Bruxelles-J est un projet coopĂ©ratif d’information rĂ©unissant diffĂ©rents acteurs de l’information-jeunesse particuliĂšrement actifs sur le territoire de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale.
Ce partenariat a pour ambition de mutualiser des compĂ©tences et crĂ©er des synergies afin de fournir une information utile au plus grand nombre de jeunes via un site web http://www.bruxelles-j.be , des fiches d’information interactives, une e-permanence, des news et actualitĂ©s.

L’objectif de la rĂ©alisation d’un site web d’information pour les jeunes est de mettre Ă  disposition des jeunes un outil de communication performant visant Ă  les informer et Ă  rĂ©pondre Ă  leurs attentes en ce qui concerne la recherche d’information. Le site web de Bruxelles-J est le point d’ancrage.

Le travail rĂ©alisĂ© au sein de Bruxelles-J a toujours trouvĂ© son sens dans la quĂȘte d’une utilitĂ© sociale, Ă  savoir: favoriser l’accĂšs des jeunes Ă  l’autonomie et la responsabilitĂ© en leur fournissant un maximum d’informations nĂ©cessaires Ă  la construction de leurs projets et ayant une portĂ©e sur leur vie personnelle et professionnelle.
Le site de Bruxelles-J constitue une base de donnĂ©es riche et diversifiĂ©e. Elle comporte neuf dossiers composĂ©s de fiches d’information classĂ©es par thĂšme.

L’information proposĂ©e concerne les domaines suivants: Ă©tudes, formation, emploi, chĂŽmage, logement, aides sociales, droits, sexualitĂ©, santĂ©, citoyennetĂ©, culture, et nouvelles technologies.

Le site web de Bruxelles-J se veut pertinent en fournissant des informations comprĂ©hensibles et articulĂ©es les unes aux autres. On peut Ă©galement y trouver des Ă©lĂ©ments de rĂ©orientation, des accroches externes vers des organismes et des services compĂ©tents en la matiĂšre. Travailler en rĂ©seau et de maniĂšre transversale permet Ă  l’asbl de bĂ©nĂ©ficier des mĂ©thodes et compĂ©tences professionnelles particuliĂšres Ă  chaque secteur.

En Ă©tant conscient que l’avantage du web, Ă  savoir la facilitĂ© de communiquer, peut crĂ©er une distance et un dĂ©calage par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© – ce que l’asbl veut absolument Ă©viter-, Bruxelles-J rĂ©alise des ateliers vidĂ©o permettant aux jeunes de participer Ă  la production de l’information.

Les ateliers vidĂ©o ‘Bruxelles Trip-TIC’ s’adressent aux jeunes de 15 Ă  20 ans. Pendant une semaine, ils ont l’occasion de rĂ©aliser des reportages, depuis le choix de la thĂ©matique jusqu’au montage et la diffusion. Ces ateliers ont pour but de donner les clĂ©s de la vidĂ©o comme moyen d’expression aux jeunes. De la dĂ©finition de la ligne Ă©ditoriale jusqu’à la mise en ligne en passant par la rĂ©alisation d’interviews multimĂ©dia, les jeunes sont acteurs et producteurs de vidĂ©o diffusĂ©es sur le web.

Internet, canal privilégié des jeunes

Le site web de Bruxelles-J est interactif, les jeunes peuvent donner leur avis et s’exprimer sur des sujets diffĂ©rents. Un nombre important d’entre eux s’expriment plus librement sur le web et osent poser facilement des questions. Ils sont en quelque sorte acteurs du site. Ils peuvent y prendre la parole et interpeller directement l’asbl et ses partenaires. Ils ne se limitent pas Ă  la consultation. Il s’agit pour eux d’un outil de communication qui stimule la collaboration, l’Ă©change et la crĂ©ativitĂ©.

Internet est pour eux un espace de libertĂ© d’expression, de crĂ©ation et d’échanges. Il est devenu incontournable dans notre quotidien. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication tiennent une place essentielle dans la sociĂ©tĂ© d’aujourd’hui, elles sont les canaux privilĂ©giĂ©s des jeunes. Ces derniers les utilisent rĂ©guliĂšrement et s’en servent tant pour communiquer que pour rechercher de l’information.

Par ailleurs, le site web de Bruxelles-J est propulsĂ© par WordPress, un outil de gestion possĂ©dant des fonctionnalitĂ©s attrayantes et variĂ©es. Avec notamment des facilitĂ©s pour publier des contenus, ajouter des plugins (1), etc. Ce qui lui permet d’ĂȘtre interactif et d’offrir la possibilitĂ© aux jeunes de donner leur avis et de s’exprimer.

Un recentrage nécessaire des thématiques

L’asbl Bruxelles-J compilait sur son site des centaines de fiches d’information rĂ©digĂ©es et mises en ligne par les partenaires du projet. Elle a constatĂ© la difficultĂ© pour eux de mettre Ă  jour cet important volume d’informations.
Il Ă©tait devenu impossible de maintenir un site d’information actif et en mĂȘme temps exhaustif avec les moyens dont Bruxelles-J disposait. Pour rĂ©soudre ce problĂšme, ils ont rĂ©flĂ©chi Ă  la maniĂšre de mieux gĂ©rer le dĂ©veloppement du site et ont effectuĂ© un recentrage des thĂ©matiques sur les sujets de questionnement prioritaires auprĂšs des jeunes.
Pour rĂ©aliser ce recentrage, ils se sont basĂ©s sur les statistiques du site web, des demandes reçues via e-mail, ainsi que les demandes des jeunes lors des permanences dans les centres d’information.

Dans l’environnement web de l’Ă©poque, il Ă©tait impensable de dĂ©velopper un site web d’information pour les jeunes qui n’offre pas de possibilitĂ©s d’échanges ou d’interactions directs. Les jeunes doivent pouvoir poser leurs questions, donner leur avis et proposer des contenus. L’asbl voulait dĂ©velopper davantage cet espace d’expression oĂč les jeunes peuvent prendre la parole, et l’interpeller directement. Depuis cette Ă©volution, la frĂ©quentation du site web de Bruxelles-J n’a cessĂ© d’augmenter.

Des partenariats forts

CrĂ©Ă©e il y a plus de dix-sept ans, Bruxelles-J compte actuellement sept associations partenaires : le CEDIEP (Centre de documentation et d’information sur les Ă©tudes et les professions), le CIDJ (Centre d’Information et de Documentation pour Jeunes), le CJD (Conseil Jeunesse DĂ©veloppement), Infor-Drogues, Infor Jeunes Bruxelles, Question SantĂ© et Tels Quels Jeunes.

Les membres de Bruxelles-J sont fortement impliquĂ©s dans le projet. La coordination se fait grĂące aux acteurs de terrain (informateurs, animateurs, directions, etc.), qui accomplissent Ă  la fois le travail de rĂ©flexion sur l’organisation de l’information, le travail de rĂ©daction des contenus, la gestion de l’e-permanence d’information, et la rĂ©alisation des ateliers vidĂ©o ainsi que d’autres projets.

La participation au sein de Bruxelles-J est une vĂ©ritable plus-value pour ces associations membres. Elle permet la mise en commun de l’expertise de chaque partenaire. Les avantages que procurent ce travail en rĂ©seau sont indĂ©niables, tant pour le public, les jeunes, que pour les professionnels.

En 2014, de nouveaux partenaires vont rejoindre Bruxelles-J. Ce partenariat est actif et mouvant, il tente de répondre au mieux aux attentes et besoins des jeunes. Cette flexibilité est un atout bien que parfois cela puisse avoir son revers. Travailler en partenariat est et reste un défi permanent.

Des perspectives


Le bilan collectif des actions menĂ©es depuis plus de 17 ans rĂ©sulte des efforts conjoints des associations membres, des responsables et des permanents. Chacun est conscient de l’importance de les intensifier encore.

La mission de Bruxelles-J est de poursuivre la rĂ©alisation de ses objectifs et d’amĂ©liorer l’accessibilitĂ© de l’information pour les jeunes. Ceux-ci sont, actuellement, de plus en plus confrontĂ©s Ă  des difficultĂ©s que ce soit dans leur parcours scolaire, professionnel, pour faire valoir leurs droits, ou pour se loger. Et il est important que des services tels que ceux que Bruxelles-J offre puissent ĂȘtre disponibles.

Cindy Jadot , Coordinatrice : «Nous sommes toujours enthousiastes pour notre mission et prĂȘts Ă  relever le dĂ©fi avec les jeunes et en les informant au mieux. Nous comptons amĂ©liorer la coopĂ©ration et le partenariat au sein de Bruxelles-J, accroĂźtre les partenariats avec des opĂ©rateurs d’autres secteurs qui prennent Ă©galement part Ă  l’information des jeunes.»

Bruxelles-J, rue Juliette Wytsman 4 bte 1, 1050 Bruxelles. TĂ©l.: 02 215 63 17. Courriel: info@bruxelles-j.be
Site: http://www.bruxelles-j.be

(1) Un plugin est une petite application logicielle.

LancĂ© fin 2012 par les asbl Le PĂ©lican (Bruxelles) et Le Centre Alfa (LiĂšge), http://www.aide-alcool.be est un site d’informations et d’accompagnement en ligne, avec ou sans thĂ©rapeute, qui s’adresse Ă  toutes les personnes en Belgique francophone se posant des questions sur leur propre consommation d’alcool ou celle d’un proche.

VĂ©ritable outil d’information et de soutien, on y trouve des informations sur les questions de l’alcool et de ses consĂ©quences mais aussi deux programmes d’aide en ligne: le selfhelp, Ă  rĂ©aliser de façon autonome et l’ accompagnement , qui est lui soutenu par un psychologue.

Un outil souple d’utilisation

Le site a connu une popularitĂ© croissante, Ă  une vitesse inattendue grĂące notamment Ă  une vaste promotion rĂ©alisĂ©e sur un moteur de recherche. Il compte actuellement (mai 2014) plus de 385.000 visites, prĂšs de 1400 personnes inscrites aux deux programmes d’aide proposĂ©s et plus de 1400 consultations psychologiques en ligne. Ces consultations se dĂ©roulent sous la forme de chats, par Ă©crit, sans son ni image, d’une durĂ©e d’1 heure, sur rendez-vous, avec le mĂȘme psychologue et pendant maximum 3 mois.

Un succĂšs qui tient Ă©galement au fait que le projet rĂ©pond Ă  une demande existante et vise en particulier les groupes les moins reprĂ©sentĂ©s dans les structures d’aide classiques. Comme le constate Emilia Bogdanowicz , psychologue au PĂ©lican, «le suivi en ligne avec un psychologue attire davantage les femmes, les personnes en activitĂ© et les personnes d’un niveau d’éducation supĂ©rieur.» Ce choix pourrait ĂȘtre expliquĂ© par la nature de l’outil lui-mĂȘme car il permet une certaine souplesse d’utilisation : «l’anonymat, la possibilitĂ© de le faire de chez soi et Ă  un horaire compatible avec l’activitĂ© professionnelle et les responsabilitĂ©s familiales».

Mais pas que ! «Pour beaucoup d’entre eux il s’agit Ă©galement d’une premiĂšre dĂ©marche de soins. La complĂ©mentaritĂ© de ce projet par rapport au suivi traditionnel permet de s’adresser Ă  des personnes qui n’avaient jamais osĂ© pousser la porte d’un centre de soin.»

Adaptation et mises Ă  jour constantes

La mise en place du projet a nĂ©cessitĂ© un grand travail de prĂ©paration. L’animation et l’actualisation du site prennent pas mal de temps et demandent aussi des compĂ©tences spĂ©cifiques qu’il a fallu dĂ©velopper rapidement et mettre Ă  jour constamment (rĂ©daction et promotion web, gestion des rĂ©seaux sociaux, etc.).

En outre, la mise en place d’une formation spĂ©cifique pour rĂ©aliser des suivis en ligne par les psychologues fut une Ă©tape complexe en raison de l’inexistence de projets de ce type en Europe francophone. L’absence de rĂ©fĂ©rents francophones concernant l’aide en ligne a pu ĂȘtre comblĂ©e par l’expertise de nos homologues flamands ( http://www.alcoholhulp.be ) qui ont pu rĂ©pondre aux questions et partager les rĂ©flexions de l’asbl concernant le cadre de travail ou la pratique clinique en ligne.

Par ailleurs, quelques difficultĂ©s se sont fait sentir du cĂŽtĂ© des professionnels de la santĂ©. Emilia Bogdanowicz : «Nous avons parfois Ă©tĂ© confrontĂ©s aux rĂ©ticences de professionnels de terrain peu enthousiastes Ă  l’idĂ©e d’introduire ce mĂ©dia dans le cadre de suivis psychologiques. C’est pourquoi nous sommes allĂ©s Ă  leur rencontre afin d’expliciter les avantages et inconvĂ©nients de l’aide en ligne.»

Un projet innovant qui stimule l’équipe

Cette nouvelle pratique demande de nouvelles réflexions et une adaptation constante des compétences qui stimulent quotidiennement les thérapeutes en ligne. La pratique clinique des psychologues est enrichie par ces suivis basés uniquement sur des échanges écrits.

Et puis, mĂȘme s’il existe un dĂ©lai d’attente pour bĂ©nĂ©ficier d’un suivi en ligne accompagnĂ© d’un psychologue car il est impossible de rĂ©pondre Ă  la demande avec le temps de travail actuel des professionnels de ce projet, l’équipe (constituĂ©e des 6 thĂ©rapeutes en ligne et des directions des 2 asbl porteuses du projet) montre une grande motivation et beaucoup d’enthousiasme Ă  participer Ă  ce projet innovant et riche Ă  la fois sur le plan intellectuel et relationnel.

Aide-alcool
Site : http://www.aide-alcool.be

Le Pélican asbl, Rue Vanderborght 20, 1081 Bruxelles. TĂ©l.: 02 502 08 61. Courriel: projets@lepelican-asbl.be
Site: http://www.lepelican-asbl.be

Centre Alfa, Rue de la Madeleine 17, 4000 LiĂšge. TĂ©l.: 04 223 09 03. Courriel: alfa.prevention@gmail.com
Site: http://www.centrealfa.be

Les acteurs de la promotion de la santĂ© se mettent Ă  l’ùre numĂ©rique : pages Facebook, sites internet, newsletters, e-permanences et autres se multiplient. Dans une volontĂ© de rester proches de leurs publics en constante Ă©volution, ils rĂ©inventent leurs techniques de communication et innovent.

Le phĂ©nomĂšne du web social sĂ©duit, non sans amener son lot de questions : quelles informations diffuser ? Dans quel but ? Les outils web permettent-ils de diminuer la fracture sociale en matiĂšre de santĂ© ou, au contraire, la renforcent-ils ? Peut-on viser des changements de comportement par ce biais ? Quelle Ă©thique en matiĂšre de santĂ© sur le web ? Quel soutien social permet-il d’offrir ? Comment mesurer l’impact des publications en ligne ?

Sans conteste, internet remet en question nos habitudes de travail. C’est pour y rĂ©flĂ©chir avec une centaine de personnes que le SCPS Question SantĂ© asbl a organisĂ© le 18 mars 2014 la journĂ©e ‘Promotion de la santĂ© et web 2.0, parlons-en !’. L’objectif Ă©tait d’aborder de front les doutes et les interrogations mais aussi les opportunitĂ©s Ă  saisir et Ă  venir des nouveaux supports de communication.

Comment intĂ©grer ces outils, les utiliser au mieux ? Nous pensons que les rĂ©seaux sociaux ne pourront remplacer le dĂ©bat collectif, les Ă©changes en groupe, les focus group, les autres types de sensibilisation et de vulgarisation concernant la santĂ©. Il s’agit donc de continuer Ă  dĂ©velopper une prĂ©sence ciblĂ©e sur le net, tout en tissant au mieux un rĂ©seau reposant sur une sĂ©rie d’approches complĂ©mentaires.

Vous trouverez dans ce numĂ©ro spĂ©cial d’Éducation SantĂ© de nombreuses contributions d’associations et acteurs de terrain. Ils nous prĂ©sentent leurs expĂ©riences, leurs rĂ©ussites, leurs doutes, leurs Ă©checs et leurs projets dans le domaine du web.

Hormis la rĂ©alisation de cette journĂ©e de rĂ©flexion et notre contribution Ă  ce numĂ©ro, Question SantĂ© propose depuis peu un programme de formation en partenariat avec des spĂ©cialistes du web. Quelles sont les particularitĂ©s de ce programme de formation par rapport Ă  ceux proposĂ©s par des sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans le web ? Un prix nĂ©gociĂ© et donc plus accessible au milieu associatif ( ce type de formation est souvent inabordable pour le non-marchand), mais aussi (surtout ?) la rencontre d’autres professionnels de la promotion de la santĂ© ayant des prĂ©occupations et interrogations proches des vĂŽtres. Ce programme est dĂ©taillĂ© dans ce numĂ©ro et accessible sur http://www.questionsante.org/formations.

Nous vous annonçons Ă©galement d’ici la fin de l’annĂ©e non pas les actes de la journĂ©e, mais un e-book reprenant les questionnements et perspectives du numĂ©rique dans notre travail de promotion de la santĂ© : ce qui a Ă©tĂ© abordĂ© lors de la journĂ©e mais Ă©galement des rĂ©flexions et des ressources pour aller plus loin.

Car pour nous, Ă  Question SantĂ©, il est indispensable de garder le lien entre les finalitĂ©s de la promotion de la santĂ©, nos pratiques et les techniques web qui s’offrent Ă  nous.

Bonne lecture et belles découvertes à vous !

Cyberdépendances ?
Comprendre les usages des nouvelles technologies

Le numĂ©ro 69 de la revue trimestrielle de Prospective Jeunesse, Drogues|SantĂ©|PrĂ©vention proposera bientĂŽt, Ă  travers les contributions de chercheurs psychologues et sociologues, mais aussi de travailleurs de terrain, d’explorer les enjeux et les craintes suscitĂ©s par les usages des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

‘CyberdĂ©pendance’ est un terme Ă  la mode, mais les contributeurs de ce numĂ©ro se mĂ©fient de son caractĂšre stigmatisant et anxiogĂšne, rappelant qu’internet n’est qu’un outil, dont on peut accompagner l’usage pour Ă©viter qu’il devienne problĂ©matique.

Dans une perspective de promotion de la santĂ©, tous rappellent, en dĂ©finitive, que c’est par la relation de confiance que nous pourrons comprendre le sens des usages des nouvelles technologies pour les jeunes (mais aussi pour les adultes) et parvenir Ă  relativiser certaines de nos peurs.

Ce numĂ©ro sera tĂ©lĂ©chargeable en format PDF sur le site de l’asbl http://www.prospective-jeunesse.be , ou en commande par mail Ă  revue@prospective-jeunesse.be

Depuis 2012, Love Attitude et Sex&Co; travaillent en partenariat serrĂ© afin de se renforcer mutuellement. Une initiative heureuse, fruit d’un constat Ă©vident.

Ces deux projets partagent un mĂȘme public, celui des jeunes et deux grands objectifs : augmenter les connaissances de la population en matiĂšre de santĂ© sexuelle et affective, et amĂ©liorer la visibilitĂ© du secteur du planning familial. Des points de convergence qui n’empĂȘchent pas ces deux initiatives d’avoir leur propre terrain d’action.

http://www.loveattitude.be est le portail web du secteur des centres de planning familial en Wallonie et Ă  Bruxelles en matiĂšre d’information Ă  l’attention des jeunes sur les questions qui touchent Ă  la vie affective et sexuelle. On y trouve des dossiers d’information, les coordonnĂ©es de tous les centres de planning familial, un formulaire de contact pour poser des questions de façon anonyme et confidentielle, des liens utiles, des newsletters et une multitude d’autres infos facilement accessibles.

Sex&Co; est un projet de promotion de la santĂ© affective et sexuelle des jeunes en milieux festifs. Il propose un stand en milieux festifs, animĂ© par des professionnels de centres de planning familial. L’idĂ©e est de dĂ©velopper une approche ludique de l’éducation Ă  la vie affective et sexuelle hors du champ scolaire, en favorisant le libre choix et la responsabilitĂ© en matiĂšre de sexualitĂ© et de plaisir chez les jeunes.

Des idĂ©es originales pour stimuler les ‘likes’

Tous les deux Ă©tant prĂ©sents sur Facebook, ils ont lancĂ© derniĂšrement le concours ‘Love Song’ sur leurs pages respectives. L’objectif Ă©tait d’augmenter le nombre de fans. En stimulant ainsi la viralitĂ© des pages grĂące Ă  ce concours, ils pouvaient par la suite faire passer des informations concernant la santĂ© affective et sexuelle Ă  un plus grand nombre de fans et faire le relais sur leurs sites respectifs.

Le principe du concours Ă©tait simple. Il fallait poster une chanson d’amour via un formulaire prĂ©sent sur les Fanpages et inviter son entourage Ă  voter. Les trois chansons les plus populaires au terme de trois semaines de concours Ă©taient rĂ©compensĂ©es. Avant de commencer Ă  poster sa chanson et/ou de voter, il y avait un prĂ©alable obligatoire, ‘liker’ (devenir fan) les deux pages Sex&Co; et Love Attitude !

Mini investissement pour maxi résultat

Les gestionnaires des projets, Olivia Hairson (Love Attitude) et Marie François (Sex&Co;), expliquent la facilitĂ© avec laquelle elles ont rĂ©ussi leur coup : «Ce concours a Ă©tĂ© simple et rapide Ă  mettre en place sur Facebook. Quelques pages d’applications ont suffi Ă  organiser au mieux les modalitĂ©s pratiques de participation. Nous avons souhaitĂ© faciliter ces modalitĂ©s au maximum afin d’inciter un maximum d’internautes Ă  participer. L’unique difficultĂ© a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© de ‘gĂ©rer’ les mĂ©canismes de tricherie assez facilement mis en place de façon automatique sur internet. Cela aurait permis d’augmenter artificiellement le nombre de votes de certains participants. Nous avons plusieurs fois, en cours de concours, dĂ» adapter le rĂšglement afin de pouvoir Ă©vincer les tricheurs »

Ce concours a rencontrĂ© un vĂ©ritable succĂšs et ce pour un coĂ»t faible, d’autant plus qu’il Ă©tait partagĂ© conjointement par les deux projets. Au 15 janvier, date de lancement du concours, Love Attitude comptait 302 fans et Sex&Co; 428. Un mois plus tard, au 14 fĂ©vrier, jour des rĂ©sultats du concours, le premier affichait 1.220 fans (+918) et le second 1.270 fans (+842).

L’audience touchĂ©e aujourd’hui par ces deux projets lorsqu’ils postent des messages sur Facebook a au minimum quadruplĂ©. Olivia Hairson: «Élargir notre audience sur internet, et plus particuliĂšrement sur Facebook, est primordial pour nos deux projets Ă©tant donnĂ© l’utilisation accrue de ce mĂ©dia par notre public-cible. À l’avenir, d’autres actions communes de visibilitĂ© sur le web verront le jour. Restez connectĂ©s !»

Love Attitude, Rue de la Tulipe 34 -1050 Bruxelles. TĂ©l.: 02 505 60 66. Courriel: info@loveattitude.be.
Site: http://www.loveattitude.be

Sex&Co;, Fédération LaĂŻque de Centres de Planning Familial, Rue de la Tulipe 34, 1050 Bruxelles. TĂ©l.: 02 502 82 03. Courriel: mfrancois@planningfamilial.net
Site: http://www.sexandco.info

Le label Quality Nights, mis en place et coordonnĂ© Ă  Bruxelles et en RĂ©gion wallonne par l’asbl Modus Vivendi, rassemble aujourd’hui prĂšs de 50 Ă©tablissements festifs (discothĂšques, salles de concert et concepts de soirĂ©es) qui prennent soin de leur public en mettant en place des services utiles Ă  leur santĂ©: bouchons d’oreille, prĂ©servatifs, eau gratuite, information sur le retour Ă  domicile, formation du personnel, etc.

En plus d’offrir des solutions pĂ©rennes pour rĂ©duire les risques en milieu festif, l’idĂ©e est de responsabiliser l’ensemble des acteurs de la fĂȘte.

En 2007, le projet a débuté avec une dizaine de lieux bruxellois. Le fait de déployer le label par la suite des deux cÎtés de la frontiÚre linguistique a été une vraie plus-value. Maintenant que le chiffre symbolique des 50 lieux festifs a été franchi, que le projet a dépassé la frontiÚre belge (Lille) et que certains festivals (dont I love Techno (1)) se sont associés au projet, celui-ci a gagné en notoriété.

Son implication dans le projet europĂ©en Party + a permis de poursuivre l’échange de pratiques avec des projets similaires en Europe. Et l’on sait qu’il est important de bĂ©nĂ©ficier de l’expertise et de connaĂźtre les dĂ©marches innovantes de projets partageant les mĂȘmes objectifs…

Loin de se reposer sur ses acquis, le label a le souci de s’amĂ©liorer constamment. GrĂące Ă  l’évaluation continue, les concertations avec les patrons et la consultation du public, le projet s’affine chaque annĂ©e pour rester en phase avec le monde festif. Un site internet et une page Facebook sont dĂ©diĂ©s Ă  Quality Nights, afin de rendre visible ce projet.

Chacun son style


Chaque lieu festif a sa propre identité esthétique et musicale. Il a été difficile de trouver un style graphique adapté à cette diversité. Chaque lieu a aussi son propre mode de fonctionnement.

Cela demande un effort permanent aux associations qui gĂšrent le label au niveau local pour maintenir un contact rĂ©gulier avec l’organisateur. Et c’est Ă  ce dernier qu’incombe de rendre visible son adhĂ©sion au label ainsi que les services proposĂ©s dans son lieu ou via ses diffĂ©rents supports de communication. On imagine aisĂ©ment Ă  quel point cela peut ĂȘtre compliqué 

Opter pour une communication réguliÚre, non moralisatrice

Le public festif n’aime pas rĂ©flĂ©chir Ă  sa santĂ© dans le cadre des sorties, quoi de plus normal. Par contre, il apprĂ©cie d’y recevoir des infos et des outils simples et utiles. En plus de lui offrir ces services pratiques le week-end, il faut donc le sensibiliser durant la semaine, par une communication non moralisatrice, toujours positive. Alimenter la page Facebook peut prendre beaucoup de temps. Il n’est pas Ă©vident non plus de savoir quelles publications seront les plus virales. Une consultance est en cours afin de potentialiser au maximum les outils existants.

Des canaux complémentaires

Yoan Pesesse , Responsable communication (Modus Vivendi) : «Notre prĂ©sence sur le web donne une visibilitĂ© gĂ©nĂ©rale Ă  Quality Nights et nous offre des canaux de communication complĂ©mentaires pour sensibiliser notre public Ă  la promotion de la santĂ© en milieu festif. Plus globalement, une des consĂ©quences indirectes du label, mais pas la moindre, est d’aider les acteurs du milieu festif Ă  intĂ©grer progressivement la santĂ© et le bien-ĂȘtre des fĂȘtards dans leurs prĂ©occupations. Nous observons une vie festive diversifiĂ©e, responsable et sensible Ă  la santĂ© de son public et qui contribue de maniĂšre globale au bien-ĂȘtre de la communautĂ©.
Le label ne cesse d’intĂ©resser de nouveaux lieux et le concept a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© pour les cafĂ©s (Quality Bar) et pour des Ă©vĂ©nements ponctuels d’envergure comme les festivals de musique (Quality Event). Mais ces dĂ©clinaisons nĂ©cessiteront des moyens complĂ©mentaires, de nouveaux partenariats et un soutien accru des pouvoirs subsidiants afin d’augmenter la notoriĂ©tĂ© du projet et de sensibiliser un public plus nombreux et plus jeune aux concepts de promotion de la santĂ© en milieu festif.
Notre prĂ©sence sur le web nous force Ă  dĂ©finir de façon prĂ©cise une stratĂ©gie cohĂ©rente. Ces outils donnent la possibilitĂ© de cibler des publics prĂ©cis, de rĂ©colter des donnĂ©es personnelles, etc. Il s’agit d’une opportunitĂ© Ă  saisir mais qui demande aussi d’acquĂ©rir des compĂ©tences spĂ©cifiques. Parfois trĂšs chronophage, cette prĂ©sence sur le web ne doit pas se faire au dĂ©triment des autres supports de communication traditionnels (feuillets, affiches dans les lieux festifs, goodies promotionnels) mais bien s’articuler en dispositif d’outils se renforçant mutuellement et renvoyant les uns vers les autres.»

Quality Nights: http://www.qualitynights.be et http://www.facebook.com/QualityNightsFR
Modus Vivendi asbl, Rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles. TĂ©l.: 02 644 22 00. Courriel: modus@modusvivendi-be.org
Site: http://www.modusvivendi-be.org

(1) Festival de musique Ă©lectronique ayant lieu chaque annĂ©e en Flandre et rassemblant pas moins de 35 000 personnes. Il fĂȘtera son 20e anniversaire en novembre de cette annĂ©e.

« Se mettre à table : une situation à expérimenter »

Une annĂ©e scolaire s’en va, l’autre s’en vient
 De septembre 2013 Ă  juin 2014, la Coordination Éducation & SantĂ© – Cordes asbl a fait connaĂźtre l’outil «Se mettre Ă  table» dont les enjeux ne sont pas des moindres: il s’agit d’encourager la prise de dĂ©cision collective pour mener des projets en matiĂšre d’alimentation Ă  l’école et favoriser le mieux ĂȘtre en santĂ© des Ă©lĂšves tout en respectant les missions de l’enseignement. Ce nouvel outilNote bas de page mis Ă  disposition des Ă©coles vise donc Ă  amener le plus grand nombre d’acteurs concernĂ©s autour de la table pour que chacun prenne la parole, prĂ©cise son rĂŽle en lien avec l’alimentation des Ă©lĂšves, exprime ses insatisfactions et propositions et participe collectivement Ă  la prise de dĂ©cision et Ă  la mise en place de changements en faveur de la santĂ© Ă  l’école.«Se mettre Ă  table» offre une mĂ©thode sĂ©quencĂ©e en 8 Ă©tapes pour accompagner les personnes rĂ©unies tout au long de ce processus de concertation et de construction de projet. DestinĂ©e principalement Ă  des adultes de fonctions diffĂ©rentes (pouvoir organisateur, direction, parents, PMS, PSE, enseignants, cuisiniers, personnel et intervenants dans l’école
), cette mĂ©thode les guide dans ces Ă©changes pour cerner le problĂšme, dĂ©gager des prioritĂ©s, envisager et analyser les actions possibles. Des pistes pĂ©dagogiques et des fiches activitĂ©s permettent d’impliquer les Ă©lĂšves et l’ensemble de l’école par le relais des enseignants, de l’association de parents et d’autres intervenants Ă©ducatifs et de santĂ©.L’outil et ses diffĂ©rents Ă©lĂ©ments ont Ă©tĂ© conçus pour ĂȘtre appropriables par les acteurs scolaires; cependant, la diversitĂ© des situations et des supports mĂ©rite qu’on se familiarise Ă  la dĂ©marche avant de se lancer dans une dynamique de concertation. L’équipe Cordes a donc mis sur pied et animĂ© 11 ateliers d’expĂ©rimentation tant Ă  Bruxelles (4) qu’en Wallonie (7) avec au total 114 participants de diffĂ©rents secteurs; santĂ©, Ă©ducation, social, environnement, alimentation… Les CLPS ont contribuĂ© Ă  l’organisation des ateliers et Ă  diffuser l’invitation aux acteurs locaux potentiellement intĂ©ressĂ©s.

Des ateliers Ă  caractĂšre formatif

La journĂ©e d’atelier se dĂ©roule en deux parties. Dans la premiĂšre, l’équipe Cordes prĂ©sente les intentions, la dĂ©marche et la maniĂšre dont l’outil fut co-construit avec ses partenaires et invite les participants Ă  Ă©changer Ă  propos de leurs pratiques de concertation. RĂ©unissant le plus souvent des intervenants d’un mĂȘme territoire, ces moments sont propices aux rencontres et peut-ĂȘtre Ă  des futures collaborations. L’autre partie de la journĂ©e est consacrĂ©e Ă  l’expĂ©rimentation de la dĂ©marche de concertation et construction de projet par une mise en situation dans des groupes de 6 Ă  8 participants oĂč chacun endosse le rĂŽle d’un acteur concernĂ© par l’alimentation Ă  l’école. Ce jeu de rĂŽle fort apprĂ©ciĂ© par la majoritĂ© des participants – mĂȘme les plus frileux dans ce genre de situation- permet :

  • d’expĂ©rimenter le lancement d’un processus collectif de dĂ©cision dans un groupe d’adultes aux fonctions diffĂ©rentes;

  • de cerner l’intĂ©rĂȘt d’une mĂ©thode balisĂ©e avec pour chaque Ă©tape ses enjeux, ses atouts et difficultĂ©s;

  • d’entrevoir le lien entre les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments de l’outil, conçus pour soutenir l’expression de chacun, la participation, le travail de rĂ©flexion et d’analyse;

  • de mieux comprendre les contraintes vĂ©cues par chacun(e) en se plongeant dans la peau d’un acteur scolaire ou, pour celui qui choisit de rester dans son ‘vrai’ rĂŽle, de clarifier sa position et de dĂ©velopper son point de vue.

Au travers du jeu de rĂŽle, les participants ont mesurĂ© la quantitĂ© et la diversitĂ© d’opinions et de points de vue des acteurs. Ils ont pu aussi apprĂ©cier la complexitĂ© du dĂ©bat quand le processus de rĂ©flexion doit mener non pas Ă  une simple addition d’expression d’individus mais Ă  la formulation d’un objectif commun en lien avec les missions de l’école. Au cours de ce moment d’expĂ©rimentation, Ă  partir de situations d’écoles inspirĂ©es de la rĂ©alitĂ©, le groupe est amenĂ© Ă  faire des allers et retours entre la mĂ©thode proposĂ©e dans l’outil, l’expĂ©rience vĂ©cue et les rĂ©flexions nĂ©es de l’expĂ©rimentation.Le temps imparti actuellement Ă  l’atelier permet d’avoir une vue d’ensemble et d’expĂ©rimenter les premiĂšres Ă©tapes de la mĂ©thode (qui s’étale au minimum sur 3 rĂ©unions). À ce stade, l’objectif est de conforter les participants d’une part dans l’envie de s’approprier l’outil et d’autre part, de se mobiliser pour rĂ©unir des personnes autour de la table dans une ou plusieurs Ă©coles avec lesquelles ils sont en lien.

Quels enseignements nous apportent ces ateliers?

Des secteurs s’impliquent pour amĂ©liorer l’alimentation

Vu sous l’angle de l’intersectorialitĂ©, l’intĂ©rĂȘt portĂ© aux ateliers d’expĂ©rimentation touche plusieurs types d’acteurs. PrĂšs de 18 % des participants travaillent en lien avec un service d’une administration publique que ce soit au niveau d’une commune, d’une ville, d’une province et sont concernĂ©s par l’école, l’environnement, l’alimentation durable
Les enseignants – allant de la maternelle au supĂ©rieur et quelques directeurs d’écoles – constituent 16 % des participants. Certains se trouvent surpris par le contenu de l’outil et le cheminement menĂ© au sein de l’atelier. Ils s’attendaient parfois Ă  un outil pĂ©dagogique et Ă©ducatif sur l’alimentation, avec des pistes Ă  mettre en Ɠuvre directement auprĂšs des Ă©lĂšves
 Ils se retrouvent embarquĂ©s dans une rĂ©flexion prenant en compte l’expression de leurs propres reprĂ©sentations et dans l’exercice d’une dĂ©marche exigeante en termes d’implication personnelle pour se lancer dans un projet participatif.Les professionnels des services de promotion de la santĂ© Ă  l’école et des centres psycho-mĂ©dico-sociaux reprĂ©sentent prĂšs de 37 % des participants: ils sont Ă  la recherche d’outils pour renforcer leur mission de promotion de la santĂ©. Organiser et participer Ă  des rĂ©unions en suivant la mĂ©thode «Se mettre Ă  table» constituerait une maniĂšre alternative et sans doute plus ‘durable’ que de rĂ©pĂ©ter des animations sur l’équilibre alimentaire au fil des annĂ©es. Soutenir les acteurs de l’école dans un processus de dĂ©cision collective d’un projet pour amĂ©liorer l’alimentation s’inscrit directement dans la lutte contre le surpoids, l’obĂ©sitĂ© et les dĂ©sordres nutritionnels que constatent les bilans de santĂ©. Bien entendu, ce travail doit ĂȘtre reconnu et les ressources humaines doivent ĂȘtre suffisantes. Cette premiĂšre annĂ©e, des Ă©quipes ont envoyĂ© plusieurs personnes se former Ă  la mĂ©thode.Et enfin, enrichissant les Ă©changes et complĂ©tant la diversitĂ© des acteurs concernĂ©s, prĂšs de 11 % sont animateurs auprĂšs de groupes de jeunes ou d’adultes et 18 % se rĂ©partissent entre cuisiniers en collectivitĂ©, acteurs de santĂ©, parents, travailleurs de l’associatif (environnement, social, Ă©ducatif
).

Une mĂ©thode qui prend du temps: une qualitĂ© plutĂŽt qu’un dĂ©faut

Le temps que prend le dĂ©roulement de la mĂ©thode dĂ©concerte parfois les plus pressĂ©s d’arriver Ă  une dĂ©cision, une action, un projet. Au travers des Ă©changes, les groupes ont pu cependant comprendre l’intĂ©rĂȘt de passer du temps Ă  questionner et formuler des insatisfactions qui serviront de point de dĂ©part Ă  la construction de solutions plutĂŽt que de foncer tĂȘte baissĂ©e sur une ‘bonne idĂ©e d’action’.Le nom de l’outil marque un des plus gros dĂ©fis qu’il recouvre et que confirment d’ailleurs les participants qui ont Ă©tĂ© recontactĂ©s par la suite: mettre en place la dĂ©marche «Se mettre Ă  table» dans une Ă©cole demande de libĂ©rer du temps et de faire coĂŻncider les agendas des acteurs concernĂ©s. Ce n’est pas une mince affaire et cela semble ĂȘtre une contrainte rĂ©elle dans les Ă©coles. DĂ©cider ensemble nĂ©cessite forcĂ©ment du temps. C’est un investissement pour l’avenir
Cette lenteur est peut-ĂȘtre mĂȘme l’ingrĂ©dient indispensable Ă  la pertinence de la mĂ©thode: l’expression, l’écoute et la rĂ©flexion demandent qu’on s’arrĂȘte, qu’on pense, qu’on mĂ©dite, qu’on rĂȘve, qu’on cogite, qu’on Ă©chafaude, qu’on suppute, qu’on conçoive
 Autant d’actions pas trĂšs spectaculaires mais combien productrices d’idĂ©es! Ce type de pratiques ne laisse pas indiffĂ©rent.Dans les ateliers, c’est la diversitĂ© des acteurs qui se rĂ©unissent autour de la table qui fait la complexitĂ© et la richesse de l’exercice. Par la vision partagĂ©e, chacun aperçoit la rĂ©alitĂ© sous un autre angle. La mise en place de la mĂ©thode en situation rĂ©elle devrait ĂȘtre tout aussi enrichissante mĂȘme si elle bouscule des habitudes parfois pas toujours dĂ©mocratiques quand il s’agit de dĂ©cider de changements.Auparavant, il est impĂ©ratif de prendre connaissance des diffĂ©rentes composantes de l’outil remis lors de la formation, pour en saisir toute la pertinence. Plusieurs soulignent la nĂ©cessitĂ© de l’expĂ©rience Ă  faire aprĂšs avoir bien lu l’outil ‘de fond en comble’, ou encore de trouver une autre personne pour ‘se lancer Ă  l’eau
’. Et cela aussi demande du temps. Les retours (n=36) d’un questionnaire envoyĂ© aux participants en mai 2014 indiquent que prĂšs de la moitiĂ© d’entre eux ont pris le temps de lire – et parfois relire – l’outil et un tiers l’a parcouru.Certains ont utilisĂ© l’outil dans une ou plusieurs Ă©coles, par exemple, dans le cadre d’un projet d’école ou d’un projet provincial sur l’alimentation; d’autres l’ont utilisĂ© partiellement: des Ă©lĂ©ments de l’outil ont servi Ă  initier une rĂ©flexion avec certains groupes prĂ©cis comme, par exemple, des Ă©lĂšves de 6e secondaire, une Ă©cole en projet, des infirmiĂšres Ă©lĂšves en santĂ© communautaire, des animateurs de mouvement de jeunesse. D’autres encore ont relayĂ© des idĂ©es et des pistes dĂ©gagĂ©es de l’outil auprĂšs de directions d’école, de collĂšgues ou d’enseignants.Certains signalent que les occasions pour proposer la dĂ©marche de concertation se rĂ©vĂšlent relativement rares et reportent l’initiative d’un processus dans une Ă©cole Ă  l’annĂ©e prochaine
. L’atelier d’expĂ©rimentation a incitĂ© les participants Ă  s’approprier l’outil ou Ă  s’en inspirer pour des façons de faire diffĂ©rentes ou mĂȘme pour crĂ©er leur propre outil (le cas d’un organisme de jeunesse et d’une fĂ©dĂ©ration d’association de parents).

Perspectives

Autant chaque participant a pu apprĂ©cier la richesse de l’outil et de la mĂ©thodologie proposĂ©e, autant l’équipe de Cordes a pu saisir l’apprĂ©hension de certains participants face Ă  «la difficultĂ©, vu les rĂ©alitĂ©s du terrain, Ă  mobiliser les diffĂ©rents acteurs autour de la table» ou face «aux compĂ©tences Ă  avoir pour animer ou gĂ©rer une concertation».Pour soutenir les participants, l’équipe Cordes se propose donc de les accompagner – dans la mesure de ses possibilitĂ©s et selon la demande – pour lancer la mĂ©thode «Se mettre Ă  table» dans les Ă©coles. Les ateliers continueront tout au long de l’annĂ©e scolaire pour que d’autres expĂ©rimentent la mĂ©thode. Les capacitĂ©s d’adaptation Ă  d’autres milieux de vie pourraient ĂȘtre explorĂ©es avec des participants.Les enjeux de la participation, du travail collectif et de la gestion dĂ©mocratique restent des dĂ©fis pour tout un chacun quel que soit le lieu et le type de pratique professionnelle. Cela se passe aussi bien pour la mise en place d’une mĂ©thode de construction de projet que pour dĂ©cider de qui plante quoi et comment dans un potager collectif par exemple!Les lectrices et lecteurs intĂ©ressĂ©s peuvent consulter notre site www.cordesasbl.be pour ĂȘtre informĂ©s des dates et des lieux de nouveaux ateliers d’expĂ©rimentation. Contact: semettreatable@cordesasbl.be.

Voir article dans Éducation SantĂ© d’octobre 2013 n° 293 «Les dĂ©fis de Se mettre Ă  table», Virginie Vandermeersch, Cristine Deliens, Claire Berthet, Cordes asbl. www.educationsante.be/es/article.php?id=1614

À travers des campagnes de sensibilisation, le projet Voyons large de l’asbl Question SantĂ©, prend le contre-pied des idĂ©es reçues sur le thĂšme du surpoids et invite le grand public Ă  s’interroger sur les normes imposĂ©es. Cette initiative s’appuie notamment sur un site internet et une page Facebook dĂ©diĂ©es Ă  la campagne.

L’objectif est de mettre en Ă©vidence les divers aspects de la thĂ©matique du surpoids de façon Ă  Ă©clairer le sujet dans sa globalitĂ©. En 2012, pour le lancement du projet, la campagne a portĂ© sur le phĂ©nomĂšne de discrimination des personnes en surpoids et les consĂ©quences nĂ©fastes que cela peut avoir au niveau social, psychologique, Ă©conomique ou sur le plan du bien-ĂȘtre et de la santĂ©.

En 2013, il a Ă©tĂ© question de dĂ©mystifier les ‘miracles’ des rĂ©gimes en mettant en Ă©vidence les risques et dangers des pratiques amaigrissantes ainsi que la tyrannie de la minceur dans nos sociĂ©tĂ©s.

Comme support principal du projet Voyons large, l’asbl a crĂ©Ă© un site internet. On peut y dĂ©couvrir des informations sur les questions relatives au poids, tĂ©lĂ©charger des fiches pratiques, visionner des capsules vidĂ©o, participer Ă  des sondages, etc. L’idĂ©e est de proposer Ă  l’internaute un site internet ludique, pĂ©dagogique et qui centralise au fil des annĂ©es les informations des diverses campagnes.

DĂšs le dĂ©part, le site a donc Ă©tĂ© pensĂ© et conçu pour permettre d’y ajouter des contenus et Ă©voluer dans le temps. Pour chaque campagne, outre un site internet, des outils et actions de communication spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s: des cartes postales illustrĂ©es, des actions de sensibilisation dans les gares, des spots vidĂ©o, un sĂ©minaire de rĂ©flexion rĂ©unissant des professionnels de la santĂ© de diffĂ©rents horizons et, rĂ©cemment, une fanpage sur Facebook.

Des canaux de communication complémentaires et qui se renforcent

MalgrĂ© le succĂšs en termes de visibilitĂ©, la volontĂ© Ă©tait de se rapprocher du public plus jeune pour crĂ©er davantage d’interactions et ainsi faire mieux passer les messages des campagnes. ParallĂšlement et en complĂ©ment au site internet, Voyons large s’est donc dotĂ© d’une page Facebook. Pour cela, l’équipe du projet a dĂ» se familiariser avec le cĂ©lĂšbre rĂ©seau social pour apprendre Ă  utiliser et gĂ©rer au mieux une page Facebook. En termes techniques (adapter son Ă©criture aux rĂ©seaux sociaux, planifier stratĂ©giquement les publications, trouver des idĂ©es pour stimuler les ‘likes’, fidĂ©liser le public, etc.), mais Ă©galement en termes de stratĂ©gie globale de communication.

Delphine Matos da Silva , chargĂ©e de projets Ă  Question SantĂ©: «Il ne s’agit pas de se lancer sur les rĂ©seaux sociaux parce que c’est Ă  la mode ! Il est important de rĂ©flĂ©chir aux objectifs du projet et Ă  la place qu’on veut accorder Ă  cet outil. Car son utilisation, ses mises Ă  jour sont chronophages et le rapport que le public entretient avec ce mĂ©dia est assez diffĂ©rent de ce qu’on connaĂźt d’habitude. Pour notre projet, de par la thĂ©matique et le public visĂ©, Facebook est une interface intĂ©ressante. Une vitrine pour notre travail. Mais ce n’est qu’un outil parmi d’autres. Et il faut l’apprĂ©hender comme tel. Des outils plus classiques peuvent tout Ă  fait coexister et se renforcer en renvoyant les uns aux autres.»

Retour payant ?

Actuellement la page Facebook Voyons large compte prĂšs de 520 fans. Parmi ceux-ci, un groupe de fans trĂšs actifs viennent rĂ©guliĂšrement ‘liker’, partager des articles, laisser des commentaires, etc. En moyenne les publications affichent plus de 450 vues. Prochain objectif : conserver les fans actuels et en attirer d’autres. Les publications de la fanpage sont depuis peu automatiquement relayĂ©es sur le compte Twitter de l’asbl Question SantĂ©. Cela permet de dĂ©velopper un autre axe de la stratĂ©gie de communication qui vise Ă  toucher un public plus spĂ©cifique, celui des professionnels et journalistes notamment.

http://www.voyonlarge.be
http://www.facebook/VoyonsLarge
Question Santé asbl, Rue du Viaduc 72, 1050 Bruxelles. Tél.: 02 512 41 74. Courriel: info@questionsante.org
Sites: http://www.questionsante.org – http://www.questionsante.be

Le label Quality Nights, mis en place et coordonnĂ© Ă  Bruxelles et en RĂ©gion wallonne par l’asbl Modus Vivendi, rassemble aujourd’hui prĂšs de 50 Ă©tablissements festifs (discothĂšques, salles de concert et concepts de soirĂ©es) qui prennent soin de leur public en mettant en place des services utiles Ă  leur santĂ©: bouchons d’oreille, prĂ©servatifs, eau gratuite, information sur le retour Ă  domicile, formation du personnel, etc.
En plus d’offrir des solutions pĂ©rennes pour rĂ©duire les risques en milieu festif, l’idĂ©e est de responsabiliser l’ensemble des acteurs de la fĂȘte.
En 2007, le projet a débuté avec une dizaine de lieux bruxellois. Le fait de déployer le label par la suite des deux cÎtés de la frontiÚre linguistique a été une vraie plus-value. Maintenant que le chiffre symbolique des 50 lieux festifs a été franchi, que le projet a dépassé la frontiÚre belge (Lille) et que certains festivals (dont I love Techno (1)) se sont associés au projet, celui-ci a gagné en notoriété.
Son implication dans le projet europĂ©en Party + a permis de poursuivre l’échange de pratiques avec des projets similaires en Europe. Et l’on sait qu’il est important de bĂ©nĂ©ficier de l’expertise et de connaĂźtre les dĂ©marches innovantes de projets partageant les mĂȘmes objectifs…
Loin de se reposer sur ses acquis, le label a le souci de s’amĂ©liorer constamment. GrĂące Ă  l’évaluation continue, les concertations avec les patrons et la consultation du public, le projet s’affine chaque annĂ©e pour rester en phase avec le monde festif. Un site internet et une page Facebook sont dĂ©diĂ©s Ă  Quality Nights, afin de rendre visible ce projet.

Chacun son style


Chaque lieu festif a sa propre identité esthétique et musicale. Il a été difficile de trouver un style graphique adapté à cette diversité. Chaque lieu a aussi son propre mode de fonctionnement.
Cela demande un effort permanent aux associations qui gĂšrent le label au niveau local pour maintenir un contact rĂ©gulier avec l’organisateur. Et c’est Ă  ce dernier qu’incombe de rendre visible son adhĂ©sion au label ainsi que les services proposĂ©s dans son lieu ou via ses diffĂ©rents supports de communication. On imagine aisĂ©ment Ă  quel point cela peut ĂȘtre compliqué 

Opter pour une communication réguliÚre, non moralisatrice

Le public festif n’aime pas rĂ©flĂ©chir Ă  sa santĂ© dans le cadre des sorties, quoi de plus normal. Par contre, il apprĂ©cie d’y recevoir des infos et des outils simples et utiles. En plus de lui offrir ces services pratiques le week-end, il faut donc le sensibiliser durant la semaine, par une communication non moralisatrice, toujours positive. Alimenter la page Facebook peut prendre beaucoup de temps. Il n’est pas Ă©vident non plus de savoir quelles publications seront les plus virales. Une consultance est en cours afin de potentialiser au maximum les outils existants.

Des canaux complémentaires

Yoan Pesesse , Responsable communication (Modus Vivendi): «Notre prĂ©sence sur le web donne une visibilitĂ© gĂ©nĂ©rale Ă  Quality Nights et nous offre des canaux de communication complĂ©mentaires pour sensibiliser notre public Ă  la promotion de la santĂ© en milieu festif. Plus globalement, une des consĂ©quences indirectes du label, mais pas la moindre, est d’aider les acteurs du milieu festif Ă  intĂ©grer progressivement la santĂ© et le bien-ĂȘtre des fĂȘtards dans leurs prĂ©occupations. Nous observons une vie festive diversifiĂ©e, responsable et sensible Ă  la santĂ© de son public et qui contribue de maniĂšre globale au bien-ĂȘtre de la communautĂ©.
Le label ne cesse d’intĂ©resser de nouveaux lieux et le concept a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© pour les cafĂ©s (Quality Bar) et pour des Ă©vĂ©nements ponctuels d’envergure comme les festivals de musique (Quality Event). Mais ces dĂ©clinaisons nĂ©cessiteront des moyens complĂ©mentaires, de nouveaux partenariats et un soutien accru des pouvoirs subsidiants afin d’augmenter la notoriĂ©tĂ© du projet et de sensibiliser un public plus nombreux et plus jeune aux concepts de promotion de la santĂ© en milieu festif.
Notre prĂ©sence sur le web nous force Ă  dĂ©finir de façon prĂ©cise une stratĂ©gie cohĂ©rente. Ces outils donnent la possibilitĂ© de cibler des publics prĂ©cis, de rĂ©colter des donnĂ©es personnelles, etc. Il s’agit d’une opportunitĂ© Ă  saisir mais qui demande aussi d’acquĂ©rir des compĂ©tences spĂ©cifiques. Parfois trĂšs chronophage, cette prĂ©sence sur le web ne doit pas se faire au dĂ©triment des autres supports de communication traditionnels (feuillets, affiches dans les lieux festifs, goodies promotionnels) mais bien s’articuler en dispositif d’outils se renforçant mutuellement et renvoyant les uns vers les autres.»

Quality Nights: http://www.qualitynights.be et http://www.facebook.com/QualityNightsFR
Modus Vivendi asbl, Rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles. TĂ©l.: 02 644 22 00. Courriel: modus@modusvivendi-be.org
Site: http://www.modusvivendi-be.org

(1) Festival de musique Ă©lectronique ayant lieu chaque annĂ©e en Flandre et rassemblant pas moins de 35 000 personnes. Il fĂȘtera son 20e anniversaire en novembre de cette annĂ©e.

Être entrepreneur va souvent de pair avec un sentiment de libertĂ©, une possibilitĂ© de dĂ©cider de son temps, de choisir ce dans quoi on s’investit. Mais en raison des mutations toujours plus rapides du monde du travail, de l’évolution des sociĂ©tĂ©s et de nos modes de vie effrĂ©nĂ©s, le quotidien du chef d’entreprise est bien souvent rempli de contraintes. Il n’est pas Ă  l’abri de dĂ©marches administratives pesantes, de dĂ©placements longs, d’une alimentation dĂ©sĂ©quilibrĂ©e, du manque de sommeil et bien d’autres choses encore. Sa santĂ© est souvent relĂ©guĂ©e au second plan.

C’est pourquoi l’asbl Question SantĂ© s’est lancĂ©e dans un ambitieux projet de soutien au bien-ĂȘtre des indĂ©pendants et trĂšs petites entreprises (TPE) en rĂ©gion bruxelloise. Nous avons rencontrĂ© la cheville ouvriĂšre de cette initiative, Thomas Deprins.

Éducation SantĂ© : 7 Jours SantĂ©, c’est quoi ?

Thomas Deprins : 7 Jours SantĂ©, c’est un projet de promotion de la santĂ© mis en place par l’asbl Question SantĂ©, Ă  destination des travailleurs indĂ©pendants, dirigeants et salariĂ©s des trĂšs petites entreprises bruxelloises. Ce projet s’inscrit dans les missions de promotion de la santĂ© de l’asbl, avec le soutien financier de la Commission communautaire française (1).

Un public cible quelque peu oublié

ES : Des indĂ©pendants ? Original
 Pourquoi ce choix ? D’oĂč est nĂ©e cette idĂ©e ?

TD : Le projet est parti Ă  l’initiative du Cabinet du Ministre bruxellois de l’Économie, l’Emploi, la Recherche scientifique, le Commerce extĂ©rieur et la SantĂ©. Bruxelles comptait alors prĂšs de 18 000 TPE-PME (des entitĂ©s de 1 Ă  19 personnes) et plus de 60 000 travailleurs indĂ©pendants. Le cabinet cherchait une organisation sensible aux questions de santĂ© et de bien-ĂȘtre au travail et disposant d’une expertise en matiĂšre de communication. L’asbl Question SantĂ© rĂ©pondait parfaitement Ă  cette double qualification.
Ainsi, nous avons rĂ©pondu Ă  cet appel en partant du constat que, contrairement aux grandes entreprises ou PME, les indĂ©pendants et TPE n’avaient pas accĂšs au mĂȘme soutien en matiĂšre de bien-ĂȘtre en entreprise. MĂȘme si la petite entreprise, comme toutes les entreprises belges, est soumise Ă  la loi relative au bien-ĂȘtre au travail de 1996, celle-ci est toutefois moins contraignante pour la TPE. Par exemple, la mise en place d’un comitĂ© pour la prĂ©vention et la protection au travail (CPPT) n’est exigĂ©e que pour les entreprises de plus de 20 personnes.
Pour l’indĂ©pendant seul, c’est encore pire, il doit souvent endosser seul de multiples rĂŽles (secrĂ©tariat, comptabilité ), son bien-ĂȘtre (mais parfois aussi sa vie sociale, culturelle…) est alors relĂ©guĂ© au second plan. Ainsi, il est le seul garant de sa santĂ© et, s’il n’en exprime pas le souhait, il n’est jamais en contact avec la mĂ©decine du travail alors que ce dispositif bĂ©nĂ©ficie aux travailleurs des plus grandes structures.

ES : Dans cette optique, quel est l’objectif du projet ?

TD : L’objectif est de sensibiliser ce public Ă  l’importance de la santĂ© et du bien-ĂȘtre global, en abordant des thĂ©matiques comme la gestion du temps, le stress, l’alimentation, l’activitĂ© physique, le suivi prĂ©ventif mais aussi la mobilitĂ© sur Bruxelles, ou la relation avec les clients abordĂ©e sous l’angle du bien-ĂȘtre (comment gĂ©rer la charge Ă©motionnelle entraĂźnĂ©e par ces relations tantĂŽt agrĂ©ables tantĂŽt tendues tout en sauvegardant sa clientĂšle), etc.

ES : Et concrĂštement, que proposez-vous ? Cela se limite-t-il Ă  de l’information santĂ© ?

TD : Non, l’idĂ©e est de donner de l’information en effet, mais aussi d’offrir des activitĂ©s thĂ©matiques permettant aux personnes concernĂ©es de prendre le temps de s’interroger sur leurs pratiques et leurs effets sur leur santĂ© afin qu’elles puissent prendre, en toute autonomie, la meilleure dĂ©cision pour elles. Ces activitĂ©s prennent la forme de formations sur le court ou le long terme, de sĂ©minaires de rĂ©flexion sur les dĂ©terminants de santĂ©, de sĂ©ances d’informations sur les ressources et organismes Ă  leur disposition, etc.

Indispensables partenariats

ES : Comment entrez-vous en contact avec ce public bien particulier ?

TD : VoilĂ  une bonne question ! DĂšs le dĂ©part, nos partenaires, le BECI (2) et le CEd (3), ont relayĂ© nos actions et nos outils d’information. Ensuite, au fur et Ă  mesure des rencontres avec les indĂ©pendants et TPE mais aussi avec toutes les structures d’aide aux indĂ©pendants et petites entreprises sur la RĂ©gion de Bruxelles-capitale, nous avons Ă©toffĂ© et Ă©toffons encore notre carnet d’adresses et entretenons un contact rĂ©gulier (mensuel) via notre newsletter spĂ©cifique. Nous avons notamment agrandi notre rĂ©seau en interpellant une sĂ©rie d’acteurs proches ou moins proches des TPE bruxelloises.
Aujourd’hui, nous avons le soutien de centres d’entreprise, de guichets d’économie locale, de services communaux, d’associations de commerçants, d’agences conseil, de centres de formation, de mutualitĂ©s
 qui relaient, dans la mesure de leur disponibilitĂ©, nos activitĂ©s et outils d’information et de sensibilisation. Ce travail de mise en rĂ©seau est essentiel pour le projet et permet de le faire connaĂźtre et Ă©voluer. Nous sommes d’ailleurs toujours Ă  l’affĂ»t d’organisations acceptant de relayer nos actions ou de collaborer avec nous, d’autant que de nombreuses structures d’aide Ă  l’entrepreneuriat voient rĂ©guliĂšrement le jour puisque celui-ci est encouragĂ© en rĂ©gion bruxelloise en rĂ©ponse au chĂŽmage.

ES : Pour la publication de contenus et les axes thématiques à privilégier dans le projet, avec qui collaborez-vous ?

TD : Nous travaillons avec des experts Ă  diffĂ©rents niveaux
 D’abord, afin de collecter des informations, nous rĂ©alisons rĂ©guliĂšrement des interviews de spĂ©cialistes: du stress ( Pierre Firket du CITES-Clinique du Stress au CHP de LiĂšge), de l’activitĂ© physique ( Bruno BĂ©riot , coach sportif et Catherine Lallemand , athlĂšte de haut niveau), de la gestion de l’équilibre de vie ( Anne-Françoise Gailly , formatrice, coach et thĂ©rapeute), etc. Ces interviews sont soit retranscrites, soit filmĂ©es et dans tous les cas, publiĂ©es sur le site de 7 Jours SantĂ©. Ensuite, nous les sollicitons pour qu’ils animent des ateliers thĂ©matiques tels que : la gestion du temps (Anne-Françoise Gailly), la mobilitĂ© alternative Ă  vĂ©lo Ă  Bruxelles (asbl ProVĂ©lo), coaching sportif (Bruno BĂ©riot)
 Enfin, en matiĂšre de recherche, nous travaillons avec Olivier TorrĂšs, PrĂ©sident d’Amarok, l’Observatoire de la santĂ© des dirigeants d’entreprise; CĂ©line Mahieu, chercheuse Ă  l’ULB sur la question de la relation client, ou encore Alain Piette, chercheur sur l’amĂ©lioration des conditions de travail au SPF Emploi.

Activités diversifiées

ES : Comment faites-vous vivre le projet au quotidien, au-delĂ  des animations avec le public cible ?

TD : Nous avons dĂ©veloppĂ© un site internet (http://www.7jsante.be) dĂšs le lancement du projet. Il propose conseils, activitĂ©s pratiques et conseils d’experts en matiĂšre de santĂ© et de bien-ĂȘtre, Ă  l’instar de notre page Facebook (http://www.facebook.com/7jourssante). Nous y publions des articles et des vidĂ©os issus de la presse spĂ©cialisĂ©e ou fournis par les experts que nous rencontrons sur nos thĂ©matiques phares (stress, alimentation, activitĂ© physique
), ainsi que les Ă©vĂ©nements Ă  venir. Ce travail est capitalisĂ© puisque nous synthĂ©tisons les contenus pour publier pĂ©riodiquement une brochure d’information. Ces brochures sont disponibles gratuitement dans de nombreux points relais pour entreprises (communes, centres d’entreprises, Guichet d’économie locale
) ou sur demande Ă  Question SantĂ© asbl. Par ailleurs, nous organisons des ateliers avec des professionnels de la santĂ© sur les thĂšmes clĂ©s du projet et invitons notre public Ă  y participer gratuitement.

ES : Quels sont les leviers et freins au projet ?

TD : Le levier principal est l’équilibre travail-vie privĂ©e que vise, consciemment ou inconsciemment, tout un chacun, mĂȘme les travailleurs indĂ©pendants. Et cet Ă©quilibre passe par un Ă©tat de santĂ© global acceptable
 Or, il y a de plus en plus de travailleurs indĂ©pendants et de TPE. Entre 2006 et 2011, le nombre d’indĂ©pendants a augmentĂ© chaque annĂ©e en RĂ©gion bruxelloise : +18,1% (4), l’emploi salariĂ© Ă©tant de plus en plus rare et la population Ă©tant par consĂ©quent de plus en plus encouragĂ©e Ă  entreprendre. DĂšs lors, le public cible est large !

Pour ce qui est des freins
 «Je vais bien sans me soucier de ma santé» pourrait ĂȘtre la devise de beaucoup d’indĂ©pendants ! Ils sont nombreux Ă  lancer leur projet toutes voiles dehors, mettant leur santĂ© (temporairement) de cĂŽtĂ©. Leur sentiment d’invincibilitĂ© ne dure malheureusement souvent que peu de temps. Troubles du sommeil, dĂ©pression, burnout, sont la triste rĂ©alitĂ© d’un certain nombre d’entre eux. DĂšs lors, la difficultĂ© de notre projet est de conscientiser ce public
 avant qu’il ne craque ! Pour cela, il faudrait qu’il prenne le temps de se dĂ©placer aux activitĂ©s proposĂ©es ou de s’informer via le net ou une brochure. Ce n’est pas gagnĂ© d’avance !

L’autre difficultĂ© du projet est de le faire connaĂźtre. Cela suppose que les organisations avec lesquelles nous entrons en contact jouent le jeu et transmettent nos actions et propositions au public que nous visons, voire qu’elles intĂšgrent cette approche dans leur accompagnement quotidien. Ce n’est pas garanti non plus
 Le travail de partenariat est constamment Ă  refaire, il faut entretenir les contacts pris.

À cĂŽtĂ© de ça, la gratuitĂ© de nos actions peut laisser penser que la qualitĂ© ne sera pas au rendez-vous. DĂ©shabituĂ©s d’un service public gratuit, les entrepreneurs snobent ce qui est mis Ă  leur disposition. Ils ne voient qu’une partie de l’iceberg, le service est gratuit, mais notre travail est professionnel et subsidiĂ©! Nous devons faire des efforts de communication Ă  ce sujet.

ES : Quelques rĂ©sultats pour l’annĂ©e 2013 ?

TD : Nous avons distribuĂ© plus de 5000 brochures Ă  Bruxelles, plus de 500 abonnĂ©s sont inscrits Ă  notre newsletter et plus de 200 personnes se sont dĂ©placĂ©es Ă  nos ateliers en 2013. C’est encourageant.

Les points forts de 2014

ES : Quelles perspectives ou nouveautés pour 2014 ?

TD : Cette annĂ©e, nous nous dĂ©placerons Ă  la demande en entreprise ou au sein de toute organisation relais dĂ©sirant animer un sĂ©minaire ‘santĂ© et bien-ĂȘtre’ destinĂ© aux indĂ©pendants et travailleurs des TPE. Ce sera l’occasion pour nous d’entrer une fois de plus en contact direct avec notre public. Comme l’annĂ©e passĂ©e, nous avons Ă©tĂ© prĂ©sents au salon Entreprendre Ă  Tour&Taxis. Nous y avions un stand et avons donnĂ© une confĂ©rence intitulĂ©e ‘Comment concilier entrepreneuriat et activitĂ© physique ?’

Nous aborderons Ă©galement en 2014 la question de l’alimentation, de la relation client et du suivi prĂ©ventif. Dans cette perspective, nous aimerions organiser des soirĂ©es dĂ©gustation mĂȘlant pratiques culinaires et conseils de chefs sur fond d’alimentation durable et bio par exemple.

Concernant la relation clients, nous aimerions organiser, en collaboration avec l’ULB, une (ou des) journĂ©e(s), sur la question de la relation clients, afin de mieux cerner la problĂ©matique et de dĂ©gager des leviers d’action.

Enfin, nous envisageons de diffuser trĂšs prochainement un outil d’autodiagnostic (sous forme de questionnaire permettant d’identifier les sujets Ă  aborder avec son mĂ©decin) Ă  destination des indĂ©pendants, qui n’accordent que trĂšs peu d’attention Ă  la prĂ©vention et ne consultent guĂšre leur mĂ©decin que lorsqu’ils sont Ă  bout ou doivent solliciter un prĂȘt auprĂšs de leur banque. Cette approche qualitative et personnalisĂ©e est pertinente et validĂ©e scientifiquement, plus efficace en terme d’objectifs de bien-ĂȘtre Ă  moyen et long terme qu’un bilan peu personnalisĂ© de type ‘check-up’, basĂ© sur des examens standardisĂ©s comme par exemple une radiographie, une rĂ©sonance magnĂ©tique nuclĂ©aire, un Ă©lectrocardiogramme ou un examen biologique, car ces instantanĂ©s ne disent rien des perspectives d’Ă©volution de l’Ă©tat de santĂ© d’une personne.

ES : Dans quelle mesure le secteur promotion santĂ© et les lecteurs d’Éducation SantĂ© peuvent-il vous soutenir ?

TD : Nous souffrons actuellement, comme je l’ai expliquĂ©, d’un manque de visibilitĂ© auprĂšs de nos publics cibles. Or, nous devons pouvoir entrer en contact avec eux pour mener des actions de sensibilisation, d’information et de formation. Ainsi, toute personne au statut d’indĂ©pendant, de travailleur ou dirigeant de TPE, toute association, notamment association de commerçants, Ă©chevin (du commerce), ou autre structure en contact avec le monde de la TPE et de l’entrepreneuriat peut nous permettre d’amĂ©liorer la visibilitĂ© de notre offre de services, nous tenir informĂ©s d’évĂ©nements oĂč nous pourrions trouver notre place, relayer nos actions et faire parler de nos brochures (gratuites) ou tout simplement, faire appel Ă  nous !

Pour plus d’infos, consultez le site http://www.7jsante.be, vous y trouverez une mine d’informations sur le sujet. Pour les actus, n’hĂ©sitez pas non plus Ă  vous rendre sur la page Facebook du projet : http://www.facebook.com/7jourssante .
Contact: 7 Jours Santé, Thomas Deprins, Question Santé asbl, rue du Viaduc 72 à 1050 Ixelles, 02 512 41 74, info@7jsante.be.

(1) Le budget annuel du projet est de 65.000 euros.
(2) Chambre de Commerce et Union des Entreprises de Bruxelles (http://www.beci.be)
(3) Centre pour entreprises en difficulté (http://ced-com.be)
(4) Panorama de l’économie belge en 2012, SPF Économie.

Au dĂ©but de l’annĂ©e, la MutualitĂ© chrĂ©tienne (MC) a lancĂ© la Dento solidaire , une meilleure couverture des soins dentaires comprise dans la cotisation Ă  l’assurance complĂ©mentaire, combinĂ©e Ă  une assurance facultative Dento + . De quoi compenser les insuffisances de l’assurance obligatoire par rapport Ă  certains traitements.
ParallĂšlement Ă  cette volontĂ© d’assurer de meilleurs remboursements Ă  ses affiliĂ©s, la MC a souhaitĂ© dĂ©velopper un large volet prĂ©vention, pris en charge par son service de promotion de la santĂ© : Infor SantĂ© propose de nouveaux outils Ă  l’usage des familles.

La rĂ©cente enquĂȘte menĂ©e en province de Luxembourg (1) confirme la tendance montrĂ©e par de prĂ©cĂ©dentes Ă©tudes, Ă  savoir une amĂ©lioration globale de la santĂ© bucco-dentaire chez les enfants et les adolescents de nos rĂ©gions. Mais elle montre aussi que des inĂ©galitĂ©s sociales persistent.

Le risque est plus Ă©levĂ© de dĂ©velopper des problĂšmes bucco-dentaires dans les familles socio-Ă©conomiquement moins favorisĂ©es. Un constat Ă  mettre sans doute partiellement en lien avec les frais relatifs aux soins dentaires, malgrĂ© la suppression des tickets modĂ©rateurs jusqu’au 18e anniversaire.

Parmi les causes d’une mauvaise santĂ© dentaire, on trouve aussi la peur liĂ©e Ă  la visite chez le dentiste. Angoisse de la douleur, de l’anesthĂ©sie, des bruits, des odeurs
, elle peut constituer, chez certaines personnes, un rĂ©el frein pour passer la porte d’un cabinet dentaire. Cela a souvent pour consĂ©quence d’entrer dans un cercle vicieux liĂ© Ă  la nĂ©cessitĂ© de soins plus onĂ©reux et plus douloureux. Et cela peut faire contagion : la peur du dentiste ressentie par un parent est transmise inconsciemment Ă  son enfant, entraĂźnant alors chez lui les mĂȘmes craintes. Une chose est sĂ»re : les visites rĂ©guliĂšres chez le dentiste (une Ă  deux fois par an) permettent de repĂ©rer les problĂšmes Ă©ventuels Ă  temps et d’éviter ainsi toute complication.

Sensibiliser chacun Ă  l’importance d’une bonne hygiĂšne bucco-dentaire est un des objectifs poursuivis par le service Infor SantĂ© de la MutualitĂ© chrĂ©tienne. Pour y parvenir, il vient de mettre au point des outils Ă  l’intention des familles. Au menu : dĂ©couverte et dĂ©dramatisation de la visite chez le dentiste, connaissance des gestes de base, de l’univers et des instruments du dentiste, informations sur des sujets tels que le blanchiment des dents, les dĂ©tartrages, les dents de lait, l’effet du tabac ou de l’alcool sur la dentition, etc.

Le livret de jeux Phil chez le dentiste

Phil chez le dentiste s’adresse aux enfants dĂšs l’ñge de 7 ans. Ce livret de jeux d’une cinquantaine de pages permet de familiariser l’enfant Ă  l’univers du dentiste sous forme d’abĂ©cĂ©daire. À chaque lettre est associĂ© un mot-clĂ© avec des informations illustrĂ©es, ainsi que des devinettes, bricolages, coloriages
 pour permettre d’apprendre tout en s’amusant.

Par exemple, Ă  la lettre G, comme gencive, il s’agit de trouver le chemin vers sa brosse Ă  dent dans un labyrinthe. À la lettre M, comme masque, il s’agit de bricoler un masque de dentiste avec un filtre Ă  cafĂ©. À la lettre Q, comme quenotte, il s’agit de deviner le nombre de dents d’un requin, d’une poule, d’un bĂ©bé 

En favorisant la dĂ©couverte de l’univers du dentiste, le livret a pour objectifs de dĂ©dramatiser les visites et de sensibiliser les plus jeunes Ă  l’importance d’une bonne hygiĂšne bucco-dentaire.

Les parents sont invités à parcourir le livret avec leur enfant et à dialoguer avec lui sur ses craintes, ses questionnements, et à insister sur les bons gestes à retenir pour garder des dents en pleine santé. Se brosser les dents nécessite un peu de temps (environ 3 minutes) et une bonne technique (faire des petits ronds, passer plusieurs fois sur toutes les faces des dents
).

Pourquoi ne pas emmener aussi ce livret lors de la visite chez le dentiste? Il aidera Ă  faire passer le temps agrĂ©ablement dans la salle d’attente, en dessinant notamment le visage du dentiste
 qui pourra voir son portrait et les autres dĂ©couvertes de l’enfant une fois dans le cabinet.

Le contenu du livret a été relu par la Fondation pour la santé dentaire.

Cet outil a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  tous les dentistes francophones et germanophones avec une invitation Ă  commander des exemplaires supplĂ©mentaires Ă  placer dans leur salle d’attente. Un formulaire de commande leur est rĂ©servĂ© sur le site http://www.mc.be/phil.

À la rentrĂ©e scolaire 2014-2015, une large promotion sera faite auprĂšs des acteurs du monde scolaire et extra-scolaire.

Le jeu de l’oie Phil chez le dentiste

En complĂ©ment du livret de jeux, le service Infor SantĂ© a dĂ©veloppĂ© un jeu de l’oie autour de la mĂȘme thĂ©matique : la dĂ©couverte de l’univers du dentiste.

Sous la forme d’un jeu de l’oie classique, il prĂ©sente des informations essentielles pour prĂ©server une bonne santĂ© dentaire. L’enfant – l’adulte aussi – trouvera plus de dĂ©tails sur les diffĂ©rentes rĂ©ponses en se rĂ©fĂ©rant au livret de jeux. Il pourra ainsi fixer ses connaissances tout en s’amusant avec d’autres. Ajoutons que sans avoir lu le livret, rien n’empĂȘche de jouer ! Le joueur pourra alors tester ce qu’il sait dĂ©jĂ  et ce qu’il ne sait peut-ĂȘtre pas encore. Le jeu peut ĂȘtre utilisĂ© en famille, Ă  l’école, entre copains. Pas besoin de beaucoup de matĂ©riel, un dĂ© et quelques pions… et le tour est jouĂ© !

Le jeu de l’oie est disponible sous la forme d’un poster A2 en couleurs.

Le ‘parcours des dents saines’

À chaque Ăąge de la vie correspondent des conseils et astuces pour maintenir une bonne santĂ© dentaire. Au travers d’une ligne du temps, le service Infor SantĂ© de la MC propose sur son site http://www.mc.be/phil un ‘parcours des dents saines’. Une foule d’articles spĂ©cifiques et adaptĂ©s rĂ©pondent Ă  un maximum de questions sur la santĂ© bucco-dentaire.

Quelques exemples : quand les dents apparaissent-elles ? Les tétines, pouce en bouche et compagnie influent-ils sur le bon développement des mùchoires et le positionnement des dents ? Orthodontie précoce, orthodontie classique, quelles différences ? Faut-il sceller les sillons sur les molaires définitives pour éviter les caries ? Faut-il prendre des compléments de fluor quand on est enceinte ? Un bridge sur implants, une prothÚse amovible, une couronne
 à quoi répondent ces différents dispositifs ?

L’ensemble des articles a Ă©tĂ© relu par la Fondation pour la santĂ© dentaire.

D’autre part, le site http://www.mc.be/dento prĂ©sente Ă©galement la couverture Dento solidaire et la nouvelle assurance Dento +.

Le livret de jeux et le poster Phil chez le dentiste sont disponibles gratuitement au numéro vert de la MC 0800 10 9 8 7.
Pour des commandes de plusieurs exemplaires, contactez infor.sante@mc.be.
Plus d’info sur les outils sur http://www.mc.be/phil .
Tout au long de cette année, la MC proposera des animations et des actions vers les familles avec ses outils de sensibilisation.
De nouveaux outils sont annoncés dans les prochains mois.

(1) Observatoire de la santĂ© de la Province de Luxembourg – EnquĂȘte Jeunes 2010-2012: SantĂ© bucco-dentaire chez les jeunes en province de Luxembourg , Arlon, 2013. Cette Ă©tude a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en collaboration avec l’Observatoire de la SantĂ© du Hainaut et la Fondation pour la SantĂ© dentaire.

Description

Mallette pédagogique de sensibilisation au handicap, pour les jeunes, les familles, les écoles, les associations, les centres de vacances


Matériel

‱ Un plateau de jeu
‱ 100 cartes: 56 cartes ‘Informations’, 24 cartes ‘Actions’, 20 cartes ‘Handicaps’
‱ Bloc de feuilles de joueur, pions
‱ MatĂ©riel pour expĂ©rimenter des situations de handicap: 12 lunettes (vision floue, vision tubulaire, vision borgne), 4 casques anti-bruits, 8 bandeaux, alphabet braille, guide carte postale

‱ Livret de rĂšgles, bibliographie, guide d’animation

Concept

Un jeu pour faire évoluer le regard sur le handicap et développer des attitudes plus justes en adéquation avec les attentes et les besoins des personnes en situation de handicap.

Il s’adresse Ă  tout public jeunesse dans le cadre du milieu scolaire, de centres aĂ©rĂ©s, de centres de vacances, pour sensibiliser sur le handicap et faciliter l’intĂ©gration d’un camarade en situation de handicap.

Le jeu se pratique soit individuellement, Ă  partir de 3 joueurs, soit par Ă©quipe de 2 ou 3 joueurs.

Objectifs

‱ Comprendre l’univers des personnes en situation de handicap et ainsi faciliter leur intĂ©gration.
‱ Mieux connaĂźtre les diffĂ©rents types de handicap et leur impact.
‱ Changer son regard: sortir de ses reprĂ©sentations et croyances sur le handicap.
‱ DĂ©velopper des attitudes plus justes, facilitant le contact, rĂ©duisant les maladresses et l’autocensure dans la relation.

Conseils d’utilisation

Cartes ‘Informations’ : on recueille de l’information avec des mini-quiz, des ‘vrais’ ou ‘faux’, des tĂ©moignages, pour mieux connaĂźtre les diffĂ©rents types de handicaps et leur impact.

Cartes ‘Actions’: invitent Ă  rĂ©aliser des Ă©preuves simples handicapantes ou en lien avec un handicap.

Cartes ‘Handicaps’: pour expĂ©rimenter de mini situations de handicap pendant 1 ou plusieurs tours afin de ‘ressentir’ et de comprendre de ‘l’intĂ©rieur’ le vĂ©cu d’une personne en situation de handicap.

Une fiche personnelle permet Ă  chaque joueur de garder en mĂ©moire les informations, rĂ©flexions et prises de conscience les plus importantes pour lui. Au cours de la partie, les joueurs sont invitĂ©s Ă  Ă©changer sur ce qui les Ă©tonne et ce qu’ils dĂ©couvrent.

DurĂ©e d’une partie : entre 1h et 1/2 journĂ©e, selon le type d’animation choisie.

Bon Ă  savoir

Il existe aussi en version adulte pour faciliter l’intĂ©gration de travailleurs handicapĂ©s dans le contexte professionnel (cf. http://www.keski.fr).

OĂč trouver l’outil

Chez l’Ă©diteur: KESKI / BenoĂźt Carpier, 19 rue de la Grenouillette , 78180 Montigny Le Bretonneux. TĂ©l.: (0)1 80 78 60 30 ou (0)6 03 46 24 30 (portable). Courriel: contact@keski.fr. Internet: http://www.keski.fr

Les CLPS de la Province de Luxembourg et l’OutilthĂšque provinciale en promotion de la santĂ© (Namur) peuvent vous prĂȘter cet outil.

L’avis de PIPSa (http://www.pipsa.be)

La Cellule d’experts de PIPSa a accordĂ© la mention ‘coup de cƓur’ Ă  cet outil en 2012.

Appréciation globale

Le postulat de base de travail est ‘la personne handicapĂ©e = une personne normale’, le jeu introduit bien ce concept.

L’humour est bien prĂ©sent ce qui renforce le plaisir de la dĂ©couverte. La mĂ©thode d’expĂ©rimentation (se mettre Ă  la place d’une personne en situation de handicap, ou d’un aidant) est pertinente pour une prise de conscience des difficultĂ©s rĂ©elles. La notion d’entraide est bien mise en Ɠuvre. La dĂ©marche permet l’expression des ressentis via une feuille personnelle Ă  reprendre chez soi.

La question de motivation du groupe est importante au dĂ©part. En effet, il ne s’agit pas de simplement s’amuser mais d’approcher de maniĂšre ludique une problĂ©matique sensible et difficile Ă  aborder.

Cet outil est beau, attractif, le matĂ©riel est adĂ©quat (sauf les lunettes, un peu fragiles) mais coĂ»teux, idĂ©al donc pour les centres de prĂȘt. La prise en main est facilitĂ©e par la clartĂ© du mode d’emploi. De nombreuses sources fournissent beaucoup de pistes d’approfondissement. Les cartes ‘Information’ font appel Ă  des connaissances particuliĂšres et ne sont pas accessibles aux plus jeunes.

Cet outil peut ĂȘtre utilisĂ© une ou deux fois sur une annĂ©e, pour pointer l’évolution des reprĂ©sentations. Le temps minimum est de 2h.

Objectifs

‱ Connaütre des handicaps.
‱ Prendre conscience des multiples obstacles que rencontrent au quotidien les personnes en situation de handicap.
‱ Faciliter l’intĂ©gration des personnes souffrant d’une limitation due Ă  un handicap.

Public cible

À partir de 10 ans jusqu’à 16 ans (sans les cartes ‘Information’, sauf si suite à un cours). À partir de 16 ans, avec les cartes ‘Information’.

Utilisation conseillée

Adapter certains contenus au contexte belge.
Recomposer les cartes ‘Information’ si utilisĂ©es avec des jeunes de moins de 16 ans.

Depuis la mi-mai, l’Ancienne Belgique a intĂ©grĂ© le label Quality Nights. Cette salle de concert s’engage depuis des annĂ©es auprĂšs de son public afin de lui assurer un cadre sain et sĂ»r en lui offrant entre autres des bouchons d’oreille et en diffusant des messages prĂ©ventifs.

Cela fait des annĂ©es que l’Ancienne Belgique compte dans ses prĂ©occupations le bien-ĂȘtre du public en mettant en place une bonne partie des critĂšres nĂ©cessaires Ă  l’obtention du label Quality Nights. Avec son adhĂ©sion officielle, il s’agit de rendre visible les efforts fournis jusqu’à prĂ©sent et les nouvelles initiatives. Ainsi, l’Ancienne Belgique rĂ©pond aux six critĂšres de base dĂ©finis par le label.

Personnel formé
Au moins la moitiĂ© du personnel (barmans, videurs
) de l’Ancienne Belgique a Ă©tĂ© formĂ© aux premiers gestes d’urgence, Ă  la gestion des conflits, aux risques auditifs, Ă  la rĂ©duction des risques liĂ©s Ă  l’usage de produits psychoactifs (y compris l’alcool), etc.

Informations en lien avec la santé
L’Ancienne Belgique sensibilise ses visiteurs au sujet des risques liĂ©s aux sorties via des flyers, des affiches et des Ă©crans. L’AB prend aussi des initiatives en lien avec la sĂ©curitĂ© routiĂšre: mise Ă  disposition d’éthylotests, horaires et lignes des transports en commun Ă  proximitĂ© (1), campagnes de l’Institut belge de sĂ©curitĂ© routiĂšre (IBSR) relayĂ©es au sein de l’établissement.

Préservatifs
Avec l’installation de distributeurs de prĂ©servatifs, l’Ancienne Belgique contribue Ă  Ă©viter les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non dĂ©sirĂ©es.

Eau gratuite
L’Ancienne Belgique offre à ses visiteurs un accùs permanent à de l’eau potable gratuite via ses sanitaires.

Bouchons d’oreille et limitation des niveaux sonores
L’AB veille à une bonne gestion des niveaux sonores tout en mettant gratuitement à disposition des bouchons pour les oreilles les plus sensibles.

Early Warning System
Tous les lieux Quality Nights relaient les alertes rapides en cas de circulation de produits Ă  hauts risques. Sous forme d’affiches et via des Ă©crans, ces ‘alertes prĂ©coces’ sont diffusĂ©es lorsque l’on constate en Belgique la circulation de produits psychotropes particuliĂšrement dangereux (par exemple fortement dosĂ©s).

Le label Quality Nights encourage les lieux festifs – en plus de ces six services obligatoires – Ă  mettre en place d’autres mesures qui concourent au bien-ĂȘtre des clients. C’est le cas de l’Ancienne Belgique: elle s’engage Ă  accueillir deux fois par an des stands d’information pour diminuer les risques liĂ©s Ă  l’usage de produits psychotropes, aux rapports non protĂ©gĂ©s et aux musiques amplifiĂ©es. Elle propose Ă©galement un accĂšs aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite, dispose de deux espaces ‘chill-out’ (le Foyer et l’Agora) ainsi que d’une salle de premiers soins spĂ©cialement Ă©quipĂ©e.

Un label de qualité répondant aux besoins du public

Quality Nights est un projet initiĂ© en 2007 par Modus Vivendi qui promeut un programme de rĂ©duction des risques. GrĂące au soutien et la collaboration du CGG Brussel (service de prĂ©vention local), l’Ancienne Belgique est l’un des adhĂ©rents qui met en place le plus de mesures pour amĂ©liorer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du public. Les statistiques prouvent la nĂ©cessitĂ© d’amĂ©liorer le cadre des sorties.

Jochen Schrooten du VAD (Vereniging voor Alcohol en andere Drugproblemen): «Une enquĂȘte nous montre que plus de 90 % des fĂȘtards boivent de l’alcool et environ la moitiĂ© a dĂ©jĂ  au moins fait usage d’une drogue illĂ©gale. Nous savons Ă©galement que la consommation excessive d’alcool est la principale cause des rapports sexuels non protĂ©gĂ©s. Quality Nights tente de rĂ©duire ce risque en mettant Ă  la disposition du public des prĂ©servatifs dans les Ă©tablissements festifs.»

Pour les employĂ©s des salles de concert et des clubs participants, cette collaboration avec des associations de santĂ© est importante car ils apprennent Ă  mieux cerner et rĂ©agir aux problĂšmes liĂ©s par exemple Ă  la consommation d’alcool ou de drogues. L’IBSR soutient activement le projet depuis deux ans.

Ces partenariats multiples permettent de fournir aux lieux festifs un ensemble d’outils (affiches, flyers, matĂ©riel de prĂ©vention, guidelines, informations juridiques) qui concourent Ă  des nuits de qualitĂ© pour le public. La MutualitĂ© ChrĂ©tienne a entre autres dĂ©cidĂ© de s’associer au projet en fournissant gratuitement des bouchons d’oreille.

Un contexte belge et européen

Des initiatives comparables Ă  Quality Nights connaissent Ă©galement un gros succĂšs Ă  Barcelone, Zurich et Ă  Paris en prenant part Ă  Party +, le rĂ©seau europĂ©en des labels et des chartes pour des fĂȘtes Ă  moindre risque. Ce rĂ©seau rassemble plus de 150 lieux de sortie. En Belgique, Modus Vivendi coordonne son implantation via des associations partenaires Ă  Bruxelles, en Wallonie et Ă  Lille. Depuis 2012, le VAD/De Druglijn impulse l’implantation du label dans des Ă©tablissements et des Ă©vĂ©nements en Flandre.

Toute la liste des lieux festifs labellisĂ©s se retrouve sur http://www.qualitynights.be . Une carte permet de trouver facilement les Ă©tablissements qui ont dĂ©cidĂ© d’en faire plus pour le bien-ĂȘtre de leur public. Une fiche indique pour chaque club l’ensemble des mesures qui ont Ă©tĂ© mises en place.

À propos de Modus Vivendi

Modus Vivendi asbl met en place Quality Nights Ă  Bruxelles et coordonne le projet au niveau de la RĂ©gion Wallonne. Cette association est active en rĂ©duction des risques en milieu festif, notamment Ă  travers son projet Modus Fiesta. Elle est prĂ©sente depuis plus de dix ans dans les festivals, les soirĂ©es et les lieux de fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration Wallonie Bruxelles: http://www.modusvivendi-be.org

À propos de l’Ancienne Belgique

L’Ancienne Belgique (AB) est une salle de concert de premier plan pour la musique contemporaine situĂ©e au coeur de Bruxelles. Elle est l’une des salles de concert les plus frĂ©quentĂ©es au monde, avec prĂšs de 300 000 visiteurs, rĂ©partis sur 320 concerts par an. Elle est aussi une des plus apprĂ©ciĂ©es d’aprĂšs une comparaison internationale rĂ©alisĂ©e par les AmĂ©ricains. Outre des concerts, des enregistrements et des diffusions sur le net, l’AB organise Ă©galement de nombreuses confĂ©rences, des expositions, des projections nmĂ©riques, des sĂ©ances d’Ă©coute… oĂč la musique reste toujours le leitmotiv principal: http://www.abconcerts.be

(1) Autre bonne initiative de l’AB, dans le domaine de la mobilitĂ© cette fois : le prix de tous les tickets est majorĂ© de 1 euro. Cela donne droit Ă  un aller-retour gratuit sur les lignes de la STIB les jours de concert.

À l’heure oĂč Bruxelles accumule une sĂ©rie de difficultĂ©s dues Ă  la situation socio-Ă©conomique et Ă  ses caractĂ©ristiques de grande mĂ©tropole : 25,5 % des enfants naissent dans un mĂ©nage sans revenu de travail, 36,4% des jeunes sont au chĂŽmage, 1/3 de la population vit avec un revenu infĂ©rieur au seuil de risque de pauvretĂ© (1) et les Ă©carts d’espĂ©rance de vie Ă  la naissance entre les communes les plus pauvres et les plus aisĂ©es s’accroissent


À l’heure oĂč, malgrĂ© un investissement constant dans les soins mĂ©dicaux, les services psycho-mĂ©dico-sociaux sont saturĂ©s


À l’heure oĂč des Ă©carts de santĂ© importants et injustes subsistent voire s’aggravent au sein de la population (2)


À l’heure oĂč un cadre politique europĂ©en pour la santĂ© et le bien-ĂȘtre, SantĂ© 2020, rĂ©affirme l’absolue nĂ©cessitĂ© de lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et en particulier celles liĂ©es Ă  la santĂ© (3) 


À l’heure oĂč la VIe rĂ©forme de l’État fait peser une sĂ©rie de menaces sur les associations actives en promotion de la santĂ© (subsides, emplois, projets, etc.)


Face à ces défis, nous jugeons indispensable de rappeler la place centrale de la promotion de la santé et la nécessité de soutenir un secteur de promotion de la santé expérimenté, actif et cohérent.

Accorder cette place Ă  la promotion de la santĂ© Ă  Bruxelles, c’est :
– contribuer Ă  protĂ©ger et amĂ©liorer les conditions de santĂ© et de bien-ĂȘtre des Bruxellois par une action Ă©mancipatrice continue tout au long de leur vie;
– lutter contre les facteurs de disparitĂ©s de santĂ© et contribuer Ă  les rĂ©duire sur le territoire notamment en portant une attention particuliĂšre aux populations vulnĂ©rables;
– diminuer sur du long terme les coĂ»ts sanitaires et sociaux en intervenant en amont des problĂšmes (maladies, traumatismes) et en agissant sur l’ensemble des Ă©lĂ©ments et conditions qui influencent l’Ă©tat de santĂ©: logement, emploi, Ă©ducation, loisirs, environnement, revenus, culture…;
– mettre la population bruxelloise au cƓur des dĂ©cisions et des actions pour Ă©laborer ensemble des solutions favorables Ă  la santĂ© crĂ©ant ainsi plus de cohĂ©sion sociale;
– plaider pour un accĂšs Ă  la santĂ© Ă©quitable, pour tous, aux diffĂ©rents Ăąges de la vie, sans aucune discrimination sociale, ethnique, culturelle, territoriale, gĂ©nĂ©rationnelle, de genre…

Accorder cette place Ă  la promotion de la santĂ©, c’est aussi s’appuyer sur l’expertise des professionnels d’un rĂ©seau associatif non marchand et de multiples partenaires actifs sur le terrain bruxellois. C’est s’appuyer sur un secteur pour mettre en place des stratĂ©gies concertĂ©es et dĂ©finir des politiques publiques ayant un impact sur la santĂ©.

Le secteur de la promotion de la santé travaille à :
– dĂ©velopper des actions de proximitĂ© auprĂšs des Bruxellois qui permettent d’identifier leurs besoins et contextes, et d’agir en consĂ©quence avec eux;
– tenir un rĂŽle d’interface entre diffĂ©rents secteurs (aide sociale, soins, enseignement, emploi, environnement
) et niveaux d’action (individus, collectivitĂ©s, professionnels, politiques); une dĂ©marche indispensable pour traiter une question aussi complexe que la santĂ©;
– offrir un appui aux acteurs de divers champs sur les questions de santĂ©: accompagnement, formation, recherche, documentation, Ă©valuation, crĂ©ation d’outils mĂ©thodologiques, pĂ©dagogiques et d’information…

Nous demandons le maintien de ces services Ă  tous les Bruxellois par une reconnaissance structurelle et financiĂšre du secteur permettant notamment de garantir et de renforcer l’emploi au sein de celui-ci. Nous revendiquons Ă©galement une force de reprĂ©sentation dans le futur organisme d’intĂ©rĂȘt public et dans les instances de dĂ©cision relatives aux politiques de santĂ©.

La santĂ© est un droit fondamental qui doit mobiliser tant les citoyens que les Ă©lus. Une politique de santĂ© allant au-delĂ  du soin et s’appuyant sur le secteur associatif est incontournable pour faire de Bruxelles, Capitale de l’Europe, une RĂ©gion en santĂ©.

La Plate-forme Bruxelloise du secteur de la Promotion de la Santé
Alias asbl
Centre Bruxellois de Promotion de la Santé asbl (CBPS)
Centre de Prévention du Suicide
Coordination Éducation & SantĂ© asbl (CORDES)
Cultures&Sant;Ă© asbl
Entr’Aide des Marolles asbl
Espace P
Eurotox – Observatoire Socio-ÉpidĂ©miologique Alcool-Drogues
Ex Aequo asbl
Fédération des Maisons Médicales et des Collectifs de santé francophones
Fédération Laïque des Centres de Planning Familial (FLCPF)
Femmes et santé asbl
Fonds des Affections Respiratoires asbl (FARES)
Forest Quartiers Santé asbl
Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS Belgique)
Infor-Drogues asbl
Les Pissenlits asbl
Ligue des Usagers des Services de Santé asbl (LUSS
MĂ©decins du Monde Belgique
Modus Vivendi
Observatoire du sida et des sexualités
PIPSa – Service promotion de la santĂ© de Solidaris – MutualitĂ© Socialiste
Plate-forme Prévention Sida
Point culture ‘Collection Éducation pour la santĂ© (Service Ă©ducatif)
Promo Santé et Médecine Générale
Prospective Jeunesse asbl
Question Santé asbl
RepĂšres asbl
Revue Éducation SantĂ© – Alliance nationale des mutualitĂ©s chrĂ©tiennes
RĂ©seau SantĂ© DiabĂšte – Bruxelles
Santé Communauté Participation asbl (SACOPAR)
Service d’Information Promotion Éducation SantĂ© (SIPES)
Sidaids Migrants/Siréas asb
SSM Le MĂ©ridien
UCL-RESO (Éducation santĂ© patient)
Univers santé asblContact: Centre Bruxellois de Promotion de la Santé asbl (CBPS), Catherine Végairginsky. Tél.: 02 639 66 88. Courriel: info@cbps.be

Références
DOUMONT D., AUJOULAT I., «L’efficacitĂ© de la promotion de la santĂ©: une question de stratĂ©gies? État de la question», sĂ©rie de dossiers techniques, UCL-RESO, dĂ©cembre 2008, 16 p.

LEROUX Richard, LEVESQUE Julie, NINACS William. «La santé des communautés: perspectives pour la contribution de la santé publique au développement social et au développement des communautés». Montréal: Institut national de santé publique du Québec, 2002, 52 p.

RĂ©seau Francophone des Intervenants en Promotion de la SantĂ© (REFIPS), «25 ans d’histoire: les retombĂ©es de la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santĂ© dans divers pays francophones». Collection Partage, 2012, 87 p.

“Action on health inequalities in the European union”, Consumers, Health and Food Executive Agency, European Union, 2014, 67 p.

La santé partout et par tous !, Plaidoyer pour une politique exigeante, Collectif des acteurs de promotion de la santé en Communauté française, décembre 2011. https://sites.google.com/site/collectifpromosante/plaidoyer

Plaidoyer pour l’action sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© en France, Les recommandations du 5 juin 2012, http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1454.pdf

(1) BaromĂštre social 2012 pour la RĂ©gion de Bruxelles
(2) À ce propos voir Education SantĂ© n°298, mars 2014
(3) En septembre 2012, l’OMS/Europe a publiĂ© une Ă©tude sur les dĂ©terminants sociaux de la santĂ© et la fracture sanitaire dans la RĂ©gion europĂ©enne de l’OMS. Elle a permis l’Ă©laboration du cadre politique, SantĂ© 2020.

Le service Ă©ducatif de la MĂ©diathĂšque/PointCulture a sorti rĂ©cemment une impressionnante publication autour de l’alimentation.

Cette brochure de 150 pages offre un large panorama de la façon dont diffĂ©rents moyens de communication traitent cette problĂ©matique. De l’enquĂȘte au documentaire sonore, des chants de travail au cinĂ©ma de fiction, des films documentaires et des chansons cĂ©lĂšbres ( ‘Les sucettes’, ‘Banana Split’
 ), accompagnĂ©s d’interviews de rĂ©alisateurs, d’analyses, de rĂ©flexions et de quelques fiches pratiques judicieusement choisies : tout y est ou presque.
Le tout pour dĂ©construire, rĂ©investir l’imaginaire de la nourriture et se rĂ©approprier les reprĂ©sentations afin de retrouver le goĂ»t du choix et le plaisir du goĂ»t.

On trouvera souvent dans les mĂ©dias prĂ©sentĂ©s des approches trĂšs critiques du systĂšme agro-alimentaire. Il y aussi pas mal de petits bijoux. L’un n’empĂȘche pas l’autre d’ailleurs, comme en tĂ©moigne par exemple le superbe film d’ AgnĂšs Varda ‘Les glaneurs et la glaneuse’ (2002).

Quant aux amateurs de fiction, ils se rĂ©galeront Ă  l’idĂ©e de revoir par exemple ‘La grande bouffe’ ( Marco Ferreri , 1973), ‘Le festin de Babette’ ( Gabriel Axel , 1987), ’Tampopo’ ( Juzo Itami , 1985), ’Ratatouille’ ( Brad Bird et Jan Pikava , 2007) ou encore l’exquise sĂ©rie britannique ‘Downton Abbey’ (2010-en cours) dans laquelle la nourriture joue un rĂŽle essentiel.

L’ouvrage Ă©voque aussi le grand chef parisien Alain Passard, magicien des lĂ©gumes (DVD ‘Le solfĂšge des lĂ©gumes’ ). À son propos, nous ne rĂ©sistons pas au plaisir de vous recommander aussi le reportage BD gĂ©nial de Christophe Blain ( ‘Quai d’Orsay’ ), ‘En cuisine avec Alain Passard’ (Gallimard, 2011), qui dĂ©voile la philosophie et le travail du cuisinier avec beaucoup d’humour.

La brochure est illustrĂ©e de photos d’ Uli Westphal, qui circulent dans le circuit de PointCulture jusqu’en juin 2014.

Cette publication est disponible en ligne : http://pointculture.be/service-educatif/publications. La version imprimée est diffusée dans les médiathÚques/PointCulture.

Envie d’utiliser un documentaire dans une optique pĂ©dagogique ? Droit au but avec les cahiers de la collection

Repérages

Combinant discours et illustrations esthĂ©tiques et didactiques, le documentaire est efficace pour capter l’attention et sĂ©duit pour une utilisation en classe ou en groupe. Mais il contient souvent une masse importante et complexe d’informations qui peut constituer un frein Ă  l’intĂ©gration dans un cours ou une animation.

Cette complexitĂ© constitue pourtant une richesse car elle offre plusieurs niveaux de discours, de perception et d’exploitation. Ainsi, les cahiers de la collection RepĂ©rages ont pour vocation d’aider les Ă©ducateurs (enseignants, animateurs, formateurs, etc.) Ă  mieux comprendre et utiliser le documentaire. Ils constituent avant tout des portes d’entrĂ©e pour encourager la discussion autour d’une thĂ©matique. Ainsi, ils proposent :

– trois ou quatre documentaires sur la thĂ©matique (disponibles Ă  PointCulture);
– des repĂšres temporels pour accĂ©der facilement aux extraits les plus intĂ©ressants;
– des recommandations d’extraits adaptĂ©s pour dĂ©livrer ou illustrer une information importante;
– des niveaux scolaires recommandĂ©s;
– des informations organisĂ©es pour comprendre la thĂ©matique du point de vue de l’éducation pour la santĂ©/Ă©ducation Ă  – la nature et Ă  l’environnement;
– l’identification d’élĂ©ments d’éducation aux mĂ©dias;
– des idĂ©es de prolongement et d’exploitations pĂ©dagogiques.

Les cahiers déjà parus traitent des sujets suivants :

– une alimentation saine, c’est possible ! Agir pour sa santĂ© et de celle de la planĂšte;
– la vache et l’industrie. Un animal, des animaux, la viande;
– le suicide : entre dĂ©sir de vivre et envie d’en finir. Comprendre la souffrance;
– la peur du loup. Une immersion entre symbolique et inquiĂ©tude;
– l’accĂšs Ă  l’eau, une question de choix
– le plastique, ses additifs et la sociĂ©tĂ©. Quand 0+0+0 = quelque chose.

Les cahiers de la collection Repérages sont disponibles en ligne sur http://pointculture.be/service-educatif/publications/ mais aussi en appli pour tablettes, sur Itunes et Google Play.

Envie de suivre l’actualitĂ© des documentaires en lien avec l’éducation pour la santĂ© ? PointCulture vous propose de surfer sur PointSantĂ© (http://pointsante.wordpress.com), un blog proposant une sĂ©rie d’articles, de chroniques et une sĂ©lection de films retenus pour leurs qualitĂ©s cinĂ©matographiques en lien avec une thĂ©matique ou un Ă©vĂ©nement liĂ© Ă  la santĂ© au sens large.

Des idĂ©es pour vous permettre de rĂ©ussir une animation Ă  l’aide de supports audiovisuels utiles ?
PointCulture, Service Ă©ducatif, place de l’AmitiĂ© 6 Ă  1160 Bruxelles, courriel : service.educatif@lamediatheque.be, 02/737 19 29.

Le 13 décembre dernier, les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) organisaient un forum politique des usagers, sur le thÚme du droit à une alimentation de qualité.

AprĂšs un bon petit dĂ©jeuner dans le (trop) petit hall de la salle de formation des MutualitĂ©s socialistes wallonnes Ă  Namur, la journĂ©e a dĂ©butĂ© par une introduction de leur SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale, Dominique Plasman et Pierre Baldewyns, Responsable du Service de promotion de la santĂ© de l’Union nationale des mutualitĂ©s socialistes. En ouverture, le groupe FPS de Belgrade a interprĂ©tĂ© une surprenante chanson, pour une alimentation accessible Ă  tous, sur l’air du bien connu ‘Le travail, c’est la santé’, se terminant par un militant «jusqu’au bout, le poing levĂ©, pour dire stop Ă  la malbouffe» . Dans la mĂȘme lignĂ©e, le groupe de FlĂ©malle nous a proposĂ© une saynĂšte au dĂ©licieux accent liĂ©geois sur le gaspillage et la sociĂ©tĂ© de consommation : deux personnages futuristes, ne s’alimentant qu’avec des pilules, se retrouvaient propulsĂ©s Ă  notre Ă©poque oĂč ils observaient, dĂ©pitĂ©s, la maniĂšre dont nous gaspillons des aliments pourtant si appĂ©tissants
 Une originale entrĂ©e en matiĂšre.

L’Europe dans nos assiettes

Ensuite, Martin Wauthy, Directeur du marketing Ă  l’Union nationale des mutualitĂ©s socialistes, nous a prĂ©sentĂ© quelques rĂ©sultats du ThermomĂštre Solidaris, un vaste programme d’enquĂȘtes sociales et politiques qui a notamment rĂ©vĂ©lĂ© que 58% des personnes interrogĂ©es pensent que la publicitĂ© les pousse Ă  mal manger et que 55% des consommateurs estiment que les pouvoirs publics ne font pas ce qu’il faut pour protĂ©ger le consommateur des risques alimentaires. Des chiffres pour le moins interpellants !

C’est aprĂšs deux chansons des Gargantu’crasses (1) que les choses sĂ©rieuses ont commencĂ©. Une table ronde intitulĂ©e ‘L’Europe dans nos assiettes’ rĂ©unissait Ă  la fois experts, militants et politiques. Pendant les exposĂ©s, le public a pu profiter des dessins bien Ă  propos de l’excellente CĂ©cile Bertrand, une illustratrice pleine d’imagination.

La premiĂšre intervenante, Brigitte Duquesne, docteure en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire (ce qui fit sourire l’assemblĂ©e) et auteure de plusieurs ouvrages sur la consommation alimentaire, nous a rappelĂ© que la consommation de calories augmente dans la population belge, et qu’ainsi progresse le surpoids dans notre pays (1 Belge sur 2 serait concernĂ©).

Elle conclut son discours en encourageant les membres de l’assemblĂ©e Ă  ĂȘtre acteurs de changement en devenant ‘conso-penseurs’, plutĂŽt que ‘conso-mangeurs’ car «Manger sain et local, c’est poser un choix».

Ensuite, c’est avec humour que Marc Tarabella, dĂ©putĂ© europĂ©en, nous a entretenus des progrĂšs dĂ©jĂ  effectuĂ©s en matiĂšre d’étiquetage des produits. Au mĂȘme moment, l’illustratrice nous proposait une caricature de celui-ci, avec l’embonpoint qu’on lui connaĂźt, s’adressant Ă  l’assemblĂ©e «Faites ce que je dis, pas ce que je fais» (en matiĂšre d’alimentation donc). Bien vu !

StĂ©phane Desgain (CNCD, Centre national de coopĂ©ration au dĂ©veloppement), a rĂ©veillĂ© l’assemblĂ©e avec tout l’engagement et le militantisme qui le caractĂ©risent et un brin de provocation. Il a affirmĂ© que le surpoids des Belges Ă©voquĂ© par le Dr Duquesne, n’était pas uniquement le fruit de notre sĂ©dentaritĂ© mais aussi le rĂ©sultat des efforts de l’industrie qui se bat bec et ongles pour dĂ©velopper son business, au dĂ©triment des consommateurs. Quant au gaspillage, il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  qualifier les citytrips aux quatre coins du monde de «dĂ©biles», arguant ainsi que le gaspillage domestique n’était pas le seul sur lequel il convenait de se pencher.

Enfin, Renaud Baiwir (Responsable de la Cellule Agriculture au Cabinet du Ministre Di Antonio), a clĂŽturĂ© les interventions avec un discours dĂ©nonçant le productivisme Ă  outrance ( «l’agriculture est une marchandise comme une autre» ), en prĂŽnant le ‘manger local’.

Il est dommage que le timing ait Ă©tĂ© si serrĂ©, le modĂ©rateur des dĂ©bats devant rĂ©guliĂšrement couper la parole aux personnes souhaitant s’exprimer dans la salle, crĂ©ant ainsi bon nombre d’apartĂ©s. Au moins, le dĂ©bat avait le mĂ©rite de susciter l’expression.

Alimentation et précarité

AprĂšs la table ronde, quelques FPS nous ont lu des extraits de leurs ‘contes alimentaires’, et d’autres nous ont proposĂ© une version (karaokĂ© !) entraĂźnante du ‘Zizi’ de Pierre Perret sur le thĂšme de la consommation alimentaire «Tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce qu’on mange» . Sympathique conclusion de la matinĂ©e, qui s’est terminĂ©e par de chaleureux applaudissements.

Le temps de midi a Ă©tĂ© l’occasion de flĂąner dans la salle, sur le stand ‘GoĂ»tez-moi ça’ (2) ou entre les panneaux photos prĂ©sentant des initiatives rĂ©gionales sur le thĂšme de la journĂ©e. Avant de passer au rĂ©fectoire, nous avons reçu des graines issues d’un jardin communautaire, jugĂ©es ‘illicites’ par la rĂ©cente directive europĂ©enne sur les semences, plaçant celles-ci sous le contrĂŽle direct des titres de propriĂ©tĂ© de l’industrie, exigeant leur enregistrement. Une belle initiative de protestation citoyenne.

L’aprĂšs-midi a recommencĂ© avec une chanson des ‘Choukes de Bruxelles’, sur les invendus alimentaires et le gaspillage.

Une seconde table ronde ‘PrĂ©caritĂ© et alimentation’ Ă©tait proposĂ©e l’aprĂšs-midi. Faustine RĂ©gnier, docteure en sociologie et chercheuse Ă  l’Institut National de la Recherche Agronomique en France, nous a entretenus des modĂšles alimentaires et de leurs consĂ©quences sociales, et des inĂ©galitĂ©s liĂ©es au poids alimentaire dans le budget des mĂ©nages. Ainsi, elle nous a appris que celui-ci reprĂ©sentait 14% du budget global dans les familles dites aisĂ©es contre 19% dans les familles plus modestes. C’est pourquoi modifier les comportements alimentaires (consommer davantage de fruits et lĂ©gumes par exemple) reprĂ©sente pour ces familles un important risque budgĂ©taire.

Elle a aussi Ă©voquĂ© la question de la norme de poids et de la stigmatisation de l’obĂ©sitĂ©, pourtant de plus en plus prĂ©sente dans les milieux socio-Ă©conomiquement dĂ©favorisĂ©s. Un exposĂ© intĂ©ressant et une sĂ©lection de chiffres spectaculaire.

Ensuite, Florence Kroff (FoodFirst Information and Action Network Belgium) (3) a Ă©voquĂ© le ‘droit Ă  l’alimentation’, qui n’est pas seulement le droit d’ĂȘtre nourri, mais celui de bĂ©nĂ©ficier d’une alimentation adĂ©quate. Elle a profitĂ© de l’occasion pour demander aux politiques de ne pas aborder l’alimentation seulement sous l’angle du ‘nombre de calories’, mais aussi de prendre en compte les considĂ©rations agricoles.

Impliquer grandes surfaces et petits commerces

C’était ensuite Ă  FrĂ©dĂ©ric Daerden (Bourgmestre d’Herstal) de prendre la parole. Il a Ă©tĂ© applaudi avant mĂȘme de parler et s’est vu offrir, par un groupe local, un bracelet de choux de Bruxelles et un chapeau particulier qu’il n’a pas manquĂ© de porter pour poser, au grand bonheur de ces dames. Il a ensuite relatĂ©, avec un accent qui n’était pas sans nous rappeler celui de feu son pĂšre, l’expĂ©rience intĂ©ressante de sa commune dans laquelle les grandes surfaces et les associations locales ont collaborĂ© pour organiser un don d’invendus.

Mireille Latour, Coordinatrice de l’équipe rĂ©gionale de PrĂ©sence et action culturelles (PAC) LiĂšge, a prĂ©sentĂ© en images l’initiative du brunch ‘Invendu mais pas perdu’ grĂące auquel des invendus alimentaires non pĂ©rimĂ©s ont pu ĂȘtre redistribuĂ©s. Cette action avait pour objectifs Ă  la fois de sensibiliser le public Ă  la problĂ©matique des invendus et de valoriser les acteurs du secteur de l’aide alimentaire. Ainsi, 500 assiettes ont pu ĂȘtre servies Ă  400 personnes (parmi lesquelles 70% de bĂ©nĂ©ficiaires de l’aide alimentaire), grĂące Ă  40 petits commerces et grandes surfaces. Un exposĂ© plutĂŽt enthousiasmant.

Christine Mahy, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du RĂ©seau wallon de lutte contre la pauvretĂ©, a rappelĂ©, lors d’une remarquable intervention, l’importance de revenir Ă  l’Humain se trouvant derriĂšre les problĂ©matiques abordĂ©es. Elle a expliquĂ© de maniĂšre trĂšs touchante que ce que chacun met dans son caddie, dans son assiette, et comment il le fait, est fort intime, qui qu’on soit. Elle faisait le constat que plus on descend dans les niveaux de revenus et les classes sociales, plus des esprits ‘bien-pensants’ s’autorisent Ă  aller voir comment ça se passe et Ă  porter des jugements nĂ©gatifs. Au nom du fait que ces personnes bĂ©nĂ©ficient de l’aide publique peut-ĂȘtre


Enfin, Alain Cheniaux, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la MutualitĂ© socialiste du Brabant wallon, a rappelĂ© Ă  son tour quelques Ă©lĂ©ments prĂ©gnants du ThermomĂštre Solidaris. Ainsi, d’aprĂšs l’enquĂȘte, la population dĂ©plore l’opacitĂ© du secteur alimentaire et a perdu confiance dans la grande distribution et les pouvoirs publics. 71% des personnes issues de milieux dĂ©favorisĂ©s dĂ©clarent que les produits qu’ils achĂštent ne sont peut-ĂȘtre pas fiables ! Face Ă  ce constat, Alain Cheniaux a encouragĂ© les pouvoirs publics Ă  lever ce manque de transparence, tant au niveau de la production que de la distribution, et Ă  favoriser les circuits courts.

La journĂ©e s’est terminĂ©e par une chanson sur les plats prĂ©parĂ©s interprĂ©tĂ©e par un groupe local de femmes dont l’une des voix rappelait furieusement celle d’ Annie Cordy.

Cette journĂ©e intĂ©ressante a Ă©tĂ© longue et dense, les intervenants se succĂ©dant Ă  un rythme soutenu. Les diffĂ©rentes interventions des groupes locaux ont heureusement quelque peu allĂ©gĂ© le programme et nous ont permis de tenir plusieurs heures sans pause, dans cette salle bondĂ©e et surchauffĂ©e… Ces initiatives qui d’emblĂ©e pouvaient paraĂźtre dĂ©passĂ©es ont vĂ©ritablement montrĂ© l’implication des sections locales dans ce travail autour de l’alimentation et du gaspillage et ont permis une jolie mise en valeur de leurs activitĂ©s, particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©es par les 150 personnes prĂ©sentes ce jour-lĂ .

Un petit bĂ©mol toutefois. Alors qu’on parle de transparence, d’inĂ©galitĂ©s, d’accessibilitĂ© pour les plus dĂ©favorisĂ©s, n’aurait-il pas convenu d’abord qu’on simplifie le propos ? Car la journĂ©e semblait elle-mĂȘme crĂ©er un clivage entre les universitaires, ceux qui dĂ©tiennent le savoir, et un public trĂšs populaire (Ă  l’image des FPS) qui n’a sans doute pas compris tous les enjeux de la journĂ©e. Dommage. Heureusement, les animations, chansons, saynĂštes et autres activitĂ©s ont sans nul doute Ă©tĂ© plus instructives pour ces personnes que les longs discours


Les Femmes Prévoyantes Socialistes (4)

Regroupant 11 rĂ©gionales et plus de 200 groupes locaux, les Femmes PrĂ©voyantes Socialistes organisent de nombreuses activitĂ©s d’éducation permanente sur l’ensemble du territoire de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles. En tant que mouvement mutualiste, elles militent et portent des revendications politiques pour une sociĂ©tĂ© plus Ă©galitaire.

ConcrĂštement:
– information et sensibilisation confĂ©rences, Ă©tudes et analyses, campagnes de sensibilisation (stress au travail, dĂ©pistage du cancer du sein, tabagisme 
);
– mobilisation colloques et Ă©vĂšnements, revendications politiques (droit Ă  l’avortement, violences faites aux femmes
);
– actions d’éducation pour la santĂ©, centres de planning familial (coordination et promotion de l’action des centres de planning FPS et des centres IVG situĂ©s Ă  Bruxelles et en Wallonie);
– un rĂ©seau d’Ă©coles de promotion sociale (enseignement accessible Ă  tous, proposant un Ă©ventail de formations qualifiantes dans des domaines variĂ©s et dĂ©bouchant sur des titres certifiĂ©s par la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, service aux personnes, langues, gestion, alphabĂ©tisation
).

Pour lire les interventions de la journée http://www.femmesprevoyantes.be/activites/colloques/colloques-evenements-passes/Pages/forum-alimentation.aspx

Contact FPS, Place Saint-Jean 1-2, 1000 Bruxelles. TĂ©l. 02 515 04 01 – Fax 02 515 18 81- Courriel fps@mutsoc.be

(1) Groupe local de Philippeville
(2) Voir ‘GoĂ»tez-moi ça!’, l’article de J. d’Ornesson paru dans Éducation SantĂ© n° 285, janvier 2013. http://www.educationsante.be/es/article.php?id=1544
(3) Organisation internationale consacrant son travail au droit à l’alimentation pour tous ( http://www.fian.be )
(4) Extrait du site des FPS http://www.femmesprevoyantes.be

Aujourd’hui, les enfants sont trĂšs tĂŽt poussĂ©s dans une sexualitĂ© qui n’est pas de leur Ăąge. Mise sur le marchĂ© de strings petites tailles, clips sexys, pubs Ă  connotation sexuelle voire semi-pornographiques, starification, tĂ©lĂ©-rĂ©alité  Le sexe est partout et s’affiche aux yeux de tous, ignorant les frontiĂšres de l’ñge.

Ce climat consumĂ©riste Ă©rotisĂ© freine l’enfant, considĂ©rĂ© comme un mini-adulte, dans son dĂ©veloppement. Il met Ă  mal les repĂšres des parents et les contraint Ă  modifier leurs schĂ©mas Ă©ducatifs (1). Les animateurs de Latitude Jeunes (2) se trouvent confrontĂ©s aux mĂȘmes rĂ©alitĂ©s qui les dĂ©sarçonnent lors des sĂ©jours et plaines de vacances qu’ils encadrent. C’est pourquoi ils ont crĂ©Ă© un Guide-repĂšres portant sur la maniĂšre de rĂ©agir aux situations d’hypersexualisation en collectivitĂ©. Éducation SantĂ© vous en parle


Vous avez dit hypersexualisation ?

L’hypersexualisation, aussi appelĂ©e sexualisation prĂ©coce, peut ĂȘtre dĂ©finie comme un phĂ©nomĂšne sociĂ©tal qui pousse les jeunes Ă  adopter des attitudes et des comportements Ă  caractĂšre sexuel jugĂ©s trop prĂ©coces. La sociĂ©tĂ© actuelle leur offre en effet des codes de sĂ©duction essentiellement axĂ©s sur le corps et la sexualitĂ©. À travers les mĂ©dias, les industries diffusent un modĂšle de sexualitĂ© rĂ©ducteur, s’inspirant des stĂ©rĂ©otypes vĂ©hiculĂ©s par la pornographie : homme dominateur, femme-objet sĂ©ductrice et soumise
 (3)

Ainsi, les jeunes vont utiliser ce modĂšle dans leur communication au quotidien en adoptant publiquement des comportements sexuels avec des personnes avec qui ils n’ont pourtant aucune relation intime (s’embrasser pour rire, simuler la jouissance
), ou des postures qui envoient un signal sexuel (ouvrir la bouche, se lĂ©cher les lĂšvres
), en mettant en Ă©vidence des parties du corps liĂ©es Ă  la sexualitĂ© (dĂ©colletĂ©, sous-vĂȘtements apparents
) ou en utilisant des accessoires tels que maquillage, piercing, talons aiguilles, soutiens-gorge rembourrĂ©s, etc.

Ainsi, on parle d’hypersexualisation lorsque la surenchĂšre Ă  la sexualitĂ© envahit tous les aspects de notre quotidien et que les rĂ©fĂ©rences Ă  la sexualitĂ© deviennent omniprĂ©sentes dans l’espace public : Ă  la tĂ©lĂ©vision, Ă  la radio, sur Internet, dans les objets achetĂ©s, les attitudes et comportements des pairs
 (4)

L’hypersexualisation remet en cause les acquis en matiĂšre d’égalitĂ© femmes-hommes. Elle conditionne l’image des filles et des femmes vĂ©hiculĂ©e dans les mĂ©dias et accentue les inĂ©galitĂ©s hommes-femmes.

D’aprĂšs diverses recherches et organismes travaillant sur la question, les consĂ©quences de l’hypersexualisation peuvent ĂȘtre exposĂ©es en 5 points.

‱ Elle contribuerait aux agressions sexuelles et Ă  la violence faite aux femmes. En effet, «un nombre grandissant de magazines, vidĂ©os, calendriers, jouets, vedettes de la chanson, sites Internet pornographiques et publicitĂ©s de toutes sortes accentuent quotidiennement le message que le corps des filles et des femmes peut ĂȘtre utilisĂ©, exploitĂ©, vendu, agressĂ©.» (Poirier et Garon)

‱ Les impacts de la mode sexualisĂ©e: les auteurs estiment qu’ «aucune gĂ©nĂ©ration n’est Ă©pargnĂ©e par les diktats de la mode sexy, pas mĂȘme les bĂ©bĂ©s! Depuis quelques annĂ©es, on trouve des vĂȘtements pour bambins portant des inscriptions qui font rĂ©fĂ©rence au sexe. (
) Il existe une forte pression mĂ©diatique exercĂ©e sur les jeunes filles par les images qui rĂ©duisent une personne Ă  son attrait sexuel. Les consĂ©quences se rĂ©percutent sur l’ensemble de la sociĂ©tĂ©: en adoptant cette mode, les adolescentes ont rajeuni la norme. Ça influence les femmes de tous Ăąges.» Ainsi, toutes les femmes sont fragilisĂ©es par la mode sexy qui dĂ©voile et moule leur anatomie (Julien et Maher) (5).

‱ La sexualisation prĂ©coce : «les enfants dĂ©veloppent des attitudes et comportements sexuĂ©s ne correspondant pas Ă  leur stade de dĂ©veloppement psychologique et sexuel. Puisqu’ils apprennent du monde des adultes, ils sont particuliĂšrement vulnĂ©rables face aux campagnes de marketing qui les visent spĂ©cifiquement. Or, les modĂšles et les produits qu’on leur propose sont trĂšs sexualisĂ©s, tels poupĂ©es, vĂȘtements, jeux, dessins animĂ©s ainsi que les programmes de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© diffusĂ©s aux heures de grande Ă©coute.» (Poirier et Garon)

‱ DĂ©pendance Ă  l’apprĂ©ciation des autres : «les jeunes filles ainsi que les adolescentes subissent quotidiennement les pressions des mĂ©dias et de leur entourage. Le message qui leur est transmis est clair: elles doivent ĂȘtre belles, sexy et disponibles sexuellement. Plusieurs sont ainsi amenĂ©es Ă  croire que leur seul pouvoir rĂ©side dans leur apparence, et elles feront des efforts quotidiens pour accĂ©der Ă  ce modĂšle de femme physiquement parfaite et sexy. En misant sur le paraĂźtre, les jeunes filles deviennent dĂ©pendantes de l’apprĂ©ciation des autres et, par le fait mĂȘme, fort vulnĂ©rables avec des consĂ©quences nĂ©fastes sur leur santĂ© mentale.» (Poirier et Garon)

‱ «Cette survalorisation de l’apparence et de la sĂ©duction comme mode de rapport Ă  l’autre comporte aussi des risques pour la santĂ© physique des jeunes filles parmi lesquels les troubles alimentaires, l’utilisation rĂ©currente de rĂ©gimes amaigrissants au plus jeune Ăąge, la consommation de drogue et d’alcool, le tabagisme, le recours Ă  la chirurgie esthĂ©tique, les relations sexuelles. Selon des Ă©tudes, mĂȘme si les filles sont meilleures dans plusieurs domaines, leur estime de soi serait plus faible que celle des garçons.» (Poirier et Garon)

GĂ©rer sans faux-fuyants

Lors des dĂ©briefings organisĂ©s en fin de sĂ©jours et plaines de vacances pour permettre aux animateurs de discuter des difficultĂ©s qu’ils ont rencontrĂ©es et pour faire Ă©voluer leurs pratiques, ceux-ci expriment de plus en plus souvent leur dĂ©sarroi face aux situations d’hypersexualisation auxquelles ils se trouvent confrontĂ©s avec les enfants et les ados. Photos sexys, achat de prĂ©servatifs, tenues inappropriĂ©es, simulation de l’acte sexuel
 les animateurs ne sont pour la plupart pas formĂ©s pour savoir comment rĂ©agir et quelles rĂšgles faire respecter.

Ainsi, 100 jeunes concernĂ©s de prĂšs ou de loin par la gestion de la problĂ©matique de l’hypersexualisation (6) ont Ă©tĂ© rencontrĂ©s afin de mener une rĂ©flexion Ă  ce sujet; de rĂ©colter des situations vĂ©cues et d’y trouver ensemble des pistes de solution; de faire des mises en situation afin d’anticiper les rĂ©actions; et d’augmenter les ressources et connaissances de terrain. Des experts ont Ă©galement Ă©tĂ© sollicitĂ©s, les centres de planning familial, l’asbl SENSOA (7) et le Y des femmes de MontrĂ©al (8).

De cette rĂ©flexion et de ce travail de recherche est nĂ© un guide pratique trĂšs concret et sans tabou, Ă  destination des animateurs de centres de vacances et de toute personne cĂŽtoyant des enfants ou adolescents en collectivitĂ©. Il a pour but de les mener Ă  une rĂ©flexion sur le phĂ©nomĂšne de l’hypersexualisation mais surtout Ă  les aider Ă  aborder le sujet avec les plus jeunes qu’ils rencontrent. Il prĂ©sente 8 cas vĂ©cus et propose des pistes de rĂ©flexion et des repĂšres pour rĂ©agir, en Ă©quipe.

TrĂšs concrĂštement, on y retrouve :
– des situations vĂ©cues rĂ©parties en 2 catĂ©gories: les comportements inappropriĂ©s et les jeux/activitĂ©s Ă  connotation sexuelle;
– le ressenti des animateurs face aux situations qu’ils rencontrent (la maniĂšre dont ils les ont dĂ©jĂ  gĂ©rĂ©es y est aussi parfois dĂ©crite);
– des pistes de solutions: il s’agit d’un panel assez large de propositions de solutions, parce que sur le terrain, il n’est pas toujours possible de s’en tenir Ă  une seule ligne de conduite;
– l’avis des experts: des personnes connaissant bien la problĂ©matique y apportent un regard Ă©clairant et font part de leur expertise;
– des repĂšres: Ă  la fin de chaque situation, un encadrĂ© reprend les valeurs entrant en jeu dans la situation dĂ©crite, valeurs souvent mises Ă  mal par l’hypersexualisation;
– des fiches thĂ©matiques: il s’agit d’outils permettant d’ouvrir le dialogue dans les Ă©quipes
un questionnaire personnel permettant Ă  l’animateur de dĂ©couvrir ses propres limites et de mieux se connaĂźtre;
une check-list permettant Ă  l’équipe de prendre une position commune et de lancer le dĂ©bat sur la sexualitĂ© des jeunes encadrĂ©s. Elle aborde des thĂšmes qui ne sont pas toujours discutĂ©s en Ă©quipe;
deux outils dĂ©veloppĂ©s par SENSOA parmi lesquels un tableau permettant d’établir un systĂšme de rĂ©fĂ©rence basĂ© sur des drapeaux de couleur (vert, jaune, rouge ou noir), oĂč on peut identifier les attitudes Ă  caractĂšre sexuel normales, problĂ©matiques ou tout Ă  fait inadĂ©quates en rapport avec l’ñge de l’enfant.

Huit situations problématiques en collectivité

Un poster «hot» en centre de vacances
La diffusion d’une photo de nu
Des bruits Ă©tranges la nuit
Une découverte déstabilisante dans une chambre
Du temps libre pour l’achat de prĂ©servatifs
Le jeu de la bouteille
Un concours de mannequin
Une séance de photos sexy

Vous avez dĂ©jĂ  vĂ©cu ce genre de situation ? Vos collĂšgues les ont dĂ©jĂ  vĂ©cues ? Vous pensez pouvoir un jour y ĂȘtre confrontĂ© ? Commandez sans plus attendre le guide-repĂšres de Latitude Jeunes !

Pour se procurer le guide, adressez une demande par courriel à latitude.jeunes@mutsoc.be ou téléchargez-le sur http://www.latitudejeunes.be.

Une formation Ă  la thĂ©matique et au guide est Ă©galement possible : 25€, repas de midi compris. Place St-Jean 1 Ă  1000 Bruxelles. Ouvert Ă  tout animateur ou toute personne cĂŽtoyant des enfants ou des jeunes dans les milieux de vie (centres de vacances, plaines, activitĂ©s extra-scolaires
). IntĂ©ressĂ© ? Rendez-vous sur http://www.latitudejeunes.be , rubrique « ActivitĂ©s-Formations-Formations Ă  nos outils », ou par courriel Ă  latitude.jeunes@mutsoc.be ou encore par tĂ©lĂ©phone au 02 515 04 54.

Pour en savoir plus


‘Hypersexualisation? Trop, trop tĂŽt, trop vite’, Latitude Jeunes, Bruxelles, 2009. En tĂ©lĂ©chargement sur  http://www.latitudejeunes.be (rubrique Vie affective et sexuelle).
Module sur la pornographie sur http://www.ifeelgood.be (rubrique Société).
‘Sexcursion : pour une sexualitĂ© intelligente et responsable dans les Ă©coles secondaires’, Productions Pas de Panique, MontrĂ©al (Canada).
‘Trousses d’activitĂ©s Jeunes et sexualisation: approches novatrices en matiĂšre d’intervention’, Y des femmes de MontrĂ©al, 2009.
‘Over de grens? Seksueel opvoeden met het vlaggensysteem, gids voor ouders, Sensoa, Antwerpen, 2011.
http://www.yapaka.be/thematique/hypersexualisation

Latitude Jeunes

Latitude Jeunes est une organisation de jeunesse reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles et partenaire de la Mutualité socialiste-Solidaris.

Elle s’adresse aux enfants et aux jeunes de 3 Ă  25 ans. Elle propose des outils pĂ©dagogiques en promotion de la santĂ©, de l’information Ă  destination des jeunes
 Elle propose aussi via ses antennes rĂ©gionales (11 associations et services locaux Ă  Bruxelles et en Wallonie) des formations d’animateur/coordinateur et diverses activitĂ©s (sĂ©jours de vacances, stages, animations scolaires, etc.).

Elle entend dĂ©velopper Ă  l’attention des enfants et des jeunes des actions caractĂ©risĂ©es par des approches actives, positives et critiques, Ă  mĂȘme de favoriser le dĂ©veloppement de leur bien-ĂȘtre et de leurs comportements citoyens, lesquels constituent des conditions essentielles Ă  la construction d’une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique, solidaire et Ă©galitaire.

L’éducation Ă  la vie relationnelle, affective et sexuelle Ă  l’école (EVRAS) – soutien aux Ă©tablissements

En juin 2013, un protocole d’accord a Ă©tĂ© signĂ© entre la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire française de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale afin de gĂ©nĂ©raliser l’éducation Ă  la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire. Celui-ci prĂ©cise que «les acteurs scolaires sont responsables de l’élaboration et de la mise en Ɠuvre de l’EVRAS en milieu scolaire. Ils ont l’obligation de prendre des initiatives en la matiĂšre, dans le cadre de leur autonomie.»

En novembre dernier, la Ministre Laanan rappelait dans un communiquĂ© de presse que 10 points d’appui Ă  l’EVRAS (9) ont Ă©tĂ© mis en place pour faciliter les partenariats entre acteurs du milieu scolaire et associations (plus particuliĂšrement les centres de planning et les organismes de promotion de la santĂ©) et proposait 6 jours de formation Ă  destination des Ă©coles. Ces formations ont pour objectif de prĂ©ciser et d’échanger sur les objectifs de l’EVRAS et de permettre aux directions et aux Ă©quipes Ă©ducatives de recevoir une information concrĂšte sur les dispositifs et les initiatives prises en matiĂšre de promotion et de prĂ©vention dans le domaine de la santĂ© sexuelle des jeunes.

ComplĂ©mentairement Ă  ces formations, une brochure explicative a Ă©tĂ© envoyĂ©e Ă  l’ensemble des Ă©coles de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles. Celle-ci, brĂšve et trĂšs concrĂšte, rappelle en quelques lignes ce qu’est l’EVRAS et dans quel cadre elle s’inscrit. Elle propose des pistes de rĂ©flexion et d’actions Ă  mettre en Ɠuvre Ă  l’école, ainsi que des thĂšmes porteurs ou des approches Ă  dĂ©velopper. Enfin, elle liste une sĂ©rie de partenaires internes et externes utiles au dĂ©veloppement de la dynamique.

Une intéressante réalisation de la Plateforme liégeoise de promotion de la santé affective, relationnelle et sexuelle.

Pour découvrir la brochure: http://www.loveattitude.be/L-education-a-la-vie-affective-et?retour=1 ou pour en savoir plus, dans tous les CLPS de la Fédération: http://www.sante.cfwb.be/index.php?id=clps00

(1) Blairon et al. (2012), Hypersexualisation des enfants, Yapaka.be, Temps d’arrĂȘt/Lectures, n°62, 63p.
(2) Mouvement de jeunesse lié aux Mutualités socialistes, voir encadré dans cet article.
(3) RĂ©seau quĂ©bĂ©cois d’action pour la santĂ© des femmes, 2006.
(4) Poirier L., Garon J. (2009), Hypersexualisation? Guide pratique d’information et d’action, Éd. L’Avantage, 78p.
(5) Julien M., Maher I. (2010), La mode hypersexualisĂ©e – SymptĂŽme d’un malaise, Gazette des Femmes, AoĂ»t 2010.
(6) 8 rencontres ont eu lieu: 6 lors de formations d’animateurs Latitude Jeunes, avec des jeunes ĂągĂ©s de 16 Ă  21 ans, ayant dĂ©jĂ  une expĂ©rience de sĂ©jour en centre de vacances; 1 avec des Ă©tudiants en communication et 1 avec des adultes professionnels dans le cadre d’un Ă©change sur la parentalitĂ©, organisĂ© par un CLPS.
(7) Centre flamand d’expertise sur la santĂ© sexuelle: http://www.sensoa.be.
(8) Institution quĂ©bĂ©coise contribuant Ă  la prĂ©vention de la violence, au dĂ©veloppement des compĂ©tences, de l’estime de soi et de l’autonomie, ainsi qu’à l’épanouissement personnel des femmes et des filles Ă  travers diffĂ©rents programmes adaptĂ©s Ă  leurs besoins: http://www.ydesfemmesmtl.org.
(9) Il s’agit d’un dispositif intĂ©grĂ© au sein des Centre locaux de promotion de la santĂ© depuis septembre 2013. Ceux-ci ont Ă©tĂ© chargĂ©s de sensibiliser et d’encourager la mise en Ɠuvre de l’EVRAS au sein des Ă©coles, de faciliter les partenariats entre Ă©coles et secteur associatif, de mettre Ă  disposition des outils mĂ©thodologiques et pĂ©dagogiques, de soutenir la concertation des acteurs et de rĂ©aliser un cadastre des ressources EVRAS et des besoins des Ă©coles secondaires.

Le 25 mars, j’étais venue animer une table ronde et dire au revoir Ă  un vieux complice en promotion de la santé  J’ai vu un paysage se remodeler.

À l’heure oĂč les acteurs de promotion de la santĂ© entendent ou produisent eux-mĂȘmes des discours parfois moroses; Ă  l’heure oĂč l’on craint des retours en arriĂšre stĂ©riles vers le «tout au curatif», «tout Ă  l’information» ou des fuites en avant vers le «tout Ă  la technologie»; Ă  l’heure oĂč fleurissent les manifestes pour la dĂ©fense de la promotion de la santĂ© aux niveaux rĂ©gional, national ou international (1); Ă  l’heure oĂč s’effondrent les facteurs d’impact de revues spĂ©cialisĂ©es en promotion de la santĂ©, la table ronde organisĂ©e Ă  l’Observatoire de la SantĂ© du Hainaut en l’honneur du dĂ©part Ă  la retraite de son directeur, le Dr Luc Berghmans , permet de tracer un bilan et des perspectives constructives.

Le thĂšme en Ă©tait ‘Comment intervenir pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales de santĂ© ?’ Sous mon regard attentif, au fil des interventions, s’est retissĂ©e la complexitĂ© d’un champ qui mĂ©rite notre engagement Ă©clairĂ©.

Un intervenant nous invite Ă  adopter une vision dĂ©complexĂ©e des difficultĂ©s de la promotion de la santĂ© Ă  se faire reconnaĂźtre. Quarante ans de promotion de la santĂ©, c’est finalement peu : il est normal de n’avoir pas vaincu toutes les difficultĂ©s et de connaĂźtre une progression en dents de scie du secteur et de ses pratiques.

À l’analyse, ces nonante minutes d’échanges constituent un incubateur d’idĂ©es et de perspectives en ce sens.

L’impression globale est celle d’une complexification (et non complication) progressive de notre vision des stratĂ©gies d’intervention promues par la Charte d’Ottawa au niveau mondial et par le dĂ©cret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santĂ© en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles. Cette complexification est sans nul doute un signe de maturitĂ© pour un secteur qui entre dans une nouvelle Ăšre. On a mĂȘme entendu «Finalement qui sommes-nous pour penser que la santĂ© est l’aune Ă  laquelle doivent ĂȘtre mesurĂ©es les actions et politiques des autres secteurs ?»

Au fil du dĂ©bat, les discours, tous lĂ©gitimes, font Ă©merger les paradoxes et voler en Ă©clat certaines Ă©vidences: «la promotion de la santĂ© et le soin, ce n’est pas vraiment compatible» «les inĂ©galitĂ©s sociales sont ‘de santé’», «le professionnalisme chasse le militantisme» «le plaidoyer pour la promotion de la santĂ© est nĂ©cessaire et lĂ©gitime», «il faut montrer l’efficacitĂ© de la promotion de la santĂ© pour en renforcer la visibilité».

Et si au bout du compte, la maturitĂ© de la promotion de la santĂ©, c’était de rencontrer la complexitĂ© que reflĂštent ces paradoxes irrĂ©mĂ©diables; si c’était de travailler Ă  construire des politiques et des pratiques au cƓur mĂȘme de ces paradoxes, en les considĂ©rant comme des opportunitĂ©s ?

À la rencontre de la complexitĂ©

Tentons d’en Ă©noncer quelques-uns.

‱ En matiĂšre de rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ©, l’absolue nĂ©cessitĂ© d’agir par anticipation (prĂ©vention primaire voire primordiale, promotion, inflexion des dĂ©terminants sociaux
) doit se conjuguer d’un cĂŽtĂ© Ă  l’urgence d’assurer des soins de base qui Ă©vitent une dĂ©gradation plus forte encore de l’état de santĂ©, et de l’autre Ă  une vigilance pour faciliter l’accĂšs tout au long du parcours de soins (soins de premier et de deuxiĂšme recours).

‱ Lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© suppose de conjuguer engagement et professionnalisme. Le professionnalisme doit ĂȘtre solidement ancrĂ© dans les connaissances scientifiques et empiriques. Mais l’engagement aux cĂŽtĂ©s des populations dans des alliances avec d’autres secteurs, d’autres professionnels peut nĂ©cessiter que ces cadres de rĂ©fĂ©rence se fassent discrets. Ainsi, visibilitĂ© de la promotion de la santĂ© et efficacitĂ© de l’engagement pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© ne vont pas nĂ©cessairement de pair.

‱ Conjuguer professionnalisme et engagement dans des collaborations intersectorielles nĂ©cessite de s’appuyer sur une continuitĂ© de services spĂ©cialisĂ©s en promotion de la santĂ©. Une telle continuitĂ© suppose le soutien de politiques dĂ©diĂ©es Ă  la promotion de la santĂ©, alors qu’il est demandĂ© aux professionnels de ces services de se fondre dans les autres politiques.

‱ Des prioritĂ©s doivent ĂȘtre dĂ©finies au dĂ©part de donnĂ©es de santĂ© (qu’elles soient de sources Ă©pidĂ©miologiques ou plus qualitatives, issues du vĂ©cu de la santĂ© par les populations); elles doivent permettre de cibler les points sur lesquels l’équitĂ© doit ĂȘtre renforcĂ©e par une universalitĂ© proportionnĂ©e de services; d’y investir des ressources humaines, sociales et financiĂšres. Cependant le travail sur les dĂ©terminants sociaux, tout aussi important en terme d’équitĂ©, peut parfois nĂ©cessiter de s’écarter temporairement de ces prioritĂ©s pour rejoindre les prĂ©occupations des usagers ou des professionnels d’autres secteurs de la sociĂ©tĂ©. La santĂ© n’a pas le monopole des inĂ©galitĂ©s.

‱ Les applications de la notion de ‘santĂ© dans toutes les politiques’ commencent Ă  se dĂ©velopper aux deux extrĂ©mitĂ©s de l’organisation sociale : Ă  un pĂŽle, dans les collectifs issus de la population et chez les opĂ©rateurs locaux; Ă  l’autre pĂŽle, entre certaines administrations rĂ©gionales ou fĂ©dĂ©rales. Mais l’on discerne peu comment articuler ces avancĂ©es, tisser entre elles des liens dynamiques, les faire se nourrir l’une de l’autre, en n’oubliant pas les Ă©chelons intermĂ©diaires.

Au moment de remettre sur le mĂ©tier nos politiques et nos organisations de promotion de la santĂ©, le chantier qui s’ouvre Ă  nous est passionnant dans sa complexitĂ© et ses paradoxes
 Explorer les perspectives ouvertes au cƓur mĂȘme de ces paradoxes, sans en cristalliser les oppositions, devrait permettre de faire Ă©merger des solutions nouvelles. J’espĂšre que nous aurons dans un futur proche des occasions d’approfondir ces dĂ©bats avec des interlocuteurs aussi diversifiĂ©s, rĂ©flexifs et engagĂ©s que ceux prĂ©sents ce 25 mars.

(1) «La santĂ© partout et pour tous – plaidoyer pour une politique exigeante», Collectif des acteurs de promotion de la santĂ© en FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, dĂ©cembre 2012, http://www.educationsante.be/es/article.php?id=1444

Bibliographie

Davies JK, “Health Promotion: A Unique Discipline?” Health promotion forum of New Zealand, HPF Occasional Paper series (CC36008), dĂ©cembre 2013

«Manifeste pour une reconnaissance et un financement fiable de la promotion de la santĂ©, de l’Ă©ducation pour la santĂ©, de la prĂ©vention collective et de la santĂ© communautaire», proposĂ© par huit associations françaises et l’UIPES, fĂ©vrier 2014, http://manifestepreventions.wix.com/manifeste-prev-sante

Richard Horton, Robert Beaglehole, Ruth Bonita, John Raeburn, Martin McKee, Stig Wall, “From Public to Planetary health : A Manifesto”, The Lancet, Volume 383, Issue 9920, Page 847, 8 March 2014 http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2814%2960409-8/fulltext

«Lutter contre les inégalités sociales de santé par la promotion de la santé, ça rapporte», Mémorandum à destination des femmes et des hommes politiques bruxellois, Plate-forme bruxelloise du secteur de la promotion de la santé, avril 2014

«L’urgence d’agir en promotion de la santĂ© : un appel Ă  des politiques socio-Ă©conomiques responsables face Ă  la santĂ© des populations», SecrĂ©tariat international des infirmiĂšres et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF) et RĂ©seau francophone international pour la promotion de la santĂ© (REFIPS), mars 2014, http://www.sidiief.org/~/media/Files/3_0_APropos/3_6_PrisePosition/Prise-Position-Promotion-Sante-Texte-integral-2014.ashx

Une journĂ©e de rĂ©flexion et d’échanges sur le web 2.0 et la promotion de la santĂ©

L’asbl Question SantĂ© nous a fait un joli cadeau (1) en organisant le 18 mars dernier au Centre culturel de WoluwĂ©-Saint-Pierre un vaste tour d’horizon de ce thĂšme trĂšs actuel. Plus de 100 personnes Ă©taient prĂ©sentes pour un menu particuliĂšrement copieux, jugez-en plutĂŽt.

Cinq facettes du web

La matinĂ©e Ă©tait consacrĂ©e Ă  cinq ateliers, ce qui nous changeait avantageusement du programme classique d’une journĂ©e d’études, confĂ©rences en plĂ©niĂšre le matin, travail en ateliers l’aprĂšs-midi, avec Ă©vaporation de pas mal de monde. Il y avait une raison matĂ©rielle Ă  cela, comme vous le verrez plus loin, mais c’était une trĂšs bonne idĂ©e dans l’absolu.

Les participants avaient le choix entre ‘les potentialitĂ©s des outils web’ avec Jasna Cattonar , formatrice en outils web, ‘les stratĂ©gies de communication web’ avec Yves Vandeuren , spĂ©cialiste en marketing chez BeQuiet, ‘les espaces de discussion en ligne et le soutien social’ avec David Heard , responsables des campagnes Ă  l’INPES et ‘l’investissement humain et financier’ avec Xavier Degraux , formateur en mĂ©dias sociaux et marketing et Christophe Piret , stratĂšge digital chez Greenpeace.

L’atelier auquel j’ai participĂ© Ă©tait consacrĂ© Ă  la convergence entre les objectifs de la promotion de la santĂ© et le web ainsi qu’aux outils d’évaluation mis (trĂšs souvent gratuitement) Ă  notre disposition par l’Internet. AnimĂ© par Jean-Luc Manise , directeur des Services Culture et Éducation Permanente au CESEP (2), journaliste indĂ©pendant et expert des mĂ©dias sociaux et par Christophe Hendrick , expert en analyse du web pour la sociĂ©tĂ© Yieldow, l’échange fut passionnant : tour d’horizon d’un secteur de l’information mis Ă  mal par l’irrĂ©sistible progression des nouvelles technologies de la communication, fiabilitĂ© et contrĂŽle de qualitĂ© des infos santĂ©, importance de s’assigner des objectifs explicites tant dans les choix stratĂ©giques des mĂ©dias (par exemple faut-il ou non ĂȘtre sur Facebook en tant qu’association de prĂ©vention, et pour quelles ‘bonnes’ raisons?) que dans les donnĂ©es d’évaluation Ă  recueillir.

En effet, alors que la rĂ©colte traditionnelle de donnĂ©es d’évaluation est un travail souvent considĂ©rable, ici une profusion d’infos de gestion sont disponibles en permanence d’un simple clic. Ce qui est compliquĂ©, c’est de faire le tri, de sĂ©lectionner les donnĂ©es pertinentes, celles qui permettront d’optimiser les outils web et d’amĂ©liorer l’offre de service.

Le cĂŽtĂ© sombre de cette puissance phĂ©nomĂ©nale du net, c’est la prĂ©cision diabolique de l’observation permanente que ce Big Brother du XXIe siĂšcle a de notre comportement en ligne


Les Ă©chos des autres ateliers Ă  la pause de midi Ă©taient tout aussi positifs, nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir plus en dĂ©tail prochainement.

Quatorze rendez-vous

AprĂšs le lunch, plutĂŽt que le tour ‘habituel’ de quelques stands, les organisateurs avaient imaginĂ© de proposer pendant une heure Ă  une sĂ©rie d’acteurs du secteur de prĂ©senter un de leurs projets numĂ©riques Ă  des petits groupes pendant une quinzaine de minutes, chacun pouvant donc s’il le souhaitait prendre connaissance de quatre projets avant la sĂ©ance plĂ©niĂšre de l’aprĂšs-midi. Une jolie dynamique, mais assez Ă©prouvante pour ceux qui comme moi devaient ainsi ‘vendre’ un de leurs projets


Pas question de souffler aprĂšs le speed dating (ou plutĂŽt en bon français les ‘rencontres express’), pas moins de quatre exposĂ©s d’une demi-heure chacun nous attendaient encore.

Brussels, we have no problem

David Heard commença par illustrer la nouvelle donne en matiĂšre de communication en mettant en Ă©vidence la puissance des rĂ©seaux sociaux en tant que mĂ©dias de masse, qui permettent de toucher un trĂšs vaste public de maniĂšre plus intime que ne peut le faire la tĂ©lĂ©vision, et ce avec des budgets nettement plus accessibles. Selon lui, un atout essentiel de ces nouveaux medias est qu’ils sortent d’une logique descendante caractĂ©ristique de la tĂ©lĂ©vision pour une logique d’échange et de mise en relation bien plus fĂ©conde en promotion de la santĂ©.

DĂ©calage horaire oblige, la journĂ©e se termina sur trois tĂ©lĂ©confĂ©rences en direct du Canada: Lise Renaud, directrice de ComSantĂ© Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al nous prĂ©senta des pratiques exemplaires en matiĂšre d’usages d’Internet qui permettent d’encourager de maniĂšre personnalisĂ©e les internautes Ă  modifier certains comportements.

Louise SauvĂ© (TELUQ, UniversitĂ© du QuĂ©bec, directrice du centre d’expertise et de recherche sur l’apprentissage Ă  vie Savie) pour sa part nous prĂ©senta le ‘bon cĂŽté’ des jeux en ligne, souvent accusĂ©s de susciter de vĂ©ritables dĂ©pendances, en particulier chez les jeunes. Ces outils ludiques peuvent en effet aider les internautes Ă  acquĂ©rir des compĂ©tences favorables Ă  leur santĂ©. Elle nous le montra concrĂštement avec un jeu sur les infections sexuellement transmissibles et un autre sur l’asthme, construits tous deux au dĂ©part d’une mĂȘme ‘coquille gĂ©nĂ©rique’, une structure de base permettant de nombreuses variations thĂ©matiques.

Enfin, Émilie Renahy , postdoctorante française en Ă©pidĂ©miologie sociale Ă  Toronto, aborda au dĂ©part d’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en France les inĂ©galitĂ©s sociales de santĂ© et le web, avec cette question lancinante: les outils web contribuent-ils Ă  diminuer ces inĂ©galitĂ©s ou au contraire Ă  les renforcer ?

S’il semble incontestable que la fracture numĂ©rique ‘matĂ©rielle’ en termes d’équipement des mĂ©nages est moins criante qu’il y a quelques annĂ©es, par contre l’accĂšs aux informations pertinentes et Ă  la comprĂ©hension des messages reste problĂ©matique, en particulier pour les malades chroniques.

L’exercice de cette triple confĂ©rence sans filet Ă©tait pĂ©rilleux. Tout s’est bien passĂ©, mĂȘme si rien ne vaut bien sĂ»r la prĂ©sence en chair et en os de l’intervenant dans la salle !

PrĂ©parĂ©e par un groupe de partenaires enthousiastes (je peux en tĂ©moigner, j’en Ă©tais!), gĂ©rĂ©e avec une belle efficacitĂ© par l’équipe de l’animatrice du moment Bernadette Taeymans, ce fut donc une journĂ©e aussi dense qu’intĂ©ressante, dont Question SantĂ© ne manquera pas d’exploiter les enseignements dans les prochains mois : reportage photo et vidĂ©o, projet d’e-book, numĂ©ro spĂ©cial d’ Éducation SantĂ©, offre de formations web, renforcement de la plate-forme promosante.net… Les idĂ©es ne manquent pas !

Pour découvrir les photos de la journée, rendez-vous sur la page Facebook de Question Santé : http://www.facebook.com/QuestionSanteAsbl
(1) La participation aux frais, 15 euros pour la journée lunch inclus, était vraiment trÚs démocratique!
(2) Centre socialiste d’éducation permanente, http://www.cesep.be