Juillet 2015 Par Institut de Santé Publique (ISP) Données

L’Enquête de santé par interview 2013

Introduction

Pour mieux décider des orientations à donner à leurs politiques, les ministres responsables de la santé publique en Belgique aux niveaux fédéral, régional et communautaire ont commandité en 2013 l’organisation d’une cinquième enquête de santé. Par souci de cohérence et d’économie d’échelle, ils ont décidé de réaliser en commun cette enquête et ont pour ce faire mandaté une seule et même institution. L’organisation de cette enquête de santé publique a été confiée à l’Institut Scientifique de Santé Publique (WIV-ISP).

L’Enquête de santé s’adresse à toutes les personnes qui résident dans le pays, sans restriction d’âge ou de nationalité. Parmi les 8.850 ménages sélectionnés qui ont pu être contactés par un enquêteur, 5.049 (57%) ont marqué leur accord de participer à l’enquête.Au total, 10.829 personnes ont été interrogées par le biais d’une interview structurée réalisée à domicile: 3.512 personnes résidant en Région flamande, 3.103 personnes résidant en Région bruxelloise et 4.214 personnes résidant en Région wallonne. Des estimations représentatives au niveau du pays et de chacune des régions peuvent être obtenues grâce à la pondération des données collectées.

Méthodologie

Bien que la Belgique dispose déjà de nombreuses informations en matière de santé publique, une enquête de population permet d’apporter une plus-value considérable pour les raisons suivantes:

  • elle offre une description de l’état de santé de la population dans son ensemble, et ce du point de vue des personnes qui sont elles-mêmes concernées;
  • l’information touche l’ensemble de la population, y compris les personnes qui n’ont pas recours, ou rarement, aux services de soins;
  • elle offre également la possibilité d’établir un lien entre toute une série de facteurs liés à la santé;
  • enfin, le fait de répéter l’enquête de manière périodique permet de suivre dans le temps l’évolution des indicateurs de santé et de leurs déterminants.

Les résultats de l’Enquête de santé par interview doivent être interprétés dans un cadre précis.Tout d’abord, il existe une composante subjective (il s’agit de ce que les personnes interrogées ont bien voulu déclarer). Par ailleurs, il faut rappeler que les résultats sont extrapolés sur la population totale à partir d’un échantillon, ce qui implique une certaine marge d’erreur. Ce phénomène est lié au fait que la représentativité de l’échantillon ne peut jamais être garantie à 100%, et ce malgré tous les efforts consentis pour en améliorer la qualité. Il est lié aussi à des raisons d’ordre purement statistique.

Il est également important de mentionner que les résultats sont des estimations; ces dernières peuvent être légèrement différentes de ce qu’on aurait obtenu si on avait interrogé l’ensemble de la population. Ceci est d’autant plus vrai que le nombre de personnes sur lequel on se base pour présenter les résultats est relativement faible.

Dans l’Enquête de santé 2013, 10.829 personnes ont été interrogées par le biais d’interviews structurées à domicile durant toute l’année 2013. Ces personnes ont été choisies au hasard parmi tous les habitants du pays. Les résultats donnent donc une image représentative de la santé de la population. Toutes les personnes reprises dans le Registre national de la population faisaient partie de la base de sondage, à l’exception des personnes qui résidaient dans une institution (sauf les personnes vivant dans une maison de repos ou de repos et de soin), une communauté religieuse de plus de huit personnes ou une prison.Le profil de l’échantillon au point de vue démographique a suivi autant que possible celui de la population totale de la Belgique. La sélection aléatoire des ménages a été faite sur la base du Registre national de la population, après stratification par région, par province et par commune (échantillonnage systématique).

L’échantillon de base était de 3.500 en Flandre, 3.500 en Wallonie et 3.000 à Bruxelles. Au sein de chaque région, le nombre de personnes sélectionnées par province était proportionnel au nombre total d’habitants de chacune d’elles.

En outre, les provinces qui le souhaitaient pouvaient contribuer au financement d’un échantillon supplémentaire pour obtenir des estimations plus précises au niveau de leur propre population. La Province du Luxembourg a fait valoir son droit en la matière en finançant 600 interviews supplémentaires. Ce qui signifie que le nombre total de participants prévus en Région wallonne était de 4.100 participants.

Le mode de sélection des villes ou des communes dans chaque province a été adapté de façon telle qu’aussi bien les grandes villes que les petites communes puissent être représentées. Dans chaque ville ou commune sélectionnée, au moins 50 personnes devaient être interrogées. Pour atteindre cet objectif, des ménages ont été sélectionnés et, au sein de chaque ménage, quatre personnes au maximum devaient être interrogées.

La personne de référence du ménage et, le cas échéant, le/la partenaire devaient toujours figurer parmi les personnes interrogées. Au final 3.512 interviews ont été réalisées en Région flamande, 4.214 en Région wallonne et 3.103 en Région bruxelloise.

Afin de produire des résultats représentatifs pour l’ensemble du pays, mais aussi au niveau de chaque région, un facteur de pondération a été attribué à chaque individu qui a participé à l’enquête. Ce facteur est calculé sur la base de la probabilité de sélection de l’individu au sein du ménage, de la commune, de la province, de la région et du trimestre au cours duquel l’interview a eu lieu.

Le but poursuivi est bien entendu d’obtenir un échantillon dont la composition soit aussi proche que possible de la composition de la population belge; il n’est cependant pas possible de réaliser un échantillon totalement représentatif. Par exemple, les personnes qui ne sont pas inscrites au niveau du Registre national de la population ne sont bien entendu pas reprises non plus dans l’échantillon. Par ailleurs, certains ménages n’ont pas pu être contactés.

Enfin, la participation à l’enquête n’étant pas obligatoire, 57% seulement des ménages qui ont pu être contactés ont accepté de participer à l’enquête. 43% des ménages contactés ont donc refusé de participer à l’enquête pour différentes raisons, le plus souvent par manque d’intérêt ou de tempsNote bas de page.

En prévision de ces refus, et afin de produire malgré tout des résultats de qualité, des ménages de remplacement ont été sélectionnés dès le départ pour chaque ménage qui devait participer à l’enquête. Ces remplaçants ont été sélectionnés en fonction de caractéristiques similaires au ménage de départ: habiter la même commune, avec le même nombre de personnes dans le ménage et le même âge pour la personne de référence. Dès qu’un ménage s’avérait injoignable (après plusieurs tentatives de contact) ou refusait de participer, un ménage de remplacement était choisi.

Le questionnaire de l’Enquête de santé comporte trois parties:

  • la première consiste en une collecte d’un nombre de caractéristiques du ménage: sa composition, le revenu mensuel, les dépenses de santé, etc. Toutes les questions étaient posées par l’enquêteur à la personne de référence ou à son/sa partenaire;
  • la deuxième partie concerne l’état de santé et la consommation de soins des individus. Les questions étaient aussi posées par l’enquêteur à chaque membre (sélectionné) du ménage. Si la personne n’était pas en état de répondre elle-même, pour cause de maladie ou d’absence prolongée par exemple, ou si elle était âgée de moins de 15 ans, une autre personne répondait à sa place, le plus souvent un autre membre du ménage;
  • enfin, chaque participant âgé de 15 ans et plus remplissait lui-même un questionnaire concernant des sujets plus sensibles comme la santé mentale, la consommation de tabac ou d’alcool, etc.

Dans le cadre de l’Enquête de santé 2013, les informations qui concernent les deux premières parties du questionnaire ont été, pour la première fois, collectées auprès des répondants via un entretien assisté par un ordinateur (CAPI, Computer Assisted Personal Interview). Grâce à un programme développé dans l’application Blaise®, les enquêteurs n’utilisent plus les questionnaires papier comme ce fut le cas pour les enquêtes précédentes. Cette technique permet de faciliter leur travail, réduit le risque de perte des questionnaires et diminue le risque d’erreur lors de l’encodage des données.

En ce qui concerne la troisième partie (l’auto-questionnaire), il n’y a pas eu en 2013 de modification de l’approche utilisée pour la collecte de ce type de données, laquelle repose toujours sur l’utilisation de questionnaires papier.

Les principaux résultats

Santé subjective

La santé subjective est une thématique qui est très souvent abordée dans les enquêtes de santé. Ce concept repose sur l’appréciation réalisée par l’individu lui-même de sa propre situation. Il s’agit donc d’une approche totalement subjective qui semble toutefois englober tant la santé physique que la santé psychique et la vie sociale.

Un grand nombre de publications ont permis de démontrer qu’il existe un lien étroit entre la santé subjective et la présence de maladies, la consommation de soins et la mortalité.Voici ce que cela donne :

  • 22,1 %, soit plus d’une personne sur cinq en Belgique déclarent que leur état de santé est moyen, mauvais ou même très mauvais.
  • L’appréciation de l’état de santé est toujours moins favorable chez les femmes que chez les hommes, mais la différence est plus faible que par le passé.
  • Mauvaise santé et âge avancé vont de pair.
  • Il existe un lien très clair entre état de santé et niveau social.
  • Les Flamands sont en général plus satisfaits de leur état de santé mais la différence avec la Wallonie diminue.
  • La proportion de personnes en mauvaise santé diminue lentement au fil du temps.

Maladies chroniques

Les maladies chroniques concernent en premier lieu les maladies cardio-vasculaires, le cancer, les pathologies respiratoires chroniques et le diabète. Toutefois, de nombreuses autres maladies comme les problèmes psychiques, l’arthrose, les affections rénales, etc. font également partie de ce groupe. Les maladies chroniques ont des conséquences spécifiques sur le fonctionnement au quotidien et la mesure dans laquelle il est nécessaire de faire appel aux soins de santé.

L’Enquête de santé fournit des informations sur la présence des maladies chroniques dans la population générale en se basant sur les déclarations des patients. Il ne s’agit donc pas d’un diagnostic médical. Toutefois, les données de l’enquête sont d’une grande importance, parce qu’elles fournissent des indications sur le fait que les personnes estiment être ou non atteintes d’une maladie chronique. En outre, elles sont souvent la seule source d’information sur l’ordre de grandeur des problèmes de santé dans la population générale.

Plus d’une personne sur quatre âgée de 15 ans et plus indique souffrir d’une maladie chronique, définie dans l’Enquête de santé comme une maladie de longue durée, une affection de longue durée ou un handicap.Les maladies chroniques les plus fréquentes – tant dans la population générale que chez les personnes de 65 ans et plus – sont les douleurs au bas du dos, l’arthrose, l’hypertension artérielle ainsi que l’hypercholestérolémie.

Entre 1997 et 2013, le nombre de personnes souffrant d’hypertension artérielle, de diabète, d’arthrose et de troubles thyroïdiens a augmenté de façon systématique dans la population générale.

La plupart des maladies chroniques sont plus fréquentes chez les personnes avec un niveau d’éducation faible que chez les personnes avec un niveau d’éducation supérieur. Toutefois, l’allergie est plus fréquente chez les personnes avec un niveau d‘éducation plus élevé.

Plus d’une personne sur trois âgée de 65 ans et plus est atteinte de deux maladies chroniques au moins (multimorbidité).Le nombre croissant de personnes qui souffrent de multimorbidité montre que des soins intégrés dans lesquels interviennent plusieurs prestataires seront de plus en plus nécessaires à l’avenir.

Limitations fonctionnelles de longue durée

16% de la population âgée de 65 ans et plus indique devoir rester à la maison en raison de limitations fonctionnelles ou même d’être en permanence dans un fauteuil ou de devoir rester au lit.

Un peu moins de la moitié de la population âgée de 65 ans et plus indique avoir des difficultés à exécuter ou ne peut plus du tout exécuter au moins une activité de base.

Plus d’un quart de la population âgée de 65 ans et plus indique avoir des difficultés à exécuter ou ne peut plus du tout exécuter au moins une activité de la vie quotidienne.

Un peu moins de la moitié de la population âgée de 65 ans et plus indique avoir des difficultés à exécuter ou ne peut plus du tout exécuter au moins une tâche domestique.

En règle générale, les femmes indiquent avoir plus souvent des limitations fonctionnelles que les hommes (surtout en ce qui concerne les limitations fonctionnelles sévères).

La relation entre l’âge et les limitations fonctionnelles de longue durée est très évidente: à partir de 75 ans surtout, on constate une forte augmentation du pourcentage de personnes avec des limitations fonctionnelles de longue durée.

Chez les personnes de 65 ans et plus, on constate un gradient social évident dans la fréquence des limitations fonctionnelles: la prévalence des limitations est toujours plus élevée parmi les personnes peu instruites que parmi les plus instruites.

Bien-être et vitalité

Dans l’Enquête de santé, l’état de bien-être (ou de mal-être) psychologique est évalué par le biais d’un questionnaire à 12 items représentant une série de symptômes commune à l’ensemble des troubles psychopathologiques, sans diagnostic précis. Un score plus élevé indique un degré de mal-être plus important. L’indicateur relatif aux difficultés psychologiques présenté est établi à partir d’un seuil de deux symptômes ou plus de ce questionnaire, une définition conseillée pour les études sur la population générale. Un seuil de quatre symptômes ou plus laisse suspecter une psychopathologie.

L’échelle de vitalité comprend quatre items mesurant le niveau d’énergie vitale (versus de fatigue/d’épuisement) des individus. Les indicateurs représentent soit le score moyen d’énergie vitale, soit la proportion de personnes ayant un niveau optimal d’énergie.L’état de bien-être et le niveau d’énergie vitale de la population âgée de 15 ans et plus se sont détériorés en Belgique au cours des cinq dernières années.

En 2013, un tiers de la population de 15 ans et plus éprouve des difficultés psychologiques, telles que se sentir stressé(e) ou tendu(e), être malheureux(se) ou déprimé(e) ou ne pas pouvoir dormir à cause de ses soucis.Les femmes plus que les hommes sont confrontées à ce type de difficultés psychologiques. Elles manifestent aussi en moyenne un niveau d’énergie inférieur à celui des hommes.

Les difficultés psychologiques et un moindre niveau d’énergie vitale sont plus courants dans la population d’âge actif (de 25 à 55 ou 65 ans).

Les personnes issues des classes sociales les plus défavorisées connaissent davantage des difficultés psychologiques et un moindre degré d’énergie vitale.

Les indicateurs de bien-être psychologique et d’énergie vitale affichent des résultats plus favorables en Flandre que dans les deux autres régions du pays.

Troubles émotionnels

Dans l’Enquête de santé, les ‘troubles émotionnels’ recouvrent les troubles dépressifs, anxieux et/ou du sommeil. Le questionnaire utilisé pour évaluer ces affections ne permet pas de poser un diagnostic, mais donne une indication sur la problématique en jeu à partir de la présence et de la sévérité des symptômes spécifiques recensés.

Les résultats portent sur la proportion de personnes qui présentent un ensemble de symptômes suffisamment intenses pour que ces individus soient considérés comme ayant le trouble défini.

Il apparaît que:

  • 10% de la population de 15 ans et plus éprouve des manifestations anxieuses, 15% présente les signes d’un trouble dépressif et 30% rapporte des troubles du sommeil;
  • la prévalence de ces troubles au sein de la population de 15 ans et plus a fortement augmenté au cours de ces cinq dernières années, et ce, dans toutes les régions du pays;
  • en 2013, la prévalence des troubles émotionnels au sein de la population de 15 ans et plus a sensiblement augmenté parmi les jeunes de 15-24 ans, qui semblaient relativement préservés auparavant;
  • les femmes sont plus nombreuses que les hommes à connaître des troubles émotionnels;
  • les personnes moins scolarisées sont plus vulnérables face aux troubles émotionnels;
  • les habitants de la Flandre sont moins nombreux à connaître des troubles d’ordre émotionnels que les habitants des deux autres régions du pays.

Par ailleurs, les troubles du comportement alimentaire (anorexie-boulimie, non différenciées) sont mesurés pour la première fois par le biais d’un instrument de dépistage à cinq items (SCOFF). Ce trouble est considéré comme étant probablement présent si le répondant cumule au moins deux parmi les cinq symptômes. Ces troubles apparaissent plus fréquemment parmi les jeunes femmes de 15 à 34 ans, les personnes moins instruites et vivant en ville.

Comportements suicidaires

Les comportements suicidaires et le suicide accompli constituent un problème important de santé publique et leur prévention est devenue une priorité selon l’OMS. Le taux de suicide en Belgique, parmi les plus élevés d’Europe, est estimé à 18 pour 100 000 habitants en 2010. Une tentative de suicide est le principal facteur de risque de suicide ultérieur dans la population générale.

Les idées suicidaires et tentatives de suicide récentes (<12 mois) concernent autant les hommes que les femmes (au sein de la population âgée de 15 ans et plus).

L’âge critique pour les idées suicidaires et tentatives de suicide se situe entre 45 et 54 ans.

Les idées suicidaires ne sont pas liées au niveau d’éducation, mais le passage à l’acte le serait: les personnes avec un niveau universitaire sont moins nombreuses à avoir tenté de mettre fin à leurs jours, que ce soit au cours de leur vie ou des 12 derniers mois.

La région flamande obtient des chiffres plus favorables que les deux autres pour les indicateurs de parasuicide au cours de l’existence, mais les différences régionales ne sont plus observées pour les pensées et tentatives de suicide récentes (< 12 mois).

Le nombre de tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois rapporté en 2013 n’a pas augmenté par rapport à 2004 et 2008.

Consommation de médicaments psychotropes

La prise de somnifères et/ou de calmants – utilisés pour le traitement de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil – n’est pas sans risque. En effet, ces substances peuvent entraîner une accoutumance et une dépendance, et peuvent provoquer des troubles de la mémoire ou de la concentration, ainsi qu’une altération des fonctions psychomotrices augmentant le risque de chutes ou d’accidents.

D’autres médicaments psychotropes qui ne sont pas sans danger sont les antidépresseurs. Leur utilisation adéquate doit reposer sur une évaluation clinique rigoureuse et un suivi clinique vigilant, vu les effets indésirables qui peuvent survenir.

La consommation de médicaments psychotropes dans la population âgée de 15 ans et plus se base dans l’Enquête de santé sur la consommation rapportée de sédatifs (somnifères ou tranquillisants) et d’antidépresseurs au cours des deux semaines ayant précédé l’enquête.

Dans la population âgée de 15 ans et plus, les femmes (20%) sont plus nombreuses que les hommes (12%) à consommer des médicaments psychotropes, qu’il s’agisse de sédatifs ou d’antidépresseurs.

La consommation de psychotropes augmente considérablement avec l’âge. Ainsi, chez les personnes âgées de 75 ans et plus, environ 40% des femmes et 26% des hommes ont recours à des tranquillisants ou des somnifères.

La prise de médicaments psychotropes est plus fréquente dans les ménages à plus faibles niveaux d’éducation.

Les citoyens wallons (10%) sont proportionnellement plus nombreux que les citoyens des deux autres régions (7%) à consommer des antidépresseurs.

Au niveau national, l’utilisation d’antidépresseurs a progressé au cours de ces 15 dernières années, passant de 3,9% de consommateurs en 1997 à 7,6% en 2013.

Entre 2004 et 2013, l’utilisation de sédatifs (somnifères et tranquillisants) est restée stable chez les Flamands et a même reculé chez les Bruxellois et les Wallons.

Douleur physique

La douleur physique est une dimension importante du bien-être général. Elle a un impact négatif considérable sur la qualité de vie, tant du point de vue physique et social que sur le plan mental. En dehors de son impact social, la douleur physique présente également un impact économique important. À cet égard, la reconnaissance de la douleur en tant que problème de santé publique est cruciale.

Dans la population âgée de 15 ans et plus, les femmes éprouvent plus de douleurs physiques que les hommes.

Plus une population est vieillissante, plus la prévalence des problèmes de douleur est élevée.

Les personnes moins instruites souffrent davantage de douleur physique que les plus instruites.

La prévalence de la douleur physique est plus faible en région flamande qu’en région wallonne et en région bruxelloise.

Outre les limitations physiques qu’elle impose, la douleur physique présente également des conséquences négatives pour la santé mentale.

Qualité de vie liée à la santé

La qualité de vie liée à la santé (QdVS) est un concept complexe et multidimensionnel qui va au-delà des indicateurs traditionnels de morbidité et de mortalité pour mesurer l’impact de l’état de santé sur la qualité de vie. Ce concept a initialement été développé pour des objectifs économiques. En effet, la QdVS permet une meilleure rationalisation des soins de santé grâce à l’intégration de cet indicateur dans les analyses médico-économiques. Mais en plus de son utilisation économique, ce concept est de plus en plus utilisé actuellement pour décrire la QdVS au niveau de la population.En 2013, l’Enquête de santé belge a intégré pour la première fois le EQ-5D, une échelle de qualité de vie standardisée, développée par un groupe européen. Il s’agit d’un questionnaire simple et rapide qui permet d’évaluer l’impact de l’état de santé sur la qualité de vie selon cinq dimensions: mobilité, autonomie personnelle, activités courantes, douleurs/gêne et anxiété/dépression.

Dans la population âgée de 15 ans et plus, les hommes rapportent une meilleure qualité de vie liée à la santé (QdVS) que les femmes.Le niveau de QdVS diminue avec l’âge.

Les personnes plus instruites rapportent une meilleur QdVS que les moins instruites.La QdVS est meilleure en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie.

Arrêt de travail pour cause de problèmes personnels de santé

L’arrêt de travail pour cause de maladie est une problématique qui occupe une place de plus en plus importante dans l’actualité socioéconomique belge et européenne. De nombreuses causes possibles sont évoquées pour expliquer l’absentéisme et elles concernent principalement le contexte social comme le régime de sécurité sociale, les caractéristiques de l’activité professionnelle, comme la charge de travail et des facteurs individuels comme l’âge et l’état de santé. Dans l’Enquête de santé, l’attention est uniquement axée sur les problèmes personnels de santé qui sont la cause d’un arrêt de travail.

L’arrêt de travail pour cause de maladie est un problème fréquent: 36% des hommes actifs et 44% des femmes actives sont absents du travail pour cause de maladie au moins une fois sur une base annuelle.Il ne présente en règle générale aucun lien avec l’âge. La fréquence relativement élevée (au moins une fois) de l’absence des jeunes femmes actives constitue une exception.

En moyenne, les hommes actifs sont en arrêt de travail pour cause de maladie huit jours par an; chez les femmes actives, il s’agit en moyenne de 15 jours.

Chez les femmes, la moyenne du nombre de jours d’arrêt de travail pour maladie est la plus élevée dans la tranche d’âge des 15 à 34 ans; chez les hommes le nombre moyen est le plus élevé dans la tranche d’âge des 55 à 64 ans.

Référence

Van der Heyden J., Charafeddine R. (éd.) Enquête de santé 2013. Rapport 1: Santé et Bien-être. Résumé des principaux résultatsLe rapport complet avec l’analyse des résultats, de même que le rapport succinct, peuvent être consultés sur le site web de l’Enquête de santé à l’adresse http://his.wiv-isp.be/fr.

HISIA, le site web interactif

Les chercheurs et le public peuvent effectuer eux-mêmes certaines analyses via le site web interactif de l’Enquête de santé, à l’adresse http://hisia.wiv-isp.be. Les procédures à suivre pour réaliser des analyses sont expliquées sur le site.L’utilisation de ce site est très simple et ne nécessite pas de connaissance approfondie en statistique. Le type d’analyses pouvant être effectuées est toutefois limité. Il s’agit essentiellement de prévalence, de distribution ou de moyennes pour une série d’indicateurs et ce en fonction de deux ou trois paramètres (comme l’âge, le sexe, etc.).

Les résultats obtenus sont pondérés pour être représentatifs de la population belge; par contre, ils ne sont pas standardisés pour l’âge ou pour le sexe.

Les recommandations européennes sont de 30% de refus.