Mars 2006 Lu pour vous

Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé estime qu’une action mondiale destinée à prévenir les maladies chroniques pourrait permettre de sauver 36 millions de vies d’ici 2015.
A l’heure actuelle, les maladies chroniques sont de loin la principale cause de mortalité dans le monde et leur importance augmente régulièrement. Selon les projections contenues dans le rapport, l’épidémie mondiale de maladies chroniques ferait environ 17 millions de décès prématurés chaque année.
Face à la perspective de ces millions de personnes qui mourront prématurément et souffriront inutilement de cardiopathies, d’accidents vasculaires cérébraux, de cancers et de diabète, l’OMS veut donner un coup d’arrêt à l’épidémie mondiale des maladies chroniques.
Contrairement à l’opinion qui prévaut généralement, cette épidémie en grande partie invisible, frappe plus durement les pays à faible et moyen revenu, où surviennent 80 % des décès imputables aux maladies chroniques. Le rapport expose de manière détaillée les derniers résultats concernant neuf pays: le Brésil, le Canada, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République-Unie de Tanzanie et le Royaume-Uni.
Le rapport établit également de nouvelles projections concernant l’impact économique des maladies chroniques. Ainsi, la Chine, l’Inde et la Fédération de Russie pourraient perdre des milliards de dollars de revenu national au cours des dix prochaines années du fait des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, du cancer et du diabète. Par exemple, les pertes accumulées entre 2005 et 2015 sont estimées pour la Chine à US $558 milliards, pour l’Inde à US $236 milliards et pour la Fédération de Russie à US $ 303 milliards.
Pour le Dr LEE Jong-wook , Directeur général de l’OMS, « la situation est très grave aussi bien sur le plan de la santé publique que pour les sociétés et les économies touchées et elle ne fera que s’aggraver . Il est clair que ne rien faire coûterait cher et serait inacceptable . Il est donc capital que les pays envisagent et mettent en oeuvre les mesures sanitaires dont nous savons qu’elles permettront de réduire le nombre de décès prématurés dus aux maladies chroniques
Dans ce rapport, l’OMS propose un nouveau but mondial: réduire les taux de mortalité par maladies chroniques de 2 % chaque année jusqu’en 2015. Cela permettrait d’éviter 36 millions de décès par maladies chroniques au cours des dix prochaines années, dont près de la moitié avant l’âge de 70 ans.
Mais la solution de ces problèmes ne dépend pas d’un seul secteur. Pour atteindre cet objectif, ce sont tous les secteurs, du secteur public à l’industrie privée en passant par la société civile et les collectivités qui devront unir leurs forces. « De plus en plus de personnes meurent prématurément et souffrent trop longtemps de maladies chroniques » a déclaré le Dr Catherine le Galès-Camus , Sous-Directeur général, Maladies non transmissibles et santé mentale. « Nous savons quoi faire , mais il faut agir sans tarder

Les facteurs de risque évitables

La grande majorité des cas de maladies chroniques sont imputables à un petit nombre de facteurs de risque connus et évitables. Parmi les principaux: une mauvaise alimentation, la sédentarité et le tabagisme. Au niveau mondial, ces facteurs de risque progressent à mesure que les gens modifient leurs habitudes alimentaires et favorisent les aliments gras et sucrés et que les conditions de vie et de travail supposent moins d’activité physique. L’offensive de la commercialisation et des ventes des produits du tabac dans les pays à revenu faible et intermédiaire se traduit également par une plus forte exposition au risque de tabagisme.
Un milliard de personnes dans le monde sont en surcharge pondérale ou obèses, et l’OMS prévoit que ce chiffre dépassera 1,5 milliard d’ici 2015 si des mesures immédiates ne sont pas prises.
Le rapport passe en revue l’étendue des connaissances factuelles concernant les mesures peu coûteuses et efficaces susceptibles de produire des résultats rapides sur le plan sanitaire et dont les avantages dépassent de loin les coûts. Ainsi la réduction de la teneur en sel des aliments transformés, l’amélioration des repas scolaires et la taxation des produits du tabac sont non seulement des mesures économiques mais elles permettent aussi aux Etats d’accroître leurs revenus.
D’après un communique de presse de l’OMS
Le rapport est disponible en anglais à l’adresse http://www.who.int/chp/chronic-disease_report/en/