Avril 2017 Par Philippe VANSTIPPEN Outils

Un 30e anniversaire ne passe pas inaperçu: tout comme lors de ses 20 et de ses 25 ans, de nombreux acteurs impliqués dans la promotion de la santé, qu’ils soient du secteur associatif, du milieu scientifique voire des sphères politiques, se sont exprimés sur l’héritage et l’avenir de la Charte d’Ottawa. Nous proposons ici une sélection d’articles et d’écrits issus de publications francophones parues depuis début 2016Note bas de page.

AMERIJCKX G., LOUALABA LEKEDE A., TAEYMANS B. (2016) « Chère Charte d’Ottawa, ça fait quoi d’avoir 30 ans? » dans Bruxelles Santé, 10-12/2016, n° 84, pp. 8-15. Accès gratuit.

Bruxelles Santé, le périodique trimestriel de l’asbl Question Santé, a dédié un dossier entier à la Charte d’Ottawa. Après une introduction récapitulant l’origine et les évolutions de la charte, les auteures s’intéressent à l’application qui en a été faite en Bruxelles et en Wallonie. La parole est ensuite laissée à plusieurs acteurs du secteur, qui décrivent l’influence de la charte sur leur travail quotidien. Tout en déplorant le contexte socio-politique et économique actuel, tous semblent conclure que l’avenir de la promotion de la santé est fait tant de défis à relever que d’opportunités à saisir.

ALLA F. (2016), « La Charte d’Ottawa a trente ans: doit-elle encore faire référence ? » dans Santé Publique, 28(6), pp. 717-720. Accès payant.BRETON É. (2016), « La Charte d’Ottawa: 30 ans sans plan d’action ? » dans Santé Publique, 28(6), pp.721-727. Accès payant.

Dans son dernier numéro de 2016, la revue française Santé Publique a également consacré un dossier à la Charte d’Ottawa. Ce dossier s’intéresse en premier lieu à l’évaluation de l’impact de la charte sur les politiques de santé et à sa place actuelle dans celles-ci: est-elle encore incontournable ou a‑t‑elle perdu sa pertinence? François Alla (Université de Lorraine) et Éric Breton (École des Hautes-Études en Santé Publique) livrent chacun leur point de vue sur la question. Là où le premier est enthousiaste et répond aux critiques de la charte, le second pointe le peu d’institutionnalisation et d’opérationnalisation de la charte. Les deux auteurs s’accordent toutefois sur la complexité de la réalisation de ses idéaux.

BANTUELLE M. et MOUYART P. (2016) « Plate-forme intersectorielle du Sud entre Sambre et Meuse: une application locale de la promotion de la santé en Belgique » dans Santé Publique, 28(6), pp. 755-758. Accès payant.

La deuxième partie du dossier de Santé Publique s’intéresse de plus près à des actions concrètes qui s’appuient, de manière explicite ou indirecte, sur la Charte d’Ottawa. Sont notamment évoqués les Ateliers santé ville français visant à réduire les inégalités sociales de santé ou l’initiative Blitz de dépistage des IST à Montréal. Martine Bantuelle et Philippe Mouyart du CLPS de Charleroi-Thuin détaillent le fonctionnement de la ‘Plate-forme intersectorielle du Sud entre Sambre et Meuse’, exemple de dynamisme et de transversalité en promotion de la santé en Wallonie.

« Promotion de la santé: la Charte d’Ottawa a 30 ans » dans La lettre du Pôle Régional de Compétences en éducation et promotion de la santé Rhône-Alpes, décembre 2016, n° 18. Accès gratuit.

De nombreux congrès, colloques ou conférences ont eu lieu fin d’année 2016 pour célébrer le 30e anniversaire de la charte Note bas de page. En Europe, l’événement le plus important fut le colloque « La promotion de la santé : quel projet de société ? », organisé fin novembre à Lyon. Dans cet article, basé sur l’intervention au colloque de Christine Ferron, déléguée générale de la Fédération nationale d’éducation et de promotion de la santé (France), les cinq axes d’intervention de la charte sont récapitulés. Chaque axe est illustré par une initiative de terrain présentée lors du colloque.

DE LEEUW E. et HARRIS-ROXAS B. (2016) « L’ingénierie de la promotion de la santé : d’Ottawa à l’après-Shanghai » dans Environnement, Risques & Santé, 15(6), pp. 456‑460. Accès gratuit via Research Gate.

La charte a évidemment une résonance hors d’Europe, comme l’atteste cet article de la spécialiste de la promotion de la santé Evelyne De Leeuw (Université de Sydney, Australie). Tout en admettant la pertinence de la charte, elle y regrette la marginalisation de la promotion de la santé par rapport aux aspects biomédicaux de la santé. Elle lie la Charte d’Ottawa à la déclaration de Shanghai, rédigée et ratifiée lors de la neuvième Conférence mondiale sur la promotion de la santé en novembre 2016 et qui intègre la santé et le bien-être dans les objectifs du développement durable.

CRESCENDOC (2016) Promouvoir la santé en région Centre – Val de Loire: cinq jours ensemble !: regard documentaire proposé par le réseau Crescendoc, Tours: FRAPS Centre. Accès gratuit.

IREPS OCCITANIE (2016), La Charte d’Ottawa a 30 ans: bibliographie sélective, Toulouse: IREPS. Accès gratuit.

Pour tous ceux qui voudraient aller plus loin, le Crescendoc (réseau régional documentaire du Val de Loire) ainsi que l’IREPS Occitanie ont tous les deux sélectionné et rassemblé des ressources autour de la Charte d’Ottawa.

Ces documents sont disponibles pour consultation au RESOdoc, centre de documentation du RESO, Service universitaire de promotion de la santé de l’UCL, clos Chapelle-aux-Champs 30, 1200 Bruxelles.

Citons, entre autres, la journée d’échange de l’IREPS Midi-Pyrénées ‘Promotion de la santé sur nos territoires et au cœur de nos actions’ à Toulouse, la demi-journée thématique « 30 ans après la Charte d’Ottawa : avancées de la recherche en promotion de la santé au Québec » et le 6e forum mondial sur la promotion de la santé « La promotion de la santé au cœur même de la durabilité » à Charlottetown, au Canada.