Certains particuliers utilisent abondamment des pesticides dans leur jardin ou au sein de leur maison. Les pratiques agricoles actuelles en usent parfois excessivement. Or, nous absorbons quotidiennement ces substances chimiques via la nourriture que nous ingérons, l’air que nous respirons, ou encore les objets que nous touchons. Cette situation alarmante impose au citoyen une attitude critique vis-à-vis des produits qu’il consomme ainsi que l’ouverture d’un débat réel sur l’utilisation de telles substances.
On estime aujourd’hui que près de la moitié des échantillons de fruits, légumes et céréales contient un ou plusieurs résidus de pesticides. Selon les résultats du Rapport 2000 de la Commission européenne, 39 % des échantillons contiennent des résidus en deçà des normes légales et 7 % au-delà des normes légales. Dans 18 % des cas, l’échantillon contient différents types de résidus de pesticides simultanément.
Ils sont partout
Les pesticides se retrouvent partout: dans les eaux souterraines, dans les eaux de pluie, dans la neige, dans les sols et l’air, dans les aliments, dans nos réserves en eau potable et dans l’eau du robinet. L’air et les poussières des maisons s’avèrent être de véritables réservoirs de résidus de pesticides. Via les fruits exotiques, les textiles, etc. Ils nous reviennent également du Tiers monde: une réglementation plus laxiste y permet l’exportation de produits interdits chez nous.
Ils pénètrent dans notre organisme par diverses voies: orale, respiratoire, cutanée. L’exposition à long terme et à faible dose à ces produits peut être à l’origine de certains cancers et peut également perturber le système hormonal. En combinaison avec d’autres produits, les pesticides peuvent avoir des effets multiplicatifs ou additifs («effets cocktails») On les retrouve de plus en plus abondants dans nos graisses, notre urine, notre sang ainsi que dans le lait maternel!
Une responsabilité partagée
Cette large contamination est le fait des acteurs de l’agriculture intensive mais aussi des services publics (communes, travaux publics, SNCB…) ou encore des particuliers (utilisation d’herbicides, de produits anti-limaces, d’insecticides, etc. dans les jardin, recours aux diffuseurs anti-moustiques, colliers antiparasites pour les animaux domestiques dans les maisons).
Les dommages causés par l’utilisation de pesticides représentent un coût substantiel pour la société, notamment, en termes de santé publique et de décontamination des eaux de distribution.
La campagne ‘Pesticides? Non merci!’
Cette réalité doit être à l’origine d’un questionnement sur les pratiques agricoles dominantes et particulièrement l’agriculture intensive, responsable pour une large part de la dissémination de ces substances chimiques dans l’environnement. La réduction voire la suppression de leur utilisation constitue un enjeu majeur pour l’avenir de l’homme et de son environnement. C’est dans cette optique que, en juin dernier, la campagne «Pesticides? Non merci!» organisée par les quatre fédérations régionales d’associations de protection de l’environnement (Inter Environnement Wallonie, Inter Environnement Bruxelles, Bond Beter Leefmilieu et Brusselse Raad voor het Leefmilieu) est lancée pour sensibiliser le public des dangers que constituent ces substances chimiques. Effets sur la santé, alternatives à l’utilisation des pesticides, choix des consommateurs, rôle des chaînes de distribution, etc. sont autant de questions abordées sur le site [L]www.pesticide.be[/L]
N’hésitez pas à y jeter un coup d’œil!