En juin 2001, démarrait en Belgique le Programme national de dépistage du cancer du sein par mammotest pour les femmes de 50 à 69 ans.
L’Agence intermutualiste a publié récemment son 3e rapport relatif à ce Programme.
Après une première vague du Programme, l’Agence intermutualiste constate que dans les 3 régions:
-plus d’1 femme sur 2 de 50 à 69 ans a été examinée;
-toutes les tranches d’âge de la population cible ont été concernées par le Programme;
-les femmes moins favorisées ont bénéficié du mammotest autant que les autres.
Les Rapports de l’Agence intermutualiste: outil d’évaluation
L’Agence intermutualiste recueille les données auprès de tous les organismes assureurs à des fins d’analyse et d’étude.
Les deux premiers rapports de l’Agence relatifs au Programme national de dépistage du cancer du sein ont rencontré un grand intérêt auprès des institutions chargées de l’organisation et de l’évaluation du Programme sur le terrain. Ils sont aujourd’hui considérés comme outil d’évaluation du Programme. Les organismes assureurs disposent en effet de données auxquelles les centres de dépistage n’ont pas accès.
Ce 3e rapport permet d’évaluer un premier «tour» du Programme de dépistage, à savoir la période 2002-2003, d’en calculer la couverture et de comparer celle-ci avec la période 2000-2001, avant le début du Programme.
Globalement, la couverture est passée de 43% à 54%. Grâce au Programme de dépistage, la Flandre rattrape son retard par rapport à Bruxelles et à la Wallonie.
Un Programme national dans un contexte particulier
En Belgique, le Programme de dépistage organisé par mammotest gratuit vise à remplacer les examens de mammographie ‘normaux’ qui étaient utilisés à des fins de dépistage bien avant le Programme organisé. Ceux-ci se font le plus souvent par mammographie et échographie associée, mais sans double lecture, ni garantie systématique du respect des critères de qualité. De plus, l’ajout systématique de l’échographie entraîne un risque important de résultats «faussement positifs», avec à la clé des examens complémentaires inutiles et inquiétants pour les femmes.
Rappelons aussi que le coût pour la patiente et pour la société de ce dépistage par mammographie et échographie est beaucoup plus élevé et qu’il ne touche pas de la même manière toutes les femmes concernées.
Etant donné les situations régionales différentes avant le Programme et le démarrage du Programme en deux temps (2001 en Flandre, 2002 en Wallonie et à Bruxelles), la participation au Programme est encore fort différente d’une région à l’autre.
En Flandre, où la couverture par mammographie était au départ la plus faible, après un premier tour complet du Programme, 33% des femmes réalisent à présent une mammographie de dépistage de qualité.
En Région wallonne, après environ 15 mois de Programme, 6,5% des femmes ont recours au dépistage par mammotest et à Bruxelles 3,3%. Par contre, l’habitude de l’examen mammographie-échographie y reste beaucoup plus importante qu’en Flandre.
Conclusions
Avec le démarrage d’un programme organisé, le pourcentage de femmes examinées dépasse maintenant les 50%. Ce bon résultat doit toutefois être tempéré. Il reste encore du chemin à parcourir pour d’une part augmenter de manière significative la participation des femmes au Programme et, d’autre part, pour passer au mammotest dans le cadre d’un dépistage organisé et de qualité.
Ce rapport de l’Agence intermutualiste constate par ailleurs que le mammotest gratuit permet un accès plus large et plus équitable au dépistage de qualité du cancer du sein. Dans l’ensemble du pays, le Programme permet de sensibiliser et de recruter des femmes qui, sans ce Programme, n’auraient pas fait de dépistage: ce sont surtout les plus âgées et les moins favorisées d’entre elles.
Le rapport complet de 101 pages est consultable sur le site de l’Agence intermutualiste http://www.nic-ima.be