La Fondation pour la Santé Dentaire (FSD) et l’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH) viennent de publier les résultats d’une vaste enquête sur la santé bucco-dentaire des jeunes. Le Hainaut se situe désormais dans la moyenne.Les mesures prises en termes d’accès aux soins et de travail de sensibilisation ont montré un effet positif. Il faut poursuivre dans cette voie, en portant une attention aux groupes les moins favorisés. Parmi les pistes pour maintenir ce gain et l’accroître: l’amélioration du brossage des dents chez les jeunes enfants, l’implication des parents, une information soutenue et adaptée et l’application du tiers payant par les dentistes.
Des chiffres encourageants
- 50% des jeunes n’ont jamais eu de carie,
- 2/3 des jeunes vont régulièrement chez le dentiste,
- 39% des jeunes ont une bonne hygiène buccale,
- 78% des jeunes déclarent se brosser les dents deux fois par jour ou plus.
Ces chiffres sont en nette progression entre 2006 et 2012. Cependant:
- seul un tiers des jeunes ont un brossage des dents satisfaisant,
- 90% des jeunes de 13 et 16 ans souffrent de problèmes gingivaux et 60% du tartre,
- un jeune sur 10 n’est jamais allé chez le dentiste,
- le statut socio-économique de la famille des jeunes a une influence directe sur l’état de leur bouche, leurs habitudes de soins quotidiens et de traitement.
Dans le détail
Cette enquête est le fruit d’une collaboration avec les Centres de Santé Scolaire Vigies (CSSV), services de promotion santé à l’école (PSE) et centres psycho-médico-sociaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PMS FWB)) et pour la première fois avec l’Observatoire de la Santé de la province de Luxembourg (OSL), permettant ainsi des comparaisons entre les deux provinces.
Visite chez le dentiste
En 2012, 32% des jeunes ne consultent pas préventivement un dentiste. La situation s’est cependant améliorée depuis 2006 où cette proportion était de 47%. On constate également que 25 à 31% des jeunes qui citent une fréquence idéale de consultation d’une fois par an ou plus n’effectuent pas de visite annuelle. Ceci met en lumière qu’il ne suffit pas que le jeune connaisse les recommandations pour les mettre en oeuvre. Le rôle des parents est essentiel surtout pour les plus jeunes.
Hygiène et santé bucco-dentaire
En 2012, 39% des jeunes ont une bonne hygiène buccale, 58% une hygiène buccale moyenne et 3% une mauvaise hygiène buccale. Les filles ont une meilleure hygiène buccale que les garçons, principalement chez les plus jeunes. On constate également une amélioration de l’hygiène buccale avec l’âge.
Brossage des dents
Globalement, entre 2006 et 2012, la proportion de jeunes dont le brossage a été jugé satisfaisant par le dentiste a augmenté dans tous les groupes d’âge. Le brossage des plus âgés est plus fréquemment adéquat que celui des plus jeunes (21% chez les 11 ans contre 36% chez les 16 ans). Cependant, 7 jeunes sur 10 présentent encore un brossage non satisfaisant. Un brossage régulier n’est pas le garant d’un brossage de qualité.Il existe un décalage entre la connaissance de la recommandation et sa mise en pratique. Parmi les 22% qui ne se brossent pas les dents au moins deux fois par jour, la majorité connaît la recommandation mais ne l’applique pas.
Consommation de sodas
Les jeunes savent que la consommation de sodas sucrés est mauvaise pour la santé et en particulier, pour la santé bucco-dentaire. En 2012, 87% des jeunes mentionnent que boire des sodas sucrés est mauvais pour les dents. L’effet délétère des boissons light est moins bien connu: seuls, 46% des jeunes signalent que boire des sodas light est mauvais pour les dents. Cependant, la connaissance de l’effet nocif des sodas sucrés ou light sur les dents ne modifie pas la consommation des jeunes.
Inégalités sociales de santé bucco-dentaire
Les résultats révèlent que le statut socio-économique de la famille des jeunes a une influence à la fois sur l’état de leur bouche, sur leurs habitudes de soins quotidiens et de traitement. Le remboursement intégral des soins dentaires des jeunes de moins de 18 ans est un facteur essentiel, mais insuffisant pour garantir un recours généralisé aux soins préventifs car tous les jeunes ne bénéficient pas de manière égale de cette mesure.L’accès équitable à la santé dentaire nécessite la mise en place d’un ensemble d’éléments facilitants: par exemple, une information adaptée à ce public ou le tiers payant généralisé pour l’ensemble des bénéficiaires de l’intervention majorée.L’enquête fait l’objet d’une publication de 72 pages et d’une synthèse de 6 pages.