Plus de 7 000 personnes sont nouvellement infectées par le VIH chaque jour. Et au total, en 2010, 1,8 million de personnes sont décédées de causes liées au sida. Près de la moitié (47%) des 14,2 millions de personnes séropositives ayant besoin d’un traitement à vie y ont à présent accès. Le nombre des nouvelles infections continue d’être supérieur au nombre des personnes mises sous traitement en 2010.
Les derniers chiffres
L’ ONUSIDA a publié récemment un rapport présentant les estimations chiffrées fin 2010. On peut y lire notamment que
-34 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH (contre 32,9 millions en 2009) ;
-2,7 millions de nouvelles infections ont été recensées en 2010, un nombre supérieur au nombre de nouveaux cas traités en 2010 (1,35 million) ;
-1,8 million de personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2010 ;
-6,6 millions de personnes sont sous traitement, soit 1,35 million de plus qu’en 2009.
Des progrès tant au niveau de la prévention que du traitement
On estime que les traitements ont permis de sauver 2,5 millions de vie depuis 1995, dont 700.000 rien que pour l’année 2010. Un progrès encourageant, d’autant que l’élargissement de l’accès au traitement a également des retombées en termes de prévention. On estime ainsi que 400.000 nouvelles infections d’enfants ont pu être évitées depuis 1995 grâce à la mise sous traitement des femmes enceintes séropositives (48% d’entre elles seraient aujourd’hui sous traitement). Dans plusieurs parties du monde, le nombre de nouvelles infections est d’ailleurs réduit ou stabilisé.
Il faut poursuivre les efforts! Pour que ces progrès se confirment, l’ONUSIDA plaide pour une poursuite de l’aide financière à la lutte contre le sida. Selon ce rapport, la nouvelle approche stratégique, présentée ci-dessous, devrait permettre d’éviter d’ici 2020 12,2 millions de nouvelles infections (dont 1,9 million d’infections d’enfants) et 7,4 millions de décès liés à la maladie.
La stratégie Objectif Zéro
La stratégie de lutte contre le VIH et le sida présentée par l’ONUSIDA vise, dans un premier temps, à ce que le nombre de personnes nouvellement infectées soit inférieur au nombre de personnes mises sous traitement. Pour y parvenir, il faut une vision totalement novatrice: Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida . C’est la stratégie Objectif Zéro .
Le chemin vers la réalisation de cette vision est marqué de jalons concrets: 10 objectifs ont été fixés pour 2015 :
-réduction de moitié de la transmission sexuelle du VIH, y compris parmi les jeunes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et dans le contexte du commerce du sexe;
-élimination de la transmission verticale du VIH et réduction de moitié des décès maternels liés au sida;
-prévention de toutes les nouvelles infections à VIH parmi les personnes qui consomment des drogues;
-accès universel au traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH admissibles au traitement;
-réduction de moitié des décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH;
-prise en compte des personnes vivant avec le VIH et des ménages affectés par le virus dans toutes les stratégies nationales de protection sociale et fourniture d’un accès aux soins essentiels et à l’appui pour ces populations;
-réduction de moitié du nombre de pays ayant des lois et pratiques punitives concernant la transmission du VIH, le commerce du sexe, la consommation de drogues ou l’homosexualité, qui entravent l’efficacité des ripostes au VIH;
-suppression des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH dans la moitié des pays appliquant de telles restrictions;
-prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles en rapport avec le VIH dans la moitié au moins de l’ensemble des ripostes nationales au VIH;
-aucune tolérance à l’égard de la violence sexiste.
Pour atteindre cette vision et ces objectifs, l’ONUSIDA a établi un programme stratégique de lutte contre le VIH/sida et maximisera ses ressources pour obtenir des résultats.
Quelques éléments de la stratégie ONUSIDA
Pour réduire de manière significative le nombre de nouvelles infections à VIH, il faudra restructurer radicalement les politiques, les mesures et les pratiques de prévention du VIH, notamment en tenant compte des contraintes financières. Pratiquement, il s’agit d’identifier les principaux foyers de transmission, de donner aux gens les moyens d’exiger une riposte au VIH et de se l’approprier, et d’inciter les leaders politiques à cibler les populations et à privilégier les programmes les plus aptes à réduire le nombre de nouvelles infections.
Il s’agit aussi de favoriser l’émergence d’un traitement, de soins et d’un soutien de nouvelle génération afin de pouvoir fournir une plate-forme de traitement radicalement simplifiée qui, d’une part, soit bénéfique aux personnes vivant avec le VIH et d’autre part, contribue aussi, grâce à un élargissement et une intensification de l’accès au traitement, à réduire le nombre de nouvelles infections.
L’ONUSIDA insiste aussi sur la nécessité de promouvoir les droits humains et l’égalité des sexes pour soutenir la riposte au VIH. Cela signifie mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH ainsi qu’à l’inégalité entre les sexes et à la violence à l’égard des femmes et des filles, qui sont autant de sources de risque d’infection VIH et de vulnérabilité à l’infection, car elles empêchent l’accès des personnes concernées aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui. Et cela suppose aussi l’adoption de lois, de politiques et de programmes qui protègent les personnes contre l’infection et favorisent leur accès à la justice.
Réunis en juin 2011, les États membres de l’ONU ont pris note de la stratégie de l’ONUSIDA et convenu d’intensifier la lutte. Ils ont fixé leurs objectifs à 2015 dans la «Déclaration politique sur le VIH/sida: intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida» ( http://www.unaids.org/en/media/unaids/contentassets/documents/document/2011/06/20110608_UN-A-65-L.77_fr.pdf ), qui a été adoptée par l’Assemblée générale.
Cette Déclaration note que les stratégies de prévention anti-VIH ne mettent pas assez l’accent sur les populations à haut risque – à savoir les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et les professionnels du sexe. Elle appelle les pays à redoubler d’efforts pour assurer l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien en matière de VIH, et ce d’ici 2015. Les États membres de l’ONU ont également promis d’éliminer les inégalités fondées sur le sexe, ainsi que la maltraitance et la violence sexistes, et de renforcer la capacité des femmes et des adolescentes de se protéger de l’infection du VIH. Enfin, entre autres considérations, la Déclaration (qui énumère plus de 100 points) appelle aussi à l’élargissement de l’accès aux produits de prévention anti-VIH comme les préservatifs masculins et féminins et le matériel d’injection stérile.
Plate-forme prévention sida