Novembre 2005 Initiatives

C’est avec ce slogan que la Ministre Catherine Fonck relance une campagne en Communauté française destinée à sensibiliser les personnes âgées de 65 ans et plus à l’importance d’un bilan de vaccination annuel à l’automne.

Grippe

On le rappelle régulièrement et pourtant… La grippe, le pneumocoque, la diphtérie et le tétanos tuent encore chaque année en Belgique. A elle seule, la grippe peut faire de quelques centaines à plusieurs milliers de victimes au gré des épidémies, dont une majorité de personnes âgées. Or nous disposons aujourd’hui d’une des mesures de prévention les plus efficaces dans l’histoire de la médecine : la vaccination. Seuls 6 Belges âgés de 65 ans et plus sur 10 recourent à cette protection. Pourtant, 1500 personnes en moyenne meurent encore de la grippe chaque année.
Si elle nous est familière, la grippe n’est cependant pas une maladie banale. Elle peut avoir des conséquences graves voire mortelles chez les sujets à risque de complication, tels que les personnes âgées de plus de 65 ans, plus fragiles, et les malades chroniques. Très contagieuse (via la toux ou les éternuements), elle est régulièrement à l’origine d’épidémies. A ne pas confondre avec un rhume ou un refroidissement, la grippe est causée par un virus appelé Influenza. Ce virus est en perpétuelle mutation ; de nouvelles souches apparaissent chaque année.
Pour les personnes âgées de plus de 65 ans et les personnes à risque de complication, ainsi que pour leur entourage, il est donc recommandé de procéder chaque année, avant l’hiver, à une vaccination contre la grippe, de manière à ce que l’organisme puisse s’armer contre ces nouveaux intrus.
Par ailleurs, la Communauté française a pris conscience depuis 2 ans déjà du problème spécifique posé par la vaccination insuffisante des professionnels de santé. Médecins, kinésithérapeutes, personnel infirmier, aides familiales et ménagères, personnel administratif des hôpitaux en contact direct avec les patients… Voilà un ensemble de personnes qui devraient impérativement être vaccinées annuellement, afin de réduire la transmission du virus aux patients à risque auxquels ils donnent des soins. En effet, toute personne infectée (même présentant peu de symptômes) peut transmettre le virus de l’Influenza. La transmission nosocomiale de la grippe est décrite, tant dans des hôpitaux que des maisons de repos et des milieux d’accueil pour personnes handicapées. Dans ces institutions, jusqu’à 25% des membres du personnel non immunisés peuvent développer la grippe durant les mois d’hiver et servir ainsi de porte d’entrée au virus.
Cette année, une brochure scientifique de sensibilisation sera diffusée aux médecins généralistes. Un travail de proximité sera également mené auprès des hôpitaux, pharmacies, maisons de repos, mutuelles, services socio-culturels… afin de toucher directement les plus de 65 ans dans leur milieu de vie. Cette première phase d’information sera suivie durant l’année 2006 d’autres initiatives visant progressivement un public plus varié de professionnels : directeurs médicaux et personnel des hôpitaux, médecins du travail, etc.
Enfin, en Belgique, la vaccination est classiquement recommandée aux enfants de plus de 6 mois fragilisés par une affection chronique (des poumons, du cœur, des reins, etc). Les enfants sont des vecteurs de dissémination importants du virus, mais la vaccination généralisée des enfants contre la grippe n’est pas retenue actuellement : en effet, les données scientifiques justifiant une telle politique de santé publique manquent encore et en outre, d’autres vaccinations sont prioritaires.

Pneumocoque

Chez l’adulte, le pneumocoque induit généralement une pneumonie. On estime à 20 000 le nombre de personnes atteintes chaque année en Belgique d’une infection sévère due au pneumocoque et à 2000 le nombre de décès liés à ces infections. Deux tiers des bactériémies (infection généralisée) à pneumocoque surviennent chez des personnes de plus de 50 ans, avec une augmentation importante des cas chez les plus de 60 ans. Par ailleurs, la résistance du pneumocoque aux antibiotiques s’est accrue de manière alarmante dans plusieurs pays européens.
Pour toutes ces raisons, la vaccination contre le pneumocoque est recommandée à tous les adultes de 65 ans et plus, ainsi qu’à certaines personnes atteintes de maladie chronique.

Tétanos et diphtérie

En Belgique, grâce à la vaccination généralisée contre le tétanos et la diphtérie (mise en place en 1959), ces deux maladies ont pratiquement disparu. Le tétanos ne s’observe plus qu’occasionnellement, mais encore trop souvent, principalement chez des personnes âgées ayant négligé les rappels de vaccin. Selon plusieurs études, la protection contre le tétanos et la diphtérie décroît avec l’âge. Au-delà de 40 ans, plus de la moitié de la population ne posséderait plus d’immunité satisfaisante contre la diphtérie. Or le risque d’épidémie réapparaît lorsqu’un tiers de la population n’est plus protégé. C’est pourquoi les rappels de vaccination, actuellement administrés à l’aide d’un vaccin combiné contre le tétanos et la diphtérie, sont recommandés tous les dix ans, à partir de l’âge de 15-16 ans.

Campagne de sensibilisation

Une brochure scientifique sera diffusée à 9000 exemplaires, principalement aux médecins généralistes.
Une affiche sera diffusée aux médecins généralistes, aux hôpitaux, communes et CPAS, aux pharmaciens, aux services sociaux et culturels s’adressant plus spécifiquement aux personnes de 65 ans et plus, aux mutualités. Plus de 110.000 dépliants seront diffusés via ces divers partenaires.
Le site http://www.vacc.info , accessible depuis 2004, met de nombreuses informations en matière de vaccination à la disposition du public.
La ministre souhaite, grâce à la collaboration des médecins généralistes, accroître le taux de couverture vaccinale des plus de 65 ans et des professionnels de la santé. L’information et la proximité sont les maîtres mots de cette campagne lancée pour l’automne.
La campagne «Il n’y a pas de vaccin contre l’hiver. Il existe un vaccin contre la grippe» est coordonnée par le SCPS – asbl Question Santé, avec la participation de la Société scientifique de médecine générale et de Provac, avec la collaboration de l’Ophaco, de l’Association pharmaceutique belge, du Journal du Médecin, des Mutualités chrétiennes, des Mutualités socialistes, des Mutualités libres, des Mutualités neutres et des Mutualités libérales (sauf erreur de notre part, cette participation des cinq organismes assureurs belges est une première – ndlr).
Bon à savoir: après la parution du matériel d’information, un arrêté ministériel est paru qui étend à tout le monde le remboursement partiel du vaccin pour la saison 2005-2006, du 1er octobre au 1er avril 2006.
D’après un communiqué de la Ministre Catherine Fonck