Mai 2013 Par Fondation Contre le Cancer Initiatives

Effectuer un test de dépistage tous les deux ans permet de réduire de 15% la mortalité due au cancer colorectal. Quatre ans après son lancement, le programme de dépistage organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles affiche un taux de participation encore trop faible : à peine 8% des personnes invitées font réellement le test. Parallèlement à la campagne de sensibilisation de la Fédération qui s’adresse au grand public, la Fondation contre le Cancer a choisi elle aussi de soutenir le programme avec une campagne destinée aux médecins généralistes. Le message est clair: «Vous avez un rôle fondamental à jouer, parlez du dépistage à tous vos patients de 50 à 74 ans !»

Cette campagne de sensibilisation est menée en étroite collaboration avec le Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers asbl, avec l’aide précieuse du Service Communautaire de Promotion de la Santé Question Santé asbl et le soutien de la Société Scientifique de Médecine Générale.

Dangereux… mais curable

Le cancer colorectal est fréquent et grevé d’une lourde mortalité. C’est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et le deuxième chez la femme au niveau mondial. En Belgique, 1555 hommes et 1375 femmes en sont décédés en 2008 (d’après les données de la Fondation Registre du Cancer).

Mais le cancer colorectal est aussi une maladie curable si elle est dépistée et traitée au début de son développement, c’est-à-dire avant l’apparition de symptômes. Le test de dépistage permet de détecter ce cancer plus tôt et d’augmenter les chances de guérison. En effet, plusieurs études ont montré que le dépistage du cancer colorectal par recherche de sang occulte dans les selles (c’est le test Hemoccult® qui est actuellement utilisé), réalisé tous les 2 ans, permet de réduire de 15% la mortalité due à ce cancer. Sans oublier qu’un cancer détecté plus précocement impliquera un traitement plus léger, préservant ainsi une meilleure qualité de vie pour le patient. Mieux encore, le dépistage permet aussi de détecter des lésions bénignes (polypes). En les enlevant, on peut éviter l’apparition ultérieure d’un cancer colorectal.

Le médecin traitant au centre du programme de dépistage

Depuis mars 2009, tous les hommes et toutes les femmes de 50 à 74 ans habitant en Wallonie et en Région de Bruxelles-Capitale reçoivent tous les deux ans par la poste une invitation à participer gratuitement au programme de dépistage du cancer colorectal. Mais un courrier peut être facilement mis de côté et vite oublié face aux aléas de la vie quotidienne. Et quand une personne consulte son médecin pour une maladie ou une douleur, le dépistage est souvent bien loin des préoccupations du moment…

C’est pourquoi la Fondation contre le Cancer encourage les médecins traitants à en parler systématiquement avec tous leurs patients appartenant au groupe cible. «La plupart des gens font confiance à leur médecin de famille pour veiller sur leur santé», explique le docteur Anne Boucquiau, Manager prévention à la Fondation. «Ils seront reconnaissants que leur médecin aborde la question du dépistage. L’idéal serait donc que chaque médecin adopte le ‘réflexe dépistage’ et pose systématiquement la question. Un réflexe qui permet de sauver des vies…»

La campagne ‘Le dépistage, parlons-en’

Dans le courant du mois de mars, environ 6000 médecins actifs en Fédération Wallonie-Bruxelles ont reçu un courrier de la Fondation contre le Cancer accompagné de brochures et d’une clé USB reprenant une courte vidéo d’appel à la mobilisation, ainsi que divers liens proposant des informations pratiques et scientifiques sur le cancer colorectal et son dépistage.

Pour plus d’informations sur le Programme de dépistage du cancer colorectal en Fédération Wallonie-Bruxelles: http://www.cancerintestin.be et http://www.ccref.org .
Fondation Contre le Cancer, chée de Louvain 479, 1030 Bruxelles. Internet: http://www.cancer.be

Sources

Plusieurs études ont montré que le dépistage du cancer colorectal par recherche de sang occulte dans les selles, réalisé tous les deux ans, permet de réduire de 15% la mortalité due à ce cancer.

Heresbach, Denis; Manfredi, Sylvain; D’Halluin, Pierre N.; Bretagne, Jean-François; Branger, Bernard – Review in depth and meta-analysis of controlled trials on colorectal cancer screening by faecal occult blood test – European Journal of Gastroenterology and Hepatology, 2006, http://journals.lww.com/eurojgh/Abstract/2006/04000/Review_in_depth_and_meta_analysis_of_controlled.18.aspx

Dr Élide Montesi, Diminuer la mortalité du cancer colorectal; une nécessité, La Revue de la Médecine Générale, n° 260, pp 52-59, février 2009, d’après l’article original du Groupe de travail de la Communauté française sur le dépistage organisé du cancer colorectal

(1) Pour sa part, la Flandre ne propose pas (encore) systématiquement ce test à la population cible. Cela devrait être le cas à partir de 2014.