Avril 2007 Initiatives

L’équilibre souvent difficile entre vie privée et vie professionnelle conduit les consommateurs à développer de nouveaux comportements alimentaires comme manger entre les repas, sur le pouce, et cela par nécessité ou par plaisir. Le succès des en-cas et autres coupe-faim est grandissant.
Conséquence: plus d’apport calorique, ce qui n’est pas bon pour la ligne. Bien que le grignotage n’est pas (encore?) reconnu scientifiquement comme un facteur de surpoids, la prise d’aliments en dehors de repas structurés et programmés n’est pas recommandée: c’est un facteur de risque de surconsommation énergétique, de déséquilibre alimentaire et, à terme, de surpoids.
Si les collations s’inscrivant dans un programme alimentaire régulier peuvent être utiles, le grignotage à toute heure du jour est à déconseiller. Le CRIOC a mené l’enquête auprès des consommateurs pour évaluer l’ampleur du phénomène. Même si l’attachement aux repas conviviaux reste important, en moyenne, 42% des sondés mangent entre les repas. En cause, notamment, la multiplication des occasions de consommer, la diversité des snacks proposés, la déstructuration des repas ou le développement de la consommation alimentaire hors domicile.

Qui?

Plus de quatre consommateurs sur dix déclarent ‘grignoter’ entre les repas, et ceci en moyenne 2,5 fois par jour. Les en-cas ont surtout la cote auprès des jeunes de 18 à 39 ans. Par ailleurs, un ‘grignoteur’ sur trois essaie de faire régime pour parvenir à éliminer les kilos ainsi accumulés.

Quoi?

En général, les grignoteurs consomment des en-cas sucrés autant que salés, avec une légère préférence pour les produits sucrés. En semaine ou le week-end, les fruits (31%) et barres chocolatées (28%) sont les en-cas préférés des Belges. Mais ceux-ci apprécient également les barres de céréales (12%), les bonbons (12%), les biscuits salés (11%), la charcuterie (9%) et les chips (8%).

Quand?

Le lundi et le samedi sont les journées où les Belges grignotent le plus. Durant les jours de la semaine, c’est surtout en matinée et l’après-midi qu’ils s’adonnent à cette manie. Ainsi le petit creux de 11 h est souvent le moment clé du grignoteur. Durant le week-end, tous les moments sont bons pour grignoter, des pics étant constatés le samedi soir et le dimanche après-midi.

Où?

En semaine, une majorité d’en-cas sont consommés à la maison, surtout devant la télévision. Mais beaucoup grignotent aussi sur leur lieu de travail. Le dimanche, il s’agit plutôt de moments de convivialité avec des amis ou de la famille.

Pourquoi?

On grignote surtout pour le plaisir (76%). L’impression d’avoir un petit creux, (68%), la gourmandise (56%) ou le besoin de prendre des forces (47%) sont aussi cités comme raisons. Notons qu’un consommateur sur trois déclare grignoter à cause du stress.

Recommandations

Au niveau de l’offre, le CRIOC propose de développer une offre d’en-cas plus sains.
L’offre actuelle, toujours plus accessible et importante, est trop souvent composée d’en-cas trop riches en sucres et en graisses cachées.
Une nouvelle tendance est apparue sur le marché: des snacks plus sains, équilibrés. Il importe de soutenir cette tendance, de la rendre plus accessible surtout pour les jeunes. Mais ce n’est pas la panacée: tous les biscuits de substitution du petit déjeuner ne sont pas intéressants (certains sont vraiment très sucrés) et pour remplacer un petit déjeuner, même les ‘meilleurs’ doivent toujours être accompagnés de fruits et de produits laitiers. Il en va de même pour les biscuits dits allégés qui méritent une analyse au cas par cas.
Une seconde tendance consiste à enrichir les snacks en nutriments. Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, ces produits ne sont guère intéressants car coûteux et susceptibles d’induire les consommateurs en erreur en les incitant à consommer ces produits en lieu et place d’aliments plus essentiels.
Au niveau de la demande , il importe de conscientiser les ‘grignoteurs’.
D’abord, parce que le grignotage cache souvent une répartition inadéquate de la prise d’aliments sur la journée (absence de petit déjeuner, repas pas ou peu équilibré, repas trop peu consistant et trop vite pris, etc.) En effet, le «petit creux» est une des raisons principales évoquées par les grignoteurs.
Ensuite, parce que la composition du repas est déséquilibrée. Une alimentation saine, variée et équilibrée réduit les risques de petits creux, et donc le grignotage.
Les collations de ‘dix heures’ ou de ‘quatre heures’ peuvent constituer des compléments de repas utiles à une alimentation équilibrée si elles sont programmées comme dans le menu quotidien. Mais le grignotage devant la TV est à déconseiller.
Des actions doivent être menées auprès des plus jeunes, plus sujets au grignotage que les aînés, dans le cadre scolaire par exemple (cours de cuisine et de nutrition, diététique).
D’après un communiqué de presse du CRIOC. L’étude complète peut être consultée sur http://www.crioc.be