En collaboration avec des experts du monde entier, l’Organisation mondiale de la santé a recueilli et analysé des données servant à guider les responsables de la santé dans le monde dans les années à venir.
Le Rapport sur la santé dans le monde 2002 décrit la charge de morbidité, d’incapacité et de mortalité attribuable, dans le monde d’aujourd’hui, à quelques-uns des risques les plus importants pour la santé humaine et il calcule la part de cette charge qu’il serait possible d’éviter au cours des deux prochaines décennies si ces mêmes facteurs de risque commençaient à être atténués dès à présent.
L’objectif est d’aider les gouvernements à allonger l’espérance de vie en bonne santé de leur population.
Le rapport retient la définition du risque suivante: ‘probabilité d’une issue sanitaire défavorable, ou facteur qui augmente cette probabilité’. Ces facteurs sont nombreux et le rapport n’inclut pas quelques facteurs de risque importants associés aux maladies infectieuses, comme les virus, les bactéries et la résistance aux antibiotiques.
Dix facteurs de risque ont été choisis sur la base du nombre total de décès et de la charge de morbidité qui leur sont imputables aux niveaux régional et mondial: la sous-alimentation, les pratiques sexuelles dangereuses, l’hypertension artérielle, le tabagisme, l’alcoolisme, l’utilisation d’eau non potable et le défaut d’assainissement et d’hygiène, la carence en fer, la pollution des habitations par des combustibles solides (responsable d’infections des voies respiratoires inférieures et de bronchopneumopathies chroniques obstructives), l’hypercholestérolémie et l’obésité. Globalement, ils sont responsables de plus d’un tiers des décès dans le monde.
Les constatations du rapport mettent en évidence le fossé qui sépare les nantis des déshérités en montrant la part de la charge mondiale de morbidité due à la sous-alimentation des pauvres et à la suralimentation des riches, où qu’ils vivent.
Le rapport tire la sonnette d’alarme en montrant que c’est dès maintenant que les pays doivent adopter une politique de maîtrise des risques. Selon les auteurs, des facteurs tels que les pratiques sexuelles dangereuses et le tabagisme pourraient sensiblement accroître la mortalité à l’échelle mondiale au cours de ces prochaines décennies et, dans certains pays, retrancher jusqu’à 20 ans d’espérance de vie.
Globalement, le rapport propose de s’attaquer en priorité aux facteurs de risque connus, fréquents, importants et répandus contre lesquels on dispose de stratégies acceptables et efficaces. Par exemple, les auteurs sont d’avis qu’une augmentation substantielle des taxes sur le tabac pourrait avoir une influence bénéfique non négligeable sur la santé pour un très faible coût.
Des mesures adoptées par les pouvoirs publics, en partenariat avec de nombreux acteurs, pour réduire la teneur en sel des aliments industriels permettraient aussi d’obtenir des avantages sanitaires substantiels dans tous les contextes. Le rapport propose d’en faire l’une des composantes d’une stratégie générale de lutte contre les risques de maladie cardio-vasculaire.
D’une façon générale, le rapport demande aux gouvernements de se convaincre qu’il vaut mieux cesser de mettre l’accent sur une minorité d’individus à haut risque pour se consacrer davantage à une prévention pouvant être appliquée à l’ensemble de la population. Pour tout renseignement: Rapport sur la santé dans le monde, Organisation mondiale de la santé, 1211 Genève 27, Suisse. Fax: (41 22)791 4870. Adresse courriel pour les commandes: bookorders@who.int. Site internet: http://www.who.int/whr/fr/