Juin 2012 Par Anne LE PENNEC Vu pour vous

Le 9 décembre dernier, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) réunissait à Paris près de 300 personnes venues débattre de l’art et la manière de mesurer l’impact des campagnes de prévention en santé publique.
Si l’organisme public français qui fête cette année ses dix ans a choisi ce thème pour son premier colloque scientifique, c’est parce qu’il entend bien contribuer à l’émergence depuis une trentaine d’années de cette science de l’évaluation plus vivace dans les pays anglo-saxons qu’ailleurs. Une discipline qui s’attache à regarder comment les populations et les individus accueillent les campagnes médiatiques conçues à leur intention, si et comment elles y réagissent et se les approprient à plus ou moins long terme. L’évaluation sert à savoir si le jeu en vaut la chandelle, si ces actions particulières de communication à gros budgets ont effectivement leur place parmi les stratégies opérationnelles de promotion de la santé, si les instances qui s’y consacrent font bien les choses et ont raison de déployer ainsi leurs forces et les deniers publics.
La science en principe est neutre et objective. Or la majeure partie des programmes d’évaluation cités en exemples lors du colloque, puisés aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, ont été, sinon menés, du moins orchestrés par les organismes qui ont conçu les campagnes. Peut-on être ainsi à la fois juge et partie? À défaut de répondre à cette question, les interventions de la journée ont mis en lumière le foisonnement des travaux disponibles et en cours pour construire une discipline rigoureuse et éclairante, contribuant ainsi à inscrire encore un peu plus dans les esprits une culture de l’évaluation en santé publique.
Anne Le Pennec , auteure du dossier
Les résumés des présentations du colloque ainsi que la plupart des diaporamas sont en ligne sur le site de l’Inpes: http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2011/037.asp .