Les statistiques de l’OMS démontrent que la tuberculose reste un problème à l’échelle planétaire. Selon ses dernières estimations il y aurait eu, en 2002, 2 millions de décès et 8,8 millions de nouveaux cas dont quasi la moitié (3,9 millions) étaient particulièrement contagieux. Le taux d’incidence (1) mondial de la tuberculose progresse annuellement au rythme d’environ 1,1% et le nombre de cas de 2,4%. Les déclarations de tuberculoses ont augmenté davantage dans les pays africains à forte prévalence de VIH ainsi qu’en Europe de l’Est (principalement dans l’ex-Union Soviétique).
Comme la plupart des pays occidentaux, la Belgique subit l’influence du manque de contrôle de la tuberculose dans certaines parties du monde. Cela s’est traduit au cours des 10 dernières années par un ralentissement de la décroissance de la maladie; l’incidence est donc restée stable aux environs de 12 cas de tuberculose/100.000 habitants depuis 1993.
Malgré une diminution non négligeable de l’incidence en 2003 (10,9/100.000; n=1.128), les chiffres provisoires du registre de la tuberculose 2004 semblent confirmer un retour à la tendance qui prévalait ces dernières années puisqu’ils font état de 1.244 patients répertoriés en Belgique ce qui correspond à une incidence de 12/100.000. Comme toujours, la Région bruxelloise est la plus touchée (34,7 /100.000; n=347). La Wallonie (9,6/100.000; n=323) et la Flandre (9,5/100.000; n=574) affichent des incidences quasi 4 fois moins élevées.
Une autre conséquence de la propagation de la tuberculose à partir de foyers épidémiques (essentiellement les pays du tiers-monde et de l’Europe de l’Est) est la proportion croissante de sujets étrangers parmi les cas déclarés dans le registre belge. Celle-ci est passée de 18% en 1991 à 54% en 2003. Ceci a bien entendu une influence sur la prise en charge des malades.
Il est indéniable que le visage de la tuberculose change au fil du temps vu le type de population touchée par la maladie. On constate ces dernières années une augmentation des problèmes sociaux, d’accès aux soins, d’adhésion au traitement, de résistance aux médicaments antituberculeux. Il est également de plus en plus difficile de communiquer avec des malades provenant des quatre coins du monde. Ceci implique, par conséquent, un investissement de plus en plus important de la part des travailleurs médicaux, para-médicaux et sociaux. C’est pourquoi l’OMS a voulu, par le choix de la thématique de la journée mondiale 2005 (2), mettre en exergue le rôle essentiel joué par ces personnes dans le contrôle de la tuberculose.
La Belgique est considérée par l’OMS comme un pays en phase d’élimination de la tuberculose. Les leçons de l’histoire nous ont appris qu’il ne faut pas baisser les bras à ce stade mais qu’il est, au contraire, nécessaire d’unir ses forces pour arriver au but ultime de l’éradication. Celle-ci sera un des défis du futur. La Ministre de la santé de la Communauté française, Catherine Fonck , l’a bien compris puisqu’elle a décrété que la tuberculose était une des priorités du programme de prévention 2004-2008.
Dans ce cadre, la Communauté française finance la surveillance épidémiologique de la maladie, l’organisation et l’évaluation du dépistage parmi les groupes à risque, le dépistage des contacts de patients contagieux, l’information auprès de différents publics. La Commission Communautaire Commune, via Benoît Cerexhe , Ministre bruxellois de la Santé, participe au financement de ces activités en Région bruxelloise. La coordination du programme de prévention a été confiée au FARES (Fonds des affections respiratoires, anciennement Fondation contre les affections respiratoires et pour l’éducation à la santé).
Des informations relatives à la tuberculose et à son contrôle sont disponibles sur http://www.fares.be
Communiqué par la Ministre Fonck à l’occasion de la Journée mondiale de la tuberculose du 24 mars 2005
(1) Nombre de nouveaux cas par 100.000 habitants, par an
(2) «Central role of frontline TB care providers in the fight against TB »