Janvier 2025 Par Clotilde de GASTINES Politiques

Du nouveau du côté des Centres locaux de promotion de la santé ! Les CLPS ont vu leurs missions redéfinies dans le cadre du nouveau Décret wallon de promotion de la santé. Et l’inter-CLPS est aussi renforcé avec l’arrivée d’une chargée de missions à temps partiel qui jouera un rôle de support de l’ensemble des dossiers et projets menés à l’échelle régionale.

quais de la meuse à liège

Avec la mise en place de la nouvelle programmation wallonne de promotion de la santé, le rôle et le fonctionnement des Centres locaux de promotion de la santé (CLPS) évolue. 

Après une période de « stand still » à la suite de la régionalisation de la promotion de la santé, les neuf CLPS wallons ont vu leurs missions redéfinies en 2022. Ils sont toujours répartis territorialement : Brabant wallon, Charleroi-Thuin, Hainaut occidental, Huy-Waremme, Liège, Luxembourg, Mons-Soignies, Namur, Verviers.  

Les CLPS ont maintenant deux missions, précisées par le décret du 2 février 2022 organisant la promotion de la santé en Wallonie, à savoir : 

  • Accompagner l’élaboration, l’implémentation, l’évaluation l’ajustement et le renouvellement du plan wallon de prévention et de promotion de la santé.  
  • Accompagner les acteurs en promotion de la santé de leur territoire sur le développement de projet agissant sur les déterminants de la santé. 

« Avec le nouveau décret, beaucoup d’opérateurs et de centres d’expertise ont souhaité nous rencontrer. Ces réunions ont entre autres permis d’aborder les demandes et de faire le point sur des besoins », précise Philippe Mouyart, directeur du CLPS de Charleroi-Thuin. 

Un rôle d’accompagnant 

Les CLPS tissent ainsi progressivement leur toile sur tout le territoire, en accompagnant les opérateurs agréés au niveau local, supra local, voire régional, et de façon plus élargie en continuant à travailler avec les acteurs qui ne sont pas subventionnés en promotion de la santé. « Quand c’est pertinent et légitime sur un sujet donné, on va mettre tous les acteurs autour de la table », précise Philippe Mouyart. 

En soi, le décret n’a pas transformé l’offre de service des CLPS. Une première offre de service est toujours de mettre à disposition des outils et des supports pédagogiques pour tous les acteurs de la promotion de la santé et au-delà.  

« Nous ne fonctionnons pas comme une bibliothèque. Mais plutôt comme des accompagnants. Nous analysons les demandes qui nous sont faites, nous resituons l’utilisation des outils pédagogiques dans le contexte de l’action et dans le cadre des stratégies de promotion de la santé », précise Aurélie Tison, la directrice du CLPS de Mons-Soignies.  

Les CLPS proposent également des services d’accompagnement de projets, ce qui implique une écoute de la demande, un soutien à l’analyse des besoins et à la mise en place d’un plan d’action, la suggestion de partenariat, ainsi qu’une aide à l’évaluation. Sur leurs territoires respectifs, ils proposent des formations et des temps d’échange. Et enfin, les CLPS initient ou participent à la mise en réseau d’acteurs locaux, soit au départ d’une approche thématiques (EVRAS par exemple) ou sur un territoire d’action (à l’échelle d’un quartier ou d’une commune). 

Aurélie Tison, directrice du CLPS de Mons-Soignes ajoute que : «  Ponctuellement, nous pouvons répondre à des accompagnements spécifiques pour mettre en route des projets, pour proposer ou chercher des partenaires. Nous pouvons aussi soutenir la création de projets à plus long terme, ou, si on identifie un vide sur une thématique, être à l’initiative de démarches locales de promotion de la santé. » 

À l’instar de la Plateforme Intersectorielle du Sud Entre Sambre et Meuse qui s’est formée il y a près de 20 ans dans l’Entre Sambre et Meuse (voir Education Santé « L’intersectorialité fleurit au sud de l’Entre Sambre et Meuse »), les CLPS cherchent à «  identifier des territoires avec une cohérence et une identité territoriale qui permettent de rassembler des acteurs issus de différents secteurs pour construire ensemble des projets au bénéfice de la qualité de vie des citoyens  », précise la directrice du CLPS de Mons-Soignies. Le bassin de vie formé par les 12 communes autour de la Louvière semble justement se préciser. « Cela implique d’attendre que les équipes communales soient bien en place et que les nouvelles programmations soient lisibles, notamment au sein des plans de cohésion sociale » ajoute-t-elle 

carte clps

Apport en rigueur scientifique 

Le décret de 2022 a défini avec une plus grande précision la place des CLPS dans le dispositif wallon de promotion de la santé, en articulation avec les opérateurs agréés et les Centres d’expertise en promotion de la santé. 

Dans ce contexte, les CLPS renforcent actuellement leurs contacts avec les huit centres d’expertise en promotion de la santé (CEPS) nouvellement agréés : Sciensano, Fondation Registre du Cancer, ESPRIst, l’Observatoire du Sida et des Sexualités, Unité de recherche de Santé Publique (ULiège), Eurotox, RESO (UCL), Sipes-ULB. « Ces partenariats vont permettre d’amener plus naturellement des apports scientifiques dans les projets locaux » se réjouit Philippe Mouyart. 

D’autre part, les axes thématiques définis dans le plan wallon de prévention et de promotion de la santé, vont inciter les CLPS à travailler des thématiques sur lesquelles ils étaient moins présents, comme le sujet des maladies chroniques et des maladies infectieuses. « Nous faisons aussi de plus en plus de liens avec les acteurs de la première ligne de soins, constate Aurélie Tison. Ils viennent vers nous dans le cadre de la réforme wallonne de la première ligne qui s’ouvre à la promotion de la santé (baptisée Proxisanté) ».  

Un Inter CLPS renforcé pour se coordonner 

Les équipes de CLPS ont une pratique de travail collaborative. Elles ont besoin de se retrouver régulièrement pour échanger sur leurs pratiques, leurs méthodologies de travail et la manière dont il est possible de dupliquer certaines actions dans les territoires des uns et des autres. 

Il existe ainsi des groupes de travail thématiques comme l’InterGEvras – pour généralisation de l’Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras). Dans le cadre du protocole d’accord Evras, les CLPS ont en effet obtenu une subvention pour accompagner les centres de planning familial et les acteurs qui interviennent dans les écoles sur le sujet. Ces lieux permettent de coordonner cette mission. 

Il existe également un groupe de travail pour les documentalistes (GT Interdoc) et un GT intercom (qui a travaillé sur la création d’un site internet commun et d’un triptyque de présentation des CLPS, qui peut être utilisé lors d’événements à l’échelle de la Wallonie). 

Enfin, les directions des CLPS se rencontrent régulièrement dans le cadre de l’Interclps. Ces rencontres sont l’occasion d’échanger sur l’ensemble des dossiers qui les concernent ou pour lesquels ils sont sollicités à l’échelle de la Wallonie. Quand les demandes concernent également la région de Bruxelles, le CBPS (Centre Bruxellois de Promotion de la Santé) est invité à ces rencontres.  

Pour les soutenir dans cette charge de travail, un nouveau poste a été créé pour soutenir le CLPS qui est en charge de l’organisation de ces moments de rencontre (gestion en alternance tous les 6 mois). Emmanuelle Paul, dont le contrat a démarré au 1er octobre vient en soutien du coordinateur ou de la coordinatrice tout au long de son mandat. Issue du monde de la santé, Emmanuelle a notamment travaillé en maison médicale et pour Infirmiers de rue. Elle viendra en soutien à l’organisation, au développement des projets de l’interCLPS et à leurs suivis.  

« Les CLPS ont pour vocation de mettre de l’huile dans les rouages, précise Aurélie Tison. Ils observent les thématiques émergentes et en discutent en interCLPS. Cela leur permet de voir si certains sujets concernent toute la région wallonne ou si elles sont spécifiques à certains territoires. Ces échanges permettent de dessiner des perspectives pour mener des actions dédiées sur certains bassins de vie ». 

Les représentants des CLPS ont d’ailleurs profité de la journée interconnaissance organisée par la FWPS le 13 novembre dernier à Charleroi pour présenter leur mission et Emmanuelle Paul son rôle de soutien à l’inter-CLPS. 

Formulaire de Contact

Site web : https://lesclps.org/ 

Agenda des CLPS : https://lesclps.org/calendrier/ 

Speed dating pour les acteurs de la promotion de la santé

Pitcher son projet et faire une moisson de contacts pour envisager la suite de son action. C’était l’objectif de la journée “interconnaissance” que la FWPS organisait le 13 novembre dernier à Charleroi, qui a réuni 160 participant.es issu.es de 72 organisations. 

Au cours de cette journée marathon, les opérateurs en promotion de la santé, les centres d’expertises et les centres locaux de promotion de la santé ont eu l’occasion de se rencontrer et d’échanger sous un format original : le speed dating

Chaque participant.e avait synthétisé sa mission et ses actions sur un grand poster A5. Au top départ, chacun.e pouvait parcourir les posters des autres, pour y coller des post-it proposant une prise de contact, ou demandant une précision sur un projet particulier. Puis chacun.e pouvait retourner à son poster pour recueillir des questions en live, pitcher son projet, mettre un visage sur un nom et surtout échanger ses coordonnées.  

L’AVIQ a présenté les grandes lignes de la déclinaison du plan wallon de promotion de la santé par le biais des agréments et le budget engagé pour le secteur. Un nouvel outil interne à l’AVIQ basé sur la data issue des plans d’actions concertés (PAC) permettra de localiser les acteurs en fonction de leurs axes de travail et leurs projets sur chaque territoire.  

Une plateforme interactive sera accessible d’ici 2026 pour rendre disponible, entre autres, ce type de données. Cette cartographie sera une ressource précieuse pour travailler la transversalité. Il est déjà possible d’adresser des demandes de données ou de présentation de l’outil en envoyant un e-mail à ppsanté@aviq.be que l’on soit un opérateur agréé ou non. 

L’après-midi s’est ensuite déroulé sous forme d’ateliers thématiques autour des cinq axes stratégiques. L’occasion pour les acteurs de brainstormer ensemble et d’envisager des coopérations, des transferts de compétences et de bonnes pratiques par le biais de formation ou d’outils. Une mise en œuvre concrète du principe de transversalité, cher au secteur. 

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