Avec «Le Diable est dans les détails», Marc Durin – Valois signe son deuxième roman. Il a pour cadre un centre de soins palliatifs et pour sujet la rencontre entre un bénévole et une patiente. Tous deux sont des révoltés. Lui par la société formatée dans laquelle il essaie tant bien que mal de survivre, elle par la maladie dont elle ignore pourtant encore la gravité.
Il opte, se démarquant des soignants officiels, pour encourager jusqu’au bout les malades. Selon lui, annoncer le pronostic et évaluer l’échéance fatale conduit trop souvent à la résignation: «Il ne fallait rien dire à Alexandra. Elle avait encore la force et le besoin de lutter. Elle ne se doutait de rien. Il fallait lui laisser sa fraîcheur, sa pureté.»
De page en page, Marc Durin-Valois défend ce point de vue. Il le fait bien, et a le mérite de poser aussi la question de la motivation dans la démarche d’aider l’autre. Pour sa part, le bénévole du roman identifie «le désir d’apprendre en creux le contour de l’existence en se familiarisant avec son processus de destruction».
V.J. Marc Durin-Valois, Le Diable est dans les détails, Lattès, 2003