Le tabou de la mort est aujourd’hui ébranlé. A la critique de l’acharnement thérapeutique succède la réflexion sur l’accompagnement, la prise en compte de la douleur, les soins palliatifs, la mort dans la dignité, l’euthanasie, le don d’organes.
Mais la mort reste encore le lieu ultime de cristallisation des inégalités régionales, sociales, professionnelles et culturelles. Ce sont ces différents sujets qu’aborde aujourd’hui la revue Prévenir .
La première partie de ce numéro est consacrée à la présentation du ‘grand passage’, en conjuguant les analyses de l’histoire et de la philosophie aux constats épidémiologiques et sociologiques, à la description des espaces où survient la mort aujourd’hui.
L’accroissement du nombre de décès en institution a contribué au développement des soins palliatifs et à une meilleure prise en charge de la douleur, mettant ainsi l’accent sur le travail d’accompagnement des soignants.
La deuxième partie de ce numéro rend compte des interrogations vécues par les professionnels de santé confrontés à la fin de vie des malades, des pratiques qu’ils ont élaborées, alors que leurs formations initiales et l’organisation des structures de soins ne les y préparaient guère.
Il n’en reste pas moins que la majorité des décès surviennent dans des services non spécialisés, ceux qui accueillent les personnes très âgées, les personnes cancéreuses, les suicidants et les services de réanimation. Ici, les questions posées par la douleur et la souffrance, le choix de l’abandon ou de l’acharnement thérapeutique sont récurrentes.
La mort pose d’autres questions à la médecine. Elle bouscule ses paradigmes fondamentaux. Les diagnostics précoces et la fonction prédictive peuvent annoncer une mort programmée. La mort de l’autre peut permettre la vie par l’attribution d’organes, après prélèvement et greffe. Le suicide assisté, l’acte d’euthanasie peuvent être des actes médicaux.
Une troisième partie de cette livraison de Prévenir est consacrée aux liens familiaux et aux rites entourant la mort. La personne en fin de vie et son entourage cheminent dans un système d’interactions complexes liées à des filiations, des territoires, des représentations, des pratiques. Le deuil reste une expérience tout à la fois intime et sociale.
Mourir en société, Revue Prévenir, n°38, 2000, 253 pages, 160FF.
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