La nouvelle campagne de la Plate-forme prévention sida souligne – non sans humour – qu’en vivant avec une personne séropositive, on prend surtout le risque d’être amoureux, d’avoir de merveilleux enfants, de vieillir ensemble, ou encore, tout simplement, de prendre son pied! En d’autres mots, rejeter une personne parce qu’elle vit avec le VIH c’est se priver d’une belle rencontre!C’est un message qui invite à porter un autre regard sur les personnes vivant avec le VIH tout en informant sur les progrès des traitements capables aujourd’hui, lorsqu’ils sont bien pris, de réduire presque à néant la transmission du VIH au/à la partenaire d’une personne séropositive.
Les objectifs de la campagne
- Amener le public à mieux accepter la séropositivité et en donner une image plus positive;
- Informer le public sur les notions de prévention combinée et de charge virale indétectable;
- Expliquer que l’on peut avoir une vie affective et sexuelle avec une personne séropositive qui suit un traitement, qui le prend correctement et régulièrement, avec un risque quasi nul de contamination;
- Amener le public à intégrer sans crainte les personnes vivant avec le VIH dans la vie de tous les jours;
- Donner de l’information sur la prévention combinée aux personnes vivant avec le VIH tout en leur adressant un message de soutien et de solidarité.
Pourquoi cette campagne?
Lancée à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2015, cette campagne répond au besoin de lutter encore et toujours contre les préjugés relatifs à la séropositivité et contre les manifestations injustifiées de rejet et d’exclusion dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. Même les personnes qui se veulent tolérantes par rapport à la séropositivité peuvent avoir des réactions d’exclusion par crainte d’une infection.À la base de ces préjugés et réactions il y a un manque d’information sur les modes de transmission en général et, plus précisément aujourd’hui, un manque d’information concernant le concept de prévention combinée et son implication en termes de charge virale indétectable.Dès lors, la campagne actuelle s’inscrit très logiquement dans le prolongement de la campagne menée durant l’été 2015, ‘Préservatif, dépistage, traitements: les bons réflexes pour se protéger du sida et des IST’, et poursuit le processus d’information sur la prévention combinée et la notion de charge virale indétectable entamé voici six mois.La lutte contre la discrimination à l’égard des personnes séropositives joue également un rôle important en matière de prévention, favorisant le dépistage précoce après une prise de risque et la prise en charge médicale rapide en cas de résultat positif.
Le concept de la campagne, dédramatiser et informer
La campagne présente une série de personnes aux profils variés: homme ou femme, de type européen ou d’origine africaine, homosexuel ou hétérosexuel, jeune ou moins jeune… Autant de visages sereins, souvent souriants, qui dédramatisent l’image de la personne séropositive.Chacun de ces portraits est accompagné d’une petite phrase qui joue sur la notion du ‘risque’: «Il vit avec le VIH. Avec lui, je risque…» ou «Elle vit avec le VIH. Avec elle, je risque…»
«Je risque quoi?»
La réponse varie d’un visuel à l’autre: «de prendre mon pied», «d’avoir de merveilleux enfants», «de tomber amoureux», «de m’investir à fond dans le travail», «de m’engager dans un beau projet de vie», «de superbement vieillir», «de m’éclater un max».Avec, en guise de conclusion, chaque fois, l’affirmation suivante: «Partager sa vie avec une personne séropositive, c’est possible.»La campagne explique aussi que, s’il est possible de vivre avec une personne séropositive c’est, entre autres, parce que:
- les traitements actuels, bien pris, empêchent la transmission du virus, sont plus efficaces, mieux supportés et permettent d’avoir une vie épanouissante. Il est important d’en discuter au préalable avec son médecin spécialiste;
- l’espérance de vie d’une personne séropositive sous traitement rejoint celle d’une personne séronégative;
- le VIH ne se transmet pas dans les gestes de la vie quotidienne;
- bien utilisé, le préservatif est un moyen de prévention efficace;
- quel que soit le statut sérologique de son/sa partenaire, on peut aujourd’hui, grâce aux traitements, avoir des enfants séronégatifs.
La campagne est déclinée en spots TV et radio, ainsi qu’en affichettes et cartes postales qui ont été notamment distribuées lors de la Journée du 1er décembre.
Une campagne informative
Un dépliant reprend également les visuels et arguments de la campagne tout en fournissant de façon simple et brève diverses informations utiles. À commencer par une explication sur la charge virale, c’est-à-dire la quantité de virus présente dans le sang et les sécrétions sexuelles. Plus la charge est faible, moins la personne est contaminante. Cette charge virale est particulièrement élevée dans les semaines suivant l’infection et assortie alors d’un risque important de transmission. Mais une personne séropositive qui a un suivi médical régulier et prend correctement son traitement peut arriver à avoir une charge virale indétectable, c’est-à-dire tellement réduite qu’on n’arrive plus à la détecter dans le sang. La personne reste séropositive, mais le risque de transmission du virus a quasiment disparu.Le dépliant parle aussi de l’importance du dépistage après toute prise de risque, du traitement post exposition, du dépistage des IST, ou encore, de la possibilité de s’adresser à des professionnels pour être bien informé, conseillé et rassuré.Asbl Plate-forme prévention sida – rue Jourdan, 151, 1060 Bruxelles. Tél.: 02/733.72.99. Internet: www.preventionsida.org.
Le préservatif, le bon réflexe
Depuis 25 ans, Le Petit Spirou est l’un des personnages les plus populaires de la bande dessinée. Il demeure un modèle d’anticonformisme et d’humour sans tabous.À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2015, les éditions Dupuis et la Plate-forme prévention sida se sont associés pour faire du Petit Spirou, gamin farceur et candide, l’icône d’une campagne de prévention contre le VIH/sida.En Belgique, chaque jour trois personnes découvrent leur séropositivité, notamment dans un contexte de lassitude concernant le port du préservatif. L’épidémie reste à un niveau élevé depuis le début des années 2000.De l’innocence à la prise de conscience, les auteurs Tome & Janry ont réussi le difficile exercice de la double lecture: là où un enfant sera touché par la sensibilité du personnage, un adulte comprendra la véritable portée du message. L’amour ça se protège! Car le dessin permet d’engager plus facilement la discussion en famille ou en classe.En partenariat avec la Plate-forme, les auteurs ont réalisé une affiche destinée à faciliter un dialogue indispensable à la prévention via tous les relais en contact avec les jeunes (planning familiaux, PMS, psychologues, gynécologues…). La Plate-forme prévention sida peut également offrir un soutien aux diffuseurs grâce à des outils de prévention et de formation actualisés sur les IST/sida et adaptés à leurs besoins.