Cet article a pour objectif de présenter succinctement les étapes de mise en œuvre d’un cycle d’ateliers collectifs et les principaux résultats de cette expérimentation dans le cadre de la recherche-action « Comment soutenir sur le plan psychosocial les citoyens précarisés cumulant différents impacts négatifs de la crise sanitaire Covid-19 ? », soutenue par la Région Wallonne dans le cadre des Stratégies concertées COVID-19 en Wallonie [1] [2].
NB: Les autrices s’expriment pour l’ensemble de l’équipe de recherche
Les pandémies ont bien souvent cette capacité d’amplifier les inégalités déjà existantes au sein des communautés en atteignant de manière disproportionnée les groupes les plus vulnérables. La crise sanitaire Covid-19 n’a pas fait exception en exacerbant les difficultés pré-existantes, qu’elles soient liées à l’accès au logement, aux soins de santé et aux services sociaux, à l’emploi mais également en matière de solidarité, de liens sociaux (Champagne et al., 2023 ; Rapport Final des Stratégies Concertées COVID-19 en Wallonie, 2022); elle a aussi créé de nouvelles formes de détresses psychologiques (Rens et al., 2021).
Les troubles anxieux et dépressifs ont notamment considérablement augmenté, et ce, surtout auprès des personnes déjà fragilisées (Renard et al., 2021 ; Santomauro et al., 2021). Les personnes et les groupes cumulant différents impacts négatifs de la crise (perte d’emploi, isolement, logement et environnement précaires, comorbidités, etc.), associés à des facteurs de vulnérabilité préexistants auraient ainsi le plus souffert. Enfin, le manque de liens sociaux est apparu comme un stresseur psychologique majeur, impactant le bien-être et la santé de manière générale (Renard et al., 2021 ; Gisle et al., 2021). Par ailleurs, lors de la crise sanitaire, le Réseau Santé Wallon de Lutte contre la pauvreté (RWLP) a également souligné l’accentuation de l’isolement social des personnes en situation de pauvreté (Rapport Final des Stratégies Concertées COVID-19 en Wallonie, 2022).
Face à ces constats, la nécessité de favoriser la cohésion sociale, la solidarité, l’empowerment individuel et collectif en renforçant le soutien social et émotionnel, les compétences psychosociales et les liens communautaires a été soulignée, en Belgique comme dans d’autres pays (Observatoire de la santé du Hainaut, 2020 ; Buetti et al., 2021).
Contexte, objectifs et dispositif de la recherche-action
Face à ces difficultés constatées et en réponse à un appel à projet lancé par la Région Wallonne dans le cadre des Stratégies concertées COVID-19 en Wallonie, le RESO-UCLouvain et le Service de Santé Mentale de Gosselies (SSM) du Centre Public d’Aide Sociale (CPAS) de Charleroi se sont associés dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet de recherche-action visant à renforcer les compétences psychosociales des participants [3] et à diminuer le sentiment d’isolement de ceux-ci.
Au départ de la recherche-action, l’équipe de recherche du projet a fait l’hypothèse que « la réalisation d’un cycle d’ateliers collectifs s’inscrivant dans une démarche communautaire de renforcement de compétences (psychosociales) et plus largement de promotion de la santé permettrait d’apporter un soutien psychosocial à des personnes en situation de précarité ». (Champagne et al., 2023, p. 15). Le renforcement de compétences psychosociales, tant individuelles que collectives, a en effet été identifié comme susceptible de contribuer à l’augmentation du pouvoir d’agir et à la promotion de la santé de publics vulnérables impactés par la crise sanitaire (Observatoire de la santé du Hainaut, 2020 ; Buetti et al., 2021).
La démarche de recherche-action s’est ainsi concrétisée par la mise en œuvre concomitante d’un cycle de 5 ateliers collectifs (septembre 2022 – décembre 2022) dans 4 espaces citoyens liés au CPAS, sur le territoire de la ville de Charleroi et d’une recherche autour de ce dispositif d’animation collective. Le public cible visé par la recherche-action était un public précarisé, bénéficiant de services du CPAS et fréquentant habituellement les Espaces Citoyens. Ce sont au total 25 personnes (mixité hommes/femmes, d’âge variant entre 40 et 86 ans) réparties en 3 groupes de respectivement 6, 7 et 12 personnes qui ont ainsi régulièrement participé au cycle d’ateliers.
Les objectifs généraux de la recherche-action visaient d’une part la planification et l’expérimentation d’ateliers collectifs portant sur la réduction des impacts psychosociaux liés à la crise sanitaire auprès de populations précarisées (dans une perspective d’approche communautaire et participative) et, d’autre part, l’analyse du processus d’expérimentation des ateliers collaboratifs/collectifs et la formulation de recommandations quant au développement de pratiques liées aux ateliers collectifs de type communautaire. Il s’agissait donc de documenter les conditions de réussite et les effets des ateliers collectifs, dans le cadre d’une démarche contextualisée, participative et itérative.
Dès lors, il s’agissait d’accompagner les participants dans l’expression de leurs vécus en lien avec des « traces laissées par la crise », et dans l’identification des besoins liés aux sentiments exprimés. La mise en œuvre des ateliers visait également l’acquisition de compétences psychosociales – individuelles et collectives – susceptibles de soutenir la capacité des individus à mobiliser des ressources intérieures et extérieures devant leur permettre de faire face aux impacts durables que la crise sanitaire a pu occasionner pour eux.
Le cycle de réalisation de la recherche-action s’est décliné en différentes étapes, la première passant par un diagnostic de situation (identification de la problématique de recherche, détermination des objectifs généraux et spécifiques, besoins, etc.). S’en est suivi la planification du cycle des ateliers collectifs (calendrier des ateliers collectifs, élaboration de canevas d’animation, mobilisation et constitution des groupes, etc.). La troisième étape concernait la mise en œuvre à proprement parler des trois cycles d’ateliers et les méthodes de collecte de données (transcription d’intervalles des ateliers collectifs, prise de notes d’observation, collecte de données sociodémographiques, feedback auprès des participants, évaluation collective des participants en fin d’atelier, débriefing comme outil principal de documentation du dispositif d’ateliers collectifs, évènement de clôture). La dernière étape du cycle s’intéressait à l’analyse des données issues des différents ateliers. La méthode d’analyse des différentes données recueillies était de type qualitatif, sur base essentiellement de matériaux écrits.
Notons que dans le dispositif d’animation des ateliers, l’animatrice, présente à l’ensemble des ateliers et qui bénéficiait d’une très bonne connaissance du territoire et du public-cible, était accompagnée par un chercheur/observateur (différent) pour chaque cycle d’ateliers.
Le déroulement des ateliers
- Des activités spécifiques au premier atelier de chaque groupe ont été menées comme par exemple la co-construction d’une charte de groupe qui a permis de poser des règles et ainsi soutenir tout au long du processus l’émergence de conditions favorables à la dynamique de groupe. Un outil ‘brise-glace’ a également été mobilisé dans le but de créer du lien entre tous les participants : une pelote de laine était lancée vers une personne tout en tenant un bout de fil et en se présentant. Cette technique simple d’utilisation a contribué dès le démarrage du premier atelier à créer un climat de confiance et à tisser un lien symbolique entre les participants.
- D’autres activités introductives ont été reproduites lors des ateliers suivants, à savoir : un outil météo qui permettait d’identifier l’humeur du groupe et de prendre la ‘température émotionnelle’ de chacun des participants, le rappel de la ‘charte de groupe’, une phase de restitution des ‘essentiels’ de l’atelier précédent de manière à faire le lien entre les ateliers, le suivi de la ligne du temps qui a facilité la mise en perspective du cycle d’ateliers et la perception d’un fil conducteur entre les différents ateliers.
- Des activités conclusives étaient mises en avant à la fin de chaque atelier et constituaient en une restitution à chaud faite par le chercheur/observateur (les moments forts, les coups de cœur ou inversement les coups de massue) un feed-back collectif réalisé par les participants et une conclusion qui était assurée par l’animatrice des ateliers. Au terme de chaque atelier un débriefing à huis clos entre l’animatrice et le chercheur avait pour fonction de démarrer le travail d’analyse et d’ajuster les ateliers à venir.
- Outre les activités décrites ci-dessus, d’autres activités spécifiques propres à chaque atelier ont été réalisées.
- Atelier 1 : présentation des compétences psychosociales, mobilisation de l’outil Photolangage ‘Covid-19 & nous’ [4]. lors du premier atelier dont l’objectif était de faire émerger les vécus en lien avec la crise sanitaire et les traces laissées par celle-ci.
- Atelier 2 : utilisation de trois outils ‘Mes sentiments, mes besoins’, ‘Emotika’et l’affiche ‘Opéraction’ dont la complémentarité a permis de faire émerger l’expression des sentiments et des besoins.
- Atelier 3 : co-construction d’un outil personnalisé avec les participants (dessin d’un plateau de balance venant représenter un déséquilibre provoqué par un débordement de sentiments démontrant des besoins non rencontrés) lors du troisième atelier qui avait pour objectif de permettre aux participants d’identifier et mobiliser des ressources internes leur permettant de faire face aux difficultés vécues.
- Atelier 4 : exploitation d’un Mind Map avec les participants dont l’objectif était d’identifier collectivement les ressources externes mobilisables.
- Atelier 5 : exploration avec les participants de l’outil ‘Enjeu Santé : les déterminants de la santé sous la loupe’ afin d’identifier les freins et leviers à la mobilisation des ressources et mises en situation.
- Outre les activités décrites ci-dessus, d’autres activités spécifiques propres à chaque atelier ont été réalisées.
- Enfin, un événement de clôture du projet a été organisé à des fins d’évaluation et de co-construction des recommandations finales, le 12 décembre 2022 autour de trois tables de discussion (de type World Café) avec trois thématiques différentes (‘les récoltes pour soi : ce qui reste’ ; ‘des éléments pour la poursuite et la transférabilité du dispositif d’ateliers collectifs’ et enfin ‘ce que les participants aimeraient adresser aux politiques’. Cette activité de clôture a permis des ‘retours collaboratifs’ de la part des participants des cycles des 5 ateliers qui avaient en effet l’opportunité de pouvoir tous se retrouver ‘ensemble’ et ainsi pouvoir ‘s’exprimer une dernière fois’ sur leur vécu et sur les apports identifiés lors de leur participation aux ateliers.
Les principaux effets du dispositif sur le renforcement des compétences psychosociales et sur la diminution du sentiment d’isolement
Le dispositif d’ateliers mis en place a permis de confirmer ou renforcer l’isolement social comme une conséquence importante de la crise sanitaire. Au moment de la réalisation des ateliers collectifs, certains des participants étaient déjà sortis en partie de leur isolement par la participation à certaines activités hebdomadaires organisées au sein des Espaces Citoyens. Nos résultats soulignent cependant que les ateliers ont contribué à impulser une motivation supplémentaire pour que les participants ‘sortent de chez eux’. Le très bon taux de participation, dans la durée, à un cycle complet de 5 ateliers en témoigne. Ainsi, il est probable que la mise en place des ateliers ait pu répondre à un besoin chez les participants de pouvoir se rencontrer, de partager et de s’exprimer. Les participants ont particulièrement apprécié ‘le fait d’avoir pu vivre une expérience riche en rencontres et découvertes où la confiance et le partage ont pris le dessus sur la méfiance’. (Champagne et al., 2023, p.99).
Pour mémoire, les activités menées dans le cadre des ateliers collectifs portaient principalement sur le développement de compétences psychosociales (sociales, émotionnelles ou cognitives) qui ont été abordées avec les participants comme étant des ressources internes à mobiliser lors de situations complexes de vie. Les ateliers ont ainsi favorisé la prise de conscience que chacun dispose de ressources internes qui peuvent être mobilisées et exploitées à tout moment ; la (re)découverte de nombreuses ressources extérieures parfois nouvelles et ‘insoupçonnées’ ; une reprise de confiance en soi et en l’autre ; une prise de conscience de la manière de gérer ses émotions. Les ateliers ont également permis de faciliter la capacité de s’exprimer avec confiance, y compris sur des sujets délicats et personnels ; de prendre conscience qu’il y a plusieurs vécus de la même crise sanitaire ; de partager ses expériences ; d’augmenter la tolérance et l’ouverture individuelles ; de co-engendrer un lieu de reconstruction d’un lien abîmé.
Cela a pu être confirmé lors de l’événement de clôture, au cours duquel‘ … les participants ont pu exprimer que l’espace-temps de parole reconstitué lors de ces ateliers avait été vécu comme restaurateur du lien social et d’une certaine façon, comme un facteur d’humanisation. Le souci du lien, de la relation, le sentiment d’appartenance à une même communauté, quelles que soient les références de chacun, a commencé à se reconstruire au travers de ces différents ateliers. Le groupe a donc pu (co)engendrer un lieu de reconstruction d’un lien qui avait été mis à mal pour certains par la crise sanitaire’.(Champagne et al., 2023, p. 104). Ce constat rejoint par ailleurs les observations de l’équipe de recherche, qui est restée très attentive durant tout le processus à l’évolution de la dynamique de groupe et à la notion de ‘faire groupe’. Ainsi, elle a pu observer l’instauration rapide d’un sentiment de confiance et de sécurité auprès des participants, la répétition d’interactions de soutien entre les participants, une dynamique positive, enthousiaste et engagée de la plupart des participants, le partage de vécus et la reconnaissance mutuelle des vécus respectifs des différents membres du groupe.
En guise de conclusion…
Nous pensons pouvoir dire que lors du cycle d’ateliers co-construit et expérimenté dans le cadre de ce partenariat entre le RESO-UCLouvain et le CPAS de Charleroi, certains besoins importants contribuant à la restauration de la confiance en soi et en autrui ont pu être entendus et rencontrés. En effet, le dispositif d’ateliers collectifs semble avoir été vécu comme restaurateur d’un lien social et de certaines compétences psychosociales, individuelles ou collectives, qui avaient été mises à mal par la crise sanitaire.
Nous ne pouvons clôturer ce partage de résultats à propos de la mise en œuvre d’un dispositif d’ateliers collectifs s’inscrivant dans une démarche communautaire de promotion de la santé sans citer quelques éléments de transférabilité du dispositif: la co-construction d’une charte dès le démarrage des ateliers, l’importance du choix des outils mobilisés (et pré-testés), la capacité d’ajustement des ateliers en fonction des besoins, la mise en place d’un cadre bienveillant et sécurisant, la clarté des explications communiquées aux participants, l’importance de la fonction de l’animatrice, les échanges réguliers au sein de l’équipe de recherche, en particulier les binômes animatrice/chercheur pour soutenir la cohérence (« fil-rouge ») et la flexibilité (ajustements) du dispositif.
[1] Dans le cadre des Stratégies concertées Covid-19 (round 2- automne 2021), le RESO-UCLouvain et le Service de Santé Mentale de Gosselies (SSM) du Centre Public d’Aide Sociale (CPAS) de la ville de Charleroi ont répondu conjointement à l’appel à projet : « Quelles stratégies préconiser pour (re)tisser le lien social et favoriser le bien-être psychosocial des populations défavorisées cumulant divers impacts négatifs de la crise du Covid-19 en Wallonie ? ». Une recherche-action participative.
[2] Champagne L., Thibaut C., Santorone N., Doumont D., Dallemagne G., Aujoulat I. « Comment soutenir sur le plan psychosocial les citoyens précarisés cumulant différents impacts négatifs de la crise sanitaires liée à la Covid-19 ? ». Rapport d’une recherche-action dans le cadre des Stratégies Concertées Covid-19 en Wallonie 2022. UCLouvain/CPAS de Charleroi, février 2023, 116 pages.
Ce rapport/publication est disponible dans la section « Recherche » du site web du RESO : https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/irss/reso/tisser-le-lien-social-et-promouvoir-le-bien-etre-psychosocial.html
[3] L’écriture inclusive n’a pas été privilégiée dans le cadre de la rédaction de cette publication. Par conséquent, les mots tels que « participant » ou « chercheur » doivent être compris comme pouvant désigner tant un homme qu’une femme.
[4] Il est à noter que le projet a pu bénéficier d’une collaboration avec le CLPS de Charleroi-Thuin pour le choix des outils pédagogiques et d’animation mobilisés dans le cadre des ateliers.
Pour nous contacter
UCLouvain-IRSS/RESO
Clos Chapelle aux champs 30 bte B1.30.14
B – 1200 Woluwe-St-Lambert
https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/irss/reso
reso@uclouvain.be
32 2.764.32.82
Bibliographie
Buetti, D., Taylor, S., & Lapierre, S. (2019). Interventions fondées sur les déterminants sociaux de la santé : quelles implications pour le travail social structurel ? Service social, 65 (1), 40–53. https://doi.org/10.7202/1064589ar
Champagne L., Thibaut C., Santorone N., Doumont D., Dallemagne G., Aujoulat I. « Comment soutenir sur le plan psychosocial les citoyens précarisés cumulant différents impacts négatifs de la crise sanitaires liée à la Covid-19 ? » Rapport d’une recherche-action dans le cadre des Stratégies Concertées Covid-19 en Wallonie 2022. UCLouvain/CPAS de Charleroi, février 2023, 116 pages. https://cdn.uclouvain.be/groups/cms-editors-reso/publications/recherches/RESO-CPAS_RapportSCCovid19_RW_28022023.pdf
Gisle, L., Berete, F., Braekman, E., Bruggeman, E., Charafeddine, R., Demarest, S., Drieskens, S., & Van der Heyden, J. (2021). Septième enquête de santé COVID-19 : résultats préliminaires. Sciensano. https://www.sciensano.be/en/biblio/septieme-enquete-de-sante-COVID-19-resultats-preliminaires
Renard F., Scohy A., De Pauw R., Jurčević J., Devleesschauwer B., Health status report 2021 – L’état de santé en Belgique. Bruxelles, Belgique: Sciensano. Numéro de dépôt: D/2022/14.440/07. https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante
Observatoire de la Santé du Hainaut. (2020). Quand le masque tombe… La crise de la pandémie COVID-19 dans l’aggravation des inégalités sociales de santé. Courtage en connaissances scientifiques, https://observatoiresante.hainaut.be/wp-content/uploads/2020/05/2020_05_13_COVID-19_et_ISS.pdf
Rens, E., Smith, P., Nicaise, P., Lorant, V., & Van den Broeck, K. (2021). Mental Distress and Its Contributing Factors Among Young People During the First Wave of COVID-19 : A Belgian Survey Study. Frontiers in Psychiatry, 12, 35. https://doi.org/10.3389/fpsyt.2021.575553
Rapport final des Stratégies Concertées COVID-19 en Wallonie. https://www.fwpsante.be/le-rapport-des-strategies-concertees-covid-wallonie/ Santomauro, D.F., & COVID-19 Mental Disorders Collaborators. (2021). Global prevalence and burden of depressive and anxiety disorders in 204 countries and territories in 2020 due to the COVID-19 pandemic. Lancet, 398, 1700-1712.https://dx.doi. org/10.1016/S0140- 6736(21)02143-7. https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S0140-6736%2821%2902143-7