Dans un contexte d’affrontement de valeurs, de représentations du sexe racoleuses et violentes, de marchandisation de la sexualité, l’éducation à la sexualité s’avère plus que jamais légitime et nécessaire. Il s’agit d’aider les jeunes à se mettre en mouvement autour de questions fondamentales : qui suis-je ? Qu’est-ce qu’aimer ? Qui est cet autre pour moi ? Quels sont ces désirs qui surgissent ? Comment les vivre ?
Aller à la rencontre des jeunes avec cet objectif n’est pas anodin. Les animateurs chargés de cette mission savent combien elle est délicate.
Pour tenir une juste place et être préparés aux difficultés de leur tâche, ils doivent pouvoir compter sur une formation adaptée. La Fédération laïque de centres de planning familial a élaboré une telle formation, fondée sur l’expérience et le questionnement des participants. Elle vient d’éditer une brochure de cent pages structurée en trois chapitres qui en décrivent la philosophie et les valeurs, les repères méthodologiques et les principaux thèmes. Ces derniers sont notamment les objectifs d’une animation, le cadre à négocier pour un bon déroulement, le démarrage, la place à réserver aux notions médico-scientifiques, l’animation d’un débat, les pièges, les obstacles et les limites rencontrés par l’animateur, et les ‘nouvelles problématiques’ (hier le sida, aujourd’hui les conflits culturels, l’Internet, la pornographie…), qui préoccupent beaucoup les animateurs.
Réfléchir au sens de l’EVAS (éducation à la vie sexuelle et affective)
Il s’agira d’aborder l’identité sexuée, le désir, le plaisir, les relations de genre, qui s’inscrivent dans un contexte social, culturel et temporel donné. «L’erreur fondamentale serait de penser [la sexualité] détachée de sa fonction symbolique, ou de la limiter à un acte et d’oublier que l’essentiel est dans une relation avec un autre» (Serge Lesourd).
La formation doit permettre aux animateurs de «se poser» afin de questionner leur pratique et de prendre conscience (ou se rappeler) que les thèmes qu’ils proposent dans les groupes sont des sujets universels et intimes, empreints de valeurs et de tabous.
Réfléchir au sens de l’EVAS vise à placer la prévention des comportements à risque dans toutes ses dimensions : sociale, culturelle et psychique.
(extrait, page 13)
Le document n’hésite pas à évoquer les situations délicates que les animateurs rencontreront tôt ou tard, ce qui permet de les dédramatiser, de mieux les gérer, sans pour autant offrir de recettes toutes faites qu’il leur suffira d’appliquer quand ils se sentiront en difficulté.Éduquer à la sexualité, un métier qui s’apprend, par Colette Bériot, Katinka in ‘t Zandt, Nathalie Paiva, avec la collaboration d’Alain Cherbonnier, FLCPF, 100 pages, 2011, 10 euros. Diffusion : CEDIF, tél. : 02 502 68 00, courriel cedif@planningfamilial.net.