La Concertation Toxicomanies Bruxelles – Overleg Druggebruik Brussel regroupe les acteurs bruxellois de la prévention, de l’aide, des soins et aussi ceux de la répression et du judiciaire (1) .
La Concertation, forte de son analyse du travail du gouvernement fédéral sortant (2) , qu’elle juge sévèrement (forte implication, mais manque de cohérence et communication défaillante), met en évidence les huit points suivants:
– les usages, les abus et les dépendances étant largement déterminés par des facteurs culturels, économiques et sociaux, éducatifs et environnementaux, une politique des drogues nécessite des efforts significatifs dans ces domaines. L’investissement du gouvernement précédent doit être poursuivi, mais d’une manière différente, en accordant plus d’attention aux personnes et aux déterminants des consommations qu’aux produits;
– un effort considérable doit être entrepris pour finaliser un document qui inclurait les contributions des niveaux fédéraux et des entités fédérées (y compris Bruxelles). Ceci devrait être la tâche prioritaire de la future ‘Cellule globale politique des drogues’;
– le gouvernement fédéral, dans sa note politique, rejoint la position bruxelloise en affirmant que l’abus des drogues est d’abord un problème de santé publique. Cette priorité pour la santé doit se refléter clairement tant dans la structure générale du dispositif que dans les priorités d’action et dans les moyens humains et budgétaires alloués au secteur santé;
– la prise en compte de l’ensemble des produits psychotropes dont la consommation peut entraîner des problèmes de santé, et non plus en raison de leur statut illégal, résulte de l’évidence scientifique. Cela devrait se répercuter dans les mesures politiques concrètes;
– il subsiste dans la ‘note fédérale’ de nombreuses incohérences entre les approches ‘Santé publique’ et ‘Justice-Intérieur’, notamment dans la politique pénitentiaire. La CTB/ODB plaide pour que soient levées ces ambiguïtés, et que l’approche de santé retrouve la place prioritaire qui lui revient;
– la santé est dans notre pays une compétence partagée. A ce jour, la ‘Cellule politique de santé drogues’, mise en place pour permettre la participation des entités fédérées, n’a pas fait la preuve de sa capacité à faire suffisamment entendre et respecter les points de vue de ces dernières;
– le manque de clarification des concepts et des termes, ou de consensus sur ces termes, est un écueil. Il en est ainsi notamment de ‘prévention’, ‘réduction des risques’, ‘usage problématique’, ‘nuisances publiques’, ‘case-manager’, ‘avis thérapeutique’, ‘réseau et circuit de soins’;
– les situations évoluent sans cesse et peuvent se présenter différemment à l’intérieur du territoire. Ceci plaide à la fois en faveur d’un dispositif d’observation et d’analyse des problèmes, respectueux des spécificités locales, et d’un soutien conséquent aux besoins de formation initiale et continuée des professionnels de terrain. D’après un communiqué de presse de CTB-ODB Concertation Toxicomanies Bruxelles – Overleg Druggebruik Brussel,
quai du Commerce 7, 1000 Bruxelles.
Tél.: 02 – 289 09 60.
Fax: 02 – 512 38 18.
Courriel: ctb.odb@beon.be
(1) Certains d’entre eux jouent également un rôle-clé en promotion santé, tels Infor-Drogues, Modus vivendi ou encore Prospective Jeunesse.
(2) Voir DE BOCK C., GEERTS P., Bastin P., ‘Cannabis: fin de l’hypocrisie?’ Education Santé n°160, juin 2001
Cliquez pour retourner à l’appel de note