Décembre 2001 Par A.-M. PIRARD Initiatives

« La pilule est la réponse. Mais quelle était la question?» La question, c’était une demande de conseil ou un appel à l’aide, une consultation médicale ou une demande d’interruption de grossesse, le désir de retrouver un couple «comme avant», l’envie et la peur d’une première relation sexuelle… La question était posée par une jeune fille, une jeune femme, une femme mûre, un couple, homo ou hétéro, ou encore un homme désemparé…
Le moment est venu de faire le point sur le travail réalisé par les 17 centres de la Fédération des centres de planning et de consultation (FCPC) depuis la mise en œuvre d’un nouveau décret par la Région wallonne.

17 réalités…

Ces 17 centres, agréés par le Ministère de la Région wallonne, sont généralement de petite taille ou de taille moyenne. Ils sont implantés à Arlon, Bastogne, Binche, Braine L’Alleud, Charleroi, Hannut-Waremme, La Louvière, Liège (« Estelle Mazy » et « Le 37 »), Lobbes, Mons, Mouscron, Nivelles, Tournai, Namur, Verviers et Wavre.
L’activité de chacun d’eux se différencie selon son implantation: en zone semi-rurale, un centre réalise moins de travail médical qu’en zone urbaine. Selon l’offre existante (CPAS, boutique de droit, maison de justice, etc.), il développe plus ou moins l’aspect juridique. Dans une zone non desservie par un centre de santé mentale, il développe davantage le travail psychologique.
Mais, partout, les centres jouent un rôle de premier accueil et servent souvent de porte d’entrée vers d’autres services sociaux. Tous assument ainsi un travail social de première ligne. Malgré leur diversité, les 17 centres ont des traits communs. Ils partagent la même orientation fondamentale et tous mettent en œuvre les deux lignes de force du décret: bien-être dans la sexualité et bien-être dans la relation conjugale et familiale.

…une approche globale de la personne

Pour y parvenir, tous offrent consultations et accompagnement qui privilégient une approche globale de la personne. Les centres assurent donc des consultations médicales où s’effectue le travail de planning familial proprement dit (contraception, suivi gynécologique, IVG, prévention), mais aussi des consultations sociales, juridiques et psychologiques. Parallèlement, ils réalisent un travail d’accompagnement social et psychologique tout à fait central puisque des relations familiales équilibrées contribuent à la bonne santé des personnes. Or la sexualité n’est pas seulement médicale, loin s’en faut. Elle fait partie de la vie depuis la naissance jusqu’à la mort et touche, en chacun, affectivité, envie d’être aimé, désirs et peurs…
Tous les centres développent donc une approche culturelle et psychosociale qui prend en compte l’affectivité et l’histoire de chaque personne. Ainsi que le précise la FCPC, « Il ne s’agit pas de traiter de questions sociales ou juridiques ou médicales. Il s’agit de traiter de questions sociales et médicales et juridiques et psychologiques».

Valoriser la prévention

Globalement, les 17 centres estiment donc que, malgré ses imperfections, le décret de 1997 est un bon décret. Ils soulignent la présence renforcée des centres de planning et de consultation au sein des écoles, des groupes de jeunes et des institutions pour y assurer un travail de prévention. Selon eux, c’est l’une des retombées les plus positives de la mise en œuvre du décret. Mais ce constat est assorti d’un regret: ce travail de prévention, pourtant essentiel, n’est pas assez valorisé. La FCPC souhaite donc qu’il soit davantage pris en compte à l’avenir. Ceci est d’autant plus important que le travail de prévention est toujours à recommencer: avec l’arrivée de nouvelles catégories d’âge, la population « à risque » se renouvelle constamment. L’approche sociale et culturelle permet de préciser le profil de ces groupes et le travail de prévention pourrait donc être adapté à chaque public. Encore faut-il pour cela disposer de quelques moyens.
Enfin, les centres insistent sur la nécessité de laisser à chacun une marge d’initiative. Ils souhaitent en effet que le milieu associatif puisse prendre en charge des matières qui ne sont pas assumées par les pouvoirs publics tout en répondant à un réel besoin de société.

A.M.P .
« La pilule est la réponse. Mais quelle était la question?» par les 17 centres de la Fédération des centres de planning et de consultation familiale et conjugale.
Renseignements: FCPC, place Mansart 6, 7100 La Louvière. Tél. et Fax : 064 – 26 73 50.