Août 2002 Lu pour vous

Ecoute, respect, occasion d’exprimer ses questions et ses craintes, informations claires… Tels sont les points les plus appréciés par les jeunes lors des animations sur l’éducation affective et sexuelle réalisées par le Service d’information psycho-sexuelle (SIPS) à Liège. L’enquête, menée par le Centre d’enseignement et de recherche en environnement et santé (CERES), montre la nécessité et la pertinence de telles actions.
Les jeunes sont confrontés à des tas de nouveautés: physiques, psychiques, émotionnelles, sentimentales. Pour qu’ils puissent s’y retrouver, et ‘se trouver’, ces nouveautés demandent à être identifiées, nommées. Ces questions ne peuvent pas toujours être abordées avec les parents, les proches, car elles appartiennent à ce nouveau ‘jardin secret’ que les jeunes créent et commencent à explorer avec, parfois, un profond sentiment de solitude. D’où l’intérêt d’échanges en groupes de jeunes, en présence de professionnels adultes, extérieurs au milieu quotidien de la famille et de l’école.

Une dimension unique et collective

Depuis plus de vingt-cinq ans, le SIPS (Service d’information psycho-sexuelle), centre de planning familial pour jeunes de l’Université de Liège, réalise ce travail d’information et d’animation pour les étudiants et les jeunes adultes jusqu’à 25 ans. Il essaie de leur donner la parole dans les domaines qui les concernent et réalise diverses brochures à leur intention. La plupart des animations se déroulent dans les locaux du SIPS et durent environ deux heures. Ceci permet aux participants d’avoir un premier contact avec un centre de planning familial, de se familiariser avec son travail et, éventuellement, de formuler des demandes individuelles.
Les animations sont conçues pour prendre en compte à la fois la dimension unique et individuelle de chaque jeune et la dimension sociale et collective des questions et des comportements abordés. En effet, les questions relatives à la séduction, à l’amour, au désir, au plaisir, à l’engagement, sont universelles et incontournables. Mais elles se posent de manière différente selon les histoires individuelles, familiales, historiques, sociales et culturelles différentes. Elles se posent autrement aussi selon l’âge et le groupe.

Un moment privilégié

Le SIPS a toujours mené une réflexion sur son propre travail pour le faire évoluer positivement. Mais l’équipe a souhaité aller plus loin et vérifier si les animations proposées sont pertinentes et répondent aux attentes et aux besoins des jeunes. Pour réaliser cette évaluation fine, le service a travaillé avec le Centre d’enseignement et de recherche en éducation pour la santé de l’Université de Liège (CERES).
Celui-ci a mené une enquête auprès des jeunes qui ont participé à des animations durant l’année scolaire 1999-2000, à l’exception des étudiants des deux premières années du secondaire et des étudiants de l’enseignement supérieur et universitaire. Le public interrogé était donc constitué majoritairement de jeunes de 16-17 ans, dont une large proportion issue de l’enseignement professionnel. Leur opinion est plus que positive puisque 95 % des jeunes interrogés ont aimé l’animation à laquelle ils ont participé. Ils apprécient tout particulièrement la liberté d’expression et la confidentialité associées aux animations, l’écoute et le respect développés par les animatrices envers eux. L’animation est vécue comme un moment privilégié où la parole circule, où l’on peut poser toutes ses questions, exprimer ses valeurs et ses craintes, découvrir ses limites, aborder les interdits dans une climat de confiance et en sécurité.

Information, changement de regard

Une grande majorité des jeunes (79 %) disent avoir acquis des informations sur la sexualité et s’estiment mieux informés sur les moyens contraceptifs et leur utilisation, les MST ainsi que les risques et modes de prévention qui y sont associés, l’avortement, la pilule du lendemain, l’anatomie et la physiologie sexuelle, les pratiques sexuelles. Pour la grande majorité des jeunes (95 %), il n’y a rien de choquant au cours de l’animation. Les quelques jeunes qui disent avoir été choqués, expliquent ce sentiment par le manque de respect de certains de leurs pairs ou par certaines informations sur des pratiques sexuelles (‘le cercle homo’).
Les filles sont un peu plus satisfaites des informations reçues que les garçons (89 % des filles et 78 % des garçons sont entièrement satisfaits). Sans doute est-ce parce que les filles se sentent plus directement concernées par les informations sur l’anatomie et la contraception. Le service va donc analyser les demandes plus spécifiques des garçons et les moyens d’y répondre.
Reste qu’au terme des animations, 43 % des jeunes (tant garçons que filles) estiment qu’ils verront autrement les choses de la vie. Un résultat significatif et encourageant. De plus, plus de la moitié des jeunes interrogés (52 % répartis en 64 % de filles et 42 % de garçons) pensent qu’ils consulteront probablement ou certainement le SIPS un jour, essentiellement en cas de problème.
Renseignements: SIPS, 9, rue Sœurs-de-Hasque, à 4000 Liège. Tél.: 04 – 223 62 82. Fax: 04 – 223 24 69. Courriel: sips@sips.be et site Internet: http://sips.be .