Octobre 2004 Stratégies

Voici un extrait de l’accord de gouvernement PS-CDH pour la Communauté française, ‘Wallonie-Bruxelles 2004-2009, Une dynamique positive pour chacun’ qui donne quelques indications sur les lignes de force du nouveau Gouvernement.
La protection de la santé de chaque individu quelle que soit sa situation financière ou son statut administratif est un droit fondamental garanti par la Constitution belge.
Parce qu’il importe d’instaurer une politique cohérente de promotion de la santé et de prévention des risques de santé, le Gouvernement veillera à assurer la coordination et la cohérence des actions de promotion de la santé en Communauté française et veillera à la mise en place d’un organe de coordination permanent commun à tous les niveaux de pouvoir afin de définir les grands axes d’une politique de prévention des risques de santé.
Afin que la promotion de la santé soit assurée auprès des populations les plus vulnérables, les programmes seront déclinés jusqu’au niveau local, en collaboration avec tous les acteurs concernés.
Les services universels que sont les consultations pour enfants et les services de promotion de la santé à l’école sont des lieux privilégiés pour le développement d’une politique de promotion de la santé, notamment pour assurer le lien avec les publics les plus fragilisés.

Etablir des stratégies des risques de santé

Le Gouvernement s’attachera à développer la recherche épidémiologique afin d’évaluer correctement les besoins de la population en matière de soins de santé, les connaissances des risques de santé liés à l’environnement et les actions de santé publique.
Le Gouvernement amplifiera l’éducation à la santé dès le plus jeune âge.
Il veillera à améliorer la prévention et le dépistage du cancer par le renforcement de l’accessibilité aux campagnes de dépistage et par la création de missions spécifiques de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle et/ou liée aux assuétudes (tabac, alcool, etc.).
Vu les faibles taux de participation au dépistage du cancer du sein enregistrés à ce jour, le Gouvernement révisera, dans un souci d’efficacité, le dispositif existant pour les femmes âgées de 50 à 59 ans afin de maximiser leur participation à cette campagne systématique de dépistage. Par ailleurs, il envisagera la mise en œuvre d’autres dépistages systématiques sur des populations ciblées, tels que le dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes de 25 à 65 ans ou le dépistage du cancer du colon pour la population âgée de 50 à 70 ans. Dans ce cadre, il examinera l’opportunité d’offrir la gratuité de certains dépistages, comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour le cancer du sein.

Développer un plan d’accès à la vaccination

Le Gouvernement analysera l’opportunité de lancer un véritable plan d’accès à la vaccination pour toute la population, enfants en bas âge, adolescents, adultes, personnes âgées.
Il veillera à renforcer les campagnes d’informations au grand public.
L’Office de la naissance et de l’enfance se verra confier la mission du suivi épidémiologique de la couverture vaccinale des enfants. Il établira un rapport annuel qui sera distribué aux prestataires de soins directement concernés et utilisé dans le cadre des campagnes de sensibilisation à l’immunisation. Après évaluation, le Gouvernement envisagera la couverture vaccinale la plus large possible pour la population suivie par l’ONE.
Par ailleurs, le Gouvernement entamera des négociations avec le pouvoir fédéral et les prestataires de soins concernés (médecins généralistes, etc.) en vue d’introduire systématiquement le calendrier vaccinal dans tous les DMG (dossier médical global). Des incitants devront être développés à cet égard et s’inscriront dans la politique de généralisation du DMG.

Apprendre à manger «sain»

Les habitudes alimentaires ont fondamentalement évolué au cours des dernières décennies. Dès le plus jeune âge, la consommation de graisses et de calories conduit à une prise de poids souvent excessive entraînant diabète, hypertension et problèmes cardio-vasculaires. Suite aux recommandations de l’OMS, la Belgique a décidé sous l’impulsion du Ministre de la Santé fédéral d’adopter un Plan national de nutrition visant à élaborer une stratégie adaptée aux spécificités de la Belgique.
Dans le cadre de ses compétences, le Gouvernement contribuera à ce plan par une série de campagnes de sensibilisation sur les conséquences d’une alimentation inappropriée, sur l’importance de manger des fruits et légumes ou sur l’importance de la pratique du sport. En synergie avec le Plan national, le Gouvernement mettra en place un Conseil de l’alimentation saine, chargé de la sensibilisation à l’égard des familles et des enfants. Il développera une mission particulière d’évaluation, de sensibilisation et de promotion dans les écoles et les milieux d’accueil. Il établira un plan de lutte contre l’alimentation malsaine dans les écoles et les milieux d’accueil.

Les jeunes et l’alcool, la drogue et le tabac

Le Gouvernement poursuivra les actions de prévention et de sensibilisation à l’usage de l’alcool, de la drogue et du tabac visant à informer et responsabiliser les jeunes en la matière. Particulièrement en matière de lutte contre le tabagisme, le Gouvernement conclura un accord de coopération entre l’Etat fédéral, les Communautés et les Régions afin d’activer les missions de prévention du Fonds de lutte contre le tabac.

Renforcer la vigilance à l’égard du sida et des maladies sexuellement transmissibles

Le Gouvernement renforcera les programmes coordonnés de prévention des maladies sexuellement transmissibles, notamment en matière de prévention dans la lutte contre le sida. Des préservatifs gratuits seront mis à disposition dans les centres de planning et dans les boîtes de nuit.

Une sexualité libre et épanouie

L’ensemble de la communauté éducative (parents, enseignants, éducateurs, animateurs, etc.) doit impérativement réinvestir dans l’apprentissage du respect de chacun. A cet égard, il convient de promouvoir une éducation affective et sexuelle, dès l’école primaire, qui replace l’individu et la relation humaine au centre des préoccupations et qui sensibilise à l’importance de l’amour, de l’épanouissement affectif et sexuel de l’individu et du respect de l’autre. Une attention particulière sera apportée au respect de la femme.
Le Gouvernement actualisera dans ce sens les programmes d’éducation sexuelle et affective dans l’enseignement primaire et secondaire.

Prévention du suicide

Le Gouvernement se donnera les moyens d’une prévention efficace et s’engage à faire de la lutte contre le suicide chez les jeunes une priorité de santé publique. Il appréhendera et objectivera les besoins et renforcera les dispositifs d’accueil et d’écoute spécifiques pour les jeunes, et les rendra accessibles à tous. Il mobilisera les équipes d’accueil en milieu ouvert afin de garantir une multidisciplinarité sur le plan social et de la santé mentale.
Afin de permettre au patient et à toute personne en relation avec lui d’avoir recours de façon rapide et efficace à une écoute de qualité, le Gouvernement, en concertation avec le niveau fédéral et les Régions, analysera l’opportunité de renforcer l’accueil de la détresse psychiatrique. Le Gouvernement soutiendra la création de structures post-crise afin de diminuer de façon significative le risque et le taux de récidive.
Le Gouvernement favorisera également le travail en réseau pour permettre une meilleure coordination entre les secteurs médical, psychiatrique et social.

Les personnes âgées et leur santé: prévenir, entourer, protéger

Un des grands défis sociaux du XXIe siècle est incontestablement celui de l’allongement de l’espérance de vie et du vieillissement de la population. Le Gouvernement veillera à favoriser la promotion de la santé des personnes âgées dans un objectif d’autonomie. La santé des personnes âgées implique de les protéger contre les différentes formes de maltraitance, physique et psychologique. Le Gouvernement prévoira la formation, au sein des institutions concernées, d’une personne chargée de repérer les situations de maltraitance.

La personne handicapée

Les catégories de handicap définies pour la prise en charge dans les institutions agréées à cet effet, restées de la compétence de la Communauté française, seront actualisées, en concertation avec la Région wallonne et la Commission communautaire française, afin de mieux adapter la prise en charge des nouveaux handicaps et des différentes entraves à l’autonomie des personnes qu’ils entraînent.
Adresse de la Ministre de l’Enfance, de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé: Catherine Fonck , Bd du Régent 37-40, 1040 Bruxelles. Tél.: 02 788 83 04. Fax: 02 788 83 90.