L’industrie agro-alimentaire et la santĂ©

FEVIA, la FĂ©dĂ©ration belge de l’industrie alimentaire, soutient l’appel rĂ©cent de l’OMS Ă  adopter une attitude responsable quant Ă  la consommation de sucres. Toutefois, l’industrie alimentaire plaide en faveur d’un dĂ©bat sociĂ©tal plus large sur l’alimentation et la santĂ©, plutĂŽt que de se focaliser sur des nutriments pris individuellement comme les sucres par exemple.

Selon Chris Moris, Directeur gĂ©nĂ©ral de FEVIA, «le vrai dĂ©fi est de stimuler les consommateurs Ă  trouver un Ă©quilibre entre l’ingestion de nutriments et de calories et la dĂ©pense Ă©nergĂ©tique. Le vrai dĂ©bat concerne donc la balance Ă©nergĂ©tique. La politique en matiĂšre d’enseignement et de sport y joue un rĂŽle. FEVIA demande aux autoritĂ©s de rĂ©unir les parties concernĂ©es par ce dĂ©bat et veut y collaborer de maniĂšre constructive».

Un style de vie sain et des habitudes alimentaires saines sont essentiels

Quelle qu’en soit la source, une consommation excessive de calories, combinĂ©e Ă  une activitĂ© physique insuffisante, augmente le risque d’obĂ©sitĂ© et de maladies non transmissibles comme le diabĂšte ou les maladies cardio-vasculaires, rappelle la FEVIA. Une politique qui veut s’attaquer fondamentalement Ă  ces dĂ©fis doit aussi encourager les consommateurs Ă  adopter un style de vie sain. Ce n’est qu’ensuite que les adaptations de l’offre auront aussi un rĂ©el effet.

«Dans le dĂ©bat sur des problĂšmes complexes tels que l’obĂ©sitĂ© ou le diabĂšte, on pointe trop souvent du doigt des nutriments individuels comme les sucres. Le nombre de calories ingĂ©rĂ©es doit certes ĂȘtre raisonnable mais nous devons surtout ĂȘtre pleinement conscients qu’une solution n’est possible que si l’on s’attaque aux vraies causes», ajoute Chris Moris. «Nous devons donc aussi oser parler de tous les aspects d’un style de vie sain : respectons-nous les recommandations de la pyramide alimentaire ? Bougeons-nous suffisamment ? Conscientisons-nous suffisamment nos enfants sur l’importance d’une alimentation saine et d’une activitĂ© physique suffisante ? Un vrai dĂ©bat avec tous les acteurs concernĂ©s est donc nĂ©cessaire !».

Seule une approche concertĂ©e, avec la contribution de toutes les parties concernĂ©es, peut conduire Ă  des rĂ©sultats concrets. L’industrie alimentaire est consciente que la consommation Ă©nergĂ©tique totale, y compris celle des sucres, est trop Ă©levĂ©e et que les entreprises alimentaires doivent prendre leurs responsabilitĂ©s. Pour ce faire, FEVIA travaille sur trois piliers.

  • Plus que dans nos pays voisins, les entreprises alimentaires belges rĂ©alisent des efforts d’innovation et beaucoup de ces innovations de produits sont destinĂ©es Ă  amĂ©liorer la composition nutritionnelle des denrĂ©es. Aujourd’hui, dans les rayons des magasins, le consommateur trouve un large assortiment de produits Ă  faible teneur en sucres, des produits sans sucres ni Ă©dulcorants. Des portions plus petites sont Ă©galement disponibles. Il est donc plus que jamais possible de se composer une alimentation Ă©quilibrĂ©e. Le dĂ©fi est de garantir la sĂ©curitĂ© alimentaire, les fonctions technologiques de certains ingrĂ©dients (comme le sucre) et de maintenir le goĂ»t. Ni la santĂ© publique, ni l’économie belge n’ont en effet intĂ©rĂȘt Ă  voir des denrĂ©es alimentaires dĂ©laissĂ©es par le consommateur

  • Le consommateur doit aussi ĂȘtre capable de choisir en connaissance de cause. C’est pourquoi, l’industrie alimentaire s’engage Ă  reprendre un Ă©tiquetage clair et transparent, avec des informations sur les nutriments importants tels les sucres ainsi que sur le nombre de calories. Toutes ces informations permettent au consommateur de comparer les produits et de pouvoir faire des choix Ă©clairĂ©s sur l’alimentation qui convient le mieux Ă  son style de vie.
  • L’industrie alimentaire belge s’engage aussi en matiĂšre de marketing responsable. Le code de publicitĂ© de FEVIA, contrĂŽlĂ© de maniĂšre indĂ©pendante par le Jury d’Éthique Publicitaire et le Belgian Pledge, en sont de beaux exemples. Les signataires du Belgian Pledge s’engagent spĂ©cifiquement Ă  ne plus faire de publicitĂ© envers les enfants de moins de 12 ans, sauf pour des aliments et des boissons qui rĂ©pondent Ă  des critĂšres nutritionnels spĂ©cifiques (plus d’infos sur www.belgianpledge.be).

RĂ©action d’un acteur

Tout en saluant l’appel Ă  la concertation de la FĂ©dĂ©ration belge de l’Industrie alimentaire (FEVIA), la MutualitĂ© socialiste Solidaris estime que ses efforts ne vont pas assez vite et pas assez loin en ce qui concerne la reformulation des produits et en matiĂšre d’étiquetage.

Une alimentation de qualitĂ© passe par une information claire et honnĂȘte

La FEVIA est en faveur du systĂšme des GDA (‘Guideline Daily Amounts’ ou en français ‘RepĂšres nutritionnels journaliers’) qui Ă©vite l’utilisation d’un code couleur (rouge pour les produits Ă  haute teneur en sel et vert pour ceux qui en comptent moins par exemple) pour avertir le consommateur de la teneur en sucre, graisse et sel notamment. L’industrie avance des raisons Ă©conomiques et invoque la responsabilisation des consommateurs. En cela, elle ne joue pas le jeu d’une information claire et honnĂȘte en regard par exemple des portions de rĂ©fĂ©rence qui servent Ă  exprimer les repĂšres nutritionnels journaliers. Il suffit de voir les portions de cĂ©rĂ©ales prises comme rĂ©fĂ©rence (30 g) qui sont largement en deçà de ce qui est consommĂ© lors d’un petit dĂ©jeuner.

De plus, l’alimentation est un domaine trĂšs marquĂ© par les inĂ©galitĂ©s sociales, qu’il convient de prendre en compte quand on dĂ©sire faire Ă©voluer les habitudes de consommation. Pour Solidaris, la seule information ou bonne volontĂ© du consommateur ne suffit pas Ă  modifier des comportements alimentaires qui se sont installĂ©s durant plusieurs dĂ©cennies sur base d’une offre alimentaire agroindustrielle. Tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilitĂ©s face au phĂ©nomĂšne de la malbouffe en Belgique.

Afin de dĂ©battre de ces questions, Solidaris a dĂ©veloppĂ© rĂ©cemment une plateforme sur le site www.alimentationdequalite.be. Tous les acteurs ne manqueront pas d’y ĂȘtre conviĂ©s, au premier rang desquels l’industrie alimentaire. Cette concertation a pour objectif de constituer un embryon de Conseil de l’alimentation rassemblant tous les acteurs du systĂšme alimentaire, des producteurs aux consommateurs en passant par les reprĂ©sentants de la santĂ©, du social ou encore de l’environnement. Un tel Conseil fait malheureusement encore dĂ©faut dans notre pays.

Un état des lieux du dépistage du cancer en 2014

Le 15 novembre dernier, la Fondation contre le Cancer organisait une matinĂ©e d’information consacrĂ©e Ă  la question du dĂ©pistage du cancer. Devant un auditoire de 250 personnes, des experts ont fait le point sur les campagnes d’information et les programmes de dĂ©pistage de cancers Ă  forte prĂ©valence, comme le cancer colorectal, le cancer du sein et celui du col de l’utĂ©rus.

Le cancer reste un sujet prĂ©occupant pour la plupart des Belges. Bon nombre d’entre eux savent qu’il est important de dĂ©couvrir un cancer le plus tĂŽt possible, mais les programmes de dĂ©pistage organisĂ©s par les autoritĂ©s sont peu ou mal connus et ne rencontrent pas toujours le succĂšs espĂ©rĂ©, en particulier du cĂŽtĂ© francophone. Pourtant, ils sont gratuits et sauvent des vies!

On entend rĂ©guliĂšrement des remises en cause de la pertinence de certains dĂ©pistages. C’est pourquoi il est important de bien informer la population sur leurs avantages, mais aussi sur les inconvĂ©nients afin que chacun puisse prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e.

Les dépistages systématiques en Fédération Wallonie-Bruxelles

Deux programmes de dépistage sont organisés en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le programme de dépistage du cancer colorectal (HemoccultŸ)

Avec prĂšs de 8 000 nouveaux cas par an en Belgique, le cancer colorectal est le cancer digestif le plus frĂ©quent. Il est la deuxiĂšme cause de mortalitĂ© par cancer chez l’homme, aprĂšs celui du poumon, et Ă©galement la deuxiĂšme cause de dĂ©cĂšs par cancer chez la femme, aprĂšs celui du sein. Sa dangerositĂ©, ainsi que l’existence d’un test efficace et sans danger pour le dĂ©celer justifient la mise en place d’un programme de dĂ©pistage. «Un dĂ©pistage avant l’apparition de signes cliniques est d’autant plus recommandĂ© que le pronostic associĂ© au cancer colorectal est Ă©troitement liĂ© Ă  son stade de dĂ©veloppement au moment du diagnostic», insiste le Docteur Anne Boucquiau, responsable du DĂ©partement prĂ©vention Ă  la Fondation contre le Cancer. L’identification des individus atteints d’une lĂ©sion prĂ©cancĂ©reuse (adĂ©nome) ou d’un cancer dĂ©butant est donc un enjeu essentiel.

En 2006, le Centre fĂ©dĂ©ral d’expertise des soins de santĂ© (KCE) avait Ă©mis des conclusions en faveur d’un dĂ©pistage organisĂ©, rejoignant les recommandations europĂ©ennes. En FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, depuis 2009, un programme de santĂ© publique organise un dĂ©pistage de masse du cancer colorectal auprĂšs d’une population Ă  risque moyen, asymptomatique, appartenant Ă  la tranche d’ñge 50-74 ans sans antĂ©cĂ©dent personnel de maladie inflammatoire et sans antĂ©cĂ©dent personnel ou familial d’adĂ©nome et/ou de cancer colorectal. Ce dĂ©pistage a pour but d’identifier les sujets porteurs d’une lĂ©sion, sujets qui pour la plupart ne se seraient pas prĂ©sentĂ©s spontanĂ©ment avant l’apparition de symptĂŽmes.

Les personnes habitant en Wallonie et en Région de Bruxelles-Capitale reçoivent tous les deux ans par la poste une invitation, par lettre personnalisée, à participer au programme de dépistage du cancer colorectal. «Pour sa premiÚre participation, la personne est invitée à se rendre chez son médecin généraliste», explique Michel Candeur, coordinateur du programme de dépistage du cancer colorectal de la Fédération Wallonie-Bruxelles. «Celui-ci interroge le patient pour déterminer la conduite à tenir en fonction du niveau de risque. Si la personne présente un risque moyen de développer un cancer colorectal, le médecin lui remet un test HemoccultŸ à réaliser à la maison. En cas de risque plus élevé, il prescrit à son patient une coloscopie. En cas de résultat négatif, la personne recevra, deux ans plus tard, toujours par la poste, une nouvelle invitation, accompagnée cette fois du test, ce qui lui évite de se rendre à nouveau chez son médecin, tout en diminuant la charge de travail de ce dernier.»

Le test de recherche de sang occulte dans les selles est appelĂ© Ă  Ă©voluer. «Le test HemoccultŸ ne sera probablement plus utilisĂ© dans les mois Ă  venir», indique Michel Candeur. «Comme c’est dĂ©jĂ  le cas en Flandre, nous nous orientons vers un test immunologique qui prĂ©sente les avantages d’ĂȘtre plus simple Ă  utiliser puisqu’il ne recourt qu’à un seul prĂ©lĂšvement au lieu de trois avec le test HemoccultÂź, de dĂ©celer plus facilement des petites lĂ©sions et d’ĂȘtre spĂ©cifique Ă  l’hĂ©moglobine humaine.»

Le programme de dépistage du cancer du sein (mammotest)

La frĂ©quence du cancer du sein augmente partout dans le monde depuis une cinquantaine d’annĂ©es, principalement Ă  cause du vieillissement de la population. Heureusement, la mortalitĂ© par cancer du sein diminue grĂące aux progrĂšs mĂ©dicaux et Ă  la mise en place du dĂ©pistage dans les pays Ă  hauts et moyens revenus.

La Belgique dĂ©tient le triste record du taux d’incidence annuel le plus Ă©levĂ© au monde, avec 188 cancers du sein pour 100 000 femmes. Chez nous, il provoque 20 % des dĂ©cĂšs par cancer chez la femme. C’est un des taux les plus Ă©levĂ©s dans le monde. On ne s’en explique pas trĂšs bien les raisons.

Cependant, depuis une dizaine d’annĂ©es, la frĂ©quence de cette maladie est stable. Elle a mĂȘme lĂ©gĂšrement diminuĂ© entre 2003 et 2008, probablement grĂące au dĂ©clin des substitutions hormonales Ă  la mĂ©nopause. En dix ans, la mortalitĂ© a baissĂ© de 20 %. Et contrairement Ă  ce que l’on entend souvent, la frĂ©quence du cancer du sein n’augmente pas chez les femmes de moins de 50 ans.

Quelques facteurs de risque du cancer du sein sont identifiĂ©s, comme entre autres, l’ñge, des facteurs gĂ©nĂ©tiques et familiaux, le surpoids, la consommation d’alcool, la sĂ©dentaritĂ©, le tabac. Certains de ces facteurs sont maĂźtrisables, d’autres pas. On peut nĂ©anmoins dĂ©tecter prĂ©cocement le cancer du sein. Au plus tĂŽt il est diagnostiquĂ©, meilleures seront les chances de guĂ©rison, moins lourd et plus efficace sera le traitement.

Le programme de dépistage du cancer du sein par mammographie invite tous les deux ans les femmes ùgées de 50 à 69 ans à pratiquer gratuitement un mammotest.

Statistiquement, la pratique du dĂ©pistage entraĂźne une diminution du risque de mourir d’un cancer du sein Ă©valuĂ©e Ă  20 %.

Le dĂ©pistage du cancer du sein prĂ©sente toutefois certains inconvĂ©nients comme les faux positifs (une femme sur dix), les faux nĂ©gatifs (25 % des cancers du sein) et le surdiagnostic (une Ă  deux tumeurs sur dix sont dĂ©tectĂ©es et traitĂ©es alors qu’elles n’auraient jamais posĂ© de problĂšme). «Un autre inconvĂ©nient est le cumul de radiations X qui peuvent entraĂźner des cancers radio-induits», souligne le Docteur Boucquiau. «C’est pour cette raison qu’en dehors de risques particuliers, le dĂ©pistage Ă  partir de 40 ans ne se justifie pas.»

Le dĂ©pistage du cancer du col de l’utĂ©rus

Le Conseil de l’Union europĂ©enne a recommandĂ© de mettre en place un programme organisĂ© de dĂ©pistage du cancer du col de l’utĂ©rus. «Contrairement Ă  la Flandre, il n’y a malheureusement pas, ou pas encore, espĂ©rons-le, de dĂ©pistage organisĂ© du cancer du col de l’utĂ©rus en Belgique francophone», dĂ©plore Anne Boucquiau.

À l’heure actuelle, seules des campagnes d’information sont organisĂ©es, incitant les femmes de 25 Ă  65 ans Ă  rĂ©aliser un frottis de col chez leur mĂ©decin, mĂȘme si elles ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une vaccination HPV. Le frottis est recommandĂ© tous les trois ans et bĂ©nĂ©ficie d’une intervention de l’INAMI.

Le cancer du col de l’utĂ©rus est la sixiĂšme cause de dĂ©cĂšs par cancer. Il touche gĂ©nĂ©ralement les femmes aprĂšs l’ñge de 35 ans. S’il est considĂ©rĂ© comme Ă©tant peu frĂ©quent, il est cependant associĂ© Ă  une mortalitĂ© d’environ 50 %.

Ce type de cancer est le rĂ©sultat Ă  long terme d’une infection du col de l’utĂ©rus par des virus trĂšs contagieux, les papillomavirus. Ceux-ci sont transmis au cours des relations sexuelles.

Le cancer du col de l’utĂ©rus se dĂ©veloppe lentement et est habituellement prĂ©cĂ©dĂ© de lĂ©sions prĂ©cancĂ©reuses (dysplasies) qui peuvent progresser et se transformer en cancer invasif du col aprĂšs cinq Ă  dix annĂ©es de prĂ©sence.

«Il existe deux mĂ©thodes de prĂ©vention qui doivent se combiner», prĂ©cise Anne Boucquiau: «la vaccination contre le virus HPV et la rĂ©alisation d’un frottis de dĂ©pistage. L’utilisation d’un prĂ©servatif diminue le risque d’infections par HPV.»

C’est certainement le dĂ©veloppement du frottis par dĂ©pistage qui a diminuĂ© de la façon la plus significative Ă  ce jour le nombre de cancers du col dans les pays industrialisĂ©s. «Il est encore trop tĂŽt pour voir les effets de la vaccination», prĂ©cise le Dr Boucquiau. VoilĂ  pourquoi il a Ă©tĂ© recommandĂ©, au niveau europĂ©en, de rĂ©aliser un frottis tous les trois ans entre 25 et 65 ans et de parvenir Ă  couvrir 80 % de la population cible. Cependant, dans la pratique, une Ă©tude rĂ©cente montre que seulement 61 % de la population fĂ©minine bĂ©nĂ©ficie d’un dĂ©pistage individuel. La couverture est meilleure chez les jeunes patientes (de 25 Ă  34 ans) et devient mĂ©diocre (44 %) aprĂšs 60 ans.

Une autre recommandation europĂ©enne encourage Ă  vacciner les filles de 12 Ă  18 ans contre les infections Ă  papillomavirus. Les vaccins actuels protĂšgent contre les deux HPV les plus frĂ©quents (16 et 18) dans le cancer du col, mais pas contre toutes les souches de ce virus (une douzaine) qui peuvent le provoquer. Ils n’assurent donc pas une protection totale. La vaccination anti-HPV reprĂ©sente nĂ©anmoins un rĂ©el progrĂšs dans la prĂ©vention du dĂ©veloppement du cancer du col de l’utĂ©rus. Actuellement, deux vaccins sont sur le marchĂ© en Belgique. Ils sont trĂšs efficaces et prĂ©sentent une tolĂ©rance correcte, ainsi qu’une action de longue durĂ©e. La FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles propose un accĂšs gratuit au vaccin pour les jeunes filles ĂągĂ©es de 13-14 ans, via la mĂ©decine scolaire ou le mĂ©decin traitant. Par ailleurs, les vaccins sont partiellement remboursĂ©s pour les jeunes filles qui ont atteint l’ñge de 12 ans et qui n’ont pas encore 19 ans.

Les prochaines annĂ©es verront probablement se dĂ©velopper, d’une part, un nouveau type de dĂ©pistage qui recherchera non plus les anomalies cellulaires, mais la prĂ©sence ou non d’infections virales, ce qui permettra de limiter le nombre de faux nĂ©gatifs et d’autre part, le dĂ©veloppement de vaccins couvrant plus de souches, amĂ©liorant en cela la prĂ©vention de ce cancer.

Mesurer les avantages et les inconvénients des dépistages

Pour dĂ©cider de l’intĂ©rĂȘt ou non d’un dĂ©pistage, les avantages et inconvĂ©nients qui y sont liĂ©s doivent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s. Cela signifie qu’il faut Ă©valuer la balance risques/bĂ©nĂ©fices des diffĂ©rents types de dĂ©pistage, celle-ci variant d’un type de cancer Ă  l’autre et donc d’un dĂ©pistage Ă  l’autre. «Cette Ă©valuation va permettre de dĂ©cider si tel ou tel dĂ©pistage doit ĂȘtre recommandĂ©, accompagnĂ© de quelles informations ou si au contraire, il vaut mieux le dĂ©conseiller, la dĂ©cision finale appartenant cependant toujours Ă  la personne elle-mĂȘme», explique Anne Boucquiau.

Parmi les inconvĂ©nients que prĂ©sentent certains tests, on trouve le risque de faux nĂ©gatif, à savoir un cancer qui n’a pas pu ĂȘtre diagnostiquĂ© au moyen d’un test.  À l’inverse, lorsqu’un test rĂ©vĂšle une lĂ©sion, alors qu’il n’y en pas, on parle de faux positif. Le dĂ©pistage fait aussi courir un risque de sur-diagnostic et de sur-traitement. Certaines tumeurs peuvent rester dormantes, voire rĂ©gresser, sans jamais constituer une menace. C’est le cas notamment en ce qui concerne le dĂ©pistage du cancer de la prostate. Une fois dĂ©tectĂ©es, les tumeurs inoffensives sont traitĂ©es comme tous les cancers, sans bĂ©nĂ©fice pour le patient, avec des effets secondaires parfois importants.

Au niveau des avantages, un dĂ©pistage prĂ©sente une utilitĂ© lorsqu’il permet de rĂ©duire la mortalitĂ© spĂ©cifique (liĂ©e Ă  un type de cancer) en intervenant prĂ©cocement dans l’histoire naturelle de l’affection. Un diagnostic prĂ©coce amĂ©liore la qualitĂ© de vie des hommes et des femmes atteints grĂące Ă  un traitement moins lourd. Et lorsque son rĂ©sultat est normal, le test de dĂ©pistage s’avĂšre rassurant.

Pour en savoir plus

Quelques articles publiĂ©s dans Éducation SantĂ©

L’utilisation du test HPV rendrait le dĂ©pistage plus efficace et permettrait d’espacer les examens de 5 ans au lieu de 3 ans

On sait aujourd’hui avec certitude qu’il existe un lien de cause Ă  effet entre le cancer du col de l’utĂ©rus et la prĂ©sence du papillomavirus (HPV), transmis par voie sexuelle. Le KCE (Centre fĂ©dĂ©ral d’expertise des soins de santĂ©) a Ă©tabli, en collaboration avec l’Institut scientifique de santĂ© publique et le Registre du cancer, qu’un dĂ©pistage basĂ© sur la dĂ©tection de la prĂ©sence du virus serait plus efficace que l’actuel frottis (aussi appelĂ© ‘Pap-test’) pour protĂ©ger les femmes de plus de 30 ans, et ceci Ă  un coĂ»t moins Ă©levĂ©.

De plus, le dĂ©pistage par test HPV permettrait en toute sĂ©curitĂ© d’espacer les examens de 5 ans au lieu de 3 ans aujourd’hui. Il est important que toutes les femmes entre 25 et 64 ans, y compris celles qui sont vaccinĂ©es contre ce virus, continuent Ă  se faire dĂ©pister. En effet, le vaccin ne protĂšge pas contre tous les types de virus HPV pouvant gĂ©nĂ©rer un cancer, et on ne connaĂźt pas encore avec certitude la durĂ©e de la protection qu’il confĂšre.

Le test actuel dépiste la présence de cellules cancéreuses tous les 3 ans

À l’heure actuelle, le dĂ©pistage du cancer du col de l’utĂ©rus se fait par le ‘Pap-test’. Il s’agit d’un frottis de cellules du col, prĂ©levĂ©es au cours d’un examen gynĂ©cologique, pour ĂȘtre examinĂ©es au microscope Ă  la recherche de cellules prĂ©cancĂ©reuses. De telles cellules sont prĂ©sentes en moyenne 10 Ă  15 ans avant qu’un vĂ©ritable cancer invasif ne se dĂ©veloppe. Les lĂ©sions peuvent alors ĂȘtre traitĂ©es localement de façon trĂšs simple et efficace.

D’aprĂšs les recommandations europĂ©ennes et celles de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), le ‘Pap-test’ doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© tous les 3 Ă  5 ans chez toutes les femmes entre 25 et 64 ans. En Belgique, le test est remboursĂ© une fois tous les 3 ans depuis 2009, mais seules 60% des femmes se font dĂ©pister, ce qui est insuffisant. En revanche les femmes qui se font dĂ©pister le font souvent trop frĂ©quemment.

D’aprĂšs les derniers chiffres du Registre belge du cancer, il y a eu en Belgique 623 cas de cancer du col de l’utĂ©rus en 2011. L’ñge moyen au moment du diagnostic est de 54 ans.

Le virus HPV responsable de ce cancer

On sait depuis une vingtaine d’annĂ©es qu’il existe un lien de cause Ă  effet entre le cancer du col de l’utĂ©rus et la prĂ©sence d’un virus de type papillomavirus humain (HPV). Il s’agit d’une infection transmise par voie sexuelle, qui est extrĂȘmement banale mais disparaĂźt le plus souvent spontanĂ©ment. NĂ©anmoins, chez un petit nombre de femmes, le virus s’installe en permanence; ce sont ces femmes qui constituent le groupe Ă  risque de cancer du col.

PlutĂŽt que de dĂ©tecter les lĂ©sions prĂ©cancĂ©reuses provoquĂ©es par le virus (ce que fait le ‘Pap-test’), le test HPV dĂ©tecte la prĂ©sence du virus lui-mĂȘme. Le KCE a rĂ©alisĂ© une Ă©tude en collaboration avec l’Institut scientifique de santĂ© publique et le Registre du cancer pour voir dans quelle mesure il serait intĂ©ressant, sur un plan mĂ©dical comme Ă©conomique, de remplacer le ‘Pap-test’ par un test HPV. Actuellement, le test HPV est uniquement remboursĂ© comme examen complĂ©mentaire chez les femmes dont le ‘Pap-test’ prĂ©sente des anomalies. En pratique, le test HPV se pratique sur un frottis de col prĂ©levĂ© de la mĂȘme façon que pour le ‘Pap-test’.

Le test HPV permet de réduire le nombre de cancers et de décÚs


Il apparaĂźt clairement que les femmes sont mieux protĂ©gĂ©es contre les cancers invasifs lorsque le test HPV est utilisĂ© comme premier test de dĂ©pistage. Le KCE recommande donc de remplacer le ‘Pap-test’ par le test HPV. La population ciblĂ©e actuellement par ce dĂ©pistage – les femmes de 25 Ă  64 ans – reste identique. Ce changement de test devrait permettre d’éviter 240 cas de cancer supplĂ©mentaires et 96 dĂ©cĂšs pour 100 000 femmes dĂ©pistĂ©es.

Étant donnĂ© que le risque de dĂ©velopper un cancer invasif aprĂšs un test HPV normal est nettement plus faible qu’aprĂšs un ‘Pap-test’ normal, on pourrait, en toute sĂ©curitĂ©, allonger le dĂ©lai entre deux dĂ©pistages Ă  5 ans.


 pour un moindre coût, mais


Le test HPV permettrait d’économiser presque 15 millions d’euros sur la durĂ©e de vie de 100 000 femmes, Ă©tant donnĂ© que l’on devra faire moins de dĂ©pistages et traiter moins de cancers invasifs. Le prix du test est donc un facteur important. Un appel d’offres public devrait ĂȘtre lancĂ© pour faire baisser les prix actuels du test, tout en maintenant la garantie de sa qualitĂ©.


 pas pour les femmes avant 30 ans

Les Ă©tudes montrent cependant que le test HPV n’est pas plus efficace que le ‘Pap-test’ chez les femmes de moins de 30 ans. Chez ces jeunes femmes, les infections par HPV sont plus frĂ©quentes mais gĂ©nĂ©ralement transitoires. Le test HPV pourrait donc entraĂźner de nombreuses angoisses inutiles et des traitements superflus. Il faut savoir que ces traitements peuvent ĂȘtre responsables de complications lors de la grossesse, comme une rupture prĂ©maturĂ©e de la poche des eaux, des naissances prĂ©maturĂ©es et des bĂ©bĂ©s de trop petit poids.

Chez les femmes de moins de 30 ans, il est donc conseillĂ© de maintenir le ‘Pap-test’. Ce n’est qu’en cas de rĂ©sultat anormal que le test HPV doit ĂȘtre pratiquĂ©, comme cela se fait aujourd’hui. Le KCE recommande aussi qu’un systĂšme de contrĂŽle de qualitĂ© soit mis en Ɠuvre, tant pour les tests HPV que pour les ‘Pap-tests’.

DĂ©pister mĂȘme si on est vaccinĂ©e!

Enfin, le KCE souligne que le dĂ©pistage reste indispensable mĂȘme chez les femmes vaccinĂ©es contre le virus HPV. En effet, les vaccins existants ne protĂšgent pas contre tous les types de virus HPV susceptibles de causer un cancer du col. De plus, nous ne disposons pas encore de donnĂ©es scientifiques fiables sur la durĂ©e de la protection confĂ©rĂ©e par ces vaccins.

La malbouffe en Belgique n’est pas une fatalitĂ©

D’aprĂšs une Ă©tude britannique largement reprise par la presse, la Belgique est le 3e pays au monde oĂč l’on mange le moins sainement. Ce constat marquant cache une rĂ©alitĂ© complexe de la consommation alimentaire fortement marquĂ©e par les inĂ©galitĂ©s sociales. C’est pourquoi, en l’absence d’une rĂ©elle politique de l’alimentation en Belgique, Solidaris lance une plateforme de dĂ©bat sur le web : www.alimentationdequalite.be.

La sonnette d’alarme de la malbouffe a encore retenti : des chercheurs de l’UniversitĂ© de Cambridge classent la Belgique dans le top 3 des pays oĂč l’on mange le moins sainement au monde. L’étude rĂ©alisĂ©e sous la direction du Dr Fumiaki Imamura a analysĂ© les changements en matiĂšre de rĂ©gimes alimentaires entre 1990 et 2010 et ce, pour 187 pays.

Outre ce classement, dans cette mĂȘme pĂ©riode, une progression de l’obĂ©sitĂ© en Belgique a Ă©tĂ© observĂ©e; elle est passĂ©e de 11 % Ă  14 % entre 1997 et 2013. Tout cela fait peser des risques sur la santĂ© des Belges et sur la viabilitĂ© du systĂšme de soins de santĂ©.

Faible revenu salarial rime souvent avec surpoids

L’alimentation est un domaine particuliĂšrement marquĂ© par les inĂ©galitĂ©s sociales de consommation, ce qui se traduit par des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©. En Belgique, 48% des personnes Ă  faible revenu sont en surpoids (Indice de Masse Corporelle supĂ©rieur Ă  25), contre 43 % de la population Ă  haut revenu. En ce qui concerne l’obĂ©sitĂ© (Indice de Masse Corporelle supĂ©rieur Ă  30), il s’agit respectivement de 17% et 12%.

Les responsabilités de la malbouffe sont collectives

Le niveau de revenu, mĂȘme si c’est un bon indicateur, n’explique cependant pas tout. Les conditions d’existence, les appartenances sociales, l’éducation, les reprĂ©sentations de l’alimentation, la culture familiale ou encore les liens sociaux sont autant d’élĂ©ments qui influencent fortement les comportements alimentaires.

L’offre alimentaire (commerces, horeca, restauration collective) dĂ©finit l’enveloppe des choix possibles, tandis que la publicitĂ©, le marketing et les prix gĂ©nĂ©ralement plus bas de la malbouffe orientent les choix des consommateurs, et surtout pour les plus pauvres.

Le chemin obligĂ© de la lutte contre l’obĂ©sitĂ© et la malbouffe en gĂ©nĂ©ral passe inĂ©vitablement par la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s sociales. Une politique alimentaire intĂ©grĂ©e favorisant l’accĂšs Ă  une alimentation de qualitĂ© pour tous reste Ă  construire. Des actions doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre Ă  tous les niveaux de pouvoir car nombre de politiques influencent de prĂšs ou de loin l’accĂšs Ă  une alimentation de qualitĂ©.

Nouvel outil de concertation

Parce que l’alimentation est un vĂ©ritable enjeu de santĂ© publique, Solidaris lance la plateforme www.alimentationdequalite.be. Ce site est un outil Ă  destination de tous les acteurs professionnels de l’alimentation, via lequel chacun peut participer Ă  la rĂ©flexion, apporter son Ă©clairage ou son expertise. L’objectif est de susciter le dĂ©bat afin de mieux comprendre les causes multiples d’une consommation alimentaire inadĂ©quate et d’amener les diffĂ©rents acteurs du systĂšme alimentaire Ă  convenir des stratĂ©gies Ă  adopter.

Par cette mise en rĂ©seau, cette plateforme a l’ambition d’ĂȘtre un embryon de Conseil de l’alimentation qui fait dĂ©faut dans notre pays et de construire une vĂ©ritable politique concertĂ©e de l’alimentation.

Pour plus d’infos, le Livre blanc ‘Pour un accĂšs de tous Ă  une alimentation de qualité’ de Solidaris avance de nombreuses pistes.

Vie & VIH aujourd

La JournĂ©e mondiale de lutte contre le sida du 1er dĂ©cembre permet chaque annĂ©e de faire le point sur la maladie, son incidence, les avancĂ©es en matiĂšre de dĂ©pistage, les progrĂšs thĂ©rapeutiques. C’est aussi l’occasion de dĂ©noncer les discriminations dont les personnes porteuses du VIH sont encore et toujours victimes et de marteler un indispensable message de solidaritĂ©.

Les avancĂ©es thĂ©rapeutiques en matiĂšre de traitement de l’infection par le VIH ont Ă©tĂ© importantes ces derniĂšres annĂ©es. Le sida est Ă  prĂ©sent considĂ©rĂ© comme une maladie chronique, avec laquelle on peut vivre longtemps si on suit correctement le traitement. Certes, ces traitements sont plus faciles Ă  suivre (pilule unique) et mieux supportĂ©s qu’auparavant, mais ils n’en sont pas moins toujours assortis d’effets secondaires. De plus, s’ils parviennent Ă  contrĂŽler le virus, ils ne vont pas jusqu’à la guĂ©rison et l’état inflammatoire suscitĂ© par la prĂ©sence du VIH favorise le dĂ©veloppement de nombreuses autres pathologies.

La sĂ©ropositivitĂ© reste donc difficile Ă  vivre physiquement. À cela s’ajoutent les difficultĂ©s d’ordre affectif, social et psychologique: dĂ©pression, manque d’estime de soi, auto-exclusion, rejet par des proches ou collĂšgues, discriminations dans la vie professionnelle et dans la vie sociale, avec, pour corollaire, l’isolement et la peur de dire sa sĂ©ropositivitĂ©, de parler de sa maladie.

Il est tout aussi capital de continuer Ă  se protĂ©ger et c’est pourquoi, Ă  cĂŽtĂ© de la lutte contre la discrimination, la prĂ©vention reste un axe d’action prioritaire de la Plate-forme prĂ©vention sida.

Cette prĂ©vention passe par l’information et la sensibilisation du grand public et des groupes Ă  risque. Surtout, elle implique l’intensification des dĂ©pistages pour faire baisser le pourcentage de dĂ©pistages tardifs. Actuellement prĂšs de 4 dĂ©pistages sur 10 sont tardifs, ce qui augmente considĂ©rablement le risque de nouvelles transmissions du VIH. Il importe donc de changer l’image de la sĂ©ropositivitĂ©, mais aussi de renforcer l’offre de dĂ©pistages, notamment l’offre de dĂ©pistages anonymes et gratuits.

Pourquoi la prévention reste-t-elle une priorité?

Parce que chaque jour, en Belgique comme dans le monde entier, le VIH se transmet Ă  de nouvelles personnes. MalgrĂ© les progrĂšs enregistrĂ©s par la lutte contre le sida au niveau mondial, le nombre de contaminations se situe toujours Ă  un niveau Ă©levĂ©. En 2013, 35 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. La mĂȘme annĂ©e, 2,1 millions de personnes ont Ă©tĂ© infectĂ©es par le VIH et 1,5 million de personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es de maladies liĂ©es au sida. MĂȘme si le nombre de nouvelles infections est en rĂ©gression, ces chiffres restent Ă©videmment impressionnants.

En Belgique aussi la situation reste prĂ©occupante. En 2013, 1115 nouvelles infections ont Ă©tĂ© diagnostiquĂ©es. On observe Ă©galement une forte augmentation du nombre d’infections sexuellement transmissibles (IST), ce qui traduit clairement un relĂąchement des comportements de prĂ©vention. En clair, mĂȘme si l’on parle beaucoup moins du sida aujourd’hui, le risque n’a pas pour autant diminuĂ©.

L’exposition ‘Vie & VIH aujourd’hui’

Marie, Jan, Alic, Carine, Carlotta, Jean-Christophe, et les autres
 pour tĂ©moigner du VIH/sida, pour nous inciter Ă  la rĂ©flexion, Ă  la prĂ©vention, Ă  la solidaritĂ©…

L’exposition est composĂ©e d’une part de photos prĂ©sentant des portraits trĂšs ‘nature’, en couleur, accompagnĂ©s d’un extrait du tĂ©moignage. Ces photos ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par Sylvie Dessault (voir encadrĂ©).

D’autre part, elle propose des petits films d’environ deux minutes qui prĂ©sentent ces tĂ©moignages en ‘live’: les gens pourront les regarder sur le site de la Plate-forme et, s’ils le dĂ©sirent, les partager sur les rĂ©seaux sociaux. Les coups de gueule, les craintes, ce qu’on a sur le coeur, ce qu’on a envie de dire concernant le VIH/sida. Il suffit de quelques mots pour participer Ă  cette grande communautĂ©. Chacun peut filmer son tĂ©moignage – sur smartphone par exemple – et le poster sur www.preventionsida.org.

Pourquoi cette exposition? Parce que le sida se transmet non seulement par le virus VIH, mais aussi par le silence, l’indiffĂ©rence, l’ignorance, les prĂ©jugĂ©s et les tabous. Pour lutter contre les idĂ©es fausses et les discriminations. Et enfin parce que, malgrĂ© les progrĂšs en matiĂšre de traitements et de stratĂ©gies de prĂ©vention, le sida est toujours lĂ . Il continue Ă  se faufiler dans la vie des femmes et des hommes jusque dans leur intimitĂ©. Il contamine chaque jour de nouvelles personnes.

Qui sont ces tĂ©moins et de quoi parlent-ils? Les tĂ©moignages prĂ©sentĂ©s Ă©manent de personnes trĂšs diverses: des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes. Les uns ont Ă©tĂ© contaminĂ©s par le VIH, les autres pas. Certains s’expriment Ă  visage masquĂ© car ils n’osent affronter le regard des autres. Face Ă  la camĂ©ra, ils parlent de leur vie, des traitements, des risques qu’ils prennent ou pas, de la nĂ©cessitĂ© de se protĂ©ger et de s’informer, mais aussi d’amour et d’espoir.

Sylvie Dessault, la photographe de l’exposition ‘Vie & VIH aujourd’hui’

DiplĂŽmĂ©e de l’École de la Cambre, Sylvie Dessault a travaillĂ© dans des domaines trĂšs divers, tels que la publicitĂ© ou l’architecture, mais ce qui la passionne depuis toujours, c’est le ‘portrait’, qu’il s’agisse d’une personne ou d’un lieu.

La photographe de ‘Vie & VIH aujourd’hui’ n’en est pas Ă  sa premiĂšre collaboration avec la Plate-forme prĂ©vention sida. On lui doit dĂ©jĂ , notamment, dans le cadre des actions passĂ©es, de nombreux portraits de tĂ©moins et de personnalitĂ©s participant aux campagnes.

«Ce que j’ai voulu faire ici, ce sont des portraits dans lesquels les gens peuvent se reconnaĂźtre, qui soient les plus naturels possible. Je ne les voulais ni ‘pathĂ©tiques’, ni esthĂ©tisants. C’est pour cela que j’ai fait le choix de la couleur, plus proche de la rĂ©alitĂ© que le portrait noir et blanc, qui a une connotation plus artistique et induit donc une certaine distance. ‘Vie & VIH aujourd’hui’ n’est pas une exposition d’art, mais une sĂ©rie de tĂ©moignages. L’essentiel, c’est de communiquer, de faire passer aux visiteurs les messages et rĂ©flexions de ces tĂ©moins.»

L’exposition a beaucoup circulĂ© le mois dernier Ă  Bruxelles et en Wallonie (il en existe une douzaine d’exemplaires), notamment dans les grandes gares bruxelloises de la SNCB, partenaire historique de la JournĂ©e mondiale de lutte contre le sida. Elle est disponible sur demande via le formulaire de contact sur www.preventionsida.org.

Les tĂ©moignages filmĂ©s peuvent ĂȘtre visionnĂ©s sur le site de la Plate-forme PrĂ©vention Sida. 

Abracadabra, goûte-moi ça

Trois histoires racontĂ©es Ă  l’aide d’un kamishibaĂŻ pour aborder trois grands thĂšmes avec les enfants : le plaisir de manger, les contextes dans lesquels ils mangent et l’influence de la publicitĂ© sur leurs choix.

Description

Matériel

  • 1 kamishibaĂŻ (petit thĂ©Ăątre d’histoires japonais)
  • 3 histoires (31 pages A3)
  • « Le goĂ»ter d’anniversaire »
  • « La boĂźte Ă  tartines »
  • « La course »
  • 1 livret par enfant
  • 1 guide pĂ©dagogique
  • Fiche de prĂ©sentation

Documents à télécharger sur le site www.latitudejeunes.be

Concept

Des aliments inconnus Ă  goĂ»ter, le contenu d’une boĂźte Ă  tartines Ă  rĂ©partir sur la journĂ©e, une publicitĂ© qui devient la panacĂ©e… Trois petites histoires racontĂ©es Ă  l’aide d’un kamishibaĂŻ qui permettent Ă  Emma, une petite lapine, Ă  ses amis et Ă  leurs jeunes spectateurs de rĂ©flĂ©chir, de dĂ©battre et de rĂ©agir sur diffĂ©rents sujets tels que leurs goĂ»ts, le plaisir de manger, leurs habitudes et les publicitĂ©s qui influencent leurs choix.

L’outil s’adresse Ă  des enfants de 4 Ă  7 ans, au sein d’une structure d’accueil (Ă©cole, Ă©cole de devoirs, stage, sĂ©jour
). Il propose cinq sĂ©ances d’environ une heure (selon l’ñge des participants).

Cet outil est en lien avec les socles de compétences du MinistÚre de la Communauté française.

Objectifs

Permettre aux enfants de :

  • dĂ©couvrir des aliments et se positionner par rapport Ă  leurs goĂ»ts, Ă  leurs besoins et Ă  leur plaisir
  • dĂ©couvrir diffĂ©rentes habitudes alimentaires et dĂ©finir les leurs dans la structure oĂč ils se trouvent
  • prendre conscience de ce qui les influence dans leurs choix alimentaires et prendre du recul par rapport aux messages publicitaires
  • au regard des expĂ©riences vĂ©cues au cours des modules, faire Ă©merger et mettre en commun leurs exigences par rapport Ă  l’alimentation dans la structure oĂč ils se trouvent
  • communiquer ces exigences de changement aux personnes concernĂ©es.

Conseils d’utilisation

L’animation se fait si possible par demi-classe (10-15 enfants).

Chaque histoire contient 11 planches (au recto se trouve une image, au verso un texte).

Emma, la jeune lapine, vit trois courtes aventures qui lui permettent de se questionner par rapport à l’alimentation :
‱ dans « Le goĂ»ter d’anniversaire », elle se rend compte que ses amis n’ont pas les mĂȘmes goĂ»ts qu’elle. Elle cherche alors un moyen de leur faire aimer un aliment qui, Ă  la base, ne leur plaĂźt pas trop.
‱ dans « La boĂźte Ă  tartines », elle rĂ©alise Ă  quel point il est important de bien gĂ©rer sa boĂźte Ă  tartines, et aussi combien l’environnement dans lequel elle mange peut influencer son plaisir de manger.
‱ dans « La course », elle s’interroge sur la crĂ©dibilitĂ© des slogans publicitaires.

Le carnet pour l’enfant contient non seulement les trois histoires d’Emma, mais Ă©galement des activitĂ©s Ă  faire avec un enfant ou en groupe.

SĂ©ances d’animation :

1) histoire, débat, activités sur le thÚme de « ce qui est bon pour ma bouche, bon pour mon corps »
2) histoire, dĂ©bat, activitĂ©s sur le thĂšme de « mes habitudes alimentaires dans ma structure d’accueil »
3) histoire, dĂ©bat, activitĂ©s sur le thĂšme de « ce qui influence mes choix en matiĂšre d’alimentation »
4) construction de revendications par rapport à ma structure d’accueil
5) expression et diffusion des revendications auprĂšs d’autres enfants, du directeur, des parents…

Bon Ă  savoir

Vous pouvez faire appel Ă  des animateurs de Latitude Jeunes (qui ont suivi une formation Ă  l’animation du kamishibaĂŻ et au dĂ©bat en maternelle) pour organiser une animation avec cet outil, mais ce n’est pas indispensable. Le guide pĂ©dagogique, dĂ©taillant les diffĂ©rentes phases du projet et faisant le lien avec les socles de compĂ©tences vous permet de rĂ©aliser une animation de façon autonome.

Ce projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le cadre du programme ‘GoĂ»tez-moi ça!’ de la MutualitĂ© socialiste-Solidaris, qui vise Ă  favoriser l’accĂšs de tous Ă  une alimentation de qualitĂ©.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur : Latitude Jeunes, Place Saint-Jean 1-2, 1000 Bruxelles +32 (0)2 515 04 02. Courriel : latitude.jeunes@mutsoc.be. Internet : http://www.latitudejeunes.be

L’avis de PIPSa

Appréciation globale

PlutĂŽt que de dĂ©verser des savoirs Ă /sur l’enfant, cet outil propose d’utiliser l’expression spontanĂ©e des enfants (une mĂ©thodologie audacieuse et rare pour ces publics) pour amener une vision plus globale de la santĂ©, Ă  partir du goĂ»t, du plaisir, des besoins individuels et des contextes des repas.

L’animation stimule la participation active : l’enfant peut prendre une rĂ©elle place, il a la permission et le droit de parler de ce qu’il aime/n’aime pas, dans un cadre rassurant et non jugeant.

L’outil Ă©largit Ă  d’autres dĂ©terminants de santĂ© que les dĂ©terminants individuels, ce qui fournit une perspective globale pertinente et intĂ©ressante (« comment on mange, on n’a pas la place, y’a du bruit, on ne boit pas d’eau pour ne pas devoir aller aux toilettes… ») et ouvre Ă  la responsabilitĂ© collective.

Cette trop rare prĂ©sence de la dimension communautaire Ă  travers les revendications des enfants, doit cependant ĂȘtre abordĂ©e avec prudence sous peine d’effets contre-productifs possibles (risque de perte de confiance en l’adulte, risque de se sentir trahi) en cas d’Ă©chec des solutions proposĂ©es par le groupe. L’utilisation devrait idĂ©alement s’inscrire dans un projet pĂ©dagogique et institutionnel afin que les revendications des enfants puissent ĂȘtre prises en compte par la structure d’accueil.

Le kamishibaĂŻ prĂ©sente un fort potentiel ludique, d’attractivitĂ© et de crĂ©ativitĂ© via un matĂ©riel iconographique colorĂ© et sympathique, des histoires trĂšs simples de la vie de tous les jours, bien Ă©crites et adaptĂ©es aux enfants.

Le cahier de l’enfant propose des activitĂ©s de retour sur soi qui correspondent bien Ă  l’Ăąge et aux capacitĂ©s des enfants, alternant activitĂ©s collectives et individuelles, activitĂ©s dans le lieu d’accueil et Ă  la maison.

L’outil identifie le lien avec les socles de compĂ©tences scolaires, ce qui en facilite l’utilisation en contexte scolaire.

La prise en main de l’outil demande 3 Ă  4h de prĂ©paration (s’entraĂźner Ă  raconter les histoires, manier la marionnette et utiliser le kamishibaĂŻ, prĂ©parer les activitĂ©s).

Objectifs

Pour l’enfant :

  • exprimer sa pensĂ©e, son sentiment et son ressenti par rapport Ă  l’alimentation dans sa structure d’accueil
  • exprimer des envies de changement et des pistes d’amĂ©lioration par rapport Ă  la structure d’accueil
  • apprendre Ă  Ă©couter et Ă  respecter la parole des autres
  • se rendre compte que sa parole a de l’importance, que les adultes peuvent en tenir compte
  • dĂ©couvrir l’influence de la pub.

Pour l’animateur, instaurer une dĂ©marche qui permette de dĂ©gager des pistes d’amĂ©lioration dans les lieux de vie de l’enfant (Ă©cole, milieu d’accueil…)

Public cible

4-7 ans. Pour les plus petits : l’histoire « le goĂ»ter d’anniversaire » se suffit Ă  elle seule.

Utilisation conseillée

Inscription dans un projet pédagogique et institutionnel pour prendre en compte les revendications des enfants.
RĂ©pĂ©ter la prise en main technique (manipulation du kamishibaĂŻ, des planches, de la marionnette) pour que l’utilisation avec les enfants soit fluide.
Donner accĂšs Ă  la parole et prendre distance par rapport Ă  ce que les enfants expriment.

Entre-Deux

Un court métrage produit par la Fédération des Centres pluralistes de planning familial (FCPPF) pour sensibiliser les jeunes dÚs 14 ans à une sexualité et une parenté responsables.

Description

Matériel

  • DVD, court-mĂ©trage Entre-deux (20 minutes). En annexe, le scĂ©nario de la fiction, la loi du 3 avril 1990 dĂ©pĂ©nalisant partiellement l’interruption volontaire de grossesse et une carte mondiale de l’interruption volontaire de grossesse.
  • Fiches pĂ©dagogiques tenant compte de la structure du scĂ©nario du film.
  • Livret SexualitĂ© et parentalitĂ© Ă  l’adolescence: Ă©clairages juridiques consacrĂ© aux implications juridiques de la sexualitĂ© et de la parentalitĂ©.

Concept

Ce DVD est un court mĂ©trage mettant en scĂšne le parcours de Romain et Sonia, jeune couple confrontĂ© Ă  une grossesse imprĂ©vue. Cette fiction Ă©ducative est structurĂ©e en chapitres qui tiennent compte des activitĂ©s dĂ©veloppĂ©es dans les fiches pĂ©dagogiques.Cet outil est destinĂ© aux animateurs-trices, confrontĂ©(e)s Ă  la nĂ©cessitĂ© d’aborder des questions sociales et juridiques auprĂšs d’adolescent(e)s. Il peut ĂȘtre utilisĂ© dans le cadre d’animations spĂ©cifiques organisĂ©es par les centres de planning familial et d’autres institutions ainsi que par des professeurs ou des Ă©ducateurs.

Objectifs

  • Amener les jeunes Ă  prendre conscience des choix qui s’offriraient Ă  eux en cas de grossesse non planifiĂ©e.
  • Introduire une perspective culturelle et historique.
  • Faire prendre conscience du statut juridique particulier du mineur d’Ăąge et de ses implications.
  • Éveiller le questionnement et rendre les jeunes acteurs et responsables de leur sexualitĂ©.

Conseils d’utilisation

L’exploitation de l’outil pourra se diviser en 3 Ă  4 temps distincts, selon la disponibilitĂ© du groupe et/ou le choix de l’animateur-trice d’aborder plus spĂ©cifiquement l’une ou l’autre thĂ©matique.

Bon Ă  savoir

Pour projections sur grand Ă©cran, un exemplaire du film est disponible en Blu-ray.Pour le public français, une version du carnet pĂ©dagogique adaptĂ© Ă  la lĂ©gislation française est en cours d’Ă©laboration.Le film est produit par la FĂ©dĂ©ration des Centres pluralistes de planning familial avec la complicitĂ© de Dancing Dog Productions. Avec le soutien financier du Ministre en charge des Affaires Sociales de la Commission Communautaire Française et du Fonds social du secteur de l’Aide sociale et des soins de santĂ©.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: FCPPF, Avenue Émile de BĂ©co 109, 1050 Bruxelles, Belgique
TĂ©l.: +32 (0)2 514 61 03. Courriel:- info@fcppf.be. Internet: http://www.fcppf.behttps://www.facebook.com/fcppfDans les centres de prĂȘt suivants: Centre liĂ©geois de promotion de la santĂ©, Centre local de promotion de la santĂ© du Brabant wallon, Centre local de promotion de la santĂ© de Huy-Waremme, Centre local de promotion de la santĂ© de Mons-Soignies, Centre local de promotion de la santĂ© de Namur, OutilthĂšque Provinciale en promotion de la santĂ© (Namur), Centre Local de Promotion de la SantĂ© de Charleroi-Thuin.

L’avis de PIPSa

La Cellule d’experts de PIPSa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2013.

Appréciation globale

Cette fiction cinĂ©matographique, soutenue par un jeu trĂšs naturel des comĂ©diens, ouvre le dĂ©bat en dĂ©roulant un scĂ©nario dont la fin n’est pas Ă©crite. Chaque jeune, Ă  partir de ses reprĂ©sentations, croyances et prĂ©jugĂ©s, pourra interroger sa vie affective et sexuelle, particuliĂšrement sous l’angle des droits et devoirs qui y sont liĂ©s.Les questions soulevĂ©es correspondent bien aux prĂ©occupations des jeunes (quid de la responsabilitĂ©, faut-il le dire aux parents
). Le choix de mettre en scĂšne des Ă©lĂ©ments inhabituels (exemple la visite du garçon chez le juriste) permet de sortir des discours convenus et d’impliquer les garçons.Un seul regret: l’absence des aspects interculturels et religieux (recours au mariage par exemple) lorsqu’on aborde ces questions avec un public multiculturel.Le format lĂ©ger et ‘passe-partout’ du kit pĂ©dagogique nĂ©cessite quand mĂȘme deux bonnes heures pour une prise en main par un utilisateur averti. Le support DVD est facile d’utilisation mais les dialogues sont parfois peu audibles.Le cahier d’accompagnement a l’avantage de rassembler et vulgariser des Ă©lĂ©ments juridiques qui apportent un rappel intĂ©ressant aux professionnels. Les fiches pĂ©dagogiques et le dĂ©coupage des activitĂ©s sont trĂšs soutenants pour un animateur de planning familial. Étant donnĂ© que la fiction vise Ă  susciter le ressenti et l’expression des jeunes, l’outil demande un animateur expĂ©rimentĂ© capable de susciter l’expression Ă  partir des Ă©motions et ‘d’en faire quelque chose’.Le coĂ»t de l’outil est relativement important, mais la thĂ©matique permet une utilisation d’annĂ©e en annĂ©e.

Objectifs

  • Prendre connaissance des droits et des devoirs en matiĂšre de parentalitĂ©.
  • Prendre connaissance du rĂŽle du planning familial, des aides qu’on y trouve et de l’existence du site www.loveattitude.be.
  • Se questionner, s’exprimer sur les grossesses non planifiĂ©es, les relations amoureuses, la responsabilitĂ© par rapport Ă  la sexualitĂ©.

Public cible

  • Animateurs/trices de l’éducation Ă  la vie relationnelle, affective et sexuelle.
  • Animateurs/trices des temps de loisirs des jeunes (avec Ă©ventuellement un appui du planning).
  • Professionnels PSE – PMS (avec Ă©ventuellement l’appui d’un juriste).

Utilisation conseillée

  • IdĂ©alement, organiser au moins deux sĂ©ances d’animation de 1h30.
  • Le prĂ©servatif – annoncĂ© dans le scĂ©nario – n’est pas visible Ă  l’écran. Penser Ă  l’intĂ©grer au dĂ©bat pour aborder les questions de prĂ©vention des grossesses mais aussi des IST (mission prĂ©ventive des centres de planning).
  • Plastifier les fiches pĂ©dagogiques pour en pĂ©renniser l’utilisation.

Le CPAM (ComitĂ© de pilotage et d’appui mĂ©thodologique), organe reprĂ©sentatif des intervenants du secteur de la prĂ©vention des IST/SIDA et de promotion de la santĂ©, a rĂ©digĂ© ce plaidoyer afin de mettre en avant les nouveaux dĂ©fis qui se posent au regard des avancĂ©es biomĂ©dicales et prĂ©ventives rĂ©centes. Ce texte souligne les principaux besoins et objectifs du secteur et identifie les prioritĂ©s d’action pour les cinq prochaines annĂ©es.

Dans un contexte de rĂ©gionalisation des compĂ©tences, il vise Ă©galement Ă  initier une rĂ©flexion et une discussion entre dĂ©cideurs politiques et membres du CPAM autour de l’opĂ©rationnalisation de ces prioritĂ©s d’action.

Des besoins mieux identifiés

Le sida reste Ă  un niveau trĂšs Ă©levĂ©. En 2013, 1.115 nouveaux diagnostics d’infection au VIH Ă©taient rapportĂ©s en Belgique, soit plus de trois par jour. En outre, une augmentation de plusieurs Ă©pidĂ©mies d’infections sexuellement transmissibles (IST) est parallĂšle (principalement Chlamydia, GonorrhĂ©e et Syphilis). L’incidence du VIH est la plus Ă©levĂ©e dans la RĂ©gion bruxelloise. En Wallonie, les provinces de LiĂšge et du Brabant wallon sont les plus touchĂ©es.

Une approche globale et universelle permettant de toucher la population gĂ©nĂ©rale et les jeunes doit ĂȘtre articulĂ©e Ă  des approches spĂ©cifiques et sĂ©lectives visant les publics cibles suivants: les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les migrants dont une forte proportion de femmes, les travailleurs du sexe masculins et fĂ©minins, les usagers de drogue et les dĂ©tenus. Parmi eux, le Plan national VIH 2014-2019 souligne l’existence de deux publics prioritaires: les HSH et les migrants.

Sur le plan social, le sida engendre encore de la stigmatisation et des discriminations multiples. Les personnes vivant avec le VIH rencontrent des difficultĂ©s dans le domaine des assurances, de l’emploi et des soins en raison de leur sĂ©ropositivitĂ©. Par consĂ©quent, la prĂ©vention du sida doit aller de pair avec des actions en matiĂšre de lutte contre les discriminations et de dĂ©fense des droits des personnes sĂ©ropositives. La promotion de la solidaritĂ©, mais aussi la visibilitĂ© et la ‘dicibilité’ du VIH, restent primordiales.

La prévention évolue

Validée par le Plan national VIH 2014-2019, la prévention combinée consiste à associer les approches comportementales et biomédicales en misant sur leur complémentarité. Trois stratégies sont désormais indissociables et se résument en trois mots-clés: préservatif + dépistage + traitement.

Le préservatif protÚge du VIH et des autres IST. Il est pourtant encore insuffisamment accessible, notamment en raison de son coût, et insuffisamment disponible sur les lieux festifs et dans les milieux scolaires. Il est, de plus, encore nécessaire de travailler à augmenter et améliorer son utilisation et sa combinaison avec les autres stratégies de prévention.

La connaissance de son statut sĂ©rologique est un levier clĂ© dans la lutte contre l’épidĂ©mie. Il est donc prioritaire de promouvoir le dĂ©pistage en tant qu’outil de prĂ©vention. Le dĂ©pistage tardif reste important (43% en 2013) particuliĂšrement chez les personnes migrantes et d’origine subsaharienne: il faut multiplier et diversifier les points d’entrĂ©e, favoriser un accompagnement de qualitĂ© lors de ces dĂ©pistages et dĂ©velopper des lignes de conduite et un cadre rĂ©glementaire entourant les dispositifs communautaires, dĂ©localisĂ©s et/ ou dĂ©mĂ©dicalisĂ©s, les tests rapides et les autotests.

L’efficacitĂ© prĂ©ventive des traitements anti-rĂ©troviraux (ARV) est dĂ©sormais avĂ©rĂ©e et permet de rĂ©duire les risques de transmission du virus lorsque la charge virale est indĂ©tectable. Mais les parcours de soin restent inĂ©galitaires. Il faut donc faciliter l’entrĂ©e et le maintien dans les soins des publics cibles et garantir l’accĂšs au traitement, y compris en post-exposition (TPE). Il faudra Ă©galement prochainement statuer sur l’intĂ©gration de la prophylaxie prĂ©-exposition (PrEP) compte tenu des avancĂ©es scientifiques et des enjeux Ă©thiques. Enfin, il faut maintenir ou restaurer l’aide mĂ©dicale urgente pour les soins et traitements des personnes sans statut lĂ©gal ou dĂ©boutĂ©es et lutter contre les expulsions abusives de personnes malades.

Les objectifs de prévention pour les cinq prochaines années

Face aux dĂ©fis actuels, les objectifs finaux d’une politique efficace et pertinente de prĂ©vention du sida sont non seulement de rĂ©duire l’incidence du VIH et des autres IST; mais aussi de rĂ©duire les vulnĂ©rabilitĂ©s et les discriminations multiples Ă  l’égard des publics cibles. Ces objectifs doivent s’inscrire dans une perspective plus large de promotion de la santĂ©, d’amĂ©lioration de la santĂ© sexuelle et de promotion d’une sexualitĂ© libre, choisie et Ă©panouie. Ils impliquent, enfin, d’approfondir continuellement les connaissances et la comprĂ©hension des dynamiques et des dĂ©terminants de l’épidĂ©mie.

1. AmĂ©liorer l’information sur la prĂ©vention combinĂ©e et la rĂ©duction des risques;

2. Faciliter l’accĂšs aux prĂ©servatifs et aux lubrifiants et amĂ©liorer leur utilisation lors des prises de risque;

3. Augmenter le nombre de dépistages précoces du VIH et des autres IST;

4. AmĂ©liorer l’accĂšs aux traitements et l’accueil des personnes sĂ©ropositives dans le systĂšme de soins;

5. Améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH;

6. AccroĂźtre la connaissance sur les dĂ©terminants de l’épidĂ©mie de VIH et les autres IST.

Des activités diversifiées

Les diffĂ©rentes activitĂ©s de prĂ©vention du secteur s’orientent autour des axes d’intervention suivants:

  • la diffusion d’informations et de messages accessibles et actualisĂ©s sur la prĂ©vention combinĂ©e, dĂ©clinĂ©s adĂ©quatement pour les diffĂ©rents publics (campagnes, animations, brochures);
  • la distribution Ă©largie de matĂ©riel de prĂ©vention (prĂ©servatifs, lubrifiants, matĂ©riel de rĂ©duction des risques liĂ©s Ă  l’usage de drogue);
  • la promotion du dĂ©pistage et la mise en oeuvre de stratĂ©gies alternatives de dĂ©pistage;
  • le travail de proximitĂ© et le travail communautaire et participatif;
  • l’accompagnement dans l’accĂšs aux soins et aux traitements;
  • la dĂ©fense des droits et le soutien aux initiatives des personnes sĂ©ropositives.

En amont, la qualitĂ©, la pertinence et l’efficience des interventions reposent sur une connaissance actualisĂ©e de l’épidĂ©mie et sur une maĂźtrise de la gestion de projet Ă  travers:

  • la formation continue des acteurs;
  • le support scientifique et mĂ©thodologique;
  • le recueil de donnĂ©es et la recherche-action;
  • la concertation et la planification de santĂ©;
  • a mise Ă  disposition d’une documentation spĂ©cialisĂ©e;
  • les Ă©changes de bonnes pratiques, aux niveaux local, national et international.

Des acteurs spécialisés

Il reste capital de maintenir une approche thĂ©matique et spĂ©cifique en matiĂšre de prĂ©vention du sida et des IST. Cela implique de pouvoir compter sur des acteurs de terrain reconnus et forts d’une expertise accumulĂ©e depuis de nombreuses annĂ©es.

Les acteurs de prĂ©vention du VIH dĂ©ploient de longue date une approche globale et positive de la santĂ© sexuelle. Les principes d’action ressortent tant de l’autonomie et de la participation que de la transversalitĂ© et du partenariat.

Ces professionnels travaillent dans un cadre global de promotion de la santĂ© sexuelle et collaborent avec d’autres acteurs concernĂ©s par la problĂ©matique, (agissant aux niveaux tant prĂ©ventif que curatif), ainsi qu’avec les communautĂ©s elles-mĂȘmes.

En matiĂšre d’EVRAS, l’accroissement des collaborations entre les acteurs de prĂ©vention du VIH/IST, de rĂ©duction des risques, les centres de planning familial et les professionnels scolaires et de la jeunesse devrait permettre d’amĂ©liorer la qualitĂ© des interventions et des outils Ă  destination des jeunes.

Les acteurs de prévention estiment prioritaire que les décideurs politiques

  • soutiennent activement la mise en oeuvre, au niveau rĂ©gional et selon leurs compĂ©tences, du Plan interfĂ©dĂ©ral VIH 2014-2019;
  • prĂ©servent l’expertise du secteur sida et la spĂ©cificitĂ© des associations communautaires;
  • garantissent la pĂ©rennitĂ© financiĂšre et le volume d’emploi des organismes de prĂ©vention;
  • se concertent avec les acteurs de prĂ©vention pour la programmation de la politique rĂ©gionale de prĂ©vention du sida et des autres IST.

Les membres du CPAM : Alias, Centre de rĂ©fĂ©rence Sida du CHU de Charleroi, Centre de rĂ©fĂ©rence Sida du CHU de LiĂšge, Centre de rĂ©fĂ©rence Sida du CHU St Pierre Bruxelles, Elisa, Espace P
, Ex Aequo, FĂ©dĂ©ration LaĂŻque de Centres de Planning Familial, Modus Vivendi, Observatoire du sida et des sexualitĂ©s (UniversitĂ© Saint-Louis), Plate-forme PrĂ©vention Sida, Service Éducation pour la SantĂ©, Sid’Aids Migrants SirĂ©as, Sida IST Charleroi Mons, Sida Sol, Sida SOS.

Les données périnatales en Fédération Wallonie-Bruxelles

Le Centre d’ÉpidĂ©miologie PĂ©rinatale (CEpiP) a publiĂ© rĂ©cemment les rapports des donnĂ©es de naissances en Wallonie et Ă  Bruxelles couvrant la pĂ©riode de 2008 Ă  2012. On y observe une augmentation importante de la proportion de mĂšres en surpoids, du taux de diabĂšte et des taux Ă©levĂ©s d’induction de l’accouchement dans les deux rĂ©gions.

Les rapports sont basĂ©s sur les donnĂ©es officielles de naissance et de dĂ©cĂšs de la RĂ©gion bruxelloise et de la Wallonie, dont le traitement est confiĂ© au CEpiP par l’Observatoire de la santĂ© et du social de Bruxelles-Capitale et la Direction gĂ©nĂ©rale de la SantĂ© de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, tant en ce qui concerne les donnĂ©es mĂ©dicales que les donnĂ©es administratives. Les Ă©volutions couvrent une pĂ©riode trop courte pour valider de rĂ©elles Ă©volutions de prĂ©valence mais des tendances importantes se dessinent pour certaines variables comme le surpoids des mĂšres, le diabĂšte et l’induction de l’accouchement.

Amélioration de la qualité des données sociodémographiques et médicales

Une amĂ©lioration de la qualitĂ© de certaines donnĂ©es sociodĂ©mographiques et mĂ©dicales a Ă©tĂ© observĂ©e depuis 2009, ce qui est essentiel Ă  la rĂ©alisation d’études valides et fiables. L’effort de sensibilisation auprĂšs du personnel des maternitĂ©s et auprĂšs du personnel de l’état civil des communes porte ses fruits et doit se poursuivre afin de pouvoir disposer des informations les plus fiables et complĂštes possible concernant les naissances Ă  Bruxelles et en Wallonie.

25% des mÚres ùgées de 35 ans et plus en Région bruxelloise

La proportion de mĂšres ĂągĂ©es de 35 ans et plus reste Ă©levĂ©e (23,3 %) Ă  Bruxelles comparĂ© Ă  la Wallonie (16,1 %). À l’inverse, la proportion de mĂšres ĂągĂ©es de moins de 20 ans est plus faible en RĂ©gion bruxelloise (2,0 %) qu’en Wallonie (3,6 %).

Évolution importante du taux de diabùte

À Bruxelles comme en Wallonie, le taux de diabĂšte augmente depuis 2008, atteignant 7,4 % en 2012. Ce phĂ©nomĂšne est probablement multifactoriel et reflĂšte aussi une augmentation rĂ©elle de la prĂ©valence suite Ă  l’augmentation de l’obĂ©sitĂ© maternelle, d’un changement dans la dĂ©finition du niveau de glucose Ă  partir duquel les mĂ©decins considĂšrent qu’il y a diabĂšte gestationnel (diminution du seuil glycĂ©mique pour le diagnostic du diabĂšte gestationnel) et d’une meilleure systĂ©matisation des tests de dĂ©pistage au cours de la grossesse.

AmĂ©liorer le dĂ©pistage des mĂšres diabĂ©tiques permet de limiter les risques associĂ©s (un poids de naissance Ă©levĂ©, un accouchement compliquĂ© ou par cĂ©sarienne, une hypoglycĂ©mie nĂ©onatale due Ă  l’hyperinsulinisme foetal).

Augmentation de la proportion de mĂšres en surpoids et obĂšses

L’augmentation de la proportion de mĂšres en surpoids (34,5 % Ă  37,0 %) et obĂšses (13,1 % Ă  14,7 %) de 2009 Ă  2012 en Wallonie est plus Ă©levĂ©e que celle observĂ©e en RĂ©gion bruxelloise mĂȘme si une augmentation y a Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©e en 2011 et 2012.

Taux d’induction de l’accouchement en Wallonie: le plus Ă©levĂ© d’Europe

En Wallonie, le taux d’induction montre une lĂ©gĂšre pente descendante depuis 2009, tout en restant le plus Ă©levĂ© des trois rĂ©gions du pays (32,0 % en 2012) et de l’ensemble des pays europĂ©ens repris dans le dernier rapport Euro-Peristat. Le taux en RĂ©gion bruxelloise est passĂ© de 26 Ă  29 % entre 2008 et 2012.

Dans les deux rĂ©gions, le taux de cĂ©sariennes reste stable de 2008 Ă  2012 (21,0 % en Wallonie et 20,0 % en RĂ©gion bruxelloise). Ce taux est plus Ă©levĂ© parmi les mĂšres plus ĂągĂ©es ou en surpoids ainsi que parmi les mĂšres originaires d’Afrique subsaharienne.

Contrairement Ă  la cĂ©sarienne et l’induction, le taux d’Ă©pisiotomie pour les accouchements par voie basse a diminuĂ© en Wallonie et en RĂ©gion bruxelloise.

Centre d’ÉpidĂ©miologie PĂ©rinatale, Route de Lennik, 808 BP 597, 1070 Bruxelles. TĂ©l: +02 555 42 11 et 02 555 64 67. Courriel: contact@cepip.be. Site internet.

Photo : ©Fotolia

Un outil pédagogique en ligne sur les inégalités sociales de santé

La Base de connaissances francophone sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© cherche Ă  documenter ce problĂšme de santĂ© publique majeur par le partage d’informations et la recension de pratiques fondĂ©es sur des donnĂ©es probantes.À travers quatre grandes thĂ©matiques regroupant des prĂ©sentations PowerPoint, cet outil pĂ©dagogique vise, d’une part, Ă  contribuer Ă  l’amĂ©lioration des connaissances gĂ©nĂ©rales sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© et, d’autre part, Ă  encourager le dĂ©veloppement de stratĂ©gies visant la rĂ©duction de ces inĂ©galitĂ©s.

InĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©: constats et leviers d’action

En guise d’introduction, les thĂ©matiques ‘InĂ©galitĂ©s sociales de santé’ et ‘DĂ©terminants sociaux de la santé’ explorent la rĂ©alitĂ© des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©. En dĂ©finissant des concepts et en prĂ©sentant des modĂšles thĂ©oriques, ces thĂ©matiques stimulent la rĂ©flexion sur les mĂ©canismes et les origines des injustices qui engendrent des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©.La thĂ©matique ‘InĂ©galitĂ©s sociales de santé’ dresse un portrait historique de l’ensemble des travaux de rĂ©fĂ©rence sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© du 19e siĂšcle Ă  nos jours en passant par le Rapport Lalonde (1974), le Rapport Black (1980) et le Rapport Acheson (1998). La crĂ©ation de la Commission sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© de l’Organisation mondiale de la santĂ© (CDSS-OMS, 2008) reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment catalyseur pour combattre les causes sociales des problĂšmes de santĂ© et les inĂ©galitĂ©s de santĂ©. Les grandes confĂ©rences en promotion de la santĂ© de l’OMS – de l’adoption de la Charte d’Ottawa (1986) Ă  la DĂ©claration d’Helsinki (2013) – retracent les grands jalons de l’équitĂ© en santĂ© et la mise en Ɠuvre des grands principes internationaux.Afin de favoriser l’équitĂ© en santĂ©, les thĂ©matiques ‘StratĂ©gies pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales de santé’ et ‘Politiques publiques favorables Ă  l’équité’ s’inspirent des travaux et des recommandations de la Commission sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© de l’OMS (2008). Ces thĂ©matiques exposent des stratĂ©gies pour soutenir l’action sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et «amĂ©liorer les conditions de la vie quotidienne». Elles soulignent l’importance d’intĂ©grer la santĂ© dans toutes politiques pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© et de «lutter contre les inĂ©galitĂ©s dans la rĂ©partition du pouvoir, de l’argent et des ressources» (CDSS-OMS, 2008).La thĂ©matique ‘StratĂ©gies pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales de santé’ s’intĂ©resse aux causes multiples des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© existant au sein des pays et entre les pays ainsi qu’aux leviers d’action pour contrer ces inĂ©galitĂ©s. De nombreux facteurs sociaux, situĂ©s en amont du systĂšme de santĂ© et liĂ©s aux conditions de vie, dĂ©terminent la façon dont les «gens naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent» (CDSS-OMS, 2008). Cette thĂ©matique traite de certains dĂ©terminants majeurs de la santĂ© susceptibles de s’influencer mutuellement: le dĂ©veloppement du jeune enfant, les conditions de travail et d’emploi, le milieu de vie, le mode de vie, l’accĂšs aux soins de santĂ© et Ă  un systĂšme de santĂ© Ă©quitable.Enfin, la thĂ©matique ‘Politiques publiques favorables Ă  l’équité’ insiste sur le fait que la santĂ© ne doit pas uniquement ĂȘtre l’apanage du systĂšme de santĂ©. Au-delĂ  des facteurs sociaux, les politiques sectorielles (Ă©ducation, logement, transport, dĂ©veloppement urbain, emploi, etc.) sont Ă©galement concernĂ©es dans la mesure oĂč elles peuvent avoir un effet direct ou indirect sur la santĂ© et sur le bien-ĂȘtre des populations (ou sur les dĂ©terminants de la santĂ©), voire accentuer ou attĂ©nuer certaines inĂ©galitĂ©s.L’approche de l’évaluation d’impact sur la santĂ©, citĂ©e en exemple dans cette thĂ©matique, est une dĂ©marche intersectorielle qui permet d’anticiper les effets d’une politique, d’un programme ou d’un projet sur la santĂ© des populations.

Comment utiliser la Base de connaissances dans une dynamique d’apprentissage?

La Base de connaissances peut ĂȘtre utilisĂ©e dans le cadre d’activitĂ©s professionnelles en Ă©tant adaptĂ©e selon les besoins pour sensibiliser, informer et former des acteurs de la santĂ© sur la question des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©. À titre d’exemple, vous pourriez donner un atelier sur la Base de connaissances lors d’un Ă©vĂ©nement en santĂ© publique, en utilisant les contenus PowerPoint des diffĂ©rentes thĂ©matiques afin de les faire connaĂźtre aux participants (thĂ©orie) et de leur apprendre Ă  les diffuser lors de futures prĂ©sentations ou formations (pratique). Durant un exercice pratique, les participants pourraient travailler en Ă©quipe pour s’approprier les contenus et concevoir leur propre PowerPoint, que ce soit pour sensibiliser des dĂ©cideurs politiques ou former des Ă©tudiants sur la question des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©.

Des outils Ă  promouvoir pour renforcer leur utilisation

La Base de connaissances est le fruit d’une collaboration entre la Section des AmĂ©riques du RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ© (www.refips.org), l’Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec et la Chaire Approches communautaires et inĂ©galitĂ©s de santĂ© (QuĂ©bec) ainsi qu’un ensemble d’experts Ă  l’échelle de la Francophonie. Celle-ci est hĂ©bergĂ©e sur le site Internet www.tribuneiss.com qui exerce une veille informationnelle sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© Ă  travers le monde. Faites la promotion de ces outils auprĂšs d’utilisateurs potentiels et encouragez leur utilisation!

Le RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ© est un lieu d’Ă©changes et d’entraide pour les professionnels de la santĂ© intĂ©ressĂ©s par la promotion de la santĂ© de leurs communautĂ©s respectives. Il regroupe environ 1 000 membres rĂ©partis dans une trentaine de pays de la Francophonie qui partagent un intĂ©rĂȘt pour l’Ă©mergence de conditions favorables Ă  la santĂ© de leurs populations, la crĂ©ation de milieux favorables, le renforcement de l’action communautaire, l’acquisition de meilleures aptitudes individuelles et la rĂ©orientation des services de santĂ©.

«A table!»

Description

Matériel

  • 16 photographies de Peter Menzel (couleur, format 42 x 30 cm);

  • Livret pĂ©dagogique (64 pages) – Extraits Ă  feuilleter;

  • Un CD-Rom (photographies, fiches d’activitĂ©s, documents, film) – Extrait du film.

Concept

À Table! permet d’étudier les enjeux locaux et globaux de l’alimentation Ă  l’heure de la mondialisation des Ă©changes, Ă  partir d’un set de photographies de Peter Menzel qui reprĂ©sentent la consommation hebdomadaire de 16 familles de tous les continents.

Objectifs

  • Aborder les diffĂ©rentes habitudes alimentaires en se basant sur les photos et sur les expĂ©riences personnelles des jeunes;

  • Prendre conscience que la solution pour le bien-ĂȘtre de chaque ĂȘtre humain est d’agir dans le sens du dĂ©veloppement durable, tout en incitant Ă  analyser ses propres comportements;

  • Éveiller l’envie de soulever les couvercles des casseroles et de s’interroger sur nos habitudes alimentaires et nos modes de vie.

Conseils d’utilisation

Le CD-Rom contient divers documents Ă  imprimer, Ă  projeter en classe:- Les 16 photographies de Peter Menzel;
– 19 fiches d’activitĂ©s pour les Ă©lĂšves;
– Des documents de nature variĂ©e: vidĂ©os, cartes, graphiques, statistiques

– Un film sur le dĂ©veloppement durable et le commerce Ă©quitable, tournĂ© au Laos;Le livret pĂ©dagogique contient des fiches d’exploitation pĂ©dagogique, autour de 7 thĂ©matiques:- La lecture d’image
– Nourrir les hommes
– L’alimentation, reflet du niveau de richesse ?
– Manger ou ne pas manger de viande
– Vers une uniformisation alimentaire ?
– Modes d’alimentation et production de dĂ©chets
– Les kilomĂštres alimentaires.Il fournit Ă©galement des donnĂ©es complĂ©mentaires pour Ă©clairer le contexte, en proposant une approche plurielle: gĂ©ographique, sociologique, culturelle, Ă©conomique et historique.

Bon Ă  savoir

Cet outil a Ă©tĂ© coĂ©ditĂ© par Alliance Sud (Suisse) et le CRDP de Lorraine (France), en collaboration avec la Fondation Éducation et DĂ©veloppement (Suisse).Également disponible: À table ! Dossier pĂ©dagogique cycle 3Le Service Ă©ducation d’Alliance Sud a conçu le dossier pĂ©dagogique sur la base du livre ‘So isst des Mensch. Familien aus aller Welt zeigen, was sie ernĂ€rhrt’, de Peter Menzel et Faith d’Aluisio.

OĂč trouver l’outil

  • Alliance Sud, Monbijoustrasse 31, Postfach 6735, 3001 Berne, Suisse. Courriel: mail@alliancesud.ch
  • CRDP de Lorraine, 95 rue de Metz CO 43320, 51014 Nancy cedex, France. TĂ©l.: + 33 3 83 19 11 20. Courriel: vpc@crdp-lorraine.fr. Internet: www.cndp.fr/crdp-nancy-metz
  • Les CLPS du Brabant wallon, de la Province de Luxembourg, l’asbl Cultures & SantĂ© et l’OutilthĂšque provinciale en promotion de la santĂ© de la Province de Namur peuvent vous prĂȘter cet outil.

L’avis de PIPSa (www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPSa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2012.

Appréciation globale

Voici un excellent outil qui a suscitĂ© l’enthousiasme de notre cellule d’évaluateurs. Le simple fait de regarder les photos suscite dĂ©jĂ  une rĂ©flexion et des idĂ©es d’animation. Des dizaines de pistes sont possibles, qui ne se limitent pas Ă  celles qui sont proposĂ©es par l’outil. La premiĂšre activitĂ© proposĂ©e porte sur l’analyse de l’image. Ce travail sur le mĂ©dium et ensuite sur le contenu semble trĂšs pertinent.Les pistes pĂ©dagogiques sont construites de maniĂšre cohĂ©rente: elles sont trĂšs documentĂ©es et trĂšs convaincantes. Des pistes d’action collective sont prĂ©vues, par exemple Ă  la cantine. Des activitĂ©s de prolongement proposent de revenir Ă  soi. L’outil permet d’aborder diffĂ©rentes facettes de l’alimentation en lien avec le dĂ©veloppement durable.

Objectifs

  • Prendre conscience de la diversitĂ© des pratiques alimentaires dans le monde;

  • Apprendre Ă  lire une image, la maniĂšre dont elle est construite et composĂ©e;

  • Susciter une sĂ©rie d’apprentissages variĂ©s en termes de savoir, savoir-ĂȘtre et savoir-faire (recherche documentaire sur internet, Ă©tablir des relations entre les infos, etc.);

  • Aborder un ensemble de thĂ©matiques autour de l’alimentation en lien avec le dĂ©veloppement durable;

  • Favoriser l’analyse critique autour de questions d’alimentation et de dĂ©veloppement durable;

  • Favoriser un travail sur les reprĂ©sentations (dans un second temps);

  • Proposer quelques activitĂ©s au sein du milieu de vie scolaire.

Public cible

Milieu scolaire et extra-scolaire.
Bien que l’outil soit explicitement destinĂ© aux enseignants, il peut tout Ă  fait ĂȘtre utilisĂ© par des non-enseignants.

Utilisation conseillée

Les photos seules peuvent ĂȘtre exploitĂ©es avec des publics plus larges que les 12-18 ans, enfants ou adultes.L’activitĂ© 1 (analyse d’image) est adaptĂ©e Ă  tous les publics.Chaque sĂ©quence dĂ©marre par un lien avec les programmes d’enseignement français. Cela est Ă  adapter pour la Belgique, mais peut donner des idĂ©es aux enseignants belges.

Une initiation à l’évaluation d’impact sur la santé

L’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© (EIS) applique une ‘lunette santé’ Ă  un projet ou Ă  une proposition de politique Ă©laborĂ©s pour d’autres motifs que la santĂ©. S’inspirant directement des Ă©tudes d’impact environnemental, en intĂ©grant les concepts de promotion de la santĂ© et le courant des dĂ©terminants sociaux de la santĂ©, elle produit non seulement de l’information sur les risques du projet envisagĂ© pour la santĂ© des populations, mais aussi sur les solutions possibles. Introduction Ă  ce concept en plein dĂ©veloppement au QuĂ©bec, en Europe et ailleurs dans le monde.Invitant ses quelque 600 participants quotidiens Ă  ‘emprunter des voies convergentes’, l’Ă©dition 2013 des JournĂ©es annuelles de santĂ© publique s’est tenue du 25 au 27 novembre de l’an passĂ© Ă  MontrĂ©al. La programmation aussi diversifiĂ©e que passionnante valorisait la complĂ©mentaritĂ© des stratĂ©gies, des actions et des disciplines pour viser la santĂ© et le bien-ĂȘtre des populations.Dans ce cadre, un atelier mĂ©thodologique portant sur l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© des politiques publiques avait parfaitement sa place. En effet, cette pratique est nĂ©e de la convergence de plusieurs disciplines, appliquant Ă  la santĂ© une technique issue du monde de l’environnement, et requiert une collaboration intersectorielle et multidisciplinaire.La journĂ©e Ă©tait prĂ©parĂ©e et prĂ©sentĂ©e par Louise St-Pierre, par ailleurs vice-prĂ©sidente de la section des AmĂ©riques du RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ© (RÉFIPS), et sa collaboratrice Julie Castonguay, toutes deux travaillant pour le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santĂ©Note bas de page.L’atelier a attirĂ© plusieurs dizaines d’acteurs de santĂ© publique, originaires de divers pays francophones, tous souhaitant influencer le dĂ©veloppement des politiques publiques locales et rĂ©gionales dans un sens favorable Ă  la santĂ©.

DĂ©finition et principes de base

Selon la dĂ©finition du MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux du QuĂ©becNote bas de page, l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© «vise Ă  dresser un tableau des effets anticipĂ©s de politiques, de programmes et de projets sur la santĂ© d’une population et sur les diffĂ©rents groupes qui la composent. La mise en lumiĂšre des effets potentiels sur la santĂ© permet ainsi d’Ă©clairer la prise de dĂ©cision». Puisque l’atelier se voulait une introduction Ă  la pratique, les formatrices ont pris le temps de revenir sur quelques principes de base.Tout d’abord, le modĂšle d’application de l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© promu par le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santĂ© a pour objectif de soutenir les dĂ©cisions politiques, sans les contraindre. Il s’agit de formuler Ă  la demande et Ă  l’attention des dĂ©cideurs des recommandations visant Ă  modĂ©rer les effets nĂ©gatifs sur la santĂ© d’une politique, d’un projet ou d’un programme et Ă  en promouvoir les effets positifs.Il existe d’autres modĂšles d’application de l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ©, qui visent par exemple Ă  produire des avis de santĂ© publique ou Ă  jouer un rĂŽle de plaidoyer pour influencer les politiques.Alors que certaines Ă©valuations d’impact sur la santĂ© sont issues des autoritĂ©s et misent essentiellement sur les donnĂ©es scientifiques, d’autres sont entiĂšrement portĂ©es par les communautĂ©s et reposent sur les savoirs populaires. Les Ă©valuations d’impact sur la santĂ© rĂ©alisĂ©es en soutien Ă  la dĂ©cision veulent atteindre un juste milieu entre ces pĂŽles, en faisant appel aux expertises scientifiques et citoyennes de façon Ă©quilibrĂ©e.Ensuite, l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© porte mal son nom – ou traduit mal son appellation anglaise d’ ‘Health Impact Assessment’ (HIA) – puisqu’il s’agit en fait d’une estimation prospective et non rĂ©trospective, c’est-Ă -dire rĂ©alisĂ©e avant la mise en place d’un projet et qui ne vise pas Ă  porter un jugement sur celui-ci. S’inspirant de l’Ă©valuation d’impact environnementale, elle adopte une approche holistique en s’intĂ©ressant aux effets potentiels d’une politique sur l’ensemble des dĂ©terminants de la santĂ© ainsi que sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©.Par ailleurs, l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© vise Ă  identifier les impacts potentiels sur la santĂ© de toutes sortes de projets et programmes, exceptĂ© prĂ©cisĂ©ment ceux qui visent la santĂ©. Elle s’inscrit ainsi dans le champ de la santĂ© dans toutes les politiques (‘Health in All Policies’) promu par l’Organisation mondiale de la santĂ© et l’Union europĂ©enne, qui connaĂźt un essor intĂ©ressantNote bas de page.Enfin, ce modĂšle d’application de l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© s’intĂ©resse aux politiques publiques et non aux projets de promoteurs privĂ©s. Bien que des Ă©valuations d’impact sur la santĂ© puissent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es Ă  diffĂ©rents paliers gouvernementaux, l’atelier portait spĂ©cifiquement sur les projets mis en Ɠuvre au niveau municipal (ou communal), oĂč les Ă©valuations d’impact sur la santĂ© sont les plus frĂ©quentes. Les multiples exemples prĂ©sentĂ©s au cours de la journĂ©e provenaient donc de ce niveau de pouvoir.

Une structure en cinq Ă©tapes

AprĂšs cette introduction, les participants ont pu apprendre et, en sous-groupes, appliquer Ă  un cas fictif les Ă©tapes de l’évaluation d’impact sur la santĂ©. L’atelier visait en effet Ă  les outiller pour entamer une dĂ©marche collaborative d’évaluation d’impact sur la santĂ© des politiques publiques dans leur rĂ©gion ou leur localitĂ©.L’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© suit une dĂ©marche structurĂ©e qui comprend les cinq Ă©tapes suivantesNote bas de page:1. Le dĂ©pistage: il s’agit d’abord d’identifier les dĂ©terminants de la santĂ© qui peuvent ĂȘtre touchĂ©s par la proposition, et ce pour les diffĂ©rents groupes de population;2. Le cadrage: il faut ensuite sĂ©lectionner, parmi les effets supposĂ©s, ceux pour lesquels une recherche de donnĂ©es et une analyse seront effectuĂ©es et concevoir un cadre logique reprĂ©sentant graphiquement les hypothĂšses de liens;3. L’analyse: par aprĂšs, il est essentiel de chercher des donnĂ©es sur le profil de la communautĂ© touchĂ©e et de vĂ©rifier chaque effet supposĂ© aux Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes, Ă  partir de la littĂ©rature et des donnĂ©es fournies par la population elle-mĂȘme;4. Les recommandations et le rapport: les rĂ©sultats pertinents de l’analyse sont rĂ©digĂ©s et les recommandations qui en Ă©mergent sont formulĂ©es Ă  l’attention des dĂ©cideurs, dans un langage accessible Ă  tous les partenaires;5. L’Ă©valuation: le travail s’achĂšve sur une Ă©valuation du processus de l’EIS menĂ©e (ressources utilisĂ©es, satisfaction des partenaires…) et de ses effets directs et indirects sur la prise de dĂ©cision. Lorsque c’est possible, cette derniĂšre Ă©tape comprend aussi la supervision de l’implantation des mesures suggĂ©rĂ©es et le suivi des impacts rĂ©els du projet sur la santĂ© de la population.

Efficacité prouvée

Ce modĂšle d’application de l’évaluation d’impact sur la santĂ© peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une avenue intĂ©ressante pour favoriser l’adoption de politiques publiques favorables Ă  la santĂ© et dĂ©velopper des collaborations avec le milieu municipal.Cependant, puisque ses recommandations n’ont aucun caractĂšre contraignant, la question de son efficacitĂ© Ă  influencer la prise de dĂ©cision se pose lĂ©gitimement. Une analyse de 54 Ă©valuations d’impact sur la santĂ© menĂ©es en Australie a dĂ©montrĂ© que 66% d’entre elles avaient eu une efficacitĂ© directe, c’est-Ă -dire avaient entraĂźnĂ© un ou des changements dans le projet Ă©tudiĂ©, que 23% avaient surtout menĂ© Ă  une prise de conscience des dĂ©cideurs, que 6% avaient Ă©tĂ© utilisĂ©es de maniĂšre opportuniste, souvent pour faire valoir un projet, et que 6% n’avaient pas eu d’efficacitĂ©. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude rĂ©cente corroborent ce qui a Ă©tĂ© trouvĂ© antĂ©rieurement en Europe et aux États-Unis. Dans la grande majoritĂ© des cas, l’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© permet donc de changer les façons de travailler et suscite de multiples prises de conscience, partages et apprentissages.

Expériences québécoises

Pour dĂ©montrer les retombĂ©es positives que peuvent entraĂźner les Ă©valuations d’impact sur la santĂ©, l’atelier s’est achevĂ© sur une prĂ©sentation animĂ©e de plusieurs projets rĂ©alisĂ©s au cours des derniĂšres annĂ©es en MontĂ©rĂ©gie, une rĂ©gion situĂ©e au Sud-est de MontrĂ©al. À ce jour, prĂšs d’une dizaine d’évaluations d’impact sur la santĂ© y ont Ă©tĂ© menĂ©es par la Direction de santĂ© publiqueNote bas de page de cette rĂ©gion pionniĂšre en collaboration avec le milieu municipal et une trentaine d’autres sont prĂ©vues d’ici Ă  la fin de l’annĂ©e 2015.Les conditions favorables Ă  la mise en Ɠuvre d’une Ă©valuation d’impact sur la santĂ© et les modĂšles collaboratifs ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s et discutĂ©s Ă  travers plusieurs projets visant le dĂ©veloppement domiciliaire, le dĂ©veloppement du territoire, la revitalisation ou encore le dĂ©veloppement social d’une municipalitĂ©Note bas de page.L’expĂ©rience montre que l’engagement de partenaires qui n’ont, de prime abord, pas de prĂ©occupation de santĂ© publique est non seulement possible, mais se rĂ©vĂšle en outre bien souvent bĂ©nĂ©fique pour leurs propres intĂ©rĂȘts. Par exemple, un promoteur immobilier qui collabore Ă  une Ă©valuation d’impact sur la santĂ© et qui intĂšgre ses recommandations en montrant une prĂ©occupation rĂ©elle pour la santĂ© de la population verra gĂ©nĂ©ralement augmenter l’acceptabilitĂ© de son projet.Par ailleurs, Ă©tant donnĂ© que les municipalitĂ©s n’ont aucune obligation de travailler en collaboration avec les acteurs de santĂ© publique, lorsqu’un maire dĂ©cide de se lancer dans une Ă©valuation d’impact sur la santĂ©, c’est volontairement qu’il accepte de soumettre son projet Ă  leur regard. Pour augmenter les chances de succĂšs de cette collaboration, il revient donc Ă  ces derniers de privilĂ©gier une approche intersectorielle, de favoriser le dialogue, de tenir compte des particularitĂ©s du contexte, d’adapter leur langage en vue d’atteindre une comprĂ©hension commune, de prendre en compte les besoins et capacitĂ©s des dĂ©cideurs et de se garder de toute attitude prescriptive. Le sentiment de confiance mutuelle, indispensable au succĂšs de l’opĂ©ration, repose en effet sur le respect de la lĂ©gitimitĂ© de chacun.

Une stratégie de promotion de la santé

La santĂ© est la rĂ©sultante de ses multiples dĂ©terminants. Pour la promouvoir, il faut donc agir sur une multiplicitĂ© de fronts, qui se situent en-dehors du secteur de la santĂ© lui-mĂȘme. En 1986, la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santĂ© identifiait cinq stratĂ©gies d’action, parmi lesquelles figurait, en premiĂšre position, l’Ă©laboration de politiques publiques favorables Ă  la santĂ© : «La promotion de la santĂ© va bien au-delĂ  des soins. Elle inscrit la santĂ© Ă  l’ordre du jour des responsables politiques des divers secteurs en les Ă©clairant sur les consĂ©quences que leurs dĂ©cisions peuvent avoir sur la santĂ©, et en leur faisant admettre leur responsabilitĂ© Ă  cet Ă©gard.» L’Ă©valuation d’impact sur la santĂ© propose une technique concrĂšte, structurĂ©e et efficace pour atteindre cet objectif aux niveaux locaux et rĂ©gionaux. Une pratique prometteuse, dont on ne peut que souhaiter un vaste dĂ©ploiement dans les prochaines annĂ©es, au QuĂ©bec comme ailleurs.

Le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santĂ© est l’un des six Centres de collaboration nationale en santĂ© publique du Canada, dont la mission est la synthĂšse et la diffusion des connaissances afin d’amĂ©liorer les politiques et les pratiques en santĂ© publique. Son mandat spĂ©cifique est d’accroĂźtre l’expertise des acteurs de santĂ© publique en matiĂšre de politiques favorables Ă  la santĂ© Ă  travers le dĂ©veloppement, le partage et l’utilisation de connaissances. Il s’intĂ©resse particuliĂšrement aux politiques publiques susceptibles d’avoir une influence favorable sur les dĂ©terminants sociaux, Ă©conomiques et environnementaux de la santĂ©.

HAMEL G. et al., Guide pratique : Évaluation d’impact sur la santĂ© lors de l’élaboration de projet de loi et de rĂšglement au QuĂ©bec, MinistĂšre de la SantĂ© et des Services sociaux, QuĂ©bec, 2006. La dĂ©finition de l’Organisation mondiale de la santĂ© (disponible sur www.who.int/hia/en) est aussi une excellente rĂ©fĂ©rence.

Relire Ă  ce sujet l’article de Christian De Bock : Un dialogue politique sur les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, Éducation SantĂ©, n° 290, juin 2013 (https://educationsante.be/es/article.php?id=1591)

Ces cinq Ă©tapes sont notamment dĂ©taillĂ©es dans la brochure L’Évaluation d’Impact sur la SantĂ© (EIS): une aide Ă  la dĂ©cision publique pour des choix sains, durables et Ă©quitables publiĂ©e par l’Union internationale de promotion de la santĂ© et d’éducation pour la santĂ© (UIPES), tĂ©lĂ©chargeable sur : www.iuhpe.org/images/GWG/HIA/PrincipesDirecteursEIS.pdf

Dans chacune des 17 rĂ©gions du QuĂ©bec, la Direction de santĂ© publique a le mandat de s’assurer que les diffĂ©rents acteurs de la communautĂ© mettent en Ɠuvre les meilleures pratiques en matiĂšre de promotion de la santĂ©, de prĂ©vention de la maladie, des problĂšmes psychosociaux et des traumatismes ainsi que de protection de la santĂ© publique. Elle assume Ă©galement des fonctions de surveillance de l’état de santĂ© et de bien-ĂȘtre de la population ainsi que d’évaluation des programmes.

Plusieurs rapports et documents de rĂ©fĂ©rence peuvent ĂȘtre consultĂ©s Ă  l’adresse suivante: http://extranet.santemonteregie.qc.ca/sante-publique/promotion-prevention/eis.fr.html

La santé et l’argent sont les principales motivations pour arrêter de fumer

La rentrĂ©e scolaire est, pour nombre de fumeurs, une date clĂ© pour se lancer dans l’arrĂȘt tabagique. Leur santĂ© et leur portefeuille: voilĂ  les deux principales motivations pour lesquelles les fumeurs de tous les Ăąges souhaiteraient arrĂȘter la cigarette, selon les derniers chiffres de la Fondation contre le Cancer. Cela fait dix ans que Tabacstop leur apporte son aide. Bien que ce service soit de mieux en mieux connu des fumeurs, le financement futur de Tabacstop n’est pourtant pas assuré 

À tout Ăąge, on veut arrĂȘter

Selon la derniĂšre enquĂȘte tabac de la Fondation contre le Cancer, 6 fumeurs sur 10 ont exprimĂ© leur souhait d’arrĂȘter de fumer (62% parmi les fumeuses et 60% chez les fumeurs). L’enquĂȘte montre Ă©galement qu’à tout Ăąge, on veut arrĂȘter! Les fumeurs de 15 Ă  24 ans sont les plus nombreux Ă  vouloir se lancer dans l’arrĂȘt tabagique (65% d’entre eux souhaitent arrĂȘter) suivis de prĂšs par les 25-44 ans (64%) et les 45-64 ans (58%). Ce n’est que chez les plus de 65 ans que ce pourcentage tombe juste sous la moyenne (49%). Les personnes entre 46 et 65 ans sont plus nombreuses Ă  composer le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone de Tabacstop, tandis que les 25-44 ans font plus souvent appel Ă  l’iCoach (service accessible via www.tabacstop.be).

7 fumeurs sur 10 souhaitent arrĂȘter pour leur santĂ©

Selon les derniers chiffres de Tabacstop, les deux premiĂšres raisons qui poussent les fumeurs Ă  arrĂȘter sont la santĂ© (70%) et les aspects financiers (48%). La troisiĂšme raison la plus souvent citĂ©e est le style de vie (30%). L’entourage est Ă©galement un facteur important (25%). L’odeur (16%), la libertĂ© (15%) et le dĂ©sir d’enfant (4%) sont d’autres facteurs non nĂ©gligeables.

Tabacstop de plus en plus connu

81% des fumeurs dĂ©sirant arrĂȘter de fumer connaissent l’existence de la ligne tĂ©lĂ©phonique gratuite. Ils Ă©taient 68% en 2013. C’est donc une belle augmentation par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre.

Quel avenir pour Tabacstop?

MĂȘme si le fonctionnement de Tabacstop est reconnu en Belgique et au niveau international, son avenir est loin d’ĂȘtre assurĂ© Ă  ce jour. En effet, jusque fin 2014, ce service Ă©tait financĂ© par le pouvoir fĂ©dĂ©ral. À partir de 2015, il dĂ©pendra des CommunautĂ©s (sans doute des rĂ©gions du cĂŽtĂ© francophone). La Fondation contre le Cancer attend avec inquiĂ©tude leur rĂ©ponse.Cancerphone 0800 15 800 – www.cancer.be – Ligne Tabacstop 0800 111 00 – www.tabacstop.be – www.facebook.com/fondationcontrelecancer – Twitter: @Fcontrelecancer

Le Sida est toujours une maladie homosexuelle

Mon propos n’est pas un propos institutionnel. Je vais le revendiquer comme le mien, seulement le mien, mĂȘme s’il part d’un constat qui dĂ©coule directement de l’activitĂ© que je dĂ©veloppe depuis un peu plus de 4 ans au 190…

Pour ceux qui l’ignorent, le 190 est le seul centre de santĂ© sexuelle actuellement actif en France qui suit les principes posĂ©s par le Plan national de lutte contre le sida (bien qu’il existĂąt avant la rĂ©daction du plan) et il concerne une population qui, autour de 80%, est homosexuelle masculine. Il recrute essentiellement par bouche-Ă -oreille et cela explique une population assez homogĂšne au sein de laquelle il est possible de voir Ă©merger des phĂ©nomĂšnes qui, ailleurs, seraient noyĂ©s dans la masse. Le 190 est donc un observatoire et jouit d’une sorte d’‘effet loupe’. C’est Ă  la fois sa limite et son intĂ©rĂȘt.

Depuis le dĂ©but de l’épidĂ©mie, nos discours ont intĂ©riorisĂ© l’homophobie. La spĂ©cificitĂ© gay a toujours Ă©tĂ© minimisĂ©e dans l’espace public, pour ne pas stigmatiser une population, alors mĂȘme que, depuis plusieurs annĂ©es, on rĂ©alise enfin que la situation est comparable dans les pays du sud. Le message erronĂ© selon lequel «l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ© serait le principal mode de transmission du VIH» est rappelĂ© dans tous les mĂ©dias et mĂȘme dans les formations de professionnel(le)s et de volontaires, oubliant tout simplement de ramener les choses Ă  la taille des populations.

Cette affirmation rĂ©currente est construite suivant un calcul aussi stupide que celui qui affirmerait que les hĂ©tĂ©ros contribuent beaucoup plus Ă  l’impĂŽt sur le revenu que les homos. En considĂ©rant les proportions des populations, on arrive Ă  un rapport de 1 Ă  200 ainsi que l’a fort bien montrĂ© le travail de l’Institut de Veille Sanitaire sur l’incidence du VIH.

Mieux, on surexpose les situations oĂč des personnes des deux sexes, hĂ©tĂ©rosexuelles, n’appartenant Ă  aucun groupe Ă  forte prĂ©valence, sont infectĂ©es par le VIH. C’est l’angle mort de la dĂ©claration obligatoire: l’appartenance communautaire du partenaire contaminant est extrĂȘmement mal renseignĂ©e. Pour ma part, en 27 ans d’exercice, je n’ai Ă  peu prĂšs jamais vu un ‘hĂ©tĂ©ro bon teint’ contaminĂ© par d’autres que des personnes ayant des rapports homosexuels, usagĂšres de drogues, appartenant aux communautĂ©s africaines ou caribĂ©ennes et cela nous montre que ce n’est qu’en privilĂ©giant les approches ciblĂ©es qu’on pourra ĂȘtre efficace sur le reliquat Ă©pidĂ©mique en population gĂ©nĂ©rale. Cette affirmation a fait l’objet d’un certain nombre d’études qui convergent dans ce sens.Or, la situation est la suivante:

  • la politique française de lutte contre le sida s’adresse Ă  la population gĂ©nĂ©rale, avec des focus particuliers sur les groupes exposĂ©s, alors que c’est essentiellement Ă  eux qu’elle devrait s’adresser pour l’intĂ©rĂȘt de tous;
  • les nouvelles approches combinĂ©es – et Ă  ce titre on ne peut occulter l’intĂ©rĂȘt majeur de certaines approches de dĂ©pistage communautaires utilisant les Tests Rapides d’Orientation Diagnostiques (Trod) – sont rĂ©duites Ă  des expĂ©rimentations dont les lendemains sont bien incertains. Les Trod sont en train de basculer depuis les initiatives communautaires – efficaces – vers les CDAG (Centres de DĂ©pistage Anonyme et Gratuit) – inutiles – en dĂ©pit d’un avis nĂ©gatif du rapport de la Haute AutoritĂ© de SantĂ©;
  • le plan national 2010-2014 qui, bien qu’imparfait, avait le mĂ©rite de proposer des approches communautaires renouvelĂ©es, a Ă©tĂ© placĂ© au fond d’un tiroir, nonobstant quelques dĂ©clinaisons cosmĂ©tiques.

Le problĂšme n’est pas seulement qu’on sacrifie aujourd’hui les gays, et en particulier les jeunes gays, Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral mais, surtout, que cet intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral n’existe pas.

Enfin, en rĂ©cupĂ©rant des concepts hĂ©ritĂ©s des pays du sud oĂč l’homosexualitĂ© n’a pas de visibilitĂ© ni d’organisation, on a ‘invisibilisé’ les gays en les rebaptisant ‘HSH’ et la chasse Ă  l’homo non communautaire devient le parangon de la prĂ©vention. Or, qui voyons-nous arriver dans nos consultations VIH: des homosexuels, des gays, des pĂ©dĂ©s, des folles (parfois hurleuses), des tapioles et une minoritĂ© de HSH. Mieux, ce n’est pas toute la ‘communauté’ gay qui se contamine, mais une partie de cette communautĂ© qui est relativement identifiable si l’on veut bien s’en donner la peine. Le militantisme a fondu sous le caritatif et il est mieux vu de s’occuper des honteuses que des gays assumĂ©s.

Qu’est-ce qui n’a pas changĂ©?

À commencer, beaucoup d’entre nous. La lutte contre le sida est aux mains de personnes – militants, notables, soignants – plutĂŽt ĂągĂ©s et dont l’histoire personnelle est celle du sida – je me compte parmi elles. La relĂšve n’a pas Ă©tĂ© organisĂ©e et, quand elle existe, elle est Ă©touffĂ©e par la lĂ©gitimitĂ© des vĂ©tĂ©rans. Nous sommes pourtant absolument incapables de comprendre ce que signifie le VIH pour quelqu’un qui est entrĂ© dans la sexualitĂ© au moment oĂč les trithĂ©rapies commençaient Ă  devenir tout Ă  fait vivables. Nous reprochons aux nouvelles gĂ©nĂ©rations de ne pas prendre la mesure de la maladie et de son impact, tout en Ă©tant incapables de la dĂ©crire sans rĂ©fĂ©rences aux annĂ©es noires.

Ce qui n’a pas changĂ©, non plus, c’est le rejet des sĂ©ropositifs. La pitiĂ© devenue un terreau moins fertile puisque, tout de mĂȘme et c’est vrai, il n’y a plus «mort d’homme», le constat qu’on peut faire concernant la jeune gĂ©nĂ©ration, c’est qu’elle a perdu le contact avec la maladie au point qu’elle est aussi incapable que nous de la dĂ©finir dans son acception contemporaine. Mieux, elle base ses stratĂ©gies, de plus en plus, sur l’exclusion. «Don’t ask don’t tell» (ne pas demander, ne pas dire) reste le mot d’ordre principal, comme dans l’armĂ©e amĂ©ricaine naguĂšre.

L’homophobie n’a pas changĂ©, en dĂ©pit du sentiment d’une meilleure acceptation sociale de l’homosexualitĂ©. Les parcours individuels sont toujours, et pour longtemps, marquĂ©s par la honte initiale, la transgression qui va suivre, la libĂ©ration permise par la migration vers la grande ville ou la capitale entrainant la dĂ©sinhibition qui favorise le risque, surtout Ă  un Ăąge oĂč celui-ci participe Ă  la construction de soi.

Surtout, notre discours prĂ©ventif est, en partie Ă  juste titre, basĂ© sur la modification des comportements alors que le principal risque est reprĂ©sentĂ© par la prĂ©valence. Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. Quand le principal facteur de risque est la prĂ©valence, nous nous focalisons uniquement sur les circonstances de la contamination. Mais ce focus mis sur la prĂ©valence contredit une doxa ancienne qui veut ne pas parler de groupes Ă  risques, comme si ce n’était pas le sida qui discriminait les homosexuels mais le constat de leur vulnĂ©rabilitĂ© environnementale.

De plus, nous restons prisonniers de nos conceptions caritatives. La vulnĂ©rabilitĂ©, la prĂ©caritĂ© sont nos ennemis et notre culture du social nous porte Ă  prĂȘter assistance aux paumĂ©s, aux pauvres filles, aux incultes et aux planquĂ©s, induisant que l’élite serait protĂ©gĂ©e. Ce n’est que le reflet de notre organisation sociale oĂč les Ă©lites se protĂšgent entre elles et arbitrent qui est vulnĂ©rable ou pas. Or, notre Ă©pidĂ©mie, c’est avant tout aujourd’hui des homosexuels, qui appartiennent souvent aux classes dites moyennes ou supĂ©rieures. Logique puisque, historiquement, les minoritĂ©s sont poussĂ©es vers une Ă©mancipation sociale compensatrice qui leur permet de contourner les discriminations dont elles sont l’objet.

Enfin, et c’est particuliĂšrement frappant lorsqu’on analyse les rĂ©actions des individus et encore plus celle des soignant.e.s, on continue d’associer l’importance du risque au statut du partenaire, comme si le TasP (traitement comme prĂ©vention) n’avait jamais existĂ©. Il suffit que quelqu’un se prĂ©sente aux urgences aprĂšs une sĂ©ance de touche-pipi avec un sĂ©ropositif pour qu’il se voit prescrire quatre semaines de trithĂ©rapie, en l’absence de tout risque, alors que les choses sont bien plus alĂ©atoires en cas de rapport sexuel complet avec une personne de statut inconnu. Certes les recommandations ont Ă©voluĂ© mais elles ne sont pas dĂ©clinĂ©es dans la pratique (elles ne l’ont d’ailleurs jamais Ă©tĂ©).

Ce qui a changé

L’homosexualitĂ© a changĂ©, du moins pour certains. Nous savons tous que les principaux ressorts de l’homophobie sont toujours Ă  l’oeuvre, nous n’ignorons pas que les parcours individuels d’exclusion sont toujours nombreux, mais une nouvelle catĂ©gorie d’homos a vu le jour. Ils sont de bon milieu, leur orientation sexuelle a Ă©tĂ© accueillie de maniĂšre bienveillante par leur entourage, ils n’ont mĂȘme plus besoin d’ĂȘtre artiste, coiffeur ou infirmier pour se planquer dans un milieu rĂ©putĂ© tolĂ©rant, ils suivent les parcours de leur classe sociale et entrent dans la banque, ils n’ont plus besoin de la protection de la communautĂ© et se retrouvent du coup exposĂ©s car ils ont compris que le sida, ce n’était pas pour eux, comme tous les problĂšmes des classes infĂ©rieures.

«Ce n’est pas possible que j’aie le sida, normalement, je devais avoir une vie dorĂ©e» (Etudiant en Ă©cole de commerce chic et chĂšre, 23 ans)

On se protĂšge moins, c’est un constat que tout le monde peut faire, mais qui doit ĂȘtre tempĂ©rĂ©. D’une part, il y a toujours eu des contaminations et il n’est pas certain qu’avant 2003 on se protĂ©geait tellement plus qu’aujourd’hui. C’était moins visible, jamais revendiquĂ©, et l’on oublie qu’une bonne partie de l’organisation communautaire de la sexualitĂ© non protĂ©gĂ©e concerne avant tous des personnes qui sont dĂ©jĂ  sĂ©ropositives. En tĂ©moigne leur incidence nettement accrue des IST. Mais les gays se protĂšgent toujours, bien plus que leurs congĂ©nĂšres hĂ©tĂ©rosexuels, sauf que, pour eux, un accroc dans la prĂ©vention a bien plus de consĂ©quences du fait de la prĂ©valence.

Je me demande toujours ce que le Swiss Statement a changĂ© Ă  la prĂ©vention. Il a changĂ© la vie des sĂ©ropos, c’est certain, et d’abord vis-Ă -vis d’eux-mĂȘmes. Le fait de ne plus se considĂ©rer comme une bombe virale a permis Ă  beaucoup d’entre eux de rĂ©parer une partie du sentiment de dĂ©valuation qu’ils ont pu ressentir Ă  l’issue de leur contamination, vĂ©cue comme un Ă©chec.

Mais cela n’a en aucun cas suffit Ă  lever l’opprobre sur les sĂ©ropos, de la part des sĂ©ronĂ©gatifs. En outre, la population gay sĂ©ronĂ©gative n’a pas reçu le message. On peut trouver moralement troublant que des hommes sĂ©ropositifs considĂšrent qu’ils puissent dire Ă  un partenaire qu’ils sont sĂ©ronĂ©gatifs parce qu’ils sont sous traitement efficace puisque, finalement, ce serait tout comme.

Mais cette attitude, fort minoritaire, ne peut ĂȘtre comprise si l’on omet que le fait d’annoncer leur sĂ©ropositivitĂ© sera le plus souvent le dĂ©clencheur d’un rejet assez brutal et, disons-le, assez sale, indĂ©pendamment de l’effet protecteur du traitement et mĂȘme de l’utilisation d’un prĂ©servatif.

Ce que le Swiss Statement a changé réside dans deux éléments principaux:

  • le premier, c’est que les jeunes sĂ©ropos n’ont aucune rĂ©ticence Ă  ĂȘtre traitĂ©s, au contraire. C’est un facteur prĂ©ventif d’une importance capitale, qui se heurte aujourd’hui en grande partie au refus de nombre de mĂ©decins d’appliquer la recommandation de traitement universel;
  • le second, encore assez marginal, c’est que certaines personnes commencent Ă  comprendre que le risque, c’est le sĂ©ronĂ©gatif. On commence Ă  voir des gays sĂ©ronĂ©gatifs qui limitent leurs rapports non protĂ©gĂ©s aux situations oĂč ils sont en prĂ©sence de partenaires sĂ©ropositifs traitĂ©s et qui ont, Ă  mon sens, compris pas mal de choses.

Ce qui a changĂ©, bien entendu, c’est la pyramide des Ăąges. Elle s’étend vers les extrĂȘmes et les jeunes, trĂšs jeunes gays, sont trĂšs largement concernĂ©s. Je ne suis pas certain qu’ils ont une moindre conscience du sida. Ni qu’ils se protĂšgent moins que les autres. Ce qui a changĂ©, c’est que le virus circule beaucoup plus chez eux qu’avant, qu’un jeune sĂ©ropo de 19 ans a plus de risque d’ĂȘtre en primo-infection qu’un vieux sĂ©ropo quinquagĂ©naire, et que l’invisibilitĂ© dĂ©sormais requise des sĂ©ropos fait que la maladie est pour eux dĂ©sincarnĂ©e et qu’ils reconvoquent les bonnes vieilles protections imaginaires (le clean et le crade, le riche et le pauvre, le gros et le maigre etc.) qui prĂ©valaient Ă  une Ă©poque oĂč personne ne connaissait rien Ă  rien. Ils ne sont ni plus bĂȘtes ni plus intelligents que leurs aĂźnĂ©s, ils ont simplement intĂ©grĂ© le message qu’on leur balance Ă  longueur de temps: le sida c’est les pervers, les moches, les «prĂ©caires», les chaudasses, bref, ceux qu’ils n’aiment pas, en un mot, les pauvres. La sĂ©lection des partenaires constitue le principal systĂšme de prĂ©vention auquel s’ajoute un systĂšme de «sex friends» qui n’existait pas auparavant dans cette catĂ©gorie d’ñge. Finalement, les vieilles conceptions sont toujours opĂ©rantes, alors que les nouvelles leur ont Ă©chappé 

Ce qui a changĂ©, tout le monde le sait, c’est la prĂ©valence des Infections sexuellement transmissibles (IST). Les arguments en faveur d’un dĂ©pistage exhaustif et mĂ©thodique des IST s’accumulent depuis des lustres dans les pays anglo-saxons. N’oublions pas qu’elles constituent des portes d’entrĂ©es magnifiques pour le VIH oĂč qu’elles se trouvent, et mĂȘme dans le pharynx.

Or, malgrĂ© un frĂ©missement dont le 190 est largement Ă  l’origine, ce dĂ©pistage n’est pas organisĂ©. Et encore moins pour les sĂ©ropositifs, condamnĂ©s, parce qu’ils sont suivis, Ă  un dĂ©pistage itĂ©ratif strictement sĂ©rologique. Nous avons, l’an dernier, fait une prĂ© Ă©tude sur la prĂ©valence du mycoplasma genitalum, en compilant un peu plus d’une centaine de check-ups sexuels maison, sans sĂ©lection. Aucune dĂ©couverte de VIH, ni d’hĂ©patite B, une dĂ©couverte d’hĂ©patite C. Pour la syphilis, nous sommes Ă  4%. Mais pour le gonocoque, la chlamydia, le mycoplasme, nous sommes entre 10 et 13%
 Les dĂ©pistages les plus rentables sont ceux qui ne sont jamais proposĂ©s et que l’assurance maladie refuse de prendre en charge sur plusieurs sites.

J’imagine qu’il s’agit de l’une des deux explications principales Ă  la «faible» prĂ©valence du VIH chez nos usagers (0,5% en 3 ans contre 3,8% dans la population de PREVAGAY) alors qu’ils sont presque 30% Ă  ĂȘtre porteurs d’une IST.

Ce qui a changĂ©, c’est l’importance des drogues. La drogue, en contexte sexuel gay, est un Ă©lĂ©ment du parcours sexuel transgressif depuis des lustres. Le poppers a longtemps Ă©tĂ© le produit princeps, quasi identitaire, et il le reste. Les drogues de synthĂšse, Ă  partir du boum de l’XTA dans les annĂ©es 80, ont beaucoup Ă©tĂ© utilisĂ©es entre autres par les sĂ©ropos, comme un remĂšde Ă  l’ennui sexuel (cf. les premiers Ă©crits de Guillaume Dustan).

Le second pas Ă  ĂȘtre franchi, du moins en France, est contemporain de l’arrivĂ©e du GHB, au milieu des annĂ©es 2000. Mais l’éventail aujourd’hui disponible, avec la terrifiante progression des cathinones, induit un changement contextuel majeur. Impossible de ne pas parler du slam. Je suis frappĂ© de constater Ă  quel point il existe un dĂ©ni de la communautĂ© en ce qui concerne le dĂ©veloppement de cette pratique de toxicomanie injectable en contexte sexuel homo. Le discours associatif gay le plus rĂ©pandu Ă©nonce que la pratique est trĂšs limitĂ©e et, surtout, que le nombre d’usagers stagne. C’est faux, re-faux et archi-faux. En 3 ans, tout le monde sait ce que c’est et un grand nombre y a Ă©tĂ© au moins confrontĂ©.

La pratique, rĂ©servĂ©e Ă  des clubbers sĂ©ropos de 35-55 ans, a glissĂ© vers les 20-25 ans et nous observons le dĂ©part de feu d’une nouvelle Ă©pidĂ©mie, toujours homosexuelle, mais construite sur des modes de transmission qui ne sont plus sexuels mais liĂ©s Ă  l’injection, oĂč la coinfection avec l’hĂ©patite C devient la rĂšgle. Nous l’observons Ă  travers notre tĂ©lescope, vous l’observerez dans 2 Ă  3 ans au quotidien. Les produits eux-mĂȘmes commencent Ă  glisser. Ceux qui commencent Ă  redouter les cathinones injectent Ă  nouveau de la cocaĂŻne, et les autres, qui ont Ă©puisĂ© les cathinones, se mettent au crystal, dont l’Europe se croyait protĂ©gĂ©e malgrĂ© la diffusion considĂ©rable de cette drogue aux États-Unis.

Ce qui a changĂ©: les modes de relations sociales. Les bars, les sex-clubs, ferment ou trouvent leur frĂ©quentation rarĂ©fiĂ©e, vieillie et de plus en plus sĂ©ropositive. Les partouzes se dĂ©veloppent, en particulier chez la jeune gĂ©nĂ©ration, et sont bien Ă  l’écart de ce que la communautĂ© avait pu mettre en place dans les lieux de sexe. Ces derniers Ă©taient devenus des lieux d’information. Les soirĂ©es privĂ©es sont des lieux de dĂ©sinformation. Le groupe, au lieu d’ĂȘtre protecteur, devient facilitateur.

Quelles perspectives?

ArrĂȘter de nous conter des fables. En France, le sida est une Ă©pidĂ©mie homosexuelle et moins de 1% de la population adulte encaisse 50% de l’épidĂ©mie. Le facteur environnemental y constitue le principal dĂ©terminant du risque.

Admettre qu’on ne pourra pas faire mieux avec la prĂ©vention comportementale. Le dĂ©pistage rĂ©pĂ©tĂ© du VIH et des IST est un outil majeur. Les Trod, les autotests, sont des outils merveilleux Ă  condition qu’on autorise les personnes Ă  y avoir recours dans de bonnes conditions et qu’ils n’écartent pas – c’est le principal risque – les usagers du dĂ©pistage des IST qui reste trĂšs largement Ă  amĂ©liorer.

Banaliser la sĂ©ropositivitĂ© parce que, Ă  quasi 20% de prĂ©valence, elle est dĂ©jĂ  banale. Mais la sĂ©rophobie, ou tout simplement la sĂ©romĂ©fiance, est aujourd’hui le principal support de l’épidĂ©mie. Et cela n’a rien Ă  voir avec la banalisation de l’expĂ©rience de la sĂ©ropositivitĂ©.

DĂ©pister et traiter. Notre arsenal thĂ©rapeutique est considĂ©rable et la population concernĂ©e est demandeuse. Je ne peux pas concevoir que des jeunes sĂ©ropos doivent venir au 190 pour bĂ©nĂ©ficier d’un traitement du VIH qu’on leur refuse ailleurs.

Sortir du misĂ©rabilisme, des poncifs sociaux et aller lĂ  oĂč les choses se passent, dans les petites communautĂ©s trĂšs actives sexuellement. Et, vis-Ă -vis d’elles, sortir du concept hypocrite de non jugement pour passer enfin Ă  celui d’acceptation.

En terminer avec les concepts idiots de communautarisme et ranimer l’idĂ©e noble d’universalisme, c’est Ă  dire la prise en compte de tous, y compris des minoritĂ©s avec leurs spĂ©cificitĂ©s. Sans quoi on ne promeut qu’un majoritarisme qui est sa nĂ©gation mĂȘme. Enfin, rĂ©aliser que le sacrifice des jeunes gays au profit d’on ne sait qui constitue l’une des manifestations les plus violentes et les plus sournoises de l’homophobie, vĂȘtue des habits de la respectabilitĂ©, de la tolĂ©rance et de l’universalisme.

Cette tribune est une version légÚrement abrégée de la présentation faite par Michel Ohayon lors de la Convention nationale organisée par Sandrine Fournier de Sidaction le 6 juin 2014.

Elle a Ă©tĂ© publiĂ©e par Yagg.com, le premier mĂ©dia LGBT francophone. Nous la reproduisons avec l’aimable autorisation de l’auteur et de Yagg.com.

Merci Ă  Charles d’avoir attirĂ© notre attention sur ce texte.

«La réputation»

Description

Matériel

  • 1 court mĂ©trage d’une durĂ©e de 3 minutes
  • 1 fiche ‘aide Ă  l’animation’

Concept

Ce DVD rĂ©alisĂ© par des lycĂ©ens met en scĂšne une jeune fille tombĂ©e amoureuse d’un garçon. Elle se remĂ©more leur premier rendez-vous, leur premier flirt, leurs premiĂšres disputes. Elle se souvient Ă©galement d’un texto qu’elle a reçu de lui, puis de sa rĂ©putation!

Le court métrage soulÚve de nombreuses questions sur les relations amoureuses:

  • Jusqu’oĂč peut-on aller par amour?
  • C’est quoi le chantage affectif?
  • Comment se fait une rĂ©putation?
  • Comment y faire face?
  • Faut-il en parler? À des adultes?

Objectifs

  • Identifier les diffĂ©rentes formes de relations aux autres
  • Valoriser les relations respectueuses et responsables
  • Identifier et prĂ©venir les violences

Bon Ă  savoir

Le film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par 12 Ă©lĂšves de 1Ăšre du LycĂ©e Jeanne d’Arc (Rennes), en partenariat avec l’association LibertĂ© Couleurs dans le cadre de l’opĂ©ration ‘Printemps de la Jupe et du Respect’, avec l’aide et le soutien de Anthony Guegan.

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: LibertĂ© Couleurs, 3 rue de la Volga, 35200 Rennes, France. TĂ©l. +33 12 23 30 02 16 –Courriel: info@libertecouleurs.org. Site: www.libertecouleurs.org

Les CLPS du Brabant wallon et de la province de Luxembourg peuvent aussi vous prĂȘter cet outil.

L’avis de PIPSa

La Cellule d’experts de PIPSa (www.pipsa.be) a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2012.

Appréciation globale

Ce petit support pĂ©dagogique, trĂšs pertinent par rapport Ă  l’actualitĂ© (diffusion d’images sur les rĂ©seaux sociaux) et aux situations vĂ©cues par les jeunes, prĂ©sente de nombreuses qualitĂ©s pour l’utilisateur (court, concis, facile Ă  utiliser) ainsi que pour le public (rĂ©alisĂ© par des jeunes, bien jouĂ©, bien filmĂ© – mĂȘme si le son est parfois peu audible). Le public s’y identifiera trĂšs facilement d’autant qu’il propose un discours nuancĂ© dans les questions/commentaires (point de vue des garçons/des filles notamment).

Le lĂ©ger cahier pĂ©dagogique fournit des pistes adaptĂ©es pour un dĂ©bat avec les jeunes sur les difficultĂ©s des relations amoureuses Ă  l’adolescence (le chantage affectif, la 1Ăšre fois, l’influence du groupe d’amis, la diffusion sur les mĂ©dias sociaux
). Il permet d’analyser l’idĂ©e que la jalousie, la prise de pouvoir sur l’autre, ce n’est pas de l’amour et de dĂ©noncer le chantage affectif.

Le support filmĂ© peut ĂȘtre utilisĂ© en illustration du dĂ©bat mais aussi avant de l’entamer. Il pourrait avantageusement ĂȘtre animĂ© par les jeunes eux-mĂȘmes (pairage) avec un adulte-ressource.

Objectifs

  • Identifier les situations Ă  risque de violence (chantage affectif, diffusion sur les mĂ©dias sociaux) dans les relations amoureuses en vue de les prĂ©venir.
  • RĂ©flĂ©chir Ă  des scĂ©narios pour s’en sortir: que peut faire l’école? les copains? les parents?

Public cible

À partir de 16 ans

Utilisation conseillée

  • S’adjoindre, si souhaitĂ©, des professionnels de planning, PSE, PMS (ou connaĂźtre les ressources locales utiles).
  • Penser Ă  installer des rĂšgles de confidentialitĂ© dans le groupe.
  • PrĂ©voir l’amplification du son pour audibilitĂ© par tous.
  • Se documenter au prĂ©alable sur le cadre lĂ©gal et le rĂšglement d’ordre intĂ©rieur de l’établissement.

La page Facebook Guindaille 2.0 mise en place par l’asbl Univers santĂ© est utilisĂ©e comme support d’une campagne de rĂ©duction des risques en milieu festif Ă©tudiant, rappelant diffĂ©rents conseils pour rĂ©ussir sa soirĂ©e par une sĂ©rie de pictogrammes.

Ces pictogrammes, imprimĂ©s sur panneaux et affichĂ©s dans les lieux festifs, sont repris sur la page Facebook avec une explication du message. Des shootings photos lors de soirĂ©es ou Ă©vĂ©nements festifs alimentent Ă©galement la page et donnent l’occasion aux Ă©tudiants de ‘liker’ leurs photos ou celles de leurs amis.

Une question de temps

L’une des principales difficultĂ©s rencontrĂ©e est le temps consacrĂ© Ă  la gestion de la page Facebook. En effet, Univers santĂ© gĂšre deux sites internet ( http://www.univers-sante.be et http://www.jeunesetalcool.be ) et deux pages Facebook mais ne dispose pas d’un collaborateur pouvant s’y consacrer entiĂšrement. Il est donc laborieux de maximiser ce moyen de communication qu’est le web, qui demande temps, compĂ©tences et investissement. Une page Facebook demande encore plus de temps puisqu’elle doit ĂȘtre suivie et alimentĂ©e rĂ©guliĂšrement

De plus, il n’est pas toujours Ă©vident de trouver de quoi stimuler et dĂ©velopper rĂ©guliĂšrement la page pour continuer Ă  la faire vivre de maniĂšre dynamique. Or, un rĂ©seau social constitue un moyen de communication qui doit ĂȘtre renforcĂ© presque quotidiennement pour qu’il reste interactif et actuel.

Une participation active du public cible

Les étudiants ont pris part à la campagne dÚs sa création. Un groupe de travail a été constitué rassemblant des représentants des principales organisations étudiantes. Les messages de la campagne ont été choisis sur base des préoccupations rencontrées par les étudiants lors de leurs soirées et de leurs activités.
DÚs lors, la campagne était perçue comme un soutien, une ressource pour que leurs activités se déroulent au mieux, et non comme une contrainte.
D’autre part, la participation du public cible a facilitĂ© la communication sur la page, qui a connu rapidement un vif succĂšs. Le rĂ©seau social Facebook est ainsi une porte d’entrĂ©e pour faire connaĂźtre la campagne Ă  un public de plus en plus large. Les shootings photos ont Ă©galement renforcĂ© la diffusion de la campagne et de ses messages. Le web 2.0 est aujourd’hui une voie privilĂ©giĂ©e pour toucher les jeunes (et moins jeunes) qui y ont accĂšs facilement et l‘utilisent frĂ©quemment.

Encore des efforts à fournir pour une meilleure interactivité

La page Facebook, qui a environ 3000 fans aujourd’hui, a permis de faire rapidement connaĂźtre la campagne auprĂšs d’un large public. Le profil de ces ‘likers’ semble correspondre au public cible puisqu’il est majoritairement composĂ© de personnes de 18 Ă  25 ans. Au-delĂ  de la page Facebook, la campagne a Ă©tĂ© largement diffusĂ©e en milieu Ă©tudiant par Univers santĂ© mais aussi et surtout par les Ă©tudiants eux-mĂȘmes, contribuant ainsi Ă  son succĂšs.
Une enquĂȘte en ligne, menĂ©e dĂ©but fĂ©vrier 2014 pour Ă©valuer la campagne, a montrĂ© que la plupart des rĂ©pondants ne connaissaient pas encore la page Facebook. Il y a donc encore du travail Ă  fournir pour toucher davantage d’étudiants par ce moyen de communication. Des efforts doivent par ailleurs ĂȘtre fournis pour continuer Ă  stimuler la page web et y susciter l’interactivitĂ©.
De nos jours, le web 2.0 est un mode de communication privilĂ©giĂ©, voire incontournable, et ce encore plus si on s’adresse Ă  un public Ă©tudiant qui utilise et maĂźtrise parfaitement internet. Guindaille 2.0 a bien dĂ©marrĂ© et sa page Facebook y a contribuĂ© indĂ©niablement. AprĂšs cette phase de diffusion, l’enjeu pour Univers santĂ© est de continuer Ă  faire vivre la campagne, Ă  promouvoir ses messages de rĂ©duction des risques, sans s’essouffler et avec les moyens humains et financiers dont elle dispose.

Être prĂ©sents sur le web pour rester en cohĂ©rence avec son public

Univers santĂ© vise principalement les Ă©tudiants du supĂ©rieur, ĂągĂ©s en moyenne de 18 Ă  25 ans. Être prĂ©sent sur le web, c’est donc rester en contact et en cohĂ©rence avec son public cible.
Anne-Sophie Poncelet , responsable de projets: «Le web 2.0 est un moyen de communication adaptĂ© Ă  notre public et plus largement Ă  notre sociĂ©tĂ© actuelle. Cela ne doit pourtant pas ĂȘtre la seule voie Ă  emprunter pour diffuser une campagne. Des rencontres, des stands, des affiches, des feuillets, etc. sont autant de supports qui sont complĂ©mentaires et contribuent Ă  diffuser nos messages de prĂ©vention.»

Page Facebook Guindaille 2.0: http://www.facebook.com/guindaille2.0
Univers santé, Place Galilée 6, Bte L6.04.01,1348 Louvain-la-Neuve. Tél.: 010 47 28 28. Courriel: univers-sante@uclouvain.be. Site: http://www.univers-sante.be

Guindaille 2.0. – Mets-toi à jour !

Un projet pour faire la fĂȘte intelligemment

Étudier et guindailler, est-ce compatible? C’est en tout cas le pari d’un grand nombre d’étudiants qui souhaitent obtenir un diplĂŽme tout en dĂ©veloppant une pratique sociale de terrain (on pourrait parler de sciences appliquĂ©es selon certains). Alors, si on parle souvent de rĂ©ussir son cursus, il est parfois aussi opportun de rappeler quelques conseils pour rĂ©ussir sa soirĂ©e


Qu’est-ce qu’une bonne guindaille?

Quand certains (adultes) vous diront «Une bonne quoi? », d’autres (Ă©tudiants) vous rĂ©pondront «Une soirĂ©e de folie, sans casse ni lendemain douloureux». Une bonne guindaille, c’est dĂ©jĂ  pouvoir s’en souvenir et Ă©viter les consĂ©quences nĂ©gatives liĂ©es Ă  des consommations excessives. C’est se respecter soi mais aussi les autres et notre environnement.

Et ‘Guindaille 2.0.’, c’est quoi?

Une campagne de rĂ©duction des risques et des nuisances en milieu festif Ă©tudiant, sur les sites UCL de Louvain-la-Neuve, Mons et Woluwe-Saint-Lambert, dont l’objectif est de favoriser des consommations responsables et moins risquĂ©es d’alcool.

Mais encore?

‘Guindaille 2.0’ n’est pas lĂ  pour juger ou donner des leçons de morale, chacun fait ce qui lui plaĂźt. Mais quand on fait la fĂȘte, autant la faire bien
 Cette campagne est basĂ©e avant tout sur le respect et veut rappeler aux fĂȘtards ce qu’ils savent souvent dĂ©jĂ , au moyen de visuels clairs, simples et explicites, une image valant toujours mieux qu’un long discours. Le message est donc clair: «Guindailler, oui mais de maniĂšre responsable».La campagne se dĂ©cline en 10 pictogrammes reprĂ©sentant diffĂ©rents conseils pour bien rĂ©ussir sa soirĂ©e: alterner avec des softs, se protĂ©ger en cas de rapports sexuels, raccompagner son/sa pote, rappeler que l’eau est gratuite aux bars, etc. Les messages invitent les fĂȘtards Ă  adopter les bons rĂ©flexes et soutiennent, par la mĂȘme occasion, les Ă©tudiants de l’animationNote bas de page (responsables d’un cercle, d’une rĂ©gionale, d’un kot-Ă -projet, etc.) dans leurs rĂŽles et responsabilitĂ©s.En bref, les panneaux sont lĂ  pour que tout le monde passe une bonne soirĂ©e, en Ă©vitant les consĂ©quences nĂ©gatives, du genre se rĂ©veiller avec des ecchymoses partout, avoir une insupportable gueule de bois ou encore attraper une IST, ce qui ne fait plaisir Ă  personne, et assurer un bien-ĂȘtre maximum Ă  tous.

D’oĂč vient cette campagne?

En 2004 a Ă©tĂ© lancĂ© le projet Top gars, un super-hĂ©ros de type ‘bande dessinĂ©e’ qui ‘guindaillait’ de maniĂšre responsable.Si la campagne a Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ©e Ă  l’époque, grĂące notamment Ă  son ton dĂ©calĂ© et humoristique, Top gars a commencĂ© Ă  s’essouffler et une Ă©valuation en 2010 (par focus group) a rĂ©vĂ©lĂ© que les Ă©tudiants trouvaient le personnage trop paternaliste, moralisateur et dĂ©passĂ©. Il Ă©tait donc temps de se mettre Ă  jour et de penser Ă  faire passer ces messages d’une autre maniĂšre
Le nom de la campagne ‘Guindaille 2.0 – mets-toi Ă  jour!’ reprĂ©sente Ă  la fois la continuitĂ© mise au goĂ»t du jour de la campagne prĂ©cĂ©dente et sa prĂ©sence sur le web via une page Facebook.

Une vraie démarche participative

Comme pour toutes les campagnes d’Univers santĂ©, ‘Guindaille 2.0.’ a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e en collaboration Ă©troite avec le public cible. De l’évaluation de la prĂ©cĂ©dente campagne Ă  l’élaboration de la nouvelle, les Ă©tudiants ont pris part Ă  chaque Ă©tape du processus.En 2011, Univers santĂ© a rĂ©uni le Service d’Aide de l’UCL et les principales organisations Ă©tudiantes que sont le CAN, l’AGL, la FĂ©dĂ©, le GCL et l’OrganeNote bas de page, pour lancer une nouvelle initiative afin d’aider Ă  limiter les risques possibles lors des soirĂ©es Ă©tudiantes.De nombreuses rĂ©unions ont eu lieu pour cogiter, ‘brainstormer’ et discuter sur base des constats, des objectifs, actions et moyens Ă  mettre en Ɠuvre.AprĂšs ce travail de rĂ©flexion, une sĂ©rie de messages ont Ă©tĂ© dĂ©finis ainsi que la forme qu’ils devaient prendre. Les consignes ont Ă©tĂ© ensuite transmises Ă  un graphiste pour la mise en images. Les visuels et le titre de la campagne ont enfin Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s puis validĂ©s par le groupe.Les Ă©tudiants ont Ă©galement choisi les pictogrammes qu’ils voulaient voir dans leurs salles et Ă©taient prĂ©sents au moment de leur installation pour indiquer les endroits stratĂ©giques (selon l’éclairage, le passage, etc.) oĂč les placer.Depuis son lancement, les rĂ©unions de coordination se poursuivent avec l’ensemble des Ă©tudiants partenaires, notamment pour aborder la communication et les perspectives de la campagne.

ConcrĂštement

Depuis la rentrĂ©e acadĂ©mique 2013, prĂšs de 200 panneaux reprĂ©sentant les diffĂ©rents pictogrammes sont affichĂ©s dans les salles de l’animation et alentours, sur les sites de Louvain-la-Neuve, Woluwe et Mons.Une page Facebook a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  l’adresse www.facebook.com/guindaille2.0 et a, rapidement remportĂ© un vif succĂšs. À l’heure oĂč l’article est Ă©crit (mi-fĂ©vrier 2014), la page a Ă©tĂ© ‘likĂ©e’ par prĂšs de 2900 personnes, dont quasi autant de femmes (55%) que d’hommes (45%). En outre, le public visĂ© est atteint puisque 84% des fans ont entre 18 et 24 ans.Sur cette page web, un pictogramme Ă©tait prĂ©sentĂ© chaque semaine avec, pour chacun, un slogan crĂ©Ă© par les Ă©tudiants, souvent trĂšs crĂ©atif, ainsi qu’une explication plus dĂ©taillĂ©e des bons rĂ©flexes Ă  adopter.Des photos prises lors de shootings ‘Guindaille 2.0.’ ou lors de soirĂ©es ont Ă©tĂ© postĂ©es sur la page puis ‘likĂ©es’ par un grand nombre d’étudiants, ce qui a permis de stimuler la viralitĂ© de la campagne. Enfin, la page a permis le partage de certains Ă©vĂ©nements encourageant Ă  adopter les conseils ainsi que plusieurs articles ou vidĂ©os d’actualitĂ© sur le sujet.D’autres supports ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pour servir la campagne: cartes autocollantes, feuillets, autocollants, ballons, badges, posters, bĂąches, pulls et t-shirts qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s et distribuĂ©s Ă  diffĂ©rentes occasions (baptĂȘmes, 24h vĂ©lo, actions Ă©tudiantes, sĂ©jours au ski, etc.).

To like or not to like?

La campagne a rapidement crĂ©Ă© l’émulation sur les sites et a Ă©tĂ© largement diffusĂ©e par les Ă©tudiants. D’autres jeunes extĂ©rieurs aux sites UCL ont d’ailleurs souhaitĂ© se l’approprier (Scouts, Patros, Ă©tudiants de l’UniversitĂ© de Namur, etc.).Les Ă©chos sont trĂšs positifs: les visuels parlent aux Ă©tudiants, les messages sont clairs, rĂ©pondent Ă  leur rĂ©alitĂ© et certains semblent dĂ©jĂ  modifier quelque peu leurs habitudes. Quand un Ă©tudiant se faisait ‘chambrer’ quand il voulait boire un soft, ses congĂ©nĂšres le ‘chercheraient’ un peu moins maintenant, lui permettant d’assumer plus facilement ce comportement, improbable jusqu’ici pour certains. Le fait que les Ă©tudiants des ‘hauts comitĂ©s’, figures de proue de la guindaille, soient porteurs de la campagne et tentent d’appliquer ses messages, a clairement contribuĂ© Ă  son efficacitĂ©, renforçant ainsi son impact.

Une Ă©valuation 2.0

Pour Ă©valuer la campagne, une enquĂȘte en ligne a Ă©tĂ© lancĂ©e auprĂšs des Ă©tudiants dĂ©but fĂ©vrier 2014, rĂ©coltant prĂšs de 2.500 rĂ©ponses en 10 jours. Ce succĂšs est probablement dĂ» Ă  l’envoi, via l’UCL, d’un mail Ă  chacun de ses Ă©tudiants mais aussi au relais de l’enquĂȘte par les partenaires Ă©tudiants sur leurs propres pages internet.Trois dimensions principales ont Ă©tĂ© sondĂ©es: la notoriĂ©tĂ© de la campagne, la comprĂ©hension des visuels et des messages et enfin son impact dĂ©clarĂ© sur les comportements.La majoritĂ© des rĂ©pondants sont ĂągĂ©s de 18 Ă  25 ans, avec une proportion fĂ©minine plus importante (64% contre 34% de rĂ©pondants masculins). La plupart vivent sur le site universitaire et l’échantillon se rĂ©vĂšle assez variĂ© en termes d’annĂ©es et de types d’études.En outre, d’autres questions ont permis d’obtenir des informations quant Ă  leur frĂ©quence de sortie et aux lieux qu’ils privilĂ©gient. Ainsi, 36% des rĂ©pondants sortent 1 Ă  2 fois/semaine, 29% sortent 1 Ă  3 fois/mois et 17% moins d’1 fois/mois.

La notoriété de la campagne

Plus de la moitiĂ© (55%) des rĂ©pondants ont nommĂ© spontanĂ©ment Guindaille 2.0. comme campagne de ‘prĂ©vention alcool’.La plupart des rĂ©pondants ont connu la campagne grĂące aux pictos placĂ©s dans les salles d’animation mais d’autres moyens tels que le bouche-Ă -oreille, Facebook, les baptĂȘmes, les photos ont aussi permis de la faire connaĂźtre.NĂ©anmoins, 69% des rĂ©pondants n’ont pas ‘liké’ la page Facebook, principalement parce qu’ils ne connaissaient pas son existence ou parce qu’ils ne ‘likent’ que trĂšs rarement une page en gĂ©nĂ©ral.

La compréhension des visuels et des messages

La grande majoritĂ© des rĂ©pondants (97%) trouvent que les messages sont adaptĂ©s Ă  la guindaille Ă©tudiante.Pourtant, certains visuels semblent moins comprĂ©hensibles que d’autres et quelques rĂ©pondants (18%) citent des messages qui manqueraient actuellement, tels que le respect, les prĂ©-soirĂ©es, l’alcool au volant ou encore une fĂȘte possible sans alcool.

L’impact dĂ©clarĂ© sur les comportements

Ce volet se base sur des impressions subjectives et par consĂ©quent, est Ă  relativiser. Il apporte nĂ©anmoins des Ă©lĂ©ments intĂ©ressants.En effet, un peu plus de la moitiĂ© des Ă©tudiants qui ont rĂ©pondu pensent que la campagne a eu (17%) ou a ‘peut-ĂȘtre’ eu (34%) un impact sur leurs comportements. Cette donnĂ©e est assez encourageante car peu de gens reconnaissent habituellement qu’une campagne peut les influencer.Parmi les comportements sur lesquels l’impact a Ă©tĂ© le plus important (toujours selon les rĂ©pondants), on retrouve en premier lieu: ‘alterner avec des softs’, suivi de ‘raccompagner l’autre’ et enfin, plus Ă©tonnant, le message visant Ă  s’autoĂ©valuer ‘J’en suis oĂč?’. Ce dernier pourrait ĂȘtre liĂ© Ă  l’alternance alcool-soft puisque certains dĂ©cident de boire un soft pour ralentir l’évolution de leur Ă©briĂ©tĂ©, ce qui nĂ©cessite donc d’avoir pris conscience de son Ă©tat.

Et aprĂšs?

Nous n’en sommes qu’au dĂ©but! ‘Guindaille 2.0’ compte bien Ă©voluer, toujours en accord avec les Ă©tudiants. L’enquĂȘte a notamment montrĂ© la possibilitĂ© d’augmenter la notoriĂ©tĂ© de la page Facebook mais aussi l’intĂ©rĂȘt de multiplier et de diversifier les moyens de communication. Les donnĂ©es relatives Ă  l’impact de la campagne sur les comportements, bien que subjectives car dĂ©claratives, interpellent et encouragent Ă  poursuivre la dĂ©marche.De nouveaux visuels sont envisagĂ©s ainsi que des supports pour continuer Ă  faire vivre la campagne et communiquer sur ses messages. Tout l’enjeu pour Univers santĂ© est d’ĂȘtre vu comme une ressource auprĂšs des Ă©tudiants et de rester au goĂ»t du jour!Pour vous tenir au courant de toute l’actualitĂ© de la campagne et de ses Ă©vĂ©nements, une adresse: www.facebook.com/guindaille2.0.

Par animation étudiante, on entend toutes les activités organisées par et pour les étudiants, comprenant les guindailles mais aussi les activités des kots-à-projets, etc.

CAN: Conseil de l’animation, assemblĂ©e composĂ©e d’étudiants des collectifs de l’animation, pour reprĂ©senter les Ă©tudiants et prendre des dĂ©cisions en lien avec l’animation sur le site.

AGL: Assemblée générale des étudiants de Louvain.

FĂ©dĂ©: FĂ©dĂ©ration wallonne des rĂ©gionales de l’UCL organisation (exemples: la liĂ©geoise, la binchoise, etc.).

GCL: Groupement des cercles louvanistes, organisation étudiante par faculté (exemples: la MDS pour la maison des sciences, le Cercle industriel pour les ingénieurs, la MAF pour la Maison des AthlÚtes Francophones, etc.).

Organe: collectif qui soutient et reprĂ©sente l’ensemble des kots-Ă -projet.

Pourquoi une page Facebook pour Education Santé?

Le responsable du mensuel, Christian De Bock : «Nous observions voici deux ans une prĂ©sence frileuse du secteur francophone de la promotion de la santĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. Une collaboratrice freelance de la revue, issue de la gĂ©nĂ©ration ‘Y’, Ă©tait convaincue que ce nouvel outil de communication renforcerait Éducation SantĂ© comme publication accessible aux Ă©tudiants ‘santé’ et ‘social’ et aux jeunes professionnels du secteur. Cette intuition a Ă©tĂ© confirmĂ©e par une rapide Ă©tude de faisabilitĂ© Ă  l’occasion d’une Ă©valuation complĂšte des services de la revue auprĂšs de ses abonnĂ©s. C’était en 2012, une Ă©ternitĂ© en matiĂšre de nouvelles technologies »

Les contraintes au démarrage

Un obstacle de poids a dĂ» ĂȘtre franchi : la revue est Ă©ditĂ©e par une grande entreprise du non-marchand, qui a une politique d’accĂšs aux rĂ©seaux sociaux trĂšs restrictive pour ses collaborateurs. D’ailleurs, au dĂ©marrage de la page, il Ă©tait impossible au rĂ©dacteur en chef de la consulter ou d’y travailler dans le cadre professionnel.

Heureusement, dans la mesure oĂč il s’agissait d’une initiative qui n’était pas financĂ©e sur fonds propres, les procĂ©dures internes liĂ©es Ă  un nouveau projet ont pu ĂȘtre allĂ©gĂ©es.

Autre difficultĂ© : le coĂ»t de la mise en place (dĂ©pense unique) et de l’animation quotidienne. Christian De Bock : «Dans une enveloppe fermĂ©e, cela a un impact immĂ©diat, cela se fait Ă  la place d’autres dĂ©veloppements du projet de la revue (rĂ©novation en profondeur du site, amĂ©lioration de la lettre d’information Ă©lectronique, collaborations payantes, etc.). Nous avons dĂ» reporter d’un an certains investissements»

Une bonne complémentarité avec la revue imprimée et le site internet

La revue est mensuelle et compte 2100 abonnĂ©s. Elle possĂ©dait une rubrique reprenant des nouvelles brĂšves et un agenda jusqu’en juillet 2012. InconvĂ©nient : le rythme mensuel est souvent incompatible avec la publication d’infos courtes et nombreuses, question de calendrier.

Le site http://www.educationsante.be comprenait aussi un agenda et des brĂšves. Cela permettait dĂ©jĂ  de rĂ©agir plus rapidement Ă  l’actualitĂ©, grĂące Ă  des mises Ă  jour hebdomadaires. Mais le CMS (1) n’offrait pas beaucoup de possibilitĂ©s techniques, vu que le site avait Ă©tĂ© conçu comme base de donnĂ©es d’articles. Pas moyen d’y injecter facilement des images, du son, des vidĂ©os


La page Facebook permet au contraire d’exploiter chaque mois des dizaines d’infos jugĂ©es utiles qui auraient Ă©tĂ© perdues auparavant et de varier les modes de communication.

À noter aussi, les mises Ă  jour sont automatiquement rĂ©percutĂ©es sur le compte Twitter de la revue. Cela permet de toucher un public français manifestement plus accro que les Belges aux ‘gazouillis’


Petit bilan aprĂšs un peu moins de deux ans

Environ 400 sujets ont Ă©tĂ© publiĂ©s en 2013, contre une centaine dans la revue. Évidemment, il serait absurde de comparer un lien vers un spot de prĂ©vention et un article de quatre pages qui analyse une campagne radiodiffusĂ©e. N’empĂȘche, cela tĂ©moigne de la flexibilitĂ© intĂ©ressante de ce medium. C’est d’ailleurs indispensable pour conserver les fans de la page (environ 700 pour le moment) et en attirer de nouveaux.

Autre atout, la rapiditĂ© de rĂ©action du net peut s’avĂ©rer sympa. Un exemple rĂ©cent : pendant la table ronde de la journĂ©e d’hommage Ă  Luc Berghmans Ă  l’Observatoire de la SantĂ© du Hainaut, une image d’ambiance a pu ĂȘtre postĂ©e sur la page au moment mĂȘme oĂč l’échange se dĂ©roulait, alors que l’article d’ambiance relatif Ă  cet Ă©vĂ©nement est paru six semaines plus tard. Mais rassurez-vous : la plupart du temps, la revue Ă©vite de tomber dans le gadget de l’immĂ©diatetĂ©, assez peu en phase avec le ‘temps long’ de la promotion de la santĂ©.

Autre constat : de nombreuses pages Facebook vivotent avec peu de mises Ă  jour aprĂšs l’enthousiasme de la phase de dĂ©marrage. Christian De Bock: «Nous sommes bien conscients de la nĂ©cessitĂ© de publier plusieurs fois par semaine, mĂȘme quand on n’a pas le temps
 C’est le prix Ă  payer pour avoir une prĂ©sence significative sur les rĂ©seaux sociaux, et il n’est pas nĂ©gligeable en termes de temps de travail. Cela a donc un coĂ»t qu’il ne faut pas sous-estimer.»

‘Une page Facebook et un compte Twitter pour Éducation Santé’, Christian De Bock, n° 281, septembre 2012
‘Éducation SantĂ© et le web 2.0: bilan d’une annĂ©e de prĂ©sence sur les rĂ©seaux sociaux’, Carole Feulien, n° 296, janvier 2014
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(1) CMS ou ‘content management system’ : logiciels destinĂ©s Ă  la conception et Ă  la mise Ă  jour dynamiques de sites web et d’applications multimĂ©dia.