Janvier 2017 Par Christian DE BOCK Données

Enquête de consommation alimentaire 2014-2015: les aliments

Les résultats présentés dans le Rapport 4 de l’enquête sur la consommation alimentaire en Belgique en matière d’aliments ont été classés sur base des huit groupes de la pyramide alimentaire active utilisée en Flandre. Pour chaque groupe d’aliments, les apports habituels (c’est-à-dire les apports journaliers moyens mesurés sur une longue période) ont été comparés avec les apports de référence (conseillés).

La pyramide alimentaire active a été conçue de manière à respecter toutes les recommandations pour les apports en macronutriments et micronutriments. Les recommandations nutritionnelles sont exprimées en termes d’apports de référence de la population.

Il est possible d’équilibrer les apports sur une période de 1 à 2 semaines (et non pas sur une seule journée), c’est pourquoi ce sont les apports habituels qui ont été examinés et vérifiés quant à leur conformité par rapport aux recommandations.

Voici donc quelques données significatives pour chaque groupe.

L’eau

Seulement 27 % des Belges (3-64 ans) boivent suffisamment d’eau ou de boissons non sucrées (c’est-à-dire contenant moins de 5 kcal par 100g, telles que sodas light, café ou thé)Note bas de page.

Plus de 90 % des enfants et adolescents (6-17 ans) ne respectent pas les recommandations minimales en ce qui concerne la consommation d’eau.

31 % de la population boit plus que l’apport maximal recommandé de boissons non sucrées.

Les apports moyens habituels en eau ont augmenté en 2014 par rapport à 2004, passant de 635 ml à 820 ml par jour tandis que les apports en boissons non sucrées ont diminué (de 475 ml à 420 ml).

Le total de la consommation habituelle en eau et boissons non sucrées est plus bas que ce qui est recommandé.

Pommes de terre et produits céréaliers

La consommation habituelle de pain et substituts est en moyenne de 4 à 5 tranches de pain (141 grammes) par jour; 17 % seulement de la population (3-64 ans) respectent les recommandations dans ce domaine.

La consommation habituelle de pommes de terre et substituts correspond en moyenne à un équivalent de 2 petites pommes de terre (138 g) par jour; seulement 12 % de la population respectent les recommandations dans ce domaine.

La consommation de pain et substituts a diminué en 2014 par rapport à 2004, passant de 300 g par jour à 254g; la consommation de pommes de terre et substituts est par contre restée inchangée. Dans ce groupe, la consommation de pommes de terre a diminué. Par contre celle des substituts, tels que pâtes ou riz, a augmenté.

Légumes

La consommation habituelle de légumes est de 145 g par jour.

Seulement 5 % de la population (3-64 ans) respectent les recommandations en ce domaine.

35 % des jeunes enfants (3-5 ans) sont dans la ligne des recommandations spécifiques à leur âge en ce qui concerne la consommation de légumes.

La consommation habituelle de légumes est restée inchangée en 2014 par rapport à 2004.

Fruits

La consommation habituelle de fruits est de 110 grammes soit l’équivalent d’un fruit par jour.

64 % des jeunes enfants de 3 à 5 ans suivent les recommandations en ce qui concerne la consommation de fruits, pour seulement 9% de la population (3 à 64 ans).

La consommation de fruits est restée inchangée en 2014 par rapport à 2004.

Produits laitiers et produits à base de soja enrichis en calcium

La consommation moyenne habituelle de produits laitiers et produits à base de soja enrichis en calcium (à l’exception du fromage) est de 160 g par jour; à peine 2 % de la population (3-64 ans) respectent ainsi les recommandations à ce sujet.

Quasiment tous les adolescents de 14 à 17 ans ne consomment pas suffisamment de produits laitiers et produits à base de soja enrichis en calcium.

La consommation habituelle en fromage est de 30 g par jour; 41 % de la population (3-64 ans) respectent l’apport maximal recommandé à ce sujet.

La consommation de fromage, de produits laitiers et de produits à base de soja enrichis en calcium est restée inchangée en 2014 par rapport à 2004.

Viande, poisson, œufs et substituts

La consommation habituelle de viande, poisson, oeufs et de substituts est de 145 g par jour; 80 % de la population (3-64 ans) consomme plus que ce qui est recommandé à ce sujet. C’est particulièrement vrai pour la viande.

À peine 13 % de la population mange du poisson deux fois par semaine ou davantage.

87 % de la population respecte l’apport maximal de référence en ce qui concerne la consommation d’oeufs.

Les substituts végétaux de la viande (légumineuses ou produits végétariens) sont peu consommés. La consommation habituelle pour ces produits est de 4 g par jour en moyenne…

La consommation habituelle pour l’ensemble du groupe ‘viande, poisson, oeufs et substituts’ est restée inchangée en 2014 par rapport à 2004.

Matières grasses à tartiner et pour la cuisson

La consommation habituelle de matières grasses à tartiner et pour la cuisson est de 18 g par jour. La recommandation concernant ces graisses ‘visibles’ est respectée par la majorité de la population.

La consommation de matières grasses à tartiner et pour la cuisson a diminué en 2014 par rapport à 2004, passant de 27 à 19 g par jour.

Le groupe résiduel

La consommation moyenne habituelle de produits du groupe résiduel (produits occasionnels, à éviter autant que possible) équivaut à un apport équivalent à 656 kcal par jour; à peine 6% le de la population (3-64 ans) respectent l’apport maximal recommandé à ce sujet.

La consommation habituelle de boissons sucrées s’élève à 152 g par jour.

La consommation moyenne habituelle de boissons alcoolisées s’élève à 155 g par jour. La bière est consommée en plus grande quantité (94 g par jour) que le vin (47 g par jour).

La consommation moyenne habituelle s’élève à 43 g par jour pour les biscuits et gâteaux, 29 g pour les sucreries et chocolat, 32 g par jour pour les snacks salés et frits, et 27 g par jour pour les sauces.

La consommation moyenne habituelle en produits du groupe résiduel est restée inchangée en 2014 par rapport à 2004.

Commentaire

Sur la base des recommandations de la pyramide alimentaire active, on peut affirmer que la consommation d’oeufs, de noix et de graines ainsi que de matières grasses à tartiner et pour la cuisine est conforme aux recommandations.

La consommation d’eau, de pain et substituts (par exemple, pain complet, céréales complètes et flocons d’avoine), pommes de terre et substituts (par exemple, pâtes complètes, riz complet et quinoa), légumes, fruits, produits laitiers et substituts enrichis en calcium, poisson et alternatives végétales à la viande (par exemple, légumineuses et produits végétariens comme le tofu) est trop faible et devrait donc être augmentée.

La consommation de boissons non sucrées (sodas light, café et thé), de fromage, de viande et d’aliments du groupe résiduel (boissons sucrées, boissons alcoolisées, biscuits, gâteaux, sucreries, etc.) est trop élevée.

On observe quelques évolutions positives par rapport à 2004, comme une augmentation de la consommation d’eau et une diminution de la consommation de matières grasses à tartiner et pour la cuisine.

En revanche, la consommation de pain et substituts a diminué par rapport à 2004, ce qui peut être considéré comme une évolution négative.

Par rapport à 2004, on peut conclure qu’il y a une légère amélioration dans le choix alimentaire de la population belge (15-64 ans). Il y a cependant clairement une marge d’amélioration. Il est important de sensibiliser la population à un âge précoce, afin de faire le bon choix de produits et de trouver un bon équilibre dans son régime alimentaire.

Pour tous les groupes alimentaires, les résultats soulignent qu’il est également important de tenir compte des différences socio-économiques constatées en termes de régime alimentaire; les personnes avec un niveau d’éducation plus faible doivent être mieux ciblées au sujet de l’importance d’une alimentation saine et équilibrée.

Le rapport aborde aussi l’énergie et les macronutriments, les aliments enrichis et compléments alimentaires ainsi que les micronutriments. Nous les présenterons la fois prochaine.

De Ridder K, Lebacq T, Ost C, Teppers E. et Brocatus L. Rapport 4: La consommation alimentaire. Résumé des principaux résultats. In: Teppers E., Tafforeau J. (ed.). Enquête de consommation alimentaire 2014-2015. WIV-ISP, Bruxelles, 2016.

Institut Scientifique de Santé publique, Direction opérationnelle Santé publique et Surveillance, rue Juliette Wytsman 14, 1050 Bruxelles

La consommation des boissons sucrées est reprise dans le ‘groupe résiduel’.