Octobre 2017 Par M.-M. LEURQUIN Initiatives

Claire était bizarre. Elle ne pouvait plus tenir sa tasse. Des difficultés à parler, sa bouche était déformée. Elle ne pouvait plus bouger son bras ni sa jambe…

Vingt-six secondes. Pour rappeler les signes d’un AVC et motiver celui qui les constate à faire appel. C’est court…Et pourtant des médecins en témoignent : ces patients sont venus parce qu’une voix leur rappelait inlassablement« Lors de mon AVC, chaque minute a compté… ».

Campagne 2017 « Lors de mon AVC, chaque minute a compté… »

Pour la deuxième année consécutive, le Centre d’Education du Patient et Question Santé inscrivent à leur agenda une campagne de communication portant sur l’importance de diminuer les délais d’attente face aux signes pouvant évoquer un AVC.

L’objectif de la campagne « Lors de mon AVC, chaque minute a compté… » est d’amener le public à repérer ces signes et à adopter des réactions rapides et adéquates en présence de ceux-ci. Car du temps gagné représente pour la victime des possibilités de récupération en supplémentaires.

Cette campagne 2017 est réalisée en étroit partenariat avec la SSMG et le Belgian Stroke Council ; elle bénéficie du soutien du Fonds A.B géré par la Fondation Roi Baudouin. Cette année encore, les spots tv et radio, pilier de la campagne, concourent à la diffusion du message clé « Faire appel – sans attendre ».

Une attitude qui va à l’encontre de croyances encore bien ancrées « de toute façon, les médecins ne savent rien faire » ; « A l’hôpital, ils vont s’acharner » ou encore opinion contraire, « ils vous laissent dans un lit alors autant rester chez soi… » Ces croyances prennent racines dans des pratiques et des faits du passé. Mais il convient d’expliquer et de persuader tous les publics, qu’aujourd’hui, avec l’évolution des traitements et des pratiques médicales des interventions qui vont permettent aux personnes touchées de garder des capacités sont possibles.

La campagne 2017 « Lors de mon AVC, chaque minute a compté » …

La stratégie de communication repose dans un premier temps, sur une sensibilisation des professionnels avec une mise à disposition de supports d’information et dans un second temps, sur une information du public. Comme en 2016, la campagne s’ancre sur

  • la diffusion de spots TV et radio dans des lieux publics et sur les chaines nationales ;
  • la mise à disposition de supports de communication standardisés et personnalisés (spots, affiches, feuillets, bannières…);
  • l’organisation d’une conférence de presse.

Nouveautés et objectifs pour 2017 : « susciter et renforcer les initiatives du terrain »

  • une invitation aux initiatives et à la mobilisation de tous les acteurs (professionnels, associations de patients…),
  • la participation à la diffusion du rapport européen présenté ce 11 mai 2017 au Parlement Européen, « Le Fardeau de l’AVC en Europe »Note bas de page
  • et enfin, une actualisation du site internet www.DelaiAVC.eu.

AVC, d’un problème de santé majeur à un tsunami

Comme le rappelle le Professeur Laloux, chef de service associé au CHU UCL Namur, l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est une maladie dont il faut se préoccuper car c’est une pathologie fréquente – une personne sur six dans le monde subira au court de sa vie un AVC ; cela représente 19 000 nouveaux cas par an en Belgique -, grave – deuxième cause de mortalité chez les personnes de plus de 60 ans dans notre pays -, aux conséquences pouvant être invalidantes – 1/3 des personnes vont avoir besoin d’une aide extérieure.

Pourquoi reconnaître les symptômes représente-t-il une urgence ?

Les accidents vasculaires cérébraux sont de deux sortes : les hémorragies cérébrales dues à une rupture d’une artère cérébrale (20% des cas) et les infarctus cérébraux liés à une artère qui se bouche (80 % des cas). Comme le souligne encore le Pr Laloux, aujourd’hui, il est possible de réduire les conséquences de l’AVC par des traitements administrés très précocement : la thrombolyse intraveineuse doit être administrée dans les 4h30 (injection d’un produit qui dissout le caillot obstruant l’artère du cerveau) et la thrombectomie (aspirer le caillot par un fin cathéter introduit jusqu’au caillot) dans les 6 heures. Une prise en charge rapide dans une unité clinique permettra d’effectuer un bilan et un suivi correct de la personne.

En comparant les deux périodes 1992-1993 et 2010 -2011, la thrombolyse et les traitements en unité spécialisée ont permis d’augmenter de 30 % le nombre de patients autonomes et de réduire de 40 % le taux de mortalité.Des avancées dont il faut se féliciter.

Une campagne 2017 aux accents de participation et de solidarité

La conférence de presse de lancement de la campagne et des actions en 2017 s’est tenue ce 1er juin à Namur. Elle a rassemblé les partenaires du projet, les représentants politiques et ceux des associations de patients, unis dans cette même optique d’une lutte contre l’AVC et d’optimaliser le soutien aux victimes et aux familles.

Les représentantes des Ministres de la Santé, Anne Boucquiau, Cheffe de cabinet du Ministre Maxime Prévot et Pascale Pensis, Directrice de cabinet adjointe de la Ministre Cécile Jodogne ont tenu à rappeler combien lutter contre cette pathologie est importante, doit rassembler les efforts et mobiliser l’ensemble des acteurs tant au niveau de la détection précoce que de la prise en charge après l’accident. Lutter contre l’AVC est donc bien l’affaire de tous.

Comme le rappelait Anne Boucquiau, deux axes du Plan prévention santé Horizon 2030 pour la Wallonie ciblent particulièrement la lutte contre les AVC. Il s’agit de la Promotion des modes de vie et des milieux de vie favorables à la santé – promotion d’une alimentation équilibrée, lutte contre la consommation excessive d’alcool et contre le tabagisme et promotion de l’activité physique et lutte contre la sédentarité ainsi que la prévention des maladies chroniques avec la prévention des maladies de l’appareil circulatoire et du diabète de type II.

L’importance de la prévention se retrouve aussi dans le cadre du plan de promotion de la santé du Gouvernement francophone bruxellois. Une place sera faite, le souligne Mme Pensis, pour encourager les personnes les plus fragiles à adopter des comportements favorables pour prévenir les risques cérébrovasculaires (bouger ; arrêter de fumer ; traiter l’hypertension artérielle, combattre le diabète et le cholestérol).

Des supports pour vos initiatives et projets …

Vous pouvez découvrir et commander les affiches et supports de communication de la campagne 2017 sur le site www.delaiAVC.eu . Le Centre d’Éducation du Patient souhaite aussi soutenir vos projets et initiatives en répondant au mieux à vos attentes par la mise à disposition de supports et de moyens « personnalisés ». N’hésitez pas à nous contacter.

Prochain événement mobilisateur : Journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux – dimanche 29 octobre 2017.


Burden of stroke report in Europe. Recherche réalisée par le King’s College (London) à la demande de l’association européenne SAFE (Stroke Alliance for Europe). Ce rapport est disponible sur www.strokeeurope.eu