Pas de diminution du nombre des fumeurs en Belgique
En avril 2005, 29 % des belges fumaient quotidiennement, et 4 % de façon occasionnelle. Ceci ressort d’une enquête menée du 7 au 26 avril 2005 auprès d’un échantillon représentatif de 2.046 Belges, âgés de plus de 15 ans. Cette enquête a été effectuée par IPSOS (anciennement INRA) à la demande de la Fondation contre le Cancer. La marge d’erreur est de 2,1 %.
Un peu plus d’un an auparavant, en décembre 2003 et janvier 2004, sur base d’un échantillon de 2.002 personnes, il apparaissait que la proportion de fumeurs quotidiens s’élevait à 28 %. Cette enquête fut menée par INRA sur base de la même méthodologie que celle utilisée par IPSOS, mais à la demande, cette fois, de l’Institut flamand pour la promotion de la santé (VIG) et de la Fondation contre le Cancer.
Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre le pourcentage de fumeurs au début de 2004 et en avril 2005.
Quelques détails:
Pourcentage de fumeurs quotidiens par sexe
Hommes
35 | |
Femmes | 24 |
Pourcentage de fumeurs quotidiens par région
Flandre
28 | |
Bruxelles | 28 |
Wallonie | 31 |
Pourcentage de fumeurs quotidiens par classe sociale (de 1 la plus élevée à 8)
1-2
26 | |
3-4 | 29 |
5-6 | 34 |
7-8 | 28 |
Pourcentage de fumeurs quotidiens par activité professionnelle
Sans activité professionnelle
24 | |
Indépendants | 24 |
Employés | 27 |
Cadres | 30 |
Ouvriers | 41 |
Demandeurs d’emploi | 57 |
Source: Fondation contre le Cancer, chaussée de Louvain 479, 1030 Bruxelles.
Informations communiquées à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai.
Le nombre de jeunes fumeurs ne chute pas
La consommation de tabac chez les jeunes de 10 à 17 ans ne diminue pas. C’est ce que met en lumière une enquête réalisée auprès de 2.196 jeunes de 10 à 17 ans par le CRIOC à la demande de la Fondation Rodin.
L’âge, l’orientation scolaire et l’environnement fréquenté (amis, école, famille) sont des éléments essentiels dans la consommation de tabac et dans la perception qu’en ont les jeunes.
A 10 ans, il n’y a qu’1% de jeunes qui fument (encore heureux à cet âge-là! –ndlr), mais ce pourcentage augmente rapidement. A 11 ans, il atteint déjà 5%, à 12 et 13 ans 7%, chez les jeunes de 14 ans il est de 14%, à 15 ans il est de 23%, à 16 ans de 29%, et chez les jeunes âgés de 17 ans il atteint 32%.
C’est donc surtout à partir de 13 ans que le nombre de fumeurs augmente rapidement. La tranche d’âge des 10-12 ans est dès lors critique pour ceux qui deviendront des fumeurs ou qui resteront des non-fumeurs.
L’importance de l’entourage
C’est à 13 ans qu’en moyenne les fumeurs grillent leur première cigarette. Le plus souvent, celle-ci est proposée par des amis (77%). A peine 3% des jeunes fumeurs décident de fumer leur première cigarette sans que celle-ci ait été proposée par un tiers.
Il y a aussi plus de fumeurs dans l’enseignement technique, professionnel et artistique. C’est là que l’on trouve le pourcentage le plus élevé de jeunes qui continuent à fumer après avoir essayé de fumer une fois (plus de 7 sur 10 qui ont essayé).
Près de 2 jeunes sur trois affirment n’avoir jamais fumé. Les non-fumeurs sont plus nombreux dans les environnements non-fumeurs (qu’il s’agisse de la famille, de l’école ou des amis). Quand les parents ne fument pas, les jeunes sont plus nombreux à ne pas avoir l’intention de fumer, même si le fait de fumer semble considéré par certains jeunes comme un rite de passage de l’enfance à l’adolescence.
Sur le plan de la communication entre parents et enfants, il y a encore des progrès à faire: dans deux familles sur trois, les parents ne demandent pas à leurs enfants s’ils fument. C’est en dessous de 14 ans que la question est le moins souvent posée. Or, un dialogue qui s’instaure tôt dans la famille peut réduire le risque pour l’enfant de devenir fumeur.
Dépendance
83 % des jeunes fumeurs reconnaissent leur dépendance au tabac. Et la difficulté d’arrêter de fumer: près de deux jeunes fumeurs sur trois déclarent avoir essayé d’arrêter de fumer, sans succès. La dépendance au tabac survient rapidement chez les jeunes fumeurs.
Plus de la moitié des jeunes (54%) ne croient pas que la première cigarette puisse entraîner de conséquences graves et irréversibles pour la santé. Plus grande est leur dépendance, plus les jeunes minimisent leur perception négative du tabac.
La perception des fumeurs par les jeunes n’est pas globale. L’opinion la plus répandue est que le fumeur agit ainsi par habitude, pour imiter les autres, ou à cause du stress. Cette raison est plus fréquemment citée par les fumeurs les plus dépendants.
Recommandations
L’étude souligne la nécessité de:
-concentrer la politique de prévention et de lutte contre le tabagisme sur la population des 10-14 ans, en s’appuyant par exemple sur les jeunes non-fumeurs qui sont somme toute majoritaires et qui ont besoin d’être valorisés dans leur attitude;
-mener des actions en fonction du fait que dans les écoles où il est interdit de fumer, le nombre de fumeurs est moindre;
-renforcer le rôle des parents en matière de prévention et d’information vis-à-vis de leurs jeunes enfants. Le fait de ne pas fumer est le meilleur exemple;
-accorder davantage d’attention aux milieux sociaux défavorisés;
-définir des actions ciblées pour les 14-18 ans;
-renforcer la stratégie d’intervention en matière de sevrage dès la fin de l’école secondaire.
Etude complète accessible sur le site http://www.crioc.be Information communiquée à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac du 31 mai.