Mai 2010 Par Christian DE BOCK Stratégies

À l’entame d’une législature, il nous a semblé particulièrement intéressant d’interroger la nouvelle ministre francophone de la Santé sur ses priorités, et sur les accents spécifiques qu’elle entend imprimer à la politique de promotion de la santé et de médecine préventive en Communauté française.
Petit tour d’horizon en compagnie de Fadila Laanan
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Éducation Santé: Quel bilan faites-vous des réalisations de la Communauté française sous la législature précédente? Vous faisiez partie du Gouvernement aux côtés de Catherine Fonck , cela vous donne un point de vue privilégié sur cette question.
Fadila Laanan : Au risque de vous étonner, je ne vais pas me prononcer sur ce point dans les termes où vous le soulevez. Les politiques qui ont été menées sous la précédente législature ont été le fruit d’échanges de vues et – parfois après des désaccords – de compromis que l’ensemble du Gouvernement a assumés collectivement. La ministre précédente, Catherine Fonck, a fait des choix dans une enveloppe limitée. Je n’aurais peut-être pas fait les mêmes, ou peut-être les aurais-je fait également: à quoi bon revenir là-dessus?
La continuité du service public impose un minimum de cohérence dans la poursuite de l’action publique et, de mon point de vue, un minimum de correction. Ainsi, par exemple, j’ai maintenu les deuxièmes vagues des campagnes de promotion de la santé qui avaient été initiées sous la précédente législature. Et j’ai même lancé la toute nouvelle campagne de promotion du mammotest, qui avait été initiée à l’époque de Catherine Fonck, en précisant d’ailleurs bien que tel était le cas. Ceci alors qu’elle soulevait pourtant des questions dans mon entourage, parce que j’ai estimé qu’il aurait été sot, en période d’austérité budgétaire, de jeter à la poubelle le travail qui avait été fait.
Par contre, même si je ne veux pas m’attarder sur le passé, je n’ai pas de tabou pour le futur. Chacun jugera si c’est un avantage pour le secteur d’avoir une ministre qui n’est pas médecin mais, même si j’ai bien sûr des convictions politiques, je n’ai pas d’idées préconçues sur une série de choses. C’est important, car nous sommes en pleine période d’évaluation de l’ensemble de nos politiques, comme prévu dans le décret du 14 juillet 1997, modifié en 2009, et dans la Déclaration de politique communautaire. Je peux vous dire que j’aborde cette évaluation sans me dire que je dois à tout prix marquer le secteur de mon empreinte, mais avec la volonté farouche d’œuvrer au mieux, comme je l’ai fait en culture et en audiovisuel depuis 2004, au bénéfice de tous nos concitoyens.
E.S.: Quels enjeux fondamentaux guideront votre action? Sur quels aspects de la politique de prévention allez-vous mettre un accent particulier?
F.L. : Je vais vous en citer six.
Avant tout, je veux lutter contre les inégalités sociales de santé . Je mettrai un accent particulier sur les stratégies dites de «santé communautaire», en réseau avec les acteurs de la commune et la participation des citoyens.
J’ai l’intention d’associer les pouvoirs locaux, afin qu’ils deviennent des éléments moteurs dans la dynamique et les pivots des synergies locales à tisser nécessairement avec les CPAS, les centres de santé, les centres sportifs, les écoles, les centres culturels, les mouvements associatifs… Ce partenariat est indispensable pour agir sur tous les déterminants de la santé: biologiques, sociaux, culturels, environnementaux (l’obésité, la sédentarité, la précarité, la violence, l’hypertension artérielle, l’isolement social, l’accès aux services de santé, l’accès à la pratique sportive…).
Si nous pouvons influer, ensemble, de manière concertée et complémentaire, sur ces déterminants, nous pourrons au final améliorer la qualité de vie et la santé globale de nos concitoyens. Je serai attentive à ce que les projets mis en place dans le cadre de la lutte contre les inégalités sociales de santé agissent aussi sur les préjugés, les disqualifications, les discriminations (sociales, culturelles, ethniques, de genre ou d’identité sexuelle), les ghettoïsations, les exclusions sociales, qui sont particulièrement dommageables pour la santé.
Je compte, par ailleurs, proposer un plan et une politique concertée, cohérente et transversale en matière d’assuétudes . Mon action reposera sur la prévention et la réduction des risques, et sera menée en collaboration avec la Région wallonne et la Région bruxelloise. De nombreux professionnels interviennent dans la prévention primaire, secondaire, tertiaire des consommations et dans l’aide et l’accompagnement des personnes dépendantes. Ils sont issus des secteurs associatif, médical et paramédical. Le succès dans la réduction des assuétudes passe par l’articulation des compétences en matière de prévention, de réduction des risques et de traitement, lesquelles dépendent, certes, de la Communauté française, mais aussi des Régions. C’est pourquoi, je veux travailler avec l’ensemble des parties concernées.
Je souhaite, aussi, améliorer la prévention du suicide . Les résultats de l’Enquête de santé par interview de 2008 sont préoccupants: plus d’une personne (de 15 ans et plus) sur 10 a déjà pensé au suicide et une personne sur 20 a déjà fait une tentative de suicide au cours de son existence.
Il s’agit, là aussi, d’un axe prioritaire de la Déclaration de politique communautaire 2009-2014: elle prévoit, en collaboration avec la Région wallonne, de rompre le silence et de nous donner les moyens d’une prévention efficace. Il s’agit d’une de mes priorités de législature, pour laquelle j’entends écouter les professionnels du terrain, puis proposer des actions concrètes, dans le respect des compétences de chaque entité.
Je vais, en outre, promouvoir la mise en place de «cellules bien-être» dans les écoles . L’école est un milieu de vie privilégié pour créer une réflexion et un environnement propices au développement de comportements favorables à la santé. Plusieurs acteurs-clés sont déjà présents dans les écoles: les enseignants, les services de promotion de santé à l’école (S-PSE), les centres psycho-médico-sociaux de la Communauté française (C-PMS), les élèves et, indirectement, les parents.
Ces «cellules bien-être» dans les écoles auront pour objet de renforcer les déterminants positifs de la santé en milieu scolaire (aptitudes individuelles et collectives liées à la gestion des conflits et de la violence; prise en considération des besoins des élèves et des professeurs; instauration d’espaces de dialogue…). Ceci par le développement du «vivre mieux ensemble à l’école» et par la mise en place d’environnements physique et social favorables à la santé. Ces cellules bénéficieront de l’expertise des S-PSE et C-PMS qui seront amenés à renforcer leur collaboration. Ce dossier fait partie des nombreux dossiers communs partagés avec ma collègue en charge de l’Enseignement, la ministre Marie-Dominique Simonet .
Il entre d’autre part dans mes priorités de développer l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein des écoles. L’EVRAS doit selon moi s’inscrire dans une démarche d’éducation à la citoyenneté: il s’agit de permettre aux enfants et aux jeunes de bénéficier au cours de leur scolarité de modules organisés en vue de leur faire prendre conscience de leurs droits et devoirs en matière de santé sexuelle. Nous disposons déjà de nombreuses études réalisées au cours des législatures précédentes, qui confirment la pertinence de ce type de projet. Je compte conclure avec la Région wallonne et, en Région bruxelloise, avec la Commission communautaire française, un accord de coopération en vue d’une généralisation progressive de tels modules au profit de l’ensemble des jeunes de la Communauté française.
Sixième priorité: je poursuivrai la politique de promotion des attitudes saines . Actuellement, presque un adulte sur deux et un enfant sur cinq présentent un surpoids. Au-delà du problème de poids, un certain nombre de maladies pourraient être évitées par un meilleur équilibre alimentaire, un mode de vie moins sédentaire, une consommation responsable d’alcool, la diminution du tabagisme. Le Gouvernement de la Communauté française s’est engagé à poursuivre sa politique de promotion des attitudes saines. Il s’agit donc clairement d’une de mes priorités, qui se concrétisera dans un deuxième Plan attitudes saines, en collaboration avec notamment, ici aussi, ma collègue Marie-Dominique Simonet.
E.S.: Vous avez choisi le programme de dépistage organisé de cancer du sein comme sujet de votre première conférence de presse. Pour quel motif? Pensez-vous pouvoir faire mieux que vos prédécesseurs, qui n’ont pas réussi en Communauté française à donner au programme l’ampleur qu’il a prise dans le nord du pays?
F.L .: Le fait qu’il s’agisse du thème de ma première conférence de presse est un peu un hasard, lié au fait que la campagne débutait. Depuis que j’exerce une fonction en matière de Santé, j’ai répondu à des dizaines de questions parlementaires sur les sujets les plus divers; j’ai, dans plusieurs dossiers, assuré la continuité dont je vous parlais en réponse à votre première question; j’ai participé à diverses réunions avec des professionnels de la santé; j’ai participé aux décisions collégiales et intergouvernementales en matière de grippe, etc. Mais comme je ne suis pas non plus une habituée des effets d’annonce et comme, je vous le disais aussi, nous sommes en période d’évaluation d’une série de dispositifs, il n’y avait pas de raison que je suscite un battage médiatique.
Cela dit, le dépistage du cancer du sein est un réel enjeu. Comme l’alimentation saine et la prévention en matière de sida, qui ont fait l’objet des conférences de presse suivantes. Donc, vous le voyez, le champ des compétences de la Communauté française en matière de santé, qui n’est pas infini, retient toute mon attention et m’amène à inviter les médias, quand je pense avoir des choses concrètes à faire connaître. J’ai procédé de la sorte en culture et en audiovisuel entre 2004 et 2009 et j’estime ne pas à avoir à rougir de mon bilan.
Concernant plus particulièrement le dépistage du cancer du sein par mammographie, je ne reviendrai pas sur les détails pratiques, car vous y avez consacré tout un dossier et les informations sont en ligne sur le site Internet [L]www.lemammotest.be[/L]. L’enjeu essentiel à mes yeux, et vous partagez ce jugement si je me réfère à votre question, est d’améliorer le taux de participation des femmes; et, surtout, de toucher les femmes qui actuellement ne font l’objet d’aucun dépistage, lesquelles représentent 45% de la population cible. Je suis convaincue que l’évolution en cours des technologies en matière de radiologie, avec la numérisation, va nous y aider. Mais je m’efforce aussi de renforcer, d’une part, la sensibilisation du public cible et, d’autre part, l’information et l’adhésion des professionnels de la santé.
Quant à votre remarque par rapport aux différences de résultats entre le nord et le sud du pays, l’explication est assez simple. Il n’existait pas, en Flandre, comme c’était le cas en Communauté française, de pratiques de dépistage opportuniste très développées au moment du lancement du programme. Ce programme n’a donc pas eu en Flandre à lutter contre des habitudes ancrées chez les femmes et chez les professionnels pour imposer sa légitimité.
E.S.: Parmi vos compétences, voyez-vous des opportunités de renforcements transversaux qui pourraient profiter à votre politique de promotion de la santé? Je pense à l’audiovisuel, à la culture, mais aussi à l’éducation permanente…
F.L .: Bien sûr. Ceux qui ont suivi mon action depuis 2004 savent à quel point deux principes politiques me sont chers. Un: renforcer la transversalité des politiques publiques comme des initiatives subventionnées. Deux: permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de bénéficier des effets positifs de ces politiques et de ces initiatives. Dans cet esprit, j’ai demandé aux différentes cellules de mon cabinet de travailler ensemble. Avec comme premier résultat une campagne de prévention du sida d’un nouveau genre, lancée le 26 mars dernier, via le site [L]www.sida-stop.be[/L], et qui est en cours jusqu’aux vacances d’été. Il s’agit d’un concours faisant appel à la créativité, des jeunes surtout, et à un média qu’ils apprécient, Internet, pour susciter leur implication et pour générer des messages de prévention susceptibles de parler davantage aux jeunes (voir une présentation plus complète de cette initiative dans ce numéro).
Par ailleurs, mon cabinet travaille également sur des pistes relatives aux actions de promotion de la santé en milieu festif, à savoir les festivals musicaux notamment. Mais je n’en dis pas plus: j’y reviendrai quand le dossier sera ficelé.
E.S.: La collaboration entre le cabinet de la Ministre de la Santé et son Administration n’a pas toujours été simple dans le passé. Comment voyez-vous les choses?
F.L .: Je ne veux pas revenir sur le passé, je vous l’ai dit d’emblée. Ma méthode à moi, depuis toujours, et comme ministre depuis 2004, c’est la concertation et le dialogue avec tous: administrations, institutions, professionnels des secteurs, monde associatif… Selon les échos que je recueille après seulement quelques mois, ce message est bien passé et il me semble qu’il est bien perçu.
Cette concertation et ce dialogue permettront, là où c’est utile et quand c’est nécessaire, de procéder aux changements qui s’imposent. Mon objectif est clair: nous devons offrir un service impeccable, transparent, objectif et efficace au profit des citoyens.
E.S.: Et question subsidiaire: votre cellule ‘santé’ est très réduite. Il y a là un souci de bonne gouvernance certainement louable, mais cela ne compliquera-t-il pas trop la donne vu les multiples tâches qui attendent votre équipe?
F.L .: Je ne vais pas vous faire de la langue de bois: il est clair que la réduction des effectifs des cabinets nous complique la vie. Je dois gérer deux compétences en plus, avec pas mal de collaborateurs en moins. C’est une réalité et je dois m’en accommoder. Tout mon cabinet est logé à la même enseigne. J’ai moins de collaborateurs dédicacés à la santé que la ministre précédente, mais j’ai aussi moins de collaborateurs dédicacés à la culture et à l’audiovisuel que la ministre précédente, même si celle-ci, c’était moi! Je me suis efforcée de choisir des personnes compétentes, de privilégier les transversalités entre elles. Et je vous garantis qu’elles ne ménagent pas leur peine.
E.S.: Vous préparez un vaste chantier, à savoir une large évaluation du dispositif de promotion de la santé et de médecine préventive, ou si l’on veut un bilan des avancées et des points d’attention générés par le décret de 1997 qui a structuré de façon durable le secteur. Cette évaluation prendra du temps et nécessitera des moyens humains et financiers. Est-ce bien prioritaire? Après tout, le budget très limité dont dispose la Communauté française n’autorise guère de gaspillages, ce qui n’est pas toujours le cas au niveau fédéral…
F.L .: Outre les dispositions décrétales et ce qui est prévu dans la Déclaration de politique communautaire en matière d’évaluation, je vous dirais que je suis au contraire convaincue qu’une évaluation des dispositifs est particulièrement utile et nécessaire en toutes circonstances et, a fortiori, dans un contexte budgétaire difficile. Identifier les points faibles et les points forts, assurer une meilleure efficacité de nos actions, tirer les enseignements des expériences passées, etc. me semble relever de la bonne gouvernance bien plus que continuer à faire les choses par habitude sans se remettre en question. Car cela me permettra de m’assurer que chaque euro est dépensé au mieux.
E.S.: Par ailleurs, de quelle manière allez-vous assurer la continuité du travail de promotion de la santé durant cette période transitoire d’évaluation?
F.L .: Je vous rassure, pendant l’évaluation, le travail continue. Tout est mis en place pour permettre la continuité sur le terrain: les demandes de subventions pour des projets de promotion de la santé continuent à être examinées normalement; les agréments sont délivrés conformément aux règles en vigueur; une modification décrétale en cours va prolonger de deux ans les agréments des Services communautaires de promotion de la santé et des Centres locaux de promotion de la santé qui prennent fin dans le courant de cette année 2010.
E.S.: Allez-vous lancer de nouvelles initiatives dans les prochains mois, comme Catherine Fonck l’a fait en matière de dépistage du cancer colo-rectal?
F.L .: Lancer de nouvelles initiatives d’une telle ampleur me paraîtrait contradictoire avec ce que je viens de vous dire. Si nous évaluons ce qui se fait pour définir au mieux les politiques futures, lancer de nouvelles politiques sans cette évaluation serait inopportun.
Cela dit, je n’attends pas les résultats de l’évaluation pour mettre en place une concertation avec les entités et les professionnels concernés, afin de me mettre à l’écoute des difficultés vécues et des solutions envisagées. Ainsi, j’ai d’ores et déjà prévu une table ronde consacrée aux assuétudes qui se tiendra le 21 mai prochain au Parlement de la Communauté française, laquelle rassemblera les professionnels du secteur, les parlementaires, les pouvoirs locaux et les administrations.
J’ai aussi prévu une table ronde qui abordera la problématique du suicide tant chez les jeunes que chez les seniors, à laquelle je convierai notamment la Région wallonne, la Cocof, des responsables de l’enseignement obligatoire, de l’enseignement supérieur et de l’aide à la jeunesse.
E.S.: Le groupe de communication dont fait partie RTL-TVI dépend maintenant de la législation grand-ducale, échappant ainsi aux règles en application en Belgique. Étant donnée l’audience importante de la chaîne privée, cela ne met-il pas en danger les campagnes radiodiffusées gratuites de promotion de la santé, qui sont une ‘originalité’ de notre Communauté que pas mal d’autres pays nous jalousent?
F . L .: Sans entrer dans tous les détails, fort techniques, du dossier, vous devez savoir que le protocole de coopération entre le Gouvernement de la Communauté française et le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, que j’ai signé le 4 juin 2009, prévoit notamment que la CLT-UFA S.A., maison-mère de RTL-TVi, met à disposition de la Communauté française du temps d’antenne pour de telles campagnes, qui pourront dès lors être diffusées sur les chaînes RTL-TVI, CLUB-RTL et PLUG-TV.
E.S.: Le premier Plan national nutrition santé belge, piloté par le ‘fédéral’, arrive en fin de course. Contrairement à la Communauté flamande, qui a estimé dès le début que ce projet ambitieux mordait sur ses compétences, et a joué systématiquement la politique de la chaise vide, la Communauté française lui a apporté sa collaboration, en particulier vis-à-vis du public scolaire. Comment envisagez-vous ce partenariat dans le cadre d’un probable futur PNNS 2?
F . L .: Dans une problématique aussi vaste que l’alimentation, les défis sont nombreux et il me semble plus judicieux de me concerter avec mes collègues, dans le respect de nos compétences, plutôt que de travailler en solo. Outre la participation de mon cabinet au Comité directeur du Plan national nutrition santé, le Gouvernement de la Communauté française s’est engagé à poursuivre une politique de promotion des attitudes saines. Elle comprendra des mesures sur les conditions et le contenu de l’alimentation. Un cahier des charges sera proposé, notamment aux établissements scolaires. Le Plan attitudes saines constituera donc toujours de façon très concrète la participation du Gouvernement de la Communauté française au Plan national nutrition santé.
E.S.: La Communauté flamande vient de décider d’intégrer la vaccination gratuite des adolescentes contre le cancer du col de l’utérus? Envisagez-vous de revoir la position de la Communauté française en la matière?
F . L .: Étant donné le contexte budgétaire actuel et la récente mise en place de notre programme de dépistage du cancer du colon, notre priorité actuelle est de développer les deux programmes existants – mammotest et dépistage du cancer du colon -, avec pour objectif une augmentation du taux de participation.
La répartition du financement du programme de vaccination que vous évoquez entre le Fédéral et la Communauté française impliquerait, pour cette dernière, un coût annuel de 3,15 millions d’euros. Ce qui est intenable dans le contexte budgétaire actuel, puisque l’ensemble de mon budget s’élève à environ 20 millions pour le secteur de la promotion de la santé et la médecine préventive. Néanmoins, je n’exclus pas la possibilité d’intégrer dans le futur, cette vaccination dans le calendrier vaccinal de la Communauté française.
Propos recueillis par Christian De Bock