCE) a rĂ©alisĂ© une Ă©tude pilote pour Ă©valuer l’utilitĂ© et la faisabilitĂ© d’une mĂ©thode d’analyse dĂ©cisionnelle multicritĂšre (MCDA) dans cette prise de dĂ©cision.

Dans notre pays, les nouveau-nĂ©s sont systĂ©matiquement soumis, quelques jours aprĂšs la naissance, au dĂ©pistage d’une sĂ©rie de maladies congĂ©nitales dans le cadre du programme de dĂ©pistage nĂ©onatal sanguin organisĂ© par les CommunautĂ©s. Ce dĂ©pistage, Ă©galement connu sous le nom de test de Guthrie ou ‘test du buvard’, se fait par prĂ©lĂšvement, au talon ou Ă  la main du bĂ©bĂ©, de quelques gouttes de sang qui sont rĂ©coltĂ©es sur un carton buvard prĂ©-imprimĂ© et envoyĂ©es dans des centres de rĂ©fĂ©rence pour analyse.Les affections recherchĂ©es sont des maladies congĂ©nitales rares, dont les premiers symptĂŽmes ne sont pas dĂ©tectables Ă  la naissance, mais qui peuvent donner des sĂ©quelles irrĂ©versibles si une prise en charge adĂ©quate n’est pas mise en route rapidement. Les exemples les mieux connus sont la phĂ©nylcĂ©tonurie et l’hypothyroĂŻdie congĂ©nitale. DĂ©pister ces maladies avant l’apparition des premiers signes cliniques permet d’intervenir Ă  temps pour freiner leur dĂ©veloppement et prĂ©venir l’apparition de sĂ©quelles, ou parfois mĂȘme le dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ© de l’enfant.

Il n’existe pas de consensus international sur les maladies Ă  dĂ©pister, ce qui explique la grande variabilitĂ© entre pays (de zĂ©ro Ă  plus d’une quarantaine de maladies). En Belgique, la liste des maladies dĂ©pistĂ©es est diffĂ©rente dans le Nord et le Sud du pays : elle en comporte 13 en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et 11 en CommunautĂ© flamande, dont 9 sont communes aux deux listes.

Le choix des maladies qui seront incluses dans les programmes de dĂ©pistage est actuellement basĂ© sur des consensus entre experts. Ce sont des dĂ©cisions complexes qui font intervenir de nombreux critĂšres, notamment l’équilibre entre les bĂ©nĂ©fices et les risques (liĂ©s principalement au risque de faux nĂ©gatifs et faux positifs), mais aussi l’épidĂ©miologie, les tests disponibles et les interventions existantes, en ce compris les aspects touchant Ă  l’organisation, Ă  l’économie de la santĂ© et Ă  l’éthique.

Le KCE a rĂ©alisĂ© une Ă©tude pilote pour Ă©valuer l’utilitĂ© et la faisabilitĂ© de l’analyse dĂ©cisionnelle multicritĂšre (MCDA) dans la prise de dĂ©cision sur les pathologies Ă  inclure dans les programmes de dĂ©pistage nĂ©onatal. La mĂ©thode MCDA consiste Ă  sĂ©lectionner a priori un certain nombre de critĂšres, auxquels on attribue une pondĂ©ration spĂ©cifique, et Ă  attribuer ensuite Ă  chaque maladie un score pour chacun de ces critĂšres. On peut alors classer les maladies sur la base du score global ainsi obtenu. Cette Ă©tude s’est inspirĂ©e de l’exemple quĂ©bĂ©cois de l’INESSS (Institut National d’Excellence en SantĂ© et en Services Sociaux).

Avec un groupe de pilotage composĂ© d’experts et de reprĂ©sentants des CommunautĂ©s française et flamande, les chercheurs du KCE ont testĂ© cette mĂ©thode sur les six maladies qui ne sont actuellement dĂ©pistĂ©es que dans l’une ou l’autre des deux CommunautĂ©s, pour voir si l’outil MCDA permettait de mieux cerner les critĂšres de dĂ©cision. Ils en concluent que l’outil MCDA peut aider Ă  structurer le processus de dĂ©cision et Ă  le rendre plus transparent. L’application systĂ©matique d’une telle mĂ©thode peut aussi, Ă  terme, mener Ă  une plus grande cohĂ©rence dans la prise de dĂ©cision. Le MCDA ne peut toutefois pas ĂȘtre utilisĂ© comme seul outil de dĂ©cision.

Vie affective et sexuelle 2.0

Lors de son universitĂ© d’hiver des 3 et 4 dĂ©cembre derniers Ă  Namur, la FĂ©dĂ©ration LaĂŻque des Centres de Planning Familial (FLCPF) nous a proposĂ© de mener une large rĂ©flexion sur les mutations sociĂ©tales et les rĂ©alitĂ©s vĂ©cues sur la toile. Ce nouvel espace de socialisation des jeunes confronte souvent utilisateurs, professionnels et parents Ă  de nombreuses difficultĂ©s et questions.

La révolution numérique

«L’ĂȘtre humain a inventĂ© l’écriture, puis le livre, pour prendre en relais et amplifier certaines de ses capacitĂ©s mentales et sociales. Mais il a aussi inventĂ© les Ă©crans, et la culture qui leur est liĂ©e, pour prendre en relais et amplifier tout ce que la culture du livre imprimĂ© laissait de cĂŽté», nous explique Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie français renommĂ©. Celui-ci dĂ©crit la culture numĂ©rique comme une quadruple rĂ©volution:

  • une rĂ©volution dans la relation aux savoirs: les nouvelles technologies nous font brutalement passer d’une culture du livre, caractĂ©risĂ©e par une conception verticale du savoir, Ă  une culture des Ă©crans, plutĂŽt horizontale, qui invite au partage en temps rĂ©el des connaissances;
  • une rĂ©volution dans la relation aux apprentissages: le livre, centrĂ© sur la temporalitĂ© et la mĂ©moire, est un support d’apprentissage par cƓur. Il favorise la pensĂ©e linĂ©aire, lĂ  oĂč les Ă©crans mobilisent la mĂ©moire de travail par la pensĂ©e en rĂ©seau, fonctionnant davantage par analogies et contigĂŒitĂ©s que par continuitĂ©. L’organisation spatiale prime sur l’organisation temporelle;
  • une rĂ©volution dans le fonctionnement psychique: l’identitĂ© du jeune sur le web est dĂ©finie en rĂ©fĂ©rence Ă  l’espace social dans lequel elle se situe. Elle se dĂ©multiplie. Les jeunes les essayent, se mettant en scĂšne, Ă  la recherche de leur personnalitĂ©. Les identitĂ©s multiples constituent la nouvelle normalitĂ© dont la plasticitĂ© est la valeur ajoutĂ©e, l’ancienne norme (le «moi fort intĂ©gré») Ă©tant disqualifiĂ©e de psychorigiditĂ©. Ensuite, nous explique S. Tisseron, le mĂ©canisme de dĂ©fense privilĂ©giĂ© sur la toile est le clivage entre les diverses parties de la personnalitĂ©, lĂ  oĂč, avant le web, celui du refoulement des dĂ©sirs Ă©tait celui qui prĂ©valait. En effet, «sur internet, aucun contenu n’est rĂ©primĂ© et tous sont accessibles instantanĂ©ment par l’ouverture d’une ‘fenĂȘtre’: c’est le systĂšme ‘Windows’. Or cette logique correspond exactement Ă  ce qui se passe lorsque, dans le clivage, nous sommes capables de penser Ă  une chose, et aussitĂŽt aprĂšs de l’oublier comme si elle n’avait jamais existĂ©. Du coup, les contraires peuvent y coexister sans s’exclure.»Note bas de page Enfin, alors que la culture du livre donne un statut privilĂ©giĂ© aux formes verbales, celle des Ă©crans valorise les formes non-verbales, imagĂ©es et sensorimotrices, de la symbolisation et de la communication;
  • une rĂ©volution des liens et de la sociabilitĂ©: avec l’avĂšnement de la culture des Ă©crans, nous passons de liens forts, organisĂ©s par la proximitĂ© physique ou gĂ©nĂ©alogique, Ă  des liens Ă©lastiques organisĂ©s par des centres d’intĂ©rĂȘt partagĂ©s. Cela revient Ă  dire que les liens que nous entretenons avec les autres peuvent passer de plus Ă  moins proches assez facilement. Dans ce nouveau modĂšle, le dĂ©sir d’extimitĂ© (voir plus loin dans cet article) est Ă©largi du cercle proche (familles et amis) Ă  la planĂšte entiĂšre; l’autoritĂ© est fondĂ©e sur la reconnaissance par les pairs, la rĂ©gulation reposant sur tous les participants; l’expression des expĂ©riences intimes renforce l’appartenance de groupe, lĂ  oĂč traditionnellement, elle s’y opposait.

L’invitĂ© de marque de ces deux journĂ©es clĂŽture son intervention en invitant les «penseurs catastrophiques» Ă  prendre le temps de se familiariser avec ces deux cultures complĂ©mentaires pour apprendre Ă  passer de l’une Ă  l’autre, pour ce que chacune apporte de meilleur.

Le dĂ©sir d’extimitĂ©, un processus de validation

«Poster des morceaux de soi sur les rĂ©seaux sociaux, est une invitation au dĂ©bat», nous explique Pascal Minotte, psychologue et formateur au Centre wallon de rĂ©fĂ©rence en santĂ© mentale (CRĂ©SaM). Partager des photos de soi, la musique que l’on aime ou afficher son humeur expriment toute la dimension narcissique des rĂ©seaux sociaux. Le jeune plus particuliĂšrement se trouve dans un processus de validation de la part des autres. Cette validation (ou invalidation) par les pairs participe Ă  la construction de l’identitĂ© et de l’estime de soi.Serge Tisseron appelle cela le «dĂ©sir d’extimité», celui de montrer des facettes de soi jusque lĂ  gardĂ©es cachĂ©es afin de les faire valider (ou invalider) par autrui et de se les approprier diffĂ©remment, comme quelque chose qui a de la valeur (ou non). Il prĂ©cise que ce dĂ©sir est diffĂ©rent du dĂ©sir exhibitionniste. Celui-ci se traduit par une absence de prise de risque dans ce qui est exposĂ© (l’exhibitionniste ne montre que ce qu’il sait ĂȘtre choquant), lĂ  oĂč le dĂ©sir d’extimitĂ© des jeunes est une prise de risque puisqu’il les expose au retour, potentiellement nĂ©gatif, des autres. Ainsi, l’extimitĂ© est considĂ©rĂ©e comme un processus au service de la crĂ©ation d’une estime de soi plus riche et de liens sociaux plus nombreux et plus diversifiĂ©sNote bas de page.

Un désir pas si neuf


64% des jeunes belges ont un profil sur un rĂ©seau social: 25% des 9-10 ans, 49% des 11-12 ans et 83% des 13-14 ans, et ce malgrĂ© le fait que certains rĂ©seaux, comme Facebook, soient interdit aux moins de 13 ans. 41% des jeunes ont entre 100 et 300 amis en ligneNote bas de page
 Si l’explosion des rĂ©seaux sociaux peut effrayer Ă©ducateurs, pĂ©dagogues, enseignants et autres professionnels ou adultes en contact avec les jeunes, S. Tisseron nous rassure encore. Ceux-ci doivent l’essentiel de leur succĂšs Ă  quatre dĂ©sirs qui ont toujours existĂ©:

  • Se raconter pour exister: le jeune construit son sentiment d’exister. Paul RicoeurNote bas de page, dans les annĂ©es 80 dĂ©jĂ , parlait d’«identitĂ© narrative». L’identitĂ© serait fondamentalement liĂ©e au fait de se dire soi-mĂȘme. Il rĂ©pond au besoin de valoriser ses expĂ©riences et de leur donner du sens.
  • Se cacher et se montrer Ă  volontĂ©: trĂšs tĂŽt, bĂ©bĂ© cherche dĂ©jĂ  une rĂ©ponse d’autrui Ă  ses sollicitations. Plus tard, vient le besoin d’intimité  En effet, si se montrer, c’est se raconter, pouvoir se cacher quand on en ressent le besoin est tout aussi important. L’anonymat que permet internet offre au jeune la possibilitĂ© de disparaĂźtre quand il le souhaite et satisfait ce besoin. Ces deux dĂ©sirs sont complĂ©mentaires. L’un (se cacher) valorise l’intimitĂ©, et l’autre (se montrer) l’extimitĂ©. DĂ©sirs d’extimitĂ© et d’intimitĂ© participent ainsi ensemble Ă  la construction de l’estime de soi.
  • Vouloir n’ĂȘtre jamais oubliĂ©: avoir beaucoup d’amis sur les rĂ©seaux assure au jeune qu’on ne l’oublie pas. Il se sent exister intensĂ©ment parce qu’il imagine qu’un grand nombre de personnes pensent Ă  lui de temps en temps (via ses publications en ligne). La quantitĂ© remplace la qualitĂ©. Mais la dĂ©marche fait aussi place Ă  l’altruisme car le jeune, via ces mĂȘmes mĂ©dias, se rend utile en prodiguant des conseils aux autres (en partageant des recettes de cuisine ou des conseils pour des jeux en ligne par exemple).
  • MaĂźtriser la distance Ă  l’autre: tout un chacun rencontre la difficultĂ© de trouver la «bonne» distance avec les autres. Quand on s’en trouve trop prĂšs, on angoisse pour sa libertĂ©, on perd son intimitĂ©. A contrario, quand on s’en trouve trop loin, on se sent abandonnĂ©. L’adolescent rencontre aussi de grandes difficultĂ©s Ă  gĂ©rer ce problĂšme qui l’angoisse particuliĂšrement. Les rĂ©seaux sociaux lui permettent de moduler cette distance et de rĂ©soudre le problĂšme: on peut y ĂȘtre proches et s’y faire des confidences mais il existe indĂ©niablement une distance physique liĂ©e aux Ă©crans le rendant inatteignable. L’anonymat y est mĂȘme possible, le protĂ©geant totalement. Les jeux vidĂ©o en ligne sont aussi une parade Ă  cette difficultĂ©: il y alterne moments de jeux (cachĂ© derriĂšre son avatar) et moments d’échanges (discussions).

Bref, «rien de bien nouveau sous le soleil»  conclut le psychiatre.

Usages sociaux d’internet: les selfies

Si Serge Tisseron nous rassure sur l’évolution des moeurs, les professionnels que nous sommes cherchent Ă  donner un sens Ă  ce que font et vivent nos jeunes sur la toile.Yves Collard, animateur et formateur Ă  MĂ©dia Animation asbl, nous a proposĂ© un atelier pour dĂ©crypter les selfies, ces autoportraits photographiques partagĂ©s.En 2013, 60 millions de selfies ont Ă©tĂ© postĂ©s sur InstagramNote bas de page. C’est dire l’importance du phĂ©nomĂšne. Un selfie, c’est de la «production de soi». Une rĂ©ponse au besoin d’extimitĂ© Ă©voquĂ© par Serge Tisseron (voir plus haut dans cet article), ce besoin de s’exposer dans toutes les facettes de sa vie, au regard de l’autre. Yves Collard, lui, parle d’une forme de narcissisme social. Le selfie existe depuis longtemps. On fait des selfies «pour soi» ou «pour le monde», sur un sujet donnĂ© ou dans un contexte particulier. Ils rĂ©vĂšlent oĂč l’on est, avec qui et qui on est. Beaucoup de selfies sont utilisĂ©s pour faire passer un message. Les adolescents, par le selfie, veulent exprimer quelque chose de leur identitĂ© et de leur sociabilitĂ©. Se photographier avec ses meilleures amies, dans la mĂȘme pose, montre le sentiment d’appartenance Ă  un «groupe de copines». Beaucoup de selfies sont pris dans le miroir, trĂšs souvent dans la salle de bain, pour exposer son intimitĂ© (Ă  ne pas confondre avec sa sexualitĂ©!). Car il est Ă©vident que, pour l’adolescent, le corps et ses changements ont une importance primordiale.Les nudies sont des selfies plus ou moins dĂ©shabillĂ©s. C’est malheureusement un sujet encore peu Ă©tudiĂ©. NĂ©anmoins, on peut identifier quelques raisons qui poussent les jeunes Ă  les utiliser:

  • pour faire carriĂšre: «si je veux chanter/faire du cinĂ©ma, je dois ĂȘtre Ă  l’aise avec mon corps»;
  • par jeu sexuel: l’adolescent a peur de l’acte sexuel. Le nudie permet de ne pas prendre le risque du contact physique et de «le faire» par Ă©crans interposĂ©s;
  • par «amour»: «cap ou pas cap? Prouve-le moi»;
  • pour vivre sa sexualitĂ©: le jeune Ă©moustille l’autre, ils en reparlent, sans danger;
  • par curiositĂ© (de soi): le jeune photographie des «parties» de lui;
  • par bravade: «tu crois que j’ai peur?» «moi, le sexe, je connais!»;
  • par «publicité»: les photos portent sur les conquĂȘtes (fĂ©minines ou masculines). L’intention de celui qui prend la photo n’est pas forcĂ©ment mauvaise, le petit ami qui diffuse une photo de sa copine ne veut pas forcĂ©ment la blesser, mais l’exposer comme un trophĂ©e.

Ce type de pratiques est Ă©videmment facilitĂ© par l’appareil photo numĂ©rique avec lequel les jeunes se baladent partout (intĂ©grĂ© au smartphone la plupart du temps). Ils peuvent alors prendre le nombre de photos qu’ils veulent, oĂč ils veulent, quand ils veulent, sans contrĂŽle extĂ©rieur.L’animateur conclut en indiquant que les selfies ou nudies ne doivent pas ĂȘtre inquiĂ©tants en soi, si leur diffusion reste limitĂ©e. Si par contre ils sont largement diffusĂ©s, ce petit jeu peut vite devenir dangereux. Il nous rappelle aussi que le selfie mĂ©rite d’ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă  sa juste valeur et «contribue Ă  une construction sociale de l’intimité»Note bas de page.L’utilisation d’internet Ă  la croisĂ©e des droitsJean-Marc Van Gyseghem, directeur du master en droit des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) Ă  l’UniversitĂ© de Namur a dĂ©butĂ© son intervention en qualifiant internet de «cours de rĂ©crĂ©ation de laquelle on a changĂ© les limites». Il nous a entretenus de la libertĂ© d’expression, favorisĂ©e par l’essor d’internet, dont les limites sont mal connues des jeunes. De mĂȘme que celle du droit Ă  l’image et du double consentement souvent oubliĂ© mais pourtant nĂ©cessaire en matiĂšre de diffusion et de partage sur la toile de donnĂ©es et photos Ă  caractĂšre personnel. «Les nouveaux rĂ©seaux donnent accĂšs Ă  l’arriĂšre-boutique» nous explique-t-il et «fragilisent la maĂźtrise qu’a l’individu sur ses informations», nous rappelant que «le droit Ă  l’oubli sur internet est un leurre». Un discours rĂ©solument plus pessimiste et alarmiste mais non moins intĂ©ressant.

Des outils pour en parler

Lors de la seconde journĂ©e, les associations d’aide aux jeunes en milieu ouvert (AMO) ArpĂšge et TCC Accueil nous ont respectivement prĂ©sentĂ© les outils Why net? et Faites le mur, destinĂ©s Ă  amorcer la rĂ©flexion avec les jeunes sur les usages d’internet.

Why net?

Why net? est un jeu Ă  utiliser en classe ou en groupe (1er degrĂ© du secondaire) pour rĂ©pondre Ă  toutes les questions liĂ©es Ă  l’usage du Web 2.0, de maniĂšre ludique.À l’aide d’un pdf interactif (utilisable hors ligne) et de saynĂštes vidĂ©o humoristiques, des Ă©quipes de jeunes sont invitĂ©es Ă  rĂ©pondre aux questions posĂ©es sur des thĂ©matiques aussi diverses que l’identitĂ© multiple, les jeux en ligne, la recherche d’information, les achats sur le net, etc. Il s’agit de rĂ©bus, de mimes, de mises en situation.L’animateur dispose de fiches questions/rĂ©ponses pour l’aider Ă  mener l’activitĂ©, modulable selon le temps disponible, le type de public ou les sujets qu’il juge opportun d’aborder avec le groupe. ComplĂ©mentairement au jeu, un site internet (www.whynet.be) rĂ©pertorie des outils, trucs et astuces Ă  destination des professionnels et des parents.Contact: AMO ArpĂšge: Rue Z. Caron, 39b – 7333 Tertre, 065/75 05 71, amoarpege@hotmail.com.

Faites le mur

Faites le mur est un outil destinĂ© aux jeunes de 10 Ă  13 ans. GrĂące Ă  un plateau de jeu et un dĂ©cor (Ă©cole), les jeunes se mettent dans la peau d’élĂšves d’une Ă©cole fictive, oĂč il est permis d’écrire sur le mur. Ils sont confrontĂ©s, tout au long du parcours, Ă  diffĂ©rentes situations et problĂ©matiques et sont invitĂ©s Ă  prendre des dĂ©cisions collectives, dont les effets sont visibles directement sur le mur de l’école. L’animateur a le rĂŽle de mĂ©diateur, il facilite l’expression et donne corps Ă  toute une sĂ©rie de personnages adultes-ressources.L’idĂ©e sous-jacente est la suivante: les jeunes, dans les espaces virtuels, ne se rendent pas forcĂ©ment compte des implications rĂ©elles de ce qu’ils y font. Par ailleurs, ils ne conçoivent pas que des adultes peuvent les aider en cas de problĂšme ou de question. C’est pourquoi le jeu a pour support une maquette d’école, oĂč le «mur» du rĂ©seau social est remplacĂ© par le mur du bĂątiment scolaire, beaucoup plus tangible Ă  leurs yeux (de mĂȘme que les consĂ©quences de ce qu’ils y disent/font). L’objectif est de faire prendre conscience aux jeunes, par le biais d’une expĂ©rience concrĂšte, que leurs actes sur la toile ne sont pas sans consĂ©quence tangible. Cela permet Ă  l’animateur d’amener la question des rĂšgles de base d’internet, sensiblement les mĂȘmes que celles de la vie sociale en rĂ©alitĂ©.Le parallĂšle avec les rĂ©seaux sociaux n’est mis en avant qu’à la fin du jeu, afin de permettre aux jeunes de prendre conscience des similitudes entre ce qui vient de se jouer et les rĂ©seaux en ligne.Plus d’infos sur: http://www.pipsa.be/outils/detail-2139613980/faites-le-mur.htmlContact: AMO TCC Accueil: rue St Guidon 19 – 1070 Bruxelles, 02/521 18 30, tccaccueil@hotmail.com.En rĂ©sumĂ©, on peut souligner la pertinence et l’intĂ©rĂȘt de l’organisation de ces deux journĂ©es de colloque, dans un contexte oĂč les professionnels du secteur de l’EVRAS se posent encore de nombreuses questions et semblent toujours frileux vis-Ă -vis du Grand MĂ©chant Web!Pour plus d’informations sur le programme des deux journĂ©es: http://www.planningfamilial.net/images/Flyer_web.pdfContact: FLCPF – rue de la Tulipe 34, 1050 Bruxelles – 02/502 82 03 – flcpf@planningfamilial.net.

Pour en savoir plus, lire l’article de MĂ©dia Animation, “L’extimitĂ©, s’exposer pour se construire, par Daniel Bonvoisin et Paul de Theux, dĂ©cembre 2012.

Source: ChildFocus.

Paul Ricoeur, «Temps et rĂ©cit», Tomes 1, 2 et 3, Paris, Éditions du Seuil, 1983, 1984 et 1985.

Instagram (www.instagram.com) est une application et un service de partage de photos et de vidéos, disponible sur les smartphones. Il permet le partage de photos et vidéos (personnelles ou pas), avec un réseau d’«abonnés». Pour plus d’informations sur les nouveaux mĂ©dias et leur utilisation en promotion de la santĂ©, lire «Promotion de la santĂ© et Web 2.0 – RĂ©flexions et bonnes pratiques», un ebook de Question SantĂ© asbl, disponible gratuitement sur http://www.questionsante.org/promotion-sante/internet-promotion-sante.

Pour en savoir plus, lire “Selfies, tous pour moi et moi pour tous, par Yves Collard, MĂ©dia Animation, Juillet 2014.

iRespect

Description

Matériel

Guide pédagogique téléchargeable (PDF).

Vidéos disponibles en ligne sur YouTube (ou DVD envoyé aux écoles belges).

Concept

Kit pĂ©dagogique composĂ© de vidĂ©os situationnelles et d’un manuel permettant aux enseignants d’organiser des ateliers interactifs et crĂ©atifs sur la sĂ©curitĂ© en ligne et particuliĂšrement sur la notion de vie privĂ©e.

iRespect propose dix leçons, chacune basée sur une capsule vidéo présentant une situation concrÚte de la vie quotidienne des jeunes et trois (ou quatre) déroulements possibles. Les élÚves sont invités à faire des choix.

Une fiche pĂ©dagogique par vidĂ©o vient illustrer et expliquer une mĂ©thodologie d’animation. Sujets abordĂ©s (liens vers les vidĂ©os):

1. Mon secret…en ligne ou hors ligne? – Secret et intimitĂ©
(Vie privĂ©e / intimitĂ© – Mon secret… sur internet ou pas?)

2. Choisir un bon mot de passe – ProtĂ©ger ton compte
(SĂ©curiser des comptes et des profils – Un bon mot de passe)

3. RĂ©flĂ©chis avant de cliquer! – Alert sur le net
(FutĂ© sur internet – RĂ©flĂ©chis avant de cliquer)

4. Net sur le net – Internet et respect
(Respect de soi et des autres – Net sur le net)

5. Montre tes talents mais pas n’importe comment – Internet et crĂ©ativitĂ©
(Montrer ses talents et soigner son image en ligne – Sois crĂ©atif avec style!)

6. Cap ou pas cap? – Internet et les dĂ©fis
(ExpĂ©rimenter et mettre au dĂ©fi en ligne – Cap ou pas cap?)

7. Prends soin de ton e-rĂ©putation – e-rĂ©putation
(e-rĂ©putation – Soigne ton e-rĂ©putation)

8. Comment gĂ©rer mes donnĂ©es personnelles sur internet? – Informations personnelles
(Informations personnelles – Comment gĂ©rer ses infos perso)

9. Ne restez pas seuls, il y a de l’aide! – Cyber-harcĂšlement
(Cyber-harcĂšlement – On me harcĂšle sur internet)

10. Faire mes devoirs? Je trouve tout sur internet – Information en ligne
(Recherche d’infos sur internet – Internet = une mine d’or pour les devoirs !)

Objectifs

  • Lancer le dĂ©bat Ă  l’Ă©cole sur la protection de la vie privĂ©e en ligne avec des Ă©lĂšves ĂągĂ©s de 10 Ă  14 ans;
  • Apprendre aux Ă©lĂšves Ă  aborder internet de maniĂšre sĂ»re et constructive, permettre aux jeunes de visualiser trĂšs concrĂštement les consĂ©quences des choix qu’ils posent en ligne;
  • Renforcer les compĂ©tences sociales chez l’élĂšve de maniĂšre crĂ©ative.

Bon Ă  savoir

Cet outil a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© grĂące aux subsides de la Commission europĂ©enne, l’IWT (agence flamande pour l’innovation par la science et la technologie) via le projet EMSOC, B-CCENTRE et ‘Digital Champion’ Saskia Van Uffelen.

Grùce à son approche inclusive et aux études préalables qui ont été effectuées pour le mettre au point, cet outil convient également aux écoles spécialisées de type 1 et 8.

Pour trouver l’outil sur le site de Child Focus, aller Ă  ‘Mediacenter’, public cible ‘Professionnels’.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: Child Focus, Avenue Houba de Strooper 292, 1020 Bruxelles
+32 (0)2 475 44 11. Internet: http://www.childfocus.be/fr – https://www.facebook.com/ChildFocusBelgium

L’avis de PIPsa (www.pipsa.be)

Appréciation globale

iRespect (Ă  prononcer Ă  l’anglaise et pas Ă  la française!) propose 10 sĂ©quences pĂ©dagogiques modulables Ă  partir de courtes sĂ©quences vidĂ©os (sur YouTube ou sur DVD), mettant en scĂšne des enfants et des jeunes dans leur utilisation d’internet.

Les situations, proches du vĂ©cu des enfants, facilitent l’implication du public, malgrĂ© des voix off un peu discordantes. Le choix multiple proposĂ© Ă  l’issue de chaque situation permet d’initier le dĂ©bat sur les consĂ©quences de certaines pratiques mais aussi sur des grands thĂšmes tels que l’amitiĂ©, l’intimitĂ©, la popularitĂ©, les secrets, l’amour


La dĂ©marche crĂ©ative Ă  l’issue de chaque sĂ©quence pĂ©dagogique permet d’intĂ©grer, sur un autre mode, ce qui a Ă©tĂ© appris et compris. La sĂ©quence ‘faire ses devoirs’ peut ĂȘtre utilisĂ©e avant 10 ans et pourrait aussi ĂȘtre diffusĂ©e auprĂšs des parents.

Des conseils clairs et nuancĂ©s fournissent une sorte de ‘charte du bon usage’ qu’on aurait aimĂ© trouver sur une fiche de synthĂšse Ă  destination des parents, d’autant plus que, dans les sĂ©quences vidĂ©o, ceux-ci sont positionnĂ©s dans un rĂŽle Ă©ducatif et de soutien et non de contrĂŽle. Ainsi, les capsules pourraient aussi ĂȘtre utilisĂ©es de maniĂšre autonome, en famille, pour favoriser le dialogue sur les pratiques des enfants et des jeunes sur internet.

Les fiches pĂ©dagogiques claires, bien structurĂ©es, directement utilisables, permettent d’entrer trĂšs facilement dans la dĂ©marche proposĂ©e, elles sont une aide prĂ©cieuse pour l’enseignant. La ressource reste difficile Ă  trouver sur le site de l’éditeur, utiliser le lien direct!

Objectifs

  • Faciliter le bon usage de l’outil internet
  • DĂ©velopper l’esprit critique et les rĂ©flexes de prudence
  • DĂ©velopper les compĂ©tences psychosociales (estime de soi, image de soi)

Public cible

Jeunes utilisateurs d’Internet, certaines capsules pour futurs utilisateurs.

Utilisation possible dans l’enseignement spĂ©cialisĂ©.

Utilisation conseillée

Dans un projet d’école sur le respect par exemple, ou sur les nouvelles technologies et les mĂ©dias. Les vidĂ©os peuvent soutenir aussi une formation d’équipe de profs.

À recommander aux parents aussi pour qu’ils entament le dĂ©bat avec leurs enfants.

À lire aussi: Internet, mes parents, mes profs et moi, Apprendre Ă  surfer responsable, Christophe Butstraen, Éd. De Boeck, Collection ‘RĂ©ussir’, 2014, 200 pages, 12,9 euros.

Le nouveau site www.mangerbouger.be, pour s’informer, réfléchir, faire des choix et agir

Le site www.mangerbouger.be fait peau neuve et renforce son rĂŽle de plateforme d’informations sur l’alimentation et l’activitĂ© physique pour soutenir les personnes dans leur dĂ©marche ou projet de santĂ©.Dans le but de promouvoir et de protĂ©ger la santĂ©Note bas de page, l’Organisation Mondiale de la SantĂ© formule une sĂ©rie de recommandationsNote bas de page qui visent Ă  crĂ©er les conditions favorables pour permettre de rĂ©duire la morbiditĂ© et la mortalitĂ© liĂ©es Ă  une mauvaise alimentation et Ă  la sĂ©dentaritĂ©.www.mangerbouger.be s’inscrit dans cette perspective et constitue, dans la partie francophone du pays, une rĂ©fĂ©rence reconnue. Le site vise Ă  rendre accessible Ă  tous, des informations scientifiques validĂ©es, doublĂ©es de repĂšres pratiques et d’Ă©changes d’expĂ©riences sur les thĂšmes de l’activitĂ© physique et de l’alimentation. L’objectif? Contribuer Ă  dĂ©velopper plus de pouvoir d’action, de dĂ©cision et d’influence sur son environnement, sur sa vie et sa santĂ©.En effet, aprĂšs 10 ans d’existence, le site www.mangerbouger.be a Ă©tĂ© complĂštement relookĂ© et repensĂ©. Il Ă©largit dĂ©sormais ses questionnements et son public cible afin de proposer des informations adaptĂ©es aux contextes de vie actuels, tout en mettant l’accent sur les dĂ©terminants de la santĂ©.La plateforme d’informations Manger Bouger s’appuie sur un ComitĂ© d’accompagnementNote bas de page constituĂ© de professionnels, d’acteurs de terrain et d’institutions de premiĂšre et de deuxiĂšme lignes. Cette collaboration permet notamment d’enrichir les contenus du site, en plus d’assurer une visibilitĂ© aux initiatives dĂ©veloppĂ©es par chacun(e).

ConcrĂštement, que propose le site www.mangerbouger.be?

Des articles d’information et de rĂ©flexion qui vont de Comment manger sainement avec un petit budget?, Les plats prĂ©parĂ©s sont-ils bons pour la santĂ©?, Faut-il croire tout ce que l’on lit sur les emballages? Quelles sont les alternatives utiles dans une alimentation tenant en compte le dĂ©veloppement durable? en passant par Pourquoi l’Ă©ducation physique est-elle bonne pour la rĂ©ussite scolaire de l’enfant?, Comment mieux bouger Ă  tout Ăąge, mĂȘme aprĂšs 50 ans? ou encore Est-il possible d’adopter des pratiques sportives responsables?Un ensemble d’outils permettant d’approfondir chacun des thĂšmes abordĂ©s. On y trouve des outils pĂ©dagogiques, des brochures, des guides, des idĂ©es d’animations, des sites, des associations, des Ă©missions radio
 Par ailleurs, www.mangerbouger.be accorde Ă©galement une place Ă  des associations francophones, belges ou Ă©trangĂšres, qui dĂ©veloppent des ressources en lien avec les principaux thĂšmes du site.Afin de favoriser les Ă©changes d’expĂ©riences, la rubrique Projets d’écoles, par exemple, entend valoriser les projets en dĂ©veloppement ou en cours, les idĂ©es mais Ă©galement les questionnements des intervenants du secteur scolaire.Un espace Questions – RĂ©ponses oĂč les internautes pourront poser leurs questions Ă  des experts en lien avec l’alimentation et l’activitĂ© physique.

Soutiens ministériels

Pour la Wallonie, le Ministre Maxime PrĂ©vot «se rĂ©jouit et soutient le projet de l’asbl Question SantĂ© qui offre ce support de communication en mettant Ă  disposition des outils pratiques Ă  utiliser au quotidien pour amĂ©liorer son alimentation (manger) et augmenter son activitĂ© physique (bouger) pour le grand public et les professionnels.Soulignons la complĂ©mentaritĂ© entre les deux actions indispensables pour lutter contre le surpoids et l’obĂ©sitĂ© en Wallonie que ce soit en agissant dans les lieux de vie (Ă  l’école, au bureau), sur les comportements (face Ă  l’offre, question de poids), par des enjeux sociĂ©taux (vers une sociĂ©tĂ© plus durable) ou sur les caractĂ©ristiques de population (avec un petit budget).»De son cĂŽtĂ©, CĂ©cile Jodogne, Ministre en charge de la politique de la santĂ© Ă  la Commission communautaire française Ă  Bruxelles: «La promotion des attitudes saines nous concerne toutes et tous. On sait que manger Ă©quilibrĂ© et faire de l’exercice physique sont des bonnes habitudes qui prĂ©viennent les risques de nombreuses maladies. Mais les bĂ©nĂ©fices sont bien plus larges et portent sur le bien-ĂȘtre physique, mental et social. Il est donc important d’encourager chacune et chacun Ă  faire les bons choix, sans toutefois donner des leçons ou juger les diffĂ©rents modes de vie.»Le site www.mangerbouger.be est rĂ©alisĂ© avec le soutien de la Wallonie, de la COCOF et de l’ONE.

En aidant Ă  crĂ©er des conditions favorables Ă  l’application de mesures durables Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©: individuel, communautaire, national et mondial.

Dans le cadre d’une stratĂ©gie mondiale pour l’alimentation et l’activitĂ© physique : http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/43036/1/9242592226_fre.pdf

Membres du ComitĂ© d’accompagnement: Commission Promotion de la santĂ© Ă  l’école, Cultures & SantĂ©, Espace Environnement, FĂ©dĂ©ration des Services Sociaux, Fondation contre le Cancer, MutualitĂ©s chrĂ©tiennes, MutualitĂ©s socialistes, Office de la Naissance et de l’Enfance, Observatoire de la SantĂ© du Hainaut, SociĂ©tĂ© scientifique de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale.

Accompagner les adolescents en quête d’autonomie dans les pratiques culinaires

Une recherche-intervention longitudinale pour suivre un projet d’éducation Ă  la consommation au collĂšge

En septembre 2013 a dĂ©butĂ© une recherche-action longitudinale consistant Ă  Ă©valuer les bĂ©nĂ©fices d’une Ă©ducation alimentaire des collĂ©giens (de la 5e Ă  la 3e)Note bas de page aux ‘Arts de faire culinaires’ Ă  l’interface entre l’école, la famille et l’univers marchand. Celle-ci accompagne un projet pilote Ă©ducatif ambitieux mis en place sur plusieurs annĂ©es dans deux collĂšges de Charente.L’objet de cette recherche est d’accompagner in vivo les changements qu’opĂšre l’action «Initiation aux arts de faire culinaires»: au niveau de l’équipe Ă©ducative au sens large et au niveau des collĂ©giens et de leur famille (lutte contre le dĂ©crochage scolaire, apprentissages fondamentaux, autonomie, appropriation, transmission, rĂ©flexivité ).La recherche devra aboutir par la validation scientifique du guide mĂ©thodologique produit par le groupe-projet pour assurer la reproductibilitĂ© de cette initiative dans d’autres collĂšges en France.

Présentation du projet éducatif

Ce projet pilote Ă©ducatif, mis en place dans deux collĂšges Ă  AngoulĂȘme, comprend des ateliers complĂ©mentaires sur le thĂšme de l’alimentation: cours de cuisine, modules d’éveil sensoriel issus des classes du goĂ»t et d’Ă©veil Ă  la dĂ©gustation, Ă©ducation aux mĂ©dias et au dĂ©veloppement durable, sensibilisation aux arts de la table et au gaspillage alimentaire, dĂ©couverte des mĂ©tiers de bouche, Ă©ducation Ă  une alimentation saine, durable et raisonnĂ©e, dĂ©couverte des cultures alimentaires
 Leur but est de permettre aux adolescents d’acquĂ©rir une plus grande conscience de certains enjeux liĂ©s Ă  la consommation alimentaire.Quelques exemples d’actions organisĂ©es en 5e :Visites matinales (7h) de la cuisine de l’établissement par demi-classe, pilotĂ©es par le responsable de la production, suivies d’un petit dĂ©jeuner partagĂ© avec l’équipe de cuisine.
Ateliers de prĂ©paration des entrĂ©es du ‘salad-bar’ pour l’ensemble des internes de l’établissement sous la conduite conjointe de l’animatrice cuisine et de l’équipe de cuisine dans les locaux de production; Ă©laboration par les collĂ©giens d’un questionnaire d’enquĂȘte pour interroger les internes sur leur ressenti concernant les fabrications rĂ©alisĂ©es par les Ă©lĂšves de 5e.
Participation Ă  plusieurs ateliers de cuisine, rĂ©partis sur toute l’annĂ©e, aboutissant Ă  la prĂ©paration du buffet destinĂ© aux familles Ă  l’occasion des portes ouvertes.
À l’issue de chaque atelier cuisine, caractĂ©risation des dĂ©chets, Ă©valuation du volume de dĂ©chets recyclables, Ă©vacuation des bio-dĂ©chets vers le composteur mis en place dans l’établissement; les Ă©lĂšves rapportent les prĂ©parations Ă  la maison grĂące Ă  une lunchbox accompagnĂ©e d’un carnet de bord, pour dĂ©guster les prĂ©parations en famille
ImageFrançoise Cuisinier, l’ancienne principale du collĂšge pilote nous explique que «l’équipe du projet a mis bout Ă  bout toutes les initiatives en cours dans l’établissement, qu’elles Ă©manent des enseignants ou des services, et les a complĂ©tĂ©es par des interventions extĂ©rieures permettant de structurer le programme d’actions. Cette mĂ©thode d’élaboration a permis de prendre en compte les besoins des Ă©lĂšves (bien-ĂȘtre, dĂ©veloppement de l’autonomie, lutte contre le dĂ©crochage scolaire, orientation scolaire) et de leurs familles (participation, confiance)».

L’origine du projet

À l’origine du projet, le constat dressĂ© par le Chef d’établissement et les personnels du service restauration de la citĂ© scolaire: difficultĂ©s Ă  faire Ă©voluer les habitudes alimentaires des collĂ©giens, difficultĂ©s Ă  associer les familles au projet d’établissement, dĂ©sintĂ©rĂȘt des collĂ©giens pour la restauration scolaire.«En tant que Principale, poursuit Mme Cuisinier, j’avais envie de trouver une façon d’attirer les familles afin qu’elles s’impliquent davantage dans la vie du collĂšge mais aussi de redonner confiance aux Ă©lĂšves en difficultĂ©s scolaires en leur permettant d’ĂȘtre Ă  l’aise sur cette nouvelle compĂ©tence que nous avions dĂ©cidĂ© de ne pas noter (Ă©valuation par le socle commun des compĂ©tences). Les ‘Arts de faire culinaires’ nous ont paru une belle opportunité».

Les objectifs du projet AFCC

1°) DĂ©velopper l’esprit critique des collĂ©giens quant Ă  l’alimentation et la santĂ©;2°) Éduquer les jeunes Ă  mener une vie plus saine/autonome, faire Ă©voluer les pratiques quotidiennes Ă  long terme;3°) Lutter contre le dĂ©crochage scolaire par une mise en pratique culinaire;4°) Agir sur le climat et l’ambiance scolaire;5°) CrĂ©er un pont actif et durable d’échanges entre familles et collĂšge;6°) FĂ©dĂ©rer l’équipe Ă©ducative autour d’un projet unique.

Les perspectives Ă  long terme

Marie-Line Huc, diĂ©tĂ©ticienne du Club Experts Nutrition et Alimentation (CENA) et membre actif du groupe de pilotage explique que «ce projet, qui bouleverse le fonctionnement de l’établissement, souhaite dĂ©montrer son utilitĂ©, pour qu’à terme, les ateliers d’éducation Ă  la consommation soient dĂ©finitivement intĂ©grĂ©s dans les programmes d’enseignement au collĂšge. L’Inspection AcadĂ©mique suit son dĂ©veloppement et encourage son dĂ©ploiement dans d’autres collĂšges du dĂ©partement, Ă  titre expĂ©rimental, afin d’en confirmer la pertinence».Émilie Orliange, responsable de la recherche-intervention et chargĂ©e du projet, ajoute que «la recherche aboutira par la validation scientifique du guide mĂ©thodologique accompagnĂ© d’une mallette pĂ©dagogique produit par le groupe-projet pour assurer la reproductibilitĂ© de cette initiative dans d’autres collĂšges français.»

Un projet français original, fédérateur et reproductible

Ce projet a rĂ©cemment Ă©tĂ© intĂ©grĂ© aux actions du PNA (Programme National pour l’Alimentation) du MinistĂšre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la ForĂȘt: «Je ne suis pas Ă©tonnĂ©e que le projet portĂ© par le CEPE (Centre EuropĂ©en des Produits de l’Enfant) ait Ă©tĂ© retenu par le panel d’experts rĂ©unis Ă  l’échelon national» explique ValĂ©rie Dutruel, Responsable du PĂŽle Alimentation Ă  la DRAAF (Direction rĂ©gionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la ForĂȘt). «Il rĂ©pondait Ă  tous les critĂšres de sĂ©lection. Il est trĂšs original, fĂ©dĂ©rateur et reproductible. Surtout, il s’appuie sur une mĂ©thodologie exemplaire, puisque l’évaluation du projet est rĂ©alisĂ©e par Émilie Orliange, une doctorante spĂ©cialisĂ©e dans le comportement du consommateur».

Une recherche-action longitudinaleNote bas de page

Afin de mesurer l’impact de ce programme et d’envisager son dĂ©ploiement de façon pĂ©renne dans d’autres Ă©tablissements, l’action intĂšgre un accompagnement par une doctorante en Sciences de Gestion spĂ©cialisĂ©e dans l’Étude du Comportement du Jeune Consommateur, Émilie OrliangeNote bas de page.Cette Ă©tude porte sur le rĂŽle de la mise en pratique des ‘Arts de faire culinaires au collĂšge’, comme objet de transmission/appropriation/autonomisation des jeunes apprentis-mangeurs et cuisiniers, ouvrant un espace de libertĂ© au sein de l’institution familiale.Cette recherche-intervention longitudinale (3 ans) consiste Ă  Ă©tudier de l’intĂ©rieur un dispositif (de captationNote bas de page et dĂ©veloppementalNote bas de page)transversal d’éducation adressĂ© aux adolescents de la 5° Ă  la 3°, intitulĂ©: ‘Arts de faire culinaires au CollĂšge’.Ce dispositif pĂ©dagogique innovant revendique une visĂ©e transformative des pratiques et des compĂ©tences du jeune consommateur. Son originalitĂ© consiste Ă  relayer au sein de la famille les pratiques culinaires dĂ©couvertes en pratique au collĂšge.ConsidĂ©rant la cuisine non plus seulement comme le passage originel et symbolique entre nature et culture (LĂ©vi-Strauss, 1964)Note bas de page, ni comme la rĂ©solution, symbolique Ă©galement du paradoxe de l’Homnivore (Fischler, 2001)Note bas de page, mais bien dans ses manifestations les plus concrĂštes, le projet met en exergue le rĂŽle central de la pratique culinaire en tant qu’activitĂ© sociale de consommation au quotidien.Dans ce cadre, les questions de recherche privilĂ©giĂ©es sont notamment:

  • Comment favoriser le dĂ©veloppement de pratiques appropriĂ©es Ă  des individus donnĂ©s, dans une sociĂ©tĂ© et Ă  un moment donnĂ©s?
  • Comment dĂ©passer les essais qui ont Ă©tĂ© faits en matiĂšre d’éducation au goĂ»t ou d’éducation nutritionnelle qui privilĂ©gient le registre cognitif, pour aborder la question dans une pratique quotidienne d’alimentation?
  • Comment transformer un projet pilote en modĂšle d’innovation organisationnel que d’autres collĂšges puissent mettre en Ɠuvre?

L’objectif de cette recherche d’inspiration ethnographique et psychosociologique est de suivre et d’analyser sur trois annĂ©es les effets du projet pilote sur les reprĂ©sentations relatives aux aliments des collĂ©giens et de leur famille ainsi que sur l’évolution de leurs pratiques de consommation dans un univers marchand valorisant notamment des marques de plats cuisinĂ©s ou de produits plaisir
Plus concrĂštement, la recherche vise Ă :1) cerner les conditions organisationnelles favorisant une appropriation par d’autres Ă©tablissements scolaires français du projet pilote pour construire un guide mĂ©thodologique heuristique permettant l’adaptation du projet Ă  la rĂ©alitĂ© de diffĂ©rents types/contextes de collĂšges;2) valider scientifiquement le guide mĂ©thodologique produit dans le cadre du premier transfert du projet qui a dĂ©butĂ© Ă  la rentrĂ©e 2015;3) apporter des connaissances nouvelles afin d’orienter la politique de diffĂ©rents acteurs en matiĂšre dâ€˜Ă©ducation alimentaire: l’Éducation Nationale, le MinistĂšre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le MinistĂšre de la SantĂ©.La recherche fait ressortir des rĂ©sultats permettant de prĂ©senter plusieurs «trajectoires Ă©volutives de mise en pratique culinaire» passant d’une participation pĂ©riphĂ©rique assistĂ©e pour aller vers une rĂ©elle autonomie dans une pratique culinaire dont les enjeux sont pleinement maĂźtrisĂ©s par l’adolescent.

État des lieux du champ de recherche

Les classes du goût / les restos du goût / les familles du goûtNote bas de page

Les conclusions de ces Ă©tudesNote bas de page montrent que l’éducation sensorielle est efficace pour rĂ©duire la nĂ©ophobie alimentaire et ceci davantage chez les 7 Ă  9 ans. Elle semble d’autant plus efficace que son contexte d’application est formel et thĂ©orique: la classe scolaire supĂ©rieure Ă  la famille et la famille supĂ©rieure au restaurant scolaire. Cependant, la persistance de cette efficacitĂ© est compromise dans le cadre d’une Ă©ducation ponctuelle et qui n’est pas pratiquĂ©e hors du cadre scolaire. Ainsi, les effets de l’exposition sensorielle par la pratique et les expĂ©riences ont, sans aucun doute, un impact Ă  plus long terme que la seule Ă©ducation sensorielle dans un cadre formel tel que le programme scolaire.

Programme National Nutrition Santé 3 (PNNS 3)Note bas de page

Un certain nombre d’actions formelles d’éducation nutritionnelle mises en place dans le cadre du PNNS n’ont pas non plus d’impacts concrets Ă  long terme observables ou mesurables. En particulier, l’éducation alimentaire passe par une catĂ©gorisation purement cognitive des aliments sous forme de nutriments, connaissances que les jeunes ne peuvent concrĂštement mobiliser dans leur vie quotidienne car elles sont complĂštement dĂ©connectĂ©es de la rĂ©alitĂ© des sociabilitĂ©s enfantines et de la pratique alimentaire de leur famille. L’éducation nutritionnelle ne suffit pas (tant au niveau cognitif qu’au niveau sensoriel) notamment car elle est faite par des enseignants qui n’ont pas nĂ©cessairement le temps ni les compĂ©tences spĂ©cifiques d’un nutritionniste pour qu’elle soit comprise et assimilĂ©e par les jeunes. Certaines dĂ©rives ont Ă©tĂ© observĂ©es concernant l’éducation alimentaire, notamment en maternelle et primaire car la notion de diĂšte globale n’y est pas abordĂ©e.

Plan National Alimentation (PNA)Note bas de page

Dans le cadre du PNA, ce projet de recherche s’appuie sur des courants de recherche qui expliquent que l’alimentation est avant tout une pratique ordinaire faisant appel Ă  des perspectives cognitives, affectives et symboliques absolument indissociables. Nous cherchons Ă  placer le collĂ©gien au centre d’un dispositif d’éducation Ă  l’alimentation et de promotion d’un comportement alimentaire raisonnĂ© et Ă©quilibrĂ©.

Originalité de la recherche

La recherche consiste Ă  ouvrir une alternative aux approches d’éducation nutritionnelle ou aux classes du goĂ»t dans le but de susciter et d’accompagner la participation de l’enfant Ă  la prĂ©paration des repas sous la bienveillance d’un adulte (parent, enseignant ou Ă©ducateur) et en autonomie, car si les approches habituelles apportent des connaissances aux enfants, elles restent souvent trĂšs Ă©loignĂ©es des sociabilitĂ©s alimentaires (goĂ»ters, lunchbox, cantine, etc.) que ces derniers pratiquent.Selon nos conclusions, initier le collĂ©gien Ă  pratiquer les ‘Arts de faire culinaires’ en lien avec sa vie quotidienne le prĂ©pare Ă  mener une vie autonome.

Cadrage théorique

Dans le cadre de ce projet de recherche constructivisteNote bas de page, nous mobiliserons plusieurs cadres thĂ©oriques complĂ©mentaires afin d’avoir un prisme de lecture qui nous semble novateur et enrichissant.En premier lieu, celui Ă©tabli par Michel De CerteauNote bas de page concernant les ‘Arts de faire du quotidien’, ensuite les cadres conceptuels de Lev VygotskiNote bas de page concernant les usages et les pratiques socialement et historiquement situĂ©es ainsi que les mĂ©thodes de dĂ©veloppement des capacitĂ©s d’agir de l’individu et pour finir, les apports de Franck CochoyNote bas de page concernant les dispositifs de captation des publics.Ces cadres thĂ©oriques seront ensuite intĂ©grĂ©s Ă  un modĂšle de communication interactionniste et dynamique, typique du contexte d’un projet d’éducation Ă  la consommation des adonaissants (François de SinglyNote bas de page). Pour finir, notre fondement Ă©pistĂ©mologique s’inspire de la logique dynamique du contradictoire (une approche par les paradoxes) Ă©mise par StĂ©phane LupascoNote bas de page.

MĂ©thodologie de l’évaluation

Une doctorante du CEPE/UniversitĂ© de Poitiers a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour concevoir une mĂ©thodologie de suivi et d’évaluation de ce projet afin de le valoriser et de trouver des financements.

Recherche bibliographique

Sociologie de l’alimentation, sociologie de l’enfance/l’adolescence, sociologie de l’éducation;
Comportement du consommateur, marketing, sciences de gestion.

Évaluation des rĂ©sultats

Indicateurs

  • L’éducation Ă  la santĂ© par l’alimentation par la pratique des ’Arts de faire culinaires au collĂšge’,
  • Le bien-ĂȘtre au collĂšge et dans l’assiette,
  • Le lien entre l’école et la famille par l’alimentation,
  • La lutte contre le dĂ©crochage scolaire (travail sur l’orientation) par une valorisation par la pratique,
  • La fĂ©dĂ©ration de l’équipe enseignante autour d’un projet unique,
  • La transfĂ©rabilitĂ© du projet pilote par l’appropriation du guide mĂ©thodologique.

Terrains

COLLEGE 1

COLLEGE 2

Milieu social

Intermédiaire à populaire, section sportive

Défavorisé, classé REP+, SEGPA

Nombre de classes

15

12

Nombre moyen d’élĂšves par classe

26

21

Effectif total

390

260

Effectif étudié

290

(90 en cohorte sur 3 ans, de la 5Ăšme Ă  la 3Ăšme + 200 en analyse comparative des 3 Ă©ditions du niveau 5Ăšme)

60

Détails de la méthodologie

Diverses techniques, directes et indirectes (entretiens, observations in situ et questionnaires) sont combinĂ©es pour apporter de multiples Ă©clairages sur cet objet complexe qui, longtemps dĂ©considĂ©rĂ© par la sociologie ou le marketing, implique d’apporter des rĂ©ponses Ă  la fois Ă  des prĂ©occupations sociales contemporaines faisant l’actualitĂ© de ce thĂšme de recherche (et la difficultĂ© de l’aborder), mais aussi devant relever le dĂ©fi de sa dimension transdisciplinaire en tentant d’apporter un double Ă©clairage bio-psycho-sociologique et marketing.L’analyse se cristallise davantage Ă  un niveau micro-social, se concentrant sur l’individu et porte sur les processus dĂ©cisionnels et d’actions.À partir des donnĂ©es recueillies, la focale porte sur l’analyse des modes d’appropriation, d’incorporation, d’actualisation et d’autonomisation suite Ă  des expĂ©riences de mise en pratique culinaires de l’école vers l’institution familiale.Combinaison multi-mĂ©thodes (quantitatives et qualitatives):Une analyse quantitative de l’évolution des connaissances, pratiques et habitudes alimentaires des jeunes et des familles: questionnaires/panels (familles et adolescents) systĂ©matiques. Le second collĂšge constituant le groupe tĂ©moin de l’étude, il permet d’obtenir une base de comparaison des rĂ©sultats obtenus avec le 1er collĂšge.L’analyse qualitative comprend:

  • des observations participantes pendant les ateliers;
  • des entretiens collectifs auprĂšs des enfants lors des ateliers et de focus groupes;
  • le recueil de donnĂ©es issues des carnets de bord parents-Ă©lĂšves qui retrace l’apprĂ©ciation familiale des prĂ©parations faites par les jeunes et des bilans Ă©lĂšves recueillis Ă  la fin de chaque atelier;
  • des entretiens individuels avec le personnel du collĂšge/les principaux;
  • une grille d’évaluation de la transfĂ©rabilitĂ© du projet (outil ASTAIRENote bas de page);
  • un questionnaire qualitatif destinĂ© Ă  l’équipe-projet du second collĂšge pour valider la performance du guide mĂ©thodologique;
  • des questionnaires qualitatifs destinĂ©s aux familles et adolescents;
  • la rĂ©daction de portraits d’apprentis-cuisiniers.

Résultats préliminaires

La dĂ©marche d’évaluation du projet fait ressortir des rĂ©sultats probants sur les deux premiĂšres annĂ©es: Ă©volution positive du climat scolaire, effet de synergie autour du projet, augmentation de la frĂ©quentation des familles aux diffĂ©rents Ă©vĂ©nements du collĂšge, constat des premiers bĂ©nĂ©fices sur le comportement alimentaire des jeunes. C’est pourquoi, un second collĂšge nous a sollicitĂ©s dans le but de reproduire le projet Ă  la rentrĂ©e 2015.Pour ce qui est des bĂ©nĂ©fices du projet perçus par les collĂ©giens, ils font essentiellement allusion Ă  la mise en pratique des ‘Arts de faire culinaires’ lors des ateliers de cuisine, d’éveil sensoriel et d’éducation aux mĂ©dias Ă©galement reproduite dans le cadre du foyer familial.AprĂšs deux annĂ©es d’existence, le projet a un impact direct sur les pratiques des jeunes dans le cadre familial. En effet, au 30 juin 2015, 70% des collĂ©giens (270 Ă©lĂšves) dĂ©clarent avoir refait des prĂ©parations Ă  la maison suite aux ateliers. Les jeunes trouvent que le projet est concrĂštement bĂ©nĂ©fique pour eux autant dans le cadre familial qu’à l’école car ils expliquent que cela leur permet d’ĂȘtre plus autonomes et responsables par rapport Ă  des tĂąches alimentaires quotidiennes Ă  la maison: «Oui, parce que maintenant mes parents me laissent cuisiner tout seul Ă  la maison», «Maintenant on peut faire le beau, faire le fier parce qu’on peut cuisiner Ă  la maison», «Je cuisine plus qu’avant Ă  la maison».Autre rĂ©sultat intĂ©ressant, le projet semble devenir un outil de nĂ©gociation de nouvelles marges d’autonomie dans le cadre familial, Ă  la fois du cĂŽtĂ© des jeunes qui souhaitent devenir plus actifs dans le quotidien alimentaire de la maison, mais aussi un outil de nĂ©gociation pour les parents qui souhaitent encourager leurs enfants Ă  devenir plus actifs dans les tĂąches quotidiennes: «Malheureusement maintenant mes parents savent que je sais faire la vaisselle», «Ils veulent toujours que je cuisine maintenant, ils me disent: tu sais faire maintenant», «Maintenant, mes parents, ils m’obligent Ă  cuisiner».

Des élÚves témoignent

«J’ai apprĂ©ciĂ© cet atelier parce qu’on avait l’impression d’ĂȘtre dans une cuisine avec un chef et des cuisiniers Ă  cĂŽtĂ© de nous.»«GrĂące Ă  ‘Arts de faire culinaire’, j’ai eu la chance de faire les ateliers cuisine et de faire dĂ©couvrir aux plus petits ‘art toast’ pendant les gastronomades.»«Mon moment prĂ©fĂ©rĂ© c’Ă©tait le design pack lorsque nous avons crĂ©Ă© nos propres emballages. Nous avons imaginĂ© le produit, sa pub, son slogan et nous avons fabriquĂ© l’emballage.»«Le moment le plus fort pour moi pendant ce projet est quand nous sommes partis au CIFOP: on a appris ‘l’art de la table’ et le cĂŽtĂ© design de la table et de sa prĂ©sentation, on a participĂ© Ă  l’aide des apprentis de ce lycĂ©e Ă  laver les couverts, faire le dressage de la table et Ă  la fois remplir un questionnaire pour l’atelier ensuite nous avions dĂ©gustĂ© les plats faits par les apprentis-cuisiniers.»«J’ai dĂ©couvert des aliments que je ne connaissais pas alors que je les utilise au quotidien.»«J’ai dĂ©couvert comment observer, dĂ©couvrir, sentir ou â€˜Ă©couter’ un plat ou un aliment avant de le manger.»«L’atelier qui m’a le plus intĂ©ressĂ© c’est quand on a fait le poisson en papillote car j’ai appris une nouvelle façon de faire cuire du poisson.»«J’aime ce projet, parce que ce sont des ateliers qui peuvent nous servir dans l’avenir.»«Ce projet m’a permis de savoir les bases et de pouvoir me dĂ©brouiller seul quand je cuisine Ă  la maison.»

Les financeurs

La recherche est soutenue par le FFAS (Fonds Français pour l’Alimentation et la SantĂ©)Note bas de page, le MinistĂšre de l’Agroalimentaire et de l’Agriculture et de la Foret avec la DRAAF Poitou-CharentesNote bas de page et le PNA (Programme National pour l’Alimentation)Note bas de page, ainsi que par l’Institut Olga TriballatNote bas de page.Les actions du projet sont financiĂšrement soutenues par le Conseil GĂ©nĂ©ral de la Charente, la rĂ©gion Poitou-CharentesNote bas de page, le Fond EuropĂ©en AgriMer (fruits pour la rĂ©crĂ©) et la Fondation de FranceNote bas de page. Le projet est inscrit dans les actions innovantes du Rectorat de Poitiers et soutenu par l’Éducation Nationale et le MinistĂšre de l’Agriculture.

Les acteurs du projet

Caroline Bayle, animatrice culinaire et membre de l’ANEGJ: crĂ©e, organise, anime chaque atelier cuisine et participe au groupe de pilotage. En charge de la crĂ©ation de la mallette pĂ©dagogique pour le niveau 5e . Courriel: caroline.bayle.16@gmail.com. Site internet: http://www.espritculinaire.fr.Françoise Cuisinier, Principale du CollĂšge Marguerite de Valois (2013-2015): a permis la mise en place opĂ©rationnelle des ateliers du projet en organisant le travail de l’équipe pĂ©dagogique. Elle participe au groupe de pilotage du transfert. En charge du dossier administratif liĂ© au guide mĂ©thodologique. Courriel: francoise.cuisinier@ac-poitiers.fr.Marie-Line Huc, chef de projets CENA: Coordinatrice et animatrice du groupe de pilotage, apporte son expertise sur les aspects nutritionnels du projet, valide notamment le choix des recettes et des produits des diffĂ©rents ateliers. Courriel: marie-line.huc@nutrition-expert.org.Émilie Orliange, doctorante de l’UniversitĂ© de Poitiers – comportement du jeune consommateur: en charge du suivi, de l’Ă©valuation, de la valorisation et du transfert du projet AFCC, elle conduit en parallĂšle une recherche-action longitudinale afin d’Ă©valuer les bĂ©nĂ©fices du projet pilote. Son travail permettra la validation scientifique du guide mĂ©thodologique produit pour transfĂ©rer le projet dans d’autres Ă©tablissements. Courriel: emilie.orliange01@univ-poitiers.fr.Florence Raillat-Rouet, professeure des sciences de la vie et de la terre: co-animatrice des diffĂ©rents ateliers, membre du groupe de pilotage, rĂ©fĂ©rente du projet pilote au collĂšge Marguerite de Valois. Courriel: florence.raillat@ac-poitiers.fr.

Pour plus d’information sur le projet, rendez-vous sur le site: http://www.projet-alimentation-arts-de-faire-culinaires-au-college.fr/

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Cela correspond aux humanités inférieures en Belgique (ndlr).

Une recherche-action est «une recherche ayant un double objectif: transformer la réalité et produire des connaissances concernant ces transformations» (Hugon et Seibel, 1988, p.13).
Une mesure longitudinale se dit d’une mesure rĂ©sultant du suivi d’une population dans le temps en fonction d’un Ă©vĂšnement de dĂ©part: en l’occurrence, l’introduction du projet en septembre 2013.

Doctorante en Sciences de Gestion, spĂ©cialitĂ© Étude du Comportement du Consommateur, Ă  l’UniversitĂ© de Poitiers, 3e annĂ©e, Laboratoires CEREGE/MSHS de Poitiers et chargĂ©e du projet AFCC, sous la direction de ValĂ©rie-InĂ©s de La Ville, Professeur des UniversitĂ©s – Directrice Centre EuropĂ©en des Produits de l’Enfant – IAE de Poitiers, Responsable de la thĂ©matique «StratĂ©gies de marchĂ©s et cultures de consommation» du Laboratoire Centre de Recherche en Gestion CEREGE EA 1722 – UniversitĂ© de Poitiers.

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COCHOY F., ÉD. La captation des publics: c’est pour mieux te sĂ©duire, mon client… Toulouse: Presses universitaires du Mirail, 2004. 297 p. (Sociologiques). ISBN: 2858167265 9782858167265.

DE SINGLY.F Les Adonaissants, Armand Colin, 2006, 399p.

LUPASCO S. Le Principe d’Antagonisme et la Logique de l’énergie, BrochĂ©, 1987, 135 p.

CAMBON, L. (2012). ThĂšse rĂ©alisĂ©e sous la direction de François Alla et de ValĂ©ry Ridde: «Étude de la transfĂ©rabilitĂ© des interventions de promotion de la santĂ© dans une perspective de promotion des dĂ©marches ‘evidence based health promotion’: dĂ©veloppement d’un outil d’analyse de la transfĂ©rabilitĂ© des interventions».

La mallette genre

Description

Matériel

  • Livret ‘Guide de l’animateur-trice’
  • Ligne du temps sur les avancĂ©es lĂ©gislatives en Belgique
  • Fiches et jeux (2 catĂ©gories: 6-12 ans et 12 ans et plus): jeux brise-glace, jeux sur le genre, Ă©valuation

Concept

La Mallette Genre propose des outils et des jeux pour aborder avec les enfants et les jeunes les questions de genre, d’égalitĂ© hommes/femmes, l’homophobie et l’hypersexualisation.Les activitĂ©s proposĂ©es n’apportent pas de rĂ©ponses toutes faites, mais visent Ă  susciter la rĂ©flexion sur diffĂ©rentes thĂ©matiques (rĂŽles, littĂ©rature enfantine, publicitĂ©, stĂ©rĂ©otypes, discrimination…) en partant directement du vĂ©cu des enfants et/ou des jeunes.

Objectifs

Outiller les animateurs-trices pour aborder le sujet avec les enfants, les adolescents, les groupes mixtes et non mixtes, les personnes dĂ©ficientes intellectuelles, les adultes.Fournir aux animateur-trices quelques concepts utiles sur la thĂ©matique du genre, les stĂ©rĂ©otypes, la discrimination, comment dĂ©busquer le sexisme, dĂ©velopper l’empowerment, etc.

Conseils d’utilisation

Cette mallette s’adresse Ă  toutes les personnes (animateurs-trices, enseignants-es, Ă©ducateurs-trices,
) qui souhaitent travailler avec leur public sur les questions de genre et d’égalitĂ© homme/femme. Les diffĂ©rentes animations de la mallette permettent:

  • soit d’ouvrir le questionnement et le dĂ©bat,
  • soit de travailler plus longuement avec son groupe.

En vue de prĂ©parer l’animation, le livret contient:Une partie thĂ©orique et explicative destinĂ©e aux animateurs-trices comportant:

  • une clarification de quelques concepts: genre, stĂ©rĂ©otypes/prĂ©jugĂ©s/discrimination,
  • un aperçu du sexisme sur diffĂ©rents supports,
  • une explication du processus d’empowerment,
  • une ligne du temps des avancĂ©es lĂ©gislatives en termes d’Ă©galitĂ© homme/ femme en Belgique
  • quelques donnĂ©es statistiques relatives aux questions de genre.

Une partie technique offrant des trucs, astuces et conseils destinĂ©s Ă  l’animateur-trice.

Bon Ă  savoir

En 2008, une mallette genre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  l’initiative de la plateforme AMO (Service d’Aide en Milieu Ouvert) bruxelloise, suite Ă  un constat de dĂ©labrement des relations entre filles et garçons. En 2012, toutes les mallettes ayant Ă©tĂ© vendues, l’AMO ItinĂ©raires a dĂ©cidĂ© de rĂ©Ă©diter la mallette et d’introduire une demande de subside au CAAJ2 de Bruxelles afin de la retravailler et de l’amĂ©liorer.Pour ce travail d’actualisation de la mallette, l’AMO ItinĂ©raires s’est associĂ©e avec de nouveaux partenaires: le Monde selon les femmes, le CERE asbl, Tel Quel Jeunes (aujourd’hui Alter Vision).

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur, au prix de 60 euros + 9 euros pour couvrir les frais de port: ItinĂ©raires AMO, Place Morichar 56, 1060 Bruxelles, Belgique. TĂ©l.: +32 (0)2 538 48 5. Courriel: itinerairesamo@gmail.com. Internet: http://www.itineraires-amo.be.

L’avis de PIPsa (www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPsa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2014.

Appréciation globale

Le genre, en tant que dĂ©terminant de la santĂ©, ne s’affiche pas souvent dans les outils de promotion de la santĂ©. ThĂšme sensible, car ancrĂ© culturellement, il exige des animateurs expĂ©rimentĂ©s qui savent faire Ă©merger les reprĂ©sentations des jeunes pour les travailler avec eux, hors de tout point de vue militant.Avec un format attractif, la mallette se veut ouverte Ă  toutes les tranches d’ñge, dĂšs 6 ans. L’organisation pratique des nombreux supports permet de se repĂ©rer facilement, notamment grĂące aux codes couleur et aux ‘chemins d’animation’ proposĂ©s par les concepteurs.RĂ©alisĂ© par des experts du public jeune, associĂ©s Ă  des experts de la thĂ©matique, le rĂ©fĂ©rentiel thĂ©orique fournit des contenus synthĂ©tiques, pertinents et accessibles, permettant de parler du genre sans thĂ©oriser. L’animateur devra toutefois trouver comment faire le lien avec ce que le groupe exprime lors des activitĂ©s. Celles-ci, simples Ă  mettre en Ɠuvre, sont pertinentes pour susciter le dĂ©bat. Une Ă©valuation toute simple est prĂ©vue.La difficultĂ© principale de l’outil rĂ©side dans la maniĂšre de l’animer avec les jeunes. MĂȘme si l’utilisateur est en accord avec la thĂ©matique, il Ă©vitera de diffuser le point de vue militant sous-jacent de l’outil, pour laisser les jeunes s’exprimer, sous peine de contre-productivitĂ©. La maniĂšre de dĂ©caler le regard pour Ă©largir leurs reprĂ©sentations n’est pas concrĂ©tisĂ©e dans la mallette. Celle-ci s’adresse donc Ă  des animateurs chevronnĂ©s.L’utilisateur sera renforcĂ© si une rĂ©flexion prĂ©alable en Ă©quipe est organisĂ©e afin de dĂ©finir un positionnement institutionnel: ce que dĂ©fend l’institution comme valeurs, ce qui est inacceptable, etc. Par ailleurs, l’outil ne fait pas de lien avec les prescrits religieux en matiĂšre d’égalitĂ© (ou plutĂŽt d’inĂ©galité ), alors que les jeunes y sont confrontĂ©s.L’investissement financier est important, toutefois le matĂ©riel et les activitĂ©s proposĂ©es peuvent ĂȘtre exploitĂ©s sur le long terme. De nombreuses rĂ©fĂ©rences sont proposĂ©es pour aller plus loin.

Objectifs

  • Ëtre sensibilisĂ©(e) au concept de ‘genre’
  • Faire Ă©voluer ses reprĂ©sentations en dĂ©veloppant un esprit critique

Public cible

6-21 ans, activités plus nombreuses pour les +12.
ActivitĂ©s accessibles aussi aux adultes et, pour certaines d’entre elles, aux personnes dĂ©ficientes intellectuelles.

RĂ©serves

L’outil est Ă  manipuler avec professionnalisme afin d’éviter le renforcement possible des rĂ©sistances dĂ» au choc des valeurs.

Utilisation conseillée

  • Installer un cadre avec les jeunes: rĂšgles de confidentialitĂ©, de sĂ©curitĂ© pour que tous se sentent rassurĂ©s d’exprimer leur parole;
  • ExpĂ©rimenter l’outil prĂ©alablement en Ă©quipe de professionnels pour un positionnement institutionnel sur les questions de discrimination et de genre, afin que ce ne soit pas l’animateur en tant que personne, qui s’expose avec ses valeurs.

La nouvelle loi de santé française: la prévention au cœur du système?

D’aprĂšs le dossier de presse du 17 dĂ©cembre 2015À l’issue d’un travail parlementaire de plus d’un an et de nombreux Ă©changes avec les professionnels de santĂ©, le projet de loi de modernisation du systĂšme de santĂ© français de la Ministre Marisol Touraine a Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ© par l’AssemblĂ©e nationale le 17 dĂ©cembre 2015.Il se dĂ©cline en trois axes fondamentaux: innover pour mieux prĂ©venir, innover pour mieux soigner en proximitĂ©, innover pour renforcer les droits et la sĂ©curitĂ© des patients.

Axe1 – Innover pour mieux prĂ©venir

Le projet de loi fait de la prĂ©vention le coeur du systĂšme: il organise le dĂ©ploiement d’un parcours Ă©ducatif en santĂ© de la maternelle au lycĂ©e, crĂ©e de nouveaux outils pour lutter contre le tabagisme, amĂ©liore l’information nutritionnelle, combat l’alcoolisation excessive des jeunes, encourage le dĂ©pistage des infections sexuellement transmissibles et renforce la rĂ©duction des risques, dont les usages de drogues. Les mesures qui nous intĂ©ressent plus particuliĂšrement sont dĂ©taillĂ©es ci-dessous.

Déployer un parcours éducatif en santé, de la maternelle au lycée

Le projet de loi a pour objectif prioritaire de rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s de santĂ©. Tous les indicateurs de santĂ© publique dĂ©montrent que nous n’avons pas tous les mĂȘmes chances d’ĂȘtre en bonne santĂ©. Certains facteurs, comme notre niveau de revenu, notre degrĂ© d’éducation et le lieu oĂč nous habitons influent directement sur notre santĂ©.Les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales de santĂ© persistent et sont, pour certains, de plus en plus marquĂ©es. Il faut agir sur les causes de ces inĂ©galitĂ©s, dĂšs leur origine, en donnant Ă  chacun, le plus tĂŽt possible, tous les outils pour prendre soin de soi et de sa santĂ©.La garantie d’une bonne santĂ© Ă  long terme passe par l’adoption, dĂšs le plus jeune Ăąge, de certains rĂ©flexes essentiels, en matiĂšre d’alimentation, d’hygiĂšne, d’activitĂ© physique, etc. L’école est le lieu idĂ©al pour faire connaĂźtre ces gestes du quotidien et sensibiliser les enfants aux grands enjeux de santĂ©.

DĂ©signer un mĂ©decin traitant pour les enfants (jusqu’à 16 ans)

Aujourd’hui, le suivi de la santĂ© des enfants repose sur les mĂ©decins de famille et les pĂ©diatres, mais trop d’enfants, souvent dans les milieux les plus modestes, ne bĂ©nĂ©ficient d’aucune coordination de leurs soins. Ainsi les enfants ne sont actuellement pas incitĂ©s Ă  ĂȘtre suivis rĂ©guliĂšrement par un mĂ©decin traitant et leur parcours de soins n’est organisĂ© qu’autour des examens obligatoires du nourrisson, du calendrier des vaccinations et des examens de mĂ©decine scolaire aux Ăąges clĂ©s. Ce constat explique aussi la difficultĂ© Ă  cibler les enfants pour mettre en oeuvre les mesures de prĂ©vention et les prioritĂ©s de santĂ© publique qui peuvent les concerner (prĂ©vention de l’obĂ©sitĂ©, amĂ©lioration du suivi vaccinal, prĂ©vention du tabagisme, lutte contre l’alcool ou la consommation de drogues, etc.) en l’absence de mĂ©decin dĂ©signĂ© pour coordonner leur parcours de soins.

Renforcer l’information nutritionnelle sur les emballages alimentaires

Aujourd’hui, en classe de CM2, les enfants d’ouvriers sont dix fois plus victimes d’obĂ©sitĂ© que les enfants de cadres. C’est surtout parmi eux que se recruteront les futures victimes de la ‘diabĂ©sité’, cette Ă©pidĂ©mie silencieuse qui progresse massivement et qui conduit un nombre important de personnes Ă  dĂ©velopper un diabĂšte avec des risques graves pour leur santĂ©.Si les causes de l’obĂ©sitĂ© sont multiples, la mauvaise connaissance de la composition des aliments en est une. C’est donc pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales en matiĂšre d’accĂšs Ă  une alimentation Ă©quilibrĂ©e que le Gouvernement a souhaitĂ© agir. Et pour que cette action soit efficace, il est nĂ©cessaire que l’information nutritionnelle puisse aider chacun dans ses choix pour sa santĂ© en devenant pour tous un Ă©lĂ©ment du choix alimentaire au mĂȘme titre que le prix, la marque, la prĂ©sentation ou le goĂ»t.Le projet de loi pose le principe d’une information nutritionnelle synthĂ©tique, simple et accessible par tous. La mise en place de cette mesure sera assurĂ©e par les industriels et les distributeurs du secteur agroalimentaire et sur la base du volontariat. Elle contribuera ainsi Ă  mieux informer le consommateur. Cet affichage visuel, dont les modalitĂ©s pratiques seront Ă©laborĂ©es par l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) permettra une diffĂ©renciation, sur le plan nutritionnel, des produits au sein d’une mĂȘme catĂ©gorie. Une grande concertation associant les industriels du secteur, les associations de consommateurs et les experts scientifiques a Ă©tĂ© lancĂ©e dĂšs le mois de mars 2015.

RĂ©duire les phĂ©nomĂšnes d’alcoolisation massive chez les jeunes

L’alcoolisation des jeunes est devenue un fait de sociĂ©tĂ©. Le jeudi, le vendredi ou le samedi, selon les habitudes, sont devenus des soirs oĂč l’objectif de certains jeunes est d’ĂȘtre saouls le plus rapidement possible. Ces pratiques dont la dangerositĂ© est incontestĂ©e (risque de comas Ă©thyliques mais Ă©galement de comportements dangereux pour soi ou contre les autres) ont Ă©tĂ© notamment promues par les sĂ©ances de bizutage qui ont progressivement banalisĂ© l’ivresse dans certaines grandes Ă©coles ou universitĂ©s.Le projet de loi propose que les sanctions prĂ©vues contre le bizutage soient Ă©tendues Ă  toute personne qui incite autrui Ă  «consommer de l’alcool de maniĂšre excessive». Il prĂ©voit Ă©galement de combattre l’image festive et conviviale de l’ivresse diffusĂ©e par de nombreux jeux ou objets qui font la promotion de la consommation excessive d’alcool. ConcrĂštement, la vente ou l’offre gratuite Ă  des mineurs de tout objet (coques de Smartphone, tee-shirts, etc.) vantant l’ivresse sera interdite.

Lutter activement contre le tabagisme

Un fumeur sur deux meurt du tabac. Le tabagisme est responsable de la mort de 73.000 personnes chaque annĂ©e en France, soit 200 personnes par jour. La cigarette tue 20 fois plus que les accidents de la route. Face Ă  ce constat accablant, et alors que le nombre de fumeurs augmente Ă  nouveau, le Gouvernement a dĂ©cidĂ© d’agir en prenant une sĂ©rie de mesures articulĂ©es autour de trois axes au sein du Programme national de rĂ©duction du tabagisme (PNRT), afin de protĂ©ger les jeunes et d’éviter leur entrĂ©e dans le tabagisme (paquets neutres de cigarettes, interdiction de fumer en voiture en prĂ©sence d’enfants, interdiction de fumer dans les espaces publics de jeux et encadrement de la publicitĂ© pour les cigarettes Ă©lectroniques), d’aider les fumeurs Ă  arrĂȘter de fumer (campagne d’information choc, implication des mĂ©decins traitants et meilleur remboursement du sevrage tabagique) et d’agir sur l’économie du tabac (fonds dĂ©diĂ© aux actions de lutte contre le tabagisme, transparence sur les activitĂ©s de lobbying, lutte contre le commerce illicite).

Améliorer le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST)

Engager une vĂ©ritable politique de prĂ©vention, c’est aussi agir en faveur de ceux qui sont le plus Ă©loignĂ©s du systĂšme de santĂ©. Le projet de loi se fixe pour objectif de favoriser les stratĂ©gies et les outils innovants afin d’atteindre ces publics, notamment en matiĂšre de dĂ©pistage.Le projet de loi prĂ©voit de dĂ©velopper la pratique des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et des autotests de dĂ©pistage des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH, notamment en autorisant leur dispensation gratuite par les associations de patients et les structures de prĂ©vention. Il poursuit en outre les actions engagĂ©es auprĂšs des populations les plus exposĂ©es au risque de dĂ©velopper des maladies sexuellement transmissibles.Le traitement prophylactique en prĂ©-exposition du VIH est ainsi rendu disponible aux personnes les plus exposĂ©es dans les nouveaux Centres gratuits d’information, de dĂ©pistage et de diagnostic (CegiDD).

Encourager la réduction des risques chez les usagers de drogues

Agir en faveur de ceux qui sont le plus Ă©loignĂ©s du systĂšme de santĂ©, c’est aussi poursuivre la politique de rĂ©duction des risques chez les usagers de drogues et orienter ces derniers vers des modes de consommation Ă  moindre risque pour s’engager dans un processus de substitution ou de sevrage.Ainsi l’expĂ©rimentation, pendant 6 ans, d’un nouveau dispositif de rĂ©duction des risques auxquels s’exposent les toxicomanes, les ‘salles de consommation Ă  moindre risque’ sera permise. Il s’agit d’espaces supervisĂ©s par des professionnels assurant aux usagers de drogues injectables des conditions d’hygiĂšne (pour Ă©viter les risques infectieux) et leur permettant de recevoir conseils et aides spĂ©cifiques. Les expĂ©riences Ă©trangĂšres ont montrĂ© que ce dispositif permettait de diminuer les comportements Ă  risque et les overdoses mortelles.

Autres mesures

Faciliter l’accĂšs Ă  la contraception d’urgence dans les Ă©tablissements scolaires du second degrĂ© auprĂšs des infirmiers des Ă©tablissements scolaires;Permettre aux sages-femmes et aux infirmiers d’effectuer certaines actions de prĂ©vention et de dĂ©pistage chez les mineurs sans consentement parental afin de lever les freins existants pour certains jeunes et dans certains territoires;Lutter contre la consommation excessive de sucres avec l’interdiction de la mise Ă  disposition, en accĂšs libre d’offre Ă  volontĂ© (gratuite ou pour un prix forfaitaire) de boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthĂšse (‘fontaines Ă  soda’);Lutter contre la maigreur excessive en rendant obligatoires la mention des retouches sur les photographies de mannequins Ă  usage commercial et une Ă©valuation de l’état de santĂ© global de la personne, prenant en compte son Indice de Masse Corporelle (IMC), pour exercer la profession de mannequin;Soutenir les services de santĂ© au travail en facilitant la collaboration d’un mĂ©decin non spĂ©cialiste en mĂ©decine du travail auprĂšs d’un service de santĂ© au travail;Mieux prĂ©venir l’impact sanitaire de la pollution et des dĂ©gradations environnementales en renforçant l’information sur la qualitĂ© de l’air et la lutte contre la prĂ©sence de plomb dans les habitations;Renforcer la protection contre l’amiante.

Axe 2 – Innover pour mieux soigner en proximitĂ©

La loi recentre le systĂšme de santĂ© sur les soins de proximitĂ© et engage le «virage ambulatoire» que les professionnels demandent depuis longtemps. Dans cette perspective, il encourage le dĂ©veloppement d’une mĂ©decine de proximitĂ©, facilite l’accĂšs aux soins avec la gĂ©nĂ©ralisation du tiers payant, amĂ©liore l’information des usagers sur l’offre de soins de proximitĂ©, en particulier sur les plages de garde, donne aux professionnels de santĂ© les outils pour assurer un suivi efficace de leurs patients et renforce le service public hospitalier.

Axe 3 – Innover pour renforcer les droits et la sĂ©curitĂ© des patients

La loi crĂ©e de nouveaux droits concrets pour les patients. Elle instaure un droit Ă  l’oubli pour les anciens malades de certaines pathologies lourdes et rend plus effectif l’accĂšs Ă  l’IVG sur l’ensemble du territoire.Elle prend des mesures fortes pour faire progresser la dĂ©mocratie sanitaire, comme l’ouverture des donnĂ©es de santĂ©, l’association des usagers au fonctionnement des agences sanitaires et la transparence sur les liens d’intĂ©rĂȘts entre mĂ©decins et industries de santĂ©.Elle renforce enfin la sĂ©curitĂ© des patients en leur apportant de nouvelles garanties sur l’approvisionnement et le contrĂŽle des mĂ©dicaments et en leur permettant de se dĂ©fendre collectivement face Ă  certains prĂ©judices subis dans le domaine sanitaire (action de groupe).Pour plus d’informations: www.sante.gouv.fr

Le langage des émotions

Description

Matériel

8 cartes symboliques
61 cartes Ă©motions/sentiments
1 carte ‘Besoin/DĂ©sir’
8 cartes recto/verso d’Ă©clairages thĂ©oriques et des mises en situation
Sujets abordés:
– Les objectifs
– PrĂ©cautions d’usage
– Les Ă©motions
– Les Ă©motions fondamentales
– Émotions ou sentiments?
– Les Ă©motions ont-elles un sexe?
– Explorer ces Ă©motions
– Les Ă©motions sont-elles universelles?
– La dĂ©couverte de soi et de l’autre au travers des Ă©motions
– La pleine conscience, outil de libertĂ©?
– Se (re)connecter Ă  ses sensations
– Pas de mots pour le dire?
– Pour aller plus loin

Concept

Les Ă©motions sont des rĂ©actions intimes de notre personne. Leur reconnaissance et leur expression – dĂšs le plus jeune Ăąge – favorisent une meilleure comprĂ©hension de soi et de l’autre et, Ă  plus long terme, un meilleur ancrage dans le monde dans lequel nous vivons.L’apprentissage du langage Ă©motionnel et l’expression des sentiments pouvant nĂ©cessiter un petit coup de pouce, ce jeu a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© comme une invitation Ă  voyager au travers de ce qui nous anime afin d’y dĂ©couvrir le riche panel de nos Ă©motions.L’outil se prĂ©sente sous la forme d’un jeu – pĂ©dagogique et ludique ‐ de 78 cartes. Chaque Ă©motion est prĂ©sentĂ©e au travers d’un personnage rĂ©current, dĂ©libĂ©rĂ©ment asexuĂ©. Tant le corps que le visage s’expriment: un simple froncement de sourcil, un port de tĂȘte, un mouvement de bras ou de jambes ou encore un dĂ©tail du dĂ©cor permettent d’identifier l’émotion.Chaque carte est imprimĂ©e recto‐verso, un cĂŽtĂ© au fĂ©minin, un cĂŽtĂ© au masculin, pour souligner l’Ă©galitĂ© de genre dans le vĂ©cu des Ă©motions.

Objectifs

  • DĂ©couvrir le panel des Ă©motions et sentiments et trouver les mots justes pour les exprimer.
  • Favoriser la conscience de soi par la dĂ©couverte et la comprĂ©hension des Ă©motions et sentiments dans toutes leurs nuances.
  • Apprendre Ă  ‘se penser en toute honnĂȘteté’ c’est‐à‐dire Ă  accepter les Ă©motions sans poser de jugement de valeur.
  • DĂ©velopper sa capacitĂ© Ă  entendre les Ă©motions et les besoins de l’autre (sans que cela implique nĂ©cessairement de devoir y rĂ©pondre).
  • DĂ©couvrir la dimension de genre dans l’expression des Ă©motions.
  • Prendre conscience de l’ancrage culturel dans l’expression et/ou la rĂ©pression de certaines Ă©motions.

Public

Pour petits et grands, garçons et filles, sages et moins sages
 À explorer individuellement, en couple, en famille, en classe ou en travail d’accompagnement (formation, coaching, thĂ©rapie
). Ce jeu s’adapte Ă  tout type de public: enfants (dĂšs 3 ans), adolescents, adultes, personnes en situation de handicap


Utilisation

La carte Besoin/DĂ©sir permet d’ouvrir la rĂ©flexion sur les besoins sous-jacents aux Ă©motions (physiologiques, de sĂ©curitĂ©, d’appartenance, d’estime, d’accomplissement, d’autonomie, d’amour, de reconnaissance, de respect…) et de diffĂ©rencier des dĂ©sirs dont la satisfaction procure du plaisir.En fonction de la composition du groupe et/ou de la maturitĂ© des participants, vous choisirez de travailler avec les cartes/Ă©motions qui vous semblent pertinentes. Avec, par exemple, les plus jeunes, les apprenants en ‘français langue Ă©trangĂšre’ ou Alpha ou encore les personnes en situation de handicap, il est conseillĂ© de commencer avec les Ă©motions qu’ils connaissent et identifient dĂ©jĂ  pour Ă©largir, petit Ă  petit, le choix.

Bon Ă  savoir

L’outil a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une nouvelle Ă©dition.Prix (hors frais de port): 10 euros.SpĂ©cial Ă©coles et collectivitĂ©s: possibilitĂ© d’acheter des lots de 5 jeux minimum (sans boĂźte ni mode d’emploi) au prix de 25€ (5€/piĂšce supplĂ©mentaire) – Commandes uniquement via info@fcppf.beCommandes: envoyer un mail Ă  c.info@fcppf.beLe jeu est Ă©galement disponible directement dans plusieurs librairies: voir la liste sur le site de la FCPPF.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: FĂ©dĂ©ration des Centres Pluralistes de Planning Familial, FCPPF, Avenue Émile de BĂ©co 109, 1050 Bruxelles. TĂ©l.: +32 (0)2 514 61 03. Courriel: info@fcppf.be. Internet: http://www.fcppf.behttps://www.facebook.com/fcppfDans les centres de prĂȘt des centres locaux de promotion de la santĂ© de Verviers, Huy-Waremme, Luxembourg, Namur et Charleroi-Thuin.

L’avis de PIPsa (www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPsa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2014.

Appréciation globale

Jeu de cartes aux nombreuses potentialitĂ©s, l’outil permet d’amener du lien entre participants, sans distinction d’Ăąge ou de culture; l’accent est mis sur le commun de l’humain: l’universalitĂ© des Ă©motions et des sentiments. Comme il laisse leur place aux Ă©motions, il facilite la connexion Ă  soi-mĂȘme et, ce faisant, permet de nourrir/construire son intelligence Ă©motionnelle.Ce thĂšme actuel est soutenu par des dessins explicites, utilisables pour les enfants, les jeunes et les adultes. L’outil facilite l’identification des Ă©motions/sentiments, mais pas des besoins qui les sous-tendent. Peu de rĂ©fĂ©rences fournies, mais des Ă©lĂ©ments suffisants et opĂ©rationnels pour une premiĂšre approche.Les fiches d’accompagnement proposent des pistes d’utilisation (notamment le trĂšs intĂ©ressant lien corps/Ă©motion) mais l’animateur peut en crĂ©er d’autres en fonction de ses objectifs. Seul impĂ©ratif: l’utilisateur doit ĂȘtre prĂȘt Ă  accueillir toutes les Ă©motions (y compris les siennes) sans ‘prendre pour lui’ et dĂ©velopper une attitude bienveillante (non dĂ©finie/prĂ©cisĂ©e dans le mode d’emploi).L’animateur installera un espace sĂ©curisĂ© pour l’utilisation de cet outil, avec notamment l’autorisation explicite pour les participants de se situer en retrait.

Objectifs

  • DĂ©couvrir l’éventail des Ă©motions et des sentiments.
  • Identifier son Ă©motion et apprendre Ă  la nommer.
  • Rencontrer l’autre, Ă  partir de nos Ă©motions.
  • Socialiser l’expression Ă©motionnelle, sans jugement de valeur, en respectant les autres et leur diffĂ©rence.

Public cible

À partir de 6 ans Avec adultes, jeunes, en intergĂ©nĂ©rationnel.

RĂ©serves

Sans installation d’un espace sĂ©curisĂ© par l’animateur pour l’utilisation de cet outil, avec notamment l’autorisation explicite de se situer en retrait, l’animation pourrait se rĂ©vĂ©ler contre-productive (rĂ©sistances, refus de s’impliquer, dĂ©bordements Ă©motionnels, boucs-Ă©missaires, etc.).

Utilisation conseillée

  • En dĂ©but ou fin d’animation, en individuel ou collectif.
  • En consultation (psy, mĂ©decin, logopĂšde
), dans l’aide Ă  la jeunesse, Ă  l’école…
  • En classe, le laisser ‘traĂźner’: petits trucs intĂ©ressants pour gĂ©rer les Ă©motions, se relaxer, respirer…
  • En famille.

C’était la derniĂšre sĂ©ance (du Conseil supĂ©rieur de promotion de la santĂ©)

Le 4 dĂ©cembre dernier, le Conseil supĂ©rieur de promotion de la santĂ© a tenu une rĂ©union un peu particuliĂšre puisqu’il s’agissait de son ultime sĂ©ance plĂ©niĂšre avant de passer le tĂ©moin aux organes d’avis que la Wallonie et la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale mettront en place courant 2016.

Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées une derniÚre fois au ministÚre de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour entendre cinq acteurs de la promotion de la santé et de la santé publique et échanger avec eux.

En dĂ©marrant la matinĂ©e, le Dr Serge Carabin, Directeur gĂ©nĂ©ral de la SantĂ©, releva le paradoxe que le Conseil achevait sa mission en atteignant ses dix-huit ans, au moment mĂȘme oĂč il arrivait Ă  l’ñge adulte puisqu’il dĂ©marra ses travaux en 1997, aprĂšs le vote du dĂ©cret du 14 juillet qui organisait la promotion de la santĂ©.

Chantal Vandoorne, la prĂ©sidente du Conseil, introduisit l’invitĂ© du jour François Baudier, un grand monsieur de la promotion de la santĂ© en France, en Ă©voquant le souvenir de son premier contact avec lui sous la forme d’une intervention filmĂ©e d’un ‘homme en blanc’ sur une vidĂ©ocassette dans les annĂ©es 80
 Que de chemin parcouru depuis les temps bĂ©nis de la charte d’Ottawa!

François Baudier, au cours de son parcours professionnel, a eu l’occasion d’agir sur le terrain, en Franche-ComtĂ©, au plus prĂšs des populations, et a exercĂ© aussi d’importantes responsabilitĂ©s au niveau national. Il est actuellement prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale d’éducation pour la santĂ©, qui a son siĂšge auprĂšs de l’Institut national de prĂ©vention et d’éducation pour la santĂ© (INPES), Ă  Saint-Denis, aux portes de Paris. Le rapprochement avec l’adresse du ministĂšre Ă  Molenbeek ne pouvait que s’imposer Ă  nous


Éducation SantĂ© publiera prochainement une longue interview de François Baudier. Nous y renvoyons nos lecteurs, tout en relevant que son analyse des obstacles au dĂ©ploiement de la promotion de la santĂ© depuis de nombreuses annĂ©es rĂ©sonne fortement en CommunautĂ© française.

Alors que l’environnement politique est si diffĂ©rent entre une France toujours trĂšs centralisatrice et une Belgique de plus en plus ‘centrifuge’, les points noirs qu’il a mis en Ă©vidence pourraient ĂȘtre citĂ©s chez nous aussi: creusement des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, dĂ©cideurs ne comprenant pas ce qu’est la promotion de la santĂ©, budgets faibles et instables, rĂ©seau gĂ©nĂ©raliste fragile, lobbys marchands et autres malveillants
 Avec des motifs d’espoir aussi, heureusement: qualitĂ© et succĂšs de l’enseignement en santĂ© publique, futur Institut pour la DĂ©mocratie en SantĂ© dont il attend beaucoup, prĂ©occupation assez nouvelle pour les Ă©tudes d’impact sur la santĂ©, professionnels plus sensibles qu’auparavant aux dimensions collectives de la santĂ©.

Une table ronde rĂ©unit ensuite quatre tĂ©moins francophones belges privilĂ©giĂ©s: Christian LĂ©onard (KCE), qui s’exprimant Ă  titre personnel plaida vigoureusement pour le ‘care informationnel’, la littĂ©ratie en santĂ© pouvant aider la personne Ă  ĂȘtre lucide, digne et responsable, sans tomber dans le piĂšge de la responsabilitĂ© qui permet de sanctionner l’individu considĂ©rĂ© Ă  tort comme ‘libre de ses choix’, ce qui permet au marchĂ© de se dĂ©gager des siennes, de responsabilitĂ©s


Martine Bantuelle (RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ©, http://www.refips.org/ ) pointa Ă  juste titre que l’incomprĂ©hension des dĂ©cideurs cache parfois en rĂ©alitĂ© un refus des valeurs d’émancipation que vĂ©hicule la promotion de la santĂ©.

Marc Vanmeerbeek, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste en rĂ©gion liĂ©geoise et enseignant Ă  l’ULg, souligna le fait que la mĂ©dicalisation forte de la prĂ©vention que nous pouvons observer aujourd’hui et que d’aucuns dĂ©plorent est un choix stratĂ©gique souhaitable Ă  certaines conditions, surtout si les mĂ©decins s’avĂšrent capables de sortir du modĂšle bio-mĂ©dical. Ceux qui y voient un discret plaidoyer pour le travail des maisons mĂ©dicales n’ont sans doute pas tort


Quant Ă  Bernadette Taeymans (Plates-formes wallonne et bruxelloise de promotion de la santĂ©), elle Ă©voqua la formalisation possible et nĂ©cessaire de ces deux espaces de concertation, une question d’opportunitĂ© crĂ©Ă©e par le transfert de compĂ©tences mais aussi, mais surtout, une question de survie pour un secteur modeste devenu par la force des choses encore plus minuscule.

Les mots de la fin revinrent Ă  la PrĂ©sidente du Conseil, Chantal Vandoorne, ‘Tisser la promotion de la santĂ© pour l’avenir’ (voir dans ce numĂ©ro) et Ă  son Vice-prĂ©sident, Christian De Bock, ‘Adieu Conseil, on t’aimait bien tu sais’ (Ă  dĂ©couvrir sur notre site www.educationsante.be).

Cette matinĂ©e riche en tĂ©moignages de qualitĂ© eut aussi le mĂ©rite de compter parmi les participants des reprĂ©sentants de toutes les entitĂ©s concernĂ©es par le sujet: Wallonie, Cocof mais aussi FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles Ă  travers l’Enseignement et l’ONE. Une premiĂšre qui annonce espĂ©rons-le une future coopĂ©ration