Septembre 2001 Par J. HENKINBRANT Stratégies

Impossible de ne pas parler dans Education Santé de cet événement exceptionnel que constitue cette session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU sur le sida. Mais comment un novice dans la problématique des relations internationales pourrait-il vous aider à décrypter un tel événement? Car, à l’ONU, tout est codé. Ce qu’on peut voir et entendre n’est que la pointe de l’iceberg.
A la tribune, pas de débat, mais une succession de monologues suivant un ordre réglé comme du papier à musique (à part quelques incidents, comme nous le verrons). Après trois jours, comme par miracle, on distribue une «draft resolution», un projet de résolution, adopté sans vote, par consensus.
En fait, pendant que les orateurs défilent à la tribune, des discussions serrées, commencées lors de réunions préliminaires se poursuivent dans les coulisses jusqu’à la dernière minute.
Impossible de publier ici ce document (il fait 15 pages!). Tout aussi impossible de le résumer ou de citer les passages importants, car ce qui est anodin pour certains pays est capital pour d’autres. Les amateurs pourront en faire l’exégèse et mesurer le chemin parcouru en remontant à une des premières versions (11 mai 2001) qui se trouve également sur le site.
L’essentiel à mes yeux est que ce document constitue une déclaration de guerre mondiale contre le sida qui se concrétise par la création d’un fonds mondial. Si je dois choisir un paragraphe (sur 103!) je retiendrai donc celui-ci:
80. D’ici à 2005, par paliers progressifs, atteindre un objectif global de dépenses annuelles contre l’épidémie situé entre 7 et 10 milliards de dollars, dans les pays à bas et moyens revenus et les pays qui connaissent ou risquent de connaître une rapide expansion de la maladie, pour la prévention, les soins, le traitement, le soutien et la diminution de l’impact du VIH/sida, et prendre les mesures pour assurer que les ressources nécessaires soient disponibles, particulièrement de la part de pays donateurs mais aussi dans le cadre des budgets nationaux, en gardant à l’esprit que les ressources des pays les plus touchés sont sérieusement limitées.
Chaque mot a été pesé et discuté. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer le même paragraphe dans la version initiale: Accroître les dépenses annuelles en faveur des activités de lutte contre le VIH/sida pour atteindre un objectif global de 10 milliards de dollars par an d’ici 2010.
A défaut de pouvoir vous aider à décoder efficacement ce document, j’ai préféré vous livrer un point de vue plus naïf et purement subjectif sous forme de journal.
J.H.
Le texte de la déclaration finale se trouve sur le site d’Onusida http://www.unaids.org/whatsnew/others/u_special/index.html .