La campagne ‘Help’ de l’Union européenne
La campagne médiatique
Les spots TV et radio de cette vaste campagne médiatique européenne ont été largement diffusés dans l’espace européen pour réduire l’initiation des jeunes de 15 à 18 ans au tabac et pour aider les jeunes adultes de 18 à 30 ans à arrêter de fumer. Cette initiative vise aussi tous ceux qui sont proches des jeunes et qui travaillent en contact avec eux.
La campagne « Help pour une vie sans tabac », c’est aussi plus de 1.100 événements nationaux au travers de l’Europe de 2005 à 2008. Un site Internet donne un aperçu des activités et du matériel réalisé pour convaincre les jeunes et les soutenir dans leur lutte contre le tabagisme. Les supports de communication sont accessibles et téléchargeables à l’adresse http://www.help-eu.com .
Le site offre en plus un accès à d’autres campagnes, un lexique, des news, des dossiers, de l’aide pour ne pas commencer, pour arrêter et pour réduire le tabagisme passif, un espace école, un espace monde du travail et enfin un lien avec le Manifeste européen des jeunes pour une vie sans tabac.
La conférence
Après 4 ans de travail, la Commission européenne a réuni, en octobre 2008, les acteurs des 27 États membres ainsi que les scientifiques du secteur de la promotion de la santé, de la santé publique et des spécialistes de la communication pour faire le point sur cette première grande action européenne de prévention du tabagisme.
Des délégations des groupements de jeunes étaient présentes en nombre à Bruxelles. Les représentants des conseils nationaux des jeunes, des associations européennes des étudiants en médecine, en pharmacie, en psychologie, des jeunes écologistes, des jeunes militants pour la paix et de l’aide humanitaire, des délégués des mouvements de jeunesse et des membres du Forum européen des jeunes ont donné de la voix aux échanges. À noter qu’un envoyé des producteurs de tabac s’était même perdu dans cette conférence internationale. « Les moustiques sont parmi nous !» a dit un membre de l’assemblée…
Trois jours de conférences, de débats, d’ateliers et de projections se sont articulés autour des modes de sensibilisation des jeunes; des nouvelles technologies de communication en santé publique; de l’exploration des nouvelles pratiques en matière de comportements; de l’intégration des groupes défavorisés et du besoin de partage d’expériences en santé publique.
Au rayon des nouveautés, il faut signaler pas mal de similitudes entre les campagnes des alcooliers et des cigarettiers et les campagnes promotionnelles des grandes marques comme Adidas et Quicksilver. Des points communs ont été identifiés non dans leurs stratégies usuelles mais à propos des supports de campagne de communication numériques.
Nous sommes là dans un véritable processus de benchmarking tiré en droite ligne des techniques de marketing. Il s’agit d’un processus continu de recherche , d’analyse comparative , d’adaptation et d’implantation des meilleures techniques , des meilleurs modes de gestion et d’organisation d’autres entreprises pour s’en inspirer et en tirer le meilleur .
Les défenseurs de l’approche de promotion de la santé présents ont eux insisté sur l’utilité d’une démarche ‘ Bottom – up ‘ permettant que les points de vue des usagers soient pleinement pris en considération.
Les échanges soutenus ont été soumis tant aux critiques positives qu’aux critiques négatives de l’assemblée. Un large débat d’idées et une production intellectuelle riche des apports de près de deux cents participants ont conduit à l’élaboration de recommandations.
Les recommandations
Treize recommandations ont été approuvées après des discussions approfondies. Ces recommandations reprennent les points jugés les plus importants pour la prévention du tabagisme des jeunes et des jeunes adultes. Elles concernent le rôle de la Commission européenne, les connections indispensables avec la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT), l’implication des organisations de jeunesse, les échanges avec la santé publique notamment en matière de déterminants de la santé, les liens avec l’enseignement et les professionnels de la santé et du social.
Les recommandations soulignent encore la nécessité d’une base de données des bonnes pratiques des campagnes de promotion de la santé, l’importance des stratégies de marketing sans tabac en santé publique, la responsabilité de l’industrie du tabac dans la pandémie du tabagisme, l’importance de la sensibilisation des groupes vulnérables et défavorisés.
La contribution des nouveaux médias à la communication de masse et à l’enseignement a fait l’unanimité. Leur utilisation pour mobiliser les jeunes est reconnue tout en se souciant de rompre la fracture numérique, l’isolement social et l’incompréhension mutuelle.
Enfin, la nécessité de mener des recherches et d’évaluer les campagnes de manière indépendante a été établie pour renforcer les connaissances en matière d’attitudes favorables à la santé, de méthodologies de communication et d’égalités de santé.
Les présentations et les recommandations de la conférence sont accessibles sur
http://ec.europa.eu/health/ph_determinants/life_style/Tobacco/help/ev_20081009_en.htm
Geneviève Houioux , ULB-Promes et Michel Pettiaux , FARES
Si vous souhaitez réagir: michel.pettiaux@fares.be