Janvier 2016 Par Groupe ECOLO Stratégies

Le Plan national sida se fait attendre depuis...2013!

À la veille de la Journée mondiale de la lutte contre le sida du 1er décembre 2015, les députés écologistes Matthieu Daele, Zoé Genot et Benoît Hellings ont appelé les différents Gouvernements à entreprendre toutes les démarches utiles pour que l’ensemble des parties concernées s’engagent résolument à mettre en œuvre sans délai ce Plan national sida.

Belgique, l’un des plus hauts taux d’infections au VIH diagnostiquées en Europe

L’épidémie de sida reste un enjeu majeur en Belgique. Notre pays connaît en effet l’un des plus hauts taux d’infections au VIH diagnostiquées en Europe, avec 10,7 cas pour 100.000 habitants contre 5,7 cas en moyenne en Europe en 2011. L’épidémie de VIH s’accompagne en outre de l’augmentation de plusieurs épidémies d’infections sexuellement transmissibles (principalement chlamydia, gonorrhée et syphilis).Le dépistage décentralisé et démédicalisé est l’un des défis prioritaires à relever. Plusieurs études internationales démontrent en effet que les personnes ne connaissant pas leur statut sérologique sont à l’origine de la moitié, voire de plus des deux tiers des nouvelles contaminations à l’infection VIH. Le dépistage de la population séro-interrogative représente donc l’un des enjeux majeurs dans la lutte contre le VIH et dans l’accomplissement des objectifs d’ONUSIDA pour 2020 afin de contrôler l’épidémie. Ces derniers visent à s’assurer que 90% des personnes infectées par le VIH connaissent leur séropositivité, que 90% des personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement antirétroviral et que 90% des patients traités aient une charge virale indétectable.Par ailleurs, le financement par l’INAMI du seul projet-pilote de dépistage décentralisé et démédicalisé vient d’être stoppé, au mépris du Plan interfédéral de lutte contre le sida et de toutes les recommandations internationales. Ce projet, baptisé ‘Test-Out’, était porté par l’asbl Ex Aequo, qui s’adresse aux homosexuels.

Le Plan national sida se fait attendre depuis 2013

Fin 2013, le constat du retard de la Belgique en matière de dépistage, de prévention et de prise en charge a poussé les autorités belges à se doter d’un Plan national d’action contre l’épidémie de sida. Ce plan résulte de plus de deux ans de concertation avec l’ensemble des acteurs médicaux et associatifs actifs dans le domaine.Transversal, il implique notamment les acteurs de la santé, de l’enseignement ou encore de l’intégration sociale; national, il engage l’ensemble des niveaux de pouvoir. Pluriannuel (2014 – 2019), ce plan se fonde sur quatre piliers stratégiques: la prévention; le dépistage et l’accès à la prise en charge; la prise en charge des personnes vivant avec le VIH; la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.Plus d’un an après sa finalisation, ce plan n’est toujours pas mis en œuvre, le Gouvernement fédéral refuse en effet de désigner un coordinateur national pour le plan. Si les coordinateurs de piliers ont bien été nommés pour prendre en charge le Comité de monitoring du plan, aucune rencontre avec Maggie De Block, Ministre de la Santé publique, n’a encore été possible.La ministre fédérale de la santé a également décidé de ne pas légiférer afin de permettre que se généralise l’usage du test sida démédicalisé (qu’il soit associatif ou à domicile). Or, parmi les recommandations de l’OMS, le dépistage précoce est considéré comme le meilleur rempart contre l’épidémie. Les écologistes appellent la ministre De Block à prendre l’initiative d’urgence: l’efficacité de cette arme de prévention et de détection peut changer la donne.C’est pourquoi Benoit Hellings, au parlement fédéral, Zoé Genot, au parlement bruxellois, et Matthieu Daele au parlement de Wallonie, ont déposé des propositions de résolutions et poursuivront leurs pressions parlementaires afin que le Plan national sida soit enfin mis en œuvre à tous les niveaux.