La guerre contre le tabac s’inscrit dans la perspective de la priorité présidentielle de mobilisation nationale contre le cancer. Le 27 mai 2003, Jean-François Mattei , Ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, s’est engagé à faire diminuer le tabagisme des jeunes de 30 % et celui des adultes de 20 %, sur cinq ans.
La première enquête barométrique INPES/IPSOS menée depuis l’annonce du plan gouvernemental, confirme la diminution sans précédent de la consommation de tabac en France. Cette enquête a été menée, courant novembre 2003, auprès d’un échantillon national représentatif de plus de 3 000 personnes âgées de 15 à 75 ans.
Forte baisse de la consommation tabagique
Entre 1999 et 2003, on compte 1,8 million de fumeurs déclarés de moins au moment de l’enquête (15,3 millions en 1999 et 13,5 millions en 2003) . La proportion de fumeurs dans la population est passée de 34,5% en 1999 à 30,4% en 2003 soit une chute de 12%.
Cette baisse de la prévalence est parallèle avec la diminution constatée des ventes de cigarettes, particulièrement jusqu’à 2003 (- 13,5%).
Chez les ex-fumeurs, 14,2% déclarent s’être arrêtés dans l’année écoulée. Ils étaient seulement 9,2% en 1999 (+54%).
De surcroît, ceux qui continuent à fumer ont réduit significativement leur consommation: alors qu’ils fumaient 14 cigarettes en moyenne par jour en 1995, ils n’en fument plus que 11,6 en 2003.
Les femmes et les jeunes premiers bénéficiaires
Les femmes et les 15/25 ans constituent les populations les plus résistantes au phénomène de baisse. Or, ces populations sont particulièrement exposées car il existe d’une part des risques spécifiquement féminins et d’autre part une corrélation entre l’âge d’entrée dans le tabagisme et les risques encourus. Aujourd’hui, on constate pour la première fois que ces deux populations prioritaires sont les plus concernées par la baisse de la consommation.
La diminution du tabagisme féminin en France atteint 18%. Elle est deux fois plus élevée que celle des hommes.
De même, la diminution tabagique chez les 15/25 ans s’élève à 18,3%. Elle est deux fois plus forte que celle des 25/75 ans.
Une motivation à l’arrêt extrêmement forte
On observe un nombre croissant de fumeurs déclarant avoir envie d’arrêter de fumer (58% des fumeurs en 1999 pour 66% en 2003). Aujourd’hui, près de deux fois plus de fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter de fumer dans le mois à venir (12% en 1999 contre 22% en 2003). C’est encourageant, puisqu’on sait que plus le délai projeté est court, plus la motivation est grande.
Enfin, le prix devient une motivation primordiale pour arrêter de fumer puisque il est la 2e raison invoquée (4e place en 1999), la première restant les conséquences sur la santé. Chez les fumeurs qui veulent arrêter dans le mois, 68,3 % citent le prix comme principale motivation à l’arrêt. De plus, le prix est cité par près de la moitié des fumeurs ayant arrêté depuis moins d’un an contre 11% pour ceux ayant arrêté depuis plus d’un an.
Les résultats de cette enquête confirment que la baisse importante des ventes de cigarettes (-13,5% entre 2002 et 2003) traduit une réelle diminution de la consommation. La très forte augmentation des personnes sous traitement de sevrage tabagique (+44%) et la multiplication par deux du nombre d’appels quotidiens à la ligne Tabac Info Service pour la même période conforte également la très nette hausse des personnes ayant arrêté depuis un an.
D’après un communiqué de presse de l’INPES, 1er février 2004
Vous pouvez télécharger le dossier de 10 pages ‘Enquête sur la prévalence du tabagisme en décembre 2003’ sur le site http://www.inpes.sante.fr .