Septembre 2006 Données

Pour la deuxième année consécutive, le CRIOC et la Fondation Rodin publient les résultats de leur baromètre assuétudes. Les chiffres sur la consommation de tabac par les jeunes en 2006, et sur leur perception du tabagisme, semblent montrer que les campagnes de prévention de ces dernières années n’auraient pas été inutiles: la consommation de tabac chez les jeunes est en légère diminution depuis un an. Ceux-ci sont en majorité favorables aux interdits (de vente aux mineurs, de fumer à l’école, etc). Néanmoins, les jeunes restent fragiles face aux risques de dépendance. La prévention doit être renforcée auprès des 10-14 ans et dans les milieux défavorisés.

Constats issus de l’étude 2006

Globalement, les jeunes sont moins nombreux à fumer en 2006 (12%) qu’en 2005 (15%). Comme précédemment, ceux de l’enseignement technique, professionnel et artistique sont plus enclins à consommer du tabac et à en réduire les risques, renforcés dans leur perception par le fait de vivre dans un environnement fumeur. Dans l’enseignement artistique où ils étaient déjà plus nombreux à fumer en 2005 (37%) le tabagisme des jeunes s’accroît encore: 51% en 2006! Dans l’enseignement professionnel par contre, en 2006, la consommation de tabac a légèrement diminué. Manifestement, les écoles concernées se sont mobilisées contre le tabagisme. Le fait d’être en lien avec des entreprises où il est désormais interdit de fumer, joue peut-être un rôle dans cette mobilisation.
La quantité de cigarettes fumées a également diminué entre 2005 et 2006, et le nombre de jeunes fumeurs reste limité avant 15 ans. Malheureusement, dès cet âge, le taux de fumeurs augmente rapidement pour concerner un jeune sur trois à 17 ans, soit un taux supérieur à la consommation des adultes (24%).

Le fumeur dépendant nie la dépendance

Les jeunes sont en général peu conscients de l’engrenage de dépendance généré par la première cigarette. Dès qu’ils commencent à fumer, ce risque bien réel est nié, alors même qu’ils sont très sensibles aux sollicitations de leur environnement (c’est en général les copains qui proposent la première cigarette). La dépendance tabagique s’installe très rapidement et s’incruste en profondeur. Pour les fumeurs, la cigarette apparaît alors comme une réponse – certes inadéquate – à leurs problèmes…
Les actions d’information, la présence d’interdits ou le comportement non-fumeur au sein de la famille (parents et fratrie) influencent la perception et la consommation de tabac. Moins on fume, moins le jeune sera tenté par l’expérience.

Interdire le tabac à l’école: les jeunes approuvent

Une majorité de jeunes se déclare favorable aux mesures d’interdiction: qu’il s’agisse de la vente de tabac aux mineurs, ou de fumer à l’école ou dans les lieux publics. Ils se montrent ouverts à la discussion en famille, mais celle-ci commence trop souvent suite au fait que le jeune fume et rarement de manière préventive.

Conclusions

Le baromètre assuétudes du CRIOC et de la Fondation Rodin révèle des constats positifs:
-diminution de la consommation tant en fréquence qu’en nombre;
-démarrage plus tardif de la consommation de la première cigarette (sauf dans l’enseignement artistique);
-et un constat préoccupant: le nombre de jeunes qui a déjà essayé est toujours en augmentation.
L’étude souligne la nécessité de:
-concentrer la politique de prévention et de lutte contre le tabagisme pour la population des 10-14 ans;
-mettre l’accent sur la population à risque (dès 10 ans) et développer des actions de communication ciblées et adaptées, notamment vis-à-vis de l’enseignement artistique;
-renforcer le rôle des parents en matière de prévention et d’information vis-à-vis de leurs jeunes enfants, en accordant davantage d’attention aux milieux sociaux défavorisés;
-définir des actions ciblées en matière de sevrage pour les 14-18 ans, en s’appuyant par exemple sur les jeunes non fumeurs qui sont somme toute majoritaires et qui ont besoin d’être valorisés dans leur attitude.
– renforcer la stratégie d’intervention en matière de sevrage dès la fin de l’école secondaire.
D’après un communiqué de presse du CRIOC
Le rapport complet est consultable sur le site http://www.crioc.be