Comment la participation se décline en expression artistique
Cette représentation théâtrale s’est déroulée au Théâtre les Tanneurs (www.lestanneurs.be), au cœur du quartier des Marolles en novembre 2004 . Une aventure artistique et humaine où 18 comédiens amateurs se sont essayés au théâtre pour produire une création collective encadrée par la Compagnie Théâtre …à suivre.
Histoire d’un processus passionnant où la promotion de la santé n’a pas à rougir de s’être pointée: un membre de l’équipe du Centre local de promotion de la santé de Bruxelles (CLPS) a vécu l’aventure.
Les lignes qui suivent se veulent l’écho à la fois du cheminement de cette expérience mais aussi de différents points de vues: l’opérateur du théâtre, les acteurs amateurs et l’équipe artistique.
Quand l’expression artistique interpelle la promotion de la santé
Le projet du CLPS de Bruxelles dans le cadre des Conférences locales est d’approfondir le lien entre l’expression artistique et la promotion de la santé. Avec des professionnels de différents secteurs, nous nous sommes demandés si l’expression artistique, lorsqu’elle est source de participation et dynamique d’action, peut contribuer à l’amélioration du bien-être et à la réduction des inégalités sociales.
Il nous semble urgent d’ouvrir et de rendre plus accessibles des espaces, de créer des moyens pour que la parole de certains puisse trouver des moyens de s’exprimer. Afin de se remobiliser, plus confiants en leur capacité à entrer en relation et à communiquer. Nous parions sur l’expression artistique car elle représente, à notre sens, une des expressions les plus intimes de notre liberté et par l’émotion qu’elle suscite se pose en force fédératrice, reconstructive des liens humains.
La pièce
— Martine, c’est une fille forte. Elle se force beaucoup pour réussir. Elle se force, et à la fin elle y arrive! Elle y arrive parce qu’elle se force et qu’elle réfléchit bien. Elle fait très attention avant de commencer quelque chose. C’est pour ça qu’elle y arrive.
‘Tout le monde s’appelle Martine’ ce sont 18 regards sous forme de prise de parole individuelle mais aussi sous forme d’histoires qui égratignent cette petite fille trop parfaite, modèle de notre enfance. Une compile de contes urbains qui rappelle tantôt avec le sourire tantôt avec gravité que la réalité de notre monde est bien loin de l’univers aseptisé de Martine (1).
— Je me demande… Je me demande quand Martine salit ses vêtements. Je me demande quand elle pique une crise de colère. Quand est-ce qu’elle oublie son sac de piscine, perd son cartable, se dispute avec son frère, dit des gros mots? Quand est-ce que sa mère s’énerve dans les embouteillages? Quand, hein, quand?
Série de livres pour enfants (pour petites filles) créée dans les années 50 par Marcel Marlier (dessin) et Gilbert Delahaye (textes), et toujours très populaire de nos jours, qui fit beaucoup avec Tintin pour la réputation des éditions Casterman.
Dans le cadre d’un groupe de pilotage regroupant différents partenaires pour les Conférences locales, le Théâtre les Tanneurs approche le CLPS au sujet d’un nouveau projet de création collective avec des habitants du quartier des Marolles. Il souhaite que nous puissions apporter un regard extérieur à la dimension participative de ce projet. Finalement, un membre de l’équipe s’investit plus directement et participe au même titre que les autres comédiens amateurs au projet.
Pour mieux comprendre les enjeux et les spécificités de ce théâtre, nous avons interviewé la coordinatrice du projet de quartier au sein des Tanneurs, Patricia Balletti . ‘ Le théâtre les Tanneurs est situé au cœur des Marolles, quartier de forte densité de population socialement et culturellement défavorisée. Nous sommes soucieux de positionner les Tanneurs comme un théâtre de création contemporaine mais une création ouverte à la population la plus large et notamment aux publics culturellement défavorisés. Depuis la création des Tanneurs, en 1999, je suis présente au sein de la coordination sociale, dans les fêtes de quartier, j’ai tissé des liens de confiance. Nous travaillons en étroite collaboration avec les associations de quartier car nous souhaitons que l’expression artistique puisse s’inscrire dans cette réalité particulière du quartier. Le théâtre est la représentation du monde, un regard qui transcende ce réel et c’est autour de cette transformation du réel que nous avons envie de partager, d’échanger.
Les animations dans le quartier autour des spectacles et les créations collectives des habitants encadrés par des professionnels sont autant d’initiatives qui misent sur une véritable ouverture et accessibilité du lieu, du théâtre et de l’expression artistique. En 2005, nous continuons en proposant des ateliers de danse qui s’achemineront vers un spectacle en avril 2006.’
Ces parcours singuliers qui ont mené vers une création collective
Nous sommes aux Tanneurs, le 10 janvier 2004. C’est la première rencontre avec les participants. On se dévisage. Curiosité. Le groupe est large: 35 personnes. Des très jeunes (10 ans) et des plus âgés. L’ensemble en tout cas dégage une forte hétérogénéité: des nationalités différentes, des personnes expérimentées, de vrais novices, des très causants, des plus timides…
Patricia Balletti présente le projet. A ses côtés, l’équipe artistique de la Compagnie Théâtre…à suivre : Luc Fonteyn , Nathalie Rjewsky et Muriel Clairembourg .
De samedi matin en samedi matin, nous allons nous retrouver. Nous travaillons l’improvisation, la voix, le mouvement, nous apprivoisons l’espace mais aussi chacune des personnes du groupe. De 35 au départ, nous resterons finalement 18 arrimés au projet.
Actuellement, pour certains de ces participants, l’aventure n’est pas pourtant pas finie. Elle est tremplin vers d’autres perspectives. Trois d’entre eux se racontent.
‘Mon parcours professionnel s’est arrêté très subitement à 48 ans. J’ai été alors dans une période de lourde dépression aggravée par d’autres problèmes de santé. J’aimais peindre mais c’est une passion trop solitaire; je ruminais mes idées noires. J’ai rencontré Frédérique Lecomte, une femme passionnée par le théâtre, elle avait monté une troupe de théâtre amateur. Elle m’a remis en selle. Puis j’ai fait de la figuration au cinéma. Pour moi, le théâtre est quelque chose de très complet. Tu bouges, tu réfléchis à ton texte. Tu es avec des gens, tu échanges. Chacun a un rôle et chacun a besoin de l’autre. La pièce de Martine a été une formidable expérience de cohésion de groupe. L’équipe artistique a pris du temps pour ça. On a été très respecté. Chacun a été mis en valeur avec ce qu’il était. Moi déguisé en Saint Nicolas puis en gamine je n’ai jamais été vraiment autant moi qu’à ces moments-là. Ca m’a étonné, je me suis retrouvé.’ (Jean-Louis Froment, 55 ans)
‘Le théâtre au Brésil, c’est pour les personnes riches. Quand j’ai commencé aux Tanneurs j’étais en Belgique depuis un an, plutôt seule: je confondais les parce que avec les pourquoi… Alors moi, je n’en reviens pas de ce que j’ai appris pour pouvoir m’exprimer sur scène. Mais j’ai été soutenue. C’était comme une famille, tous les gens. J’ai accouché lundi et le samedi j’étais là pour la répétition. Je me suis fait des amis mais qu’est-ce que ça été dur cette pièce! J’ai pensé plusieurs fois «arrête, t’es pas bonne, t’y arriveras pas» mais j’ai continué, j’ai donné le meilleur de moi… J’ai raconté aussi des trucs importants. J’avais très confiance. Après ça je suis prête pour plus encore.’ (Renilda Van Diest, 21 ans)
‘Depuis Martine, bêtement, j’ai moins peur des gens, j’ai senti leur attention, j’ai découvert que je pouvais faire rire aussi. Je ne pensais pas pouvoir être drôle. Je me méfie des gens en général, ils m’énervent vite. Je ne suis pas un mec tolérant. «Martine» ça m’ a vraiment appris à fermer ma gueule. A regarder les autres.’ (Georges Charuel, 40 ans)
Martine se choisit un mari
Depuis longtemps, Martine rêve au prince charmant. Comme il n’est pas encore arrivé sur son cheval blanc, un jour maman lui dit:
«Il est grand temps mon enfant de te choisir un mari!»
« Nous te laissons libre de te trouver un bon parti !» rajoute papa.
Tout d’abord Martine s’assoit et réfléchit. Au fond du jardin, auprès de son ami le rouge-gorge toujours de bon conseil !
Il faut qu’il soit beau, gentil aussi, se dit Martine. Riche bien sûr, pour qu’elle puisse continuer à faire de l’équitation et aller à l’opéra. Et sachant se démarquer par son excellence dans de nombreux sports. Un bon bricoleur aussi car, dans une grande maison, c’est indispensable. S’il peut de temps en temps se mettre aux fourneaux, ça ne gâcherait rien et ferait sûrement de lui un bon papa. Grand et fort bien sûr!
Le chien Patapouf l’interroge de ses yeux humides, l’air de dire: «Mais où vas-tu le dénicher, Martine?»
Elle songe tout d’abord à ses folles parties de luge avec Jean son ami d’enfance. Mais est-il devenu grand et fort? A moins que Martin de Saxe Cobourg ne fasse l’affaire. Mais est-il bricoleur de ses deux mains? Son ami le poète est, lui, peut-être trop rêveur. Servira-t-elle à autre chose qu’à être sa muse?
Cela n’est pas facile de choisir un bon mari qui ressemble à son papa. Martine a une idée. Et si elle mettait une annonce sur internet? Avec ou sans photo?
Un processus participatif garant d’une vraie place, d’une parole
Le résultat de ce travail, un spectacle théâtral dans toute sa splendeur, a connu un accueil très chaleureux. Tous les soirs, le trac puis le plaisir étaient intenses. Cependant pour le CLPS, l’intérêt reste de comprendre les enjeux de la participation dans une démarche artistique et de les vivre auprès des intéressés.
Il faut reconnaître que le processus en a découragé plus d’un. Il prend du temps, demande à chacun de s’investir et de se délester de l’envie d’être pris totalement en charge. Tous, nous avons été en recherche, l’équipe artistique en première ligne.
Nous avons exploré d’une part l’espace de la scène mais aussi cherché ce qui pouvait faire lien entre nous. Que voulions nous dire? Partager des rêves, des angoisses, jouer du merveilleux, se moquer, oublier. Tout a été jeté: l’un chante du Daho a capella, l’autre aime à s’étendre sur la richesse de l’univers, de la nature et des folklores, celui-ci vient avec des poèmes, l’une avec un rêve. Que faire de toutes ces disparités et ces désirs d’exprimer sa singularité? Comment arriver à une parole collective et fédératrice? Et puis une autre: ‘ Quand j’étais petite, je m’identifiais à Martine dans Le petit rat de l’opéra ‘. De ce souvenir, très vite naissent des échanges entre les participants. Tous nous avons un avis sur Martine. Nous avons trouvé le point «rassembleur». Nous avons alors pris du temps à rédiger, échanger sur ce monde de Martine via des ateliers d’écriture coordonnés par Laurence Kahn (voir encart). Des impros, des ateliers, ont émergé des textes pour chacun des participants.
Les textes appris, il faut trouver avec l’aide précieuse des comédiens, le ton, la voix, la forme… Un vrai travail pour surmonter ses résistances personnelles. Dix-huit comédiens sur une scène c’est aussi arriver à un filage fluide, que d’heures passées à s’arrêter, chercher, recommencer pour être au plus précis, au plus vrai de ce que nous avons à faire entendre et sentir!
Ce processus est lent, ponctué de plaisir, de fous rires comme de moments plus douloureux car dire juste n’est pas facile; il faut explorer ce qu’on a trop longtemps passé sous silence par peur ou par pudeur. Travailler ensemble en groupe, c’est aussi vivre des tensions, dépasser des comportements ou sentiments d’exclusion que certains adoptent en guise de protection. Travailler en groupe c’est aussi être surpris de voir que le courant passe entre des êtres parfois tellement différents et qu’ensemble on peut être proches le temps d’un travail, le temps d’un spectacle, ou plus encore pour certains. Et qu’on peut prendre de l’énergie à reprendre la route parce qu’on croyait qu’on «était tout seul mais qu’en fait on est pleins à être tout seul »…
Le spectacle «Tout le monde s’appelle Martine», fruit de ce travail collectif est un des résultats de ce projet global. Mais d’autres résultats, effets personnels et collectifs sont engendrés tout au long d’un tel processus.
Etre acteur sur scène c’est aussi une façon de se remobiliser pour être davantage acteur de sa vie et de sa santé.
Ateliers d’écriture, des histoires singulières réinventées
Laurence Kahn, dramaturge .
Le spectacle Tout le monde s’appelle Martine se compose d’un ensemble de textes. Une partie de ceux-ci provient des ateliers d’écriture au cours desquels de nouvelles histoires sont inventées. J’ai écrit l’autre partie des textes à partir de la matière apportée par les participants: improvisations, éléments de discussions, prises de position écrites.
Dès le début, les points de vue sur l’univers de Martine sont très variés et je souhaite garder cette diversité au cœur même du spectacle. Ne pas chercher à réunir tout le monde sous une même bannière, dans un même discours, mais au contraire faire voir tous ces regards singuliers. Pour cela, je me base sur des choses dites ou écrites que je transforme légèrement ou pas du tout, selon les cas. Quand les acteurs ont entre les mains des phrases qui leur ressemblent, certains sont embarrassés. La question principale est: qui est-ce que ça peut intéresser? Nous en parlons. J’explique ma démarche.
L’idée n’ est pas de mettre les personnes “à nu” face au public, ni de les fragiliser, ni de leur faire jouer leur propre rôle. Je sais que ce ne sera pas le cas parce que j’ai déjà travaillé avec Luc, Nathalie et Muriel. Je sais que leur mise en scène va créer une distance vis-à-vis du texte, un décalage qui protége les acteurs. Et que ceux-ci peuvent donc se permettre d’apporter des paroles personnelles.
Ces paroles je les ai choisies, sélectionnées pour chacun. Quand j’écris “pour chacun”, il ne s’agit pas d’une simple tournure de phrase. Je n’établis pas de critères a priori. Pour l’un c’est un coup de gueule, pour l’autre une anecdote, le troisième un souvenir d’enfance… Mon travail consiste à chercher chaque fois l’endroit à partir duquel une parole personnelle est susceptible de résonner chez d’autres. Il n’y a pas de règle sur ce terrain-là, seulement des convictions intimes. Et une foule de questions: où commence le territoire trop personnel? Cela dépend pour chacun. Quand est-ce qu’une anecdote contient une signification plus large? Cela dépend de son contenu. Comment, quand…? J’ai aimé faire ce travail parce que les questions soulevées autant que les réponses (intuitives et éphémères) concernaient chaque fois une personne bien précise.
Il y a tant de façons de s’appeler Martine…
Confronter le théâtre au réel
Luc Fonteyn, comédien et metteur en scène .
Le théâtre est-il abonné absent face à la réalité des gens et de leurs besoins?
Toute démarche artistique s’enracine dans la réalité du monde. Du réel naissent des idées, des rêves et des sensations qui, si on se donne le temps de s’arrêter , nous font entrer dans une autre dimension : celle où nous interprétons le monde à notre manière ; personnelle , intime , au plus profond de nous – même .
Le théâtre répond à cette règle et offre , le temps d’une représentation , le sentiment de partager cette intimité profonde avec d’autres . Sensation fugace du groupe , d’une appartenance , naissance d’une identité …
Lors des ateliers de « Tout le monde s’appelle Martine », nous avons voulu que la source d’inspiration pour ce travail jaillisse du groupe afin que les participants se sentent concernés par ce qui allait être mis en jeu sur le plateau . Partant d’eux , il fallait aussi « décaler » leur discours afin d’arriver à transposer leur vécu vers le théâtre . Cette petite distance , que nous pourrons appeler ici « Martine », est essentielle dans le processus qui nous a conduits à la représentation . Sans elle nous aurions construit un montage de témoignages qui , bien qu’intéressants en eux – mêmes , seraient restés au niveau du documentaire . La notion de théâtre , décrite ci – dessus , suppose un décalage qui offre un autre angle de vue sur notre quotidien et nous emmène ailleurs et ensemble .
Là où le théâtre est confronté au réel dans cet atelier – ci , c’est grâce à la présence des participants . Ceux – ci , pour la plupart , n’avaient aucune expérience du théâtre . Leur corps , leur voix et leur jeux racontaient l’étonnement d’être en scène . Comme le nouveau – né qui s’étonne d’avoir des mains ou de produire des sons , ou le jeune enfant qui découvre son entité et son autonomie , les acteurs de « Tout le monde s’appelle Martine » sont la pierre d’angle du spectacle et pour le spectateur un miroir offert à son propre étonnement face à la vie . Pour nous , gens de théâtre , cette surprise est notre bien le plus précieux . Sans elle nous perdons le sens de notre art . Travailler avec les gens du quartier des Marolles aura été l’occasion de se rapprocher un peu plus de cette nécessité vitale qui habite le théâtre .
Travailler l’expression artistique avec des amateurs
Muriel Clairembourg, comédienne, metteur en scène.
Comment se passe cette rencontre entre amateurs et artistes professionnels? Que concéder, que demander? Que s’apprend-t-on mutuellement?
Face à ces futures Martine , nous nous sommes vite aperçus que nous étions à l’abri du trop lisse , de l’aseptisé . Ce sera plein de richesses , d’aspérités , de vie . Pour autant que la rencontre se fasse entre nos outils et leurs énormes envies .
Pour beaucoup , il s’agit avant tout de se distraire de la vie et de ses contraintes . Il est parfois difficile dans ce cadre de trouver une place pour la régularité , le travail , la concentration . Il nous faut trouver un chemin pour leur faire sentir que la rigueur n’annule pas la liberté , le jeu , le plaisir , et qu’au contraire elle est nécessaire à la vie , à l’épanouissement de soi et du spectacle .
Bien sûr nous avons tous d’obscures et différentes raisons pour choisir de faire ce métier , mais le fait de décider d’en faire une profession nous rassemble . Ici , nous sommes face à des gens dont les motivations et le degré d’investissement sont très différents . A nous d’en faire un groupe , à nous de transformer leurs rapports ( qu’une mère et une fille acceptent de se découvrir dans le jeu l’une face à l’autre n’est pas si facile ).
Nous sommes là pour les aider à franchir des limites , mais aussi pour les aider à admettre leurs aptitudes , ce qui est souvent plus difficile à gérer . Comment calibrer le poids qu’on peut leur mettre sur les épaules ? Trouver l’endroit où l’entraide et la collaboration ne deviennent pas la prise en charge des autres et du spectacle . Cet équilibre fragile nécessite d’affiner notre écoute et de sortir nos antennes plus que jamais .
Nous avons choisi pour créer ‘ Tout le monde s’appelle Martine ‘ de partir d’eux , de leurs propositions mêlées aux nôtres . Faire sortir les choses d’eux sans tomber dans le psychodrame et canaliser tout cela pour répondre à nos attentes artistiques qui se précisent au fur et à mesure du travail . S’ajoute à ça la difficulté de la répétition : reproduire sans perdre l’évidence du jet , la vérité , le plaisir . Que les comédiens dépassent le matériau qui leur appartient et s’approprient ce qui vient d’ailleurs .
C’est au creux de ces embûches que nous vivons des moments inoubliables qui tissent le spectacle . Avec toujours cet espoir qu’ils apprennent autant que nous avons appris .
Les conférences locales de promotion de la santé de Bruxelles
Dans le cadre des Conférences locales, «Quand l’expression artistique, vertu de critique sociale, interpelle la promotion de la santé», nous avons dégagé deux axes de travail qui feront l’objet de deux journées ouvertes aux professionnels à partir de septembre:
- si l’expression est un geste qui sauve, une urgence sociale et une force émancipatrice, comment récolter cette expression? Quels en sont les risques, les limites, le sens, les finalités?
- la participation et après? Citoyens, politiques, professionnels: triade impossible?
Nous aurons l’occasion de vous en reparler!
Patricia Thiébaut , CLPS de Bruxelles, avec la collaboration de Patricia Balletti , du Théâtre Les Tanneurs
Avec: David Alpen, Victor Burton, Georges Charuel, Geneviève Danlois, Mickael Diakite, Marie et Nela Djangani, Tracy Engo, Jean-Louis Froment, Guillaume Francqx, Ingrid Lapierre, Laszlo Mechler, Vanderlan Marques, Catherine Martin, Gemma Mattiussi, Valérie Muller Kurz, Juanna Pollefait, Patricia Thiébaut, Renilda et Vanessa Van Diest.
La scénographie est assurée par Christine Flasschoen, assisté de Samuel Dronet.
Sans oublier l’équipe technique des Tanneurs: Sébastien Courtoy, Marc Defrise, Christophe Lagneaux, Thomas Hermignies.
Et le soutien de Béatrice Van Leuven.
Adresse de l’auteur: CLPS de Bruxelles, avenue de Béco 67,1050 Bruxelles. Tél.: 02 639 66 88. Courriel: patricia.thiebaut@clps-bxl.org