Alcool, ne commençons pas trop tôt
Consommer de l’alcool à un âge précoce n’est pas indiqué pour des raisons de santé, l’organisme des adolescents étant plus sensible aux effets de ce produit. Depuis décembre 2009, la loi interdit d’ailleurs la vente d’alcool aux moins de 16 ans en Belgique. Une campagne fédérale d’information a sensibilisé récemment les plus jeunes et leurs parents à cette législation. Les commerces concernés ont aussi participé à cette action d’information en apposant des autocollants indiquant l’âge minimum légal pour pouvoir acheter de l’alcool: 16 ans pour les bières, vins et alcools fermentés; 18 ans pour les boissons fortes.
La nouvelle législation en matière de vente d’alcool aux plus jeunes, datant du 10 décembre 2009 précise qu’il est interdit de vendre toute forme d’alcool aux moins de 16 ans en Belgique. Pour les spiritueux, les boissons alcoolisées obtenues par distillation (vodka, rhum, porto…), il faut désormais être âgé d’au moins 18 ans. Cette interdiction se base sur des motifs de santé publique. Le cerveau des adolescents est encore en pleine formation et un usage inadapté d’alcool aura des conséquences négatives sur le développement cérébral. Par ailleurs, si on commence à consommer de l’alcool de façon précoce, le risque de développer une dépendance ou d’avoir des problèmes de santé liés à la consommation d’alcool sont augmentés à plus long terme.
La ministre fédérale de la Santé Publique Laurette Onkelinx soutient cette campagne fédérale visant d’une part à informer le plus largement et le plus clairement possible sur la législation en vigueur, et d’autre part à ce que celle-ci soit effectivement appliquée !
Cette campagne comportait deux axes principaux:
-des messages d’information visant les jeunes et leurs parents diffusés via différents canaux spécifiques;
-une information sur la législation et des autocollants mentionnant l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs distribués à grande échelle dans les points de vente dans notre pays.
Pour avoir une diffusion la plus étendue possible, des partenariats ont été mis en place entre le secteur de la prévention (information Drogues et Alcool iDA asbl, Univers santé asbl) et les fédérations de commerces et d’indépendants. Comeos, la fédération du commerce et des services et le Syndicat neutre pour les indépendants ont relayé l’information auprès de leurs membres. Grâce à ces collaborations plus de 160.000 autocollants, accompagnés d’une information sur la législation ont été diffusés dans de nombreux commerces en Belgique: supermarchés, nights shops, stations services…
« Nous soutenons la campagne », déclare Dominique Michel , administrateur délégué de Comeos. « Nous devons faire évoluer les mentalités pour arriver à un résultat dans ce domaine . Les dangers de l’utilisation d’alcool chez les plus jeunes doivent être clairs pour tout le monde afin d’élargir le soutien sociétal à cette législation , à l’image de ce qui s’est produit avec le tabac . Nous ne pouvons pas demander à une caissière qu’elle joue également un rôle d’agent de police en contrôlant l’âge de ses clients tant que cette approche n’est pas soutenue par la société dans son ensemble . Cette campagne aidera j’espère à y contribuer . Les autocollants qui seront diffusés aideront en tous les cas nos membres à refuser plus facilement de vendre de l’alcool aux mineurs ».
Pour Ludovic Henrard , secrétaire de l’asbl information Drogues et Alcool (iDA asbl), « retarder les premières consommations est un des objectifs prioritaires dans le domaine de la prévention des dépendances . L’alcool étant une drogue ‘ presque comme une autre’ , l’objectif est donc d’éviter un usage précoce et inadapté de ce produit . L’interdiction de vente devra cependant être accompagnée d’autres mesures dans un futur proche pour plus de cohérence (…) Pensons notamment aux actions commerciales et marketing du secteur de l’alcool visant les plus jeunes alors que la vente d’alcool leur est désormais interdite ! Autoriser l’incitation et interdire en même temps relève du paradoxe . »
Les services d’inspection fédéraux effectueront des contrôles ciblés dans les commerces pour vérifier l’application effective de la législation.
Cette campagne est aussi l’occasion de rappeler que la consommation d’alcool chez les plus jeunes, c’est l’affaire de tous: parents, jeunes, éducateurs…
Plus d’infos et analyse de cette nouvelle législation sur: http://www.jeunesetalcool.be
Pour obtenir des autocollants à l’attention des commerçants : http://www.ida-fr.be
Partenaires: Univers santé et la plate-forme «Jeunes, alcool & société», FEDITO bruxelloise et wallonne, Comeos, Syndicat neutre des indépendants, SPF Santé publique.
D’après le communiqué d’iDA
Boire un peu trop tous les jours, c’est mettre sa vie en danger
Une campagne pour signaler le risque des effets cumulés d’une consommation excessive d’alcool
L’Inpes a lancé cette année une nouvelle campagne de communication pour sensibiliser les buveurs réguliers à leur consommation d’alcool. Elle avait pour objectif de faire prendre conscience qu’un usage quotidien excessif d’alcool n’est pas anodin. En effet, au-delà des phénomènes de dépendance et d’ivresse, une consommation inscrite dans les habitudes de vie peut être excessive et avoir des conséquences sur la santé à long terme.
Les Français continuent à penser que les principaux risques liés à l’alcool restent provoqués par les accidents de la route ou les violences engendrées par une trop forte alcoolisation ( Baromètre santé 2005 ):
-85% des Français estiment que les accidents de la route et les violences sont les principaux risques liés à l’alcool;
-58% des Français considèrent qu’on meurt davantage d’un accident de la route lié à l’alcool que d’une consommation de plus de quatre verres par jour;
-moins de 13 % des Français disent craindre les maladies liés à l’alcool.
Pourquoi s’adresser au buveur régulier excessif ?
En réalité, les problèmes de santé liés à l’alcool ne touchent pas que les personnes dépendantes; ils concernent aussi celles qui maîtrisent leur consommation. Selon les différents Baromètres santé de l’Inpes, la tendance inscrite depuis 2000 montre que plus les hommes consomment régulièrement de l’alcool, plus ils ont tendance à en minimiser les conséquences et à écarter le risque pour eux-mêmes, en définissant la consommation à risque pour la santé à un niveau supérieur à leur propre consommation.
Ce public des buveurs réguliers excessifs ne se sent pas concerné. Il est donc difficile à sensibiliser car non seulement il a une moins bonne connaissance des repères de consommation, mais aussi une tendance à minimiser sa consommation et à sous-estimer les dangers de l’alcool sur le long terme. Or une personne qui consomme de l’alcool de façon régulière et excessive (à partir de 21 verres par semaine pour les hommes et de 14 pour les femmes) augmente ses risques de développer de nombreuses maladies: cancers, maladie du foie (cirrhose), problèmes cardiovasculaires et digestifs, ainsi que des troubles psychiques comme la dépression et l’anxiété.
En France, selon les toutes premières données du Baromètre santé 2010 , cette consommation quotidienne d’alcool (c’est-à-dire hors ivresses ou consommation ponctuelle importante) est presque inexistante avant 40 ans (3,4 % des 15-39 ans). Elle concerne en revanche 16,6 % des 40-75 ans, plus d’un quart des hommes (25,1 %) pour moins d’une femme sur dix (8,7 %). Même si cette tendance est à la baisse, du fait d’une génération de buveurs quotidiens plus âgée, la consommation régulière apparaît encore fortement liée au sexe et augmente avec l’âge, en particulier après 40 ans.
Il ressort par ailleurs que parmi les hommes de plus de 40 ans (40-75 ans), 33 % ont une consommation à risque ponctuel, 15 % ont une consommation régulière excessive, des niveaux encore une fois bien supérieurs à ceux des femmes du même âge (respectivement 12,9 %, 3,2 %).
La journée ordinaire d’un quadra
Afin de s’adresser plus spécifiquement à ce consommateur excessif d’alcool «qui s’ignore», le film télévisé de 30 secondes de la nouvelle campagne de l’Inpes met en scène la journée banale d’un homme d’une quarantaine d’années. On suit ce personnage sympathique au déjeuner avec des collègues, au café avec des amis après le travail et enfin le soir, rentrant à son domicile retrouver femme et enfants. Sa consommation d’alcool, inscrite dans son quotidien (vin au restaurant pour le déjeuner, bière au bar en fin d’après-midi et alcool fort le soir à son domicile), paraît faussement anodine… Le spot souligne que même si nous n’en avons pas conscience, le cumul de ces consommations régulières d’alcool peut à long terme avoir des effets sur notre santé. Ceci est illustré dans le film par le tic-tac d’un compte à rebours qui devient de plus en plus fort à chaque verre bu. Le spot se conclut par le message «Boire un peu trop tous les jours, c’est mettre sa vie en danger».
Les dispositifs d’aide proposés
Après avoir alerté sur les risques, le spot renvoie vers deux dispositifs d’information, d’aide et d’orientation: Alcoolinfoservice.fr et Écoute alcool.
Pour en savoir plus
Le site Internet
http://www.alcoolinfoservice.fr , le site internet de référence sur l’alcool et la santé lancé en avril 2010. Il propose une information exhaustive sur l’alcool et ses effets, des conseils adaptés en fonction de son mode de vie, un quizz «vrai-faux» et l’alcoomètre (voir plus loin). Pour faciliter la navigation, une entrée par profil de consommation (quotidienne, festive, femme enceinte, consommation problématique, etc.) est prévue.
L’ alcoomètre est un outil interactif scientifiquement validé d’auto-évaluation de la consommation d’alcool, pratique pour tous ceux qui désirent faire le point. Il reprend une version adaptée du test AUDIT. Ce dernier permet à chacun de déterminer si sa consommation peut avoir des effets néfastes sur la santé. Si les résultats concluent à une consommation excessive, les risques sont exposés au moyen d’exemples concrets (irritabilité, problèmes sociaux, troubles digestifs, perte de mémoire, etc.). Ils indiquent les moments pendant lesquels la consommation d’alcool est trop importante (le week-end, au cours de soirées arrosées, etc.). Enfin, l’analyse propose des recommandations personnalisées correspondant aux pratiques et aux risques identifiés (éviter de boire plus de 4 verres standards en une seule occasion ou s’abstenir de boire au moins un jour par semaine, etc.).
Pour accompagner les personnes souhaitant diminuer leur consommation, Alcool Info Service propose un programme interactif et facile d’utilisation en 3 étapes: un bilan sur ses motivations et ses craintes liées à la décision de moins boire; une analyse de ses habitudes de consommation; la fixation d’un objectif réaliste de réduction de sa consommation. Afin d’inscrire la démarche de l’utilisateur dans la durée, ce dernier peut activer une fonction de rappel l’invitant à se reconnecter régulièrement au site pour faire le point.
Pour les personnes alcoolodépendantes et leur entourage , l’onglet «Se faire aider» présente les professionnels, les structures, les associations et les groupes d’entraide spécialisés en addictologie ou alcoologie ainsi que des liens permettant d’y accéder.
La rubrique pour « Tout savoir sur l’alcool »
Afin de s’adapter au besoin d’information de chacun, des animations et un quizz donnent accès en quelques clics à une information synthétique et à quelques repères clés sur l’alcool et la santé; ou à l’inverse permettent de télécharger des fiches d’information complètes et détaillées.
La ligne Écoute alcool
(0 811 91 30 30)
Confidentiel et anonyme, ce service a pour objectif d’informer, de soutenir, de conseiller les personnes en difficulté avec l’alcool ainsi que leurs proches. Des écoutants formés aident les appelants à développer leur autonomie, éclairent leurs choix, favorisent leur réflexion, orientent vers des professionnels et des structures spécialisées en alcoologie (prévention, soins, etc.) par département ou par région. Ils répondent aux appels du public 7 jours sur 7, de 8h00 à 2h00 du matin (coût d’un appel local depuis un fixe).
Les outils pour professionnels de santé
Comment aborder la question de l’alcool avec un patient? Comment repérer les consommateurs excessifs? Quels conseils donner aux personnes (patients, entourage)? Pour aider les professionnels de santé dans cette démarche, l’Inpes met à leur disposition deux outils.
Intervention auprès des consommateurs excessifs d’alcool – Repères pour votre pratique .
Ce document répond de manière synthétique aux principales questions que les professionnels de santé peuvent se poser dans leur pratique au quotidien.
Alcool.Ouvrons le dialogue . Ce kit permet de mener une démarche éducative complète. Il comprend une affiche pour la salle d’attente, un guide pour le médecin et deux livrets à remettre au patient (le premier pour faire le point et le second pour construire un projet de diminution de sa consommation).
D’après le communiqué et le dossier de presse de la campagne