En 2023, les chantiers ne manqueront pas à Bruxelles et en Wallonie pour le secteur de la promotion de la santé… (non pas qu’il en manquait !), mais les deux régions passent un nouveau cap : la mise en application de leurs plans respectifs de promotion de la santé.
2 plans, 2 approches ou conceptions parfois très différentes… le présent article vous présente tout simplement leur contenu. Une fois passée la phase actuelle (appels à projets à Bruxelles et demandes d’agrément en Wallonie), nous vous proposerons une carte des acteurs du secteur, ainsi que des lectures critiques et croisées. Première étape, donc.
Certains dans le secteur de la promotion de la santé jonglent avec ces notions, ces plans et leurs acronymes, sans (trop de) difficulté, ayant été partie prenante ou ayant suivi leur élaboration ; d’autres par contre se sentent quelque peu perdus face à ceux-ci. Nous vous résumons ici très brièvement les objectifs prioritaires que se donnent chacune des régions pour améliorer la santé et le bien-être de leurs citoyens au cours des prochaines années.
Rappelons tout d’abord ce qu’on entend par « Plan de prévention et promotion de la santé ». Dans son article « Tirez votre Plan ! Une analyse de « Plans » pour promouvoir la santé en Flandre, en France, au Québec et en Suisse » (2017), Ségolène Malengreaux propose la définition suivante : « toute production des politiques (stratégies, politiques, programmes…), autant nationales que régionales, visant à structurer le secteur de la santé hors soins, à prioriser les objectifs de santé à atteindre et à guider les actions des associations œuvrant pour améliorer la santé et le bien-être des populations dans une vision de la santé faisant écho à la charte d’Ottawa. »
Chaque plan dresse un état des lieux de la santé de ses habitants, regroupées par thématiques de santé, une vraie mine d’informations synthétisées et vulgarisées !
En Wallonie
La Wallonie s’est dotée en 2018 d’un plan de prévention et de promotion de la santé, qu’on désigne communément sous l’appellation de WAPPS. Il a pour vocation de fixer les objectifs à atteindre à l’horizon 2030 et a été structuré autour de 5 thématiques prioritaires de santé, traversées par 12 stratégies porteuses en promotion de la santé (alias « des objectifs transversaux »).
Sans rentrer dans les détails législatifs et autres rebondissements qui ont retardé la mise en application du Plan, précisons qu’il a fallu attendre que ce plan soit entériné par un décret et un arrêté du Gouvernement Wallon, ce qui est chose faite cinq ans plus tard, en juin 2022.
- Décret modifiant le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé en ce qui concerne la promotion de la santé et la prévention (02 février 2022)
- Arrêté du Gouvernement wallon modifiant le Code règlementaire wallon de l’action sociale et de la santé en ce qui concerne la promotion de la santé, en ce compris la prévention (19 juillet 2022)
Voici comment se dessine le paysage des acteurs de la prévention et de la promotion de la santé (ceux qui seront agréés, et qui dès lors seront subsidiés par la région) :
- les Centre locaux de promotion de la santé (CLPS),
- les Centres d’expertise en promotion de la santé,
- les Centres d’opérationnalisation en médecine préventive,
- les opérateurs en promotion de la santé,
- la fédération wallonne de promotion de la santé.
Place alors aux choses concrètes : mettre ce plan en musique, autrement dit « l’opérationnaliser », sur une période de 5 ans (de 2023 à 2027). Pour ce faire, la Programmation du plan reprend les 5 axes (les 5 priorités thématiques du WAPPS), dans lesquels ont été définis 2 à 4 objectifs spécifiques prioritaires.
Les 5 axes thématiques et les objectifs priorisés pour chacun d’eux
Axe 1 : la promotion des modes de vie et des milieux de vie favorables à la santé
1.1 Modes de vie : alimentation, activité physique, sédentarité
Objectifs priorisés :
- Renforcer l’accessibilité des offres et des aménagements en matière d’alimentation, de diminution de la sédentarité, de pratiques régulières de l’activité physique ;
- Intégrer les thématiques de l’alimentation et de l’activité physique dans le développement de dynamiques communautaires et dans l’aménagement des milieux de vie collectifs ;
- Définir et déployer des contenus et des stratégies d’information, de sensibilisation auprès de la population, non culpabilisantes, adaptées aux conditions de vie de tous les publics ;
- Développer des stratégies de plaidoyer auprès des acteurs politiques, institutionnels, associatifs et économiques de divers secteurs, en ce compris les acteurs de l’économie sociale et solidaire, pour une attention plus soutenue aux enjeux de santé et d’équité en santé.
1.2 Modes de vie : lutte contre le tabagisme
Objectifs priorisés :
- Contribuer à réduire l’initiation tabagique et la vape chez les jeunes de 11 à 24 ans ;
- Contribuer à accroître la cessation tabagique chez les adultes et les jeunes ;
- Contribuer à diminuer l’exposition à la fumée de tabac/vape.
Axe 2 : la promotion d’une bonne santé mentale et du bien-être global
2.1 Prévention des usages addictifs et réduction des risques
Objectifs priorisés :
- Renforcer les ressources, les connaissances et les compétences en matière de consommation de substances psychoactives et de conduites addictives (avec ou sans produit) :
- Soutenir les différents milieux de vie à mettre en place des actions de prévention et d’éducation pour la santé ;
- Renforcer l’accessibilité aux services de prévention, de promotion de la santé et aux structures d’aide et d’accompagnement adaptés aux besoins dans les différents milieux de vie ;
- Soutenir les stratégies de plaidoyer en faveur de modèles de gestion publique adaptés à une politique intégrée et globale, en ce compris une clarification autour des produits.
2.2 Promotion d’une bonne santé mentale et du bien-être global
Objectifs priorisés :
- Développer des activités communautaires visant à accroître les compétences utiles à la promotion de la santé mentale ;
- Développer des campagnes de communication et d’information diversifiées visant une plus grande attention aux conditions d’émergence de problématiques de santé mentale ;
- Améliorer l’accessibilité des services du secteur de la santé mentale, avec une attention particulière pour les publics isolés et/ou précarisés ;
- Encourager la prise en compte de la promotion de la santé mentale et du bien-être de façon transversale dans toutes les politiques publiques, principalement dans les politiques et concertations locales.
Axe 3 : prévention des maladies chroniques
Objectifs priorisés :
- Améliorer la prise en charge efficiente des maladies chroniques, plus particulièrement pour les personnes vulnérables ;
- Organiser de manière efficiente et accessible des dépistages de qualité ;
- Intégrer la prévention des maladies chroniques de façon transversale dans toutes les politiques et à tous les niveaux de pouvoir, afin d’encourager les politiques, les actions et concertations locales en lien avec la prévention des maladies chroniques et la promotion de la santé au sens large ;
- Mener des études sur le fardeau des maladies chroniques et leurs déterminants.
Axe 4 : prévention des maladies infectieuses, y compris la politique de vaccination
Objectifs priorisés :
- Renforcer le système de surveillance des maladies infectieuses
- Développer l’adhésion à la prévention combinée favorisant le respect des mesures d’hygiène de base, la réduction des risques, la vaccination, le dépistage et le traitement tout au long de la vie auprès des professionnels (éducatifs, sociaux et de la santé) et des publics clés de manière adaptée et diversifiée ;
- Améliorer la qualité de vie et éliminer les discriminations par la création d’un environnement favorable envers les populations vulnérables.
Axe 5 : prévention des traumatismes et promotion de la sécurité
Objectifs priorisés :
- Augmenter la culture de la sécurité et de la gestion des risques en Wallonie : intégrer la sécurité de façon transversale dans toutes les politiques et à tous les niveaux de décision, afin d’encourager les politiques, les actions et les concertations en lien avec la promotion de la sécurité et la prévention des traumatismes intentionnels et non intentionnels ;
- Renforcer les capacités de la population à adopter des comportements et à aménager leur environnement pour privilégier leur sécurité.
A ces objectifs spécifiques peuvent se rattacher plusieurs objectifs opérationnels répartis parmi 6 stratégies d’actions.
Les 6 stratégies d’action :
A. Informer, sensibiliser, développer la littératie en santé et le plaidoyer
B. Outiller les professionnels en stimulant les échanges de pratiques et en formant à des pratiques innovantes
C. Renforcer les démarches communautaires et les approches collectives dans les milieux de vie
D. Renforcer les collaborations intersectorielles dans une optique de promotion de la santé, en vue de générer des dynamiques locales qui influencent les déterminants de la santé
E.Informer et collaborer pour renforcer l’accessibilité des services de prévention et de promotion de la santé
F. Intégrer la promotion de la santé dans le parcours de soin
A Bruxelles
Bruxelles a opté, au moment de l’accord de majorité bruxellois 2019-2024, pour un ambitieux Plan social-santé intégré « Brussels Takes Care », plus connu sous le doux nom de PSSI. Ce vaste plan englobe 3 plans autrefois distincts : le Plan Santé Bruxellois, le Programme d’actions bruxellois de lutte contre la pauvreté et le Plan stratégique de promotion de la santé (celui qui s’achève maintenant).
Dans le paysage bruxellois, on retrouve:
- le Conseil consultatif bruxellois (section promotion de la santé)
- des organismes piliers :
- un service d’accompagnement en promotion de la santé
- des services supports (méthodologiques et thématiques)
- des centres de référence en médecine préventive
- les acteurs et actrices sur le terrain (ceux qui sont désignés et subventionnés)
- les réseaux (ceux qui sont désignés et subventionnés)
Ainsi, le plan que nous allons détailler ci-dessous « opérationnalise » le plan stratégique (le volet 1, dit « référentiel commun » à Bruxelles), et se nomme donc le Plan bruxellois de promotion de la santé 2023.
Alors que le plan côté wallon s’organise autour des thématiques de santé, il en est tout autrement à Bruxelles où les 5 axes d’intervention qui le déclinent correspondent aux 5 principes d’intervention de la Charte d’Ottawa. Ils reprennent chacun des objectifs spécifiques, qui seront ensuite déclinés en objectifs opérationnels (soit dictés par les priorités politiques ou correspondant à de nouvelles thématiques, soit coconstruits avec les acteurs qui vont porter les projets).
Axe 1 : promouvoir la santé et les stratégies de promotion de la santé dans toutes les politiques
Les objectifs spécifiques :
- Assurer la cohérence et l’articulation des politiques de santé et de promotion de la santé aux différents niveaux de compétences politiques (fédérales, régionales, communautaires, communales) ;
- Soutenir l’intégration systématique des dimensions de santé et de lutte contre les inégalités sociales dans le contenu des politique publiques ;
- Renforcer et soutenir la participation des citoyens et citoyennes dans l’élaboration des politiques publiques ;
- Assurer la présence des acteurs et actrices de promotion de la santé dans la première ligne d’aide et de soin et dans les territoires (quartier, groupement de quartiers, commune, bassin, région) ;
- Participer à l’amélioration des programmes de médecine préventive de manière à soutenir les populations dans une dynamique de dépistage des cancers et de la tuberculose, et de vaccination qui s’inscrivent dans des stratégies de promotion de la santé notamment en accompagnant les services de première ligne ;
- Soutenir et élargir le processus de Stratégies concertées en promotion de la santé par rapport à la Covid 19 et aux situations de crises afin de favoriser la cohérence des actions menées en Région bruxelloise et de faire le lien entre le terrain et la décision politique.
Axe 2 : renforcer la participation des publics et l’action communautaire en santé
Les objectifs spécifiques :
- Contribuer au développement de démarches communautaires en santé, en particulier dans des quartiers abritant des publics vulnérables ;
- Organiser la représentation du secteur de la promotion de la santé au niveau des quartiers, des communes et CPAS, des bassins d’aide et de soin, dans un espace de concertation afin de soutenir les stratégies de promotion de la santé et l’action communautaire, notamment au travers des contrats locaux social santé ;
- Soutenir la formation et l’accompagnement méthodologique des acteurs souhaitant mettre en œuvre des démarches communautaires en santé par rapport à l’implication des citoyens et citoyennes dans l’établissement et la mise en œuvre de politique de santé publique et dans la conception d’outils pédagogiques, de réflexion critique et de mobilisation, d’information et de communication via des méthodologies participatives ;
- Assurer la participation des publics à l’élaboration et à l’adaptation des programmes de prévention des maladies transmissibles et des maladies chroniques en ce compris les stratégies de médecine préventive ;
- Plaidoyer pour le développement des actions et projets inscrits dans les démarches communautaires.
Axe 3 : promouvoir et soutenir des actions visant des environnements et des milieux de vie favorables à la santé
Les objectifs spécifiques :
- Favoriser et soutenir des actions de promotion de la santé visant un environnement favorable à la santé (bruit, espaces verts, pollution de l’air, perturbateurs endocriniens, etc.) ;
- Favoriser et soutenir des projets de promotion de la santé contribuant à l’amélioration des logements afin de les rendre favorables à la santé (insalubrité, prévention des chutes, etc.) ;
- Favoriser et soutenir des actions de promotion de la santé à destination des jeunes dans leurs milieux de vie avec une attention particulière aux plus vulnérables (EX ; NEET’s) ;
- Favoriser et soutenir des actions de promotion de la santé en ce compris les démarches communautaires en santé visant les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap dans leurs milieux de vie ;
- Soutenir les actions de promotion de la santé dans les milieux carcéraux et lors la sortie des détenu.es en s’appuyant sur les besoins tels qu’identifiés par les deux publics cibles : les professionnels et professionnelles en contact avec les détenus et détenues et ex-détenus et ex-détenues et les détenus et détenues eux-mêmes ;
- Soutenir des actions de promotion de la santé dans les lieux de travail, en ce compris la sensibilisation aux questions liées à la lutte contre le harcèlement et les violences psychologiques et sexuelles sur le lieu de travail ;
- Inscrire les démarches d’outreach et la communication de proximité dans les pratiques de promotion de la santé existantes.
Axe 4 : promouvoir et favoriser des aptitudes favorables à la santé
Les objectifs spécifiques :
- Favoriser l’accessibilité à une alimentation durable et de qualité pour la population générale et pour des publics vulnérables, en ce compris les personnes en situation de handicap et les malades chroniques ;
- Promouvoir l’activité physique et prévenir la sédentarité auprès des adultes et auprès des jeunes dans des approches de promotion de la santé ;
- Prévenir les usages de drogues, légales et illégales, et les conduites addictives et favoriser la RDR auprès des jeunes et auprès des adultes ;
- Promouvoir la santé sexuelle ;
- Prévenir la stigmatisation des personnes LGBTQIA+ et celle des personnes vivant avec le VIH ;
- Participer à l’organisation de la prévention des maladies transmissibles au travers d’actions, de médecine préventive et de programmes de vaccination ;
- Promouvoir la santé mentale ;
- Soutenir des actions de promotion de la santé à l’intention des personnes ayant vécu l’exil, avec ou sans titre de séjour en règle, et des personnes sans domicile fixe ;
- Participer à l’organisation et soutenir la sensibilisation au dépistage des maladies chroniques et des cancers au travers d’actions et de dispositifs qui visent l’information et la sensibilisation du grand public et de publics spécifiques et qui assurent une attention particulière aux inégalités sociales de santé dans des approches nourries par la promotion de la santé ;
- Soutenir des actions visant à réduire la fracture numérique.
Axe 5 : réorienter les services
Les objectifs spécifiques :
- Implémenter l’expertise des actrices et acteurs de promotion de la santé, notamment en matière de démarche intersectorielle, au cœur des territoires et dans le déploiement et le renforcement de l’articulation des actions qu’ils et elles mènent avec d’autres champs d’intervention de proximité à travers les contrat locaux social santé : contrats de quartiers durables, maisons médicales, initiatives de développement local intégré, agents de prévention communaux, associations de démarches communautaires en santé… ;
- Diversifier et élargir l’offre de formation continue, d’échanges de pratiques et de soutien méthodologique afin de renforcer les compétences en matière de stratégie de promotion de la santé (action communautaire et participation, communication, littératie en santé, approche par milieux de vie, collaboration interdisciplinaire, réflexivité…) à destination de professionnels et professionnelles de la santé, du social et de l’éducation ;
- Elargir la diffusion d’outils et de méthodes pouvant favoriser la participation citoyenne en santé dans les quartiers et en particulier au sein des contrats locaux social santé (CLSS) ;
- En partenariat avec les acteurs et les actrices concerné.e.s, améliorer les connaissances de la population en général et des publics vulnérables en particulier par rapport aux structures d’aide et de soins.
- Participer à l’organisation de la concertation entre les centres de références en médecine préventive, les services d’accompagnement et de support et les acteurs et actrices du social santé concernés afin d’améliorer l’information et la sensibilisation aux dépistages, à l’accompagnement et le cas échéant à la vaccination.
- Renforcer les capacités, valoriser les compétences, soutenir la collaboration des structures de première et de deuxième ligne, pour que celles-ci soient immédiatement mobilisables et opérationnelles en termes d’appui et de ressources en promotion de la santé en situation de crise (formation à l’utilisation du numérique, aide à la production de support d’information fiable, diffusion d’outils pédagogiques adaptés, ateliers d’échanges de pratiques, etc.).
- Renforcer la collaboration entre les acteurs et actrices de support et d’accompagnement socio-sanitaires (par exemple ceux identifiés dans le PSSI comme le SMES, Brusano, …) et les services supports de promotion de la santé pour favoriser la qualité et l’évaluation des actions.
- Mettre en place un groupe d’experts et expertes interdisciplinaires, choisis sur base de leurs compétences et leur indépendance à l’égard des mesures. Chaque discipline serait représentée de manière équivalente en ce compris le secteur de la promotion de la santé afin de limiter les mesures susceptibles d’augmenter les inégalités sociales de santé.
Au moment de rédiger ces lignes, les acteurs en promotion de la santé souhaitant s’inscrire dans ces plans wallon et bruxellois ont remis leurs demandes d’agrément (Wallonie) et/ou ont répondu aux appels à projet (Bruxelles), suivant leurs lieux d’activités. Education Santé ne manquera pas de vous informer sur les rôles et missions de ceux qui seront repris dans la liste des opérateurs subventionnés, afin que vous puissiez avoir un aperçu du paysage du secteur de la promotion de la santé dans chacune des deux régions. Bien entendu, ce paysage reste non exhaustif, il ne reprend pas les acteurs-relais engagés en promotion de la santé mais non subventionnés par les régions ; et il va de soi qu’il faut avant tout inclure les usagers et citoyens ! La suite au prochain épisode.
Pour Bruxelles : https://www.brusselstakescare.be/
Pour la Wallonie : https://www.aviq.be/fr/sensibilisation-et-promotion/promotion-de-la-sante
Les fédérations de promotion de la santé vous informent aussi :
FBPSanté : https://www.fbpsante.brussels/
FWPSanté : https://www.fwpsante.be/