Vous avez dit AMO?
En Belgique, on compte trois textes législatifs relatifs à la jeunesse: les lois de 1912 et 1965, et le décret de 1991. Les deux premières visaient la protection des mineurs, qu’ils soient victimes de maltraitance ou coupables de délits, tandis que le troisième aborde la problématique de la jeunesse en termes d’aide spécialisée, complémentaire à l’aide sociale au sens large, donnant ainsi la priorité à la prévention et à l’aide dans le milieu de vie.
Le secteur de l’aide à la jeunesse a déterminé une politique de prévention dont l’objectif est double:
– donner le droit à chacun de mener une existence digne, reconnaître ce droit à l’autre, promouvoir des conditions permettant de ne pas avoir recours à la violence;
– veiller à ce que les réactions des personnes à l’accumulation de micro-violences ne les amènent pas à des actes répréhensibles contre les autres ou contre eux-mêmes.
Pour les AMO, tout comme pour les services de promotion de la santé, il s’agit de travailler sur les causes et le contexte des difficultés rencontrées par les jeunes et leur famille plutôt que de se concentrer sur leurs manifestations. Les projets que mènent les AMO s’inscrivent donc dans une logique de travail préventif et non curatif.
Les AMO ont d’ailleurs dans leurs missions l’aide préventive des jeunes dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l’environnement social. Leur objectif est de leur permettre de s’inscrire le plus harmonieusement possible dans cet environnement, surtout lorsqu’il est difficile.
Les AMO agissent partout où le jeune vit: famille, école, quartier, communauté ethnique… Elles s’y inscrivent dans un esprit de partenariat et de collaboration ainsi que dans le respect des attributions des autres institutions qui oeuvrent pour le jeune et autour de lui.
Tout jeune de moins de 18 ans qui a besoin d’aide, de conseils ou d’écoute ou qui éprouve des difficultés peut faire appel à un Service d’Aide en Milieu Ouvert, ainsi que toute personne, parent ou familier qui rencontre des difficultés dans l’éducation ou la relation avec un enfant.
L’AMO travaille à la demande, de façon libre et non contraignante. L’aide qu’elle accorde ensuite est gratuite, confidentielle et anonyme. Aucune information envers une instance de décision ne peut être transmise sans l’accord et la demande formelle du jeune.
Les Services d’Aide en Milieu Ouvert sont soit privés et constitués en asbl, soit organismes publics dépendant d’un CPAS. Ils sont subventionnés par la Communauté française. Il en existe environ 80 à Bruxelles et en Wallonie.
Les AMO dispensent de l’aide de deux manières.
L’aide individuelle
Il s’agit d’une aide sociale et éducative visant à favoriser l’épanouissement du jeune dans son environnement social et familial, de manière à prévenir toute rupture ou dégradation de situation avec cet entourage et cet environnement, ou à éviter toute aggravation de ruptures existantes.
C’est un travail d’écoute, d’accompagnement et d’orientation, et une intervention socio-pédagogique pour aider le jeune dans différents domaines (social, scolaire, familial, économique…). En outre, le service l’accompagne dans la mise en œuvre de projets personnels et opère un travail de médiation entre le jeune et sa famille, ainsi qu’un travail de soutien à celle-ci dans l’exercice de ses responsabilités parentales.
L’action communautaire
L’action communautaire vise à améliorer l’environnement social des jeunes, à apporter une réponse globale à des problèmes individuels et à développer une dynamique de réseau et de communication sociale. Elle se fonde sur:
– l’analyse des demandes d’aide individuelle et collective ainsi que des diverses problématiques soulevées par celles-ci;
– l’analyse du contexte sociologique, des logiques d’action et des dynamiques de complémentarité des différents intervenants politiques, institutionnels, administratifs et associatifs du territoire géographique d’action couvert par le service;
– le constat des difficultés rencontrées généralement par les demandeurs dans l’accessibilité, l’utilisation et le fonctionnement des services sociaux, administratifs ou autres infrastructures existantes.
Le service relaie les demandes et l’expression des jeunes auprès des instances politiques, sociales, administratives ou associatives, et informe ou interpelle ces mêmes instances dans le cadre de son activité de prévention.
À la rencontre de deux AMO en Province de Liège…
La Teignouse
Carte d’identité de la Teignouse
Forme : asbl agréée par la Communauté française, secteur Aide à la Jeunesse, membre de la Fédération des institutions et services d’aide aux adultes et aux jeunes (FISSAAJ) et du Conseil d’arrondissement de l’aide à la jeunesse de Huy (CAAJ).
Création : 1989.
Territoire : région Ourthe-Amblève.
Population : mixte de 0 à 18 ans.
Mission : aider préventivement le jeune et sa famille.
Concepts – clés :
Proximité : aller à la rencontre de l’autre, là où il est. Exemple: l’AIR Bus est un bus aménagé en local mobile d’animation et de rencontre qui permet d’aller vers les personnes résidant en camping et en cité.
Humanisme : mettre la personne humaine dans sa globalité au centre de l’intervention et de la relation. Lui permettre de prendre conscience de ses ressources plutôt que de ses manques et de s’en servir pour être acteur de ses projets. Exemple: création et gestion d’un magasin de seconde main par un groupe de mères.
Partenariat : mise en commun des ressources d’une région afin d’offrir un service maximum aux usagers sans créer de double emploi, et avec un minimum de moyens. Exemple: participation au travail de coordination du service régional de prévention et à la coordination sociale Ourthe-Amblève.
Composition : équipe pluridisciplinaire et polyvalente (logopède, assistantes sociales, éducateur/trice, animateur/trice).
Partenariats : avec les services régionaux (CPAS, services d’aide à la jeunesse, services psycho- sociaux, services de promotion de la santé…).
Le travail de La Teignouse s’articule autour de 6 axes.
Accrochage scolaire
L’objectif est de réconcilier les enfants avec les apprentissages par la mise en place d’accompagnement scolaire, d’ateliers, d’activités et projets divers, mais aussi par la mise en place d’une étroite collaboration entre parents, intervenants et acteurs scolaires et la mise en place de remédiation scolaire.
Public cible : enfants de 5 à 15 ans .
Projet de promotion de la santé et du bien–être
Le projet ‘Consommation, dépendance et bien-être, de la recherche de sens à l’élaboration de projets’ vise à comprendre le sens que donnent les jeunes à certaines de leurs conduites, pour pouvoir, avec eux et avec les adultes qui les entourent, promouvoir des projets de santé et de bien-être. Dans ce cadre, des outils tels que DVD sur « les jeunes et l’alcool », document sur l’inhalation de solvants… ont été créés.
Public cible : 12- 18 ans , parents , équipes éducatives .
Projet Parentalité
‘Parole de parents’ a pour objectif de réduire le fossé entre familles et écoles via des groupes de parole, des interviews, des ateliers de soutien à la parentalité…
Ce projet est soutenu par le Conseil d’arrondissement de l’aide à la jeunesse de Huy et l’Aide à la Jeunesse de la Communauté française dans le cadre de la prévention générale.
Public cible : parents des différentes communes de la région , soucieux de réfléchir ensemble et / ou ayant fait appel au service .
Prévention en milieu scolaire
Cet axe de travail comprend la construction de projets de prévention avec les équipes éducatives (direction, enseignants, PSE, CPMS…), les parents, les enfants et les jeunes.
Les projets visent à aborder différentes thématiques telles que les consommations diverses et les dépendances, la violence, la santé et le bien-être…
Public cible : enfants , jeunes , équipes éducatives , parents .
Accompagnement individuel
Le service propose au jeune ou à l’enfant un accompagnement à un moment de crise, avec lui-même et/ou avec son environnement. Cet accompagnement doit lui permettre de structurer sa démarche, d’être guidé vers des structures aptes à répondre à sa demande.
Public cible : jeunes , familles résidant dans une des communes de la région .
Travail de quartier
Ce travail doit permettre de créer du lien social et de la convivialité entre les habitants, quel que soit leur âge et leur origine, de participer à l’amélioration de l’image du quartier et de proposer des lieux et projets améliorant la socialisation et l’estime de soi.
Public cible : enfants , jeunes , parents .
En termes d’outils, La Teignouse développe des programmes de prévention à destination des écoles primaires et secondaires sur des thématiques telles que l’argent, la publicité, la consommation, la prévention à la violence, la prévention des assuétudes, la sécurité…
Plus concrètement, deux projets…
Pas d’conso à gogo
10-12 ans, c’est l’âge où les enfants commencent à recevoir de l’argent de poche. C’est aussi l’âge où ils sont la cible privilégiée des publicitaires parce que leur intégration dans un groupe se mesure à la marque de leur GSM, de leurs mallettes… S’ensuit alors une course à l’acquisition, au «tout, tout de suite». Tout cela dans un environnement où le recours au crédit est banalisé et où l’endettement guette un nombre croissant de personnes.
C’est la période idéale pour amener ces enfants à réfléchir à l’usage qu’ils font de l’argent. L’heure est venue de les éduquer à la consommation, de les aider à discerner leurs besoins de leurs envies, à gérer leur frustration, à décoder les stratégies marketing et à poser des choix responsables dans le but de prévenir la surconsommation et l’endettement.
Dans cette optique, La Teignouse a élaboré un jeu coopératif abordant ces sujets de manière ludique, permettant ainsi à chacun de réfléchir à son propre fonctionnement en matière de consommation.
«Pas d’conso à gogo» est une valisette comprenant un carnet de bord destiné à aider l’adulte à trouver des pistes de réflexion, un carnet de bord pour les enfants destiné à leur rappeler les notions abordées lors des animations et à apprendre par des exercices ludiques. La valisette est en vente au prix de 15 euros.
Pour en savoir plus ou pour commander la valisette, contactez La Teignouse AMO, 17c Clos Nolupré à 4170 Comblain-au-Pont, 04 369 33 30, amo@lateignouse.be.
Heures d’ouverture: le lundi de 9 à 16h; du mardi au vendredi, de 9 à 18h et sur rendez-vous.
Un formulaire de commande est aussi disponible en ligne: http://www.lateignouseamo.be/commande_consogogo.html
Ce soir on sort, chacun sa fête!
Les consommateurs d’alcool sont de plus en plus jeunes, le phénomène du «binge drinking» (1) augmente, les occasions de faire la fête se multiplient pour les jeunes qui, de plus en plus souvent, adoptent des comportements à risque.
La Teignouse a voulu, avec son projet «Ce soir on sort, chacun sa fête!», donner la parole aux jeunes afin de comprendre le sens de ces consommations, de provoquer une discussion, de confronter les avis. Ainsi, La Teignouse s’est adressée aux équipes éducatives de divers établissements scolaires de sa région, travaillant avec des jeunes de 15 à 17 ans, âge des premières sorties.
Deux écoles ont souhaité prendre part au projet. Ce dernier a été présenté à l’ensemble des élèves des deux établissements. Il leur a été proposé de participer à des groupes de parole concernant les sorties et l’alcool. Environ cinquante jeunes volontaires ont été interrogés et ont livré leurs impressions sur la prévention, ont partagé leurs représentations de la fête, des consommations d’alcool et des dangers qu’elles peuvent engendrer. Des grandes tendances ont été tirées de ces entretiens, et une première synthèse a été validée par les jeunes eux-mêmes.
La parole a ensuite été donnée aux parents, souvent mentionnés par les jeunes. Les réponses apportées et les échanges d’idées ont permis de confronter les représentations des jeunes et celles des adultes.
C’est suite à cela qu’un document (2) constitué de plusieurs points de vue (y compris celui de professionnels de la santé) a été élaboré, dans le but de donner un éclairage sur le phénomène de la consommation d’alcool et des conduites à risque des jeunes en milieu festif. Il se veut une base de réflexion et de débat. Outre la confrontation des points de vue, le document propose quelques pistes de réflexion pour les acteurs de prévention.
Par la suite, un DVD a été réalisé grâce au concours de différents groupes de jeunes ayant accepté d’être filmé lors de leurs sorties. Ce DVD est un outil utilisé lors de rencontres, de conférences ou de séances d’information à destination de groupes de jeunes et/ou d’adultes.
Avec ce projet, La Teignouse souhaite, dans un premier temps, proposer un accompagnement à la lecture des comportements des jeunes, qui puisse déboucher, dans un second temps, sur un travail en amont avec les adultes et les jeunes, la mise en place de projets pertinents dont l’objectif serait de favoriser des conditions de bien-être.
Ainsi, des séances de sensibilisation à destination des adultes ont été organisées, et dans les deux écoles participantes, des actions ont permis de valoriser des consommations saines et de basculer les références, comme la mise sur pied, avec les jeunes, d’un stand attractif de boissons soft lors d’un bal de rhéto ou Aqua-Fiesta, manifestation organisée à la fin des examens ayant pour objectif de proposer des alternatives à la consommation d’alcool.
Le projet n’est pas terminé puisqu’il doit encore être évalué dans les écoles participantes. D’autres actions devraient encore être mises en place.
En outre, l’AMO a pour ambition de contacter les Maisons de jeunes, mouvements de jeunesse… afin de toucher les différents milieux de vie des jeunes.
En parallèle à ces différentes actions, La Teignouse gère une plate-forme régionale sur le même thème, regroupant des intervenants du monde scolaire, de la santé, du domaine social et judiciaire…
Pour en savoir plus sur ce projet ou pour commander le recueil de paroles , contactez La Teignouse AMO , 17c Clos Nolupré à 4170 Comblain – au – Pont , 04 369 33 30 , amo@lateignouse.be, http://www.lateignouseamo.be . Heures d’ouverture : le lundi de 9 à 16h ; du mardi au vendredi , de 10 à 18h et sur rendez – vous .
Mille Lieux de Vie
Carte d’identité de Mille Lieux de Vie
Forme : asbl subsidiée par la Communauté française (Aide à la Jeunesse).
Création : 1993.
Territoire : Huy et les communes avoisinantes.
Population : mixte de moins de 20 ans.
Missions : aider les jeunes à découvrir leurs ressources et celles de leur environnement; faire entendre le point de vue des jeunes et de leur famille auprès de différentes instances (suivi individuel et/ ou familial, accompagnement de projets de groupe, soutien à la création d’actions au niveau d’un quartier, d’une commune).
Concepts – clés :
Déontologie : ensemble de notions, de principes prépondérants dans les actions développées par le service et qui reflètent les valeurs mises en avant par celui-ci. La collaboration entre services s’effectue compte tenu du rôle, mais aussi des compétences de chacun. Cette coopération se fait dans le respect du secret professionnel et avec l’accord des personnes concernées, à savoir le jeune et sa famille. Ce sont d’ailleurs les personnes concernées qui donnent le feu vert au service pour qu’il puisse contacter un autre intervenant apte à répondre à leurs questions. Le service est particulièrement attentif au fait de n’autoriser que le passage d’informations indispensables. Il refuse de collaborer, d’être associé aux pratiques développées par des dispositifs sécuritaires.
Respect de la personne : tout individu quel qu’il soit a des droits, dont celui d’être différent, il est capable de changement et il a des ressources. Chaque jeune, chaque famille, chaque communauté que le service rencontre a un vécu, un fonctionnement, des valeurs et des ressources qui lui sont propres. Si le personnel de l’AMO a des références méthodologiques, il n’a par contre aucun modèle à faire valoir dans ses interventions, aucune recette universelle à fournir. Les processus d’accompagnement mis en place avec les intéressés varient donc en fonction de chaque situation, tant au niveau de leur forme que de leur intensité.
Esprit d’équipe : l’AMO est un équipage, un groupe de personnes qui s’associent et s’unissent pour travailler ensemble, dans un même but, au service d’une ‘structure commune’. Le partage de travail est le fruit de discussions en équipe. Chaque membre de l’équipe éducative est garant du suivi des activités dont il a la charge, compte tenu du projet pédagogique en application dans le service. Il doit, dans ce cadre, pouvoir faire preuve d’initiative et de prise de responsabilité. Néanmoins chaque projet est discuté en réunion d’équipe pour que ces prises d’initiatives et de responsabilités soient partagées.
Composition : service de 4 personnes composé d’assistants sociaux et d’éducateurs.
Partenariats : services d’aide à la jeunesse, services psycho-médico-sociaux, écoles, centres de planning familial, CPAS, pouvoirs politiques locaux.
Le travail de Mille Lieux de Vie s’effectue à différents niveaux.
L’aide individuelle
Le service accompagne les personnes qui vivent des difficultés ponctuelles ou récurrentes, qui perturbent leur équilibre personnel et/ou familial.
Mettre des mots sur une difficulté, être écouté, rompre l’isolement constituent pour certaines personnes qu’il rencontre une aide en soi. Pour d’autres, son intervention consistera à les amener à prendre conscience des capacités qu’ils ont à résoudre le problème vécu et à identifier les ressources existantes dans leur environnement.
Les actions communautaires
Le service travaille dans des quartiers à habitations sociales de communes avoisinantes, en partenariat avec divers organismes locaux et les instances communales. Il aide les habitants à découvrir et à exploiter leurs capacités à se mobiliser, à s’unir pour la réalisation de projets communs.
Son action vise aussi à relayer et défendre les intérêts des populations qu’il côtoie. Cette mission d’interpellation vise à permettre à l’individu d’émerger en tant que sujet social et à augmenter ses potentialités afin qu’il puisse participer, en tant que citoyen, au changement social.
Les projets avec la communauté scolaire
Le service mène ce type de projets dans le but de prévenir ou enrayer des problématiques vécues au sein de l’école (violence, toxicomanie, racisme…).
Deux projets sous la loupe
Participe présent
Il arrive souvent que les jeunes pallient les difficultés de la vie et l’absence de satisfaction personnelle par des produits tels que la cigarette, l’alcool ou la drogue. L’utilisation de ces psychotropes a pour effet “de supprimer certaines expériences désagréables et d’amplifier celles qui sont agréables.” Les élèves s’assujettissent alors à l’expérience que leur font vivre ces substances.
À l’heure actuelle, la consommation de cigarettes, de drogues et d’alcool progressent fortement parmi les jeunes adolescents.
L’asbl Mille Lieux de Vie , considérant l’école comme un milieu de vie du jeune, a décidé d’axer son action sur la prévention des assuétudes en milieu scolaire.
Le projet «Participe présent» a été initié en 1999 à l’Athénée royal Prince Baudouin de Marchin. Il s’est ensuite développé dans d’autres établissements primaires et secondaires de la région hutoise.
Sa particularité: plutôt que d’aborder le problème sous l’angle de la mise en garde ou du jugement moralisateur, l’association a décidé de privilégier, à partir d’une valise pédagogique fournie à chaque enseignant, une approche centrée sur les personnes, de façon à leur offrir un espace de dialogue. Ainsi, plutôt que de s’attarder sur les manifestations des assuétudes, c’est l’examen des causes et des contextes d’apparition qui est privilégié. L’objectif n’est donc pas de diaboliser ces comportements mais bien d’aider le jeune à poser des choix par lui-même, à identifier de quelles dépendances il veut se préserver afin de trouver un équilibre qui lui assure un certain bien-être.
Le programme comprend 3 axes de travail:
– un module de sensibilisation destiné aux professeurs désireux de mener des animations au sein de leurs classes. Les animations ont pour but de favoriser le dialogue entre les étudiants et leurs professeurs, amenés à débattre ensemble des facteurs à prendre en compte dans la prévention des assuétudes. Une mallette pédagogique contenant les outils nécessaires leur est fournie.
– une présence active au sein du Conseil de Participation pour donner un caractère institutionnel au projet et encourager sa pérennité. Trois rencontres sont envisagées: une en début d’année afin d’informer les membres de l’application du projet au sein de l’école; une en cours d’année pour les sensibiliser aux différents facteurs à prendre en considération dans la prévention des assuétudes; et une dernière en fin d’année pour faire le point sur le déroulement du projet et les perspectives envisageables.
– un accompagnement à la mise en place d’un groupe de réflexion et de travail sur la prévention des assuétudes, composé de représentants de la direction, du corps professoral, des éducateurs et du CPMS. Ce groupe de travail a en charge la coordination des actions entreprises au sein de l’école.
Parallèlement à cela, une rencontre avec les parents est organisée pour les informer du projet en cours dans l’école de leur enfant et les sensibiliser au rôle essentiel qu’ils occupent dans la prévention des assuétudes.
Pour en savoir plus sur ce projet, contactez l’AMO «Mille Lieux de Vie», rue Montmorency 1 à 4500 Huy, 085 24 00 38, millelieuxdevie@hotmail.com. Permanences les lundi, mardi, jeudi de 10 à 12h et de 16 à 18h; les mercredi et vendredi de 12 à 14h.
Jeunes d’Amay Quartier Rorive
Ce projet a débuté en octobre 2006. Il a pour objectif de permettre aux adolescents de 12 à 18 ans, vivant dans le quartier Rorive et ses alentours, de développer leurs capacités à s’exprimer et à vivre en société. Son ambition est de leur faire découvrir de nouveaux moyens d’action sur eux-mêmes, afin qu’ils puissent les reproduire dans leur vie quotidienne. En outre, ce projet vise à favoriser l’expression des demandes et des besoins des adolescents du quartier.
Pour ce faire, c’est le sport qui est utilisé comme levier de changement. En le pratiquant, les jeunes réapprennent à vivre en harmonie avec eux-mêmes et avec la collectivité.
Un projet «mini-foot» a été lancé. Normal, les jeunes ont une passion commune pour le foot. Le «réseau mini-foot» qui a été créé permet à des jeunes qui fréquentent des associations de la région de se rencontrer. Cette passion les réunit, et leur donne l’envie de construire quelque chose ensemble. Ils se retrouvent sur le terrain de sport du quartier dès qu’ils ont du temps libre.
Ils se réunissent aussi pour construire leur équipe de mini-foot et, dans ce cadre, budgétisent le projet, réfléchissent à l’achat d’un équipement et à la création d’un logo.
Outre ce projet particulier, tous les mercredis après-midi, un animateur est présent dans le quartier, pour discuter avec les jeunes, développer des activités sportives, culturelles ou de détente avec eux.
Pour maintenir et développer le contact avec les partenaires locaux déjà présents sur le terrain, l’AMO participe à des réunions du groupe «PRISCA» qui ont pour objectif de coordonner les actions collectives développées par les différents intervenants socioculturels au sein des quartiers à habitations sociales.
Pour en savoir plus, contactez l’AMO «Mille Lieux de Vie» – rue Montmorency 1 à 4500 Huy, 085 24 00 38, millelieuxdevie@hotmail.com. Permanences les lundi, mardi, jeudi de 10 à 12h et de 16 à 18h; les mercredi et vendredi de 12 à 14h.
En guise de conclusion
« Nos sociétés sont de plus en plus ouvertes : la mobilité y devient la norme , les déplacements de tous ordres y sont permanents . Les frontières s’estompent , les innovations se succèdent à un rythme accéléré , les connaissances nouvelles s’accumulent de manière exponentielle dans tous les secteurs , à tous les niveaux .
Mais des sociétés qui ont fait leur quotidien du changement et de la transformation sont aussi des sociétés traversées d’obligations fortes . Le brassage des références et l’éclatement des modèles rendent difficile la construction identitaire ; le renouvellement accéléré des connaissances rend problématique leur intégration ; l’insuffisance de capacités d’adaptation , de flexibilité , d’autonomie conduit à l’exclusion .
La force et la vitesse des transformations apportent ainsi tout à la fois plus d’opportunités et plus de contraintes . Face à elles , nos sociétés ne sont pas devenues plus égalitaires . Trop de nos concitoyens , surtout jeunes , sont réduits à être des objets voire des victimes de ces changements . Tantôt ils ne participent au mouvement général que comme consommateurs plus ou moins dirigés , tantôt leur désir d’individualisation doit se confronter au respect de traditions trop rigides .
Les déterminismes sociaux et économiques pèsent aussi sur la capacité à être acteur de sa vie . Pour beaucoup de jeunes , l’avenir ne laisse entrevoir que peu d’ouverture , quand il ne se réduit pas purement et simplement à reproduire contre soi ou contre d’autres la violence à laquelle on n’a été que trop exposé , qu’elle soit visible ( comme la maltraitance ) ou moins visible ( comme le rejet ou le mépris ).
Pour de nombreux jeunes et leurs familles , les exigences des sociétés contemporaines entraînent de lourdes difficultés ; elles peuvent compromettre leur développement personnel et leur participation sociale .
À l’heure où il est si déterminant de pouvoir être le sujet de son existence , les pouvoirs publics doivent soutenir , par des institutions appropriées , les capacités des moins favorisés à affronter ces nouveaux défis .» ( 3 )
Les Services d’Aide en Milieu Ouvert, comme La Teignouse et Mille Lieux de Vie , font partie de ces institutions et représentent, nous l’avons vu, un capital d’innovations et d’expérimentations considérable en Communauté française!
(1) Boire pour boire, uniquement pour atteindre l’ivresse.
(2) « Ce soir on sort, chacun sa fête ! Consommation, dépendances et bien-être : de la recherche de sens à l’élaboration de projet », La Teignouse AMO.
(3) Extrait de http://www.aidealajeunesse.cfwb.be/ajss-pro/les-orientationsnbspbrspangenerales-de-laide-a-la-jeunessespan/philosophie-de-laction/