Avril 2007 Par Maryse FLAMENT Données

Le dernier rapport d’Eurotox sur «L’usage de drogues en Communauté française», est sorti de presse en décembre dernier. Nous exposons ici les grandes lignes du chapitre consacré à l’épidémiologie. Les principales sources de données seront présentées, ainsi que les tendances les plus marquantes qui se dégagent de ces données.
Le rapport est alimenté par les données épidémiologiques rassemblées par Eurotox en Communauté française (voir encadré), qu’elles soient collectées directement via les centres de traitement, recueillies lors des opérations de réduction des risques menées par d’autres associations, ou encore, issues d’autres enquêtes épidémiologiques.

Le cannabis: beaucoup essaient!

L’Enquête de santé par interview réalisée en 2004 par l’Institut scientifique de santé publique (1) et les comparaisons avec l’enquête précédente de 2001 nous renseignent sur l’importance de la consommation du chanvre parmi nos concitoyens.
La prévalence de l’usage «expérimental» de cannabis dans la population générale (15-64 ans) est en augmentation: en 2001, une personne sur dix disait avoir déjà essayé le cannabis, contre plus d’une personne sur huit en 2004. Cette proportion varie évidemment avec l’âge: entre 15 et 24 ans, plus d’un jeune sur cinq déclare avoir expérimenté le cannabis; entre 25 à 34 ans, ils sont un quart à déclarer l’avoir fait! C’est d’ailleurs dans cette tranche d’âge que l’augmentation observée entre 2001 et 2004 est la plus importante.
L’usage de cannabis dit «actuel» (dans les 30 derniers jours) est également en augmentation: en 2004, 3% des personnes qui consomment le font de façon actuelle (5,4% en région bruxelloise, 3,2% en région wallonne et 2,6% en région flamande). En région wallonne et en région bruxelloise, la moitié de ces consommateurs «actuels» ont pris du cannabis dix jours ou plus au cours du dernier mois; ce chiffre est de 38% pour la région flamande.
En 2001 comme en 2004, l’usage expérimental et l’usage actuel de cannabis sont proportionnellement plus élevés chez les hommes que chez les femmes, et diminuent avec l’âge à partir de la tranche 35-44 ans.

Cannabis, cocaïne et alcool: en tête des évocations

La ligne téléphonique francophone d’aide en matière de drogues créée en 1971 par Infor-Drogues est aussi une source d’informations intéressantes. Infor-Drogues choisit à dessein de comptabiliser les produits «évoqués» plutôt que «consommés»; en effet, dans la majorité des contacts, les personnes qui appellent se déclarent non-consommatrices.
En 2004, il y a eu 5.134 «évocations de produits» lors de ces contacts ; près de 40% d’entre eux étaient consacrés au cannabis. La cocaïne suit directement; elle est très souvent évoquée depuis six ans, alors qu’en 1997 elle n’était encore que cinquième dans le «palmarès». La troisième drogue dans l’ordre des évocations est l’alcool.
Le tableau 1 montre le détail des contacts d’Infor-Drogues (ligne téléphonique et autres sources: demandes écrites ou formulées lors d’une visite) depuis 2001. On voit que certains produits sont évoqués plus fréquemment en 2004 qu’en 2003: il s’agit surtout du LSD, de la méthadone et de l’ecstasy, puis, dans une moindre mesure, des amphétamines et de la cocaïne.

Tableau 1 – Détail des contacts (ligne téléphonique et autres) d’Infor-Drogues

Produit

2001 2002 2003 2004 % Variation par rapport à 2003
Cannabis 1.752 1.761 2.171 1.978 38,5 – 8,9 %
Cocaïne* 510 582 846 721* 14 + 1,5 %*
Alcool 348 460 533 484 9,4 – 9,2 %
Héroïne 435 402 447 437 8,5 – 2,2 %
Médicaments 221 311 392 344 6,7 – 12,2 %
X.T.C. 495 342 301 322 6,3 + 7 %
Méthadone 225 213 210 236 4,6 + 12 %
Crack 137 2,7
Amphétamines 192 144 132 135 2,6 + 2,3 %
Tabac 76 99 136 130 2,5 – 4,4 %
L.S.D. 188 102 59 82 1,6 + 38 %
Solvants 32 43 52 39 0,8 – 25 %
Autres opiacés 31 21 23
Autres 142 118 77 89 1,7 +0,3%
Total 4647 4598 5379 5134 100% – 4,5 %

Source: Infor-Drogues
* comprend aussi le crack jusqu’en 2003 inclus

Une enquête de PROMES (ULB) sur la prévalence d’expérimentation (= avoir essayé au moins une fois dans sa vie) menée en 2003 auprès d’un échantillon de 2320 étudiants belges de 15 et 16 ans, fait apparaître une répartition un peu différente ( voir tableau 2 ): si le cannabis est toujours en tête de liste, on est frappé par l’étonnant 9,3% d’expérimentation de tranquillisants ou de sédatifs non prescrits ! Ces drogues « licites » dont la prévalence d’expérimentation nous interpelle concernant des adolescents, sont suivies immédiatement dans la liste par les inhalants (6,9% d’expérimentation). Suivent par ordre décroissant, les champignons hallucinogènes, l’ecstasy, le LSD ou autres hallucinogènes, la cocaïne et enfin, les amphétamines.
Si l’on considère par contre la prévalence d’expérimentation au cours de l’année écoulée, l’ordre de la liste se modifie quelque peu (voir le tableau 2, qui donne également les prévalences d’expérimentation au cours du dernier mois).
Toutes drogues illicites confondues, la prévalence d’expérimentation est de 32,6%. Cette prévalence chute à 7,9% si on exclut le cannabis. Comme toujours, les garçons (37,2%) sont plus représentés que les filles (28,3%)…

Tableau 2 – Prévalence d’expérimentation des drogues par les 15 – 16 ans au cours de la vie, au cours de l’année écoulée et au cours du mois écoulé (en %)

N = 2320

Prévalence vie Prévalence année Prévalence mois
Marijuana / hachisch Garçons 36.8 31.9 20.3
Filles 28.1 21.9 13.4 Total 32.2 26.7 16.7
Tranquillisants ou sédatifs non prescrits Garçons 8.6 2.5 1.0
Filles 9.9 3.7 1.8 Total 9.3 3.1 1.4
Inhalants Garçons 8.9 5.2 2.6
Filles 5.1 2.9 1.3 Total 6.9 4 1.9
Champignons hallucinogènes Garçons 7.6 3.9 1.6
Filles 2.8 1.2 0.4 Total 5.1 2.5 1.0
Ecstasy Garçons 5.1 3.2 1.5
Filles 3.7 2.3 1.1 Total 4.4 2.7 1.3
LSD ou autres hallucinogènes Garçons 4.3 2.4 1.0
Filles 1.2 0.9 0.4 Total 2.7 1.6 0.7
Cocaïne Garçons 3 1.1 0.6
Filles 2.1 1.2 0.8 Total 2.5 1.1 0.7
Amphétamines Garçons 2.5 1.3 0.5
Filles 1.9 1.3 0.9 Total 2.2 1.3 0.7

Source : ESPAD 2003 . Cité in Belgian National Report on Drugs 2004

Le milieu festif: «polyconsommation» mais peu d’injections

Des données sont collectées annuellement dans différents événements à travers les actions de réduction des risques liés à l’usage de drogues menées en milieu festif en Communauté française. Les personnes qui consultent les services de réduction des risques pendant l’événement sont invitées à remplir un questionnaire.
Ce public d’usagers de drogues est assez jeune (moyenne de 22 ans) et est composé d’environ un tiers de femmes pour deux tiers d’hommes. Il présente une forte prévalence de consommation au cours du dernier mois. En 2004, 51% ont consommé du cannabis au cours du dernier mois, 21% de l’ecstasy, 17% des amphétamines, 12% de la cocaïne, et 11% des champignons hallucinogènes.
Les usagers rencontrés en milieu festif sont essentiellement des poly-usagers. Les modes de consommation sont surtout le sniff , l’inhalation ou l’ingestion. On y rencontre une faible proportion d’usagers de drogues par voie intraveineuse (1-2%).
La proportion de personnes qui rapportent avoir consommé au moins une drogue illégale au cours de l’événement est de 42% en 2004. Il faut noter que ce chiffre sous-estime la réelle consommation au cours de l’événement, car il correspond à ce que les personnes ont répondu au moment où elles ont rencontré le service de réduction des risques, et non en fin de soirée. Le produit le plus répandu est l’alcool, suivi du cannabis et de l’ecstasy. Les prévalences de consommation de cannabis et de tabac sont très proches.
Il est intéressant de noter l’évolution des produits consommés au cours de la période allant de 1996 à 2004, dans un même festival rock. Par exemple, parmi les usagers du service de réduction des risques, près d’un cinquième étaient consommateurs d’héroïne en 1996, contre 6% en 1999. En revanche, alors qu’un cinquième aussi des usagers disaient consommer de l’ecstasy en 1996, ils étaient 40% en 1997. De tels changements s’expliquent en grande partie par une évolution du public, liée aux modifications de la programmation musicale.

En rue: les opérations «Boule-de-Neige»

En Communauté française, depuis 1994, des données concernant les consommations, les modes de consommation et les comportements à risque des usagers de drogues injectables, sont collectées à travers des opérations de prévention du sida, les opérations «Boule-de-Neige».
Dans ces opérations de réduction des risques, les usagers, qui représentent un public plutôt marginalisé, sont contactés par un de leurs pairs, appelé «jobiste», qui se voit attribuer une triple mission: participer à un cycle de sensibilisation, établir une quinzaine de contacts dans son entourage proche, «recruter» à son tour un futur candidat jobiste (il s’engage aussi à participer à une réunion d’évaluation).
Lorsque le jobiste se rend sur le terrain, il est muni d’un questionnaire qui sert de base à l’entretien avec les usagers de drogues. Une opération «Boule-de-Neige» se déroule sur quelques semaines (même si le travail préparatoire peut être beaucoup plus long). Il s’agit de faire en sorte que le message préventif suive le même chemin que celui emprunté par le virus: d’ami à ami.
Dans la population des usagers de drogues rencontrés en rue (2) en 2004 (âge moyen de 25 ans), on observe une consommation de cocaïne élevée et en augmentation (59%), d’héroïne (67%) et de benzodiazépines (40%). Il s’agit essentiellement de poly-consommateurs consommant depuis plus de deux ans. Un quart des personnes rencontrées ont consommé de la méthadone qui ne leur avait pas été prescrite.
Deux tiers des usagers rencontrés dans les opérations «Boule-de-Neige» ont déjà pratiqué l’injection de drogue dans leur vie. L’injection de méthadone est rapportée par une proportion grandissante des personnes rencontrées. L’injection est aussi devenue depuis quelques années le mode de consommation de la cocaïne dans la moitié des cas.

La prison, lieu d’initiation aux drogues

Différentes enquêtes transversales ont été réalisées en milieu carcéral en Communauté française (3). La proportion de détenus déclarant consommer une drogue illégale en prison est d’environ 40%. Pour la moitié de ces personnes, il s’agit de cannabis uniquement. Les drogues les plus utilisées en prison sont le cannabis, suivi par les benzodiazépines, l’héroïne et la cocaïne.
Ces enquêtes montrent que la prison constitue un lieu d’initiation aux drogues. Dans l’enquête menée en 2003, un cinquième des participants (soit près de la moitié des usagers de drogue en prison) rapportent que la première consommation d’un produit illicite a eu lieu en milieu carcéral, et 10% des participants disent avoir été initiés à l’héroïne en prison.
Les personnes injectent moins fréquemment en prison qu’à l’extérieur, d’après ce qu’elles rapportent: 2% des personnes interrogées disent s’injecter de la drogue en prison. L’absence d’accès à du matériel d’injection stérile rend ces injections à très haut risque.

L’Indicateur de Demande de Traitement

L’Indicateur de Demande de Traitement (TDI) est un indicateur épidémiologique constitué d’un ensemble de variables que des institutions de traitement ou des praticiens recueillent pour Eurotox à l’occasion des demandes de traitement faites par les usagers.
Cet indicateur nous apprend que le public qui a débuté un traitement en 2004 est âgé en moyenne de 29 ans, comporte un cinquième de femmes, est belge dans trois cinquièmes des cas, et possède un diplôme secondaire dans près de 60% des cas; une fois sur trois, il dépend du CPAS ou de la mutuelle; il vit seul dans 35% des cas et est sans logis dans 12% des cas.
Le TDI montre aussi que, toujours en 2004, les opiacés sont à l’origine de la moitié des demandes de traitement (55%) suivis de l’alcool (18%), du cannabis (11%) et de la cocaïne (10%).
En 2004, on a vu pour la première fois apparaître des demandes pour l’addiction aux jeux et paris.
En ce qui concerne les premières demandes de traitement (aucun traitement antérieur), les opiacés connaissent une forte baisse, passant de 74% en 1993 à 38% en 2004: ils sont remplacés par les demandes de traitement liées à l’alcool, au cannabis et à la cocaïne.

Les maladies infectieuses liées aux drogues

Un autre indicateur-clé est celui des «maladies infectieuses liées à l’usage de drogues». Il se compose d’une série de variables portant sur le statut sérologique (rapportées par le patient ou basé sur test de laboratoire) pour le HIV, le HBV et le HCV. Il est collecté sur la même fiche que le TDI, mais les centres de traitement peuvent choisir de compléter ou non les items sur le statut sérologique.
Le nombre d’inconnues est important, et le nombre de réponses réduit; il convient donc d’interpréter ces résultats avec prudence. Moyennant ces précautions, voici les grandes tendances qui se dégagent des chiffres collectés en 2003 et 2004; nous nous intéressons ci-dessous uniquement au groupe à risque représenté par les usagers de drogues par injection. Les constatations qui suivent se basent aussi sur les données issues des opérations Boule-de-Neige.
Si les infections au VIH et l’hépatite B étaient en baisse jusqu’en 2002, on observe une augmentation en 2004. La prévalence «rapportée» (= séropositivité signalée par l’usager) de l’hépatite B est de 29% de 2001 à 2003 et de 32% en 2004 2. Elle est par ailleurs de 35% en 2004 parmi les usagers de drogues par injection (UDI) en demande de traitement et qui ont été testés (4).
Sur l’ensemble des UDI déclarant un test HIV, 7% sont infectés par ce virus. Il est frappant de constater que la proportion de personnes infectées par le VIH est systématiquement deux fois plus élevée (12%) chez les nouveaux UDI (< 2ans) que parmi les UDI plus anciens (où elle n’atteint «que» 6%).
La prévalence de l’hépatite C chez les UDI varie selon les sources de 25% (usagers en prison, 2003) à 61% 2. Le nombre de cas d’hépatite C parmi l’ensemble des demandes de traitement des UDI est en hausse depuis 1997.
D’une façon générale, la proportion des usagers de drogue ayant eu un test de dépistage des hépatites reste encore trop faible, et les comportements à risque fréquents. Si, en 2004, 80% des UDI en demande de traitement ont déjà été testés pour l’hépatite B, et 78% pour l’hépatite C, par contre, dans la population des opérations Boule-de-Neige, ils ne sont que 64% à avoir déjà eu un dépistage des hépatites. Alors que l’injection «actuelle», facteur de risque majeur, est en constante diminution dans les données TDI concernant les premières demandes de traitement (10% en 2004 contre 95% en 1993), en revanche, dans la population des opérations Boule-de-Neige, 43% disent pratiquer l’injection actuellement. Le partage du matériel concerne quatre usagers «injecteurs actuels» sur dix pour la seringue, et presque un sur deux pour d’autres parties du matériel!

Pour plus d’info…

Ce rapport sur «l’usage de drogues» ne comporte pas que des données épidémiologiques. Les aspects plus proprement sociologiques y sont aussi développés: le cadre législatif et organisationnel; les projets et tendances en matière de traitement, de prévention, et de réduction des risques; et enfin, pour la première fois, un focus spécial qui, cette année, est consacré à l’alcool.
Ce dernier fera l’objet d’un prochain article dans Education Santé . Le rapport complet (207 pages) peut être obtenu sur demande à Eurotox ou téléchargé sur le site de l’asbl. Une fiche de synthèse de 4 pages vient d’être publiée, qui peut être obtenue aux mêmes sources.
Marianne Flament , Eurotox
Adresse de l’auteur : Eurotox , 67 avenue Emile de Béco 67 , 1050 Bruxelles . Tél .: 02 644 22 00 Fax : 02 644 21 81 . Courriel : eurotox@skynet.be, site : http://www.eurotox.org

Eurotox et ses missions

Eurotox a été fondée en 1991 par trois institutions de terrain actives dans le domaine des drogues et des assuétudes: Infor-Drogues, Modus Vivendi et Prospective Jeunesse. Elle remplit des missions spécifiques pour la Communauté française, et pour l’Observatoire Européen des Drogues et Toxicomanies (OEDT), dont le siège est à Lisbonne. Cet observatoire a été créé en 1993 afin d’apporter aux Etats les informations nécessaires en matière de drogues. Chaque Etat a mis en place un point focal national de coordination. En Belgique, ce rôle est dévolu à l’Institut scientifique de santé publique, qui est appuyé par quatre «sous-points focaux», un par Communauté et un pour la région bruxelloise; ils forment ensemble le «Belgian Information REITOX Network» (BIRN). Eurotox est sous-point focal pour la Communauté française.

Les missions européennes

Eurotox contribue à la rédaction du Rapport national belge sur les drogues , qui lui-même alimente le rapport annuel de l’OEDT sur l’état du phénomène des drogues et assuétudes en Europe. Pour ce faire, Eurotox collecte et compile nombre de données quantitatives et qualitatives en Communauté française. Parmi les indicateurs épidémiologiques récoltés, deux le sont directement auprès du terrain: «l’indicateur de demande de traitement», et la «prévalence des maladies infectieuses chez les usagers de drogues par voie intraveineuse». Ces données, anonymes, sont transmises à Eurotox où elles sont analysées.
EDDRA (pour «Exchange on drug demand reduction actions») est le nom d’une base de données multilingue disponible sur le web (www.reitox.emcdda.org/eddra) visant à récolter des informations objectives, fiables et comparables sur les activités de réduction de la demande de drogue, en insistant sur l’évaluation. Tout projet de prévention en lien avec la réduction de la demande de drogues est susceptible de figurer dans EDDRA, pour autant qu’une évaluation du projet soit réalisée ou prévue. Les intervenants intéressés sont invités à prendre contact avec Eurotox.
L’OEDT assure une mission importante de détection et d’évaluation de nouvelles drogues de synthèse au sein de l’Union européenne. Eurotox participe à ce « Système d’alerte précoce » («Early Warning System» ou EWS) et a même, aujourd’hui, élargi cette mission puisque les nouveaux modes de consommation de drogues déjà connues sont signalés avec un soin égal s’ils entraînent des risques accrus. L’information qui en découle est transmise en urgence par courriel vers les professionnels du secteur des assuétudes. Si nécessaire, Eurotox et ses trois promoteurs prolongent ces messages par des dépliants conçus pour les usagers. Ce système d’alerte précoce contribue aussi à alimenter le système de détection des tendances émergentes (voir plus loin).

Les missions en Communauté française

En septembre 2000, Eurotox a reçu du Gouvernement de la Communauté française la mission d’Observatoire socio-épidémiologique «alcool-drogues» sur le territoire de la Communauté française. C’est dans ce cadre qu’est produit annuellement le Rapport sur l’usage de drogues en Communauté française .
Eurotox a développé un système de détection des tendances émergentes («Emerging trends-E.T.») en matière de consommation de drogues, via le Yahoo group «Tendances émergentes – alerte précoce». C’est un forum d’échange de savoirs sur les tendances émergentes en matière de consommation de drogues, réservé aux professionnels du champ des assuétudes. Tout professionnel concerné peut adresser une demande d’adhésion à Miguel Rwubusisi (02 639 47 08), miguel.rwubusisi@eurotox.org, ou encore via le site http://fr.groups.yahoo.com/group/tendances_emergentes_alerte_precoce

(1) Enquête de santé par interview, Belgique, 2004, Institut scientifique de santé publique, Service d’Epidémiologie, Bruxelles, 2006.
(2) Données issues des opérations «Boule-de-Neige» de Modus Vivendi de 1994 à 2004 in L’usage de drogues en Communauté française 2004-2005, Eurotox asbl, juin 2006.
(3) Hariga F., Todts S., Doulou M. et coll., Drug use in prisons: monitoring of health risks: a survey in 10 prisons in Belgium, Brussels, 2003.
(4) Données TDI, Eurotox, 2004.