Un projet pilote visant à améliorer l’information vers les médecins généralistes sur les programmes de prévention et de dépistage des cancers en Fédération Wallonie-Bruxelles vient de démarrer.
La Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), en partenariat avec l’asbl Question Santé, le Centre de dépistage des cancers et la société Quintiles, met en place un projet pilote «ambassadeur prévention». Ce projet est soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui souhaite améliorer le recours aux programmes de médecine préventive qu’elle met à la disposition de la population et des médecins.
Pour l’implantation de programmes de prévention, la littérature scientifique a mis en évidence l’intérêt de rencontres d’information entre un visiteur médical et un médecin. Cette démarche permet de sensibiliser le médecin, de lui transmettre des informations concrètes et pratiques sur le fonctionnement des programmes et d’individualiser les informations transmises en fonction des besoins spécifiques du médecin.
Les programmes de prévention concernés par ce projet pilote sont ceux des dépistages du cancer colorectal et du sein, ainsi que la prévention du cancer du col de l’utérus (par vaccination et frottis de dépistage).
Environ 250 médecins sont concernés par cette expérience; chacun de ces médecins sera visité, moyennant son accord, par l’ambassadeur prévention à trois reprises sur une période de 9 mois. L’ambassadeur pourra lui apporter une aide concrète et des informations sur les bénéfices que lui-même et ses patients peuvent retirer de ces programmes, ainsi que leurs limites.
La première visite sera consacrée principalement au dépistage du cancer colorectal; outre un rappel et un temps de discussion consacré au dépistage abordé précédemment, la deuxième visite abordera aussi la prévention du cancer du col de l’utérus (vaccination et dépistage) et la troisième visite le dépistage du cancer du sein. Les documents d’informations des programmes de dépistage de la Fédération Wallonie-Bruxelles seront diffusés aux médecins lors de ces visites.
Le projet a démarré au début de l’année par une formation de l’ambassadeur prévention, qui a commencé à rencontrer les médecins dès la fin de janvier 2013. Le territoire couvert par le projet est une partie du Hainaut reprenant des sub-régions de Mons-Borinage, du Centre et quelques autres communes à l’ouest de Charleroi. Ce territoire englobe par exemple les entités de Dour, Boussu, Frameries, Mons, Lens, Soignies, Le Roeulx, Seneffe, Courcelles, Fontaine-l’Éveque, Nalinnes, Thuin, Merbes-le-Château, Binche et La Louvière.
Suivi du projet
Une évaluation, dont les résultats seront disponibles début 2014, permettra de tirer les enseignements de cette initiative. Elle comprendra plusieurs volets.
Primo, une évaluation qualitative ex-ante et ex-post par enquêtes auprès des médecins généralistes participant au projet pilote, comparés à deux groupes témoins composés chacun de 400 médecins généralistes. Un groupe témoin sera situé dans le même bassin que le groupe pilote, l’autre dans un autre bassin constitué par Liège et sa région. Un questionnaire d’enquête a été envoyé via la SSMG à ces 1.100 médecins fin janvier 2013 et un second suivra en novembre de cette année.
Ensuite, une évaluation concomitante (relevé de données qualitatives par l’ambassadeur prévention).
L’ambassadeur prévention recueillera les freins et difficultés rencontrés dans leur pratique préventive par les médecins, ainsi que leurs suggestions d’amélioration de l’organisation des programmes et leur appréciation sur le projet pilote.
Et enfin, une évaluation d’impact sur les comportements finaux (au départ du projet, après 5 mois, 10 mois et 13 mois). Cette évaluation comparera divers indicateurs, avant, pendant et au terme du projet pilote, d’une part pour le groupe pilote et d’autre part pour chacun des deux groupes témoin :
– pour le dépistage du cancer colorectal, le nombre absolu de tests anonymisés (Hemoccult ®) revenus pour analyse et pour le dépistage du cancer du sein, le nombre absolu de résultats anonymisés de mammotests pour lesquels les médecins du groupe pilote sont désignés comme référents;
– le nombre de médecins désignés comme référents pour au moins un test Hemoccult® revenu pour analyse;
– le nombre de médecins désignés comme référents pour au moins un mammotest réalisé.
À ces données s’ajoutera le nombre de tests Hemoccult® commandés par le médecin au Centre de référence des cancers.
Des indicateurs sont également en cours de sélection pour la vaccination.